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OS n°3 - Drago Malefoy & Luna Lovegood

*

La neige. Je n'ai jamais aimé la neige. Je n'ai jamais apprécié le froid. Je n'ai jamais toléré l'hiver. Pas plus que je n'aime l'été. Le soleil d'été est à mes yeux aussi tranchant que le froid de l'hiver. Tout autour de moi est recouvert de blanc, et d'autres particules de neige, plus petites, volent dans les airs avant de toucher le sol et de recouvrir celle déjà présente.

Je n'ai pas froid. Je n'ai pas chaud. Tout est inversé. Le temps est hors contrôle, l'univers tout entier perd pied. Nous n'avons plus rien pour nous accrocher. Plus d'espoir, d'attente. Seulement des doutes, des craintes. Tout fout le camp. Et la neige, elle, continue de tomber. Dehors, tout n'est que blanc. À l'intérieur, tout est plus sombre. Où est passé ce que nous avons toujours connu ? Ce que j'ai tant renié, évité ?

Les horloges ne sonnent plus comme avant. Les sourires, les rires disparaissent. Et j'en viens presque à les regretter. Un putain de bordel, voilà dans quoi nous sommes. La loi du plus fort prend le contrôle. Ne l'ai-je pas tant espéré ? Les plus petits pleurent, les plus âgés s'accrochent. Les autres s'obstinent. Je m'obstine. Elle s'obstine. Tout le monde finira par y passer.

Je n'ai pas peur. Non. Je ne crains pas la suite. Je ne crains pas leurs baguettes. Je sais qu'elles ne seront pas pointées sur moi. Je brille par ma lâcheté, par mon manque de courage. Je ferme les yeux pour ne pas voir le monde dans lequel nous sommes maintenant. Je laisse faire. Je déambule sans lever un sourcil. Qu'y a-t-il à faire, de toute manière, maintenant que l'inévitable est arrivé ?

La peur. Le froid. La violence. La lâcheté. Le pouvoir. La puissance. La crainte. Le désespoir. Le chaos. L'horreur. Tel est le monde dans lequel nous sommes désormais en train d'évoluer. Ce monde auquel il m'est arrivé de croire. Mais maintenant, je ne crois plus en rien. Ni en la vie ni en la mort. Pas même à l'espoir. Je ne crois plus en elle, parce qu'il n'y a plus rien à croire. Nous sommes arrivés à un point de non-retour.

Du jaune. Je ne demande que du jaune. Pas l'un de ces jaunes éclatants qui me donnent la nausée. Non. Un jaune pâle. Mais lumineux comme les blés. Je n'exige que ça. Je n'exige qu'elle. Je ne demande même pas la paix ni le retour à la vie que nous avions avant. Non. Je veux cette satanée touche de couleur au milieu de tout ce blanc qui m'entoure. Au milieu de tout ce noir qui m'ensevelit.

Dumbledore est tombé. Voldemort monte en puissance. Poudlard n'est plus tout à fait Poudlard. Rogue pense avoir le contrôle, mais ce sont les Carrow qui mènent la danse. Des première année sont dans les cachots, ne pouvant même pas voir que la neige a commencé à tomber et qu'elle a tout enseveli sur son passage. Non, ils ne savent pas. Ils attendent. N'importe quoi. Le retour miraculeux de Dumbledore. Le sauvetage mené par Potter. N'importe quelle main secourable.

Dumbledore n'est plus, et je suis en partie responsable de ce chaos. J'ai causé la perte de cette école que je détestais tant en me chargeant de cette armoire à disparaître. En ouvrant les portes aux personnes du clan auquel je fais parti. J'excelle dans l'art de faire semblant. Faire semblant de ne pas entendre les cris. De ne pas voir les visages crispés. De ne pas sentir leurs regards haineux posés sur moi.

Je n'ai pas toujours fait semblant. Non. J'ai longtemps cru en cette idéologie, en cette loi du plus fort que j'essayais d'appliquer durant mes précédentes années au château. Puis, quelque chose a changé. Je me suis mis à voir d'autres couleurs que le noir. J'ai exploré de nouveaux horizons. J'ai découvert quelque chose que je ne connaissais pas. Une brève lueur d'espoir.

