Chapitre 42
Son sentiment de liberté était à son comble. Le vent frais venait frapper son visage, lui donnant les larmes aux yeux, mais de celles qui étaient les bienvenues, le bruit des lames venant couper la glace sonnait comme de la musique à ses oreilles et l'adrénaline coulait à flot dans ses veines.
Juliette enchainait les mouvements, profitant d'avoir la glace à elle seule pour faire ce qu'elle n'avait pas pu faire pendant une semaine. Tout son corps vibrait d'impatience, embrassant chaque fente ina bauer, twizzle, pirouette et autres éléments avec joie. Elle savait qu'elle allait regretter de s'être lâchée de cette façon dès que ses premières courbatures feraient leur apparition, mais, à l'instant présent, rien ne comptait.
Elle se sentait enfin à nouveau heureuse d'être sur ses patins, de faire ce qu'elle savait faire de mieux. Elle n'avait plus à se poser mille questions, à chercher quelle autre mauvaise nouvelle allait lui tomber dessus ou encore dans quel état elle allait rentrer chez elle ce soir-là.
Non, elle était libre de patiner comme bon lui semblait.
Pour complexifier les choses, Juliette décida de tenter quelques sauts, peut-être voire même des doubles. Sauter n'était pas évident dans des patins de danse sur glace, leurs lames étaient faites différemment et leurs bottes ne supportaient pas leurs chevilles de la même façon, du moins pas autant que celles conçues pour de l'artistique. Mais c'était ce qui rendait l'expérience intéressante.
Elle réussit sans trop de soucis un simple salchow, un simple flip et une simple boucle piquée. Elle partit ensuite sur un simple axel et éclata de rire en terminant sa réception sur les fesses, se laissant glisser sur quelques mètres avant de se relever et de repartir de plus belle.
Elle se tourna ensuite vers les pirouettes et le constat était le même. Leurs lames étaient conçues pour effectuer des pirouettes à deux, ils tournaient donc sur un cercle plus large et prenait légèrement moins de vitesse.
Elle aimait beaucoup leurs pirouettes à deux, mais elle devait bien admettre qu'elle avait un faible pour les pirouettes artistiques qui demandaient plus de souplesse. La biellmann faisait partie de ses préférées avec toutes celles qui demandaient une cambrure.
Peut-être que c'était son côté danseuse qui parlait, mais elle avait une attirance particulière pour tous les éléments qui attendaient d'elle de se contorsionner dans tous les sens. Elle mettait un point d'honneur à conserver sa souplesse, elle l'avait travaillée pendant des années et elle était enfin arrivée à un stade où elle était satisfaite du résultat qu'elle avait obtenu.
Juliette se lança dans une séquence de pas qu'elle travaillait depuis plusieurs semaines déjà. Elle savait qu'elle n'était pas encore parfaite, mais elle savait aussi qu'elle avait du potentiel et voulait absolument la proposer à Natalia pour qu'elle puisse l'intégrer à l'un de leurs programmes.
Il arrivait parfois à leur entraineuse de prendre en compte leurs idées, même si elle avait toute une équipe qui l'aidait à monter les programmes. Une fois, elle avait même accepté d'utiliser la musique dont elle lui avait parlé pendant des semaines et, depuis lors, Juliette tentait bien de recréer sa victoire, mais en vain.
Son insistance lui avait même valu un avertissement : si elle lui proposait une autre des chansons de Taylor Swift, elle était de corvée de ménage pendant un mois. La jeune fille s'était donc avouée vaincue et conservait ses musiques pour les programmes qu'ils concevaient eux-mêmes, leurs programmes de gala.
Malgré sa motivation et son apparente bonne humeur, Juliette commençait à fatiguer. Elle se sentait mettre moins de force dans ses jambes et son cœur battre beaucoup plus vite que d'habitude. Elle était à bout de souffle et avait vraiment besoin d'une pause.
Cette réalisation lui fit un pincement au cœur. Elle avait tellement mis son corps à mal que, même s'il essayait de suivre le rythme de ses pensées, il fatiguait très rapidement et mettait plus de temps à récupérer. Sa psychologue avait beau lui dire qu'il fallait aller de l'avant et laisser le passé derrière elle, elle était chaque jour rongée par la culpabilité.
