Chapitre 43
Louis était sur un petit nuage. Il avait l'impression de flotter au-dessus du sol tellement son esprit était léger et en paix avec lui-même. Il était persuadé que rien ne pouvait venir ruiner sa bonne humeur, pas même les semaines difficiles qui s'annonçaient.
Il ne s'était pas rendu compte de l'anxiété qui s'était installée en lui, mais l'annonce des sélections avait été comme une délivrance. Ils avaient enfin atteint l'objectif qu'ils poursuivaient depuis des années et qui leur échappait de peu à chaque fois. Ils allaient enfin pouvoir montrer à l'international que leur place était parmi les plus grands et qu'ils ne venaient pas pour perdre.
Jamais Louis ne s'était senti aussi déterminé. Il n'avait aucun souci pour se lever les matins, déjà prêt à donner le meilleur de sa personne et faire tous les efforts qui lui étaient demandé. Honnêtement, il n'avait jamais été aussi concentré de toute sa vie.
Juliette aussi avait regagné en confiance. Certes, ça faisait depuis la finale qu'elle redevenait petit à petit fidèle à elle-même et il savait que le chemin allait encore être long, mais sa force d'esprit était de retour et plus présente que jamais. Elle le lui montrait chaque jour et il en était vraiment soulagé.
Ce fut donc le sourire aux lèvres que Louis rejoignit Baptiste et Anastasiya sur la glace, ceux-ci semblant être en désaccord sur un point. Alors qu'Anastasiya paraissait ennuyée, le garçon, lui, était visiblement contrarié.
« Tu te rends que s'ils abiment la glace, c'est pour notre tête n'est-ce pas ? » Disait-il, les sourcils froncés.
La jeune fille leva les yeux au ciel. « Ils n'abimeront pas la glace. En plus, j'ai demandé à Natalia et elle m'a dit oui, ce n'est pas comme si je le faisais dans son dos. »
« Bien sûr qu'ils vont l'abimer, » répliqua-t-il, au bord du désespoir, « ce sont des joueurs de hockey. Ils ne font que ça ! »
Cette fois-ci, Anastasiya parut offensée. « Là tu es injuste, c'est complètement faux. En plus, ce n'est pas comme si tu ne les connaissais pas, ils sont tous très gentils. »
« Qu'est-ce qu'il vous arrive ? » Demanda Louis, dont la conversation avait attisé la curiosité. « Pourquoi est-ce qu'on parle d'abimer la glace ? »
Baptiste se tourna brusquement vers lui, la folie se lisant dans ses yeux. « Oh tu n'es pas au courant ? Sa dernière lubie, inviter son copain et ses potes dans notre patinoire. »
Louis n'avait jamais rencontré son copain, il savait juste que ça faisait déjà plusieurs mois qu'ils sortaient ensemble et que ce dernier faisait parti de l'équipe de hockey de la ville qui s'entrainait dans la patinoire publique. Tout de même, il n'arrivait pas à voir où était le problème.
« On parle de combien de personnes ? » Demanda-t-il, essayant de calmer le jeu. « Parce que si c'est toute l'équipe, on risque de se laisser déborder assez rapidement. »
« Ils ne devraient être que quatre ou cinq. » Elle se tourna vers son partenaire et le fusilla du regard. « Franchement, je ne vois pas pourquoi tu réagis comme ça, tu t'entends très bien avec eux. »
« Ah oui, ils sont très cools, je n'ai aucun souci avec eux. Non, moi ce qui m'inquiète c'est la glace. Tu sais, là où on s'entraine tous les jours, » il fit un geste en direction de son ami, « là où il y en a quatre d'entre nous qui vont aux championnats du monde et qui ne doivent absolument pas se blesser ? »
« Tu sais que le surfaçage existe pour une raison, non ? » Rétorqua-t-elle en croisant les bras sur sa poitrine.
« Pourquoi est-ce qu'on parle de surfaçage ? »
Le groupe se retourna vers l'origine de cette nouvelle voix, se retrouvant face à Thibaut, Alya et Anton qui les rejoignaient. Valeriy et Eléonore les talonnaient. L'équipe était donc au complet, à l'exception de Juliette et d'Elena.
