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un

bref, je remercie bae le sang
de la veine cave pour m'avoir
beaucoup aidée, pour ce chapitre
comme l'histoire de en général
// -ASTERISKONI

bonne lecture!

Lorsque j'ouvris mes yeux, je fus aveuglé par une lumière qui pendait juste au-dessus de moi. Je les plissais pour tenter de diminuer la douleur que subissaient mes orbes à cet instant. J'avais l'impression de me réveiller d'un lendemain de soirée où je m'étais complètement défoncé le crâne. Mes paupières étaient lourdes, pourtant j'avais le sentiment d'avoir dormi des heures... voire même une journée. Peut-être plusieurs. J'en savais foutrement rien, mon esprit était beaucoup trop embrumé pour que je puisse réfléchir correctement.

Mon corps était lourd, comme si mes muscles n'avaient pas été utilisés depuis des mois durant. Je me sentais faible... anormalement faible. Et quand bien même je mettais toutes mes forces pour lever mon poignet, il bougea seulement de quelques centimètres. Le sentiment d'être menotté m'emmerdait totalement, elles avaient dû me shooter à la morphine ces connasses d'infirmières.

Pourtant... quelque chose bloquait bel et bien mon bras. Je comprenais absolument rien à ce qui m'arrivait et il me fallut un effort surhumain pour faire bouger mon cou afin de voir ce qui se tramait.

La panique montait en moi alors que je réalisais que j'étais bien menotté à un fauteuil... dentaire ? Mon dentiste m'avait menotté ?! Néanmoins, je portais la blouse d'hôpital... L'idée d'être dans un des films Saw me fit suer le front.

Et je criais. Je criais de longues minutes pour que quelqu'un vienne m'aider à sortir d'ici au plus vite. Des médecins, des infirmiers, ma mère, Yoongi, personne ne venait. C'était comme si j'étais isolé du monde. Mes larmes coulèrent sur mes joues sans même que je me rendre compte tellement la solitude que je ressentais à cet instant me faisait peur.

Soudain, j'entendis le bruit d'une porte métallique qui s'ouvrit juste derrière moi, un sentiment de soulagement paralysait mes membres et les battements de mon cœur ralentissait.

- Bonjour, jeune homme. Bien dormi ?

- Peut-être que si vous m'aviez pas attaché pendant mon sommeil, j'aurais sans doute passé une meilleure nuit, rétorquais-je d'une voix mal assurée.

La dame qui venait d'entrer ignora totalement ma réplique et préféra plutôt se concentrer sur l'électrocardiogramme auquel j'étais branché. Elle se mit à vérifier ma perfusion et sans doute tout le bordel que je pouvais pas voir. Après quelques instants, elle fit demi-tour et je sentis mon organe vital s'affoler à l'idée d'être de nouveau seul dans cette pièce froide.

- C'est bon, il est de nouveau stable. Vous pouvez venir.

Comment ça ? Qui pouvait revenir ?!

En seulement quelques secondes, une ribambelle de médecins en tenue bleue rentrèrent dans la pièce.

- Vous faîtes quoi, là ? paniquais-je à le nombre qu'ils étaient. Sans aucun doute une bonne dizaine, à tout casser.

Personne ne me répondait. Tous étaient occupés à leur activité visiblement beaucoup plus passionnante que moi. On me retirait la perfusion de mon bras et on s'appliquait à coller tout contre ma peau des... des électrodes ?

Ils vont m'électrocuter le cerveau ?!

- Enlevez-moi ça ! hurlais-je brusquement jusqu'à en faire sursauter plus d'un parmi les médecins. Retirez vos merdes tout de suite ! J'ai un très bon avocat, je pourrais vous poursuivre en justice pour maltraitance envers vos patients bande de fils de pute !

J'essayais de me débattre pour pouvoir m'enfuir le plus loin possible mais tous mes membres étaient attachés. Il était donc impossible pour moi de partir.

Ça y est, les carottes sont cuites.