Elle n'arrivait pas à croire qu'elle s'était laissée tomber de cette façon. Elle avait non seulement déçu tout son entourage, mais elle s'était également déçue elle-même. Elle connaissait ces dérives, elle y avait été sensibilisée dès son plus jeune âge, et pourtant, elle avait plongé la tête la première dedans.
Et pour des sentiments qui pouvaient paraître tellement dérisoires.
Juliette ferma les yeux et profita une dernière fois de la sensation de glisse qui parcourait son corps avant de les rouvrir et de retourner près de ses affaires. Elle écarquilla les yeux en apercevant Louis qui se tenait déjà à côté. Peut-être devenait-elle folle, mais elle était persuadée qu'il n'était pas là lorsqu'elle avait fait sa dernière pause.
Les avant-bras appuyés contre la balustrade, le garçon la regardait avancer vers lui d'une expression qu'elle n'arrivait pas à décrypter. Un bonnet enfoncé sur la tête, seul le bout de quelques mèches de cheveux en dépassait et recouvrait ses sourcils.
« Tout juste libérée et tu es déjà là à tourner en rond. » Déclara-t-il d'une voix dans laquelle transparaissaient encore quelques traces d'endormissement.
Juliette s'arrêta devant lui, posant les deux mains sur le rebord, et lui adressa un sourire innocent. « Je ne tourne pas qu'en rond, je change de direction aussi. »
« C'est vrai, » admit-il en lui prenant inconsciemment la main, « tu tombes aussi. Parce que tu es fatiguée j'imagine. »
« Je suis tombée une fois, » rétorqua-t-elle en levant les yeux au ciel, « et c'était uniquement parce que je n'étais pas dans le bon axe. » Elle tira sur l'une des mèches qui dépassaient de son bonnet, lui faisant froncer le nez. « Toi par contre, ce serait parce que tu n'es pas réveillé. »
« Excuse-moi d'être de constitution normale et de vouloir dormir le lundi matin. » Répondit-il avec une moue.
La jeune fille haussa un sourcil, se retenant de lui rire au nez. « Dis plutôt que tu as pris un mauvais rythme de sommeil et que, si tu es fatigué, c'est parce que tu ne dors pas assez. » Elle lui lança un regard appuyé avant de changer de sujet. « Tu as parlé à Valeriy ? »
Son regard s'assombrit, mais il n'eut pas le même mouvement de recul que lorsqu'elle avait déjà essayé de lui en parler. Il se contenta de faire l'enfant et de bouder. Ce n'était pas grand-chose, mais c'était un début.
« Tu as appelé la diététicienne ? » Lui demanda-t-il, ne voulant pas répondre à sa question.
« Eh bien, figures-toi que oui, j'y vais ce soir. Mais on ne parle pas de moi là donc ne change pas de sujet. » Elle tenta de lui lâcher la main en signe de protestation, mais il l'en empêcha. « Tu lui as parlé, oui ou non ? »
« Je ne l'ai pas vu. » Répondit-il en secouant la tête. Cependant, il souffla face à son regard. « Bon d'accord, je l'ai vu. Mais ce n'était pas le bon moment, il était occupé. »
« Ce ne sera jamais le bon moment si tu continues à attendre comme ça. » Son ton était presque plaintif, mais elle n'en avait que faire.
Juliette n'aimait pas les voir en froid et, honnêtement, ça l'affectait plus qu'elle ne voulait bien l'admettre. Ils avaient tous les trois grandis ensemble, ils avaient partagé de nombreux moments qui lui tenaient à cœur et elle ne voulait pas tirer une croix sur leur amitié. Certes, elle n'était pas directement concernée par leur mésentente, mais elle savait que les choses ne seraient plus pareilles s'ils ne la réglaient pas.
