Ruggarol : Lien Spécial
•
Deux couples parentaux étaient convoqués dans le bureau du directeur de l'école primaire de leurs enfants.
Leurs mères Carolina et Antonella se connaissaient depuis toujours, elles étaient meilleures amis. Leurs maris Javier et Bruno étaient devenus amis au fur et à mesure du temps en rencontrant leurs femmes.
La famille Sevilla et la famille Pasquarelli se connaissaient donc très bien. Autant les femmes, que les maris et surtout les enfants.
Depuis leur naissance, de nombreuses choses étranges se produisaient entre leurs enfants ce qui réveillait la curiosité de beaucoup de personnes.
Comme le directeur de cette école primaire où étudiaient Karol et Ruggero.
- Prenez place je vous en prie. Il faut qu'on discute de vos enfants. - Commença le directeur.
- Que se passe-t-il ? Ils ont eu un mauvais comportement ? - Demanda Carolina, la mère de Karol, un peu confuse. Sa fille n'avait pas l'habitude de faire des bêtises au point de convoquer les parents et elle savait que c'était pareil pour le fils de ses amis.
- Non, rien de tout ça. C'est autre chose. Voyez, j'ai constaté que vos enfants avaient beaucoup de mal à se séparer l'un de l'autre, au point qu'ils arrivent à faire des crises d'angoisse.
Les parents se regardèrent et soupirèrent. Évidemment, ils le savaient. Depuis tout petits, il était impossible de séparer Karol et Ruggero, ils voulaient toujours être ensemble, tout le temps. Et lorsqu'ils étaient obligés de se séparer, ils pleuraient et si ça durait trop longtemps, c'était la crise d'angoisse.
Antonella expliqua donc la situation en directeur en lui racontant le lien spécial qui s'était créé entre Ruggero et Karol depuis qu'ils étaient nés.
- C'est impossible de les séparer. Par exemple, on ne peut pas les faire dormir séparément parce qu'ils pleurent toute la nuit sinon.
- Vous savez, c'est quelque chose qu'il va falloir leur apprendre. Dans la vie ils ne pourront pas toujours faire les choses ensemble et ils devront parfois se séparer et agir individuellement. Il faut qu'il apprenne à gérer cette angoisse à être l'un sans l'autre.
- On a essayé, je vous assure. Mais c'est très compliqué. - Lui dît Bruno, le père du garçon. - Ce n'est pas un simple caprice, ce sont vraiment des crises.
- J'entends bien. C'est pour ça que je vous ai appelé. Je voudrais vous proposer des séances avec un psychologue. Peut-être que comme ça on pourra comprendre la cause de cette angoisse. - Proposa le directeur.
***
- Ruuu aide-moi à mettre mes ailes de fée. - Dit Karol en lui donnant son déguisement.
Le petit Ruggero de cinq ans et demi aida son amoureuse à mettre ses ailes en passant les ficelles dans ses bras pour qu'il soit sur son dos. Lui il était habillé en spécialiste. Karol se retourna et le prit dans ses bras pour le remercier.
- Maintenant on va combattre les Trix !
Le petit rit et se mit en position en combattant dans l'air avec Karol comme si les sorcières les attaquaient.
À quelques mètres d'eux, les parents étaient autour d'une table à boire un café en discutant de ce qu'on leur avait dit à l'école.
- Vous croyez vraiment qu'il faut aller leur faire voir un psychologue ? Ce sont des enfants normaux juste avec un lien spécial. - Dit Antonella en regardant les enfants jouer en souriant.
- Il faut quand même admettre que leur relation est étrange. Ils sont incapables de rester éloignés plus de cinq minutes. Pour aller aux toilettes ou la douche, l'autre attend devant la porte. Sans oublier qu'ils dorment ensemble. Pour l'instant ce sont des enfants de cinq ans mais après ça va se compliquer. - Commenta Javier.
- Javier a raison. En plus si on ne règle pas le problème maintenant, ça risque de s'empirer avec le temps. Vous avez vu les crises qu'ils font quand on les éloigne. - Ajouta Bruno.
- Non ! Bloom ! - Cria Ruggero en allant vers Karol qui s'était faussement effondrée par terre. - Comment puis-je faire pour la sauver ? Oh je sais, un gros câlin et un bisous magique. - Dît-il en la serrant très fort dans ses bras avant d'embrasser rapidement ses lèvres en rougissant.
- Sky ! Tu m'as sauvé la vie ! - Sourit Karol en restant dans ses bras. - Je t'aime. Et je le dis pas que dans le jeu mais en vrai aussi. Je t'aime Ruu
- Moi aussi je t'aime Kaa.