Il n'a pas suffi de grand-chose. Ça s'est passé en sixième année. Avant que tout n'explose. La mission reposant sur mes épaules était trop lourde. Comment un type comme moi, pas même foutu de mettre une raclée à Potter, pouvait-il tuer Dumbledore ? Assailli par les doutes et peut-être même un début de remords, j'allais un peu trop souvent au sommet de la tour d'astronomie, pour fuir mes responsabilités. Fuir, comme je l'ai toujours fait.

C'est là que je l'ai vue. Il n'y avait personne dans les jardins du château à cette heure-ci, car le couvre-feu était passé depuis longtemps. Je m'étais demandé comment elle allait rentrer, avant de me rappeler que je m'en fichais, et que j'allais peut-être aller la dénoncer moi-même. J'ai reconnu l'uniforme de sa maison, et l'idée n'en était que plus alléchante.

Je l'ai vu, déambuler seule. Se parlant peut-être à elle-même. Je me suis moqué d'elle, et j'ai eu la gentillesse de me retenir de lui cracher dessus. Elle est rentrée au château la première. C'est une fois de dos que je l'ai reconnue. Difficile de passer inaperçue avec une telle chevelure. Une si affreuse chevelure. Elle avait au moins eu le mérite de me faire sortir de mes pensées une dizaine de minutes, trop occupé que j'étais à l'insulter silencieusement.

Étrangement, ce soir-là ne fut pas un cas isolé. De nombreuses fois, alors que je me rendais à la tour d'astronomie, je la voyais au loin, parfois accompagnée d'un autre élève, parfois seule. Je me suis rendu compte qu'elle sortait souvent la nuit, et je me suis demandé ce qu'elle pouvait bien faire. Et surtout, comment elle faisait pour ne jamais se faire prendre par l'un des professeurs.

C'est de la sorte qu'elle a accompagné mon année scolaire. Pas une seule fois elle ne m'adressa un regard. Jamais nous ne nous étions échangé un mot. J'étais aussi inconnu à ses yeux qu'elle aux miens. Ce fameux soir, avant que je ne fasse pénétrer Bellatrix et tous les autres dans Poudlard, j'ai pris une décision que je n'ai pas compris. J'ai arraché un morceau de parchemin à la hâte, écrit sept mots dessus, et l'ai fait transmettre à son destinataire.

Sept mots qui ont tout changé. « Ne quitte pas ton dortoir ce soir. » Je ne sais pas si elle m'a écouté, et une part de moi me disait que je m'en fichais éperdument. Puis les choses sérieuses ont commencé. Dumbledore était mort. La presque totalité de l'école me haïssait encore plus qu'autrefois. Mais je n'en avais que faire. J'avais échoué. J'avais été lâche. Trop lâche pour enlever la vie à un homme.

Je ne suis revenu dans la tour d'astronomie qu'une semaine après l'incident. Ce lieu, que j'appréciais autrefois, dégageait depuis une aura qui me dérangeait. Je me suis appuyé à la rambarde pour regarder plus bas, mais les jardins étaient vides. Puis, j'ai entendu des pas. J'ai vu deux mains s'agripper à la rambarde, à mes côtés. Je n'ai pas levé les yeux pour voir son visage. Je n'avais pas envie de la voir. Je m'apprêtais à lui demander de dégager, mais elle a pris les devants et s'est mise à parler en premier.

« Je sais que c'est toi qui m'as prévenue de ne pas sortir de mon dortoir, ce soir-là. »

Sa voix résonnait un peu trop mélodieusement à mon goût. Je ne voulais pas être si près d'elle. Je ne voulais pas qu'elle me parle. Je voulais qu'elle continue à ne pas me voir, ne pas me parler. Qu'elle reste en bas, et moi, en haut. Je ne voulais pas d'elle ici, et je sentais la colère monter.

« Je te conseille de partir. »
« Tu sais, je te vois. Tous les soirs, où tu viens ici. Je vois aussi que tu me regardes. »
« Sérieusement, ne m'énerve pas. »

Elle se fichait royalement de ce que je pouvais bien lui dire. Elle continuait à regarder l'horizon, alors que de mon côté, je continuais à m'énerver. Je ne supportais pas d'avoir été démasqué. Je ne supportais pas que cette fille puisse penser que j'avais eu un brin de compassion pour elle en la prévenant. C'était intolérable.