Baptiste leva les bras d'un air de défaite. « Oh, donc tu as convié tout le monde. Je vois. »
« Bien sûr, j'ai envie qu'il rencontre mes amis et je ne vois pas où est le mal. » Anastasiya tourna le dos et se dirigea vers la sortie. « Maintenant, tais-toi et arrêtes de te plaindre, on dirait un enfant qui n'a pas eu son quatre heure. »
Sur ces paroles, elle sortit de la glace, enfila ses protèges-lames et disparut dans le couloir. Elle ne revint que plusieurs minutes plus tard, cette fois-ci accompagnée de quatre garçons dont l'âge devait varier entre seize et vingt ans.
La jeune fille fit les présentations, identifiant son copain comme un certain Maxim et ses amis Roman, Ilyan et Sacha. Louis arrêta de prêter attention à ce qui était dit, bien trop occupé à loucher sur la taille des nouveaux arrivants.
Ce qu'il allait dire allait être très cliché, mais ils portaient leur sport sur leur visage. Non seulement ils devaient tous bien faire une tête de plus que lui, mais l'arrogance se lisait dans leurs yeux. Ils n'avaient pas l'air désagréables à proprement parler, mais une certaine fierté se dégageait d'eux.
Louis garda ses distances dans un premier temps, préférant jauger leur comportement avant de dire quelque chose de déplacer. Il ne voulait pas gâcher le moment pour Anastasiya qui semblait heureuse que ses deux mondes se rencontrent enfin.
Deux d'entre eux, Louis avait déjà oublié leur prénom, observaient la patinoire, légèrement isolés du groupe. L'un avait les cheveux si blonds qu'ils en étaient presque blancs alors que l'autre tirait davantage vers le brun. Tous deux devaient être légèrement plus âgé que lui.
Le blond émit un sifflement admiratif, levant la tête vers le plafond. « T'as vu la taille de cette patinoire ? Elle est encore plus grande que la nôtre qui est de taille standard. Tout ça pour danser dessus. »
Louis fronça les sourcils. Il n'était pas sûr de réussir à apprécier ces deux garçons. Les deux autres avaient l'air beaucoup plus abordables et agréables à son goût. Leur patinoire était grande oui, mais ils la méritaient.
« Et les filles ? » Enchérit le brun qui avait l'air tout aussi réducteur que son ami. « On n'en a pas des comme ça. »
Il fit un signe de tête en direction de l'une des entrées avec un regard entendu pour son ami. De plus en plus contrarié, Louis se tourna également vers l'objet de sa remarque et sentit toute sa bonne volonté pour rester amical s'envoler.
Totalement aveugle à l'attention qui était sur elle, Juliette venait d'entrer sur la glace et se dirigeait vers Anastasiya avec un sourire. Toujours accompagnée de son éternelle queue de cheval, elle était en train d'enfiler ses gants qui venaient compléter son look entièrement noir. Elle s'arrêta avec fluidité auprès de ses amies qui firent les présentations.
Le blond, qui n'avait toujours pas fini de donner une mauvaise impression de lui, claqua des doigts. « Je crois que je l'ai vue sur le profil d'Anastasiya et j'ai cherché son compte, mais je n'ai rien trouvé, même dans ses identifications. »
Louis n'avait jamais été aussi ravi qu'elle ait supprimé ses réseaux sociaux. Bon, il était bien conscient que ce n'était que de la pure jalousie, mais il en avait tout à fait le droit. N'est-ce pas ? Il continua de les écouter discuter, de plus en plus révolté à chaque réflexion concernant Juliette.
Au bout d'un moment, il n'avait pas la moindre idée de ce qui en était à l'origine, les filles se mirent d'accord sur une musique et effectuèrent une chorégraphie improvisée, certainement pour prouver un point. Le résultat était un peu brouillon avec trois danseuses sur glace et une patineuse artistique, mais, de toute manière, Louis ne put en profiter. Non, il était bien trop occupé par son œil qui sautait tout seul, traumatisé par les réflexions qui lui arrivaient jusqu'aux oreilles.
« Tu devrais lui demander son numéro. » Déclara le brun une fois qu'elles avaient terminé. « T'imagines avoir accès à une patinoire comme celle-ci plus souvent ? Rien que pour ça j'essayerai. »
C'était trop. De quel droit est-ce qu'ils se permettaient de parler des filles comme si elles n'étaient que des objets, que des moyens d'arriver à leurs fins ? Parler de sa Juliette en plus de ça. Non, non, non, il ne pouvait plus écouter sans rien dire.
