Ruggarol : Mon Professeur
Karol Sevilla
Je pénétrais dans sa salle de classe avec mes meilleurs amis Katja Martinez et Lionel Ferro. C'était notre premier cours de cette nouvelle année de terminale où nous passerions l'examen final pour accéder aux études supérieures. Nous avions cours d'histoire, la matière la plus ennuyeuse de toutes. Nous nous asseyions avec mes amis sur les tables en ligne, je me mettais au bout de la ligne puis allongeai ma tête sur mon cahier en attendant que le professeur entre.
- Ce n'est pas le moment de dormir Ka', il faut toujours éviter de se faire remarquer le premier jour où le professeur s'occupera de toi toute l'année. Me prévint Lionel en rigolant.
- Mais je n'ai pas envie d'écouter le cours, c'est hyper ennuyant. Surtout si on tombe sur le même professeur que l'année dernière. Me plaignais-je.
Katu regarda attentivement son emploie du temps avec les noms des professeurs marqués dessus.
- Je te rassure on ne l'a pas. On a un certain R. Pasquarelli. M'informa ma meilleure amie.
- Ça doit être un nouveau professeur, je n'ai jamais entendu ce nom durant ses trois ans. Poursuivit Lionel.
Je ne les écoutai que d'une oreille quand je vis le professeur entrait dans la salle de classe. Ses pupilles foncés comme une noix de cacao rendaient ses yeux à la fois magnifiques et troublants. Son regard rentra en contact avec le mien et je sentais que l'air commençait à me manquer. Son regard était profond, pénétrant, perçant, foudroyant, ardent, attendri, bienveillant, doux et paisible. Il était juste magnifique. Je descendais mon regard à son visage et me mordis la lèvre face a tant de beauté. Les cours d'histoire allaient finalement être intéressants. Je me redressai d'un coup, sans quitter son regard. Ce moment n'avait duré que quelques secondes mais j'avais l'impression qu'il s'était passé deux heures depuis que ses yeux se sont posés sur les miens. Je repris mes esprits lorsqu'il se détourna pour regarder les autres élèves et s'installer devant le bureau. J'observai sa silhouette et sa tenue pendant qu'il se déplaçait. Il était très élégant et incroyablement beau. Je regardai autour de moi et vu que toutes les filles le regardaient de la même façon que moi. Katja était littéralement en train de baver tandis que Lionel était mort de rire devant nos têtes.
- Un peu de concentration s'il vous plaît. Annonça-t-il en tapant dans ses mains pour nous réveiller.
Sa voix. Une voix rocailleuse, modulée, plaisante, rauque et mélodieuse. La meilleure voix du monde. Physiquement, il était parfait.
Je n'étais pas une fille qui se conformait uniquement sur le physique mais ce professeur était incroyable séduisant et je n'arrivai à détourner mon regard de sa beauté tandis que les autres filles reprenaient leur esprit plus facilement que moi. Mon regard était toujours posé sur lui et un grand sourire se dessina sur mon visage quand je vis des faussettes se creusées sur ses joues.
- Je vais commencer par me présenter. Je suis Ruggero Pasquarelli et je vous enseignerai l'histoire-géographie cette année. Je suis nouveau dans cet établissement. Je viens d'Italie et je suis également nouveau dans ce pays et dans cette ville de Buenos Aires. Je suis très heureux d'être ici et j'espère que l'on va passer une très bonne année tous ensemble et que vous réussirez votre examen de fin d'année haut la main. Bien évidemment, il va falloir travailler, être rigoureux et faire un véritable travail de mémoire. Je suis là pour vous aider donc comptez sur moi.
Plus il parlait, plus il était adorable. Cela se voyait, c'était un professeur passionné et bienveillant. Enfin un bon professeur.
- Bien, avant de commencer quoi que ce soit, il faut qu'on apprenne à se connaître. Alors je vous demande de vous présentez chacun votre tour en donnant votre prénom, votre nom, ce que vous souhaitez faire plus tard et quelque chose sur vous.
Tout le monde hocha la tête. Au fur et à mesure les élèves se présentèrent. Il écoutait chaque élève attentivement puis vint le tour de Katja et Lionel Lionel à côté de moi.
- Je m'appelle Katja Martinez. Je voudrais devenir animatrice dans les centres aérées. J'adore passer du temps avec les enfants.
- Je m'appelle Lionel Ferro. J'aimerai devenir architecte et je ne sais pas quoi dire sur moi.
- Ce que tu aimes. Lui suggéra le professeur.
- Eh bien j'aime mes deux meilleures amies à la folie. Rajouta Lionel en nous regardant.
Nous lui offrions un regard de tendresse.
Lionel et Katja étaient mes meilleurs amis et je ne pouvais pas rêver mieux. Ils étaient toujours là pour moi quand j'en avais besoin. Le professeur lui sourît également.
- Mademoiselle, c'est à vous. S'adressa-t-il à moi.
- Je m'appelle Karol Sevilla. Je voudrais être auteure de grands livres. Et j'aime beaucoup la musique.
Le reste de la classe continuait de se présenter jusqu'au dernier élève. Ensuite il nous présenta le programme de cette année et nous donna quelques informations sur l'examen de fin d'année jusqu'à la fin du cours.
- J'en connais une qui va travailler son histoire cette année. Se moqua Lionel en rangea ses affaires.