Je voulais croiser leur regard. Je voulais qu'il puisse voir la terreur dans mes yeux au moins une seule fois. Qu'ils hésitent ne serait-ce qu'une seconde à me faire cet horrible examen. Voir simplement un côté humain chez eux. Seulement, aucun d'entre eux ne me regardait. Aucun n'osait me regarder dans les yeux. Et cela avait le don de me briser le cœur.

Résigné, je cessais de m'agiter. A quoi bon se battre si personne n'accordait de l'importance à mon consentement ? Une nouvelle larme s'échappa et à cet instant, je me détestais pour leur montrer ma faiblesse. Je méprisais le fait que leurs actions me touchaient autant. Et surtout je me répugnais pour en être arrivé là.

Quelques secondes avant qu'ils ne passent au moment fatal, je pus apercevoir un homme, habillé lui aussi d'une horrible blouse bleue. Il avait la tête baissée, le corps affaissé et son dos tremblait. Comme s'il pleurait...

... Papa... ?

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Ring ding ding ding ding ding !
Ring ding ding ding bem bem bem !

J'ouvre brusquement les yeux et sors précipitamment de mon lit, comme si j'étais attaqué par des bombardements. Vraiment, la scène me donne l'impression d'être dans une zone de guerre alors que non, il s'agit juste d'un connard qui met du Crazy Frog, le volume à fond de bon matin, histoire de me faire chier ! Bien sûr, avec la chance que j'ai, je me retrouve à faire un petit face à face avec mon parquet, m'explosant bien le menton au passage.

- Oh putain... je geigne de douleur alors que j'essaie de frotter mon menton pour faire disparaître la douleur.

Pourtant, la musique ne s'arrête toujours pas et continue de tourner comme si j'ai pas de voisins ni une mère qui risque de me casser la gueule à tout moment !

- C'est bon Yoongi, je suis levé maintenant ! je crie alors que ma voix semble lointaine comparée à la musique.

Bien sûr, ce connard en a rien à foutre et continue ses conneries ! Je regarde la douzaine de baffles posées au milieu de ma chambre avec des soudaines envies de meurtre. Vous croyez que si je pète les haut-parleurs, je risque de lui faire mal en même temps ? Je demande parce que si c'est le cas, je suis bien tenté de le faire ! Sérieusement, pourquoi je suis assez con pour lui donner un double des clés de la maison ?

L'erreur est humaine. L'erreur est humaine, c'est pas grave Taehyung.

- Woh ! C'est bon je suis réveillé, arrête tes conneries maintenant merde !

- Ring ding ding ding ding ding, résonne la voix enjouée de l'enfoiré qui me sert de meilleur pote dans les baffles.

L'enculé. L'enculé. L'enculé. L'ENCULÉ !

Je ferme les yeux et pose deux doigts sur l'arête de mon nez, je sens que je suis en train de bouillir de colère. Qu'est-ce que je déteste quand on me réveille comme ça, et il le sait ! Il y a rien de plus désagréable que voir sa gueule satisfait juste après. Par contre, si je fais ne serait-ce le quart de ce qu'il me fait, je suis mort ! Mais mort mort mort, littéralement !

Enfin, je crois que je peux me sentir heureux que ce soit les baffles et non pas la musique de fête foraine. Vous voyez laquelle je parle ? Cette trompette infernale - ou j'en sais rien de quel instrument - avec l'immense singe qui tape dans ses cymbales. Je peux goûter à toute sorte de réveils avec lui.

- J'te déteste ! je hurle à m'en briser les cordes vocales.

Je sens l'envie de pleurer me venir tellement j'en peux plus d'entendre cette musique. OK, ça peut être drôle quand t'es pas dans ton état normal, mais dès le matin... C'est inhumain d'infliger ça, IL EST inhumain ce mec de toute façon.

Mon téléphone fait vibrer le bois de la table de nuit et mes yeux s'ouvrent en grand.

- Ta gueule, Yoongi ! je fis un signe de main, avec un air paniqué sur le visage. C'est ma mère !

