Chapitre 50
Juliette inspecta son reflet dans le miroir, essayant désespérément de garder son stress sous contrôle. Elle passa une main sur le tissu délicat de sa robe, s'assurant que chaque strass était à sa place et ne menaçait pas de tomber.
C'était la première fois qu'elle portait le résultat final de cette robe, le jour même du programme libre. Sa confection avait pris du retard et, pendant un temps, elle avait vraiment cru qu'elle allait devoir se présenter avec une robe d'un de leurs anciens programmes.
Par chance, leur styliste la lui avait donnée le jour où ils avaient pris l'avion, mais elle n'avait pas pris le temps de l'essayer jusqu'à présent. C'était stupide et dangereux, s'il y avait eu un problème, elle s'en serait rendue compte bien trop tard, mais elle n'avait pas pu s'y résoudre et n'avait aucune bonne raison pour l'expliquer.
C'était une aubaine que ce ne soit pas le cas. La robe lui allait parfaitement et elle était confortable, ne l'empêchant en aucun cas dans ses mouvements.
De plus, Juliette trouvait que c'était l'une des plus belles qu'elle avait eu l'occasion de porter depuis le début de sa carrière. Le mélange de blanc et de lilas la rendait raffinée et romantique, alors qu'une esquisse de fleur en strass et en dégradé de couleur s'étendait du haut de son épaule jusqu'à sa taille. Le tissu de la jupe était respirant et flottant, s'arrêtant mi-cuisse.
Elle la trouvait si belle. Juliette était déçue de ne pouvoir la porter que pendant une compétition, elle aurait aimé l'avoir pour la saison entière.
Les deux mèches avant de ses cheveux étaient tressées et attachées à l'arrière de sa tête pendant que le reste tombait sur ses épaules, légèrement ondulé au niveau des pointes. Ses yeux étaient non seulement soulignés par un trait d'eye-liner et du mascara, mais elle avait également appliqué une touche de far à paupière qui renvoyait aux strass couvrant sa robe.
Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas été convaincue par son apparence de cette façon.
Soupirant, elle secoua la tête pour s'échapper de sa rêverie et rassembla ses affaires avant de quitter son vestiaire improvisé qui s'avérait être les toilettes du complexe. Lorsqu'elle entra dans la grande pièce principale où étaient rassemblés les quatre couples de son groupe, son regard se fixa immédiatement sur Louis.
Le haut de garçon n'était pas sans rappeler les couleurs et les détails de sa robe. Le blanc et le lilas faisaient ressortir ses cheveux plus foncés qu'ils ne l'étaient réellement, mais ajoutaient une lueur scintillante à son regard.
Occupé à ne pas laisser ses muscles se refroidir suite à leur dernier échauffement, il se tourna vers elle en l'entendant arriver. Juliette essaya de ne pas se laisser déconcentrer par ses yeux qui la reluquèrent des pieds à la tête. Il était clair qu'il ne faisait plus aucun effort pour cacher ses sentiments.
« Je crois que ça va le faire. » Marmonna-t-elle, posant ses affaires à côté de ses patins avant de pivoter vers lui, lissant sa robe avec ses mains et prenant une inspiration tremblante.
« Tu es magnifique. » Répondit-il avec un sourire qui lui coupa la respiration.
Juliette n'était pas sûre de s'y habituer un jour. Son cœur accélérait à chaque fois qu'il la complimentait, la regardait d'une certaine façon ou la touchait d'une manière à la fois innocente, mais qui voulait également tout dire. Elle n'était pas mal à l'aise pour autant puisqu'il s'agissait de Louis, mais jamais elle n'avait été aussi timide autour de lui.
Généralement, sa réaction était toujours la même. Elle ne pouvait rien faire d'autre que de le regarder dans les yeux, incapable de dire quoi que ce soit, se noyant progressivement dans l'or que formaient ses iris. C'était un miracle si elle se souvenait de respirer.
Bien évidemment, cette fois-ci ne faisait pas exception. Juliette était bien trop obnubilée par ses yeux pour faire attention à ce qui se passait autour d'eux. Elle sursauta lorsque le téléphone de Louis se mit à sonner et qu'il détourna le regard.
