
Chapitre 13 - Une fois pas deux
L'après midi passait, et tout le monde s'activait pour pouvoir partir ce soir.
Armin, souhaitant voir le major avant de prendre la route se dirigea à l'étage, là où Hange se reposait. Il fut bien vite arrêté par Livai qui lui intima de la laisser seule un moment.
« -Caporal, je voulais lui parler de quelque chose d'important à propos d'Eren... vous êtes sur que je ne peux pas la voir ?
-Arrête de tourner autour du pot et dis moi ce qu'il t'arrive.
Armin se triturait les mains, hésitant.
-Et bien, je pense que c'est Eren qui est venu arracher cette page du livre. Il connaît cette légende, je lui en avait parlé. Caporal, je pense qu'il veut se rendre au sanctuaire également !
-Et comment il aurait su qu'un exemplaire du livre existait ici ? Renchérit Livai.
-Et bien... par le passé nous sommes déjà venu ici et je lui avait dit qu'il y avait des livres ici comme ceux des chez mes parents. Il a probablement du s'en rappeler, déduisit le jeune homme. Mais ce n'est qu'une théorie.
-hmm. Je vois. J'en parlerai au major. Mais ne t'inquiète pas Armin, il n'a personne de sang royal pour lui permettre de solliciter Ymir, et puis il y a peu de chance que les Mahrs l'ai laissé filer comme ça.
Armin acquiesça.
-Merci Caporal.
Il commença à s'éloigner puis s'arrêta et fit face au vétéran du bataillon d'exploration.
-Comment va le major ? Tout le monde s'inquiète... j'espère que ce n'est pas grave.
-J'allais justement la voir. Dis aux autres que nous maintenons le départ à ce soir, ordonna Livai. »
Armin hocha la tête et s'éloigna retrouver ses amis.
Pendant ce temps, Livai toqua à la porte, là où Hange se reposait.
Pas de réponse.
Après quelques secondes, il se décida à entrer. Quelle fut sa surprise lorsqu'il vit son amie emmitouflée dans une grosse couverture, les cheveux détachés et les lunettes retirées.
Elle tremblait de froid, mais pourtant, son front perlait de fines gouttes de transpiration qui disait le contraire. Elle avait l'air fiévreuse, ce qui était plutôt mauvais signe, mais ça devait sûrement être normal après avoir subit une opération de ce genre . Il l'avait rarement vu ainsi, elle faisait moins dure et plus fragile.
Dieu que ça faisait du bien de la voir paisiblement endormie et aussi calme, pensa Livai.
Il s'assit et décida d'attendre son réveil. Ça ne servait à rien de la déranger, elle qui dormait si peu en ce moment.
Quelques minutes plus tard, Hange ouvrit doucement les yeux. Lorsqu'elle vit une silhouette l'observer, elle se redressa d'un coup et eut un petit gémissement de douleur. Aïe, elle avait oublié sa blessure.
« -Qui va la ? Demanda t-elle d'un ton méfiant.
Livai s'amusa a la voir s'agiter partout à la recherche de ses lunettes.
-Livai Da.
L'homme s'avança vers elle et lui tendit ses lunettes. Hange se dépêcha de les mettre, le remerciant timidement.
-Merci. Ça va beaucoup mieux figure toi.
-Je t'avais pas demandé.
-Pourquoi t'es là alors ?
-Pour te dire que tu restes ici.
Hange haussa les sourcils, surprise.
Face à son silence, Livai reprit.
-Regarde toi, tu peux à peine marcher. Tu nous retarderais considérablement.
-Mais je vais mieux...
-Non, l'interrompit l'homme, tu ne vas pas mieux Hange. Tu es brûlante de fièvre. T'as pas envie qu'on échoue en traînant un boulet ? Parce que c'est ce qu'il va se passer si tu viens avec nous. Nomme Armin Major et attends qu'on termine la mission.
Après un silence qui semblait une éternité, Hange reprit doucement :
-Livai... Je participerai à cette opération. On m'a confié le commandement, c'est pas pour que je reste sur la touche. Nos camarades ont donné leur vie pour la liberté. Erwin a donné sa vie... Je donnerai la mienne s'il le faut.
Le caporal soupira. L'histoire allait se répéter, et il ne pouvait rien faire pour résonner cette tête de mule.
Il avait pris la décision de la laisser sur la touche après sa tirade quelques heures plus tôt. Hange était la seule personne qui lui restait et qui le raccrochait à sa vie d'avant et ses souvenirs avec ses amis. Il ne pouvait pas la perdre aussi bêtement.
-Ne m'oblige pas à te rouvrir le ventre... grommela-t-il.
-Fais le.
Livai haussa un sourcil. Il savait qu'elle était têtue mais de là à se laisser mutiler... Surtout qu'elle savait de quoi le caporal était capable. Il avaient cruellement torturé un homme ensemble il y a quelques années.
-Fais le Livai, reprit-elle. Ça sera le seul moyen de me stopper. Laisse moi inconsciente ici, me vidant de mon sang et là tu seras sûre que je ne vous rejoindrez pas.
-Tchh. Ce que tu peux être bête. Tu penses vraiment être utile là bas ? A part mourir bêtement c'est tout ce que tu vas récolter.