- Mais non, il est beau mais je ne vais pas me mettre à travailler pour lui. Rétorqua Katja.
- Je ne parlais pas de toi.
Katja tournai la tête vers moi et vis que je ne lâchai pas le professeur Pasquarelli du regard.
- Ah je vois. Va lui parler ! Me conseilla Katja.
- Mais non, je ne saurai pas quoi lui dire.
- Si, tu attends que tout le monde sorte de la classe puis tu vas le voir et tu lui poses une question. Me conseilla-t-elle avant de me faire un clin d'œil.
Mes deux meilleurs amis sortirent de la salle de classe en me lançant des regards pervers. Lorsqu'il ne restait plus personne dans la salle, je me levai vers le bureau du professeur qui me regardait.
- Je me doutais que vous vouliez me parler. Vous êtes à la seule à ne pas avoir ranger vos affaires. Commença-t-il. En quoi puis-je vous aider mademoiselle ... Sevilla c'est ça ?
Je hochai la tête en souriant.
- C'est ça monsieur Pasquarelli. Je voudrais vous demander de l'aide.
- De l'aide ? Arqua-t-il un sourcil. Pourquoi donc ?
- Disons que je ne suis pas très douée dans votre matière et l'année dernière je n'ai pas bien compris les cours et j'aimerai vous demander si vous pouviez me donner peut-être quelques cours, pour rattraper mon retard. Osais-je demander en bégayant un peu.
- Eh bien, vous avez l'air de vouloir progresser et de prendre vos études au sérieux alors pourquoi pas. Passez-moi votre emploie du temps. Me souriait-il.
Je lui donnai ce qu'il me demanda puis jeta un coup d'œil sur mon emploie du temps et le sien. Il écrivit quelque chose puis me rendit mon emploie du temps. Il partit tout de suite après. Je jeta un coup d'œil à ce qu'il avait écrit :
Tous les mercredis, 15h, à la bibliothèque. ❤️
Un coeur, il avait mis un coeur sur le mot. Mon coeur commençait à battre à la chamade et je me mordais la lèvre.
- Alors ? Il s'est passé quoi ? Me demandèrent Katja et Lionel en rentrant de nouveau dans la salle.
Je leur tendis le mot sur mon carnet de liaison.
- Vous avez prévu de baiser à cette heure là ? Plaisanta Lionel.
- Mais non espèce de pervers ! Je lui ai demandé des cours particuliers ! Expliquais-je en lui donnant un coup sur l'épaule.
- Toi tu veux travailler en plus. Pouffa de rire Katja. Je n'y crois pas du tout. Je suis sûre que tu as des intentions particulières avec ce monsieur Pasquarelli mademoiselle Sevilla. Me provoqua-t-elle.
Pour réponse je leur fis un clin d'œil puis on éclata de rire. J'avais envie d'apprendre à connaître Ruggero Pasquarelli, en dehors de son titre de professeur. Et peut-être que le coeur était le signe que, lui aussi il avait senti cette connexion lorsqu'il était entré dans la salle et qu'il avait posé son regard sur moi.
[...]
Le mercredi je me dirigeai à la bibliothèque à la recherche de mon beau professeur. Il était déjà assis sur une table. Il était très ponctuel. Je m'avançai vers lui et pris place sur une chaise devant lui. Il avait des écouteurs dans les oreilles et avait la tête baissée sur ses feuilles de cours.
- Bonjour monsieur ! Le saluais-je pour le faire réagir.
Il leva la tête vers moi et m'offrit un sourire qui laissa apparaître ses fossettes. Il montrait encore une fois une beauté sublime.
- Oh pardon mademoiselle Sevilla. S'excusa-t-il.
Il enleva ses écouteurs et ferma son classeur. Je l'observai exécuter ses actions en prêtant attention à chaque détail de son visage. Plus je le regardai, plus je souriais.
- Vous allez bien mademoiselle ? Demanda-t-elle.
- Vous êtes très beau ! Lâchais-je sans réfléchir.
Je mis tout de suite ma main sur ma bouche en réalisant ce que je venais de dire. Il commença à rire doucement.
- Merci. Vous êtes très belle aussi Karol.
C'était tellement beau d'entendre sa voix prononcer mon prénom.
- Vous savez j'ai regardé votre dossier de l'année dernière et j'ai vu que vous aviez une très bonne moyenne dans ma matière. Je ne comprends donc pas pourquoi tu m'as demandé de l'aide si tu n'en as pas besoin. M'interrompit-il de mes pensées.
- Oh euh c'est que.. en fait j'avais envie de faire connaissance avec vous.. Avouais-je.
- Avec moi ?
- Oui, vous m'intriguez.
Quelques secondes de silence s'installait entre nous. Son regard percuta à nouveau le mien et je me noyai à travers. Je pouvais rester des heures et des heures plongée dans ses iris noisettes.
- Vous m'intriguez aussi. Rompait-il le silence.
Il rangea ses affaires puis se leva de la chaise. Il me tendit ensuite la main. Je relevai la tête vers lui pour l'interroger du regard. Il me tendit à nouveau la main en souriant. Je me levai à mon tour et pris sa main avec joie. Il m'emmena avec lui à l'extérieur de la bibliothèque puis à l'extérieur de l'établissement. Nous marchions une dizaine de minutes. Il tenait toujours ma main et je le suivrai attentivement jusqu'à un parc. Il m'emmenait à un banc un peu plus éloigné sous un arbre, en face, il y avait un petit ruisseau. Il y avait beaucoup d'arbres et de fleurs de toutes les couleurs autour de nous. Il s'assit sur le banc et m'invita à faire de même.