Les deux enfants ne dirent rien pendant plusieurs minutes mais restèrent enlacés comme deux pièces d'un puzzle qui s'assemblent parfaitement. Ils se racontèrent des blagues dans l'oreille qui faisait rire l'autre.
- D'accord. - Soupira Carolina. - Mais je ne veux pas que ça change leur relation. Ils sont si mignons ensemble. - Sourit-elle en enlaçant sa meilleure amie Antonella.
- Oui on sait chérie, vous voulez que nos enfants se marient pour être grand-mères ensemble. - Rit Javier en se rappelant des folies de leurs petites amies durant leur adolescence. - En tout cas vous êtes bien parties pour que ça arrive.
***
Quelques jours plus tard, ils emmenèrent leurs enfants dans un cabinet de psychologie spécialisé pour les enfants. En arrivant dans la salle d'attente, Ruggero était tout paniqué.
- On est chez le médecin ? - Demanda-t-il apeuré au bras de Karol.
- Ce n'est pas le médecin que tu penses mon chéri. C'est quelqu'un avec qui vous allez discuter et jouer un peu aussi. - Lui expliqua sa mère en caressant sa tête.
Le petit garçon se tourna vers Karol et lui avoua qu'il avait peur. La petite brune le prit dans ses bras en caressant son dos.
- Tout va bien, je suis là. - Elle l'embrassa sur la joue et Ruggero sourit.
- La famille Sevilla et Pasquarelli. - Demanda la secrétaire. - Passez, porte trois s'il vous plaît.
Les parents conduisirent leurs enfants devant la porte où un psychologue les attendait. Celui-ci proposa aux parents d'attendre devant la porte sur le siège. Il fit entrer les enfants et les fit asseoir sur le banc tandis qu'il discuta un peu avec les parents. Il ferma ensuite la porte et s'assit sur sa chaise devant la table qui le séparait des enfants.
Sur la table, il y avait toute sorte de jeux et de jouets.
- Bien, les enfants. Je m'appelle Antoine. Vous avez envie de jouer à quoi ? - Leur demanda-t-il gentiment.
- Vous n'allez pas nous prendre la température ? - Demanda Ruggero perdu.
- Non, je ne suis pas ce type de médecin. - Rit le psychologue. - Considérez-moi comme votre ami et jouons à un jeu ensemble. Je vous laisse choisir.
Karol proposa de jouer aux playmobiles, Ruggero accepta. Antoine leur demande de choisir des personnages qui les représente alors ils prirent un fille et un garçon.
- On joue alors ? - Demanda Ruggero impatient.
- Oui. Allez-y. Je vais seulement vous donner la règle du jeu. Ces personnages c'est vous d'accord ? Alors faites-les faire ce que vous ferez vous.
Les deux enfants hochèrent la tête et se mirent à jouer aux playmobiles. Antoine les observa tandis que les personnages étaient assis en tailleur l'un devant l'autre et qu'il jouait à trois petits chats ensemble. Alors que le playmobile de Ruggero gagnait la partie, celui de Karol n'aimait pas perdre et se jeta sur l'autre playmobile en annonçant une attaque de guilis. Ruggero tordit son playmobile de rire en demandant à l'autre d'arrêter.
Les deux enfants sur le banc rigolaient de ce qu'il se passait devant eux.
- Ce sont des jeux que vous avez l'habitude de faire ensemble ? - Demanda Antoine tandis que les deux enfants hochèrent la tête. - Quels sont vos jeux préférés ?
- Les jeux de mains, les figurines, les déguisements, la corde à sauter, chat.
- Vous jouez toujours ensemble ?
- Tout le temps.
- À part jouer, qu'est-ce que vous aimez faire ensemble ? - Continua le psychologue de leur poser des questions.
- Hum, on aime bien lire des histoires ensemble, regarder des dessins animés, manger ensemble, faire la sieste ensemble, dormir ensemble. - Commença Karol.
- Oui et aussi se faire des câlins et aussi des bisous parfois. - Rougît Ruggero.
- Ah, alors vous êtes amoureux tous les deux ? - Sourit Antoine.
- Oui, très. - Répondirent-ils à l'unisson.
- Il y a des choses que vous aimez faire tout seuls ?
Les deux enfants regardèrent le psychologue horrifiés.
- Non non, on fait tout ensemble. - Dit la petite.
- Et vous n'avez jamais pensé à jouer tout seul ou dormir tout seul ?