« Sérieusement Louis, » insista-t-elle en lui serrant, « qu'est-ce qu'il s'est passé pour que vous ne vous adressiez même plus la parole ? »
Le garçon détourna le regard et haussa les épaules. « On n'était pas d'accord sur un point, c'est tout. »
Elle fronça les sourcils, confuse. « Vous n'êtes jamais d'accord sur rien, ce n'est pas pour autant que vous vous ignorez pendant des mois. »
Juliette crut voir ses joues se teinter de rouge, mais ce fut tellement furtif qu'elle pensa avoir rêvé. Au lieu de quoi, il se tourna à nouveau vers elle, fixant son regard noisette dans le sien. « Je vais aller lui parler, promis. Je veux juste qu'on soit tous les deux dans le bon état d'esprit et, pour l'instant, ce n'est pas le cas. »
La jeune fille n'était pas convaincue par sa réponse, mais elle ne pouvait pas non plus le forcer à faire quelque chose qu'il n'avait pas envie de faire. Elle hocha donc la tête à contre-cœur, le laissant changer de sujet.
« J'ai une question à te poser. » Commença-t-il en plissant les yeux avec suspicion. Juliette ne savait pas du tout ce qu'il voulait lui demander, mais son ton l'intriguait. « Pourquoi est-ce que tu as disparu des réseaux sociaux ? Sauf erreur de ma part, tu ne réagis plus aux publications de Natalia ou des filles, ni même à mes posts à moi. »
Dire qu'elle était prise de court était un euphémisme. Elle ne savait pas à quoi elle s'était attendue, mais certainement pas à ce qu'il lui parle de réseaux sociaux. A vrai dire, elle avait elle-même oublié toute cette histoire.
« Oh. » Elle haussa les épaules avec un sourire. « J'ai tout supprimé. »
Ce fut au tour de Louis d'être surpris. Il l'observa, comme à la recherche de l'élément qui allait lui indiquer qu'elle rigolait, mais ne trouva rien. « Pourquoi ? »
« Je ne sais pas trop, j'imagine que c'est parce que ça ne sert pas vraiment à grand-chose. Puis, quand on y pense, c'est mauvais pour la santé mentale. C'est addictif et ça ne fait que ressortir le mauvais côté des gens. »
Le garçon grimaça, contrarié. « Mais tu me dois deux publications. »
Juliette écarquilla les yeux, se retenant difficilement de rire face à l'expression enfantine qu'il abordait. Elle avait du mal à savoir s'il était vraiment sérieux ou s'il se moquait simplement d'elle. « Je te dois quoi ? »
« Ben oui, ils sont où mes remerciements ? Je fais comment pour fonctionner moi ? »
« Tu te moques de moi, n'est-ce pas ? » Lui demanda-t-elle, plissant les yeux.
Le coin de ses lèvres trembla alors qu'il gardait les yeux fixés dans les siens. « Je marche mieux à la récompense tu sais. »
Juliette était de plus en plus déroutée. Cette conversation était lunaire et n'avait ni queue ni tête. Si on lui avait dit qu'elle était entrée dans une dimension parallèle dans laquelle les poules avaient des dents, elle n'aurait eu aucun mal à y croire. En tout cas, Louis semblait apprécier son égarement.
« Et qu'est-ce que tu veux que je fasse de cette information ? » Lui demanda-t-elle, décidant d'entrer dans son jeu. « Tu veux que je te donne un petit morceau de chocolat à chaque fois que tu patines correctement ? Ou alors que je chante tes louanges à des inconnus ? »
Il leva les yeux vers le plafond, pesant ces deux options. « Ce n'est pas vraiment à ce genre de récompenses que je pensais, mais- »
Le garçon n'eut pas l'occasion de terminer sa phrase, la porte du couloir s'ouvrit et laissa entrer Thibaut et Alya, suivis de près par Eléonore et Anton et Anastasiya et Baptiste. Valeriy fit son apparition quelques secondes plus tard, pieds nus et patins en main.
Thibaut frappa dans ses mains en les apercevant, guidant le groupe jusqu'à eux. « Allez les amoureux, finit de rêvasser, la sentence est enfin tombée. »
Juliette se sentit rougir à cette réflexion et, elle pouvait le voir dans les yeux de ses amies, ce fut quelque chose qui ne passa pas inaperçu. Louis, quant à lui, resta complètement impassible, faisant mine de n'avoir rien entendu.
