Le champ de bataille était à feu et à sang, l'armée ennemie avait été tout simplement annihilée. Au milieu de cet endroit aux tons rouges et oranges se tenait un cavalier, une aura violette brillait autour de lui. Il souriait comme un détraqué, les flammes et l'odeur des corps calcinés le remplissaient d'une joie incomparable. Sa lance regardait de son œil rouge les alentours. Elle se fixa sur une silhouette au loin.

"C'est bon, finis de jouer ?"

Le cavalier tourna la tête, souriant toujours. Ses yeux mêmes laissaient apercevoir une soif de sang insatiable. Il tourna sa monture et fonça sur la silhouette au grand galop. Il manqua sa cible, cette dernière esquiva de peu la lance qui laissa sur son flanc une marque rouge et coulante. Une blessure peu profonde pour une arme aussi destructrice. Le cavalier lâcha sa lance d'un coup et se mit à trembler en reconnaissant sa cible, un visage qu'il n'avait pas vu depuis bien longtemps.

(Flashback)
"BERKUT !!!"
Berkut était dans un coin. Il regardait avec lassitude l'invocatrice, qui venait de l'appeler, avancer vers lui d'un pas décider et frapper la table avec Breidablik.

"Quand je dis " Tu es convoqué pour trouver un binôme" je te prie de venir !

- J'ai aucune envie de côtoyer la populace.

- J'ai jamais dit que tu serais obligé !

- Je me suffit a moi même.

- TU ES ENCORE MORT CINQ FOIS HIER !!! CONTRE DES BARST !"

Berkut grogna, il n'avait aucune envie d'être casé avec quelqu'un parce que l'invocatrice le trouvait faible. Il n'était pas faible ! Il avait juste eu le soleil dans les yeux ! L'invocatrice soupira.

"Il te faut quelqu'un pour te protéger des vertes...

- Non je n'en...

- J'ai trouvé !"

L'invocatrice partit en courant. Berkut plaqua sa main contre son front, il était vraiment entouré d'idiots. L'invocatrice revint, trainant derrière elle un grand type aux cheveux noirs très longs. Berkut soupira en priant de ne pas finir avec ce gars. Et le gars en question semblait avoir le même avis.

"Mon bon Beber je te présente Karel, Karel voici Berkut. Vous allez vous tenir compagnie sur le champ de bataille."

Les deux hommes restèrent silencieux. Décidément ça allait être une expérience fort désagréable.

(Rang C)

"Bon euh... Alors comme ça tu es Berkut ?

- Oui, lui même.

- Wow... Les autres mentait pas en me disant que tu étais " l'égocentrisme en personne".

Berkut se leva visiblement très énervé.

"Et bien SACHE que les autres mon dit que tu était un dingue qui joue à la dinette avec son épée !"

Karel se leva, son épée à la main et s'avança vers Berkut, souriant sauvagement.

"Si ça continue je vais jouer à la dinette avec tes entrailles.

- Essaye pour voir !"

Berkut frappa de toute ses forces dans le buste de Karel qui, en retour, le frappa au même endroit. Tout deux finir par terre.

"Et ben... T'en a dans les poignets...

- Ouais toi aussi...

- Wooooow ça fait longtemps qu'on m'a pas frappé comme ça...

- Je recommence quand tu veux".

Les deux finir par plaisanter ensemble, tout le monde semblait choqué de voir le plus solitaire des tueurs et le plus hautain des princes ensemble.

(Rang B)

Berkut avait progressé, il tenait mieux sa lance et commençait à bien résister aux vertes. C'était également parce que, bien qu'il ne veuille pas l'avouer, Karel était là pour prendre les vertes à sa place. Ce combat avait été assez rude pour les deux partenaires. En effet ils semblaient tout deux perdu dans leurs pensées et par conséquent il y avait eu des blessures. Berkut se défoulait sur un des mannequins d'entraînement pour laisser échapper sa colère.

" Et bien ! Vous vous donnez à fond cher prince !

- Je me donne toujours à fond cher épéiste."

Karel donna une petite tape sur l'épaule de Berkut, tout deux était devenu plutôt copain depuis leur premier contact. À force de combattre ensemble ils avaient appris à se connaître.

Ils s'entraînèrent ensemble pendant un temps. L'un suivant les mouvements de l'autre pour attaquer en même temps la cible. Ensemble, rien ne semblait pouvoir les arrêter.

(Rang A)

Bleues, vertes, rouges, grises, rien ne résitait au duo Berkut/Karel. Les deux hommes faisaient des ravages sur le champ de bataille. En dehors, ils traînaient souvent ensemble.

"Karel ?

- Oui ?

- Tu sais... J'ai pas eu beaucoup d'amis avant toi.

- On peut pas dire que j'en ai eu plus !"

Ils rigolaient souvent, se chamaillaient, sortaient regarder les étoiles.

"Dit moi Berkut, c'est comment Valentia ?

- Un peu comme ici, sauf qu'on fait pousser plus d'oranges que de pommes. Et Sacae ?

- C'est différent, la terre et le vent sont moins bavards ici. Ils me parlent moins.

- C'est vrai que tu parle au vent... Et il en pense quoi de moi le vent ?

- Vu comment il soulève la jupette de ton armure je dirais qu'il t'aime bien.

