Lutteo : Innocente
⚠️ {Hey ! Avant de commencer j'aimerais préciser que je classe cette histoire dans la catégorie mature. C'est une histoire qui aborde des thèmes comme celui de la violence physique et psychologique et aussi de la maltraitante . Si vous n'êtes pas à l'aise avec ce genre de sujet, je vous conseille de ne pas lire. Je suis responsable de ce que j'écris mais vous êtes responsables de ce que vous lisez.}
{PS : Si vous voulez une idée pour vous décider à lire ou pas, il a une ressemblance avec mon One Shot Soltteo : Derrière le Masque.}
{Merci d'avoir lu ce message, je vous laisse à l'histoire} ⚠️
Matteo
Il était aux alentours de dix-huit heures. Ma mère et moi étions assis sur le canapé, angoissés. Mon père avait été interpelé par son travail pour intervenir dans une maison en flammes à quelques rues de chez nous. Il était pompier et il sauvait des vies tous les jours. Ma mère et moi ne pouvions nous empêcher d'angoisser pour lui par peur qu'il ne décède lors d'un sauvetage.
Nous soufflâmes de soulagement lorsqu'on vit la poignée de porte se baisser mais nos visages exprimaient l'incompréhension lorsqu'on le vit arriver avec une fille dans ses bras. Celle-ci était endormie ou inconsciente. Elle était brune et elle devait avoir mon âge.
- Qu'est-ce qu'il s'est passé Antonio ? Demanda ma mère en se levant du canapé.
- Cette fille était dans la maison pendant l'incendie. Je n'ai pas trouvé le numéro de ses parents ou quoi que ce soit. J'ai appelé un médecin, il est sur le chemin. Je n'ai pas eu d'autres choix que de la ramener. Expliqua mon père avant de l'allonger sur le canapé après que je me sois levé de celui-ci.
- Il y avait d'autres personnes à l'intérieur ? Lui demandais-je.
- Non, que elle.
- Peut-être qu'elle a un téléphone ou quelque chose sur elle pour nous aider à retrouver ses parents. Réfléchissait ma mère.
- J'ai déjà vérifié, elle n'a rien sur elle qui peut nous aider. Peut-être qu'elle vit toute seule. Supposa mon père.
- À quinze ans j'en doute. Ils doivent bien se trouver quelques parts.
Pendant qu'ils cherchaient toutes sortes d'hypothèses, je regardai la fille attentivement. Elle avait l'air épuisée. Mes pensées furent interrompus par la porte où le médecin venait d'entrer.
Il l'examina un peu avant de mettre un masque respiratoire pour qu'elle récupère un air normal. Après ça elle ouvrit les yeux et toussa fortement.
- Doucement doucement. Chuchota le médecin.
- Qu'est-ce que je fais là ? Demandait-elle en toussant pour expulser la fumée.
- Tu as été victime d'un incendie chez toi. Je t'ai ramené chez moi pour te guérir. Lui expliqua mon père.
- Oh mon dieu non ! Je n'ai pas le droit de sortir de la maison ! S'écriait-elle.
- C'est pour ça que tu n'es pas sortir quand l'incendie s'est enclenché ? Lui demanda mon père en fronçant les sourcils.
Elle hocha la tête positivement.
- Mais tu aurais pu mourir. Intervint ma mère surprise.
- Je ne désobéirai jamais à mes parents. Affirmait-elle fermement.
Elle avait l'air un peu décalée cette fille. S'il y avait un danger, il fallait sortir, peu importe l'ordre qu'on lui avait donné.
- En parlant d'eux, tu sais où ils se trouvent ? Et comment tu t'appelles ? Reprit mon père.
- Je m'appelle Luna et ils sont en voyage d'affaire mais écoutez il faut vraiment que je retourne chez moi avant qu'ils ne reviennent, sinon je serai punie. Insistait-elle.
- Il ne reste pas grand chose de ta maison malheureusement. S'excusait mon père.
- Je pense que le mieux serait que tu restes ici jusqu'à ce que tes parents reviennent. Proposa ma mère. Comment s'appellent-ils ?
- Père et mère. Répondit-elle en nous regardant bizarrement.
- Il est possible qu'elle soit complètement perdue à cause de la fumée qu'elle a avalé. Elle devrait se reposer. Reposez-lui les questions qu'il faut demain. Elle sera en meilleure forme. Suggéra le médecin.
Nous suivions les conseils de médecins, encore surpris par l'attitude de cette fille.
Dans notre appartement, il n'y avait que deux chambres, celle de mes parents et la mienne. Alors mes parents avaient installés un matelas à côté de mon lit. Évidemment, comme on m'avait bien éduqué, j'allais lui laisser le lit et je dormirais sur le matelas.
Après avoir préparé la chambre, ma mère lui servit à manger, c'était des pâtes aux légumes.
- Je n'ai pas le droit de manger ça. Disait-elle.
Mais elle ne pouvait pas dire merci plutôt ? Il y avait quelque chose de bizarre chez cette fille.
- Qu'est-ce que tu as le droit de manger alors ? Demanda ma mère, encore surprise par son attitude.
- Je ne vais pas manger. Je n'ai pas faim. Merci. Répondit-elle simplement.
Mes parents ne savaient pas trop quoi faire alors ils lui proposèrent d'aller se reposer. Elle accepta alors je la ramenai à ma chambre. Quand elle entrait, elle fit de gros yeux.
- Tu dors là ? S'étonnait-elle. Sur ça. Pointait-elle le lit.
- Oui je sais elle n'est pas très grande. Haussais-je les épaules.
- Tu rigoles ? Tu dois être sacrément riche !
Je ne comprenais pas trop à quoi elle faisait allusion. Mes parents gagnaient bien leur vie mais nous n'étions pas riches non plus. Je lui proposais mon lit pour s'y allonger.
- C'est un honneur. Merci beaucoup. Me remerciait-elle comme ci je venais de lui offrir un énorme cadeau.
Elle s'y allongea dessus et s'y roula dessus comme ci c'était la première fois qu'elle le faisait. J'allais parlé lorsque la voix de ma mère me devança.
- Matteo, ce n'est pas parce que Luna est à la maison que j'ai oublié que tu avais triché en maths ce matin. Viens me voir avec ton téléphone que je te donne ta punition. Annonçait ma mère du salon.
Je soufflais et pris mon téléphone sur la table de nuit avant d'aller vers elle.
- Maman, je croyais que tu voulais que j'aies des bonnes notes. Essayais-je de me justifier.
- Ça ne veut pas dire que tu dois tricher pour ça. Tu es puni de téléphone pendant une semaine. Prit-elle mon téléphone.