Louis s'apprêtait à aller les voir, mais fut interrompu par Baptiste qui le rejoignit. Le garçon semblait moins tendu qu'avant leur arrivée, mais il n'acceptait toujours pas que des joueurs de hockey se tiennent sur leur patinoire.
« Pourquoi est-ce que tu as l'air aussi constipé ? » Lui demanda-t-il avec une grimace.
« Tu entends comme ils parlent des filles ? » Lui demanda-t-il, bien décidé à partager son désaccord. « Comment est-ce que tu peux bien t'entendre avec ce genre de personnes ? ».
Baptiste se tourna vers les deux garçons. « Eux ? Je ne les connais pas vraiment. Il y en a certains avec qui j'ai plus parlé, mais ils sont tellement nombreux dans une équipe de hockey. » Il fronça les sourcils. « Pourquoi ? Qu'est-ce qu'ils disent ? »
Louis se renfrogna. « Il y en a un qui veut demander à Juliette son numéro. »
« Et alors ? Ce n'est pas comme si vous étiez ensemble. » Affirma-t-il, mais d'un ton qui sous-entendait tout de même une question.
Sauf que son ami ne l'écoutait déjà plus. Il ne voulait pas qu'il aille lui demander son numéro et, même s'il était plutôt sûr que la jeune fille refuserait tout simplement, il ne voulait pas du tout qu'elle se retrouve face à cette situation. Il fallait qu'il trouve un moyen de l'en dissuader, sans pour autant être trop direct.
Baptiste, qui attendait toujours une réponse de sa part, perdit patience. « Vous êtes ensemble oui ou non ? Depuis que t'es plus avec Elena, vous passez votre temps tous les deux, encore plus qu'avant. Donc on se pose tous la question. »
Louis se contenta de le regarder, silencieux. La réponse était non, bien évidemment. Ils s'étaient tous les deux mis d'accord pour attendre et laisser les choses se faire naturellement pour que la situation n'échappe pas à leur contrôle. Alors oui, ça faisait pratiquement une semaine qu'il n'était pas rentré chez lui et qu'il n'avait pas vu ses parents, mais non, ils n'étaient pas ensemble.
Pas tout à fait.
Du mouvement sur sa droite attira son attention et tous ses sens se mirent en alerte maximale. Le blond avait décidé de se mettre en action et se dirigeait vers Juliette qui n'avait pas la moindre idée de ce qui était en train de se passer. Par chance et avant même que Louis n'ait eu le temps de réagir, il vit la jeune fille regarder l'heure avant de glisser vers la sortie, passant devant le blond sans lui accorder un regard.
Un sentiment de fierté arracha un sourire à Louis qui la regarda sortir de la glace et fouiller dans ses affaires. Malheureusement, son sourire retomba aussitôt lorsqu'elle trouva ce qu'elle cherchait, mais resta devant, le visage fermé.
Leur regard se croisèrent quand elle jeta un coup d'oeil derrière elle. Le doute et la déception se lisaient dans ses yeux et elle lui demandait silencieusement de venir la rejoindre, chose qu'il fit sans se poser de question.
Lorsqu'il arriva à sa hauteur, n'ayant pas prêté attention à un Baptiste révolté qu'il avait laissé seul et sans réponse, elle baissa les yeux sur ce qu'elle avait dans les mains. « Je suis censée manger ça maintenant, mais... »
Elle ne termina pas sa phrase, mais elle n'en avait pas besoin, tout comme elle n'avait pas besoin de dire pourquoi elle tenait la barre de céréales comme si c'était le fruit du démon. Il ne pouvait pas non plus l'en blâmer.
Les rouages de son esprit tournaient à plein régime, Louis devait trouver un moyen de l'aider. Bien sûr, il ne pouvait pas la lui faire avaler de force, ni même lui dire de ne pas la manger du tout. S'il avait à deviner, il aurait pu jurer que c'était sa diététicienne qui lui demandait de manger quelque chose à cette heure précise. Il devait donc faire autrement.
« Tu en as une autre ? » Lui demanda-t-il finalement, une idée des plus basiques lui traversant l'esprit. Elle en sortit une seconde et ils s'installèrent sur les gradins. « On va chacun en manger une.»
