ONE NIGHT STAND
Après une journée ennuyeuse et harassante, un jeune homme fit une entrée fracassante dans un petit appartement d'un quartier universitaire de la Capitale. Il balança son sac quelque part dans l'entrée et se déchaussa sans ménagement. Il fit quelques pas et s'affala de tout son long sur un sofa au tissu vieilli et quelque peu déchiré à certain coin. Son visage enfoui dans un des coussins près de l'accoudoir, il ferma les yeux et essaya de se détendre.
Une sonnerie stridente se fit entendre dans ce modeste logement. Le jeune homme couché sur le ventre, se mit à souffler et à grogner d'agacement à cette musique irritante. Lorsque le bruit sembla s'arrêter, il fût soulager mais ce sentiment ne dura pas longtemps puisque d'autres sons furent perceptibles à ses oreilles. Il ne voulait pas être déranger, pas maintenant, pas aujourd'hui. Il décida de récupérer l'objet de son irritation qui était rangé dans la poche arrière de son pantalon, et vit le nom de celui qui le harcelait. Il réprima son envie de répondre de peur de s'énerver contre son interlocuteur. Il préféra appuyer sur le bouton sur le flan de son téléphone. Un message sur son écran s'afficha lui demandant de valider l'extinction de l'appareil. Il laissa son pouce glisser vers la droite et l'écran devint noir. Plus de bruit. Il se dit qu'il serait enfin tranquille. Il posa son téléphone sur la petite table face à lui. Il ferma à nouveau les yeux en espérant se réveiller que le lendemain. Plus le temps passait sans qu'il ne s'en aperçoive et plus il se porterait mieux.
Un bruit sourd à la porte le réveilla en sursaut. Les rayons du soleil semblaient avoir disparu et la noirceur avait pris place dans ce lieu. En tentant de reprendre ses esprits, les bruits s'arrêtèrent et il pensa qu'il avait rêvé. Il referma ses paupières mais à peine eut-il le soin de se détendre que des coups plus forts et des voix se firent entendre. Il fronça les sourcils d'agacement. Il ne souhaitait voir personne. Surtout pas aujourd'hui. Cependant les voix se mirent à l'appeler de plus belle. Il savait qui étaient derrière cette porte et pourquoi ils étaient là.
Il se leva non sans mal. Son corps, fatigué par un rythme effréné, jonglant entre étude, petit boulot et sport en salle. Tout ce qui le permettait de ne pas sombrer. Il marcha jusqu'à l'entrée en trainant des pieds, les membres douloureux et un mal de tête apparaissant. Il abaissa la poigna et entrouvrit la porte. Deux hommes se tenaient là, avec un air inquiet. Ils sont de la même tranche d'âge que lui. Ses meilleurs amis depuis aussi longtemps qu'il s'en souvienne. Un grand blond avec des lunettes et une carrure de joueur de football américain. Des fossettes à chaque joue apparaissant lorsque son sourire se fit voir. Il semblait soulagé que cette porte se soit ouverte par lui. Un autre aux cheveux châtains légèrement bouclés au regard torve, son corps élancé contrastait avec son acolyte. Le jeune homme ne prit pas la peine de faire sortir des mots de sa bouche. Il se retourna en laissant la porte ouverte. Il se dirigea vers son lit de fortune dont il avait été contraint d'y sortir quelques minutes plutôt. Il se recoucha, cette fois-ci sur le dos et posa son bras droit au-dessus de son front, lui barrant une partie de la vue. Les nouveaux venus habitués à ce type d'accueil pénétrèrent dans cet antre lugubre. Des frissons parcoururent leur dos. Ils se regardèrent comme pour se faire passer un message silencieux. Ce lieu qui jadis, accueillait leurs soirées, leurs rires, leur joie, ne dégageait plus qu'une sensation de mal-être et de laisser aller.
_ « Pourquoi tu n'as pas répondu à nos appels ? On s'est inquiété... Tu peux pas nous laisser comme ça à chaque fois. Nous sommes tes amis. On est là pour toi. Parle-nous. » Dit le blond en regardant son ami affalé sur ce sofa qu'ils avaient, autrefois, utiliser pour leur compétition de jeux vidéo tous les dimanches après-midi.
Un grognement s'échappa de la gorge du jeune homme. Parler ne semblait pas être une envie ce soir pour lui. Le châtain marcha dans l'appartement à la recherche de l'interrupteur de lumière. Il tata des mains les murs et finit par trouver ce qu'il cherchait. Et la lumière fût. Dès que sa visibilité fût meilleure, il se rua vers le jeune homme sur le sofa et lui attrapa le bras pour tenter de le relever. Le jeune homme le repoussa violemment, toujours sans qu'aucun son ne sorte de par-delà ses lèvres. Le châtain fronça les sourcils, son exaspération commençait à atteindre un point critique. Sa patience avait depuis longtemps été atteinte par le comportement de son ami. Il en avait ras le bol de voir son ami d'enfance, se morfondre de la sorte. Il était temps qu'il passe à autre chose. Qu'il reprenne goût à la vie.
_ « J'en ai ras le cul de ton comportement de merde ! Tu vas te lever, te doucher et t'habiller. Ce soir on sort et c'est non négociable ! » Héla le châtain, penché au-dessus du visage du jeune homme. « Si tu te lèves pas, je fais un sitting chez toi ! ». Dans ses yeux, la rage et la détermination pouvaient se voir. Cependant il n'était pas en colère contre son ami. Il voulait juste le bousculer un peu.
Le jeune homme se mit à rire et lorsque ses yeux croisèrent ceux de son ami, il comprit le sérieux de la menace. Il aimait son ami plus que tout mais l'avoir chez lui 24/24h n'était pas bon pour son désir de solitude. Il se leva et se dirigea vers sa salle de bain. Il s'y enferma sans jeter un regard à ses invités ni même une parole.
_ « Comment t'as fait ? » Demanda le blond d'un ton surpris.
_ « Mon sitting lui a fait peur » Expliqua le châtain en haussant les épaules.
Ne sachant pas combien de temps le jeune homme allait rester dans la salle de bain, ils se résignèrent à effectuer quelques tâches ménagères dans cet appartement qui semblait légèrement à l'abandon. De la vaisselle s'entassait dans l'évier alors qu'un lave-vaisselle était à disposition. Des livres étaient éparpiller sur la petite table du salon et quelques vêtements jonchaient le sol. Après ce nettoyage express, les deux invités s'assirent sur le sofa et chacun se munirent de leur téléphone portable afin de regarder les notifications reçues. Un bruit de porte se fit entendre et ils tournèrent leur tête en direction du bruit et virent le jeune homme sortir, une serviette enroulée autour de ses hanches. Il ne dédaigna même pas jeter un coup d'œil à ses amis. Il rentra dans une pièce qui semblait être une chambre et claqua la porte.
_ « Bon... au moins, il s'est douché et semble se préparer. » Murmura le châtain.
_ « Ne crions pas victoire trop vite ! La dernière fois, il a rebroussé chemin lorsque nous étions devant le bar ». Argumenta le blond avec un air dépité sur le visage.