Je soufflai un peu agacé et retournai dans ma chambre. Je savais qu'elle avait raison mais ça m'embêtait de me passer de mon téléphone.
- Tu n'as pas eu trop mal ? Me demanda Luna, apparemment inquiète.
- Non, c'est juste mon téléphone qui a mal. Répondais-je en rigolant avant de m'allonger sur le matelas.
- Comment ça ? Haussait-elle un sourcil.
- Bah elle m'a prit mon téléphone pour une semaine. Expliquais-je.
- Mais, tu ne t'es pas pris de coups de ceinture ? Me demandait-elle.
Un coup de ceinture ?
- Quoi ? Non, jamais de la vie !
- Tu dois être sacrément riche alors. Répétait-elle.
- De quoi tu parles ? Je ne suis pas riche.
- Mes parents disent qu'il n'y a que les riches qui peuvent se permettre de faire ce qu'ils veulent. Si tu n'es pas riche, comment oses-tu faire une bêtise ? S'offusquait-elle.
- Ça va, on a tous fait des bêtises tu sais. Essayais-je de détendre l'atmosphère.
- Non pas moi enfin à part me réveiller trop tard et oublier de faire le ménage dans une pièce. Sinon je ne vais jamais de bêtise volontairement, sinon les punitions seraient pires.
J'avoue que j'étais complètement perdue dans tout ce qu'elle racontait mais ça m'intriguait.
- Donc, tu n'es jamais punie ? Essayais-je de comprendre.
- Bien-sûr que si comme tout le monde. J'ai mes punitions quotidiennes.
- Punitions quotidiennes ? Répétais-je.
- Oui, les punitions que te donnent les parents pour éviter que les enfants fassent des bêtises. Expliquait-elle en regardant ses doigts comme ci c'était normal.
- Et, c'est quoi comme genre de punition ? M'intéressais, intrigué.
- Bah les coups de ceinture, fouets, les coups de poings, les étouffements. Expliquait-elle en regardant ses doigts comme ci c'était normal. Matteo mais tu vis dans quel monde, on dirait que je t'apprends quelque chose.
- Visiblement, on ne vit absolument pas dans le même monde. Disais-je choqué.
Comment ça des coups de ceinture, de fouets, de poings et des étouffements ? C'est quoi ces parents ?
- Luna... ce que tu me racontes là... c'est vrai ? M'inquiétais-je.
- Bah c'est la vie de tout le monde. Tous les parents dressent leurs enfants ainsi pour ne pas qu'il fasse de bêtise.
Dresser carrément ! Mais mon dieu. Il fallait que je creuse, que j'en sache plus.
- Mes parents ne me font pas ça. Essayais-je de la faire réagir.
- Alors tu es mal éduqué. Lançait-elle simplement.
J'aurai pu m'énerver mais je ne pouvais pas. Je n'arrivais pas à croire ce que mes oreilles entendaient. Elle se faisait battre par ses propres parents qui lui faisaient croire que c'était normal ?
- Luna, il y a d'autres punitions que les coups ? Lui demandais-je.
- Oui, parfois ils remplissent le robinet d'eau et plonge ma tête dedans pendant deux minutes sans respirer ou alors dans la cuvette. Il y a aussi les fois où ils me jettent de l'eau bouillante dans la douche. Énuméraient-elle en comptant sur ses doigts.
- Luna, tu ne t'en rends pas compte que c'est mauvais ce qu'ils te font. Ça fait hyper mal.
- Évidement que ça fait mal, une punition n'est pas censé te faire plaisir. Elle est là pour te torturer pour éviter que tu fasses des bêtises.
Je passais mes mains dans mes cheveux frustré. Le plus choquant ce n'est pas ce qu'elle me racontait, même si ça l'était déjà, le plus choquant c'est de voir à quel point elle trouvait ça normal. Je devais absolument en parler à mes parents.
- Écoute, arrêtons de discuter et endors-toi. On en reparlera demain. Lui proposais-je incapable de dire quoi que ce soit d'autre.
Elle hocha la tête et s'endormît. Moi je n'avais pas réussi à trouver le sommeil. Tout ce qu'elle m'avait raconté m'avait choqué. Je ne savais pas si c'était vrai ou s'ils lui faisaient endurer d'autres choses...
***
Le lendemain, nous étions autour de la table à manger. Ma mère nous avait servi le petit déjeuner à tout le monde, même à Luna. Depuis le réveil, je ne faisais que réfléchir à tout ce qu'elle m'avait dit la veille tout en la fixant.
- Merci, mais je ne mangerai que ce qu'il reste. Disait-elle.
- Quoi ? Non, mange ton omelette ma belle. Insistait ma mère.
- Non, non, je n'ai pas le droit de manger un plat de cette consistance. Refusait-elle.
- Mais tu n'as pas de force si tu ne manges que les restes. Intervint mon père.
- Je n'ai pas besoin de ça. Je reste chez moi toute la journée. D'ailleurs, il faut que j'y retourne.
- Non ! Tu ne rentreras plus jamais chez toi ! M'écriais-je.
Mes parents se tournèrent vers moi alors je les pris à part et leur expliquait tout ce que Luna m'avait conté la veille. Ils étaient tout aussi choqués que moi.
- Quoi ? Mais ces gens sont des monstres ! Il faut prévenir les services sociaux et la police ! S'affolait ma mère.
- Attendez, attendez, il faut d'abord savoir si c'est vrai. Continue à lui poser des questions Matteo. Proposait mon père avant qu'on reparte tous à la cuisine.
- Luna, j'aimerais qu'on reprenne la conversation d'hier. Mes parents ne m'éduquent pas de la même manière que les tiens, alors je suis curieux. Essayais-je trouver une façon de la faire parler.
- Oui si tu veux. Haussait-elle les épaules.
- C'est quoi la pire punition qu'ils t'aient donné ?
- Oh euh c'est la punition la plus dure et celle qui fait que je n'oserai jamais les désobéir, c'est quand mon père se déshabille et qu'il enfonce son pénis dans mon vagin. Répondait-elle simplement. Cette punition là c'est vraiment la plus à craindre et c'est grâce à elle que je ne fais aucune bêtise et que je suis leurs ordres à la lettre.
La tête que mes parents et moi faisions étaient sûrement à prendre en photo. Elle venait littéralement de dire qu'elle se faisait violer par son père comme ci c'était quelque chose de normal.
- Mais c'est du viol putain ! S'écriait mon père.
- Oui, le viol c'est la punition la plus dure à supporter. Je préfère largement les autres même si elles font très mal.