« Tu ne me fais pas peur. »

C'étaient là les derniers mots qu'elle avait dits avant de quitter la tour d'astronomie. Depuis ce jour, nous ne nous sommes pas recroisés. Il y a eu les vacances, et le retour dans ce qui s'avérait être l'enfer personnel de chaque élève. Poudlard n'était plus Poudlard, et je pouvais régner à ma guise. Je pouvais effrayer les plus jeunes, j'étais même autorisé à lancer des Doloris à ceux qui m'agaçaient.

Un jour, je l'ai croisée dans un couloir. Elle était tenue par le col de son uniforme des mains fermes de Carrow, qui l'emmenait en direction des cachots, qui étaient de nouveau utilisables. Nos regards se sont croisés. Elle n'a pas dit un mot, n'a pas cillé. J'ai fait de même en continuant mon chemin. Je me suis rendu à la tour d'astronomie, et j'ai essayé d'oublier ce que je venais de voir. Le mince espoir dans son regard pour que j'intervienne.

Jamais je ne suis intervenu. Pour personne. Je passais le plus clair de mon temps là haut, jusqu'à ce qu'elle me rejoigne, un soir. Elle n'avait pas le droit d'être là. Elle risquait gros et elle le savait. Je voulais la prévenir, mais ma fierté m'en empêchait. Elle s'était assise au bord de la tour, les jambes dans le vide. Se fichant totalement que je sois présent également.

« La sécurité renforcée m'empêche d'aller dans les jardins. »
« Qu'est-ce que tu y fais, dans les jardins ? »
« Qu'est-ce que tu y fais, dans cette tour ? »

Elle était restée là. À regarder les étoiles, l'esprit ailleurs. Elle est même revenue plusieurs fois. Un jour, elle est arrivée avec des fleurs. Elle s'est installée, a commencé à tresser une couronne de fleurs, et me l'a tendue une fois terminée. Interdit, je suis resté sans bouger. Elle a insisté, je l'ai prise et jetée par dessus la rambarde. Me voyant faire, elle s'était contentée de hausser les épaules et d'en recommencer une deuxième. Cette couronne de fleurs n'est pas la seule que j'ai jetée. Il y en a eu d'autres, au cours de l'année. Jusqu'à ce qu'un jour, j'accepte de la garder entre mes doigts, au lieu de l'envoyer dans le vide.

« Et qu'est-ce que je suis censé en faire ? »
« Les fleurs apportent la paix. »

Je ne l'ai plus revue depuis ce jour-là. Ni dans la tour, ni dans les couloirs, ni aux cachots. Elle était introuvable. C'est en traversant un couloir que j'ai surpris une conversation qui m'a fait sortir de mes gonds.

« Qu'est-ce que tu as dit ?! »
« Je ne parlais pas de toi ! »
« Je sais ! Qu'est-ce que tu as dit sur elle ? »
« Tu devrais le savoir, non ? Elle a été enlevée par Lestrange, et se trouve maintenant dans vos cachots ! »

Londubat était furieux, je pouvais lire la haine dans son regard. Je suis resté interdit, le tenant toujours par le col de son uniforme, et lui ai demandé depuis quand elle était là-bas. Il m'apprit que ça s'était produit pendant les vacances de Noël. J'ai senti une telle rage monter en moi que j'ai envoyé Londubat contre le mur sous les protestations de la Weasley.

Je savais. Je savais qu'il y avait des personnes dans nos cachots. J'étais présent, pendant les vacances. Mais je n'ai jamais su qu'elle en faisait partie. C'est en l'imaginant là-bas, chez moi, dans ma maison familiale, que j'ai perdu le peu d'espoir qu'il restait en moi. C'est en imaginant ce que Bellatrix pouvait lui faire que j'ai arrêté d'y croire. Je me suis muré dans un silence, et j'ai laissé couler. J'ai abandonné.

Le monde n'est que chaos. Tromperie. Trahison. Le monde est sale, et j'y contribue. La neige tombe, et Luna Lovegood ne doit certainement pas la voir, depuis les cachots du manoir Malefoy.

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