Ruggarol : Être Une Femme
Note de l'auteur
Bonjour. Je classe cette histoire dans la catégorie mature car il y a une scène d'agression sexuelle mais elle n'est pas très explicite. À vous de choisir si vous vous sentez à l'aise avec ce genre de sujet.
Ce chapitre a été écrit en honneur aux femmes pour le 8 mars
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Après le travail, j'avais l'habitude de rejoindre mes amies au bar pour discuter et prendre du bon temps. Je sortais de ma voiture après m'être changée de mon uniforme de travail pour mettre une robe et me dirigeais à l'adresse du bar lorsque j'entendis des sifflements derrière moi qui se rapprochaient et je fus rapidement cerner par trois hommes qui se mordaient la lèvre en me regardant.
- Qu'est-ce que t'es bonne poupée. On pourrait aller boire un verre. Proposa un premier.
- Non désolé, je suis attendue. Répondais-je nerveuse sans m'arrêter de marcher.
- Je déteste qu'on me refuse quelque chose. S'énervait-il en me barrant la route.
J'essayais de le contourner et de les ignorer mais un des hommes me prit le poignet fortement et me tira vers lui brusquement. Je tremblais.
- J'adore le parfum des femmes, surtout celles vulnérables. Chuchotait-il dans mon oreille.
- Lâche-moi. Dis-je en lui donnant un coup dans ses bijoux.
L'homme qui me tenait se tordit de douleur mais les deux autres s'avancèrent vers moi et un de deux me mis une baffe et ils m'attrapèrent le bras violemment en me tirant dans un coin plus solitaire. Le troisième homme qui était à terre se releva et vint vers moi furieux.
- Tu vas obéir à ce qu'on te dit si tu ne veux pas finir en petits morceaux. Me menaçait-il en sortant un couteau.
Un des hommes me baissa la fermeture de la robe violemment tandis que l'autre souleva le jupon de ma robe pour baisser ma culotte.
- Non, s'il vous plaît... Suppliais-je en pleurs.
L'homme avec le couteau passa la lame doucement sur ma joue comme s'il la caressait.
- Chuut ne dis rien. Ce sera rapide. Chuchota-t-il avant de prendre possession de mes lèvres sans ma permission.
Il commença à entrer sa langue à l'intérieur de ma bouche en continuant de passer la lame du couteau sur mon visage pour ne pas que je bouge. J'étais pétrifiée. Mes larmes coulaient sur mes joues et je voulais que ce ne soit qu'un cauchemar mais je sentis ses mains passaient le long de mon corps jusqu'à toucher mes fesses. Il émis une pression et s'amusa avec tandis que je lâchai un sanglots. Il abaissa son pantalon et je pu voir son engin ressortir. L'homme me souleva doucement et me pénétra brusquement que je ne pus m'empêcher de lâcher un cri.
- Je t'ai dit de te taire ! S'énervait il en me donnant une autre baffe.
Il posa sa main sur ma bouche pour empêcher d'autres cris ou gémissements de sortir et commença directement ses mouvements sans aucune douceur ni pitié. Il fermait les yeux en profitant de la sensation pendant que pour moi, la douleur était insupportable. J'avais l'impression de me casser en deux. Il me poussa contre le mur et continua ses mouvements violents tout en gémissant dans mon oreille. J'avais une horrible envie de vomir en entendant ces bruits et je ne pouvais rien faire pour m'éloigner de lui, il me tenait trop fort. Il tarda une dizaine de minutes à jouir et à se déverser en moi. Et alors que je croyais que ce serait fini lorsqu'il se retira de moi, un autre des hommes échangea sa place avec le précédent et rentra en moi avec la même violence. Et le troisième fit exactement la même chose. Mais alors que le troisième était en pleine action, que j'étais dans les vapes et que je me sentais mourir, j'entendis les pas de quelqu'un et des bruits étranges comme des coups de poings.
Ma vue était trouble mais je sentis l'homme en moi se retirait brusquement de moi et s'éloignait. J'essayai de récupérer mes esprits pour y voir quelque chose mais c'était impossible. Mon coeur battait toujours à une vitesse méconnaissable, mon entrejambe me faisait plus mal que jamais et je sentais mes jambes défaillir avant de voir tout noir.
***
- Réveille-toi ma belle. Ouvre tes jolis yeux. Donne-moi un signe de vie s'il te plaît. Entendais-je chuchoter doucement.
Je sentais aussi quelque chose d'humide passaient sur mon visage et spécialement aux endroits où j'avais mal.
- Réveille-toi, ma douce. Tu es en sécurité ici. Entendais-je encore une voix venant d'une voix grave.
J'essayais d'ouvrir les yeux difficilement mais mes paupières étaient très lourdes. Je réussis à les ouvrir un petit peu mais elles se refermèrent immédiatement.
- Continue. Tu vas y arriver. M'encouragea la voix.
Je réessayais à plusieurs reprises lorsqu'enfin j'y arrivai et distinguai un visage inconnu, mais surtout, celui d'un homme. Il me souriait. Prise de panique, je reculai brusquement et il leva les mains en l'air comme pour montrer un signe de paix.
- N'aies pas peur. Je ne te ferai aucun mal ma douce. N'aies pas peur. Me dit-il d'une douce voix.
Je ravalai pas salive et le regardait attentivement. Il était brun et grand. Je regardai mon environnement et je vis que j'étais dans une chambre, allongée sur un lit et l'inconnu était assis sur le rebord de celui-ci et avait un coton dans la main. Je pus voir le désinfectant sur la petite table de nuit à côté. Il était entrain de me soigner.
- Qui es-tu ? Qu'est-ce que je fais là ? Demandais-je directement, toujours un peu paniquée.
- Je m'appelle Ruggero. Je t'ai vu.. te faire agressée dans la rue hier soir .. et je t'ai ramené chez moi. Je ne savais pas où tu habitais et je ne préférais pas te laisser toute seule après ce qu'il s'est passé... M'expliquait-il doucement en posant le coton sur la table de nuit.
- Et... et les hommes... ils..
- Ils se sont enfuis après les avoir frappé. M'interrompit-il en me voyant m'altérer.
Un silence s'installa alors que je me rappelai des événements de la veille, de chaque touché, de chaque mouvement, de chaque douleur.
- Est-ce que ça va ? Tu as mal quelque part ? Tu as besoin de quelque chose ? Tu veux qu'on aille au commissariat maintenant ? Non pas maintenant non, tu veux peut-être manger avant ou prendre une douche.. Parlait-il de plus en plus rapidement.
Alors que je parlais je remarquai que je n'avais plus ma robe sur moi et que j'avais un grand tee-shirt sur moi et un jogging.
- Comment.. qui m'a changé ? Demandais-je sans répondre à ses questions.
- C'est moi. Ta robe était complètement déchirée alors je t'ai mis des habits à moi. Rassure-toi, je n'ai rien regardé. Me répondit-il avec un léger sourire.
Après ça, il partit de la chambre pour me chercher quelque chose à manger. Il avait l'air vraiment gentil mais j'étais encore perturbée par les événements de la veille. Toutes les scènes tournaient dans ma tête et je n'avais pas réussi à éviter que mes larmes sortent en repensant à tout ce qu'il s'était passé. Quand il revint dans la chambre avec un bol de céréales, il posa le bol sur la table de nuit et me prit doucement les mains.
- Ça va aller. On va aller au commissariat et on va les retrouver. Ils seront punis. Et puis on ira voir quelqu'un pour que tu surmontes tout ça.
- Non non, ça ne sert à rien. Je vais bien.
- Comment ça non ? C'est super important que tu les dénonces. Tu ne peux pas rester sans rien dire et encore moins sans aide. Ne reste dans pas dans le silence, vraiment pas. Insistait-il en me regardant dans les yeux.
J'étais assez impressionnée par son discours. C'est rare de l'entendre de la part d'un garçon.
Après m'avoir fait mangé et pris ma douche, il me donna quelques vêtements que sa sœur avait laissé ici et m'emmena au commissariat.