- Mais, tu ne t'es jamais dis que c'était anormal de souffrir comme ça ? Lui demandais complètement altéré.
- Non c'est normal de subir ce genre de violence venant de ses parents. Ils sont là pour t'apprendre à respecter et à ne jamais désobéir. C'est comme ça qu'on dresse les enfants. Expliquait-elle.
On avait tous les larmes aux yeux. Plus elle parlait, plus on apprenait à quel point ses parents l'avaient berné.
- Mais... dis-moi... les coups que tu reçois.. ça laisse des traces non ? Essayait de parler mon père.
On était très troublé par la situation. C'est à peine si on pouvait parler tellement elle nous avait laissé sans voix.
- Tu.. tu pourrais nous montrer..
- Antonio ! Ça pourrait la mettre mal à l'aise. Chuchotait-elle à mon père.
- Il faut qu'on ait des preuves pour les dénoncer Alicia. Lui expliquait-il en chuchotant également. Tu pourrais nous montrer ? Lui redemanda mon père.
- Non, c'est intime. Refusait-elle.
- C'est que, on ne te croit pas. C'est impossible que des parents fassent ça. Essayais-je de l'énerver pour qu'elle nous montre.
- Bah si, tous les parents font ça.
- Alors, prouve-le. La défiais pour de faux.
Elle souffla longuement puis se retourna et souleva son tee-shirt pour nous laisser voir son dos nus. Mon père, ma mère et moi avions directement mis nos mains devant nos bouches. C'était juste un carnage. Son dos était bondé de bleus, de blessures, d'ecchymoses, de hématomes, de marques et de traces de ceinture, de fouet. C'était tout simplement insupportable à regarder. Ma mère s'effondra en pleurs dans les bras de mon père tandis que moi, sans pouvoir contrôler quoi que ce soit, je m'avançai vers elle et la prit dans mes bras en sanglotant. Je voulais la couvrir pour la protéger mais elle me rejeta directement.
- Mais ça ne va pas ?! Où sont tes manières ? On t'a jamais appris que les câlins apportaient des maladies ?! Criait-elle affolée.
- C'est faux, les câlins ça n'importe rien d'autre que du bonheur, du réconfort et de l'amour. Lui parlais-je avec les larmes qui dévalaient mes joues.
- L'a... l'amour ? C'est quoi ? Fronçait-elle les sourcils.
- Oh mon dieu mais comment des parents peuvent-ils faire ça ? Sanglotait ma mère.
- Je vais appeler les services sociaux et un médecin immédiatement. Prévint mon père en prenant son téléphone.
- Je ne comprends rien. Soufflait Luna.
- Luna tu ne vois pas le problème ? Tu te fais battre par tes parents, tu te fais violer, tu te fais maltraiter ! Et le pire c'est que tu n'en as même pas conscience tellement ils t'ont raconté des conneries ! Enfin, ces punitions quotidiennes ce ne sont que des excuses pour te faire du mal ! M'énervais-je.
- Mais non, ils font ça pour bien me dresser. C'est le cas de tous les enfants. Tous les parents font ça.
- Je t'assure que non. Intervint ma mère. Mon fils pourrait faire toutes les bêtises du monde, jamais je ne lèverai la main sur lui. La punition elle se donne quand tu as fais une bêtise et en plus une punition ne doit pas te faire de mal physiquement, absolument pas. Tentait de lui expliquer ma mère.
Elle fronçait les sourcils, elle avait du mal à comprendre ce qu'on lui disait. Elle avait vécu quinze ans en pensant que c'était la réalité de tous. Il allait être difficile de lui faire comprendre. Elle était tellement innocente. Mais maintenant, elle était sous notre responsabilité. Mes parents et moi étions disposés à mettre ses "parents" derrière les barreaux.
[...]
Luna
Je ne comprenais vraiment rien. Ils avaient vraiment l'air horrifiés par tout ce que je leur avais raconté. Ils le prenaient beaucoup trop à cœur, ce n'était pas si grave. Tous les parents faisaient endurer ça à leur enfant. Mes parents m'avaient toujours dit que la violence était la meilleure façon de dresser les enfants et que tous les enfants souffraient de la même violence. Ils disaient aussi que s'il existait des parents qui ne pratiquait pas la violence, c'était tout simplement parce qu'ils étaient riches et qu'ils pouvaient faire tout ce qu'ils voulaient. Je les avais toujours cru, après tout je n'étais jamais sortie de chez moi et je n'avais jamais connu autre chose.
Antonio, Lucia et Matteo avaient appelé un médecin qui m'avait examiné et soigné toutes mes blessures. Ensuite, une femme était arrivée et elle voulait absolument entretenir une conversation avec moi. J'étais assise sur le canapé des Balsano tandis que la femme était assise sur une chaise que Antonio lui avait proposé. Celui-ci, sa femme et son fils étaient autour de la table à manger et suivaient notre conversation avec attention.
- Je m'appelle Sofia Rosales, je travaille pour les services sociaux dans le cas des mineurs en danger dans leur domicile.
- Vous faites fausse route. Je ne suis pas en danger. Ils ne font que m'éduquer correctement.
- Dis-moi Luna, ces "punitions" qu'ils te donnent quotidiennement, elles te font mal ? Si oui, à quel point ?
- Oui et très mal. C'est le but des punitions. Répondais-je avec évidence.
- Tu te trompes. Si elles te font mal, ce n'est pas une punition, c'est de la maltraitance.
- Pourquoi vous prononcez tous ce mot là ? Commençais-je à m'énerver.
- Parce qu'il faut que tu te rendes compte de ce qu'il se passe. Je vais te montrer une vidéo. Me proposait-elle à ce que je hochai la tête simplement.
D'abord, elle m'avait montré une vidéo de parents qui frappaient leur enfant avec une ceinture, ensuite un fouet, une batte, un club de golfe. Elle m'avait montré un enfant se faire étrangler par un foulard. Un enfant qui se faisait taper. Puis, un enfant qui se faisait asphyxier par un sachet qu'un parent lui mettait aux visages. Elle me montrait des parents qui mettaient la tête de leurs enfants dans la cuvette des toilettes. Des enfants qui dormaient dans les poubelles, d'autres dans une cave. Les images continuaient de défiler avec diverses punitions quotidiennes. À la fin de la vidéo, elle se tournait vers moi pour voir ma réaction.
- Vous voyez, je ne suis pas la seule à vivre ça ! Les faisais-je remarquer.
- Je vais te montrer une autre vidéo Luna et tu vas me dire quelles sont les différences entre les deux d'accord ? Poursuivit-elle en ignorant mon commentaire.