- Non, on ne peut pas s'éloigner.
- Pourquoi ?
- Parce que ça fait mal. - Répondit Ruggero.
- Ça fait mal ? - Répéta le psychologue en fronçant les sourcils.
Antoine décida de faire une petite pause pour les laisser jouer aux playmobile le temps d'analyser ce qu'ils avaient dit.
C'était des enfants qui aimaient passer du temps ensemble, mais en excès et qui étaient incapables de se séparer parce que ça leur faisait mal.
Au bout de quelques minutes, il eut une idée.
- Et si vos playmobiles jouaient à cache-cache ? - Proposa-t-il.
- Non ! - S'écrièrent les deux enfants.
- On déteste cache-cache. - Rajouta Karol en croisant les bras. Antoine réfléchit et prit un personnage à son tour.
- Et si un de vos personnages était kidnappé par un méchant sorcier. - Proposa Antoine en attrapant le personnage de Ruggero pour l'éloigner.
Les deux enfants regardaient leurs playmobiles éloignés l'un de l'autre avec la respiration irrégulière. Karol se retourna vers Ruggero et lui prit sa main.
- C'est un jeu. On n'est pas vraiment éloignés. - Le rassura-t-elle. Il lui sourit et l'embrassa la joue. Karol se mis dans ses bras. Antoine écoutait attentivement ce que se disaient les deux enfants.
- Qu'est-ce que vos personnages ressentent éloignés l'un de l'autre ?
- Ils ont mal au cœur, comme tout le monde. - Répondit Karol avec évidence.
- Qu'est-ce que tu veux dire ?
- Vous n'avez pas mal au cœur si on vous sépare de votre moitié ? - Demanda Ruggero.
- Donc, vous vous voyez comme des moitiés de l'autre, c'est ça ? - Les deux hochèrent la tête. - Et si vous êtes séparés vous avez mal ?
- Oui. On est comme des chaussettes, des gants ou des chaussures. On marche par deux et si on n'est pas ensemble, on ne sert à rien. - Répondit-il.
- Vous avez mal seulement au cœur ?
- Oui mais la douleur baisse ou monte si on est un peu ou beaucoup éloignés. - Répondit Karol. - Comme à l'école, la maîtresse nous a séparé de quelques tables et j'avais mal au cœur, et lui aussi.
- Est-ce que vous pourrez me montrer ? - Proposa Antoine encore plus dépassé par ce qu'ils racontaient. Les enfants avaient un peu peur. - Ça ne durera pas longtemps, c'est promis.
***
- Alors ? Qu'est-ce que vous avez observé ? - Demanda Javier au psychologue après la séance.
Les enfants jouaient dans la salle d'attente en attendant que leurs parents discutent avec Antoine.
- J'ai observé que Ruggero et Karol avaient une relation plutôt forte pour de simples enfants de cinq ans. Ils sont sûrs de leurs sentiments, n'hésite pas à se venir en aide et à se réconforter. Ils sont très unis ça se voit tout de suite. - Commença-t-il. - Ensuite, comme vous me l'aviez dit au téléphone ils ressentent effectivement une angoisse à être séparés l'un de l'autre. Ils m'ont dit une phrase qui m'a plutôt interpellé. - Prend-il son carnet de note pour lire ce qu'il avait écrit. - Ruggero a dit qu'ils étaient comme des paires de chaussettes, de gants ou de chaussures. Que l'un sans l'autre il était inutile. Une réflexion assez poussée pour un enfant de cet âge encore une fois. Mais le plus étrange ce n'est pas ça, c'est ce qu'il s'est passé pendant l'expérience que j'ai voulu mené.
- Développez. - S'impatienta Antonella.
- Karol et Ruggero m'ont dit qu'ils avaient mal au cœur lorsqu'ils étaient séparés. Je me demandais si c'était un mal psychologique ou physique alors j'ai emmené Karol avec moi dans une autre pièce, elle commençait à trembler et à pleurer. Elle disait avoir froid et le cœur qui serrait. Ruggero a décrit les mêmes symptômes. J'ai donc empreinté un mesureur de rythme cardiaque et j'ai pu effectivement remarquer que la douleur qui ressente était bien réelle.
- Qu'est-ce que vous voulez dire ? - Demanda Bruno en fronçant les sourcils.
- Qu'étant donné les résultats, même si ça paraît improbable, vos enfants sont incapables de se séparer car ils ont un lien spécial qui les unit. Et il n'est pas que métaphorique, il existe vraiment. Et quand ils s'éloignent ce lien se tend ce qui leur fait mal.