Hange leva la tête vers Livai, déterminée. Sans lâcher son regard, elle se leva sans sourciller et se plaça à sa hauteur. Livai ne recula pas, bien que la commandante était très impressionnante.
Ils restèrent ainsi quelques instants, puis Hange lâcha avec détermination :
-Alors je mourrai.
Le caporal secoua la tête et poussa Hange qui tomba comme une feuille sur le canapé. Il se dirigea vers la porte, puis, sans un regard pour sa camarade, il lâcha avec dédain :
-Pauvre idiote.
Il sortit en claquant la porte, et la femme s'exclama assez fort pour qu'il entende :
-P'tit merdeux ! »
•••
Livai sortit de la chambre en trombe, excédé par le comportement de son amie.
Il se dirigea vers son escouade.
« -Nous sommes prêts Caporal ! S'exclama Jean. Nous avons laissé un cheval pour Historia et l'autre pour le major Hange.
-Le major ne vient pas avec nous.
Tous se retournent vers leur supérieur.
-Mais pourquoi ? S'écria Armin.
-Elle va bien ? Renchérit Mikasa
-Elle a été blessé, mais elle va bien. Elle ne peut juste pas venir avec nous, elle nous retarderait trop.
-Caporal... commença Armin.
-Stop. C'est comme ça. Armin, tu prends le commandement pour cette mission. Partez devant, je vous rattrape. »
Les jeunes soldats n'osèrent pas répliquer et retournèrent vaquer à leurs occupations.
Livai se dépêcha de rejoindre Hange. Il entra en trombe dans sa chambre et la vit en train de mettre son équipement tridimensionnel.
« -Ah ! Livai, tu tombes bien ! tu peux m'aider à....
L'homme ne laissa pas son amie finir sa phrase et lui plaqua sa main devant sa bouche.
-Ils sont déjà partis.
Bien sûr, c'est faux, ils devaient encore être en train de monter sur leurs chevaux.
Hange se débattit, mais là force de Livai était bien supérieur à la sienne. L'homme continua :
-Calme toi et écoute moi.
Le brune comprit qu'elle n'avait pas le choix. Elle se calma et cessa de se débattre pour écouter les paroles de son subordonné.
-Les autres sont déjà partis depuis 1h au moins. Tu ne les rattraperas pas dans cet état.
Alors écoute moi bien Hange. Tu vas sagement rester ici jusqu'à notre retour. N'essaie pas de nous rejoindre. S'il te plaît, pour une fois dans ta vie, écoute moi et ne fais pas l'idiote.
Face au calme de son amie, le caporal approcha sa tête près du visage d'Hange, cherchant une réaction de sa part.
Grave erreur.
Sans attendre, la commandante lui mordit violemment la main et le plaqua au sol.
-C'est à toi de m'écouter maintenant Livai.
Je refuse de rester ici comme une estropiée à attendre le retour des héros du bataillon. Je sais ce que j'ai à faire, et si la mort m'attend la bas, alors j'irais. C'est pas un nabot comme toi qui va m'arrêter, et aux dernières nouvelles, je suis encore ta supérieure alors s'il te plaît, laisse moi partir où et quand je veux.
Plaqué au sol, le corps bloqué par celui du major, le caporal ne sût quoi répondre.
Quand soudain, il décela quelque chose chez son amie et se figea. Il scruta ses yeux, n'y voyant ni de la peur, ni de l'inconscience, mais plutôt une lueur différente, déterminée à dévouer son cœur, sans peur ni tristesse, une lueur qu'il avait déjà vu dans les yeux de quelqu'un d'autre, une lueur qui le fit frissonner...
-Tu veux mourir Hansi ? Demanda t-il calmement.
La jeune femme ne répondit pas. Ses yeux ne quittaient pas ceux du caporal.
-Hange... commença t-il
-Je ne veux pas mourir, le coupa t-elle rapidement. Je veux éviter que les autres meurt. Et je donnerai tout ce que je peux pour ça. Alors s'il te plaît, laisse moi m'équiper et rejoignons les autres ensembles.
Voyant que Livai ne bougeait pas, elle commença à se lever, grimaçant sous la douleur encore fraîche de sa blessure. Une fois debout, elle continua de s'équiper, tournant le dos à son ami, toujours au sol.
-Je suis désolée Hange, je ne peux pas te laisser faire ça.
Celle ci n'eut pas le temps de réagir et avant même de se retourner, elle se fit violemment assommer et tomba dans les bras de son subordonné.
Alors qu'elle perdait connaissance, le caporal s'exclama :
-Une fois pas deux, murmura t-il. J'ai déjà perdu Erwin de la même manière, je veux pas que tu reproduises ses exploits. Pour une fois dans ma putain de vie au bataillon, je vais écouter mon instinct et pas ma hiérarchie.
Il la déposa doucement sur le canapé, retira ses lunettes et les déposa à sa portée.
-À bientôt Hange. Fais pas de conneries.
Il resta quelques minutes à l'observer, vérifiant son pouls et sa respiration.
Elle était bel et bien évanouie et devrait se réveiller dans quelques heures avec un petit mal de crâne.
Mais elle ira bien, pensa Livai.
A suivre...
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