_ « Oui mais tu sais pourquoi il est partit. L'autre con était là. A siroter des verres, collé à une poufiasse ! De toutes les manières, ce soir on va dans ce club à Itaewon. C'est un ancien étudiant de ma section qui a repris la boite de nuit. »
_ « Jin ? Kim SeokJin ? » Interrogea le blond. Son intérêt avait été tout à coup piqué.
_ « Tu le connais ? » Ajouta le châtain. Ses sourcils s'étaient relevés vers le haut, surpris que son ami connaisse son ancien camarade de classe. « Bon bref, tout le monde le connait ! Il était super populaire. Tu te rends compte qu'à la base, il devait juste faire un devoir de management et il s'est retrouvé patron. Et il semblerait que ça paye vachement mieux car il a décidé de suivre son cursus en ligne pour se consacrer à son nouveau travail. C'est incroyable quand même ?! »
_ « Oui... j'avoue ... C'est ... »
Les mots du blond furent coupés par le jeune homme qui vint leur dire qu'il était prêt. Il portait un pantalon jeans bleu déchiré au niveau des genoux, un teeshirt blanc et par-dessus une chemise en flanelle à carreau noir et blanc. Ses cheveux noir coiffés vers l'arrière dont cependant une mèche avait préférée rester se positionner sur son front. Des boucles d'oreilles de style écarteur à chaque lobe. Il marcha jusqu'à l'entrée et choisit de se chausser de ses bottines Timberland beige. Les deux invités n'en crurent pas leurs yeux. Cela faisait si longtemps qu'ils n'avaient pas vu le noiraud aussi bien apprêté. Ils haletèrent, conscient que ce qu'ils avaient en face d'eux était inouï.
_ « Me regardez pas comme ça ! Je vous ai entendu parler du club. Tous les élèves de ma classe en parlent aussi. Il est peut-être temps que je tourne sérieusement la page. C'est pas ce que tu voulais Tae ? » Prononça le noiraud d'un ton sec. Ses premières paroles depuis son entrée dans son appartement en fin d'après-midi.
Les deux invités n'en crurent pas leurs oreilles. Leur ami qui était si apathique depuis plusieurs mois, se positionnait devant eux, avec une allure soignée et un regain de confiance en soi. Ils se levèrent avec hâte, tout joyeux à l'idée d'avoir réussi à motiver leur ami à cette sortie. Le châtain se jeta dans les bras du noiraud et le serra fort, les lèvres étirées en un sourire rectangulaire, preuve de sa joie. Le blond s'approcha doucement et lui tapota l'épaule en signe de gratitude. Le noiraud surpris de tant d'affection, leur accorda un léger de signe de tête en guise de remerciement silencieux.
Pendant qu'il se préparait, il avait pris le temps de réfléchir et remit en cause son comportement de ses dernières semaines. Plus précisément depuis qu'il avait surpris son compagnon, désormais ex-compagnon, dans les bras ou plutôt entre les jambes d'une femme. Ce n'était pas son premier petit-copain mais c'était celui à qui il avait accordé toute sa confiance et dévotion. Il l'avait rencontré à la rentrée universitaire en première année. Il était plus âgé et semblait intouchable. Il était en section musique et avait déjà quelques compos qui passaient à la radio. Ses yeux félins, ses cheveux vert menthe et son style de rockstar l'avaient fait craquer au premier regard. Il n'était pas son style de mec mais l'aura qu'il dégageait l'avait séduit. Ils avaient beaucoup de points communs notamment la musique. Le noiraud était aussi en section musique. Ils s'étaient rapprocher grâce aux cours de soutien que le mentholé donnait aux premières années. Les cours en groupe se sont transformés en cours particulier. Il pensait qu'ils étaient complémentaires et il avait tout fait pour séduire le mentholé. Mais les choses avaient très vite changées.
Leur relation tout d'abord idyllique se transforma en quelque chose de toxique où la jalousie prenait de plus en plus de place. Pas du côté du noiraud. Le noiraud faisait totalement confiance. Sa première erreur. Le noiraud attirait les regards bien malgré lui. Un physique avantageux qu'il entretenait en allant régulièrement à la salle de sport car il avait très vite compris que ce serait son exutoire. Son talent faisait de lui, l'élève le plus prometteur de sa classe. Ce qui ne passa pas pour le mentholé. Lui, avait dû travailler très dur toute sa vie pour arriver là où il était et il ne voulait pas laisser sa place au premier venu, même si celui-ci était son petit-ami. Il avait toujours été celui que les autres ne regardaient pas et il avait atteint sa popularité uniquement parce qu'il avait harceler un producteur pour que ses compos soient acceptées par une des plus grandes maisons de disques du pays. Il n'était pas célèbre mais il commençait à se faire un nom. Il avait même eu l'opportunité de présenter des démos pour un projet solo. Le noiraud qui avait posé sur une de ses démos avait attiré l'intérêt d'un producteur avec lequel le mentholé travaillait occasionnellement. Cela réveilla en lui un sentiment de rivalité et de rancœur qui le conduisit à agir en vrai connard de première classe. Il était tellement obnubilé par sa propre réussite qu'il ne voyait pas que ses agissements causaient du tort au noiraud. Le noiraud essaya tant que bien mal de relativiser les actions de son compagnon mais les crises, le manque de communication, les mensonges ont eu raison de ses deux ans de relation.
La goutte d'eau fût lorsqu'un jour il entra dans le studio d'enregistrement que l'université laissait à leur disposition, et vit son petit-ami en plein ébats avec une fille de sa classe. Il resta planté là, à les regarder sans vraiment comprendre la situation, tandis que le mentholé le regardait droit dans les yeux, pendants qu'il donnait des coups de reins à la jeune fille qui ne remarqua pas la présence du noiraud car trop enflammée par le plaisir qui la consumait. Les jours suivants furent encore plus douloureux lorsqu'il dût croiser le pseudo couple bras dessus bras dessous dans les allées de l'université, à se bécoter à tout va. Il apprit plus tard qu'elle était la fille d'un directeur d'une agence de management d'idol. Le noiraud ferma son cœur et se plongea dans ses études en se promettant de ne plus laisser personne l'amadouer. Il changea de filière et se retrouva en section cinéma afin d'entamer un nouveau départ mais la solitude le rattrapa et l'amertume prit place. Malgré la présence de ses deux meilleurs amis, il n'arrivait plus à passer au-delà de ce qui l'avait fait souffrir. Le soir où il s'était décidé à de nouveau sortir comme un jeune de son âge, il fallut qu'il se retrouve au même endroit que le mentholé. Sa colère resurgit et il en voulu à ses amis de l'avoir emmené là et depuis il refusait toute demande de sortie ou d'activité avec eux. Il était bien conscient que son attitude était exécrable mais il avait besoin encore de temps. Ce soir semblait être le bon moment.
