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Merci papa

Je m'écroule dans mon lit, exténuée par la dure journée de lycée que je viens de passer et la soudaine vague d'inspiration qui m'a fait noircir au moins dix pages de mon petit calepin

Je ferme les yeux et me laisse aller à la douce ivresse du sommeil

C'est si bon
...

Soudain, une main me secoue l'épaule. Adieu la sieste. J'ouvre les yeux, encore embrumée par le sommeil et cherche à identifier la personne qui se tient devant moi.

Aaarg.

Mon père.

Même quand mes parents étaient encore ensemble, nous n'avons jamais eu de bonnes relations. Robert Garcia est sûrement la personne que je déteste le plus sur cette planète (plus que Miel? Oui.). Il n'a jamais été là pour moi et ne semble même pas s'en soucier. Quand je le vois là, au-dessus de moi, je ne peux réprimer un grognement de rage. Mais que fait-il là? Je pensais qu'il ne reviendrait plus jamais de son "voyage" en Grèce! Pour être honnête, j'ai préféré faire une croix sur ce désastreux moment de ma vie. J'avais six ans quand la troisième guerre mondiale a éclaté entre mes parents, propulsant soudainement mon père dans un autre pays en m'arrachant un bout de cœur au passage. Six ans et déjà mature, six ans et devoir consoler sa mère dépressive, six ans et passer la moitié de ses journées à dormir, amorphe. Petit à petit, l'immense tristesses s'est muée en une colère noire capable de pulvériser tout une armée de Robert, m'appliquant à les faire souffrir chacun d'une manière différente, et c'est peu dire. Je ne suis pas sûre qu'il ne puisse s'imaginer ce qu'il m'a fait subir. Il ne se rends pas compte que mes après-midi d'enfance ont été rythmées par les pleurs et les crises de colère, que ma mère était obligée de rester dormir le soir avec moi tant je ressentais une absence constante dans le creux de ma poitrine.

Et puis un jour, à mes dix ans, c'était fini. J'avais rencontré Alexandre, mon voisin, mon amour d'enfance qui l'est toujours, il a su égayer mes journées, me faire oublier la triste réalité. Je me souviens avec délices de ces parties de lego endiablées accompagnées de Mars Glacés et de Monster Munch, le comble de la malbouffe mais dieu que c'était bon ! Quand il faisait beau, nous nous en allions près d'un ruisseau patauger dans les énormes flaques de boue puis nous rentrions, trempés. La mère d'Alex, Cath, nous grondait toujours mais ce n'était pas grave, rien ne pouvait nous terrasser tant que nous étions ensemble. Puis lui aussi, il s'en est allé mais cette fois, progressivement, si bien que je ne m'en suis pas rendue compte sur le moment. Je ne lui en veux pas, l'enfance est finie, Robert n'est plus mon père, et j'enchaine désillusion sur désillusion.

Sa venue me désespère et pourtant, on m'avait prévenu que mon soi-disant « père » viendrait nous « saluer » d'ici peu. « Alors comment ça va depuis 9 ans, la forme ? Es ce que tu te souviens de moi d'ailleurs ? ». Non, j'abuse. Il est vrai qu'il m'envoie souvent des cartes postales (que bien évidemment, je n'ouvre jamais) et que, parfois, il vient rendre visite à ma mère et bizarrement, je ne peux jamais être présente : pile à ce moment-là mon agenda est sur-remplis ! J'aurais très bien pu le pardonner de sa débauche, d'avoir trompé ma mère à plusieurs reprises, de l'avoir contrainte à faire comme si de rien était et de vivre sous son toit sans jamais travailler, en l'exploitant. Ouais, elle en à bavé ma mère, et c'est en partie pour cette raison que plus jamais dans mon cœur, il n'occupera la place qu'il souhaite. Je ne me souviens même plus des bons moments passés en sa compagnie, surement car il n'était tout simplement pas là pour moi, occupé à faire je-ne-sais-quoi ou plutôt, je-ne-veux-pas-savoir-quoi.

Donc ça fait plus ou moins très longtemps que je n'ai pas vu sa tronche de cake en vrai.

-Mon bébé

Ne me surnomme plus jamais comme ça si tu tiens à la vie.

-Robert.

Je ne l'appelle même plus papa. A mes yeux, il n'est qu'un simple étranger venu s'immiscer dans ma vie comme un cheveux sur la soupe
-Mon chou.
Tu veux vraiment m'achever c'est ça? Ton tons dégoulinant de bonnes intentions me donne la chaire de poule, ta voix tellement suave qu'elle en devient écœurante aussi. De toute façon, je sais que tout ça, c'est du vent, après avoir obtenu tout ce que tu veux de nous, tu repartiras comme il y a neuf ans, mais cette fois, personne ne te regrettera.
-Non. Je ne suis pas ton chou.
-Mais... Je suis revenu... Tu devrais être contente.
-C'est vrai? Bravo! Dis-je sur un ton sarcastique. T'a vu comme je suis heureuse de te voir devant mes yeux ? C'est fou comme tu m'a manqué, depuis que tu n'es plus là -c'est-à-dire assez longtemps- je respire beaucoup mieux, Robert.

