Chapitre 40
L'atmosphère était déjà pesante lorsque Louis entra dans la patinoire. Il était encore tôt le matin, les lieux étaient déserts et, de ce fait, silencieux. Rien n'était différent d'un jour lambda et, pourtant, il y avait quelque chose dans l'air qui différait.
Louis n'était pas sûr que ce changement venait réellement de l'extérieur. Ils étaient rentrés de la finale la veille et n'avaient passé que quelques jours loin de chez eux. Aucune tempête de glace ou séisme de grande ampleur n'était intervenu durant ce laps de temps.
Non, ce changement venait de sa propre perception. Il n'en était pas au même point lorsqu'il était parti que lorsqu'il était revenu et ça se ressentait. Il avait l'impression que le brouillard qui s'était installé de manière permanente devant ses yeux s'était enfin levé et qu'il se sentait moins contrarié. Cependant, il n'avait pas entièrement retrouvé sa tranquillité d'esprit.
Beaucoup de points s'étaient résolus durant ces quelques jours, mais il en restait certains qu'il devait éclaircir avant de pouvoir définitivement passer à autre chose.
Le garçon poussa la porte du vestiaire, lequel était isolé de la fraicheur du reste du bâtiment, ses deux sacs en main. Il posa le premier dans son propre casier avant de déposer délicatement le second dans le casier de Juliette.
Sachant qu'il allait s'y rendre dans tous les cas, il avait proposé à la jeune fille d'y déposer ses affaires pour ne pas qu'elle se déplace. Natalia leur avait donnés une semaine de repos pour que les tensions retombent et pour que Juliette commence son traitement avant de demander de nouveaux efforts à son corps.
Louis avait pris cette demande au pied de la lettre et l'avait pratiquement enfermée chez elle, ne la laissant sortir que pour ses rendez-vous. Au départ, elle avait fait mine de contester, estimant qu'elle était assez grande pour se gérer toute seule, mais elle avait rapidement fait marche arrière en se rendant compte que c'était justement parce qu'elle avait été seule qu'elle s'était retrouvée dans cette situation.
Ils avaient donc passé un marché : Juliette ne sortait pas si Louis venait lui tenir compagnie le plus possible. Il n'avait pas l'impression que ce marché était juste envers elle, mais il n'était pas non plus décidé à s'en plaindre. Après tout, il était gagnant sur tous les plans.
Il allait donc la rejoindre plus tard dans la journée, mais, tout d'abord, il devait régler deux trois petites choses.
Ouvrant son sac, il s'empara de ses patins tout en se débarrassant de ses baskets. Il les enfila et essaya de les lacer rapidement. Il ne voulait pas perdre de temps, plus vite il se débarrassait de cette corvée, plus vite il serait enfin libre de toutes ses préoccupations.
Louis enfila paire de gants et bonnet puisqu'il savait déjà qu'il allait avoir froid, ne comptant pas faire grand-chose, et sortit dans le couloir avec détermination. Il mit son court trajet à profit pour mettre en place ce qu'il allait bien pouvoir dire.
Bien sûr, ce n'était pas la première fois qu'il y pensait, c'était un sujet qui le travaillait depuis quelques semaines déjà. Mais maintenant qu'il se trouvait devant le fait accompli, toute la préparation mentale qu'il avait faite commençait peu à peu à s'évaporer.
Il avait des défauts, comme tout le monde à vrai dire, mais il y en avait un qui était plus handicapant que les autres. Il détestait la confrontation et faisait tout pour l'éviter. Ce manque flagrant de courage le mettait souvent dans des situations délicates dont il avait du mal à s'extirper et qu'il laissait durer en longueur jusqu'à ce qu'elles dérapent et que ce ne soit que sa faute.
Il en avait déjà fait les frais à plusieurs reprises, mais n'apprenait jamais de ses erreurs.
Malheureusement, cette fois-ci en faisait partie. Il aurait dû réagir il y a de cela des semaines, mais n'avait fait que repousser l'échéance jusqu'à ce qu'elle lui explose au visage. Maintenant, il le regrettait.
Son premier reflex lorsqu'il entra dans l'enceinte de la patinoire fut de regarder qui se trouvait sur celle-ci. Encore une fois, il était tôt et les entrainements n'allaient commencer que dans une bonne heure et demie, faisant qu'elle était pratiquement vide à l'exception d'une personne, comme il l'avait prévu.
Louis continua son chemin jusqu'à l'entrée la plus proche, observant Elena du coin de l'œil. Cette dernière enchainait les sauts de valse en préparation de ses véritables sauts, jugeant de sa stabilité et de son extension du jour. Elle ne l'avait pas encore vu, bien trop concentrée sur son échauffement.
Le garçon prit une grande inspiration, rassemblant tout le courage dont il pouvait faire preuve, et enleva ses protèges-lames, les posant sur le rebord, pour mettre un pied sur la glace. Il se dirigea vers elle sans pour autant la gêner et attendit qu'elle le remarque.