Les trois amis sortirent du métro et marchaient dans les rues de ce quartier animé. Itaewon était connu comme LE rdv pour faire la fête. D'innombrables bars, boites de nuit et autres petits restos se faisaient la guerre pour attirer cette jeunesse en quête d'amusement. Ils longèrent quelques allées et au détour d'une ruelle, ils arrivèrent devant la boite de nuit dudit Jin. Beaucoup de gens faisaient la queue et attendaient que le grand vigile leur accorde le fameux sésame et les laissent pénétrer dans ce lieu qui se faisait de plus en plus un nom dans le milieu des soirées étudiantes. Le châtain dégaina son téléphone et le présenta au vigile. Celui-ci fit un hochement de tête et leur ouvrit une des deux portes noires. Certaines personnes dans la file furent surprises et décontenancées par la facilité à laquelle les trois arrivants eurent la possibilité de rentrer. D'autres lancèrent des mots pour exclamer leur mécontentement. Les trois amis ne s'en soucièrent guère. Le châtain leur avait expliqué qu'il avait eu une invitation personnelle de la part du gérant, envoyée par sms. Dès que la porte se referma derrière eux, ils prirent conscience de leur environnement. La musique était à un volume indécent et peu recommandé pour les tympans. Une masse de personnes dansait un peu partout, se déhanchant au rythme de la basse. Certains avaient leur bras levé avec dans leur main des verres dont le liquide semblait peiner à rester stable. D'autres avaient leur corps tellement proche qu'on aurait dit une seule et unique personne dont les mouvements étaient décomposés par les lumières. L'odeur d'alcool mélangé à la sueur créait une atmosphère moite. Le noiraud ressentit une chaleur intense et il eût le pressentiment que cette soirée allait changer sa vie.
*
A l'extérieur, dans la file d'attente qui ne finissait pas de s'allonger, deux jeunes attendaient leur tour. Impatients à l'idée de rentrer dans cette boite de nuit que tout Séoul semblait adorer. Ils n'ont eu droit qu'à une seule sortie depuis leur retour dans leur pays natal. Ils sont arrivés il y a quelque jour mais devront repartir dès le lendemain. Leur emploi ne leur donnait guère le temps de profiter de leur jeunesse mais ils avaient choisis cette vie. Ils avancèrent à petit pas, ils voyaient bien que certains se faisaient recaler par le vigile qui semblait n'accepter que très peu de personnes. Ils entendaient les déçus se plaindre et fustiger sur les modalités d'entrée au club. Mais ce que beaucoup semblait oublier, c'est que ce club avait la particularité de demander un mot de passe qui changeait à chaque soirée. Ceux qui connaissaient le précieux sésame pouvaient entrer tandis que les autres se devaient de rebrousser chemin. Lorsque ce fut leur tour, le vigile les toisa de haut en bas. Il avait l'habitude de voir du beau monde mais il fut presque ébahi par la beauté des deux jeunes hommes devant lui. Leur style vestimentaire et leur posture les faisaient ressembler à des tops modèles. Il daigna leur accorder un regard et leur demanda le mot de passe. Le plus petit lui sourit et lui répondit sans hésiter. Il ouvrit une des deux portes noires et les fit entrer.
Les deux jeunes hommes entrèrent et furent surpris de l'ambiance. C'est tout ce qu'ils avaient espéré et surtout envie ce soir. Ils voulaient lâcher prise, oublier leur responsabilité juste le temps d'une nuit. Ils se lancèrent un regard malicieux et leur corps se mit à bouger en symbiose avec la musique. Ils s'approchèrent de la masse de danseurs déjà présents et commencèrent à se déhancher sans se soucier du monde autour d'eux. Cependant ils attirèrent les regards. Les plus courageux s'approchaient et tentaient de se coller à eux mais c'était peine perdue. Les deux hommes ne voulaient danser qu'avec eux-mêmes. Pour décourager les autres qui hésitaient à venir, ils décidèrent de sceller leurs lèvres dans un baiser langoureux. Cette tactique avait toujours fonctionnée. Ils continuèrent de danser à en perdre la raison. Ils cherchaient à faire redescendre le stress de ces derniers mois. Même s'ils devaient reprendre le rythme imposé dès le lendemain, ils s'accordaient cette soirée. Une pause dans leur vie professionnelle. Ils avaient enchainés les tournées avec les plus grands artistes. Ils étaient backup dancer dans un collectif de plusieurs passionnés. Ils avaient été repérés grâce à des vidéos postées sur Youtube puis après sur TikTok. Cette semaine, ils avaient dansés avec un groupe de Kpop hyper connu en Corée. La semaine prochaine, ils retournaient en Amérique pour entamer les répétitions pour la tournée mondiale d'une célèbre rappeuse. Ils gagnaient bien leur vie en faisant ce qu'ils aimaient mais ils n'avaient pas ou peu de temps pour profiter d'activités de manière personnelle.
Le plus petit se retourna pour faire face à celui qui l'avait accompagné mais fut étonné de voir qu'il était seul au milieu de la foule. Cela ne le dérangea pas. Ils avaient l'habitude de se séparer dès que le moment était arrivé pour l'un des deux de profiter de la soirée à sa convenance. Ils se retrouveraient demain comme prévu, de toutes les manières. Il continua de se mouvoir, seul cette fois-ci. Faisant fi des autres ou des regards. Il savait qu'il plaisait. Ce soir, il avait tout de même fait exprès de s'habiller tel qu'il était vêtu. Un pantalon en cuir noir qui mettait en valeur ses cuisses musclées et son fessier rebondi, un teeshirt blanc Gucci et une veste noir avec des motifs à sequin. Néanmoins ce qui le démarquait et qu'il adorait par-dessous tout, ce sont ses cheveux roses. Il les avait coiffés avec une raie au milieu laissant apparaitre son front. Il savait se mettre en valeur. Même s'il avait eu beaucoup de mal à accepter son physique lorsqu'il était plus jeune, aujourd'hui il s'appréciait et savait user de ses charmes. On pouvait même considérer qu'il aimait flirter mais sans jamais dépasser les limites qu'il s'était fixé pour se protéger. Il se protégeait de l'amour car pour lui, aimer c'était être faible. Il se devait de rester fort. Il avait failli rater sa chance parce qu'il avait aimé plus que de raison.
