Mélanie analysait une des œuvres de Jean Michel Folon, un artiste belge qu'elle apprécie tout particulièrement pour son art qui fait partit de ses préférés. Elle était occupée sur l'un de ses dessins qui représentait une main ouverte et presque à plat, un oiseau blanc et le tout était sur un fond bleu clair. Cette œuvre lui hérissait les poils parce qu'elle signifiait quelque chose pour elle. Elle l'avait ne version miniature dans sa chambre, au fond de l'un de ses tiroirs et elle représentait quelque chose à ses yeux.

Son propre envol vers la vie d'adulte qui l'attendait encore les deux bras grands ouverts. Elle n'était pas encore tout à faire responsable. Elle allait peut-être sur ses 20 ans mais elle ne se considérait pas encore comme une adulte et cela lui allait parfaitement en un point parce qu'elle se sentait encore jeune et pas encore enrouée par les rouages de la vie rythmé par le métier et le sommeil mais aussi le manque de temps pour faire n'importe quoi.

Elle passa sa main dans ses cheveux alors qu'elle répondait à un questionnaire sur cette œuvre qu'elle admire tant. Son cœur ne vivait que pour l'art mais une part d'elle-même commençait à grandir et à doucement s'intéresser à son futur et c'était cette même part qui était raide dingue de Joe Manganiello. Elle savait qui il était et croisait les doigts pour le voir un jour. Mais pas en ce moment parce qu'elle n'avait pas le temps et que ses études devaient demeurer être son sujet de préoccupation.

Joe ne devait pas intervenir entre elle et ses études sinon elle pourrait dire adieu à sa bourse, ses études et finirait sûrement caissière dans un supermarché. Ce n'était pas ce qu'elle voulait devenir parce que son cœur lui dictait -mais aussi sa passion qu'elle a depuis toute petite- de devenir une artiste peu importe dans quel domaine cela sera. Elle craqua ses doigts un coup et se remit au boulot alors que ses pensées commençaient à se tourner vers Joe.

Elle devait restée concentrée sur son travail qu'elle devait terminée pour la fin du cours et qui -au passage- côté. Mélanie n'avait pas intérêt à le rater, surtout qu'Élizabeth lui taperait sur les doigts si cela advenait à arriver. Élizabeth était un peu de tout en même temps ; elle était autant une confidente, une sœur, une meilleure amie, une mère, une amie, une étrangère, une ennemie. Elle était un peu de tout en même temps et cela convenait bien à Mélanie qui l'aimait beaucoup pour sa diversité et qu'elle peut être n'importe quoi pour elle mais surtout que même si elle remplie le rôle de l'ennemie, elle sera quand même toujours là pour elle.

La brunette répondait à une nouvelle question, essayant de restée la plus concentrée possible sur le questionnaire. Elle poussa un long soupire, attachant ses longs cheveux en une couette haute pour ne pas les avoir devant les yeux. Elle n'en avait clairement pas besoin et son cœur palpitait dans sa poitrine alors que le temps avançait, l'aiguille des secondes produisant un son régulier et stressant juste à sa gauche.

Elle avait envie de balancer quelque chose -comme l'une de ses chaussures- sur cette horloge pour qu'elle se taise et qu'elle arrête enfin de la stresser parce qu'elle n'en avait aucunement besoin. Elle tourna sa feuille, répondant au verso du questionnaire qui avait l'air d'être sans fin. Mélanie écrivait à une vitesse très rapide parce qu'elle connaissait presque les réponses par cœur. Sa jambe droite en dessous de la gauche, elle la reposa au sol et changea les rôles ; la gauche ou dessous de la droite.

Elle se mordit la lèvre inférieure et relut une nouvelle fois une question pour être sûre de bien en comprendre le sens parce que son professeur avait l'art d'être fourbe et méticuleux sur ses questions au point de tendre des pièges à ses élèves et d'aimer quand ils ratent. Elle n'aimait pas son professeur mais son cours était vraiment intéressant, s'il en l'était pas, elle aurait été voir ailleurs pour faire des études universitaires en art ; son domaine de prédilection. Sa main droite -avec laquelle elle écrivait comme elle était droitière- devenait moite et tremblait alors que le temps pour terminer de répondre aux 5 questions qui lui restaient se restreint.

« Joe Manganiello ».

Son nom se répétait dans sa tête alors qu'elle essayait de construire une réponse ; le temps avançant toujours. Sa main tremblait et elle secoua la tête pour chasser toutes ses pensées tournant autour de cet homme pour réussir ce questionnaire. Elle repartirait chez elle avec le poster géant de cet œuvre de Folon pour le mettre dans sa chambre. Peut-être que Joe l'aimerait ? Peut-être qu'il comprendrait la signification qu'il a pour elle ? Elle se mordit la lèvre inférieure, regardant tout autour d'elle ; son voisin de droite avait déjà finit et attendait la fin de l'heure avec ses affaires remballés et les bras croisés sous sa poitrine alors que sa voisine de gauche avait presque ses pages blanches.

Mélanie entendait son cœur battre dans ses tempes et dans ses tympans. Elle voulait en finir vite alors elle lut les questions en oblique et répondit rapidement et un peu bizarrement, parce qu'elle ne saurait pas se retenir de penser à lui encore une seconde de plus. Elle rangea ses affaires et mit, le questionnaire, retourné sur le coin de son bureau, croisant elle aussi les bras sous sa poitrine. Son voisin de droit tourna la tête vers elle en même temps qu'elle le fit vers lui ; ils s'échangèrent un sourire et il lui fit un clin d'œil complice. Mélanie sentit ses joues rosirent mais se retenu et tenta de le cacher parce que Joe devait rester son fantasme ; un fantasme intouchable et qui paraît tellement irréel.

« Si seulement il pouvait savoir que j'existe, la vie serait sûrement plus facile avec lui que tout seule.

Si seulement il pouvait savoir qui je suis, la vie ne serait pas la même.

Si seulement je pouvais encore être à nouveau l'adolescente écervelée que j'étais. » Pensa-t-elle en regardant l'aiguille des secondes passer sur le chiffre « 12 » et la sonnerie retentir ensuite.

***

En image, l'œuvre de Folon dont on parle dans le récit.