***
Les années s'écoulèrent, Karol et Ruggero étaient adolescents, toujours aussi amoureux qu'avant voire même plus. Leur relation se renforçait de jour en jour et plus le temps passait plus il était impossible pour eux de se séparer.
Dans la cour de récréation, sur un banc, les deux amoureux jouaient aux cartes, un jeu de bataille corse.
- J'ai encore gagné chéri ! - S'exclama en lui envoyant un baiser en l'air.
- Ce n'est pas possible tu triches bébé. - Se plaignait-il en croisant les bras.
- Ne soit pas mauvais perdant mon cœur. - Dît-elle en s'approchant de lui pour s'asseoir sur ses genoux.
- Hum doudou est triste maintenant, il a besoin d'un bisous pour être réconforté. - Demanda-t-il en faisant une moue de bébé. Karol rit doucement et l'embrassa tendrement. Elle jouait aussi avec ses cheveux tandis qu'il caressait doucement ses bras. - Ça va beaucoup mieux. - Sourît-il.
- Je t'aime tu le sais. - Le regardait-elle avec les yeux brillants.
- Bien-sûr que je le sais, et je t'aime tout pareil.
Il l'embrassa encore une fois avec beaucoup de tendresse. Dans ce type de baisers, ils avaient du mal à se détacher de ce contact si exquis pour eux. Ils commençaient à ouvrir la bouche pour que leurs langues rentrent en contact mais deux élèves vinrent les interrompre. Karol et Ruggero se détachèrent à contrecœur l'un de l'autre.
- Je n'y crois pas moi à votre histoire comme quoi vous ne pouvez pas être séparés. C'est que des balivernes je suis sûre. - Dît une fille rousse nommée Ana, jalouse de leur relation.
- Tu peux croire ce que tu veux on s'en fou en fait. - Répondît le brun et sa petite amie hocha la tête en prenant sa main.
- En tout cas si c'est vrai, ça doit être horrible de devoir être toujours avec ce looser, non Karol ? - Répliqua l'autre élève prénommé Agustin et qui craquait pour elle.
- Tu te trompes complètement, il n'y a rien de plus beau que d'être obligée de rester dans les bras du garçon que j'aime. - Dît-elle en regardant Ruggero et celui-ci prend son menton pour l'embrasser doucement.
Les deux amoureux se levèrent ensuite du banc main dans la main et changèrent d'endroit pour être tranquille.
- Ils m'énervent tellement ces menteurs ! Il faudrait trouver un moyen de les démasquer ! - S'exclama Ana énervée en tapant du pied.
- T'inquiètes j'ai une idée. On va les forcer à s'éloigner, on va voir si ça leur fait vraiment mal. - Proposa Agustin.
- J'adore. On fait ça à la pause de midi, je vais demander de l'aide à Jorge et Carolina. - Accepta Ana.
***
- Vous êtes prêtes ? - Demanda Ana à ses amis dans la salle de classe. - Les garçons aussi ?
Les cours du matin étaient terminés. Les élèves rangeaient leurs affaires pour se diriger à la cantine. Ruggero et Karol sortaient de la classe main dans la main comme toujours.
- Oui, on l'emmène dans les toilettes des garçons et on voit ce qu'il se passe. - Répondit Jorge.
Les quatre sortaient aussi de la salle et marchaient discrètement derrière les deux amoureux. Agustin lança un signal du regard et les filles attrapèrent le bras de Karol avec force tandis que les garçons firent la même chose avec Ruggero.
- Qu'est-ce que vous faites ?! - Demanda Karol en essayant de se défaire de l'emprise de Carolina et Ana.
La rousse lui donna une baffe, Ruggero tenta d'intervenir mais Jorge et Agustin l'emmenèrent avec lui malgré qu'il tente de se débattre.
- Lâchez-moi et lâchez-la aussi ! - Cria-t-il.
- Tais-toi, tu vas nous suivre gentiment.
Les garçons furent les premiers à enfermer Ruggero dans une cabine des toilettes. Ils se mirent devant sa porte et attendirent patiemment.
- Laissez-moi sortir, je ne peux pas rester longtemps comme ça... - Demanda-t-il dans les toilettes en commençant à ressentir un petit poids sur sa poitrine.
- Non, on va voir ce qui t'arrive quand tu es trop loin d'elle, on va voir ce qui t'arrive espèce de mytho. - Ricana Agustin en tapant dans la main de son ami.