Louis n'avait absolument pas faim, il avait même beaucoup trop mangé ce midi-là. Mais il voulait la voir manger, donc s'il fallait qu'il force son estomac à accepter une barre de céréales, ainsi soit-il.
Avec un regard reconnaissant, la jeune fille se débarrassa du papier et prit un petit morceau. Louis l'imita, mais faillit recracher dès que le goût commença à se répandre dans sa bouche. Sa grimace ne passa pas inaperçue puisque Juliette le regarda avec confusion.
« C'est pas très bon quand même. » Marmonna-t-il, se forçant à prendre une seconde bouchée.
« Non, pas très. » Rigola-t-elle avec la même grimace. « Mais il n'y avait que ça dans le magasin où je suis allée et je n'ai pas eu le temps d'aller acheter autre chose. »
« Rappelle-moi de cuisiner quelque chose de meilleur ce soir, » continua-t-il en terminant cette abomination le plus vite possible pour ne pas avoir à endurer cette torture, « hors de question que je nous empoisonne une deuxième fois dans la même journée. »
Il soupira et s'adossa à son siège. Bon, il n'était pas vraiment le meilleur cuisinier qui pouvait exister, mais il était au moins capable de faire cuire des pâtes et du riz sans faire brûler l'immeuble entier. De plus, ses plats étaient comestibles contrairement à cette barre de céréales qui était vendue en supermarché.
Il jeta un coup d'œil à sa meilleure amie qui arrivait tout juste à la moitié de sa collation. Le regard perdu dans le vide, un air mélancolique planait sur son visage et ses yeux bleus étaient bien plus sombres qu'à leur habitude.
Louis aurait aimé savoir ce qu'il se passait dans sa tête rien qu'en la regardant. Elle avait recommencé à lui parler, lui racontant comment se passaient ses sessions, ce qui la dérangeait ou encore ce qu'elle avait appris sur elle-même. Elle n'était plus réticente à l'idée de le laisser l'aider autant qu'il le pouvait, mais il pouvait voir qu'elle n'était pas totalement satisfaite et ça, elle ne lui en parlait pas.
« Comment est-ce que ça se passe ? » Lui demanda-t-il une fois qu'elle avait terminé sa goûter. « Ça va mieux ? »
Sa question sembla la sortir de ses pensées. Elle se tourna physiquement vers lui, repliant une de ses jambes sous l'autre pour lui faire pleinement face. Loin était l'époque où elle ne voulait même plus le regarder dans les yeux, pour son plus grand bonheur.
« Physiquement ça va, » répondit-elle en haussant les épaules, « j'ai repris un peu de poids. Enfin, j'imagine que tu peux en témoigner. »
Un sourire taquin se glissa sur ses lèvres. « Faut que j'aille faire plus de muscu, mais c'est un détail. » Sa remarque eut l'effet escompté, elle ne put retenir un gloussement. « Et mentalement ? »
Juliette soupira, son expression se faisant peinée. « C'est plus dur que je ne l'aurais pensé. » Elle secoua la tête, baissant les yeux sur ses mains. « Je ne sais pas, je sais qu'il faut que je mange et que mon corps en a besoin, mais rien que l'idée d'avaler de la nourriture me rend malade. »
Louis ne pouvait pas dire qu'il savait ce que ça faisait, à vrai dire, il avait même du mal à imaginer comment c'était possible. Mais il savait également que c'était le genre de choses qui ne s'expliquait pas. Le cerveau humain était tellement complexe, il arrivait à créer des scénarios qu'ils pouvaient tout juste identifier et espérer corriger.
Cependant, il voulait comprendre.
« C'est que tu n'as pas faim ou que tu ne veux pas manger ? » Demanda-t-il, espérant que sa question n'était pas malvenue.
Ses yeux bleus se fixèrent dans les siens et il dût réprimer un frisson. Elle ne semblait pas mal prendre sa question, bien au contraire. L'honnêteté et la vulnérabilité qui brillaient dans son regard étaient telles qu'il avait l'impression de franchir une ligne qui ne lui était pas destinée.