Il le connaissait depuis longtemps et l'avait aimé dès le premier regard au collège mais à cette époque-là, tous les deux se cherchaient. Ils ne savaient pas comment expliquer leur attirance et ne savaient pas mettre des mots sur leur sentiment. Arrivés au lycée, ils s'étaient enfin décidés à s'avouer leur amour et surtout à l'exposer. Ils s'affichaient aux yeux de tous et se fichaient éperdument des moqueries et des insultes. C'est ce qu'il croyait. Lui qui avait grandi dans une famille aimante et compréhensive, il ne comprit pas le changement d'attitude de son premier amour, de son premier petit ami. Celui-ci devenait de plus en plus distant au fur et à mesure que leur relation avançait. Il pensait que c'était de sa faute, qu'il n'était pas assez bien, qu'il ne le méritait pas, qu'il n'était pas à la hauteur de son petit ami. Il le savait. Tout le monde avait toujours préféré son petit ami à lui. Il était plus grand, plus beau, plus douée en cours que lui. Son amour de toujours s'était lié aux populaires de la classe et avait même à commencer à se moquer de lui. C'est à ce moment-là qu'il se détesta du plus profond de lui-même. La goutte d'eau fut lorsque Taemin raconta à tout le monde comment s'était passé leur première fois et que lui, il avait juste fait ça pour essayer mais qu'il ne voyait pas finir avec une petite pédale comme Jimin. C'en était trop pour lui. Il ne pouvait pas supporter de perdre la personne qu'il aimait le plus mais surtout il ne pouvait pas être décrit comme un faible par celui qui lui avait fait découvrir l'amour et le bonheur. Un soir pourtant, il laissa sa faiblesse l'emporter et commit l'irréparable. Jimin s'ouvrit les veines. Cependant, la vie en avait décidé autrement et il se réveilla à l'hôpital. Sa mère lui tenant la main. On lui conseilla de participer à un groupe de parole un peu particulier. C'est là qu'il fit la connaissance de Hoseok, son partenaire de soirée, un grand brun passionné de danse qui avait aussi connu une mauvaise passe. C'est ainsi qu'ils avaient démarré leur amitié et de là était née l'idée du collectif de danseurs. Regrouper ceux qui avaient souffert d'une manière ou d'une autre pour danser. Danser pour avancer. Mind Your Hope. Une ôde à la vie et à l'espoir. Le succès fût fulgurant. Les vidéos postées sur internet cumulèrent des milliers de vues. Le collectif participa à une émission de divertissement où le public devait choisir le gagnant. Ils arrivèrent en première place et leur carrière fut lancée. Ils dansèrent pour des clips vidéos, des concerts, pour des représentations. Le rosé serait toujours reconnaissant d'avoir survécu et c'est pour cela qu'il refusait d'être faible par amour. Il continua à se déhancher au son de sa chanson préférée. Les lumières du club offraient à ses mouvements une cadence harmonieuse. Il se laissa transporter par les notes. Un frisson le parcourut tout d'un coup. Il décida d'ouvrir ses paupières et dans le noir, il distingua une silhouette dont il savait que le regard était posé sur lui. Il se laissa aller à sourire. Ses mouvements se firent plus sensuels. Il ne savait pas pourquoi mais son corps lui disait de se mouvoir pour celui qui l'admirait silencieusement au loin. La nuit ne faisait que commencer.
*
Le groupe de trois avaient décidés de commander des boissons au bar du club afin de se mettre dans l'ambiance. Ils prirent chacun leur verres et voulurent trouver un coin où se poser afin d'analyser le lieu avant de se jeter dans l'ivresse de la soirée. Ils trouvèrent une banquette au fond de la salle mais qui leur permettait d'avoir une vision périphérique de la piste de danse. Ils restèrent là à dévisager des inconnus se dandiner sans vergogne. Certains semblaient à bout de souffle mais la musique était leur drogue de ce soir. Une énergie sans précédent pour se libérer des tensions du quotidien. Aucun d'eux ne prêtait attention à certains incidents qui avaient lieu sur la piste de danse. Ils étaient juste là pour passer un moment. Le châtain commença à bouger, il ne semblait pas vouloir tenir en place. L'alcool faisant surement effet. Le blond semblait mal à l'aise. Il n'avait pas l'habitude de venir dans ce type d'endroit mais il s'était dit qu'il pourrait voir, peut-être, celui qui l'attirait depuis longtemps. Le noiraud était perdu dans ses pensées, le regard fixe. Il ne faisait pas attention à ses amis ce soir. Il se demandait si vraiment ce soir était le bon moment pour avancer. Même si le pressentiment qu'il avait ressenti en entrant était toujours là, il avait peur de ce qu'il pouvait se passer. Était-il prêt ? Il ne le savait pas, mais il voulait croire que oui. Il ne pouvait plus continuer à ce rythme-là. Il savait que tôt ou tard sa santé en pâtirait mais surtout il ne voulait pas perdre ses amis. Il avait déjà dû mettre de côté sa passion pour ne pas la croiser elle et lui aussi par la même occasion. Il reprit conscience de son environnement lorsqu'il sentit un corps se lever de la banquette où ils étaient assis. Il vit le châtain s'avancer vers la piste de danse et disparaitre dans la horde de danseurs d'une nuit. Il tourna la tête pour voir si le blond était toujours là mais plus personne n'était près de lui. Chacun allait passer le reste de la soirée à sa convenance. Il soupira et bût la dernière gorgée de son verre. Il s'enfonça dans le banc et posa ses bras de tout leur long sur le dossier. Son regard allait de gauche à droite de la piste. Les lumières au plafond donnaient une impression de mouvement saccadé. Tout ce qu'il voyait était une masse informe où rien ne semblait se distinguer. Son regard s'arrêta et un frisson le parcourut. Il sentit son cœur rater un battement pourtant il ne voyait rien mais il ne pouvait pas quitter son regard de l'endroit où ses yeux s'étaient posés. Il plissa les paupières et au même moment un faisceau de lumière passa et là, le temps sembla ralentir. Il put apercevoir un corps se démarquer des autres. Une allure à faire pâlir plus d'un. Un déhanché sensuel. Il se laissa à dévisager cet être divin. Des courbes harmonieuses. Un visage à la beauté éthérée presque irréelle. Des cheveux roses. Quelque chose semblait l'appeler. Alors il se leva.
*
Le rosé dansait comme il n'avait jamais dansé. Son corps agissait tout seul. Il n'avait jamais ressenti cette sensation d'abandon. Il ne savait pas qui le regardait mais il savait qu'il avait besoin de son regard. Il avait besoin de se donner à travers ses mouvements. Il gardait les yeux fermés pour apprécier toutes ces sensations. Il dansait, dansait, dansait à en perdre la notion du temps et de l'espace. Puis il sentit un corps s'approcher. Il sentit une chaleur l'envahir. Un sentiment de bien-être s'empara de lui. Un torse se colla à son dos et des bras vinrent l'encercler. Il continua à bouger et ils accordèrent leur mouvement comme s'ils connaissaient la chorégraphie. Leurs corps semblaient être faits l'un pour l'autre. Il rejeta la tête en arrière et il sentit le visage de celui qui l'avait abordé en silence, se lové au creux de son cou. Il pût humer l'odeur enivrante et musquée de son compagnon de danse. Il sentit un souffle près de son oreille. Il devait se laisser aller. Il allait se laisser aller. Sans qu'il ne s'en rende compte, un gémissement traversa la barrière de ses lèvres. Il porta une de ses mains dans la crinière douce de son partenaire. Tout son corps tremblait tandis que l'autre passait une de ses mains sous son teeshirt. Il sentit les doigts l'effleurer si délicatement qu'il en eut la chair de poule. Personne ne lui avait fait ressentir un toucher aussi fort. Il se cambra et sentit l'autre main de son partenaire le serrer un peu plus au niveau de ses hanches. Les sensations devinrent trop fortes et il ouvrit les yeux pris de panique, il se retourna pour faire face à celui qui commençait à le rendre fou. Il aurait voulu qu'il ne soit pas si beau. Il aurait pu le remercier et s'éclipser au milieu de la foule. Mais l'homme qu'il avait en face de lui était encore plus beau que ce qu'il aurait pu imaginer. Des cheveux coiffés en arrière et un regard transperçant qui fit battre son cœur à une vitesse phénoménale. Il crut que celui-ci aurait pu sortir de sa cage thoracique. Il plongea son regard dans son vis-à-vis et rapprocha son corps pour sentir à nouveau sa chaleur. Son partenaire porta ses mains à ses hanches et le rapprocha encore plus. Leur bassin se collant ainsi. Ils fermèrent les yeux ensemble et leur front s'entrechoquèrent en douceur. Ils se parlaient. Ils se parlaient en silence. Ils ne bougeaient plus. Ils n'en avaient pas besoin. Ils arrivaient à exprimer ce qu'ils ressentaient en ce moment même.