En une fraction de seconde, la musique s'arrête et plus aucun bruit ne sort des enceintes.

Pourquoi je suis pas aussi effrayant que ma mère ? On me prend jamais au sérieux... lui le dernier.

Je fais glisser mon pouce sur l'écran de mon téléphone pour décrocher l'appel avant d'appuyer sur le bouton de l'haut-parleur. Bizarrement, quand il s'agit de ma mère, il me laisse jamais le choix de raccrocher. Peut-être est-ce le signe que si je viens à appuyer sur ce bouton, je risquerai de finir au fond d'un lac ?

- Allô... ? dis-je d'une toute petite voix.

- Si je dois monter pour vous dire de baisser le son, je vous défonce tous les deux. Compris ?

Je me gêne de pas de lancer un regard fier à Yoongi avant de lui montrer mon troisième doigt.

- Oui d'accord ! je m'applique à faire une voix de petit garçon bien lèche-cul. Je t'aime !

... Ah, elle a raccroché.

- Allez ! Dans ton cul ! je me mets à secouer les fesses pour me moquer de lui et à twerker... du dos, certes.

Yoongi reprend enfin sa forme humaine et, comme dans le clip du célèbre Crazy Frog, mime la moto. J'espère que cette musique va le hanter nuit et jours, tiens.

- Lave-toi la gueule et descends. J'ai faim, dit-il simplement.

Il se retourne et sort de ma chambre, toujours les deux poings en avant à chantonner "Ring ding ding". Il me fatigue un peu plus chaque jour, c'est incroyable.

Je pousse un soupir de fatigue. Comment peut-on avoir sommeil après avoir passé dix heures à dormir sans interruption ? Plus je dors, plus je suis fatigué c'est fou. Alors c'est à contre-cœur que je me lève de mon lit avant de me diriger vers la fenêtre de ma chambre pour l'ouvrir. Machinalement, je tire sur la couverture pour qu'elle soit presque au sol afin que le lit puisse aérer complètement. Chose faite, je sors de la chambre et m'avance vers ma salle de bains.

Sans surprise, j'ai une gueule de merde. Des cernes atroces qui me donnent un air familier de panda, des boutons d'acné qui continuent de me pourrir la vie à trôner fièrement sur mes tempes et mon menton... Vraiment, je fais peur à voir. Bon, le point positif, c'est que j'en ai presque plus du tout sur le front et les joues. C'est un début ? Non ?

J'ouvre le robinet et passe plusieurs fois mes mains sous l'eau pour les ramener à mon visage. Cela m'aide à me réveiller et à avoir une gueule plus présentable on va dire. J'amène la petite serviette accrochée au lavabo pour essuyer mon faciès... mais maintenant j'ai les joues rouges. Pourquoi j'ai pas l'air parfait comme les gens à la télévision ?

Je sors de la salle d'eau pour fuir le plus vite possible mon reflet dans le miroir et vais dans la cuisine. J'ouvre le placard à gâteaux et en sors une petite boîte de céréales, mes préférées. Ce sont des corn flakes et entre nous, il est impossible de s'en lasser ! J'ai testé tous les céréales que j'ai pu trouver sur mon chemin mais je changerai jamais d'avis. Mes lèvres se sont étirées d'elles-même à cette vue et mes mains partent attraper une bouteille de lait. Ainsi qu'un bol et une cuillère, bien évidemment.

Une fois ce rituel matinal terminé, je me munis de ma paire de crocs aux pieds et descends au konbini, qui se trouve juste en-dessous de l'appartement.

Voilà sept ans que ma mère et moi le dirigeons. C'était pas facile au début parce qu'à l'époque, j'étais encore au lycée et nous n'avions pas suffisamment de revenus pour engager quelqu'un d'autre. D'autant plus qu'il fallait tout rénover pour que ce soit un minimum potable. Ça va beaucoup mieux aujourd'hui, mais c'est toujours compliqué pour payer les quatre autres personnes qu'elle a engagé cette année. Il s'agit d'étudiants, donc les jours de semaine, il ne reste que ma mère et moi pour rester derrière le comptoir. Sauf le soir et ça, c'est cool.