- C'est pas une jupette ! Puis tu as rien a dire avec ton peignoir !"

Karel attrapa Berkut et ils roulèrent dans l'herbe en riant, c'est comme si ils se connaissaient depuis toujours.

(Rang S)

Berkut attendait Karel, il avait un peu de retard. Et bien que Berkut détestait les retardataires il n'était pas en colère, il était même plutôt dérangé. En effet Karel c'était montré un peu plus distant, plus refermé ces derniers temps.Mais Berkut n'osait pas demander ce qui n'allait pas. Enfin l'épéiste arriva.

"Tu es en retard...

- Je sais.

- Ça... Ça va ?"

Karel sembla impressionné par la question, il rougit légèrement.

"Euh... J'ai un problème.

- Vas-y, crache le morceau.

- Et bien..."

Karel, s'avança vers Berkut et d'un coup impulsif lui pris la main.

"Je t'aime ! Je t'aime beaucoup ! "

Berkut recula, rouge comme une tomate mûre. Le visage de Karel se décomposa.

"Tu... Tu ne...

- Ce n'est pas ça c'est que je suis surpris. Ça sort un peu de nulle part et... On va dire que je n'ai aimé qu'une personne dans ma vie et que c'était une jeune femme...

- C'est pas grave si...

- Non écoute ! C'est pas parce que c'est inattendu que j'accepte pas parce que tu vois... Je tiens à toi !"

Les yeux de Karel s'illuminèrent. Berkut tourna la tête, tentant de garder un visage sérieux.

"Et si ça peu me permettre de passer un peu de temps avec toi alors j'accepte... Mais compte pas sur moi pour jouer la femme !"

Karel le pris dans ses bras, visiblement comblé par la décision du prince. Berkut, lui, souriait discrètement. Tout deux semblaient inséparables.

"Je t'offre la position d'empereur de mon coeur.

- et je suis honoré par ce titre."

(Retour dans le présent)

Oh ils avaient changés les deux amoureux. L'un c'était noirci, offert à Duma et au mal, il avait redoublé de haine et de rage. Sa soif de vengeance envers un certain prince nommé Alm l'avait conduis à réduire tout en cendres. Mais au fond de son coeur calciné il y avait peut être une petite part d'humanité, mise à jour par sa respiration saccadée et son regard tremblant, il fixait avec horreur la ligne rouge sur le flanc de son seul véritable ami, l'élu de son cœur.

Karel avait lui changé dans le sens inverse, il était de devenu plus doux, son regard ne brillait plus d'une flamme féroce mais d'une flammèche chaleureuse. Ses cheveux autrefois recouvrant son dos dans toutes sa longueur ne rouvraient maintenant plus que sa nuque. Il semblait que l'attaque de Berkut ne lui avait rien fait physiquement et pourtant... Il avait mal, très mal.

Il était arrivé en trombe au château, on lui avait dit que Berkut avait perdu la tête, qu'il était impossible a sauver, qu'il était dans un autre monde à la recherche d'une défunte nommée Rinea qui fut sa fiancée. On lui avait dit que seule la mort pouvais le délivrer. Et maintenant qu'il avait vu tout cela par lui même, il était près a dégainer son épée sans nom et à transpercer son ancien compagnon. Il posa la main sur le manche, près à mettre fin a toutes ces années de bonheur.

"Ka... Rel... ?"

Karel se crispa, son coeur sembla exploser et il eu du mal à ne pas laisser passer d'émotions. Il savait qu'il était incapable de tuer ce prince qu'il aimait toujours et pourtant...

"Karel... ? C'est... Toi ?

- Oui..."

Berkut descendit de sa monture, tremblant. Il avança vers Karel et lentement, passa sa main dans les cheveux de ce dernier. Karel réagit avec un soupir de tristesse. Berkut se rapprocha peut à peu, enlaçant ses bras autour du corps de cet homme qu'il pensait mort. Il le serra fort contre lui. Puis Berkut se relâcha, toujours contre Karel, il s'y sentait en sécurité. Mais Rinea le hantait toujours, il aimait Rinea, il l'aimait plus, elle était tout, mais il avait Karel, mais Rinea...

"Karel... Je n'en peu plus..."

Karel ne répondit pas.

"Karel... Je ne peut pas... Être pardonné... Je veux... Rejoindre... Rinea..."

Toujours pas de réponses.

"Karel... Je suis... Désolé"

Ce dernier leva la tête et se dégagea légèrement de l'emprise de Berkut. Puis il le regarda dans les yeux.

"Tu veux vraiment la rejoindre ?"

Berkut utilisa ses dernières forces pour esquisser un dernier sourire.

"Oui..."

Karel ferma les yeux et baissa la tête.

"Rinea est ma... Déesse... J'ai besoin d'elle pour... Être heureux... Je suis désolé... C'est pour ça que j'ai eu du mal à accepter...

- N'en dit pas plus."

Karel dégaina, Berkut lui sourit et mit sa tête sur son épaule. Il restèrent dans cette position pendant un petit moment. Le temps des adieux, des adieux silencieux. Puis, d'un coup rapide et bref Karel délivra Berkut, perçant les barrières de chaires pour aider l'âme brisée mais pure à sortir. Le corps de son amant se raidit puis se relâcha dans un dernier souffle.

"Merci..."