Il fronça les sourcils en les regardant poser leurs affaires et entrer sur la glace. « Elle a convoqué tout le monde ? »
« C'est le genre d'annonces qui se fait devant un public, » rétorqua le blond en contournant la jeune fille, « ne nous exclut pas aussi rapidement. »
Alya, qui suivait son copain, se pencha discrètement vers son amie avec un regard entendu. « Ce n'est pas la seule annonce qui mérite public si tu vois ce que je veux dire. »
Juliette voyait très bien ce qu'elle voulait dire. « Je n'ai pas- »
Elle tenta de la suivre, mais fut retenu par Louis qui ne lui avait toujours pas lâchée la main. Eléonore et Anastasiya passèrent à côté d'elle en rigolant, faisant mine de se tenir la main et de ne pas pouvoir se décoller.
Avant qu'elle ne puisse se dégager pour aller se défendre, la porte du couloir s'ouvrit une nouvelle fois et, cette fois-ci, Natalia entra, obligeant Louis à venir la rejoindre sur la patinoire. Valeriy, qui n'avait toujours pas terminé de lasser ses patins, les rejoignit précipitamment, un pied en l'air.
Les membres de l'équipe se regroupèrent et se tournèrent vers leur entraineuse, le silence se faisant instantanément. Une certaine tension s'installa dans l'atmosphère alors qu'ils attendaient qu'elle prenne la parole, le moment bien plus solennel qu'il n'aurait dû l'être.
Au bout de quelques secondes, qui permis à Valeriy de terminer de se préparer, Natalia leur adressa un sourire. « Bon, puisque nous sommes à nouveau tous présents, il est temps de revenir sur la finale. »
Juliette bougea, inconfortable. S'ils ne l'avaient pas fait avant, c'était parce qu'elle avait été obligée de prendre une semaine de repos et que l'accès à la patinoire lui avait été interdit. S'ils avaient du retard, c'était par sa faute.
« On revient avec trois titres de champion national dans nos trois catégories, je crois qu'on peut tous les applaudir. »
Des acclamations éclatèrent au sein du groupe. Non seulement Juliette et Louis avaient récupéré leur titre après l'avoir perdu la saison dernière, mais Alya et Valeriy avaient renouvelé le leur. Le groupe de Natalia avait donc dominé les catégories en danse sur glace, patinage artistique féminin et patinage artistique masculin, faisant d'elle l'entraineuse la plus prisée du moment.
« Pour tous les autres, » continua-t-elle une fois que le calme était revenu, « de très belles choses avec des résultats qui promettent beaucoup pour l'année prochaine. Vous pouvez tous être très fiers de ce que vous avez produit tout au long de la saison. »
Malheureusement, Anastasiya et Baptiste avaient été démis du podium et avaient pris la quatrième place. Eléonore et Anton avaient conservés leur sixième place, n'ayant pas démérité pour leur première compétition ensemble. A la surprise générale, Thibaut avait opéré une remontée remarquable et avait réussi à décrocher, de justesse, la médaille de bronze.
Tous avaient fait des progrès fulgurants cette années, témoignant de leur investissement et de la qualité de leur équipe encadrante. Ils avaient, une fois de plus, montré que Natalia ne formait pas que des patineurs, elle formait des professionnels.
Le visage de la femme était rayonnant lorsqu'elle reprit la parole. « Maintenant, je sais que vous attendez tous qu'une seule chose. Je ne vais pas mentir, les discussions ont été longues et difficiles. »
Encore une fois, Juliette avait l'impression d'en être à l'origine. Son malaise avait été l'évènement dans l'événement, tout le monde n'avait fait que parler du fait qu'elle s'était littéralement écroulée à la fin de leur programme libre et qu'elle n'avait même pas pu assister à la remise des médailles. Le pauvre Louis avait dû monter sur le podium seul, chose qu'il détestait.
Son état de santé avait donc été discuté au sein d'une communauté qui était beaucoup plus petite qu'attendu et remis en question par les plus hauts placés de la fédération. Et ça, c'était ce qu'elle redoutait réellement.
Deux mains se refermèrent sur les siennes, l'empêchant d'échapper à l'instant présent.