Et l'avantage d'avoir notre maison au-dessus de notre lieu de travail, c'est que je peux dormir plus longtemps. Et ça, c'est un très bon point.

Après avoir descendu les escaliers, j'ouvre la porte et sens le frais de la grande pièce m'envahir instantanément. Le bruit habituel et constant des lampadaires me vient aux oreilles. Au début, je supportais pas du tout parce que je m'étais habitué à rester dans le silence lorsque je me trouvais hors des cours. A présent, je remarque même plus le bruit.

Je peux apercevoir deux lycéennes habillées de l'uniforme scolaire de mon ancien lycée lorgner le frigo rempli de bières, tentées d'en prendre. Pas de chance pour elles, , c'est ma mère à la caisse.

Bien sûr que non, je vends pas de soju vodka ou autre à des mineurs... J'autorise seulement les bières avec un taux faible en alcool. Après tout, on a tous été au lycée et je me rappelle la stupidité que je ressentais lorsque je voulais faire comme les étudiants à la fac. Stupidité qui est jamais réellement partie d'ailleurs maintenant que j'y pense.

Je ricane en imaginant à l'avance leur petite mine déçue et honteuse lorsqu'elles partiront avec uniquement une bouteille de lait à la fraise. Faut que je sois attentif à leur futur départ, ça risque d'être tordant ! Je suis mauvais, j'adore.

À l'autre bout, j'aperçois Yoongi assis à une table, près de la grande fenêtre qui donne une vue sur la rue et ses passants. Il est sur son téléphone, à sourire comme un con. Il doit probablement parler avec ma cousine. Je vais pouvoir me moquer de lui. Je m'approche alors de lui et vient claquer mes mains contre la table histoire de lui faire peur. Ce qui ne manqua pas puisque il sursaute.

- Recommence et je t'égorge sale fils de pute.

- Elle raconte quoi Si Young pour faire ressortir l'amoureux transit qui sommeille en toi ? je dis en prenant place face à lui et lui adresse un sourire taquin.

- Elle m'a envoyé une nude, répond-il de manière platonique.

Mon sourire fane aussi vite qu'il est arrivé. Vraiment, j'ai besoin de savoir qu'ils s'envoient des photos autre que le paysage, tous les deux ? Je demande parce que si ça continue, j'aurais besoin de voir un psychologue.

Apparemment ma gueule est drôle puisqu'il éclate de rire.

- C'est bon, je déconne. Elle m'a envoyé une vidéo où elle se casse la gueule pendant qu'elle était en train de m'embrouiller juste parce que je l'ai pas réveillée pour aller en cours. Je lui ai pourtant dit de mettre un réveil, il hausse les épaules.

- Attends, pourquoi tu me réveilles moi, qui bosse pas, plutôt qu'elle ? Je suis ta pute, c'est ça ? je fronce les sourcils alors que je prépare mon petit-déjeuner.

- C'est une passion de vous faire chier, les Kim. Un but ultime dans la vie, il répond simplement. D'ailleurs, tu m'offres un bol de nouilles ? J'ai pas pris d'argent avec moi.

- Tu te démerdes, tu as voulu me casser les couilles avec ta musique de merde de bon matin, maintenant tu assumes les conséquences.

- OK, je vais demander à Maman Kim.

Sur ces mots, il se lève et se dirige vers ma génitrice. J'espère qu'elle va l'envoyer se faire foutre. Sincèrement.

Je prends ma cuillère et mélange mes céréales avec le lait. À ma première bouchée, les deux lycéennes que j'ai vu un peu plus tôt passent à côté de moi. Elles me regardent de haut en bas avant de ricaner bêtement.

- Quoi ? je rétorque en haussant un sourcil.