Une autre vidéo se lança sur la télévision. Cette fois-ci, il s'agissait de parents qui prenaient leurs enfants dans leurs bras et qui les couvraient de baisers sur le visage. Un autre moment apparaissait où ils couchaient leurs enfants avant de dormir, ils leur lisaient des histoires, leurs chantaient des chansons. Ensuite, on voyait un arbre décoré par des lumières et des milliers d'objets qui brillaient autour. Un monsieur barbu habillé de rouge et de blanc vint déposer des paquets aux enfants avant de repartir. Les parents aidaient les enfants à ouvrir leurs paquets. Ceux-ci souriaient et rigolaient. Il y avait aussi un moment où un enfant pleurait et les parents venaient vers lui pour le consoler et lui faire un câlin. Sans que je sache pourquoi, une larme coula de mon œil.
- Est-ce que tu perçois les différences ? Me redemanda l'assistance sociale.
Je hochai la tête doucement.
- Dis-moi lesquelles ? Insista-t-elle.
- Dans la première vidéo les enfants pleurs, crient, ont peur alors que dans la deuxième ils sourient, ils ont l'air heureux. Et puis dans la première les parents frappent les enfants alors que dans la deuxième ils ne les frappent jamais, ils leur font des câlins pourtant dans la première vidéo les parents n'en font jamais. Lui répondais avec la gorge nouée.
- D'accord. Maintenant je vais te montrer quelques textes de loi sur le code de l'enfant. Vois-tu, Lucia et Antonio exercent sur Matteo une autorité parentale et le texte dit clairement que les décisions prises pour lui doivent être en faveur de son bien. Ils ont une grande responsabilité envers Matteo et ils doivent prendre soin de lui et le protéger. Leur autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques. Même que la loi reconnaît que la violence ne peut pas être utilisée pour éduquer un enfant. Est-ce que tu as l'impression que tes parents suivent ces trois points ?
Je secouai la tête négativement avec les mains moites. Petit à petit, je prenais conscience de ce qu'il se passait.
- Je voudrais que tu me lises le paragraphe sur l'enfant victime s'il te plaît Luna. Me donnait-elle le livre.
- L'enfant victime est un enfant qui subit un préjudice dû à un acte interdit par la loi, comme un vol, des violences, des menaces, un abus sexuel ou autre. Les mineurs victimes sont spécifiquement protégés par la loi. Celle-ci insiste bien sur le fait que les enfants ont droit à une éducation sans violence. Les titulaires de l'autorité parentale ne peuvent user de moyens d'humiliation tels que la violence physique et verbale, les punitions ou châtiments corporels, les souffrances morales. Lisais-je avec les larmes aux yeux.
Ma vue se brouillait par les larmes. Je ne pouvais pas continuer à lire. Tout mon monde venait se s'écrouler. Mon cœur était en miette.
- Est-ce que tu comprends ce qu'il se passent et ce que te font subir tes parents ?
À contre cœur je répondis positivement avant de sangloter. Je sentais mon corps se défaillir petit à petit. Alors que j'étais assise sur le canapé, je tombais à genoux par terre et je sanglotais. Chaque mot que j'avais lu m'avait percé le cœur. Tout ce qu'ils avaient fait avec moi était interdit par la loi. Ils m'avaient menti, ils m'avaient battu, ils m'avaient violé, ils m'avaient maltraité et en plus ils me faisaient croire que c'était la réalité de tous. Petit à petit, toutes les images revenaient dans ma tête, toutes les douleurs, tous les coups et je me rendais compte d'à quel point ils faisaient mal. Pourquoi ne m'en étais-je jamais rendue compte ? Pourquoi m'étais-je laissée berner ainsi ? Pourquoi m'avaient-ils fait ça ? Je hurlai ma douleur à en faire souffrir ma gorge. J'essayai de me relever mais ma tête tournaient dans tous les sens et je commençai à percevoir des tâches noir partout autour de moi. Ce n'était pas les premières fois que je les voyais, quand je me faisais taper, je voyais toujours ces tâches avant de m'effondrer. Et c'est ce qu'il se passait, je m'effondrais par terre vide d'énergie. J'avais juste senti quelqu'un me portait et je me lâchais dans les bras de celui-ci.
Matteo
Elle s'était effondrée par terre alors je me précipitai pour la porter et l'allonger sur le canapé. Elle était submergée par les sanglots. Elle ne réagissait à rien de ce qu'on lui disait. Elle était comme partie.
- Elle est en état de choc c'est normal. Intervint quelqu'un d'autre que je n'avais pas vu entrer.
C'était une psychologue que mes parents avaient contacté pendant la séance avec l'assistante sociale. Je ne pouvais m'empêcher de me sentir mal pour Luna et je voyais que mes parents étaient dans le même état. Je caressai doucement ses cheveux pour tenter de la calmer. Petit à petit, sa respirations se calmait, elle s'était endormie. Mes parents m'avaient demandé de la ramener à la chambre pour qu'elle se repose alors j'exécutais leur ordre. Je l'allongeai sur mon lit, la recouvris doucement avec les couvertures et lui déposai un baiser sur le front avant de repartir au salon. Je ne savais pas pourquoi j'avais fait ça mais je ressentais le besoin de la protéger.
Dans le salon, deux agents de police étaient arrivés. Mes parents discutaient avec eux quant à la manière de retrouver et d'arrêter les parents de Luna.
- Même si mon mari connaît l'adresse, Luna ne connaît pas les prénoms de ses parents et je pense que c'est fait exprès. S'exprimait ma mère.
- Il faut qu'on aille fouiller cette maison avec une équipe. On trouvera sûrement quelque chose. Proposa un des deux policiers.
- Le problème c'est que le feu a pratiquement tout détruit. Tout l'étage s'est effondré, il ne reste plus que le rez-de-chaussée. Intervint mon père.
- Peu importe ce qu'il en reste, on va vérifier. On vous tient au courant. Avertit le deuxième policier avant de partir avec son collègue.
- Bon, comment se déroule la suite des événements ? Demanda ma mère à l'assistance sociale et à là psychologue.
- D'abord, une fois qu'on aura retrouvé les noms des parents de Luna, il nous faudra une quelconque preuve pour les dénoncer. Commença l'assistante.
- Et comment on obtient ça ? Demandais-je.
- En demandant à des voisins, à des témoins et dans le pire des cas où on ne trouve rien, il faudra que Luna y retourne avec une mini caméra sur elle pour fabriquer des preuves. Expliqua-t-elle.
- Quoi ? Vous êtes cinglés ! On ne va pas la faire retourner chez elle ! M'altérais-je.