« Mais j'ai quand même deux-trois annonces à vous faire. » Natalia jeta un regard circulaire au groupe, un sourire se dessinant sur ses lèvres. « Tout d'abord, pour sa deuxième sélection en équipe nationale et en route pour nous représenter aux championnats du monde dans la catégorie patinage artistique féminin, Alya ! »
Tous applaudirent de bon cœur alors qu'elle leur adressait une petite révérence. Alya était aussi rayonnante sur la glace qu'en dehors. Cela faisait déjà deux saisons qu'elle était qualifiée comme étant l'espoir olympique du pays et personne n'était surpris par cette nouvelle sélection.
« Puisqu'une bonne nouvelle ne vient jamais seule, » continua-t-elle, ne voulant vraisemblablement pas interrompre sa lancée, « l'accompagnant dans la catégorie patinage artistique masculin, Valeriy. »
Ce dernier écarquilla les yeux alors que le silence se faisait, la surprise s'emparant du groupe. « Vraiment ? »
Natalia hocha la tête, une lueur de fierté brillant dans le regard. « Je t'avais dit que le travail finissait toujours par payer. Tes efforts ne sont pas passés inaperçu. »
Le chaos éclata au sein du groupe. Ils étaient tous conscients que, malgré son attitude désintéressée, Valeriy voulait autant qu'eux connaitre le succès dans sa carrière et vivait mal le fait que la fédération n'avait pas confiance en lui. Seulement, le vent semblait tourner en sa faveur.
A l'instant présent, le garçon n'avait jamais été si timide, mais il semblait difficile pour lui de célébrer sa victoire. Peut-être était-ce le choc qui parlait à sa place, mais il restait figé, une expression perdue sur le visage.
De son côté, Juliette était heureuse pour ses amis, ils méritaient leur place et elle avait hâte de voir ce qu'ils allaient en faire. Mais elle ne savait pas non plus si elle devait rire ou pleurer. L'image qu'elle renvoyait devait être des plus déroutantes et son expression devait davantage ressembler à une grimace.
Elle essayait de s'accrocher au fait qu'elle avait l'impression que Natalia n'avait pas terminé ses annonces, mais son cœur battait tellement fort qu'il allait s'échapper de sa cage thoracique et elle avait de plus en plus de mal à retenir ses larmes. La déception lui nouait l'estomac.
Ils avaient donc échoué, une fois de plus.
La jeune fille se détourna de la scène de joie qui se déroulait sous ses yeux, baissant la tête pour essayer de reprendre contenance. Elle essayait également de sourire, mais son visage refusait de lui obéir. Elle releva tout de même la tête, son regard accrochant celui de Natalia qui l'observait en silence.
« Attends, » Eléonore fut la première à se détourner des célébrations, attirant l'attention des autres sur elle, « et Louis et Juliette alors ? Ils sont aussi sélectionnés, non ? »
L'entraineuse ne répondit pas.
« Mais c'est injuste ! » S'exclama Anastasiya, rapidement suivit par d'autres protestations. « Legov leur avait dit que c'était bon s'ils classaient la saison. C'est le cas, qu'est-ce qu'il veut de plus ? »
Juliette n'avait pas lâché Natalia du regard et cette dernière non plus. Une conversation silencieuse avait commencé entre elles alors que la jeune fille scannait la moindre de ses expressions à la recherche d'une réponse.
Au bout de quelques secondes, un sourire imperceptible se glissa sur ses lèvres.
Juliette relâcha sa respiration et eut un mouvement de recul, son dos rencontrant le torse de Louis qui passa un bras autour de sa taille pour la soutenir, alors que le soulagement s'abattait sur elle comme une massue. Elle enfouit son visage dans ses mains, ne pouvant plus retenir ses larmes.
Son meilleur ami, qui n'avait pas suivit la conversation, les observait avec confusion. « Qu'est-ce que- »
« Vous avez intérêt à m'offrir un bon resto car je me suis vraiment battue pour vous. » Répondit Natalia, son sourire s'entendant dans sa voix. « Mais je peux aussi me contenter d'une jolie performance aux championnats. »
8 chapitres.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro