Qui suis-je
Vous savez ce que c'est de ne jamais être la même personne en fonction d'où vous vous trouver ? Je ne pense pas non. La plus part des personnes ont trois ou quatre faces d'eux-même, quand ils sont entre amis, quand ils sont en famille, quand ils sont avec la personne qu'il aime et quand ils sont tous seuls. Ça, se sont les personnes normales, comme vous ou votre voisin. Mais pas moi. Moi je change tellement de visage que je ne sais même pas qui je suis vraiment. C'est ça mon problème. C'est pitoyable, je sais, mais je voudrais vraiment savoir, qui je suis. Qui je suis ? C'est la seule question à laquelle je n'ai su répondre. Et je ne suis pas la seule à me la poser. Lui aussi me l'a posé, un jour dans mon bureau. Je ne lui ai rien répondu, je l'ai regardé dans les yeux, ses magnifiques yeux azurs, en attendant un miracle, en attendant que quelqu'un me souffle la réponse, mais rien. Alors il s'est levé du fauteuil sur lequel il était assis, et il m'a dit d'une voix grave et sérieuse : « Je ne sais pas qui tu es, moi non plus, mais je sais que tu joues un rôle, tu joues un rôle tout le temps, je le vois, je le sens, je ne t'ai jamais entendu haussé le ton, tu n'as jamais été contrarié, tu n'as jamais rougis, tu n'a jamais pleuré et pourtant j'en ai passé des années avec toi, mais rien, à part une certaine joie et un sourire, je n'ai jamais vu une émotion sur ton joli visage. » Oui, il avait dit "joli visage", si j'avais été normal, j'aurai sûrement rougi. « Comment ? Tu es obligé de ressentir quelque chose, c'est impossible... Tu es impossible... Tu traînes avec tes soit disant amis, mais sont-ils vraiment tes amis, que sont-ils pour toi ? Qui es-tu, Emma ? » Puis il était partit en claquant la porte de mon bureau avec force, derrière lui. Il n'avait pas tord. J'ai tellement refoulé mes sentiments et contrôlé mes émotions, que je suis incapable de ressentir quelque chose.
Le lendemain de cet entretient avec lui, j'avais reçu un post-il sur mon bureau : « Rendez-vous ce soir, chez toi à 20 heures, pas la peine de rester au bureau, je resterai chez toi jusqu'à que tu viennes. L- ». Pourquoi cherche-t-il absolument à savoir qui je suis, pourquoi s'intéresse-t-il à ma vie ? Je regardai ma montre, huit heures quarante-cinq. Je serai à la maison dans un demi heure, il attendra. Je pris mes clés de voiture, ferma la porte de mon bureau, donnai les dernières directives à mes employés et partis. Sur le chemin jusqu'à la maison, je repensai à ce qu'il m'avait dit. Arrivé, je cherchai la clef de la maison dans mon sac, mais elle n'y était pas. Je m'approche doucement de l'entrée, la porte était ouverte. Il avait volé mes clés. Quel idiot. Je rentre, comme si de rien était. Me déchausse de mes horribles escarpins à talons. Retire la veste de mon tailleur pour me retrouver en débardeur et en jupe. Je marchai jusqu'à la cuisine où il était entrain de de boire une bière. Je fais comme si il n'était pas là.
« Ta maison est juste waouh, vraiment, je ne savais qu'elle était aussi grande.
- La prochaine fois préviens moi avant de me piquer les clés.
- Ça n'aurai pas été marrant.
- Je ne vois pas ce qui est marrant.
- Pff... Il passa sa main dans ses cheveux, comme à son habitude. Tu veux un verre d'eau, peu-être ? »
Il me regardait avec un énorme sourire malicieux sur son visage, ça ne présage rien de bon. Je regarde le verre et le porte à ma bouge, puis le repose avant de me diriger dans le salon.
« Ne te donne pas la peine de me droguer pour que te montre mes émotions
- Comment as-tu sus ?
Son regard déçu et décourager me fis sourire, mais tellement discrètement que personne n'aurai rien vu. C'est bien la seule personne à m'avoir fait sourire, même aussi peu, depuis bien longtemps. Je m'assis sur le canapé et changeai les chaîne de la télévision que je venais d'allumer. Je l'entendis se lever de sa chaise et s'asseoir à côté de moi.
« Alors qu'est-ce que l'ont regarde aujourd'hui ? » Je me tourne vers lui et lui demande sérieusement : « Tu comptes rester là combien de temps ?
- Sur ce canapé pas longtemps, bientôt on sera dans ton lit, pour faire... » Il me caressa doucement la jambe, ce qui me procura des frissons imperceptibles. Que m'arrive-t-il ?
« Non, je voulais dire chez moi ?