« Je pensais que c'était parce que je n'avais pas faim. Je veux dire, plus j'attendais pour manger, plus la faim se transformait en mal de ventre. » Répondit-elle en haussant les épaules. « En plus, ça ne m'empêchait pas de me lever les matins et de venir m'entrainer comme je l'ai toujours fait. Je ne pensais vraiment pas m'être enfoncée à ce point-là dans un trouble alimentaire. »
Louis resta silencieux. Il ne voulait pas l'interrompre, de peur qu'elle décide de ne plus se confier à lui. Il avait déjà goûté à ce que ça faisait et ce n'était vraiment pas une expérience qu'il voulait réitérer.
« Mais ce n'est pas que je n'ai pas faim, c'est juste que je ne veux pas manger. » Conclut-elle, un certain dégoût s'entendant dans sa voix. « Je n'ai même pas de bonne raison en plus, c'est juste complètement stupide de ma part. »
Le garçon fronça les sourcils, il n'était pas d'accord. Beaucoup de personnes souffrait de troubles alimentaires et ça ne faisait pas d'eux des êtres stupides. De nombreuses variables entraient en ligne de compte lorsqu'il s'agissait de ces maladies, même les personnes les plus fortes d'esprit pouvaient se trouver toucher. La preuve.
Mais avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit, Juliette soupira. « Désolée, je rends les choses beaucoup plus compliquées qu'elles ne devraient l'être. »
« Arrête de t'excuser Ju'. » Craqua-t-il, ne supportant plus de la voir s'en vouloir à ce point. « Honnêtement, je me fous du pourquoi du comment et tu devrais en faire tout autant. » Il fronça les sourcils, réfléchissant à ce qu'il venait de dire alors qu'elle écarquillait les yeux, un air amusé se glissant sur son visage. « Enfin non, j'imagine que tu dois comprendre pour guérir. »
Louis se prit la tête dans les mains. Il avait l'impression d'être un enfant de cinq ans essayant de s'exprimer.
« Bref, t'as compris ce que je voulais dire. » Il se frotta les yeux avant de la regarder en face. « L'important c'est d'aller de l'avant. Je m'en fous que Legov ait mis plus de temps à prendre sa décision, je retiens juste qu'on est sélectionnés. Je me moque que tu n'aies pas de raison pour avoir développé un trouble, tout ce que je sais c'est que tu travailles dessus et que tu commences à aller mieux. C'est tout ce qui compte. »
La jeune fille se contenta de le regarder, scannant son visage comme à la recherche de quelque chose qu'il n'arrivait pas à identifier. Louis pensait sincèrement ce qu'il lui avait dit. Même s'il avait l'impression d'être à l'origine de son mal-être, il préférait se concentrer sur l'instant présent et le fait que tout commençait à rentrer dans l'ordre. Le reste était du passé duquel il avait tiré des leçons, mais qu'il préférait tout de même laisser derrière lui.
Au bout de quelques secondes de silence, un petit sourire se dessina sur ses lèvres. « Même quand tu es obligé de rester avec moi le soir pour t'assurer que je mange bien et que tu ne peux pas rentrer chez toi ? »
Louis écarquilla les yeux, surpris. « Parce que je suis obligé de rester pour ça ? J'ai cru que c'était parce que tu avais envie que je reste, que ma présence t'était devenue indispensable. Je suis déçu. »
Juliette rigola et leva les yeux au ciel. « Tu sais très bien que je préfère quand tu es là. »
Un sentiment de satisfaction lui réchauffa le cœur. Lui aussi préférait rester à ses côtés, même s'il commençait sérieusement à être à court d'affaires propres pour se changer. Il allait sérieusement falloir qu'il passe chez lui.
Se faisant une note mentale pour plus tard, il tourna la tête vers la patinoire sur laquelle se trouvaient toujours leurs amis et leurs invités. Son regard s'attarda sur les deux garçons qui ne pouvaient s'empêcher de lancer des coups d'œil furtifs dans leur direction.
« Est-ce que ça te dit que je détourne la musique pour mettre celle du programme que tu veux ? » Finit-il par lui demander, se rappelant qu'il avait une quête à mener. « J'ai deux-trois petits trucs à montrer à certaines personnes. »
Juliette le regarda avec suspicion. « Est-ce que ça a un rapport avec les amis d'Anastasiya à tout hasard ? »
Louis plissa les yeux. « Peut-être bien. Alors, quel programme ? »
Elle lui adressa un regard entendu. Oh oui, il savait très bien quel programme elle voulait.
7 chapitres.
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