Là-bas, j'étais très angoissée, je ne savais pas si j'allais arriver à tout raconter. Je me sentais encore tout chamboulée. Ruggero me tenait la main pendant qu'on faisait la queue et me répétait que tout allait bien se passer. Notre tour arriva rapidement et je fus incapable de prononcer un mot alors c'est Ruggero qui prit la parole.
- On vient porter plainte pour une agression sexuelle contre trois hommes. Dit-il d'une traite ce qui provoqua mes larmes.
- Veuillez raconter l'agression s'il vous plaît. Soufflait-il agacé.
- Je.. il était trois... il y en a un qui avait un couteau... et.. ils m'ont... collés au mur et ...
Plus je repensais à ce moment plus mes larmes coulaient et je ne pouvais pas me concentrer. Tandis que le policier semblait ne pas prendre le temps de m'écouter.
- Ils vous ont agressé tous les trois ? Demandait-il sans pouvoir le croire.
Je hochai la tête alors que le policier me regarda en rigolant.
- Excusez moi mais c'est tirer par les cheveux. Vous savez qu'il y a beaucoup de femmes qui inventent des agressions pour se venger d'hommes sans raison.
- Comment vous pouvez dire ça ? Qui vous dit que ces femmes ne disent pas la vérité ! S'exclama Ruggero énervé.
- Elles ne savent pas décrire correctement leur agression. Elles bafouillent, elles font des pauses alors que si c'était vrai elles raconteraient tout d'un coup. Répondit le policier en jouant avec son stylo.
- Vous ne pensez pas qu'elles sont juste choquées ou traumatisées parce ce qu'il s'est passé et qu'elles ne peuvent tout simplement pas raconter leur viol parce que c'est bien trop affreux pour que leur cerveau s'en rappelle correctement ! S'énervait Ruggero de plus en plus. Vous savez quoi, je veux parler à une policière, une femme.
- Vous pouvez mais elles sont moins compétentes. Ricanait le policier.
- Ça ce n'est pas à vous d'en juger. Rajouta Ruggero avant de me prendre par la main et de m'éloigner du policier.
- Je t'avais dit que ça ne servirait à rien.. Chuchotais-je en pleurs.
- Lui c'est un imbécile. On va parler à une femme et je suis sûre que ce sera beaucoup mieux. Me rassura-t-il en me regardant dans les yeux.
Ses yeux transmettaient beaucoup de tendresse et son regard me rassurait. Quelque chose en lui me faisait du bien et je me sentais protégée et accompagnée.
Comme il l'avait prévu, parler à une policière était beaucoup plus efficace. Elle ne m'avait pas du tout pressée pour que je raconte mon agression, d'abord elle m'avait rassurée puis proposée des séances de psychologie avec un spécialiste pour surmonter le mauvais moment. Elle m'avait juste demandé de lui décrire ce que je pouvais déjà me souvenir et j'avais juste pu lui dire l'endroit où je me trouvais lors de l'agression.
Les jours suivants, j'étais partie au séances chez le psychologue, Ruggero avait vraiment été d'un soutient exceptionnel. Il venait me chercher chez moi pour m'emmener à mes séances et attendait patiemment dans la salle d'attente pour me récupérer ensuite et m'emmener à passer du bon temps pour me faire rire et pour que je puisse penser à autre chose. C'est vraiment quelqu'un de bien.
- Merci pour tout ce que tu as fais pour moi. Ça signifie énormément. Personne ne m'avait jamais traité comme tu le fais. N'importe quelle autre personne n'aurait jamais fait autant que toi. Je te dois beaucoup. Lui dis-je en m'asseyant sur un banc.
- Tu ne me dois rien du tout. Je ne supporte pas qu'on traite mal les femmes. Aucune femme ne mérite d'être agressée ou violée. Je trouve ça vraiment affreux et je ne pouvais pas te laisser toute seule. Je n'imagine même pas ce que tu as pu vivre pendant ce moment et ça me rend malade de savoir qu'il y a plein de femmes qui souffrent de ces situations. Me dit-il en baissant la tête.