- Jusqu'à que tu me montre qui tu es. » Ça allait être long alors.
Il n'y avait rien d'intéressant à la télévision alors je décidai de me faire un truc à manger. La cuisine était pleine de bonnes choses, je suis d'humeur à faire quelque chose de bon, je pris une salade verte que je rinçai et coupai, agrémenté de tomates cerises coupé en deux et de ma vinaigrette faite maison. Pour accompagner tout ça, je me fis cuir un steak, bon comme je ne suis pas trop méchante, j'en mis un deuxième à cuir. Quand se fut près je les déposai dans deux assiettes que je mis sur le bar. Je m'installai sur une des chaises haute et commençai à manger. Il ne m'avait pas quitté des yeux depuis que m'étais mise au fourneau. Il était assis sur la deuxième chaise haute. Et il me regardait avec ses yeux azurs. J'essayais d'y rester indifférente, mais c'était impossible. Cet homme était différent, rien qu'en me regardant il me fait ressentir des choses que je n'ai jamais éprouvé. Que m'a-t-il fait ?
Toujours le même masque sur le visage je mangeais en silence, jusqu'à qu'il le rompe.
« Tu es encore vierge ?
- Je mange.
- Donc oui.
- Je n'ai pas dit oui, j'ai dit que je mangeais.
- Donc non.
- Je n'ai pas dit non, non plus.
- Mais c'est soit oui, soit non. Soit t'as déjà baisé avec quelqu'un soit non, mais pas les deux.
- Tu es un idiot. Fis-je sur un ton neutre. Je n'ai pas dit oui et je n'ai pas dit non. Donc logiquement je n'ai pas dit les deux. » Il resta sans voix, mais il repris :
« Alors dis moi.
- Non.
- Pardon ?
- La réponse à ta question est non, je ne suis plus vierge.
- Ça me rassure.
- Et pourquoi donc ?
- C'est une chose de moins à faire.
- T'es sérieux ?
- Oh que oui. » Je hoche brièvement la tête. Il est vraiment idiot, ce mec, il se croit vraiment tout permis.
Après avoir fait la vaisselle, sous l'œil oppressant de l'incrusteur, une lourde fatigue me pris et demain allait être une longue journée de travail. Alors que je quitte la pièce pour me rendre à ma chambre. Quelqu'un me tire par le poignet, pour me coller contre lui mur qui était derrière lui.
« Tu vas où, comme ça ?
- Dormir ».
Son corps contre le mien, sa tête à quelques centimètres de la mienne. Son odeur dans mes narines, son souffle dans mon cou ses yeux dans les miens. Je me sentis gêné, j'allais bientôt rougir, il ne fallait pas, ne jamais montrer ce que l'on ressent aux autres, jamais ! J'essayais de le pousser en arrière, mais en vint, il était beaucoup plus fort que moi. Il rapprocha sa tête de mon oreille et me souffla un « Je te fais de l'effet, n'est-ce pas ? », avant de me mordiller le lobe de l'oreille. Tout mon corps frissonna et pas un peu. Je sentis un sourire se former sur sa bouche. Il était satisfait, il a eu ce qu'il voulait. Je lui est montré une facette de moi. Une facette que je ne connaissais pas. Comment ais-je pu en arriver là. On m'a toujours répété la même phrase, ne jamais montrer ce que l'on ressent aux autres, ça peut vous anéantir. Mais je ne voulais pas que ça s'arrête, je voulais qu'il continu à me murmurer à la l'oreille, qu'il me morde le lobe de l'oreille, de son corps près du mien. Pourquoi ?
« Louis. Dis-je en un souffle. Louis, arrête. Je ne peux pas. » Il recula d'un coup et me regarda sévèrement.
« Tu ne peux pas quoi, Emma ? Ressentir les choses, éprouver quelque chose ? » Prise soudainement de colère, je lui hurle.