Elle ne mit pas longtemps à le faire, interrompant son avancé pour le rejoindre. Louis n'aurait pas vraiment dit qu'elle le faisait à contre-cœur, mais elle n'était pas non plus enchantée de venir le voir. Les bras croisés sur sa poitrine, elle ne le regardait pas tout à fait dans les yeux et avait les lèvres légèrement pincées.
Non, elle n'avait pas envie de le voir.
Gardant cette information en tête, il lui adressa un petit sourire lorsqu'elle s'arrêta à sa hauteur. « Hey. Bien rentrée hier ? »
Ce n'était pas vraiment le début de conversation idéal qu'il avait espéré, mais il devait briser la glace s'il voulait en venir là où il voulait aller. Il allait improviser, même s'il devait dire des choses complètement inutiles.
La jeune fille haussa les épaules. « Plus tard que ce que j'aurais aimé, mais ça peut aller. » Elle le regarda des pieds à la tête et pencha légèrement la tête sur le côté. « Tu t'es décidé à venir patiner finalement ? »
Il baissa les yeux sur sa tenue qui était toujours la même qu'à son habitude. S'il mettait des joggings, c'était parce qu'il était à l'aise dedans, pas uniquement parce qu'il s'entrainait. Ce n'était un secret pour personne, il passait sa vie en jogging.
Rappelant son cerveau à l'ordre puisqu'il se laissait distraire, Louis secoua la tête. « Pas vraiment, je pense que je vais prendre cette semaine de repos. On ne sait toujours pas si on est sélectionnés, mais si c'est le cas, alors on n'aura plus de vacances jusqu'aux championnats, donc bon. » Il prit une inspiration tremblante, c'était le moment ou jamais. « Non, si je suis venu c'est parce que je crois qu'il faut qu'on parle. »
Elena haussa un sourcil d'un air dédaigneux. « Tu penses ? Je ne sais pas, j'ai trouvé ton on ferait mieux de s'arrêter là avant de partir très clair. »
« Je n'ai pas dit que j'avais géré la situation correctement, » marmonna-t-il, la culpabilité lui nouant l'estomac, « mais j'imagine que je te dois des explications. »
Et c'était le cas, il n'avait pas réfléchi sur le moment et n'avait fait qu'écouter sa frustration. Il avait été injuste et, même si sa décision venait de quelque part et qu'il savait que c'était la bonne, il ne lui avait donné aucune explication.
« Ne te fatigue pas Louis, » soupira-t-elle, laissant enfin tomber sa garde, « je sais très bien que c'est par rapport à Juliette. »
Louis aurait pu mentir et dire que ce n'était pas le cas, qu'il était étonné qu'elle puisse penser une chose pareille, mais ce n'était pas ce qu'il voulait et il savait très bien que ça ne servirait à rien. De plus, il lui devait de l'honnêteté.
« Je suis désolé, » craqua-t-il avec une grimace, « j'aurais dû m'en rendre compte plus tôt. Ce n'est pas juste envers toi, je n'ai pas été honnête et je t'ai fait perdre ton temps. »
Elena leva les yeux au ciel, mais son expression s'était radoucie. « On était deux dans cette relation, tu sais. J'étais parfaitement consciente de tes sentiments pour Juliette quand on a commencé à sortir ensemble, mais j'ai quand même décidé de tenter l'expérience. Tu n'es pas le seul fautif. »
Louis savait qu'elle avait raison, il n'avait pas le droit de dire le contraire, surtout si c'était ce qu'elle ressentait. Mais il se sentait tout de même coupable. Il était à l'origine d'une déception, que ça lui plaise ou non.
« En plus, » elle haussa les épaules avec un sourire, « je ne vois pas en quoi tu m'as fait perdre mon temps. Grâce à toi, j'ai compris que ce n'était pas si mauvais de m'ouvrir aux autres et de prendre du temps pour moi. Je suis heureuse de m'être faite des amis et de pouvoir enfin respirer. »
Cette réflexion arracha un rire au garçon. « Je vais paraitre très cliché, mais j'imagine qu'on a qu'une seule jeunesse, n'est-ce pas ? » La brune acquiesça et ce simple geste lui réchauffa le cœur. « J'aurais quand même aimé t'en parler avant, tu ne mérites pas ça. »
« Ne t'en fais pas, je suis une grande fille, je vais m'en remettre. » Elle leva les mains en l'air d'un air innocent, alors qu'un sourire moqueur se glissait sur ses lèvres. « Je ne dis pas qu'il n'y aura pas des jours où je ne te détesterais pas, mais, en général, mon opinion de toi reste plutôt positive. »
Louis s'avoua vaincu. De toute manière, il l'avait mérité. Cependant, il était heureux qu'elle réagisse de cette manière. Il savait qu'elle était particulièrement mature et compréhensive, mais elle ne cessait jamais de l'impressionner.