*
Ils ne savaient pas comment ils étaient arrivés là mais ils se trouvaient dans l'appartement du noiraud. A peine avaient-ils passé la porte d'entrée que le noiraud plaqua le rosé sur celle-ci. Ses mains de part et d'autres du visage du rosé. Il le regardait comme si ce qu'il voyait était un rêve. Il admira ce visage aux traits parfaits. Des yeux marron clairs qui lui envoutèrent l'âme. Un nez fin. Des joues rondes. Et une bouche. Une bouche aux lèvres pulpeuses. Le rosé se senti frémir à l'impact de son dos au bois de la porte. Il n'avait pas peur. Au contraire, il était impatient. Le noiraud le regardait comme s'il était la plus belle au monde. Personne ne l'avait jamais regardé ainsi. Il baissa les yeux vers les lèvres du noiraud. Des lèvres fines avec un grain de beauté sous la lèvre inférieur. Il se mordit les lèvres et releva son regard vers celui de son vis-à-vis et celui-ci lui sourit. Il n'avait jamais vu un sourire aussi parfait. Les dents supérieures légèrement en avant lui donnaient un air mutin. Ils rapprochèrent leur visage l'un de l'autre et puis ils scellèrent leurs lippes dans un baiser passionné. Leurs lèvres se mouvèrent à l'unisson. Ils ne savaient pas qui avaient demandé en premier l'accès à la langue de l'autre mais ils acquiescèrent sans rechigner. Le baiser devint de plus en plus fougueux. Leur corps toujours collé. Leur bassin s'entrechoquèrent ce qui réveilla leur intimité. La chaleur au creux de leur estomac ne faisait que croitre. Ils avaient envie l'un de l'autre. Quelque chose qu'ils n'avaient pas ressentie depuis si longtemps. Ils savaient qu'ils se donneraient à l'autre ce soir. Le noiraud passa ses mains sur les fesses rebondies et les pressa. Le rosé gémit à cette action. Il entoura de ses bras le cou du noiraud et commença à onduler du bassin. Le désir était à son apogée. Le noiraud grogna à la sensation de son intimité frotté contre celle du rosé. Malgré les vêtements, ils ressentaient tout. Il descendit ses mains jusqu'en dessous des fesses du rosé et le souleva. Le rosé haleta et sourit pendant qu'il continuait à torturer les lèvres du noiraud. Ce dernier, connaissant par cœur son appartement, se dirigea à l'aveugle vers sa chambre. La porte étant déjà ouverte, ils s'engouffrèrent dans ce lieu qui serait le témoin de leur union fugace. Il posa délicatement le rosé sur son lit tout en continuant à l'embrasser. Il quitta les lèvres pulpeuses et rougies pour se diriger vers le cou du rosé. Il parsema de petit baiser la peau fine de son partenaire. Le rosé ne cessait de se cambrer, devenant de plus en plus avide de caresse. Il serra plus fort les cheveux du noiraud lorsque celui-ci se mit à sucer un de ses tétons. Il ne s'était même pas rendu compte que son teeshirt était à moitié relevé sur son torse. Il était en train de perdre pied. Il était envahi par ce désir brûlant de laisser le noiraud le posséder. Dans un élan d'excitation, il repoussa le noiraud et le retourna pour le plaquer au lit. Il monta à califourchon sur lui et vint attraper ses lèvres. Il les suça, les mordilla pendant que ses mains s'affairaient à remonter le teeshirt du noiraud. Le noiraud se releva légèrement pour laisser le rosé lui ôter son vêtement. Le rosé se redressa et admira le torse musclé de son vis-à-vis. Il se lécha les lèvres. Le regard du noiraud se fit plus sombre. Le rosé retira son teeshirt de lui-même. Le noiraud appréciait la vue en face lui. Il détailla ce corps fin et légèrement musclé. Un tatouage en lettre capitale sur les côtes. Il y dirigea sa main et ses doigts suivirent l'écriture. Nevermind. Il sentit le rosé frémit à son contact et lorsqu'il posa les yeux sur celui-ci, il avait la tête renversée et la bouche entrouverte. Des gémissements se faisaient entendre et il comprit que c'est lui qui émettait ces sons. Le rosé ondulait de plus en plus. Faisant grandir l'excitation et le désir. Il posa ses mains de chaque côté des hanches du rosé afin de le guider dans ses mouvements. Le rosé sentait qu'il ne tiendrait pas longtemps à ce rythme et il voulait absolument profiter de cette soirée. Il arrêta ses mouvements et commença à défaire la ceinture du noiraud. Il se déplaça pour se retrouver le visage au-dessus de l'intimité du noiraud. Il lécha le tissu en relevant son regard pour l'ancrer dans celui du noiraud. Il haussa un sourcil en guise de défi. Le noiraud attrapa une touffe de cheveux tout en le regardant droit dans les yeux comme pour lui signifier qu'il ne fallait pas jouer. Le rosé déboutonna le jeans et le baissa légèrement, laissant apparaitre le boxer du noiraud. Une bosse était plus que proéminente. Il plaqua sa main dessus et frotta sa paume de haut en bas. Il entendit le noiraud gémir. Un sentiment de fierté s'empara de lui. Il baissa le tissu qui entravait l'objet de ses désirs et le sexe tendu du noiraud fut libérer. Le rosé le contempla tout en faisant des vas et vient avec sa main. Plus il le masturbait, plus il sentait du plaisir à donner du plaisir. Il sortit sa langue et la passa de bas en haut. Arrivé au bout, il lécha le gland. Il ne lâcha pas du regard le noiraud. Il avait le torse redressé et se tenait sur ses avant-bras, la tête était basculée vers l'arrière et des gémissements sortaient de sa bouche. Le rosé ferma les yeux lorsqu'il enfonça le sexe du noiraud dans sa cavité buccale. Il remonta aussi lentement que possible et recommença en accélérant le rythme un peu plus à chaque fois. Le noiraud n'avait jamais eu une aussi bonne fellation. Les sensations étaient exquises. Mais il ne voulait pas finir maintenant. Il voulait que le rosé lui appartienne. Il voulait qu'ils puissent ne faire qu'un ce soir. Il tira les cheveux du rosé et le força à relever la tête et sortir son sexe de sa bouche. La vision qu'il avait devant lui était à couper le souffle. Le rosé avait des petites larmes au coin des yeux, ses joues étaient rosées du fait de l'excitation et ses lèvres étaient gonflées. Il caressa affectueusement ces lèvres dont il était devenu accro. Il repositionna le rosé sur le lit. Il le surplombait et il laissa ses mains découvrirent chaque parcelle de peau du torse du rosé. Il n'arrivait pas à le lâcher