Elles rient un peu plus fort. Je suis si drôle que ça aujourd'hui ? Quand je dis que personne me prend au sérieux !

Je vais leur rentrer dedans, rien à foutre.

Non encore mieux ! Je les mets dans ma liste noire, jamais elles n'auront de bière ces sombres connasses. Et ce jour-là, je leur adresserai mon magnifique majeur. Vous inquiétez pas les filles, vos sales gueules sont imprimées dans ma mémoire.

Que je suis diabolique, je me languis d'avance. J'ai vraiment hâte.

En revanche, quand Yoongi revient en tenant son bol préparé et tout neuf, elles changent totalement de discours. Il est habillé d'un jean troué suivi d'un t-shirt blanc et d'une grosse veste kaki sur les épaules. Tout ça accompagné d'une vieille paire de converses noires. Il est vraiment moche aujourd'hui.

Bon OK, je mens. Il est passable, rien de plus.

- Tu l'as vu ? Il est beau... chuchote l'une d'elles.

- Grave ! affirma sa copine. Pourquoi on a pas des gars comme ça dans notre lycée ?

Et moi, je pue la merde c'est ça ? Je suis au niveau des lycéens, c'est ça ?!

Même après les avoir entendu, il les ignore royalement et reprends sa place. Ça c'est mon Yoongi !

- Oh mec, souffle-t-il. J'ai oublié de le faire chauffer. Tu le fais ?

- Et le "s'il te plaît", c'est pour ta sœur ?

- Non, c'est pour ma femme. Allez grouille.

- Donc tu oses dire que tu préfères ma cousine à moi ? Là, tu me vexes vraiment. Je croyais que toi et moi, c'était pour toujours ? dis-je en simulant un cœur brisé.

- S'il te plaît Taehyung ! Bouge ton cul, j'ai la dalle, grogne-t-il.

- Voilà qui est mieux, je fais un grand sourire.

Quand il s'agit de combler la faim, Yoongi arrive jamais à me tenir tête bien longtemps. Du coup j'en profite totalement.

Sans bouger de ma chaise, je me retourne et place le bol dans le micro-onde. Je mets le minuteur et entends l'agaçante voix de mon meilleur ami. Juste au-dessus, on avait installé une télévision qui diffuse actuellement... les super-héros.

Gé-

Nial.

Et pour couronner le tout, la chaîne montre un reportage sur Hoseok et son "fabuleux" pouvoir "extraordinaire". Ce mec, je peux définitivement pas le voir en peinture. Et ce, depuis la fin du collège. Je le déteste, je les déteste tous d'ailleurs.

- Ma mère et les supers-héros... je crache avec un air de dégoût. Ça fait trois ans qu'ils nous bassinent avec lui ! Faut changer de disque au bout d'un moment ça devient lassant...

- Ils te font pas chier, donc pourquoi tu viens nous casser les couilles avec ça ? Laisse-les tranquille merde.

- Ils sont pas honnêtes c'est moi qui te le dis.

- Vous étiez des gamins. Le collège, c'est l'âge où on est le plus con dans toute notre vie ! Toi non plus, tu n'étais pas un cadeau hein.

- Mais moi je l'assume, contrairement à d'autres !

Sans attendre une réaction de sa part, je me retourne et récupère le bol de nouilles après avoir entendu le micro-onde sonner. Je le lui dépose sous son nez avant de reprendre mes céréales.

- T'es têtu, tu le sais ça ?

- Et t'as encore rien vu, souris-je de manière insolente.

C'est habituel.

- Un jour, je vais vraiment finir par brûler vos pyjamas, les Kim, dit-il en louchant sur mon torse.

Je suis son regard et aperçois seulement le logo de Star Wars. Pas de créalait ni de trou. Il est absolument tout neuf, je l'ai acheté il y a quelques jours et comme à mon habitude, je l'ai directement porté. Alors non, je vois pas où est le problème. Surtout qu'il est absolument magnifique, ça fait ressortir la noirceur de mon âme.