- Faisons plus ample connaissance. Moi aussi j'ai envie de connaître ce qu'il y a derrière ce regard vers émeraude que j'ai trouvé en rentrant dans la classe la dernière fois. Me confessait-il.
C'était ainsi que commençait nos rencontres et discussions. Chaque mercredi, à quinze heures, nous nous retrouvions sur ce banc à discuter de nous, de la vie, de ce qu'on aimait, de l'avenir ainsi que de tout et de rien. Au bout d'un mois, nos rencontres étaient devenus beaucoup plus fréquentes en dehors des cours. Nous nous voyions tous les jours, au même banc, après les cours. Je me sentais en sécurité et confiante avec lui, je pouvais lui parler de tout et j'aimais me confier à lui et lui raconter tout ce qui me passait par la tête. Il aimait la musique aussi. Nous nous retrouvions souvent à chanter et il m'aidait à écrire des paroles de chanson. Je lui avais appris à jouer de la guitare. On s'amusait tellement.
- Je suis contente de la relation qu'on a Rugge. Même si tu es mon professeur, en dehors tu es quelqu'un de très important pour moi. Lui avouais-je à notre énième rendez-vous au parc.
- Toi aussi Karolita, depuis que je t'ai rencontré tu es devenue très spéciale pour moi. J'aime beaucoup passer du temps avec toi. Même si tu es mon élève, tu es comme ... ma meilleure amie. Me confessait-il.
Je savais bien que notre relation était impossible à cause du statut qu'on avait l'un pour l'autre mais je voulais savoir s'il ressentait quelque chose pour moi. Parce que, j'étais amoureuse de lui, follement amoureuse de lui.
- Juste ... ta meilleure amie ? Demandais-je timidement.
Il posa sa main sur la joue et m'offrit un sourire tendre.
- Pas seulement. Mais.. nous ne pouvons pas être plus qu'amis. En tout cas, pas avant que tu finisses le lycée et que tu sois majeur. Répondait-il déçu.
- Je t'aime Rugge tu sais. Depuis que je t'ai vu la première fois, quelque chose en moi s'est réveillé et à commencer à bouger en moi. Et ce quelque chose c'est l'amour. Ruggero, chaque jour qui passe, l'amour que j'ai pour toi grandit et devient de plus en plus fort et intense. Lui déclarais-je mon amour.
- Moi aussi je t'aime Karol. Je te trouve très courageuse de me dévoiler tes sentiments. Sache que tes sentiments sont réciproques et que je te trouve incroyable et fantastique. Tu as une personnalité rayonnante et en plus tu es magnifique. Je suis extrêmement reconnaissant envers la vie de te connaître et de pouvoir partager ces beaux moments avec toi.
Nos visages se rapprochèrent l'un de l'autre. Je mordis à nouveau mes lèvres tandis qu'il passa sa langue autour de ses lèvres alors qu'on se rapprochait de plus en plus. Nos front se collèrent et nos lèvres s'effleurèrent. Le monde s'était arrêté de tourner pendant quelques secondes, il n'y avait que lui et moi. Je sentais sa respiration se mélangeait à la mienne. Je ne résistais pas plus et scellai mes lèvres aux siennes pour un tendre baiser dans lequel je lui démontrais mon amour. Il répondit au baiser sans tarder et descendit ses mains à ma nuque pour me coller encore plus à lui. Le baiser s'intensifiait pour un passionné et amoureux. Tout mon corps était dominé par des millions de frissons qui parcouraient mon corps. Je voulais rester ainsi toute la vie mais le manque d'air nous obligeait à nous détacher l'un de l'autre tout en unissant nos fronts. Je relevai les yeux vers les siens et me perdait de nouveau dans les profondeurs de son regard attrayant. Un sourire se dessina sur nos visages.
- J'ai adoré t'embrasser. Brisait-il le silence. J'aimerai pouvoir le faire toute la vie.
Je me lançai dans ses bras avec un énorme sourire. Je le serrai très fort, je ne voulais pas qu'il me lâche.
- Je t'aime Rugge. Je suis prête à tout pour nous deux. On pourrait avoir une relation cachée ? Lui proposais-je.
- J'ai toujours aimé franchir les interdis donc je trouve ton idée parfaite. Mais il faudra bien faire attention. On se retrouvera ici tous les jours après les cours et on pourra profiter de nous deux sur ce banc, mais uniquement ici. Autre part, nous sommes que de simples élèves. M'expliqua-t-il.
- C'est promis. Nous vivrons notre amour uniquement dans ce parc. Et nous ne parlons à personne à propos de notre relation. Renchérissais-je.
- Ça me va. Alors, tu veux bien être ma petite amie cachée ? Me demanda-t-il en en me prenant les mains.
Pour réponse, je scellai de nouveau nos lèvres entre elles.
J'étais prête à me battre pour notre amour. Nous ferions tout pour garder cette relation cachée. Rien ni personne ne pourrait nous séparer.
Enfin ça, c'est ce que nous pensions...
[...]