Fronçant les sourcils, il tourna l'écran du portable dans sa direction. « C'est Baptiste. »
Curieuse, Juliette le rejoignit et regarda par-dessus son épaule alors qu'il répondait à l'appel vidéo. Les premières images furent chaotiques. Il était difficile de distinguer ce qui était en train de se passer, mais elle pouvait voir un groupe de personnes crier et sauter au milieu d'une foule. L'ambiance qu'il y avait dans les gradins devait être enivrante.
Le sourire de la jeune fille s'agrandit lorsque les visages devinrent un peu plus distincts et qu'elle put y retrouver Baptiste et Anastasiya, Anton et Thibaut, mais également les parents et la sœur de Louis, ainsi que ses propres parents. Elle put même apercevoir Eléonore et Elena qui ne manquait pas de participer aux festivités.
Cette vue lui donna envie de pleurer. Ils avaient tellement de chance d'être entourés par des personnes qui voulaient leur victoire autant qu'eux et qui étaient prêtes à faire le déplacement pour les encourager. Ce n'était pas donné à tout le monde et elle en était éternellement reconnaissante.
Le brouhaha était tel qu'elle put tout juste entendre ce que Batiste leur disait. « Ramenez-nous une troisième médaille ! »
Il ajouta quelque chose, mais la communication coupa, les plongeant dans un silence perplexe.
Une troisième médaille. Ils étaient les derniers de leur équipe à passer, ce qui voulait dire que les résultats de Valeriy et d'Alya étaient déjà tombés. Cette dernière avait réussi à sécuriser l'argent alors que le garçon repartait avec le bronze. C'était un sans-faute, ce qui voulait dire que tous les regards étaient braqués sur eux.
Pour l'instant, à l'issue de leur danse rythmique, leurs notes les classaient à la seconde place. Cependant, l'écart de point entre les quatre premiers était tellement peu important que la moindre petite erreur pouvait leur coûter le podium. Alors même si leur résultat était déjà inespéré, ils étaient loin d'avoir la certitude d'obtenir leur propre médaille.
Louis devait penser la même chose qu'elle puisqu'il grimaça, rangeant son téléphone dans sa poche. « Ça va, on n'a pas trop la pression. »
Pour la première fois depuis longtemps, il laissa transparaitre un semblant de doute et de tension. Non seulement elle pouvait le voir dans ses yeux qui s'étaient légèrement assombris, mais également dans la contraction de sa mâchoire.
Juliette n'en ressentait pas moins, mais elle était également consciente qu'il était important qu'ils ne se stressent pas l'un l'autre. Elle se saisit donc de sa main et la lui serra d'un geste qui se voulait rassurant. Le garçon lui jeta un regard reconnaissant.
Elle n'eut pas le temps d'en faire plus qu'un membre du staff leur annonça qu'ils avaient cinq minutes avant de se rendre sur la glace pour leur échauffement de six minutes. Ils furent donc dans l'obligation d'enfiler leurs patins et d'attendre patiemment que ce soit leur tour, moment qui arriva bien plus vite que prévu.
Pendant toute la durée de leur échauffement sur la glace, Juliette essaya de bloquer le bruit du public et de se concentrer sur sa tâche. Elle était tout juste consciente que le speaker les présentait. Elle aurait tout le temps de profiter de l'ambiance et l'ampleur du lieu et de l'évènement une fois qu'elle serait libérée de toute sa pression.
Aussi rapidement qu'il ne fallait pour le dire, ils durent à nouveau quitter la patinoire et se rendre dans le couloir qui se trouvait derrière l'entrée de l'arène. Ils se retrouvèrent donc à six dans un petit espace où la tension était palpable.
Juliette et Louis étaient les derniers de leur groupe à passer. Progressivement, à mesure que les minutes passaient, ils virent leurs concurrents quitter le couloir, les uns après les autres. Bientôt, ils ne restèrent que tous les deux, le dernier couple avant leur passage ayant été appelé à se rendre sur la piste.
« D'accord, » commença Louis lorsque la porte se referma derrière eux, s'arrêtant de faire les cent pas, « j'imagine que c'est le moment que je fasse mon petit speech de motivation. »
Juliette se tourna vers lui, son cœur battant la chamade. « Attends, je pense que c'est mon tour cette fois-ci. »
Le garçon la regarda avec confusion, surpris par son intervention, mais ne contesta pas et attendit qu'elle prenne la parole.