« Tu me prends pour qui ? Un robot ? Je suis une femme, je ne sais pas si tu le sais, mais j'éprouve des sentiments, je ressens les choses, moins facilement que les autres, mais j'en suis capable ! Je suis un humain comme toi ! Si je te gifle tu auras mal, moi aussi, sauf que je pourrais le cacher ! Mais ça, ça, tu ne peux pas le comprendre ! Tu ne comprends pas que d'autre que toi ont une histoire ! Tu essaie de faire perdre pieds à l'autre sans savoir ce qui s'est passé pour qu'il devienne comme ça ! J'ai aussi une histoire, une histoire bien pire que la tienne ! Ton père et ta mère sont mariés, ils te snobent peut-être, mais au moins tu as un frère, un frère qui t'aime ! Toi, tes parents ne t'ont pas abandonnés, ils ne t'ont pas laissé au milieu d'un parc où une famille complètement tarée t'a accueillit chez elle ! Alors arrête, laisse moi tranquille ! Tu vois c'est pour ça, que je cache mes sentiments, pour les gens comme toi, qui se croit tout permis parce que, parce que... » Je pers mes mots. « Je ne sais même pas pourquoi... Tu es un idiot Louis, un gros idiot et tu sais quoi... » Ma voix se radoucit. « Tu m'as fait crier, à cause de toi, j'ai montré deux de mes sentiments à la même personne, tu n'es pas possible, ce n'est pas possible. »
Je me laissai glisser le long du mur pour arrivé par terre et j'explosai, les larmes qui m'ont été interdit de verser durant toutes ses années sont sortis. Mes jambes repliés sur ma poitrine, la tête posée dessus, je pleure, je pleure toutes les larmes de mon corps et bien plus. Elles ne voulaient plus s'arrêter de couler. Je repense à toute ses choses horribles que l'on m'a répété durant mon enfance et mon adolescence. « Les gens voudront te briser, pour eux tu n'es rien, lève la tête, sinon ils vont te regarder de travers, ne baisse jamais les yeux devant personne. Si tu ne fais pas ça, tu n'es rien, rien du tout ! », « Ne rigole pas trop, ils vont te prendre pour une idiote, ce que tu es. », « Ne pleure pas quand je te parle, ils vont de prendre pour la faible que tu es. », « Ne rougis pas.. », « Ne crie pas... »,...
Il s'essaya à côté de moi et me pris par les épaules. Je posa ma tête sur son torse et continuai de pleurer. Peu à peu, mes larme se calmèrent, mais je ne quittai pas son torse, la chaleur de son corps me réchauffait, pour la première fois de ma vie je me sentis en sécurité.
« Ne me lâche pas. Dis-je doucement
- Jamais » Répond-il en me serrant plus fort contre lui.
Mais malheureusement, il m'enleva de lui, je ne sais pas combien de temps nous étions restés comme ça, quinze minutes, une demi heure, peut-être plus. Il me regarda, mes yeux devaient être rouges et mes cheveux abominables, mais il me regardait toujours. Je baissai les yeux. Qu'elle idiote ! Il me souleva du sol et alla me chercher un verre d'eau, que je bus d'une traite.
« Ça va mieux ? Me demande-t-il avec un petit sourire.
- Oui, beaucoup mieux. Répondis-je sincèrement. Tu veux... euh regarder un film ? Je ne veux pas qu'il s'en aille, j'ai besoin de lui maintenant. Il me fit oui de la tête et me pris ma main pour nous rendre jusqu'au salon.
- Je vais me changer.
- D'accord. »
Je vais jusqu'à ma chambre et dépêche de me déshabiller et d'enfiler un autre débardeur et un short. Je me regarde dans le miroir. Mes yeux ne se pratiquement plus rouges, mais l'abomination des mes cheveux est bien réelle. Je défait ma queue de cheval et brosse mes cheveux. Je les tresses sur le côté et retourne dans le salon. En reprenant mon attitude habituel, même si, je le sens, quelque chose à changé dans mon cœur, je ne suis plus la même.
« Je voulais m'excuser... Il se retourne d'un coup vers moi. Je n'aurais pas du te crier dessus de cette manière et je n'aurais pas non plus du pleurer comme une gamine... Il se lève du canapé et s'approche de moi.
- Tu ne comprends donc pas.
- Pas quoi ?
- C'est bon, tu peux te laisser aller ! Lâche toi ! Embrasse moi.
- Quoi ? Mais, je...
Avant d'avoir pu terminer ma phrase, ses lèvres se collèrent aux miennes. Ses lèvres sucrés mélangé avec le salé de mes lèvres. Son corps se colle au mien. Ses mouvements devenaient de plus en plus envieux et sa bouche demanda accès à la mien. Sa langue y entra et je me laissai aller, une fois de plus ou une fois de moins, ne changera plus rien maintenant. Ses mains sur mes hanches me firent reculer jusqu'à arrivé sur mon lit. Nos baisers de plus en plus fougueux, me faisaient du bien. Je passai mes mains dans ses cheveux bruns, pendant qu'il leva mon débardeur jusqu'à ma poitrine. Il rompit notre baiser, pour descendre déposer de doux baiser son mon cou, en me faisant frissonner, il descendit jusqu'à mon ventre. J'ai la chair de poule. C'est incroyable, le nombre de choses que je peux ressentir en une seconde. Il remonta lentement jusqu'à ma bouche, en laissant des milliers de baisers sur ma peau nu. Puis il s'arrêta au niveau de mon oreille et me dit :
« Tu es à moi »
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