- Soit elle retourne chez elle une dernière fois pour pouvoir les arrêter soit elle ne retourne pas chez elle et alors on n'a pas de preuves et ces deux là restent en liberté et Luna en danger par la même occasion. Me répondit-elle à ce que je soufflai d'exaspération.
- Bon, et ensuite, quand ils seront derrière les barreaux, que se passera-t-il pour Luna ? Reprit ma mère.
- Je pense qu'elle sera traumatisée donc il lui faudra des séances de psychologies pour faire face à tout ça et pour comprendre le monde qui l'entoure. Elle a toujours pensé que tout se résumait à la violence pour l'obéissance et il sera dur pour elle de comprendre ce que c'est que l'amour tant qu'elle ne le vivra pas. Répondit la psychologue.
- Il faut aussi penser à la mettre dans un foyer de mineur pour la mettre en adoption. Poursuivit l'assistance sociale. En attendant que tout se mette en ordre, ça ne vous dérange pas de la prendre en charge ?
- Pas du tout. Elle est en sécurité avec nous et on va prendre soin d'elle. Répondit mon père.
Je repensais à tout le discours qu'avait fait la psychologue. Il allait falloir lui montrer le vrai monde et j'étais partant pour le lui montrait. Elle est si innocente et elle méritait de voir au-delà des mensonges de ses parents.
Je me dirigeai ensuite vers ma chambre pour m'installer sur le matelas. Je pense que je dormirai dessus pour un bon moment si Luna restait. J'allais fermer les yeux lorsque la voix de Luna m'interpella.
- Matteo, je peux te poser une question ? Me demandait-elle avec la voix tremblotante.
Je tournai ma tête vers elle hochai la tête.
- Tu as vu la deuxième vidéo comme moi non ? Je n'arrête pas de penser à ce moment où un vieux monsieur est entré dans une maison avec un gros sac rempli de paquet. C'était qui ?
Je me redressai pour m'asseoir sur mon matelas. Elle ne savait même pas ce que c'était que Noël.
- C'est le père Noël.
- Le père de noël ? C'est qui noël ? Demandait-elle perdu.
Je ne pu m'empêcher de lâcher un petit rire.
- Non pas qui mais quoi. Noël c'est une fête que l'on célèbre le vingt-cinq décembre. On dit aux enfants qu'un certain père Noël fait le tour de toutes les maisons du monde cette nuit là pour offrir des cadeaux aux enfants qui ont été sage. Il dépose les cadeaux sous un sapin que l'on décore. En vrai ce sont la famille qui s'offrent des cadeaux mais on invente ce personnage pour faire rêver les enfants. Noël c'est une fête que l'on célèbre en famille autour d'un bon plat et c'est l'occasion pour offrir des cadeaux aux personnes qui nous sont chères. Expliquais-je.
- Ça à l'air d'être une fête incroyable. J'aimerais bien fêter Noël. Disait-elle de manière rêveuse.
- On peut en organiser un dans quelques jours si tu veux. Proposais-je.
- Mais Matteo, on est en mars. Remarquait-elle.
Je haussai les épaules puis rigolai. J'avais très envie de lui faire connaître Noël et lui offrir des cadeaux.
- Au fait, pardon d'avoir dit que tu étais mal éduqué hier... je n'arrête de me repasser la soirée en boucle et je me rappelle t'avoir dit ça. C'est tout le contraire. Me disait-elle.
- Ne t'excuse pas. M'asseyais-je sur le bord du lit. C'est moi qui suis désolée pour tout ce que tu as traversé. Quand tu es arrivée ici, je n'aurai jamais pensé que tu avais vécu une telle maltraitance.
- Et moi quand je suis arrivée ici je n'aurai jamais pensé que je découvrirais que je me faisais maltraitée. Me répondit elle avant d'exploser en pleurs.
Je m'approchai doucement d'elle et la serrai dans mes bras.
- Pardon... Sanglotait-elle.
- Non, laisse couler tes larmes. Tu as supporté beaucoup de choses et aujourd'hui tu as appris toute la vérité. Tu as le droit de craquer. Chuchotais-je.
- Je n'ai jamais eu le droit de pleurer. Sinon je me faisais taper.
- Ma belle, oublie toutes les interdictions de tes parents. La majorité sont des excuses pour te faire du mal. Oublie tout ce qu'ils t'ont dit. Nous on va t'apprendre la vraie vie. La rassurais-je.
- Merci Matteo. Je viens de constater que mes parents m'ont menti sur une autre chose. Ils m'ont dit qu'il ne fallait pas faire de câlin parce que ça donnait des maladies mais je constate qu'ils mentaient parce que je me sens tellement bien là maintenant. Me confessait-elle.
Pour réponse je l'embrassai sur le front doucement puis caressai ses cheveux. Je sais pas combien de temps on était resté dans cette position mais elle s'était endormi sur moi et je craignais de la réveiller si je bougeai alors j'étais resté dormir sur mon lit.
[...]
Comme promis, j'en avais parlé à mes parents et on était en train d'organiser une fête de noël pour Luna.
Ça faisait quatre jours qu'elle était à la maison. Elle faisait beaucoup de cauchemars la nuit et la journée elle était très embarrassée. On essayait de la faire sentir en famille mais c'était difficile. Elle n'avait pas de repères et elle ne savait pas comment se comporter.
Mes parents appréciaient beaucoup Luna. Malgré tout ce qu'elle avait vécu, elle essayait de garder le sourire et je trouvais ça très admiratif et courageux. Malgré la maltraitance, Luna était très polie dû au fait que ses parents lui demandaient un respect irréprochable. Ça expliquait peut-être pourquoi elle était si bien éduquée malgré le manque de tout le reste. En ce qui concerne l'école, Luna nous avait dévoilé que sa mère lui faisait cours elle-même puisqu'elle était censée reprendre leur travail plus tard, travail dont elle ignorait la consistance.
Cette fille avait tout pour elle mais elle manquait cruellement d'amour et surtout elle était enveloppée de blessures corporelles qui ne partiraient pas de si tôt. Et ça me faisait mal au cœur. Ma mère lui avait prêté des habits et avec embarras, Luna lui demandait beaucoup de pulls pour cacher son corps.
Cette soirée de noël avait pour objectif de la faire sentir mieux et surtout de la faire sentir aimée. Nous avions ressorti le sapin du grenier et les décorations. Nous l'attendions pour décorer.
- Hum.. bonjour. Entrait-elle dans le salon.
- Joyeux noël ma belle. Annonçait mon père en rigolant.
Ma mère s'approcha de Luna et lui donna une guirlande.