- Laissez-moi sortir de là ! Vous êtes folles ! - S'écria Karol enfermée dans les toilettes des filles à son tour dans le même état que son petit ami.
- Non, tu vas attendre là patiemment qu'on sache ce qui t'arrive quand tu es loin de lui. - Lui avertit Ana. - On va voir la vérité menteuse.
- Je vous en prie, vous ne savez pas ce que vous faites. Je sais que c'est bizarre, mais je dois le rejoindre. - Les supplia-t-elle.
- Non. On ne te laissera pas sortir d'ici avant la fin de la pause déjeuner.
Une heure quarante cinq pensèrent affolés Karol et Ruggero en même temps chacun de leur côté. Ils ne pouvaient pas rester loin l'un de l'autre sans contact physique pendant plus d'une heure.
Au bout d'une demi-heure seulement, ils commencèrent tous les deux à avoir mal au cœur. Leurs respirations étaient légèrement agitées et des larmes coulaient sur leur joue.
- Je n'en reviens pas, le looser pleure. - Se moqua Jorge.
- Je vous en prie... - Murmura Ruggero en s'appuyant au mur à cause d'une migraine au bout de quarante cinq minutes.
Leurs corps tremblaient chacun de leur côté, une migraine pour chacun et leurs têtes tournaient. Ils perdaient la notion du temps et de l'espace autour d'eux. Leurs corps étaient également submergés par les sanglots. Il ne restait plus que quinze minutes avant que leur état devienne plus grave.
Pendant ce temps, Ana et Agustin étaient partis manger à la cantine pendant que Carolina et Jorge montaient la garde. Ils venaient tout juste de changer les rôles.
- Alors comment ça se passe ? - Demanda Ana à Carolina.
- Une vrai menteuse pleurnicheuse qui n'arrête pas de supplier qu'on la fasse sortir pour qu'elle aille retrouver Ruggero. - Raconta-t-elle agacée. - Bonne chance pour supporter ses pleurs à toute. - Elle partit à la cantine avec Jorge qui l'attendait devant le préau.
Une heure éloignés, ils étaient tous les deux accroupis au sol avec respiration saccadée, des spasmes et des nausées. La fièvre aussi montait en flèche. Ils murmuraient le prénom de l'autre en vain, des taches apparaissaient dans leur vision et une grande douleur commença à grandir et à s'appuyer dans leur poitrine. Leurs pleurs se renforcèrent.
- Arrête de jouer la comédie franchement et avoue que vous avez inventé ça de toute pièce. - Dît Agustin en croisant les bras.
Mais aucun des amoureux ne pouvait répondre, leur état physique ne leur en permettait pas. Quinze minutes plus tard, la fièvre était montée jusqu'à quarante degrés, leur vision était complètement bandée par des centaines de taches noirs, ils sentirent tous les deux que quelque chose bloquait leur respiration comme s'ils s'étouffaient et toussèrent à plusieurs reprises. La migraine et les vertiges n'arrangeaient rien. Leur peau était devenu pâle. Ils avaient l'impression qu'ils allaient y passer à ressentir tout ce mal être.
Une heure et demi, Jorge et Carolina avaient rejoint de nouveau leurs amis. La douleur à la poitrine se renforçait, les deux amoureux sentirent leur instinct de survie prendre le contrôle et ils se levèrent pour taper contre la porte pour essayer de la faire tomber. Mais ils avaient très peu de force.
Agacés, Ana ouvrit la porte des toilettes de Karol et une seconde après, la brune s'étala sur le sol, inconsciente. Les filles prirent peur et la rousse couru jusqu'aux toilettes des garçons. Là-bas, les garçons avaient entendu un gros poids s'écraser contre la porte, alors ils l'ouvrirent et y découvrirent Ruggero évanoui.
- Agus ! Jorge ! Il faut les réunir ! - S'affola Ana. - Je croyais que c'était faux mais ils sont vraiment mal en point.
Les garçons hochèrent la tête d'accord avec elle. Ils ne pensaient pas que Karol et Ruggero réagiraient comme ça. Ils étaient convaincu que leur problème dû à leur lien spécial était une invention de toute pièce, mais maintenant ils avaient la preuve que c'était bien réel. Agustin et Jorge prirent chacun Ruggero sur son épaule et l'emmena sur le banc en face des toilettes des filles. Ana et Carolina firent la même chose avec Karol et réunirent les deux amoureux en entrelaçant leurs mains.
- Qu'est-ce qu'on fait maintenant ? Ils ne vont pas rester comme ça toute leur vie, si ? - Demanda Carolina affolée.