du regard. Il avait l'air si irréel. Le rosé sentait sa peau s'enflammer sous le contact des mains du noiraud. Il releva son bassin pour pouvoir se frotter tant le désir était grand mais le noiraud le força à ne pas bouger et il sentit son pantalon et son boxer descendre le long de ses jambes. Il était nu devant le noiraud. La vision la plus excitante et la plus parfaite que le noiraud n'avait jamais vu. Il se dépêcha de retirer ses vêtements à lui et lorsqu'il fut aussi nu que le rosé, il se coucha sur celui-ci en appuie sur ses avant-bras. Ils se regardèrent. Ils se parlaient. Ils se parlaient en silence. Le noiraud fondit sur les lippes du rosé qui accueillit le baiser avec plaisir et dévotion. Le rosé sentit des doigts venir interférer dans ce baiser et il comprit ce que le noiraud lui demandait avec ce geste. Il porta son attention à sucer et lécher les doigts qui s'enfonçaient dans sa bouche. Puis il sentit à nouveau les lèvres du noiraud prendre le relais. Il entoura de ses bras le cou de celui-ci. Le noiraud fit glisser ses doigts mouillés sur le flanc du corps de son partenaire et se dirigea vers son entrée. Il caressa légèrement l'anneau de chair. Il sentait le rosé bouger sous lui, lui donnant son accord pour le pénétrer. Il y glissa un premier doigt doucement et le rosé gémit entre ses lèvres. Ce son était différent des autres. Il entama des vas et vient pour continuer à se délecter des sons sortants des lèvres du rosé. Il voulait plus. Il voulait entendre plus. Il enfonça un deuxième doigt et sentit le rosé se cambrer. Ses vas et vient dévirent de plus en plus rapide. La respiration du rosé était saccadée. Il sentait que sa libération était proche. Il ôta ses doigts et regarda le rosé reprendre son souffle. Les lèvres entrouvertes. Les yeux larmoyants. Le noiraud se saisit de son membre et le dirigea vers l'entrée du rosé. Il s'enfonça avec lenteur. Il reporta sa main sur une des hanches du rosé pour le maintenir en place. Le rosé lui tenant le visage entre ses mains. Le noiraud s'enfonça jusqu'à la garde. La sensation était exquise. Il commença par de léger mouvement de reins puis il accéléra le rythme au fur et à mesure que le rosé haletait et gémissait. Un coup plus fort que les autres fit crier le rosé et le noiraud ne put se contenir plus. Il enchaina les coups de reins avec vivacité. Le rosé ne savait plus comment maitriser ses cris et gémissement. Le noiraud ne cessait de taper dans cette boule de nerf et cela lui faisait voir le septième ciel à chaque coup. Ils sentaient tous les deux que leur libération était proche. Le noiraud n'avait jamais autant pris plaisir à l'acte. Le rosé n'avait jamais été amené au bord ainsi. Le rosé enserra le noiraud de ses jambes. Le noiraud continua ses coups de reins mais il voulait que son partenaire jouisse de la meilleure manière possible. Il glissa une de ses mains entre leur deux corps en sueur et attrapa la verge du rosé et commença à le masturber. Le rosé ferma les yeux à ce plaisir intense. Et dans un dernier cri, il eut un orgasme sensationnel. Le noiraud ne rata pas une miette de ce spectacle. Les larmes coulaient sur le visage du rosé qui avait les yeux clos. Tout son corps tremblait. A cette vision, le noiraud ne put réprimer son plaisir. Son orgasme le frappa de plein de fouet. Il enfouit sa tête dans le cou du rosé. Leur respiration était toujours rapide. Ils étaient sur un petit nuage. Ils n'avaient jamais eu un plaisir si intense. Le noiraud se retira du rosé qui fit une légère grimace à cette sensation de vide en lui. Le noiraud se coucha dos au lit près du rosé et l'enlaça. Le rosé posa sa tête sur le torse sur noiraud. Ses doigts traçant des lignes imaginaires sur son abdomen. Ils ne prononcèrent aucun mot. Ce n'était pas nécessaire. Ils s'étaient tant dit pendant cet acte charnel. Le noiraud caressa du bout des doigts la nuque et les cheveux du rosé. Ses effleurements qu'ils prodiguaient l'un à l'autre les amenèrent aux portes des songes. Ils s'endormirent ainsi comme si cette place avait toujours été la leur, comme si tout était normal.
*
Les premiers rayons du soleil vinrent réchauffer le visage du rosé. La lumière commençait à le déranger. Il se sentait si bien qu'il aurait aimé ne jamais à avoir à bouger. Il ouvrit difficilement les yeux et regarda le corps près de lui et se remémora cette nuit. Il sourit à la vue de son bel apollon endormi si paisiblement. Il déposa un petit baiser sur les lèvres de son amant éphémère et décida de s'habiller. Il sortit de la chambre à la recherche de son téléphone. Il ne fallait pas qu'il soit en retard. Il entendait des vibrations mais n'arrivait pas à trouver l'origine. Il trouva sa veste à l'entrée et fouilla dans les poches. Il trouva finalement l'objet et lorsqu'il l'alluma, il écarquilla les yeux. Il était bien plus tard que ce qu'il avait imaginé. Une flopée de messages et d'appels manqués apparaissaient à son écran. Il n'en croyait pas ses yeux. Il aurait voulu rester et faire connaissance avec son hôte. Il s'était levé dans l'espoir d'aller lui chercher un petit déjeuner qu'ils auraient pu partager. Mais il ne pourrait pas. Il ne pouvait pas. Il enfila ses chaussures et sortit de l'appartement en prenant soin de ne pas claquer la porte. Il se mit à courir dans la rue tout en hélant un taxi. Une voiture s'arrêta près de lui et il s'y engouffra. Il demanda au chauffeur de le conduire le plus vite possible à l'aéroport. Il savait que ses valises y étaient déjà. Les nombreux messages reçus l'avaient tenu au courant des dispositions qui avaient été prises sans lui. Il regrettait d'être parti sans avoir laisser de mot. Mais il devait se faire une raison, il ne reviendrait pas de sitôt. A quoi bon espérer. Et puis il ne savait pas si le noiraud voulait le revoir. Ils n'avaient échangés aucune parole. Ils ne s'étaient même pas dit leur prénom. Voilà, il avait franchi les limites. Il avait couché avec un inconnu. Un inconnu qui lui avait retourné le cerveau. Ce n'était pas possible. Comment pouvait-il ressentir quelque chose d'aussi fort pour quelqu'un qu'il n'avait vu qu'une fois. Il devait arrêter d'y penser et l'oublier. Il ne le reverrait pas.