Ruggero
Les rencontres parents-professeurs avaient lieu aujourd'hui. En général, les parents d'élèves venaient à ma rencontre lorsque leurs enfants avaient des difficultés dans ma matière. C'est pour quoi, j'étais très étonné de voir monsieur et madame Sevilla devant ma porte. Derrière eux, ma charmante petite amie cachée. Elle m'avait vaguement dévoilée que ses parents étaient un peu sévères mais je n'imaginais pas autant. Je les accueillais poliment en faisant attention de rester neutre envers Karol.
- Bonjour monsieur et madame Sevilla. Bonjour mademoiselle Sevilla. Entrez ! Leur serrais-je la main. Je suis monsieur Pasquarelli et j'enseigne l'histoire-géographie.
Ils prirent place sur la chaise, Karol entre eux qui avaient les yeux légèrement rougis comme si elle avait pleuré. Et s'ils avaient découverts notre secret ? Je me sentis nerveux.
- Bonjour monsieur Pasquarelli. Nous venons à votre rencontre pour parler des mauvaises notes de notre fille. Commença sa mère.
- Mauvaises ? Mais votre fille a plus de quinze de moyenne général dans ma matière. Leur rappelais-je étonné par son commentaire.
- Et vous pensez que cela est une bonne moyenne ? Me demanda son père l'air moqueur.
- Évidement que c'est une bonne moyenne. Elle fait partie des cinq meilleurs élèves de ma matière. Rétorquais-je.
- Mais dans quel monde vivez-vous monsieur ? Si notre fille veut travailler dans le monde de la politique, un simple quinze de moyenne général ne suffit pas. Il faut qu'elle travaille plus et je vous demande de lui donner davantage de travail. Exigea-t-il.
- Excusez-moi mais il me semble que votre fille n'a pas besoin de plus de travail. Elle est très doué et n'a pas besoin d'en faire plus. La défendais-je.
Un sourire triste se dessina sur le visage de ma petite amie. La pauvre, ses parents étaient vraiment très exigeants avec elle.
- Vous êtes un prof incompétent ! S'exclama sa mère. Et toi ! S'adressa-t-elle à sa fille. Tu es toujours dans ta musique et tes livres ! Tu veux rates ta vie ou quoi ?
- Non c'est ce que je veux faire de ma vie maman. Je veux travailler dans le monde de l'écriture ou être journaliste ou parolière. Se défendit Karol.
- En plus, elle est vraiment très douée en littérature. Elle pourrait avoir de grandes opportunités. Rajoutais-je.
- Toi ne t'en mêle pas ! Me menaça son père. Quant à toi, je t'interdis de poursuivre tes études dans ce domaine. Nous t'avons élevé pour que tu reprennes notre travail, pas pour faire un hobbies.
- Ce n'est pas un hobbies ! S'énervait-elle.
- Assez ! Cria sa mère.
Celle-ci se leva brusquement avec son mari en prenant Karol par le bras. Ils sortirent tous les deux de ma classe.
- Si ce mauvais professeur ne veut pas lui donner plus de travail, nous le ferons nous mêmes ! Nous perdons du temps ! Jeune fille il est temps que ton dossier soit impeccable. Je ne veux plus aucune mauvaise note ! Avertit monsieur Sevilla à sa fille.
Ils partirent ensuite de l'établissement, me laissant inquiet. Karol ne m'avait jamais vraiment parlé des relations qu'elle entretenait avec ses parents et maintenant que j'avais vu, je comprenais mieux pourquoi. J'étais déterminé à l'aider à réaliser son rêve de devenir une grande auteure. Elle le méritait. Elle travaillait tellement pour satisfaire ses parents mais ceux-ci lui en demandaient vraiment beaucoup. Ils étaient venus se plaindre de la moyenne général de leur fille qui était de quinze ! C'était une superbe moyenne général et ses parents ne se contentaient pas de cela. Ils voulaient plus, quitte à l'épuiser.
[...]
Le lendemain après-midi, je me rendis au rendez-vous quotidien, pressé de la retrouver dans le parc de la ville, sur notre banc habituel. Elle était assise sur le banc, fixant le ruisseau devant elle. Je m'asseyais doucement à côté pour éviter de lui faire peur. Je posai délicatement ma main sur son épaule pour la faire réagir. Elle se retourna vers moi et croisa mon regard. Elle se réfugia rapidement dans mes bras, cherchant du réconfort.
- Tu as eu des problèmes avec tes parents ? Osais-je lui demander.
Elle ne me répondit pas et me serra plus fort contre elle. Je caressai doucement son dos comme signe de réconfort puis remonta ma main à ses cheveux. Je l'entendis soupirer plusieurs fois. Elle était dans ses pensées, je le remarquai. Nous restions dans cette position quelques minutes lorsqu'elle brisa le silence.
- Ils n'étaient pas contents après la réunion et ils sont partis parler au directeur qui avait exactement le même discours que toi. Ils étaient vraiment furieux. Ils veulent que je ramène un minimum de dix-huit sur vingt à chaque contrôle. M'expliqua-t-elle.
- Ma chérie même si tu peux le faire, tu n'as pas à t'épuiser pour cela. Ta moyenne générale est très bonne et avec ça tu peux avoir d'excellentes écoles de littérature pour faire ce que tu as envie.