- Matteo nous a dit que tu ne connaissais pas noël et il voulait absolument que tu le vives alors bienvenue à Noël. Ça c'est une guirlande, tu peux l'accrocher sur le sapin.
Avec notre aide, Luna commença à décorer là sapin avec des guirlandes dorés et rouges. Ensuite je lui passais des boules et lui montrait comment les plaçai. Elle imita mes actions jusqu'à ce qu'il reste plus que l'étoile à mettre.
- C'est beaucoup trop haut. Remarquait-elle.
- Je te fais la courte échelle.
Elle n'avait pas eu le temps de demander ce que c'était que je la pris dans mes bras pour la porter sur mes épaules. Elle rigolait ce qui la surpris en premier lieu puis mit l'étoile en haut du sapin sauf que maladroitement, le sapin commença à balancer et il tomba à terre. Les parents qui étaient dans une autre pièce, revinrent vers nous. Luna descendit de mes épaules rapidement et baissait la tête.
- Je suis désolée vraiment. Je suis très maladroite je n'ai pas su...
Elle fut interrompue par nos éclats de rire. Elle nous regardait confuse.
- Ma belle, ce n'est pas grave. La rassurait ma mère.
- Mais vous n'êtes pas énervés ? S'étonnait Luna.
- Pas du tout, ça arrive à tout le temps. C'était un accident. Je vais vous aider à le remettre sur pied. Annonçait mon père en s'approchant du sapin.
On le remit sur pied rapidement et remettions en place les boules qui étaient tombés. Je terminai de mettre une guirlande lumineuse puis, quand tout était prêt, on éteignit les lumières pour laisser uniquement les lumières du sapin.
Les décorations du sapin étaient de couleur doré et rouge et les lumières étaient dorées également.
- Wow, c'est vraiment magnifique. Souriait Luna.
- Venez on va prendre une photo. Proposais-je en prenant mon téléphone.
Nous nous mettions tous devant le sapin et je pris une photo de nous quatre en mode selfie.
Ensuite nous nous mettions à table, maman avait préparé une bonne dinde. Mais avant il y avait aussi du saumon et des huîtres ainsi que des toasts avec différentes garnitures. Luna ne connaissait rien alors on lui expliquait tout ce qui se déroulait au repas de Noël. Elle goûtait à tout et avait absolument tout aimé.
Alors que ma mère était en train de servir la bûche, mon père, qui était sorti de table un peu avant, était revenu avec un costume de père Noël. Il fit la typique voix du père Noël et apporta un cadeau à Luna.
- Joyeux Noël !
- Mais... pour moi ?
- Oui, pour toi. Allez ouvre-le. Souriait mon père.
Hésitante, Luna retira le papier cadeau et y trouva une petite boîte de couleur bleue marine. Elle ouvrit celle-ci et trouva un magnifique pendentif en papillon et une chaîne en argent à côté.
- Wow... je... c'est magnifique.
Ses larmes commençaient à couler. Elle n'arrivait pas à y croire.
- Il te plaît ? C'est Matteo qui l'a choisi. Rajoutait ma mère.
Sans que je m'y attende, elle se jeta dans mes bras pour me remercier. Je la serrai contre moi et lui frottais doucement le dos.
- Merci beaucoup. Tu n'étais pas obligé.
- Ça m'a fait plaisir. Quand j'ai vu ce papillon, j'ai pensé à toi. Disais-je sincèrement.
On restait un petit moment dans cette position puis elle se détachait pour aller prendre mes parents dans ses bras.
- Je ne sais pas comment vous remercier pour tout ce que vous faites pour moi. Jamais je n'aurai pensé vivre ça un jour. C'est beaucoup plus agréable d'être avec vous. Se confessait-elle.
- C'est normal Luna, ne nous remercie pas. Tu as le droit d'être aimée ma belle. Lui caressait ma mère les cheveux.
- Je ressens quelque chose de fort quand je suis avec vous et puis je me sens bien et en sécurité. Poursuivit-elle.
- Ça s'appelle l'amour. L'informa mon père en souriant.
- Alors je vous aime beaucoup tous les trois. Disait-elle m'ajoutant au câlin.
- Nous aussi on t'aime.
***
Trois mois étaient passés depuis la soirée de noël qu'on avait organisé. Nous avions pu identifier les parents de Luna, ils s'appelaient Miguel et Monica Valente mais ils étaient hors du pays. Luna disait qu'ils partaient souvent en voyage et que ça pouvait durer quelques mois. La police avait installé des caméras devant chez eux pour être informé lorsqu'ils rentreraient. En attendant, Luna suivait une thérapie psychologique pour se remettre des événements du passé. Elle faisait beaucoup de cauchemars et avaient honte d'elle. Elle se sentait bête d'avoir cru un tel mensonge.
Malgré tout ça, elle était très courageuse. Elle essayait de s'en sortir, en tout cas, elle voulait le faire et mes parents et moi l'aidions beaucoup.
Je lui avais fait connaître de nouvelles choses, je lui avais fait rencontré mes amis Pedro, Ambre et Gaston. Elles s'entendaient très bien avec eux et commençaient à comprendre la valeur de l'amitié. Avec mes parents, elles commençaient à comprendre la valeur d'une famille et j'en étais très heureux.
Luna était une fille très ouverte avec le cœur sur la main, très étonnant quand on connaît son passé. Elle aurait pu développer une haine de la vie mais non. Elle disait qu'elle avait envie de vivre, qu'elle avait envie de connaître cette vie que ses parents lui avaient caché et que pour elle, le meilleur moyen de se venger d'eux, ce serait d'être heureuse. Extrêmement mature non ?
Quant à moi, j'étais tombé amoureux d'elle. Je n'allais rien précipiter mais quand je me retrouvai avec elle, mon cœur battait à la chamade et je voulais toujours être avec elle.
Nous étions dans ma chambre, elle était allongée sur son lit et moi sur le mien. Mes parents avaient acheté un deuxième lit donc plus besoin de dormir sur un matelas. J'étais sur mon téléphone, en train de regarder des vidéos lorsqu'elle m'interpella avec une question très particulière.
- Matteo, c'est quoi la différence entre l'amour et l'amitié ?
- Pourquoi tu poses cette question ? Fronçais-je les sourcils.
- C'est que, j'ai remarqué que je ne ressentais pas forcément le même amour pour chaque personne. J'en ai parlé à Ambre et elle m'a dit qu'il peut y avoir plus fort que l'amitié et que dans ce cas là, ça s'appelle l'amour mais pas n'importe quel amour. Elle m'a dit, dans le sens d'être amoureux. M'expliquait-elle. Alors, comment on fait la différence entre amour et amitié ?