Honnêtement, elle n'avait pas la moindre idée de quoi lui dire, mais après tous les discours qu'il avait pu lui faire au fil des années, elle se devait bien d'essayer. De plus, elle avait tellement de choses à lui dire, mais n'arrivait juste pas à mettre de mot dessus.
Son ton était d'ores et déjà chevrotant lorsqu'elle s'approcha de lui pour lui prendre les deux mains et fixer ses yeux dans les siens. « Je voulais te remercier. Je sais que tu n'es pas d'accord et que tu n'aimes pas quand je dis ça, mais c'est la vérité. J'aurais été incapable de terminer l'année si tu n'avais pas été là. Alors merci de m'avoir aidée et de nous avoir emmenés jusqu'ici. »
Juliette avait longuement réfléchi à l'année qu'ils venaient de passer. Elle n'arrivait peut-être pas à mettre le doigt sur ce qui avait empiré son anxiété et ses crises de panique, mais elle savait pertinemment qu'elle n'aurait pas eu le courage de se faire aider s'il ne l'y avait pas poussée.
Si elle avait continué et qu'elle s'était autant faite violence à chaque compétition, c'était pour lui et uniquement pour lui. Elle ne voulait pas le décevoir.
« Peu importe ce qu'il va se passer aujourd'hui, » continua-t-elle, l'assurance se répandant un peu plus en elle à chaque phrase supplémentaire, « pour moi on a déjà gagné. On a déjà prouvé à Legov et à quiconque avait encore des doutes sur nous qu'on était capable de le faire et ça, c'est une victoire, quoi qu'il en soit. »
Ils s'étaient tellement battus pour mériter leur place. Ils avaient montré que, même avec un programme travaillé depuis seulement deux mois, ils étaient capables d'obtenir les mêmes scores qu'avec un programme de fin de saison.
Ils avaient montré qu'ils étaient capables de gérer la pression d'une compétition aussi importante avec des enjeux qui les dépassaient de beaucoup. Ils méritaient leur victoire.
Son regard s'adoucit en scrutant son visage, impatiente d'en mémoriser tous les détails. « Crois-moi, il n'y a personne d'autre avec qui j'aimerai partager cette aventure. C'était peut-être le début il y a neuf ans, mais je te promets qu'aujourd'hui c'est le début de la suite et que je sais qu'on peut aller quelque part. »
Toute l'affection qu'elle ressentait pour lui était en train de la submerger. Elle aurait dû lui dire toutes ces choses il y a tellement longtemps. Elle pensait bien qu'il le savait déjà, mais l'entendre à voix haute était une autre histoire et elle l'avait déjà bien assez fait patienter.
Elle était prête à déverser tout ce qu'elle avait sur le cœur et sur la conscience pour lui faire comprendre que tout ce qu'il lui avait fait comprendre ces dernières semaines était réciproque et qu'elle n'en avait pas peur.
Il était tout ce qu'elle avait de plus cher.
« J'ai clairement pris la meilleure décision de ma vie il y a neuf ans en décidant de rejoindre l'équipe de Natalia, » ajouta-t-elle, le cœur battant si vite qu'elle avait l'impression qu'il allait s'échapper de sa cage thoracique, « et je te suis éternellement reconnaissante de m'avoir foncée dessus parce que tu ne regardais pas où tu allais. »
L'expression du garçon était déchirante. Il ne la lâchait pas du regard, buvait ses paroles et ne montrait aucun signe de vouloir l'interrompre. Sa respiration était forte et hachurée, mais ce n'était pas ce qui captura l'attention de Juliette.
Non, il s'agissait plutôt des larmes qui brillaient dans ses yeux noisettes et de celle qui s'en échappa pour s'échouer sur sa joue.
Elle ne se souvenait pas de la dernière fois qu'elle l'avait vu pleurer. Il avait toujours été celui qui avait la tête froide, à réfléchir aux émotions qui s'emparaient de lui à l'exception de quelques écarts. Il s'était toujours montré fort sans pour autant réprimer ce qu'il ressentait.