- Mais tu as bien vu que mes parents sont totalement contre. Ils veulent que je travaille dans la politique et ils veulent que mon dossier soit irréprochable. Donc ils me font beaucoup travailler, tellement que je n'ai pas de temps pour moi.
- C'est injuste.
Je la pris de nouveau dans mes bras et lui déposai un baiser sur son doux front.
- Tu as tout le potentiel pour être une grande auteure. J'aimerai pouvoir t'aider.
- C'est très gentil à toi mais je crois que c'est impossible. Se découragea-t-elle.
- Rien est impossible. Si j'ai bien appris quelque chose en tant que professeur d'histoire c'est que chacun est apte à poursuivre ou à changer son histoire. La vie est comme elle est, certains la suivent joyeusement, d'autres la subissent et parmi ceux qui en souffrent il y a ceux qui agissent et qui changent le cours de l'histoire. Peut-être que tu ne changeras pas l'histoire avec un grand H, mais tu pourrais changer ton histoire à toi. Soit l'héroïne de ta vie.
Pour réponse, elle captura mes lèvres contre les siennes. Ses mains virent se poser autour de mon cou tandis que les miennes descendirent à ses hanches. Quelques secondes plus tard nous nous détachions l'un de l'autre en souriant.
- Merci de me soutenir mon amour. Merci pour tes mots, ils sont très encourageants et ça me donne envie de me battre pour ma vie. Je t'aime tellement. Se réanima-t-elle.
- Moi aussi je t'aime ma chérie. Tu as beau avoir dix-sept ans et être plus jeune que moi, tu as une maturité hors du commun en plus d'être magnifique et une force que j'admire. C'est ce qui me plaît chez toi. Me déclarais-je. Maintenant que tu es d'accord pour continuer tes rêves, j'ai une très belle opportunité pour toi.
Je lui tendis une feuille que je venais de récupérer dans le bureau monsieur Vietto, le directeur du lycée.
Karol
Me voilà trois semaines plus tard dans une salle gigantesque remplie d'élèves, à écrire une petite histoire pendant trois heures pour le grand concours national de l'écriture juvénile. Des milliers d'élèves s'inscrivaient à ce concours dans l'espoir de voir sortir leur livre. Le concours consistait à écrire une histoire sur un thème donné le jour même. Si on gagnait le concours parmi tous les autres élèves du pays, on nous autorisait à écrire un livre et de le publier grâce à une grande maison d'édition très connue dans le monde. J'étais tellement heureuse. Ruggero m'avait parlé de ce concours trois semaines avant, au parc, comme une grande opportunité à prendre. Il avait signé pour mes parents afin que je puisse participer et avait fait en sorte que je n'aies pas de problèmes avec eux non plus par rapport aux notes. Il leur envoyait un faux dossier pour qu'ils me laissent tranquille. Je ne le remercierai jamais assez pour tout ce qu'il avait fait pour moi.
J'étais donc bien déterminée à tout donner pour remporter ce concours. C'était une grande opportunité professionnelle mais également personnelle car beaucoup pourrais publier mon livre dans le dos de mes parents, sans qu'ils soient au courant avant la sortie officiellement.
L'épreuve s'était très bien passée. J'étais plutôt confiante. Ils avaient annoncés les dix finalistes et j'en faisais partie. Quand j'ai su la nouvelle, j'étais à la bibliothèque avec Katja et Lionel, j'avais sauté partout et je n'avais pas réfléchi, j'ai couru à la salle de cours de mon cher professeur. La salle était vide alors j'avais fermé la porte derrière moi et je lui a avais sauté au cou.
- Je fais partie des dix finalistes du concours national de l'écriture juvénile !
Ses yeux s'illuminèrent d'un moment à l'autre et il me fit tourner dans les airs. Il m'embrassait partout sur mon visage lorsqu'on entendit un flash.
Je me retournai apeurée et croisai le regard de Lionel.
- Je le savais ! Je savais que vous sortiez ensemble ! Lâcha-t-il amèrement.
Je pensais être soulagée que ce ne soit que Lionel et pas quelqu'un d'autre mais le ton de sa voix m'inquiétait.
- Lionel... Soupirais-je.
Le torse de Ruggero se tendait. Il essayait de rester calme, tout comme moi.
- Monsieur Ferro. S'il vous plaît fermez la porte. Demanda Ruggero apeuré.
- Non non ! Je vais vous dénoncer ! S'exclama-t-il.
- Lionel, s'il te plaît. Lui et moi on s'aime. Lui suppliais-je.
- Ça fait six ans que je t'aime Karol et tu ne t'es jamais intéressé à moi, jamais. Et cette année ce guignol rentre dans notre salle de classe et toi tu t'intéresses à lui du jour au lendemain. C'est injuste ! Se plaignait-il.
- Lio.. je t'ai dit au début qu'il me plaisait...
- Je pensais que tu plaisantais ! En fait tu es une garce ! Cria-t-il.
- Je te permets pas jeune homme ! S'énerva Ruggero.
- Vous feriez mieux de vous taire parce que j'ai dans mon téléphone quelque chose qui peut détruire votre vie monsieur. Se défendit Lionel.
- Lio.. on est ami. Nous sommes meilleurs amis. Tu ne peux pas faire ça. Je t'assure que je ne savais pas que tu avais des sentiments pour moi sinon j'aurai fait plus attention. Mais Lio.. nous sommes amis avant tout et si tu m'aimes comme tu le dis, tu ne ferais pas ça. Essayais-je de le convaincre, en pleurs.