Le noiraud se leva bien plus tard dans la matinée. Il se tourna dans le lit et voulu serrer le corps avec qui il avait passé la nuit mais ses bras se refermèrent sur eux-mêmes. Cette sensation de vide lui fit ouvrir les yeux d'un coup. Il se releva et il n'y avait plus aucune trace de son passage. Comme si tout ça n'avait été qu'un rêve. Cependant, dans l'air flottait une odeur de vanille. Il savait qu'il n'avait pas rêvé. Il se leva, encore nu, et se dirigea dans son salon. Il espérait que cette personne lui ait laissé un mot. Il voulait le revoir. Son cœur le réclamait déjà. Il chercha mais ne trouva rien. Il se résigna. Son amant d'une nuit était parti. Il se senti envahit par la déception et la tristesse. Pourquoi ressentait-il cela ? Il ne se connaissait pas. Il n'avait même parlé hier soir. Il n'avait fait que danser puis il s'était retrouvé comme par magie dans son appartement où ils avaient laissé leur désir prendre le dessus. Cette nuit il avait découvert un plaisir intense et au-delà de qu'il avait connu. Il entendait à nouveau les gémissements du rosé. Il ressentait la douceur de sa peau. La chaleur qui l'avait consumé lorsqu'il avait pénétré le rosé. Il se revoyait donner des coups de rein juste pour entendre les cris sortir des lèvres pulpeuses de son amant. Il voulait à nouveau sentir sa langue chercher la sienne. Il aurait voulu le couvrir de baiser et découvrir toutes les zones qui pourraient le faire frémir sous son toucher. Mais il devait se faire une raison. Il était parti. Et lui il était là.
*
Plusieurs semaines étaient passées. Le noiraud avait repris sa routine habituelle à une exception près. Ses amis venaient régulièrement le voir et il leur accordait des sorties à l'extérieur pour leur plus grand bonheur. Ils dinaient souvent dehors. Ils allaient au cinéma. Il embrassait à nouveau la vie. Parfois même ils s'organisaient des soirées à trois à jouer aux jeux vidéos. Le châtain était bien plus bavard qu'avant ou était-ce lui qui n'y prêtait pas attention. Depuis cette fameuse nuit, son ami ne cessait de lui parler de ce garçon. Un danseur qui était actuellement en pleine tournée pour une artiste américaine. Ils s'étaient échangé leur numéro après une nuit torride. Depuis, ils ne cessaient de s'envoyer des messages ou même de s'appeler lorsque le danseur était disponible. C'était bien la première fois qu'il voyait son ami en pincer autant pour quelqu'un et surtout quelqu'un qui n'était pas dans le même entourage que lui. Il trouvait ça attendrissant. A chaque fois que son ami lui parlait de sa relation à distance. Il repensait au rosé. Il avait eu le temps de réfléchir à ce qu'il avait ressenti cette nuit-là et il en était sûr à présent. Il avait eu le coup de foudre. Le coup de foudre pour un inconnu. Ses amis étaient au courant mais aucun d'eux ne se rappelaient avoir vu un ange aux cheveux roses dans cette boite de nuit. En même temps, il ne pouvait pas leur en vouloir. Ce soir-là le blond était parti à la recherche du gérant du club. Il s'était perdu de vue lorsque Jin avait arrêté les cours pour se consacrer à sa nouvelle entreprise. Le blond était dans une école privée. Il faisait des études d'ingénieur. Il avait rencontré Jin lorsqu'il venait quelque fois à l'université où étudiait le châtain. Mais il n'avait jamais tenté quoique soit. Bien trop timide. Et puis il n'avait plus vu Jin mais il avait tout su de son parcours. Le châtain lui, avait voulu retourner au bar pour commander une nouvelle boisson et sur son trajet il bouscula le brun. Et le reste, vous connaissait. Le noiraud semblait être le seul à ne pas être caser mais pour l'instant il ne voyait pas l'intérêt. Cette nuit-là avait été le déclic. Il avait laissé son corps réagirent à sa place et il avait apprécié les sensations ressenties.
Les mois passaient à une vitesse folle. Le rythme était soutenu mais le rosé était heureux. Il vivait son rêve. Chaque semaine il était dans une nouvelle ville. Un nouveau public l'accueillait à chaque fois. C'était grisant. La tournée se passait bien et quelques dates avaient même été rajoutées dans certaines villes. Cependant il n'oubliait pas le noiraud. Celui-ci hantait ses rêves. Et bien souvent il se réveillait avec une trique qu'il devait soulager sous la douche. Mais il reconnaissait que depuis cette nuit-là, son cœur s'était adouci. Il n'avait plus peur de franchir les limites. Il n'allait pas jusqu'au bout mais juste assez pour se sentir vivre. Son ami le brun ne cessait de lui rabâcher qu'il fallait profiter de l'instant présent. Cela le faisait bien rire à chaque fois. Le brun s'était entiché d'un coup de soir. Il l'avait rencontré à cette soirée il y a quelque mois, lorsqu'ils étaient à Séoul. Depuis, son ami ne cessait de lui dire à quel point il avait hâte de rentrer au pays. Même s'il ne l'avouerait pas, le brun entretenait une relation à distance avec ce coup d'un soir. Ils prenaient le temps de se connaitre à travers des messages et quelques fois des appels. Il aurait voulu faire la même chose avec le noiraud mais il était partit si précipitamment, qu'il n'avait pas laissé de numéro. Il se disait qu'il n'y avait aucune chance de le revoir de toutes les façons. A jamais il resterait, ce coup d'un soir que son cœur avait aimé le temps d'une nuit.
*
Le printemps était là. Les fleurs commençaient à éclore. L'année scolaire se terminait. Le noiraud savait que bientôt il aurait ses résultats d'examens. Il avait réussi à rattraper son retard. Il avait déjà fait deux ans en section musique mais à la rentrée de sa troisième année, il avait décidé d'aller en section cinéma. Il avait dû rattraper deux ans de cours pour être au niveau lors des examens de fin de cursus. Il avait tout donné. Son projet de fin d'année avait beaucoup plu à ses professeurs. Un court métrage sur un jeune homme qui était tombé amoureux d'un inconnu après une rupture. Aucun dialogue. Toutes les émotions passaient par la musique qu'il avait lui-même composée. Un film légèrement autobiographique. La différence était que son personnage finissait par retrouver l'inconnu alors que lui ne savait ni le nom ni où se trouvait son inconnu. Pour fêter la fin des examens et la fin de l'année, ses amis l'invitèrent à une sortie. Comme d'habitude, ils iraient dans le club de Jin. Lui et le blond avaient finalement officialisé leur relation. Le châtain avait une autre idée pour cette soirée. Il voulait leur présenter son coup d'un soir devenu son petit-ami à distance. Celui-ci était revenu récemment en Corée mais avait d'abord fait un arrêt à Gwangju, afin de voir sa famille. La tournée avait été rallongée de quelques dates aux grands désespoirs du châtain qui commençaient à croire qu'il ne reverrait pas son amoureux de sitôt. Le brun lui avait assuré que dès qu'il aurait du temps, il reviendrait à Séoul exprès pour le voir. Le châtain leur avait alors dit que son petit-ami viendrait avec un de ses amis qui faisait partie aussi de la troupe de danseur.