Je me redressai et raclai ma gorge avant de lui répondre convenablement.
- Eh bien, les deux sont assez similaires mais en amour tu ressens les choses beaucoup plus intensément. En plus, en amour, tu as envie d'avoir des contacts physiques avec l'autre personne comme faire des câlins, s'embrasser ou autre chose. Aussi, il y a des signes physiques qui ne trompent pas comme le fait que ton cœur batte vite en sa présence, ou que tu aies les mains moites ou alors que tu ne penses qu'à cette personne. Et puis, plus tu aimes, plus tu as envie de passer du temps avec l'autre et parfois tu as envie de faire ta vie avec. Comme mes parents tu vois. Ils s'aiment depuis l'université et depuis ils ne se quittent plus. Lui répondais-je le plus précisément possible en lui souriant.
Elle réfléchissait quelques minutes avant de reprendre la parole.
- Alors, ça veut dire qu'entre toi et moi c'est de l'amour ? Me demandait-elle d'un coup.
Mon souffle s'était coupé pendant quelques secondes.
- Qu..quoi ?
- Bah, tout ce que tu viens de décrire, c'est ce que je ressens quand je suis avec toi alors, ce serait de l'amour, non ? Continuait-elle.
Elle était tellement innocente qu'elle ne se rendait même pas compte qu'elle venait de me dévoiler ses sentiments et ce que ça signifiait.
- Eh bien, ça peut l'être si l'autre personne ressent également la même chose que toi. Répondais-je.
- Et tu.. tu ressens la même chose ? Devenait-elle tout à coup nerveuse.
- Oui. Exactement la même chose. Affirmais-je un peu nerveux.
- Matteo... je... mon cœur bat très vite... qu'est-ce qui se passe ? Demandait-elle confuse en mettant sa main sur son cœur.
- Je suis dans le même état que toi et je pense que... tu es amoureuse. M'approchais-je.
- Oh... et alors... qu'est-il doit se passer ?
- En général, deux personnes qui s'aiment se mettent en couple et deviennent ce qu'on appelle des "partenaires" de vie. Ça veut dire qu'ils s'accompagnent, qu'ils se soutiennent, qu'ils s'aiment et qu'ils font beaucoup de choses ensemble et... ils scellent leur amour avec un baiser. Continuais-je en allant sur son lit.
- Un.. baiser ? Tu veux dire... avec les lèvres sur les lèvres ?
Je hochai la tête doucement. Elle se rapprocha également. J'écourtai la distance entre nous et scellai nos lèvres l'une contre l'autre. Le baiser était tendre et doux. C'était mon premier baiser. On se retirait après quelques secondes, en rougissant.
- Wow c'était... très intense. Reprit-elle. Qu'est-ce qui se passe après ça ?
- Eh bien, si tu es d'accord, tu deviens ma petite amie et je deviens ton petit ami. C'est une façon officiel de dire qu'on s'aime et qu'on veut partager la vie à deux.
- Alors, si tu deviens mon petit ami, ça veut dire que j'aurai le droit de te faire des câlins ? Demandait-elle de façon si innocente.
Comment résister face à une telle tendresse. Je fondais littéralement devant sa bouille d'ange. Je n'attendais pas et la prit dans mes bras.
- Si je deviens ton petit ami, tu pourras faire tout ce que tu veux avec moi et je te donnerai tout l'amour que j'ai. Lui disais-je sincèrement. Tu veux être ma petite amie ?
[...]
Deux jours plus tard, la police nous avait prévenu que les parents de Luna étaient rentrés. Ce qui signifiait qu'elle devait y retourner avec une caméra sur elle afin d'obtenir les preuves pour les arrêter. Je n'étais pas bien, je ne voulais pas qu'elle souffre à nouveau, je ne voulais pas qu'elle subisse encore leurs coups. J'avais essayé de convaincre mes parents et les différents intervenants de trouver une autre alternative mais ils m'avaient assuré que ce serait la manière la plus rapide de pouvoir les mettre derrière les barreaux. Ma petite amie avait essayé de me rassurer mais je savais qu'elle angoissait, je le voyais dans ses yeux.
Nous étions en route et nous nous étions arrêtés deux rues avant la maison. Il y avait cinq policiers, mes parents et moi. Les policiers étaient en train de mettre une mini caméra sur le tee-shirt de Luna.
- Écoute moi, tu rentres dans la maison, tu fais comme d'habitude et dès le premier coup on interviendra pour les arrêter. Lui expliqua un policier.
- Vous êtes sûrs que c'est une bonne idée ? J'ai peur de la punition qu'ils vont me donner... S'exprimait ma petite amie.
- On suit tous tes faits et gestes sur la caméra, dès le premier coup nous serons là. La rassura ma mère.
Elle hocha la tête en avalant difficilement sa salive. Elle prit une grande inspiration et marcha en direction de sa maison. Nous suivions tout sur la tablette du policier qui était déjà en train d'enregistrer tout pour ne rien perdre. J'angoissais, j'avais peur de ce qu'ils allaient lui faire.
Nous étions tous hyper attentif à ce qu'il se passait. Elle entrait dans la maison et la porte s'ouvrît sur ses parents qui étaient dans le salon en train de constater les dégâts de l'incendie.
- Où tu étais ?! S'écriait son père.
- À l'hôpital père. J'ai été retrouvée inconsciente dans la maison.
- Et l'interdiction de sortir de la maison ? Lui rappela sa mère énervée.
- Je n'ai pas pu faire autrement.. je n'étais pas consciente mère. Se justifiait-elle.
- Ce ne sont que des excuses. Tu as parlé à quelqu'un ? S'approcha sa mère dangereusement.
- Non.
- Menteuse ! Je vois la peur dans tes yeux, tu sais tout n'est-ce pas ? S'exclama son père.
- Je ne vois pas de quoi vous parlez. Niait-elle.
La voix de Luna était tremblante et hésitante. Elle avait du mal à cacher ses émotions.
- Oh tu es sûr ? Riait son père avec un sourire narquois.
Il la prit brusquement par le bras et l'emmena dans une autre pièce. Mes sourcils se froncèrent, j'avais peur de ce qu'ils allaient faire. À travers la caméra, je vis un bac rempli d'eau, j'entendis que son père lui plongea la tête dans le bac puisque la caméra ne montrait pas vraiment ce qu'il se passait mais on entendait tout.
- Va chercher les ceintures Monica. Ordonna-t-il.
- Il faut intervenir ! M'écriais-je aux policiers.
- On n'a pas d'images clairs mais venez on va se rapprocher. Proposa un policier.