- Mais tu te trompes, je t'aimais ! Maintenant je n'ai que de la haine envers toi ! Et ne t'en fais pas, je vais dénoncer ton beau Ruggero et je vais aussi dire à tes parents ce que tu as fais derrière leur dos ! Ricana-t-il.
Je ne pouvais pas croire que mon meilleur ami, celui que je considérais comme un frère, me trahisse ainsi. Lionel se retourna et se dirigea vers le bureau du directeur. Je le suivais en courant. Je ne pouvais pas permettre que Ruggero se fasse renvoyer. C'était sa passion à lui d'enseigner l'histoire. Il m'avait toujours dit qu'il aimait transmettre le passé du monde afin que les jeunes puissent le rendre meilleur. Il aimait enseigner, il aimait son métier et je ne pouvais pas supporter qu'il perde sa vocation par ma faute. Je courrai comme ci ma vie en dépendait. Lionel était déjà dans le bureau du directeur et la porte était fermée. J'entendais :
- Monsieur le directeur. J'ai quelque chose à vous montrer. C'est à propos de Karol Sevilla et du professeur Pasquarelli.
J'ouvris immédiatement la porte. Lionel était en train de présenter la photo à monsieur Vietto. Celui-ci releva la tête vers moi, en colère.
- Mademoiselle Sevilla ! Pouvez-vous m'expliquer ce que monsieur Ferro vient de me montrer ?
Je pris une grande inspiration. Je devais protéger Ruggero. Je n'allais pas me permettre de nuire à sa réputation.
- Avez-vous une relation avec monsieur Pasquarelli ? Rajouta le directeur.
- Non je vous assure que non. C'est de ma faute. Je l'ai embrassé de force et il n'a pas pu réagir.
- Elle ment ! Répliqua Lionel.
- Monsieur je vous jure que c'est de ma faute et que je ne supporterai pas que monsieur Pasquarelli se fasse renvoyer par ma faute. J'avoue avoir des sentiments pour lui mais lui il n'a pas enfreint les règles. Il est resté dans son rôle. Ça m'a rendu folle.. je l'ai embrassé de force.. il n'a pu réagir...
Mes larmes ont commencé à couler. J'avais peur que Ruggero se fasse renvoyer par ma faute.
- Savez-vous que vous avez enfreint une loi mademoiselle Sevilla ! Vous auriez gâché la réputation et la crédibilité de notre établissement si quelqu'un d'autre vous avez vu ! Vous êtes complètement immature ! Vous avez failli mettre en péril la réputation d'une personne ! Vous vous rendez compte de votre comportement ! Je suis dans l'obligation de prendre une décision drastique. Vous êtes donc renvoyés du lycée Blake South College.
- Pardon ?! Non vous ne pouvez pas la renvoyer ! Entendais-je quelqu'un.
- Papa ? Qu'est-ce que tu fais ici ?
- Je suis venue car j'ai reçu un message comme quoi tu participais à un concours d'écriture et maintenant j'apprends que tu es renvoyée ! Qu'est-ce que tu as fais ? Me demanda-t-il en colère.
- Monsieur Sevilla votre fille a eu une relation avec le professeur Pasquarelli. Intervint le professeur.
Il retourna son regard vers moi, rouge de colère. Il s'avança vers moi et me donna une claque au visage alors que Ruggero venait d'apparaître.
- Qu'est-ce que vous venez de faire à votre fille ? Lâcha mon professeur en colère.
- C'est à moi de vous demander ce que vous faites avec ma fille ! Vous couchez avec elle ! S'énerva-t-il.
- De ce que mademoiselle Sevilla m'a dit, Ruggero n'a rien à voir dans cette histoire, c'est elle qui a voulu tenter quelque chose. Expliqua le directeur à mon père.
- Ce n'est pas vrai. Karol tu ne prendras pas tout sur toi. J'étais d'accord. Nous avions une relation mais ce n'est pas malsain, je vous assure que c'est de l'amour. Se défendit Ruggero.
- Quel imbécile ! En plus je suis sûr que c'est vous qui avez poussé ma fille à participer à ce concours d'écriture débile ! S'énerva mon père. On rentre Karol, tu ne mettras plus jamais les pieds dans cet établissement.
Il me prit par le bras et me sorti du bureau et de l'établissement de force. Il me jeta sur la place passager de la voiture puis fit le tour pour prendre le volant.
- Je ne peux pas croire que tu aies fait ça ! Me cria-t-il.
- Mais je l'aime, c'est vraiment de l'amour entre nous !
- Je ne te parle pas de ça ! Je te parle de ce concours d'écriture ! Karol, tu es promis un à tout autre avenir et toi tu gâches tout ! Me gronda-t-il.
- Mais je ne veux pas travailler dans la politique. Je t'ai déjà dit que ce qui m'intéresse c'est la littérature.
- Je ne suis pas d'accord et c'est ta mère et moi qui décidons. Écoute-moi bien, moi vivant, tu ne feras aucune autre carrière. Me prévint-il. Sort de la voiture et va dans ta chambre tout de suite. Je dois parler avec ta mère.