- Tu as quoi contre nos pyjamas ? je demande durement, étant soudainement sur la défensive.

- J'en peux plus ! Ça fait des semaines que Siyoung vient dormir à la maison et elle n'a ramené que ces merdes dans ce genre. D'abord Pokémon, ensuite Kellogs, des grenouillères bisounours et j'en passe ! s'exclame-t-il, les yeux écarquillés comme s'il venait de me raconter ce qu'il avait vu dans la zone 51. T'as fait quoi à ma femme, hein espèce de sale monstre ?

- Pff, je fais en secouant la tête. Tu es juste nul, c'est tout. T'as aucun bon goût, d'ailleurs je me demande ce qu'elle branle avec toi, dis-je tout simplement en haussant les épaules.

- OK, alors imagine ceci : le mec que tu désires passe la nuit chez toi. C'est chaud entre vous...

- Mec, je veux pas savoir...

- ... c'est le bordel dans ta tête, jusqu'à ! il insiste sur ce dernier mot, ce qu'il te sorte une grenouillère Chewbacca. Tu réagis comment, dis-moi ?

Quoi ? J'ai même pas à réfléchir à cette question tout bonnement conne :

- Je lui demande de m'épouser.

- Et à ton mariage ? Vas-y, dis-moi parce que plus le temps passe, plus ta logique me fascine, demande-t-il (presque ?) sérieusement et me regarde, les yeux plissés et avec cet air attentif sur le visage.

- Encore mieux ! je me penche au-dessus de la table avant d'employer un ton impérieux. On fera des jeux de rôle, lui et moi... Attends avant de ricaner comme un connard ! J'ai bien imaginé la pièce dans une salle sombre, seul les projecteurs de couleur rouge et bleu nous illuminent. Evidemment, la fameuse musique culte va résonner et là, on fera notre entrée ! Moi, magnifiquement habillé d'un costume de Jedi et lui en Sith, on sortira nos sabres lasers et un combat impitoyable, sanguinaire et des plus épiques commencera !

- Mais quelle idée de merde...

- Ta gueule et laisse-moi finir. Donc on va se battre à travers toute la salle, entre les invités, on va même casser des objets et tout le bordel. En même temps, mes témoins dont toi, je lui fais un sourire intéressé, vous vous battrez corps et âme aussi contre les Siths. Les Siths, ce sont ses témoins à lui.. Et une fois qu'on se retrouve à l'autel... je lui porte le coup fatidique. Ensuite...

- Attends deux secondes, m'interrompt mon meilleur ami dans mon élan. Les Siths, c'est bien les antagonistes de Star Wars ?

- Des Jedi, oui, je corrige.

- Pourquoi on est obligé d'être les Jedi ? Pourquoi on serait pas les Siths ?

- Bah parce que je préfère les Jedi aux Siths ? Donc vu que je suis team Jedi, mes témoins se doivent de me suivre.

- Mais c'est nul, je veux être un méchant ! C'est quoi cette dictature encore, souffle-t-il. Puis je croyais que t'aimais pas les héros, hein ?!

- Euh par contre, je t'interdis de comparer Star Wars à ce truc qui nous sert de monde, dis-je très sérieusement.

- OK OK. Mais je préfère te le dire tout de suite : votre entrée va foirer.

- Et je peux savoir pourquoi ? je hausse un sourcil.

- Parce que je te connais, certifie-t-il avant de rire. Je suis sûr que pendant votre fameux combat, un mauvais coup va partir et forcément, ça tombera sur toi. Alors tu vas péter un câble et l'insulter devant tout le monde.

Subitement, peut-être même trop, un éclat de rire sort de ma gorge jusqu'à m'étouffer avec ma propre salive. Naturellement, en voyant mon état, le blond cendré se permet de se foutre ouvertement de ma gueule.

Mais on va pas se mentir, il a totalement raison. Si je me prends un sale coup dans la gueule, je vais me vexer et avoir la haine contre lui. Je suis du genre à prendre un rôle très au sérieux donc étant un bon gros rageux, eh bien ma réaction va être des plus... étincelants ?