-Vi! C'est la voix de ma mère, d'habitude si douce qui me rappelle à l'ordre. Ne parle pas comme ça à ton père! Il a pris une semaine de congé dans son travail pour venir nous voir, après vingt-quatre heures de voyage, il doit être fatigué alors ne lui manque pas de respect jeune fille !

Ah bah super ! Maintenant je vais limite devoir le féliciter d'avoir enfin pris conscience de notre existence. Ce qu'elle peut être faible ma mère, à faire toujours comme si rien n'avait existé, juste par peur de s'en prendre plein la face. Sa lâcheté me désespère mais je me tais parce que ma mère c'est ma mère et que je l'aime plus que mon enfoiré de père.

Silence total autour de la table.

On aurait pu entendre une mouche voler si seulement il y en avait, ça aurait été moins malaisant. Mon père s'ennuie et ça se voit. Quant à moi, je triture les restes de pâtes au gorgonzola et au poulet dans mon assiette. Ma mère se lève pour aller dans la cuisine. J'entends de loin le bruit du réfrigérateur qui s'ouvre. Elle revient avec une assiette pleine à craquer de tartelettes au café et une bouteille de champagne. Lorsqu'elle me propose d'en boire un peu, je décline: je ne participerai pas aux festivités. J'observe mes parents ingurgiter à petites gorgées le nectar doré aux fines bulles. J'attrape une tartelette et l'enfourne dans ma bouche comme si cela allait régler tous mes problèmes. Ce n'est que lorsque j'ai fini d'avaler le dernier bout de ma tartelette que ma mère se décide à enfin parler :

-Viviane, ton père voulait nous faire une annonce ce soir.

Rien à foutre de ton annonce Robert. Je me lâche. De toute façon je n'ai plus rien à perdre, je veux juste qu'il s'en aille illico, peu importe ce qu'il a à nous dire.

-Bah qu'il la fasse son annonce! Attends. Je crois que je sais ce que c'est! Je me tourne vers Robert. Tu t'es trouvé une nouvelle amante c'est ça? Oh et je parie qu'elle a de gros seins, plein d'argent et déjà un gosse dans le ventre! Ma mère me regarde, outrée. Je continue: Et elle ne ferait pas la cuisine pendant que toi tu « travaille »? Et tu sais quoi? Je sais aussi qu'elle sait pertinemment que tu ne travailles pas vraiment mais qu'au lieu de gagner ta vie tu passes ton temps avec une autre femme. De toute façon c'est ce que tu sais faire de mieux non? Ruiner la vie de tous ceux qui ont le malheur de s'approcher trop près de toi!

J'ai réussi, j'ai énervé Robert. Il me fixe de ses grands yeux verts et je sens sa mâchoire se contracter. Beurk, ses cheveux de la même couleur que les miens me rappellent que trop que malgré tout, il est mon père, que j'ai une partie de ses gènes en moi. J'en viendrai presque à me détester. Encore insatisfaite de la réaction que j'ai provoquée, je décide d'en rajouter une couche :

-Et tu vois, Je continue d'un ton placide, je m'en tape complètement parce que je ne me suis jamais considéré comme ta fille. Tu peux faire tout ce que tu veux, m'acheter une ile, un jet privé ou encore une villa au Bahamas, sache que tu ne pourras jamais acheter mon amour. Maintenant rentre chez toi et fous nous la paix, on t'a assez supporté comme ça et ne vas pas nous faire croire que tout est oublié. Presque dix ans, ça ne suffit pas pour effacer ce que tu nous a fait alors arrête nous forcer à te pardonner avec tes petites visites inutiles qui nous font perdre notre temps.  Je me lève, appuyant furieusement mes paumes de main sur la table, à cinq centimètres du visage de Robert, un éclair de haine me brisant la voix. Et si tu voulais réellement des nouvelles de moi, bah laisse-moi te dire que sans toi, ça pourrait aller genre cent fois mieux.

Je recule et prends une ample inspiration, vidée de toute ma colère.

Le record du monde du plus gros blanc est décerné à Viviane Garcia !

...

Silence

...

...

Mon père ouvre plusieurs fois la bouche comme s'il s'apprêtait à parler mais finit toujours par la refermer.

...

Silence partie 2.

Soudain, ma mère se lève brusquement de sa chaise et fait quelque chose dont je ne la croyais pas capable elle qui est si réservée et chétive:

-Robert. Va-t'en.

La colère de Robert explose comme un ballon de baudruche trop rempli. Il balaye le contenu de la table qui s'explose sur le sol et se met à hurler des paroles sans queue ni tête. Moi, je suis tétanisée.

Ce fut ainsi pendant cinq minutes: cinq minutes d'effroi pendant lesquelles ma mère et moi étions blotties l'une contre l'autre. Cinq minutes pendant lesquelles je me refaisais le film de mon enfance, me remémorant toute les fois où il avait cassé la vaisselle, hurlé à n'en plus pouvoir, avait serré trop fort le poignet de ma mère.

Robert finit par partir en claquant la porte.

Le salon est dévasté.

Toujours sous le choc, ma guerrière protectrice murmure :

-Va te coucher ma chérie.
-Maman...j'ai eu si peur ... je n'aurais pas dû...
-Non, tu as eu raison. Maintenant au lit!
-Je t'aime maman.
-Moi aussi ma petite Vi.

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