Je fis ce qu'il m'ordonna sans protester car il était vraiment en colère. J'avais peur de la décision qu'il allait prendre. Je montai directement dans ma chambre en attendant mes parents discutés. Soudain, mon téléphone sonna. C'était Ruggero.
- Salut Rugge.
- Ma chérie, ne t'en fais pas d'accord. Je viens de parler au directeur et je lui ai expliqué la situation. Je lui ai dis qu'on entretenait une relation amoureuse et qu'on s'aimait réellement. Le directeur est un vieil ami à ma famille donc il sait que je ne suis pas méchant. Il ne veut juste pas que ça se sache tant que tu n'es pas sorti de l'établissement pour ne pas ruiner la réputation du lycée. Donc tout va bien, on peut continuer notre relation tranquillement. Me raconta-t-il.
- Rugge, je suis heureuse que tu n'aies pas eu de problèmes mais tu oublies que mon père est au courant et qu'il a une photo en sa possession à cause de Lionel. J'ai peur qu'il te dénonce... Lui avouais-je.
- Karol...
J'entendais quelqu'un toquer à ma porte.
- Ne t'inquiète pas, je ne le laisserai pas faire. Je dois raccrocher.
Après avoir raccroché, j'ouvrais la porte sachant que je me retrouvai face à mes deux parents, furieux.
- Tu discutais avec lui en plus ? Demanda ma mère en colère. Je n'arrive pas à croire qu'il t'ait inscrite à ce pitoyable concours d'écriture.
- Peu importe chérie. Maintenant nous avons ce qu'il faut pour que notre fille fasse ce qu'on veut. Souriait mon père.
- Comment ça ? Répondais-je nerveusement.
- On va déménager. Lâcha-t-il.
- Quoi ?!
- Tu as entendu. Tu vas renoncer au concours d'écriture et nous changerons de ville, tu finiras ton année là-bas et tu iras dans la faculté des sciences politiques comme convenu. Et si tu ne le fais pas, je dénonce ton doux Ruggero auprès des autorités. Ajouta-t-il.
- Et c'est très bien d'avoir dit à ton père que tu étais amoureuse de lui, parce que ça veut dire que tu ne voudras surtout pas le blesser. Quelle faible fille tu es ! Cracha-t-elle.
Ma mère me regarda de haut en bas avec dégoût ce qui me fit baisser la tête. Ils ne m'ont jamais aimé pour ce que je suis. Les seuls avec qui je me sentais aimé c'était Katja et Ruggero. Avant il y avait Lionel mais il m'avait trahi de la pire des manières. Tout ça pour de la jalousie...
- Alors, que décides-tu ? S'impatienta mon père.
Il n'y avait pas d'autres alternatives. Ruggero ne méritait pas d'être soumis à tant de problème par ma faute. J'allais devoir suivre mes parents sans répliquer.
- Marché conclu. Je vais retirer ma candidature pour le concours et me retirer du lycée. Leur avertissais-je avant de partir.
- J'imagine que tu vas le voir aussi. Rala ma mère. Fais-lui tes adieux parce que je te promets que tu ne le reverras plus jamais. On ne te dira l'endroit où nous allons que lorsque nous partirons de la maison.
Je partis de la maison en soupirant pour me diriger à mon lycée qui ne le sera plus dans quelques instants. Je pénètre dans l'établissement et accède au bureau du directeur.
- Mademoiselle Sevilla... Monsieur Pasquarelli m'a expliqué votre situation et j'accepte votre relation tant que ça ne se sait pas. Vous êtes donc réintégrer dans notre établissement. Commença-t-il.
- C'est inutile monsieur. Je viens récupérer mes affaires. Je m'en vais définitivement. Et je viens retirer ma candidature pour le concours d'écriture également. Lui annonçais-je.
- Comment ça vous partez définitivement et vous vous retirez du concours ? Vous avez vos chances de gagner ! Rétorqua monsieur Vietto.
- C'est une décision prise. Affirmais-je.
- C'est à cause de vos parents, non ? Demanda-il préoccupé.
Je hochai la tête en haussant les épaules.
- Monsieur Pasquarelli se trouve ici ?
- Il est dans sa salle de classe.
Je le remerciais puis me dirigeai vers les casiers pour récupérer toutes mes affaires. Je pris ensuite le chemin pour toquer à la porte de la salle de mon professeur préféré, dire qu'avant je détestais l'histoire.
- Karol.. Prononça-t-il quand il me vit. Comment ça s'est passé avec tes parents ?
Il se leva et vint vers moi avant de fermer la porte pour ne pas qu'on nous voit.
- Je dois partir Ruggero. Lâchais-je sans tourner autour du pot.
- Comment ça partir Karol ? S'inquiéta-t-il.
- Tu dois quitter le lycée, le concours et la ville ou ils te dénonceront à la police. Lui expliquais-je.
- Je m'en fiche de ça moi ! Je veux être avec toi.
- Je veux être avec toi aussi mais est-ce que tu tiens vraiment à te battre pour ta liberté ? À perdre ton travail ? À perdre ta réputation ? Pour une relation qui pourrait t'amener en prison ?
Il baissa la tête, triste.
- Crois-moi que ça me rend aussi malheureuse que toi mais je n'ai pas le choix. Je n'ai pas envie de détruire ta vie pour mon propre bien. Ajoutais-je.