Le rosé, désormais blond, avait pris la direction de Busan dès qu'il avait atterri en Corée. Lui et le brun s'étaient mis d'accord pour se retrouver dans une semaine. Chacun irait passer du temps auprès de leur famille respective. Se ressourcer avant de revenir sur la Capitale pour continuer les entrainements en attendant leur prochain contrat. Ses quelques jours au bord de la mer lui firent le plus grand bien. Il avait aimé être auprès de sa mère qui le choyait comme s'il était toujours un petit bébé. Il avait aimé raconté ses aventures à l'étranger à son petit frère qui avait des étoiles dans les yeux lorsque le blond lui parlait des artistes pour lesquels il avait dansé. Il avait aimé discuter avec son père de la vie en regardant les étoiles le soir. Ses parents étaient fiers de leur fils et du parcours qu'il avait. Il revenait de loin. Ils sentaient néanmoins que leur fils manquait de quelque chose et il espérait qu'il pourrait bientôt combler ce manque. Les quelques jours dans le sud du pays prirent fin et le blond devait retourner à la Capitale. Le brun l'avait harcelé de messages ces dernières heures lui disant qu'il fallait absolument qu'ils se fassent une soirée. Le blond savait qu'un de ces soir le brun allait revoir son petit-ami. Et il avait accepté de l'accompagner au cas où si les choses ne se passaient pas comme prévu mais il en doutait. Le brun et son petit-ami semblait entretenir une relation fusionnelle malgré la distance.
*
Le brun et le blond s'étaient retrouvés dans l'appartement qu'ils partageaient depuis leur début. Malgré leurs salaires respectifs à quatre chiffres, ils n'avaient pas voulu déménager. Ils s'y sentaient bien. Chacun se préparait de son côté même si le brun stressait un peu de revoir son petit-ami. Il se posait mille questions. Ils ne s'étaient pas vus depuis plusieurs mois. Est-ce qu'ils se plairaient comme ce soir-là ? Le brun l'espérait du plus profond de son cœur. En apprenant à connaitre le châtain, il était tombé amoureux et voulait tout faire pour que cette relation fonctionne malgré que son emploi l'amènerait à voyager régulièrement et hors du pays. Le blond de son côté était plus que serein. Il allait juste rencontrer le petit-ami de son meilleur ami et accessoirement les amis du châtain.
Le trio était sur le même banc qu'à la dernière soirée où leur vie avait changé. Le grand blond attendait que son amoureux ne les rejoigne. Il savait que gérer une boite de nuit ne lui accordait pas beaucoup de temps les soirs d'ouverture. Le châtain était excité comme une puce. Il ne cessait de jeter des regards vers la porte. Il attendait avec impatience qu'une certaine personne la franchisse. Il avait rêvé de ce moment depuis des semaines. S'il ne le voyait pas ce soir, il était persuadé qu'il allait en mourir. Le noiraud ne portait pas vraiment attention à ce qui l'entourait. Ce lieu lui rappelait cette fameuse soirée. Il se mit à espérer que peut-être il reverrait son inconnu. Il était revenu plusieurs fois au club pour tenter de le retrouver mais à chaque fois, il rentrait bredouille.
_ « Il est là. »
Le noiraud leva les yeux de son téléphone et vit son ami le châtain faire de grande enjambé pour rejoindre quelqu'un qui se dirigeait vers eux. Il avait pu entendre les mots du châtain car ce soir la musique n'était pas aussi forte que d'habitude. Jin voulait proposer des soirées plus calmes notamment en semaine comme ce soir. Il visait un autre type de clientèle. Le noiraud détailla son ami le châtain. Il parlait avec un grand jeune homme brun dont le sourire était lumineux. Puis son attention se reporta sur une personne qui se tenait près du brun. Un blond. Son visage lui rappelait quelqu'un mais il n'arrivait pas à mettre un nom dessus. Au fur et à mesure que le trio se rapprochait de lui. Il arrivait à mieux distinguer ce blond. Son cœur rata un battement lorsque leurs regards se croisèrent. Il n'en croyait pas ses yeux. Il était là. Son inconnu était en face lui.
Le blond se laissait guider par son meilleur ami et le petit-ami de celui-ci. Il ne regardait pas vraiment la direction qu'ils empruntaient. Cependant plus il se rapprochait et plus son cœur battait la chamade. Il ne comprenait pas pourquoi. Puis son regard se posa sur un jeune homme aux cheveux noir assis sur une banquette. Il n'en revenait pas. Il était là. L'homme qui hantait ses rêves. Il était encore plus beau que la dernière fois.
_ « Voilà les gars, je vous présente mon petit-ami Hoseok. Et à côté de lui c'est Jimin. »
Jin qui était arrivé pendant l'absence du châtain, se présenta comme étant le gérant du club et désigna le grand blond près de lui, comme son petit-ami, celui-ci s'appelait Namjoon. Au moment où Jin allait prononcer son prénom, le noiraud se leva et révéla son prénom sans détacher son regard de son vis-à-vis.
_ « Je suis Jungkook. Je peux enfin mettre un nom sur ton visage. »
Ces quelques mots firent frémir Jimin qui ne pensait pas que le noiraud se rappellerait de lui. Tous ceux autour d'eux ne comprenaient la tension qui émanait de cet échange. Jungkook et Jimin ne se lâchait pas du regard, un sourire béat à leurs lèvres.
Ils s'étaient enfin retrouver. Par hasard. Comme ils s'étaient rencontrés. Par hasard. Sauf que cette fois ci, ils ne se quitteraient plus sans un mot.
FIN
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Hello !
J'espère que cet OS vous a plu ! Je l'ai pensé bien avant Diamond Boy mais j'ai mis du temps à l'écrire car j'ai changé plusieurs fois de trame.
Sachez aussi que j'ai eu énormément de mal à écrire le lemon. Je voulais faire passer des émotions et j'espère y être arriver. Je ne voulais pas que ça soit juste une relation sexuelle uniquement physique comme c'est souvent le cas lors d'une "one night stand". Si vous ne savez pas ce que cela signifie.... Google est votre ami lol
En somme , une "one night stand" c'est une relation charnelle sans lendemain.
Je n'ai pas imaginé cette histoire avec une suite mais certaines personnes qui ont lu le brouillon pensent qu'il peut y avoir une suite donc n'hésitez pas à me donner votre avis.
Je remercie celles et ceux qui prendront le temps de lire, de voter, de commenter.
On se retrouve prochainement pour d'autres histoires !
Bisoux
MissMina
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