Et c'était ce qui le rendait admirable. Il n'avait pas peur d'embrasser ses émotions, mais les contrôlait suffisamment pour ne pas qu'elles affectent son entourage. C'était quelque chose que Juliette avait toujours été incapable de faire.
Alors le voir pleurer comme ceci devant elle après ce qu'elle venait de lui dire lui remplissait le cœur de tendresse et lui donnait envie de le prendre dans ses bras et de ne plus jamais le lâcher.
Elle échappa une respiration tremblante, elle-même rattrapée par ses propres émotions. « Je ne peux pas vivre sans toi Louis, je ne veux pas vivre sans toi. »
Juliette fut incapable d'expliquer ce qui lui prit par la suite. Peut-être qu'elle était trop prise dans la toile d'araignée que formaient ses sentiments, qu'elle en avait marre d'attendre ou alors qu'elle en avait trop dit pour s'arrêter là, mais elle prit une décision totalement impulsive.
Se hissant sur la pointe de ses patins et posa ses lèvres contre les siennes.
Dans un premier temps surpris, Louis ne mit que quelques secondes à reprendre ses esprits. Il approfondit leur baiser et la rapprocha de lui en l'attrapant par la taille, l'obligeant à passer les bras autour de son cou.
Juliette n'avait plus aucune perception de ce qui se passait autour d'elle. Sa concentration était entièrement sur les lèvres de Louis qui étaient aussi douces et accueillantes qu'elle se l'était toujours imaginée, sur ses mains qui agrippaient sa taille comme si sa vie en dépendait.
Il restait respectueux tout en en demandant toujours plus, lui faisant un peu plus perdre la tête, comme si ce qui était en train de se passer ne suffisait pas. Elle se noyait dans son odeur et dans son contact physique, ne faisant rien pour se retenir.
Eventuellement, et à contre-cœur, ils durent se séparer pour reprendre leur souffle, mais Louis ne la lâcha pas pour autant. Se réfugiant dans son cou, sa respiration glissa le long de son dos, lui faisant réprimer un frisson.
Juliette garda les yeux fermés dans l'espoir de prolonger un peu plus la perfection de ce moment. « J'ai pensé qu'on avait tous les deux besoin d'un peu de courage. »
Louis ne répondit pas, mais son étreinte se resserra autour d'elle et elle ne pouvait que l'associer à un remerciement. Elle sentait son cœur battre rapidement, mimant parfaitement le rythme du sien. Leur bulle était créée et rien ne pouvait la faire éclater.
Derrière eux, la porte du couloir s'ouvrit et une voix les interpella. « Ça va être votre tour. »
Juliette fut la première à se détacher de lui, l'obligeant à en faire de même. Ils échangèrent un simple regard, la promesse d'y revenir plus tard, et se reconcentrèrent sur ce pourquoi ils étaient là. Ils avaient un programme libre à dérouler et une médaille à sécuriser.
Ils entrèrent donc dans le périmètre de la patinoire, rapidement accueillis par Natalia. L'entraineuse se posta devant eux, recueillant leur veste et leurs protèges-lames. La fatigue et l'angoisse commençaient à se voir sur son visage, mais le sourire qu'elle leur adressa n'avait rien de plus sincère et de plus confiant.
« Allez-y la tête haute et profitez-en avant tout. » Leur dit-elle, une lueur de fierté brillant dans son regard sombre. « Vous avez déjà fait la moitié du chemin. »
L'adrénaline se répandit dans les veines de Juliette à l'entente de ces mots. C'était la dernière ligne droite, les dernières minutes pendant lesquelles ils devaient tout donner avant de pouvoir définitivement relâcher la pression.
Ils pouvaient le faire.
Lorsqu'elle mit le pied sur la glace une fois le feu vert donné, ses pensées se calmèrent et ses respirations s'espacèrent. La sensation familière de glisse s'empara de ses muscles, lui rappelant à quel point elle aimait ce sport.
Elle se tourna vers Louis qui les guida au centre de la patinoire. Ils ne se lâchèrent pas du regard, mais ne dirent pas un mot non plus, se mettant silencieusement d'accord sur la marche à suivre. Ils étaient sur la même longueur d'onde, comme ils l'avaient toujours été.