Je lui pris la main en fronçant les sourcils quand je vis une larme coulée sur sa joue. Je passais doucement mes doigts sur son visage pour essuyer cette larme.
- Ça ne va pas Ruggi ?
- C'est rien, c'est juste des souvenirs qui reviennent. Dit-il en soupirant.
- Tu peux me faire confiance si tu veux en parler. Tu as été là pour moi, je peux être là pour toi aussi. Lui souriais-je en prenant sa main.
- Je pensais à.. à ma mère. Pendant longtemps elle s'est faite harcelée au travail et son patron la frappait et la violait pratiquement tous les jours. Mon père l'a appris tardivement. Heureusement il a forcé ma mère à en parler à la police mais ça a été très dur pour elle. Elle a souffert pendant des années dans le silence et pourtant elle rentrait avec le sourire, elle faisait semblant d'aller bien alors qu'elle souffrait et ça m'a brisé le cœur quand je l'ai su. Aujourd'hui elle va mieux mais je ne peux m'empêcher de me dire que si on avait remarqué les choses avant, elle n'aurait pas autant souffert. Il y a tellement de mauvaises personnes dans ce monde.
Il me racontait cela avec les larmes qui coulaient sur ses joues. Il y avait tellement de sincérité dans ses yeux que je n'avais pas résister à le prendre dans mes bras et le serrer très fort.
- Tu es l'homme le plus gentil que je n'ai jamais connu. Il y a tellement de bienveillance dans tes yeux c'est incroyable. Ta mère est une femme tellement forte et courageuse. Et malheureusement il y a beaucoup de femmes qui vivent la même chose et c'est tellement injuste.
- Toutes les femmes sont fortes et courageuses. Être une femme dans ce monde de patriarcat c'est très difficile. Entre les jugements, les humiliations, les insultes, les agressions, les viols. Tellement de femmes vendues, maltraitées c'est triste. Et pourtant vous êtes les personnes qui donnent la vie, qui sont source d'espoir et nous on vous rase l'herbe sous les pieds, on vous met en arrière blanc et on vous méprise. C'est tellement injuste. Le monde devrait être meilleur à ce stade, on devrait avoir les mêmes salaires, la même reconnaissance, la même sécurité. On devrait arrêter de dire des idioties sur les femmes quand ce sont elles qui nous élèvent, et c'est comme ça qu'on les remercie ? Je ne comprends pas ce monde vraiment, il me dépasse. On a laissé les hommes gouverner et il y a eu des guerres, de la violence, du terrorisme. Pourquoi on ne laisse pas les femmes prendre les devants pour une fois ?
Et alors qu'il terminait son discours, je me ruai sur ses lèvres pour l'embrasser passionnément. Je le sentis répondre à mon baiser et sourire contre mes lèvres, comme moi.
Cet homme était exceptionnel et se mettait à la place d'une femme. Il les respectait et ils voulaient les aider. Il voulait que le monde change et que les femmes aient une véritable place dans la société.
On a quand même avancé depuis le droit de vote pour les femmes mais il reste encore tellement de choses à améliorer, dans l'éducation, dans le travail, dans la maison, dans les relations, dans la vie. Une femme ne devrait pas être victime de viol et d'avoir peur d'en parler. Une femme ne devrait pas se taire. Nous, on donne la vie pendant que certains d'entre eux la détruisent. Les femmes doivent se battre et moi je le ferai aux côtés d'un homme qui s'était joint à notre combat. Être une femme ne devrait pas être un poids mais un honneur. Soyons fières d'en être une.
•
[Salut salut,
Ce One Shot est spécialement écrit pour le 8 mars, journée internationale des droits de la femme.
Bonne fête à toutes les femmes mais être fier d'en être une ne doit pas être que pour un seul jour mais pour tous les autres jours de l'année.
J'espère que ce chapitre vous aura plu.]
Je vous laisse sur cette belle phrase :
💜 La femme est une fleur pensante et intelligente, la plus belle des fleurs de la Création. Sa beauté, son courage, sa patience et son sens élevé du sacrifice qui sont tels que bien des hommes sont indignes 💜
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