- Non non, gardons notre calme. Il faut peut-être juste du temps. - Essaya Jorge de rassurer les autres en même temps de se rassurer lui-même.
- Regardez ! Ils bougent leurs mains ! - Signala Ana.
En effet, les deux amoureux avaient resserrés leurs mains, leurs respirations se calmèrent lorsqu'ils sentirent la présence de l'autre. Ils commencèrent à ouvrir faiblement les yeux alors que la migraine et les vertiges s'arrêtèrent. Ils se prirent doucement dans les bras l'un de l'autre et récupère un teint de peau normal tandis que la douleur de leur poitrine disparaissait.
- Tu vas bien mon doudou ? - Demanda Karol en caressant la joue de son petit ami.
- Parfaitement maintenant que tu es là mon amour. - Lui sourît-il tendrement. - Et toi tu vas bien ?
- Avec un baiser de ta part j'irais encore mieux. - Dît-elle en s'approchant de lui pour déposer ses lèvres contre les siennes. Les deux amoureux s'embrassèrent amoureusement pendant quelques minutes afin de récupérer.
Les quatre autres amis qui avaient manigancé tout ça soufflèrent de soulagement lorsqu'ils virent que leur plan n'avaient pas tourné à la catastrophe. Ils durent sincèrement s'excuser auprès de Karol et Ruggero tandis que ceux-là leur expliquèrent qu'un éloignement trop important ou trop long leur pourrait être fatal et qu'ils ne pourraient rien y faire.
C'était clair pour eux maintenant, on ne pouvait pas les séparer ou ils mourraient.
- Mais, j'ai une question, comment s'est possible que vous soyez liées à ce point là ? - Osa demander Carolina.
- Je crois que ça restera un mystère de l'univers malheureusement. Personne n'en a aucune idée. - Haussa les épaules Karol.
***
21 ans auparavant
Antonella et Carolina étaient deux meilleures amies depuis les couches. Leurs mères elles-mêmes étaient meilleures amies et leurs grands-mères aussi. Autant de dire que le lien spécial remonte à plusieurs génération.
À dix-huit ans, Antonella et Carolina partirent en camping avec leurs petits amis respectifs comme première grande sortie à trois. Javier et Bruno cherchaient à faire un feu tandis que les filles s'allongèrent dans l'herbe à observer les étoiles.
- Il est tout mignon ton Bruno, un vrai tendre. - Dît Carolina.
- Tu as vu ? Je crois que j'ai trouvé l'amour de ma vie. - Sourît Antonella. - Et ton Javier est très charmant, vous ferez de magnifiques enfants je pense.
Carolina rougit et rigola.
- En vrai j'aimerais bien avoir des enfants assez tôt. Dès que je finis mes études j'aimerais fonder une famille.
- Moi aussi, je veux la même chose. Et bien-sûr avec la tradition que nos enfants soient meilleurs amis. - Ajouta Antonella.
- Hum oui mais j'aimerais plus. Qu'est-ce que tu dirais si nos enfants tombaient amoureux l'un de l'autre ? Ce serait génial non ? - Demanda Carolina.
- Ce serait incroyable ! Ce serait parfait ! - S'exclama l'italienne enthousiaste. - On serait grands-mères ensemble, c'est le rêve de toutes les meilleures amies.
- C'est clair. Ce serait trop bien. Mais ça sera difficile de faire en sorte qu'ils tombent amoureux, l'amour ça ne se contrôle pas non plus. - Dît Carolina alors qu'une étoile filante passait dans le ciel.
- Faisons un vœu, peut-être qu'il se réalisera qui sait. - Proposa Antonella. - Mais ne le disons pas à haute voix sinon il ne se réalisera pas.
Les deux meilleures amies hochèrent la tête et firent exactement le même vœu à la virgule près. Elles souhaitèrent que leurs enfants tombent amoureux, que leur amour dure du début jusqu'à la fin de leur vie grâce à un lien spécial et qu'ils ne puissent jamais être séparés l'un de l'autre.
Mais personne ne pensait que ce vœu allait vraiment se réaliser, et aussi concrètement.
•
Dans ma tête le One Shot avait l'air plus réaliste que ça mais en fait c'est devenu très tiré par les cheveux. Mais tant pis, c'est une histoire et dans les histoires tout peut arriver. 😂
J'espère que ce One Shot vous aura plus. ✨
N'hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé en commentaires. ⬇️💬
🥀 Bisous 🥀
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro