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Chapitre 6 - Festivités

Des explosions de rires, de chants, de musiques s'élevaient dans la cour du manoir. Les villageois pouvaient entendre depuis leurs propres maisonnettes les célébrations typiques des Jìivlés. Les soldats et guerriers tapaient, avec leurs talons, le sol à un rythme régulier, suivi de claquements de la paume des mains contre les cuisses. Ils chantaient à tour de rôle, de l'hymne national aux chants populaires, sans oublier ceux traditionnels, trinquant à cette victoire tant espérée.

Accoudé à l'une des fenêtres de la chambre donnant vue sur la cour, Ajil, un verre de vin à la main, fredonnait en bougeant la tête au rythme des chansons. C'était une belle soirée, le ciel était dégagé et les étoiles, telles des spectateurs, brillaient comme pour les applaudir. Certains commandants s'étaient déjà retirés pour la nuit, dans les nombreux appartements, maintenant à leur libre disposition. Mine de rien la journée avait été longue et épuisante.

Après la saisie du village, qui s'était déroulée dans le calme, les commandants de Jìivlés avaient organisé leurs troupes et celles de Melhaff pour veiller, à tour de rôle, ses environs. Ce n'était pas les hommes qui manquaient, si bien que les festivités allaient durer jusqu'au petit matin.

— Ils s'mettent bien ces nobles franch'ment, remarqua Ajil.

Jovia hocha de la tête, les yeux rivés sur la bouteille d'alcool entre ses mains. Déchargée de son armure, elle s'était affairée à sa toilette dès l'instant où ils avaient élu demeure dans le manoir précédemment occupé par Raya et son fiancé, le général de Ronzis. Tout ce sang la répugnait. Les cheveux enveloppés dans une serviette, elle s'était confortablement installée dans l'ottomane de velours. La chambre était simple, mais les nombreux produits de beauté posés à sa disposition sur le meuble de toilette indiquaient qu'il s'agissait d'un appartement de femme. Et ces petites boites aux formes multiples étaient certainement pour la noble qu'ils détenaient prisonnière.

— Pourquoi ils ne se le permettraient pas ? Ils apportent soutien aux plus démunis des cinq villages qui bordent la frontière.

— Ils s'disent pleine d'bonté mais r'garde, une fois dans l'village, ils vivent dans un manoir qui doit coûter une p'tite fortun' en entretien, et distribuent d'la nourriture dégueulasse.

— Tu exagères un peu non ?

— Oh t'as d'la chance de n'pas y avoir goûté. Vraiment, il n'faut pas avoir bonne conscience pour donner ça, répondit-il simplement, une grimace défigurant son visage.

Il porta la coupe à ses lèvres et la finit d'un coup sec avant d'ouvrir une nouvelle bouteille. Plus tôt dans la soirée, Ajìl n'avait pas manqué de faire le tour des caves avant ses commandants. Et il avait eu raison. Quel gâchis cela aurait été que de laisser ces délices à ces ignorants dont les veines se gorgeaient davantage d'eau de vie à l'origine douteuse que de sang. Il se prit un nouveau verre et remplit celui de Jovia. Cette dernière le gratifia d'un petit sourire.

— Tu n'as pas oublié d'écrire à sa Majesté j'espère, rappela la jeune femme.

— Oui, just'avant la tombée d'la nuit. Le messager devrait arriver avant minuit... s'il n'traîne pas en route.

Hochant doucement de la tête, la jeune femme était satisfaite de la réponse. Il fallait partager cette bonne nouvelle, au plus tôt, au roi Jové IV. Elle savait que les relations entre Ajìl et son père, Jové, n'étaient pas bonnes. D'ailleurs, d'aussi loin qu'elle se souvînt, elle ne les avait jamais vus en bons termes. Elle n'irait pas jusqu'à dire qu'il existait une hostilité entre les deux hommes. Au contraire, Ajìl avait toujours souhaité obtenir l'approbation de son père, quand bien même il ne l'avouerait jamais. Mais Jové ne montrait aucun signe de coopération non plus. Il ne semblait pas agir délibérément contre Ajìl. Il était simplement exigeant.