- Mais tu détruis la tienne pour le mien. Rétorqua-t-il en m'enlaçant.
- Entre exercer une profession qui ne me plait pas et finir en prison, le choix est vite fait. Répondais-je en me serrant à lui.
- Alors, c'est un adieu ? Bégaya-t-il les larmes aux yeux.
Pour réponse, je commençai à pleurer dans ses bras alors qu'il me caressait les cheveux. Je sentais qu'il sanglotait aussi. Cet adieu me déchirait le cœur. Nous nous détachions de l'étreinte pour sceller nos lèvres une dernière fois. Je le pris une ultime fois dans mes bras avant de me retourner et s'ouvrir la porte. Je tombais nez à nez avec Lionel et Katja.
- Cet imbécile m'a raconté ce qu'il a fait je lui ai donné trois baffes ! Déclara Katja. Oh mais pourquoi tu pleures ?
- Je m'en vais Katu... je déménage dans une autre ville.
- Quoi ? Pourquoi ? S'inquiéta-t-elle.
Je lui racontai alors toute l'histoire et elle mit une autre baffe à Lionel.
- Tout ça c'est à cause de toi crétin ! Oublie notre amitié ! Lança Katja en colère.
- Karol... je suis désolé.. S'excusa-t-il. Je me suis laissé envahir par la jalousie...
- Jamais je ne te pardonnerai. Lui assurais-je. Dégage ! Pleurais-je.
Katja me prit dans ses bras sous le regard triste de Lionel qui parti en courant. Ça me faisait mal de le perdre mais la douleur que j'ai ressenti quand il m'a trahi était pire.
- Je te promets que je resterai en contact avec toi et que dès que je peux, je viendrai te voir, où vas-tu ? Me rassura-t-elle.
- Merci Katu, merci pour tout. Et je ne sais pas mes parents ne veulent rien me dire pour l'instant.
Elle se détacha de l'étreinte puis me regarda en souriant tristement.
- Je vous laisse tous les deux. Je te contacterai. M'assura-t-elle avant de partir aussi.
Je me retournai vers Ruggero qui avait toujours les larmes aux yeux.
- Bon, ça y est, tu t'en vas vraiment... Sanglotait-il.
- Je ne t'oublierai jamais mon amour.
- Moi non plus ma chérie. Tu peux en être sûre. Dans une autre vie, j'espère qu'on vivra notre amour.
- Je t'aime Ruggero Pasquarelli.
- Je t'aime aussi Karol Sevilla.
Nous nous embrassions pour la toute dernière fois avant que je ne rentre chez moi, les yeux remplis de larmes. Les valises étaient déjà sur le pallier.
- Nous partons demain. Annonça mon père satisfait quand il vit mon visage.
Il m'ordonna mon téléphone et il supprima tout contact avec celui que j'aime.
Adieu Ruggero...
[...]
10 ans plus tard
Omniscient
Karol était devenue ministre de l'éducation. Elle travaillait dans la politique comme le voulait ses parents. Elle était malheureuse dans son travail mais ses géniteurs la tenait sous chantage. Cependant, elle avait trouvé un côté positif à ce travail, c'est qu'elle avait choisi une fonction qui avait un petit lien avec Ruggero. Après tout, elle était là grande patronne de tous les enseignants. Elle était mariée à Agustin Bernasconi, il travaillait dans la législation et l'avait rencontré à la faculté. Elle était très amis avec lui et ne voulait pas avoir d'autres relations que celle qu'elle avait eu avec Ruggero mais après cinq années séparés, sans aucun contact à cause de ses parents, elle donna une chance à Agustin. C'était un homme charmant, romantique et très compréhensif. Elle était heureuse avec lui mais pas autant qu'avec Ruggero.
Ce dernier avait continué sa profession de professeur. Il était très triste au départ de Karol mais il avait réussi à aller de l'avant lorsqu'une nouvelle professeure était arrivée l'année d'après. Elle s'appelait Malena Ratner. Elle enseignait la philosophie. Elle était très gentille, aimante et généreuse. Ils s'étaient donnés une chance à peu près au même moment que Karol et Agustin.
Les deux tourtereaux avaient donc continuer leur vie comme ils le pouvaient. Ils n'étaient pas malheureux, pourtant ils n'était pas cent pour cent heureux.
Agustin et Malena connaissaient très bien cette histoire puisque les deux amoureux s'étaient confiés. Ils étaient conscients de l'amour qu'il ressentait l'un pour l'autre et aussi combien ils étaient impossible. Ça leur rendait triste. Alors en plus d'être amoureux d'eux, ils essayaient de les rendre heureux malgré cette souffrance.
Karol et Ruggero avaient accepté la situation. Leur histoire était impossible même si cela ne les empêchait pas de penser l'un à l'autre en permanence.
Karol n'avait qu'une hâte : retrouver son professeur préféré dans sa prochaine vie.
Ruggero n'avait qu'une hâte : retrouver son élève préféré dans sa prochaine vie.
Toutes les histoires d'amour n'étaient pas toujours possibles. Même les amours les plus forts peuvent être impossibles.
La leur ne vivait plus que dans leur cœur, loin l'un de l'autre.
Fin.
Et non, pas de final heureux pour Ruggero et Karol. Ruggarol n'a pas réussi à s'en sortir cette fois-ci.
Vous ne m'en voulez pas j'espère 😌
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