" TU VAS ME LE PAYER HODGINS ! 

- Ce n'est pas moi le problème, Diet', c'est toi. "

Je me suis emporté, comme un ouragan détruisant tout sur son passage, avec une pointe de rancœur énorme envers Hodgins. Il n'a pas à réintégrer ce monstre dans la société. Mais je ne peux lui en vouloir, il est plein de remords envers ce qu'elle a fait à tous ces hommes qui avaient une famille, un logis bien avant la guerre. 

Mais Claudia... Pourquoi fais-tu tout cela pour une poupée dite de combat ? Pourquoi la refaire travailler dans un autre univers ? Pourquoi l'intégrer à la vie en société après avoir tué moult hommes qui habitaient dans la ville où elle se trouve actuellement ? 

Et as-tu pensé à Gilbert, à ce qu'elle lui a fait ? Je suis sûr que mon frère ne voudrait pas qu'elle ai une place dans la société. 

"C'est le vœu de Gilbert. " me dis-tu en me lançant une lettre, le testament de mon frère qui a longtemps été caché. 

Je lis ce testament, ou ce pseudo testament : 

"Chers vous. 

Si vous lisez cette missive, cela veut dire que je suis décédé. [...]

Mon vœu le plus cher est que Violet apprenne à dire ces deux mots que je prononcerais dès que je mourrais. Il faut montrer au monde que ces poupées peuvent faire bien plus que tuer, elles peuvent avoir des sentiments, comme nous. 

Et je vous dis ce que je dirais à l'élue de mon cœur, qui m'a toujours connu sous le nom de "Major Gilbert Bougainvillea " : 

Je vous aimes. "

Gilbert... Pourquoi ? Pourquoi es-tu tombé amoureux de cette chose ? Gilbert pourquoi tu ne m'en as pas parlé, ou juste pourquoi n'as-tu pas insinué que tu l'aimais ? 

"Dietfried ? "

Les larmes perlent sur mes joues. L'annonce a été surprenante, et je m'en veux d'avoir jugé celle qu'il chérissait par-dessus tout. Je me veux d'être plus attentif à celle qui a tué une bonne partie de mes hommes, mais ce n'est pas elle la fautive, c'est moi. Il l'a entraîné à tuer, comme je lui ai demandé, et elle est devenue un monstre, une machine répondant aux ordres. Nous sommes tout deux fautifs. 

"Que... 

- Hodgins... 

- Que se passe-t-il ? 

- Je voudrais voir Violet Evergarden, pour écrire une lettre. "

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"Bonjour, je suis Violet Evergarden... Oh ! "

Elle me dévisage. 

"Entre, Violet. 

- Lieutenant ? 

- Ne pose pas de questions. "

Nous nous installons au séjour. Je lui demande de sortir sa machine à écrire. 

" Quel est le type de lettre voulez-vous écrire ? 

- Une lettre d'amour à un ancien camarade. 

- Alors, allons-y. "

Elle retire ses gants et je vois qu'elle a perdu ses bras pendant la guerre. Je fais un regard étonné. 

"Que se passe-t-il ? 

- Tu les a perdu quand tu étais aux côtés de Gilbert ? "

Elle baisse la tête. 

" Tu sais, les mots qu'il t'a dit... 

- Ou...Oui ? 

- Je connais la signification. Je suis en ce moment même en train de te demander d'écrire une lettre d'amour. L'amour que te portait Gilbert était grand, tu sais. Alors fais-le pour moi. 

-A vos ordres. A qui voulez-vous écrire ? 

- Claudia Hodgins. " je lui réponds. 

Elle lance un regard étonné, ce que je n'avais jamais vu chez une poupée. On dirait une humaine et non un objet qui se tient en face de moi. 

" Je vais commencer. Es-tu prête ? 

- Vous aimez un homme ? 

- Peut-être. 

- Commençons. "

Je lui dicte, elle va vite, à la vitesse de mes paroles, parfois hésitantes. 

A la fin de l'écrit, je lui demande si elle pouvait l'apporter immédiatement à Claudia. 

"Bien sûr, si tel est vos ordres, Lieutenant. 

- Appelle-moi Dietfried. " 

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" Cher Claudia. 

Vous savez, l'amour  n'a jamais compté pour moi, je me disais dans la solitude, jusqu'à votre arrivé dans l'armée. Vous avez été un bon soldat, un excellent commandant, comme mon frère, Gilbert. Sauf que vous aviez une particularité : vous étiez comme assailli de peur lors de la mort de nos hommes respectifs. Un de vos hommes m'a confié quelque chose : vous étiez homosexuel. 

Vous aviez mainte et mainte fois baisser le regard quand je me dirigeai vers vous. Mais sachez, je détestais vous voir les larmes aux yeux quand je vous réprimandais, j'adorais vos yeux remplis d'admiration lors de votre arrivée au sein de commandant, à mes côtés. Vous avez combattu avec moi, vous ne parliez jamais de vous, mais j'ai analysé votre comportement :  à l'aise dans les ordres publics, timidité quand c'était d'ordre privé. 

Claudia, vous savez, je suis comme vous. J'ai toujours préféré les hommes aux femmes, malgré que j'eus une grande influence, jamais je ne me suis mis en tête que je devais absolument me marier avec une femme, que je devais avoir des enfants... J'ai voulu être moi-même, un homosexuel dans une société où prône le jugement, et c'est cela que j'aime : le défi de prouver aux personnes que je suis un être humain. 

Alors Claudia, je vais vous dire ces trois mots que cherche Violet Evergarden : 

Je vous aimes. "