31. KHW : Keep his word
Musique en media➡️Violet Evergarden ost : The voice in my heart
« Tenir parole »
Elijah PDV
À quoi elle joue ? Elle me cherche ?
-Ça veut dire que si je m'approche de toi, là maintenant, tu n'auras pas peur ? Demande-t-elle en rapprochant son visage du mien.
La proximité entre nos deux corps est si mince. Je veux la réduire à néant. Je veux m'approcher davantage et déposer mes lèvres sur les siennes. Mais je sais aussi qu'elle pourrait mettre fin à cette tentative, car elle veut garder le contrôle de la situation.
Mais j'ai compris. Je sais à quoi elle fait allusion. Cette nuit où je suis entré dans sa chambre pour me calmer après m'être emporté sur Luna. Cette nuit là, elle n'a pas flanché une seule seconde alors que j'étais prêt à exploser de rage.
-Non, réponds-je sans quitter son regard.
Son regard. Si seulement elle savait l'effet qu'il a sur moi. Elle serait effrayée.
Elle s'approche alors encore un peu.
-Donc si j'approche davantage tu ne paniqueras pas ? Demande-t-elle, toujours ses poignets emprisonnés dans mes mains.
C'est ironique. Ses poignets se fondent entre mes mains, mais c'est moi qui devrait paniquer ? J'aime son audace. J'aime son répondant, et elle le sait. Elle sait qu'une autre m'aurait déjà lassé. Qu'une autre m'aurait ennuyé dès le premier jour. En fait, elle sait qu'une autre n'aurait pas capté mon attention comme elle l'a fait. Et c'est ce qui me rend faible face à elle.
Je ne peux réfréner un rire face à cette pensée. Suis-je vraiment en train de recréer le même schéma qu'avec Luna ?
-Non.
-Si je t'embrasse maintenant, tu me repousseras ? Conclue-t-elle avec ce sourire qui me fait clairement perdre patience.
-Non, dis-je en attrapant son visage entre mes mains avant de poser mes lèvres sur les siennes.
Peut-être que je suis en train de merder royalement. Rien ne m'assure que ça va durer. Et malgré moi, je me retrouve à la comparer à mon ex. Elles ont un physique relativement proche, à la différence que l'une est espagnole et l'autre indienne d'après ce que m'a dit RB. Elles sont toutes les deux brunes et les gens pourraient penser que c'est un critère pour moi. Elles savent toutes les deux comment me faire péter un câble et elles ont toutes les deux ce charme sensuel qui me met minable à chaque fois.
À quelques détails près.
Le charme de l'espagnole résidait dans sa séduction sans limite, toujours à tester ma patience, à me pousser dans mes derniers instincts pour finalement lui prouver que j'avais besoin d'elle. J'avais besoin de son corps.
Avec Nisrina, c'est différent.
Son charme à elle est...particulier. Elle me donne envie de la détruire pour me sentir vivant. J'ai constamment besoin de savoir que je peux la briser tout en sachant qu'elle me tiendra tête. Son insolence...une réelle drogue. Quand elle me défit du regard, c'est là que j'ai envie...non, besoin de briser chaque part d'elle. Et quand ses yeux ne me lâchent pas, c'est les miens qui cèdent en retombant sur ses lèvres. Et mes mains cherchent le contact avec son corps. J'ai besoin de la toucher.
Constamment.
Quel connard.
Ce baiser devient plus intense chaque seconde, et je regrette que nous soyons en public. Je regrette d'avoir dit que je prendrai mon temps avec elle.
Elle met finalement fin à ce baiser et ancre son regard dans le mien.
Oui, si elle savait l'effet qu'il me fait, elle serait effrayée.
-Eli ? Entendais-je à quelques mètres de nous.
Je jète finalement un coup d'oeil par-dessus l'épaule de la jolie brune pour tomber sur ma soeur.
-Eli ! J'y crois pas ! S'écrit-elle en s'approchant de nous.
Ses yeux balancent entre Nisrina et moi avant de s'arrêter sur nos mains qui se sont jointes comme par automatisme.
-Euh ouais. Alors Nisrina je te présente ma soeur, Elisa. Et Elisa je te présente Nisrina.
Un éclair passe dans son regard. Elle voit très bien qui est Nisrina. Je l'avais appelé quelques jours après ma rencontre avec la brune pour lui demander quoi faire. C'est elle qui m'a dissuadé de ruiner la vie de l'étudiante.
-Soeur jumelle, il oublie tout le temps de le préciser.
À quoi bon ? Les gens ne sont pas aveugles -sans vouloir faire de mauvais jeu de mots à l'égard de celle qui m'accompagne- ils voient bien que nous nous ressemblons. À la différence que ma soeur a hérité des yeux de notre défunte mère.
-Qu'est-ce que tu fais là ? Demandais-je ennuyé par sa présence.
On se voit à Noël, au nouvel an, à l'anniversaire de papa, de maman. L'anniversaire de sa mort. L'anniversaire de nos grands-parents, notre anniversaire, et on part en vacances ensemble. Alors pourquoi a-t-il fallut qu'elle bousille ma journée avec Nisrina ?
-Cache ta joie. C'est à moi de te poser cette question.
-T'es conne ou quoi ? Crachais-je entre mes dents.
Elle me voit avec l'une des plus jolies filles qu'il m'ait été donné de rencontrer et elle me pose cette question de merde ?
-Tu ne peux pas quitter la ville sans passer voir Papa !
-Je comptais le faire, maintenant dégage, lançais-je pensant bêtement que cela suffirait à la faire partir.
Faux.
Elisabeth Cross est une chieuse.
-Dis-moi Nisrina, tu as quel âge au juste ? Et ton prénom vient d'où ? Et vous vous connaissez depuis quand ? Et-
-Elisa, merde !
Je perds patience. C'est soit elle s'en va d'elle même, soit je la vire de force. C'est à elle de voir.
Elle me défie du regard et nous savons tous les deux que ça va finir en insultes et bousculades de sa part.
Je peux la voir entre ouvrir les lèvres afin de répliquer avec une remarque bidon comme sa répartie mais c'est une autre petite voix qui se fait entendre entre nous deux.
-J'ai dix-huit ans ! Répond-elle comme si de rien était.
Nos regards se posent simultanément sur elle, nullement déstabilisée par la scène à laquelle elle vient d'assister.
-Contente de faire ta connaissance Nisrina, j'espère te revoir bientôt. Et dans de meilleures circonstances.
Elle a prononcé sa dernière phrase avec un sourire hypocrite sur les lèvres et un regard noir en ma direction. Et sur ces mots, elle s'en va plus loin, vers une autre aile du musée.
Je pose mon regard sur Nisrina qui n'a pas quitté des yeux ma soeur avant qu'elle ne s'engouffre dans une pièce différente. C'est vrai, je lui avais assuré qu'elle ne rencontrerait pas ma famille. Et cette imbécile représente à elle toute seule cinquante pour-cent de ma famille.
-Elle est sympa, dit-elle simplement en se dirigeant vers la sortie en profitant ainsi pour libérer sa main de la mienne.
Je suis sur ses talons prêt à la saisir à nouveau mais elle la ramène pour croiser ses bras sous sa poitrine.
-Nisrina, grognais-je simplement en comprenant ce qu'elle essaie de faire.
Je sais. Elle n'a pas aimé la façon dont je l'ai présenté. C'était trop vague. Ça laissait sous-entendre beaucoup de choses sachant que je l'avais embrassé quelques secondes avant.
Elle marche assez vite pour atteindre ma voiture, mais sans clés pour ouvrir, elle doit se sentir bien bête d'avoir essayé de me fuir.
J'arrive alors côté conducteur, appuie sur le bouton de ma clé pour ouvrir la voiture et attends que nous y soyons tous les deux pour entamer les explications.
-T'es belle quand tu fais la gueule, dis-je simplement en essayant de me rapprocher d'elle.
-Elijah...dit-elle simplement en se tournant vers moi.
Son regard est largement différent de ce que j'avais imaginé. Il n'est pas rempli de colère, ni d'amertume. Il est emplit de tristesse et de déception. Elle ne me fuyait pas parce qu'elle était vexée, elle ne voulait juste pas que je la vois comme ça.
-C'est à cause des présentations que j'ai faite ? Écoute je suis désolé. Je savais pas que tu voulais que je te présente comme étant ma copine ou quoi j'en sais rien. Je suis nul avec ce genre de merde et-
-Non. Je m'en fiche que tu me présentes comme une amie. Mais elle nous a vu nous embrasser. Ça en dit long sur ce que je suis.
Elle est blessée. Elle ne voulait clairement pas que ça se passe comme ça. J'oublie parfois comment parler aux femmes. Et surtout comment parler à cette femme.
-Ça donne l'impression que je ne suis que de passage. Tu sais que je ne supporterai pas un autre abandon, alors si tu veux-
Je me contente d'attraper sa main et de la poser sur mon torse. Je peux voir ses yeux jongler entre sa main et mes yeux, cherchant des réponses à mon geste.
-Je resterai aussi longtemps que tu le voudras.
Ma réponse a pour effet de la soulager légèrement, je le vois. Sa respiration est plus lente, ses doigts moins crispés, ses muscles moins tendus.
-Pourquoi tu fais ça ? Demande-t-elle avec un mélange de confusion et de colère.
Sûrement parce qu'elle pense que j'ai pitié d'elle. Ce qui est tellement loin de la vérité.
-Franchement ? J'en sais rien.
Elle a raison, j'ai aucune raison de vouloir rester avec elle. Enfin. Aucune raison qui ne soit pas égoïste à souhait. Parce que Nisrina Jafar me permet d'aller mieux. J'aime passer du temps avec elle, la sentir contre moi, j'aime son calme. C'est tout ce dont j'ai besoin. Du calme.
-Tu devrais aller voir ton père, me dit-elle en retirant doucement sa main de la mienne avant de tourner son visage vers la vitre afin d'admirer le paysage.
C'est vrai, je ne la rassure pas.
Mais je n'ai qu'une parole.
Alors je resterai.
Je démarre immédiatement avec la ferme intention d'appuyer mes dires.
Une chance que mon père habite dans les parages. Le trajet s'est fait court. Je balance les clés au voiturier vêtu d'un uniforme noir et qui manque de faire tomber l'objet lancé. Je passe de l'autre côté du véhicule afin d'ouvrir la portière et d'attraper la main de Nisrina alors qu'elle me demande de la lâcher.
Je ne l'écoute pas et essaye de la traîner tant bien que mal mais elle tire sur son bras et essaie d'ancrer ses pieds dans le sol bitumineux sous ses pieds. Perdant patience, je décide d'attraper ses jambes et de faire basculer le reste de son corps contre mon dos. Heureusement qu'elle porte un manteau, je n'ai pas à m'inquiéter pour sa jupe.
Je sens ses maigres coups contre mes muscles. J'emprunte enfin l'ascenseur mais ne la lâche toujours pas. Je peux l'entendre m'insulter de tous les noms ce qui m'arrache malgré moi un rire.
Nous arrivons finalement au douzième étage. Je marche quelques mètres avant de frapper à la porte. Toujours en tenant la brune sur mon épaule.
Et c'est quand la porte s'ouvre que je décide de la déposer au sol et qu'elle se met à marteler mon torse en m'insultant d'imbécile.
Il ne lui a fallut que quelques longues secondes avant de remarquer l'homme d'un mètre quatre-vingt-cinq se tenant derrière elle. Vêtue de son costume noir et arborant fièrement ses nombreux tatouages sur le cou et les mains, il arbore désormais un sourire et une mine amusée.
-Salut Papa, désolé pour le retard.
Désolée Guapa tu as fini par rencontrer ma famille.
****
Holà las chicas del mundo (enrique iglesias/10 ?)
Comment allez-vous ?
Les jumeaux enfin réunis, leur fraternité si...fraternelle🥰
Retour du papa cross🙃
À bientôt
Cross
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