— D'ailleurs, j'ai cru comprendre qu'ta journée s'est plutôt mal fini, ricana Ajìl.

Alors qu'elle avait oublié le petit incident, la jeune femme se redressa, le visage plissé de mécontentement. Elle claqua la langue contre ses dents et posa le verre sur la table basse, sans délicatesse, manquant de renverser le contenant.

— C'est ce soldat de Melhaff! s'écria-t-elle presque. Tout se passait bien. Le général allait tomber d'un moment à l'autre, mais non, il a fallu qu'il intervienne !

— Sûrement parce que tu avais l'air d'être une demoiselle en détresse, ajouta-t-il.

— Pardon ? s'offusqua la jeune femme. Je n'avais pas du tout besoin d'aide, ni n'en avais l'air.

Ajìl savait que l'égo de Jovia avait été profondément touché. Pour preuve, le soldat était dans l'une des cellules, deux étages plus bas de la cave, bien loin des réjouissances qui animaient les hommes de Melhaff aux côtés des Jìivlés. Il s'assit près de la jeune femme et replia la jambe gauche sous le genoux droit. D'un geste de la main, il invita Jovia à continuer son récit.

— Il aurait dû voir que personne n'intervenait ! Même mes généraux étaient présents et étaient en retrait sur le côté ! Honnêtement je soupçonne Idran d'avoir dit à ses hommes d'assassiner le général, dit-elle comme une confidence.

— Je n'pense pas.... J'te rappelle qu'chez eux, une femme c'précieux, 'faut la protéger, la cajoler, vu qu'la réussite d'un homme passe d'abord par la joie d'la femme.

— Je ne vois pas le rapport. Aux dernières nouvelles je ne suis pas une femme de Melhaff, ajouta-t-elle en roulant des yeux.

— Bon, certes, commença le prince avant de poursuivre. Mais j'dis ça parce que c'n'est pas un des nôtres, on devrait garder une relation cordiale avec Idran.

— Oh Ajil, s'il te plaît, tout le monde sait que tu te fous de la diplomatie, grogna-t-elle en croisant les bras.

Comme pour se moquer d'elle précédemment, il prit une voix offusquée, une main sur le coeur. « Pardon ? ». Elle ne put s'empêcher de lâcher un petit rire. Il avait le don de lui redonner le sourire, peu importait la situation. Il n'avait pas changé depuis leur première rencontre. Toujours ce regard moqueur dans lequel elle pouvait lire mille et une manigances prêtes à être mises en œuvre.

— Qu'est-ce que tu vas en faire ?

Elle haussa les épaules avant d'attarder ses yeux sur une petite boite de la table de toilette. Elle était plus grosse que les autres, et pourtant beaucoup moins extravagante. Elle se leva de l'ottomane pour récupérer l'objet avant de s'installer de nouveau, les jambes repliées sur le côté. Une fois ouverte, un doux parfum de lavande s'échappa et vint chatouiller ses narines. Il s'agissait d'une crème à l'état solide. Elle portait rarement d'artifices et les jugeait encombrants. Pourtant, étrangement, cette fragrance l'apaisait. Elle s'en induisit légèrement le cou et les poignets.

— Tu n'peux pas le garder éternellement dans la cellule.

— Je sais.

Concentrée dans l'application de la crème sur ses poignets, elle semblait ne pas prêter attention à la remarque d'Ajìl. Mais elle réfléchissait. Il avait raison, elle ne pouvait pas le garder éternellement emprisonné. Tout simplement parce que ce n'était pas un Jìivlés. D'ailleurs, si cela avait été un de ses hommes, l'acte aurait été considéré comme une injure à son encontre.

— Je vais sûrement lui donner quelques tâches de simples porteurs. Il ne savait même pas manier l'arme qu'il avait entre les mains, souffla-t-elle finalement.

Jovia finit par poser la crème sur la petite table basse près de l'ottomane. Elle défit la serviette autour de ses cheveux et commença à faire des nattes, bien qu'ils fussent encore mouillés.

— Oh, fit-elle comme si un souvenir lui était revenu, s'arrêtant momentanément dans son coiffage.

Elle se tourna vers Ajìl, qui la regardait en retour, un sourcil arqué.

— Qui était la jeune fille que tu as capturée et enfermée dans la tour ?

— Tu n'l'as pas reconnue ?

— J'aurais dû ? demanda-t-elle en guise de réponse, les sourcils froncés.

La surprise qu'affichait Ajìl laissa très rapidement place à un petit rictus au coin des lèvres.

— Ah j'vois que Dame parfaite n'a pas suivi son cours de politique.

Le nez retroussé, la jeune femme plissa les yeux. Elle détestait ce surnom. Elle s'estimait loin de la perfection. Les autres la considéraient comme telle seulement parce qu'elle avait de bons résultats académiques, d'autant plus lorsqu'elle était comparée à son ami. Elle savait qu'il l'appelait ainsi pour la taquiner. Cela ne l'empêcha pas, en revanche, d'avoir envie de lui arracher ses cheveux ondulés et volumineux.

— Si. J'ai suivi mes cours de politique, mais il n'y a pas toujours une image qui suit les noms qu'on apprend. Maintenant dis-moi, je n'aime pas les jeux de devinette.

Elle se voulait ferme, mais Ajìl ne se départait de son sourire en coin.

— J'n'l'ai même pas r'connue à son visage ! révéla-t-il, avec une once de fierté au bout de la langue.

— Ah oui ? Et comment as-tu fait alors ?

Le jeune prince pointa son propre torse, sous sa clavicule, au centre de ses pectoraux, qu'il gonfla comme pour accentuer ce à quoi il faisait référence.

— Tu vas me dire qu'elle avait son nom inscrit sur son décolleté ?

Un rire tonitruant éclata de la gorge du jeune prince.

— Non, mais elle avait l'emblème d'sa famille.

— Tu as finalement appris les emblèmes des nobles d'Ouldì, se réjouit Jovia.

— Non, corrigea-t-il rapidement. J'n'en connais que quelques-uns et, Evimérìa merci, elle n'vient pas d'une p'tite famille.

Devant le regard impatient de Jovia, il ajouta rapidement :

— C'est Raya de Kawruhe. L'unique fille du Premier Conseiller, le duc.

— La maison du Premier Conseiller ! Mais c'est parfait ! s'exclama sa partenaire. C'est une bien meilleure prise que le général.

— N'est-ce pas ? Le général est remplaçable, 'y a même une file d'attente. Mais la fille d'la maison la plus importante après la famille royale ? J'n'crois pas, non.

Acquiesçant d'un signe de la tête, Jovia se remémora le souvenir de cette jeune femme au corps tremblant, aux cheveux détachés et aux vêtements déchirés. Elle avait alors trouvé étrange qu'Ajìl amenât un trophée de guerre, et d'un tel gabarit qui plus était.

— Elle ne ressemble pas du tout à l'image que je m'étais faite.

— Toi non plus hein ? D'ailleurs, j'n'avais aucune idée de qui elle était au début non plus, répondit-il en se versant une énième coupe. Heureus'ment qu'elle m'a montré ses seins.

— Oui bien sûr, répondit Jovia, blasée. Elle m'est parue beaucoup plus jeune et plus frêle. Je dirais même qu'elle a l'air maladive. Puisque c'est une des grandes maisons d'Ouldì, je pensais qu'elle serait un peu plus...

— Bonne ?

— Mature, Ajil, mature.

Il haussa les épaules, sous le regard exaspéré de Jovia. 

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