- J'avoue, tu me connais trop bien, salaud.

Alors qu'il est en train de me proposer de sortir derrière la petite épicerie pour aller fumer une clope, ma mère, toujours avec son meilleur timing, se dirige vers nous. Ou plutôt vers moi.

- Je croyais que t'avais arrêté, tranche-t-elle en m'adressant un de ses fameux regards noirs.

- J'ai arrêté, je me défends. C'est juste de temps en temps.

- "De temps en temps", elle m'imite grossièrement en prenant un air con, mais ça a la don de faire rire l'idiot en face de moi. Ça veut juste dire que t'as pas arrêté !

- Je fume beaucoup moins qu'avant. Mais j'arrêterai complètement le jour où t'arrêteras de diffuser cette chaîne de merde à la télé ! je m'écrie en désignant la télé suspendu au coin de la pièce, juste derrière moi.

Quoi ? Moi, j'utilise ma haine contre les super-héros pour m'éviter les ennuis avec ma mère ? Totalement, et à chaque fois qu'une mauvaise situation se présente à moi si vous voulez tout savoir.

- Sérieux, ils passent en boucle les interviews de ces abrutis en collants de danseuse étoile et leurs exploits. C'est bon, on a compris ! Mets plutôt quelque chose sur l'écologie ou j'en sais rien.

- Arrête Taehyung, soupire-t-elle, t'es vraiment chiant à réagir comme ça. Puis que je sache, tu t'entendais très bien avec l'un de ces abrutis en collants de danseuse étoile en primaire ! En plus, Hoseok en porte même pas.

- Il est rien de plus qu'un enfoiré d'hypocrite, je réplique, croisant mes bras contre mon torse.

- Tu es juste jaloux, Taehyung, elle lève les yeux au ciel.

- Ceux qui ont raison n'ont pas besoin de se justifier.

- Belle phrase de rageux, ajoute Yoongi.

Il vaut même pas la peine que je gaspille ma salive pour l'insulter, alors je lui montre simplement mon troisième doigt. Je pense que ça décrit assez bien mes pensées le concernant.

Ma mère lève les mains en l'air, signe qu'elle se retire de cet affrontement verbal.

- Bref, je voulais te demander si tu pouvais remplacer Hae Jin cette nuit. Il est malade et Bo Ah est en repos.

- T'es sérieuse ? On est vendredi, maman ! Il y a tous les bourrés qui vont se ramener ici.

- Qu'est-ce que j'y peux ? Puis tant mieux, ça nous ramènera encore plus d'argent.

- La dernière fois, j'en ai chopé deux avec des couches sur la tête à faire de l'escrime avec des concombres !

- Tu m'as pas dit que tu les avais rejoins quelques minutes ? fait remarquer le blond cendré presque... innocemment.

Je tourne la tête vers mon ami en lui faisant les gros yeux. Il peut jamais fermer sa gueule, c'est dingue quand même.

- D'accord ! Je vais m'en occuper. Après tout, je voudrais pas que ma petite maman ait à les affronter, qui sait ce qui peut arriver ? dis-je en prenant un air dramatique.

J'essaie de faire passer la pilule en faisant ressortir le fils modèle et bienveillant envers sa mère. Mais quel idiot raconterait les conneries de son pote devant sa génitrice ? Personne. Absolument personne mis à part Min Yoongi.

- Ce soir, vingt heures.

- D'ailleurs maman, les deux filles en uniforme, je commence. Elles sont parties ?

- Bien sûr, elles sont venus comme des fleurs à midi pour acheter de l'alcool. Elles ont même pas pris la peine de se changer ! Non mais c'est quoi ces gosses encore.

- Merde... j'aurais voulu me moquer d'elles et leur faire des doigts !

- C'est clair, je t'aurais même accompagné, dit Yoongi.

Ça, c'est mon compagnon de guerre. Comme d'habitude, il me déçoit jamais.

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