Nous marchions doucement vers la maison en continuant de regarder ce qu'il se passe.
Miguel sortit la tête de Luna du bac d'eau après quelques minutes. Ma petite amie toussa excessivement avant de se faire retourner et de subir des coups de ceinture de la part de ses deux parents.
- Alors menteuse ! À qui tu as parlé hein ? Criait sa mère.
On entendait que ses cris de douleurs et de détresse. Je n'attendais même pas le signal des policiers, je me dirigeai rapidement à l'intérieur sous les cris de protestations de mes parents mais tant pis, je venais juste d'ouvrir la porte.
- Laissez-la tranquille ! M'énervais-je.
Son père arrêta son action, donna sa ceinture à sa femme et s'approcha dangereusement de moi.
- Alors j'imagine que c'est toi qui lui a tout dit ? En déduisait-il.
- Vous êtes des monstres. Comment osez-vous faire ça à votre propre fille ? Vous devriez avoir honte. Vous la maltraitez depuis toujours ! Lui crachais-je en pleine figure.
- Ce n'est pas un gamin de quinze piges qui va me faire la moral. T'es entré dans ma maison, tu vas subir les conséquences. S'énervait-il.
- Non ! Matteo va-t'en ! S'exprimait la voix endolorie de ma petite amie.
Je n'eus le temps de réagir que son père m'attrapait fermement par le bras et m'emmena vers le bac d'eau pour y plonger ma tête. Mes poumons se remplirent rapidement d'eau. J'entendais les cris de Luna.
- Lâche-le !
Mais elle se fit vite taire par les coups de ceinture de sa mère que j'entendais claquer encore et encore contre son corps. Tandis que je commençai à perdre vaguement connaissance, il retira enfin ma tête du bac et me jeta violemment vers Luna. Celle-ci se précipita vers moi pendant je toussai d'excessivement et caressa mon dos pour tenter de me calmer.
- Respire, inspire, expire. Chuchotait-elle en tremblant.
Je fis ce qu'elle me dit puis je sentis une énorme douleur sur mon corps. Ils venaient de nous donner des coups de ceinture à tous les deux. Nous nous serrions dans nos bras pour essayer de soulager la souffrance mais les coups étaient bien trop douloureux.
- Police ! Les mains en l'air ! Vous êtes en état d'arrestation pour violence envers mineur.
Les parents de Luna étaient passés de la colère à la panique puis de nouveau à la colère. Ils lancèrent un regard noir et glacial à ma petite amie. Les policiers attrapèrent Monica sans difficulté mais Miguel se détacha de leur emprise.
- Petite sa.lo.pe!
Il s'avança vers elle et la séparait de moi pour la plaquer contre un mur, face à lui.
- Je vais te tu..
Il n'eut le temps de finir sa phrase qu'on entendit un bruit de couteau. Personne n'avait eu le temps de réagir, Miguel portait ses mains à son ventre et commençait à se déverser de son sang. Il regardait Luna dans les yeux qui venait de lui enfoncer le couteau dans le ventre. Elle tremblait de tout son être, elle était comme pétrifiée. Je me levai encore un peu endolori par les coups pour aller la rejoindre. Miguel tomba à terre dans une marre de sang. Je me précipitai vers Luna et la serrai dans mes bras.
- Je... j'ai... Sanglotait-elle.
- Tu t'es défendue, tu t'es juste défendue mon ange. La rassurais-je en caressant ses cheveux.
- Tu l'as tué !! Criait Monica.
- Madame, veuillez garder le silence et avancez ! Ordonna un policier.
Luna était encore sous le choc, j'essayais tant bien que mal de la calmer. Elle pleurait dans mes bras. Je la pris dans mes bras et la porta jusqu'à l'extérieur de la maison où mes parents vinrent nous prendre dans leurs bras.
- Mon dieu j'ai eu si peur ! Tremblait ma mère. Luna, ma puce, c'est fini.
- Je l'ai... je l'ai tué... je... Répétait-elle en pleurs.
- Hey Luna, c'était de la légitime défense, les policiers te le diront. Tu n'aurais pas pu réagir mieux. Il ne méritait que ça. La rassurait mon père.
On la serra tous les trois dans nos bras. Ses sanglots cessèrent un peu et on se sépara lorsqu'un policier nous interrompit pour prendre la caméra.
- Elle sera emprisonnée à perpétuité. Tu es libérée d'eux à présent. Ajouta-t-il.
Il poursuivit son chemin vers la maison où d'autres policiers étaient en train de sortir le corps de Miguel. Je me tournai vers Luna qui suivait tout du regard. Je mis mes mains sur son visage et séchais les larmes qui coulaient de ses yeux avant de la prendre dans mes bras.
- Eh mon coeur c'est fini, tu es en sécurité maintenant et plus personne ne te fera de mal. Je t'aime. Lui chuchotais-je à l'oreille.
- Je t'aime aussi Matteo mais qu'est-ce qui t'as prit de rentrer comme ça ? Regarde tes bras sont couverts de blessures ! S'exclamait-elle inquiète.
- Je ne voulais pas te laisser toute seule. Je ne supportais pas d'entendre tes cris. Et ne t'inquiète pas pour ces blessures, ils se soigneront et comparé à ce que tu as toi, ce n'est rien. Lui répondais-je en déposant un baiser sur son front.
Un médecin de la police venait vers nous pour soigner nos blessures qui venaient d'être faites par les coups de ceinture. Ça piquait énormément, j'avais du mal à supporter la douleur. Mais Luna, elle ne réagissait même pas, elle était tellement habituée, ça lui faisait pratiquement rien. Après ça, elle vint directement dans mes bras.
- Qu'est-ce qu'il va se passer maintenant ? Que vais-je devenir ?
- Tu vas vivre ta vie et être heureuse sans eux. Lui répondais-je simplement.
- Avec toi ? Demandait-elle timidement.
- Oui, pour toute la vie. Prenais-je sa tête entre mes mains avant de l'embrasser tendrement.
Je ne savais pas si ça allait durer toute la vie, après tout nous n'avions que quinze ans mais notre histoire d'amour était forte. J'avais espoir que ça dure pour toujours et j'avais espoir d'être celui qui lui apporterait le bonheur et qui l'éloignerait de son passé douloureux. J'étais prêt à lui offrir tout ce dont elle avait manqué pendant toutes ces années, j'étais prêt à lui donner tout l'amour que j'avais en moi. Elle le méritait, elle était tellement innocente et elle méritait d'être aimée. Que ta vie soit belle Luna Valente, parce que tu le mérites plus que quiconque.
Fin
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