05 - gueule de bois
Mélanie se réveillait doucement, se frottant grossièrement les paupières avec ses index et ses mains fermées en deux poings. La lumière filtrait faiblement entre les stores ouverts, donnant une allure glauque à la pièce. Elle se croyait limite chez le dentiste ou sur une table d'opération. Elle tenta de regarder tout autour d'elle, faisant des mouvements répétitifs de « ouvert et fermer » avec ces paupières pour s'habituer à la luminosité blafarde de la pièce qui était sa chambre. Elle reconnut le tout à cause de la table de nuit qui se trouvait jusqu'à côté d'elle et ainsi qu'à la couleur des murs de sa chambre ; blanc.
Si elle se trouvait dans celle d'Élizabeth, elle se retrouverait dans une pièce totalement bleue marine avec des posters de célébrités en tout genre alors que ces murs à elle étaient blancs et n'était recouverts que d'un drapeau belge dans un coin de la pièce au dessus de son bureau et d'un grand tableau juste au dessus de sa tête en noir et blanc représentant le pont de San Francisco. Elle savait qu'elle pourrait plus décorer cette pièce mais quand elle en avait le temps ; elle avait la flemme de le faire.
Puis quand elle n'en avait pas le temps, elle tout aussi la flemme de le faire. Elle passa sa main dans ses cheveux alors que la gueule de bois venait lui détruire ces pensées et tous ses espoirs pour se lever et aller à la toilette pour y soulager un petit besoin pressant. Elle pose le revers de sa main sur son front alors que le corps féminin à côté d'elle commença à bouger sous l'épaisse couverture qui la recouvrait. Ces dans ces moments-là qu'elle se remerciait elle-même d'avoir prit un lit deux places et non un d'une place parce qu'elles seraient alors extrêmement serrées dedans.
Elle souffla un grand coup alors que sa meilleure la regardait dans le blanc des yeux visiblement encore fatiguée et avec une petite gueule de bois qui se profilait à l'horizon. Mélanie souffla un grand coup avant de tenter de se lever. La tentative d'essayer tout d'un seul coup ne fonctionna pas comme elle l'espérait telle qu'elle l'avait imaginé. Elle manqua de s'étaler en étoile de mer sur le sol telle une merde qu'elle croit être mais qu'elle n'est pas. Elle se retenue à son lit et tituba lorsqu'elle fit ses premiers pas. Son mal de crâne et sa sensibilité à la lumière et au bruit s'intensifiait de plus en plus.
Quand une moto passa à fond la caisse dans la rue, elle lâcha une grossièreté à son encontre sans vraiment comprendre le mot qu'elle venait de prononcer. Elle avait l'impression que son corps allait la lâcher d'une seconde à l'autre ainsi que sa tête allait exploser d'une minute à l'autre. Elle se dirigea comme elle le pu jusqu'à la cuisine pour prendre une aspirine cachée dans l'un de ses nombreux placards qu'elle ouvrit tous avant de trouver le bon ; en dernier lieu. Elle se versa un verre d'eau du robinet et le bu d'une traite avec le médicament en prime. Celui-ci n'allait pas directement faire effet, elle le savait mais pourtant elle voulait que cela agisse directement.
Élizabeth fit son entrée dans la pièce en s'en sortant comme même mieux qu'elle pour marcher correctement ; comme quoi elle avait consommé moins d'alcool et elle s'en sortait bien mieux surtout qu'elle supportait mieux que Mélanie. La brune déposa une plaquette contenant des aspirines dedans ainsi qu'un verre d'eau. Elle se retenu au rebord du lavabo alors que sa meilleure amie la regardait attentivement, sachant déjà à quel quoi elle était bien en train de penser. Elle avait trop bu, laissant les démons du passé de son adolescence ressurgir et venir l'emmerder et elle regrettait d'avoir laissé cela se passer. Elle avait mal vécu cette période de la vie pourtant assez importante qu'est l'adolescence.
C'est la période où on apprend le plus et pas uniquement à l'école même c'est l'endroit où on apprend le moins. C'est aussi la période où on fait le plus d'erreur et où se fait le plus engueuler par ses parents. C'est la période où on apprend véritablement à se connaître, où les regards nous gênes, où on se fait les amis qu'on aura sûrement pour le restant de nos jours, où on se fait juger et qu'on se rend compte qu'on doit vivre nous-mêmes sans être un copier-coller rater de quelqu'un d'autre.
C'est le vrai moment où on apprend et où connait un peu toutes sortes de périples qu'on n'a pas connu avant. C'est la période de découverte et d'erreur, de défoulement et d'amusement avant de rentrer dans la vie très serrée et calculée d'adulte. C'est la période pour relâcher la période avant de se faire presser comme un citron jusqu'à exploser. Elle passa sa main sur son visage en regardant sa meilleure amie prendre un des médicaments avec toujours autant d'élégance que d'habitude.
Elle se demandait comment elle faisait pour être toujours élégante mais aussi, pour ne pas avoir de petit ami. Elle se posait tout un tas de questions qui lui frôlait l'esprit mais il y en avait une qui revenait souvent. Très souvent même. Un visage d'un homme déguisé en pompier lui venait en pleine devant le visage mais elle n'arrivait pas à savoir qui c'était. Elle ferma les yeux alors qu'elle repensait à la douceur de ces mouvements sur elle.
C'était un strip-teaseur mais elle n'arrivait pas à mettre de nom sur lui et cela la dérangeait grandement parce qu'elle aimerait vraiment s'en souvenir. Cet homme l'avait rendu heureuse et euphorique alors il méritait bien qu'elle se souvienne de lui comme même. Élizabeth la regardait avec attention comprenant la guerre qu'elle menait à l'intérieur d'elle-même, se posant une et milles questions par rapport à la soirée de la veille.
-Tu as eu le droit à un strip-tease de la part d'un faux pompier surnommé « Big Dick Richie » mais qui s'appelle en réalité Joe Manganiello, tu t'en souviens de cela, au moins ? Demanda la brunette.
-Maintenant que tu en parles, je m'en souviens très bien, avoue Mélanie en se mordant la lèvre inférieure.
Tout le revient en tête en une seule seconde sans qu'elle ne puisse s'y attendre et c'était comme un coup de poing dans l'estomac qu'elle recevait. Elle savait qui il était et elle se souvenait même de la façon avec laquelle il l'avait intensément regardé. Elle se demandait s'il était bien réel mais apparemment si sa meilleure amie l'avait vu aussi, c'est que c'était le cas. Elle passa sa main dans ses cheveux, inspirant un grand coup avant de sourire. Elle avait envie de le revoir et même plus, peut-être de réussir à le faire sourire.
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