Le silence se fit lorsqu'ils se mirent en place, l'anticipation remplissant l'atmosphère. Les premières notes de la musique retentirent dans la patinoire, se répercutant contre les murs et les invitant à suivre son rythme.
Cette chorégraphie était tout ce que Juliette aimait dans la danse sur glace. La musique était magnifique et puissante, leur danse transmettait un message et combinait tous les mouvements qu'elle aimait le plus effectuer. C'était un programme qui lui correspondait parfaitement.
Ce qu'elle ressentait à cet instant précis était indescriptible.
Toutes ses inquiétudes quant à la nouveauté de leur programme disparaissaient à mesure qu'ils le déroulaient, se laissant happer par l'espoir qui s'en dégageait. La fluidité avec laquelle ils se déplaçaient la comblait de bonheur.
A chaque fois que son regard croisait celui de Louis, elle se sentait galvaniser par un nouvel élan de détermination. Ces moments étaient exactement ce pour quoi elle persévérait dans sa carrière. Ce qu'ils partageaient était unique et elle n'était pas sûre que quiconque d'autre puisse en dire autant.
Pendant l'espace de ces quelques minutes, il n'y avait qu'eux, les objectifs et les enjeux disparaissaient. Son attention entière était sur ses mains, sur les mouvements de son corps, sur la façon dont il la rejoignait et la rattrapait lorsqu'il le fallait.
Elle n'était prête à dire adieu à cette sensation merveilleuse de patiner à ses côtés. Si elle s'était tournée vers la danse sur glace, c'était pour partager sa passion avec quelqu'un et il ne faisait que rendre cette perspective encore plus délicieuse.
Tout ce qu'elle espérait était que le plaisir qu'ils prenaient à patiner ensemble se ressentait dans leurs performances. Selon elle, c'était un point qui pouvait faire toute la différence.
Juliette entra dans leur pose de fin les yeux fermés et les rouvrit quand la musique s'interrompit. Le spectacle qui s'offrait à elle était inimaginable. Elle terminait directement face aux gradins qui éclatèrent en applaudissement, couvrant le bruit de son cœur qui battait à n'en plus finir dans ses oreilles.
La respiration saccadée, la jeune fille tomba à genoux, son regard naviguant sur les milliers de visages inconnus qui les acclamaient. Le temps ralentit autour d'elle lorsqu'elle aperçut la partie la plus bruyante du public, composée de sa famille et de ses amis. Ces derniers sautaient et les applaudissaient comme si leur vie en dépendait.
Elle tourna la tête vers leur entraineuse, leur première supporter, et son cœur explosa de gratitude. C'était la dernière performance, elle avait enfin craqué. La femme les observait, les deux mains sur le ventre, un sourire éclatant sur le visage et des yeux brillants de larmes.
Finalement, elle se tourna vers Louis qui se trouvait quelques pas devant elle, également sur les genoux, mais lui tournant le dos. Comme s'il pouvait sentir son regard, il jeta un coup d'œil par dessus son épaule, avant de pivoter entièrement dans sa direction.
La jeune fille ne perdit pas de temps et se fit glisser jusqu'à lui, passant ses bras autour de son cou lorsqu'il fut à sa portée. Elle avait mal à tous les muscles de son corps, elle était épuisée physiquement et mentalement, mais le soulagement et l'euphorie qui se répandaient dans ses veines ne mentaient pas.
« Merci. » Murmura-t-elle, fermant les yeux pour essayer de retenir les larmes qui coulaient déjà le long de ses joues.
Louis semblait à bout de force. La tête posée contre son épaule, sa respiration était forte et irrégulière. Il s'accrochait à elle, comme s'il avait peur de la laisser partir. Mais elle n'irait nul part. Jamais.
« Je te donnerai le monde, tu sais ? » Répondit-il, d'une voix si basse qu'elle faillit ne pas l'entendre.
Elle hocha la tête, ne pouvant retenir le sourire qui se dessina sur ses lèvres. « Plutôt sûre que tu viens de le faire. »
Avec un petit rire, il l'embrassa sur la joue et l'aida à se relever sans la quitter des yeux. Ils se tournèrent ensuite vers le public et les saluèrent.
Le reste appartenait à l'histoire.
Fin.
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