« Honnêtement, tu mérites quelqu'un d'aussi intelligent émotionnellement que toi. Pas d'un indécis qui ne sait pas ce qu'il veut. »
« Ne sois pas aussi dur envers toi-même, tu es dans une situation délicate. Personne ne peut te reprocher de vouloir essayer de nouvelles choses. » Elle lui serra gentiment l'avant-bras d'un geste reconnaissant. « Mais merci. Merci d'être venu pour me donner plus d'explications, tu n'étais pas obligé. »
Louis fronça les sourcils en grimaçant. « Tu me remercies de faire le strict minimum ? Tes attentes sont vraiment basses. »
« Que veux-tu, » s'exclama-t-elle en commençant à s'éloigner, « on vit dans un monde dans lequel les hommes pensent pouvoir s'en sortir avec des courbettes et des excuses à demi-mot. Je fais avec ce que j'ai. »
Sur ces paroles, elle lui adressa un dernier sourire sincère avant de se retourner et de recommencer son entrainement. Il la regarda faire pendant quelques secondes avant de faire demi-tour et de rejoindre le bord de la patinoire, le cœur plus léger.
Il était heureux de la façon dont s'était conclu leur histoire. Elena était une personne qu'il appréciait sincèrement et pour qui il avait le plus grand respect. Savoir qu'elle pensait la même chose que lui le rassurait, il ne voulait pas être le méchant dans son histoire.
Pour passer le temps, Louis s'appuya contre la rambarde et sortit son téléphone. Il était ravi de voir qu'il n'avait toujours pas de message de Juliette, signifiant qu'elle devait toujours dormir et qu'elle ne s'était pas levée de bonne heure comme à son habitude.
Il alla donc faire un tour sur les réseaux sociaux, fronçant les sourcils lorsque l'application s'ouvrit pour afficher les dernières publications des personnes qu'il suivait. Il avait beau chercher, il ne trouvait pas celle qu'il voulait.
Ça faisait déjà deux compétitions de suite que Juliette ne publiait rien. Ça ne lui ressemblait pas, en temps normal elle ne manquait jamais cette échéance. Alors certes, elle n'était pas des plus présentes sur les réseaux, mais elle n'était pas non plus complètement inexistante. Ça faisait déjà plusieurs semaines qu'elle ne réagissait plus aux post de Natalia, aux siens et même à ceux des filles. Elle avait juste disparu.
Oui, les réseaux n'étaient pas indispensables dans leur vie, ils pouvaient largement s'en passer, mais ça restait un bon moyen de se tenir renseigné de l'actualité et d'échange avec toutes les personnes qui les soutenaient dans leur carrière. En plus, Louis aimait bien ses publications d'après compétition, il s'y était habitué et les mots qu'elle avait pour lui lui faisaient toujours plaisir.
Se faisant une note mentale de lui poser la question, il commença à faire sa propre publication lorsqu'une voix l'interpella. « Honnêtement, je ne sais pas comment tu fais pour marcher dans ces choses, c'est presque pire que des bottes de ski. On dirait un dindon farci au canard. »
Louis se tourna vers sa sœur qui s'approchait de lui d'une démarche maladroite. « Tu serais même étonnée de savoir qu'on court régulièrement avec. »
« Vous allez vous casser une cheville oui. » Rétorqua-t-elle en s'arrêtant à ses côtés, toisant la glace d'un œil mauvais.
« Tu sais que les patins artistiques sont justement conçus pour nous tenir la cheville, n'est-ce pas ? » La jeune fille leva les yeux au ciel et ne fit aucun mouvement pour entrer sur la patinoire. « Tu comptes mettre un pied sur la glace ou continuer à la regarder comme si elle t'avait personnellement insultée ? »
Chloé grimaça, mais fit tout de même ce qu'il lui disait. Elle entra lentement sur la glace, s'accrochant au mur comme si sa vie en dépendait. « C'est casse-gueule ton truc. »
Louis haussa un sourcil. « Alors pourquoi est-ce que tu m'as demandé de te montrer comment faire ? Ce n'est pas comme si tu avais eu quinze ans pour essayer. »
Elle soupira, acceptant la main qui lui tendait. « Je ne sais pas pourquoi, mais j'ai des amis qui veulent absolument aller à la patinoire depuis qu'ils ont appris que tu pratiquais à haut niveau. Ah et ils se sont mis dans la tête que, puisque tu savais faire, je savais faire. »
« Ne te penche pas en avant et ne regarde pas par terre, c'est comme ça que tu vas tomber. » La corrigea-t-il en la tirant par les mains, reculant doucement. « Et tu ne pouvais pas leur dire que, non, tu ne sais pas faire ? »
Elle se redressa, fixant son regard dans le sien. « J'ai une réputation à préserver tu sais. »
Un sourire moqueur se glissa sur les lèvres de son frère. « Et en quoi est-ce que ta réputation a un rapport avec le patinage ? »
« J'aurais dû demander à Juliette de m'aider, elle pose moins de questions. » Rétorqua-t-elle en soufflant.
Mais Louis secouait déjà la tête. « Non, Juliette se repose et personne n'a le droit de la déranger, surtout toi. Plie les genoux, t'es aussi raide qu'un piquet. » S'empressa-t-il d'ajouter pour ne pas lui laisser le temps de répondre.
Ils passèrent l'heure qui suivit à passer en revue les bases du patinage. Honnêtement, Louis avait connu pire comme élève. Même si Chloé discutait chacun de ses conseils, elle faisait quand même en sorte de les appliquer. Elle ne cessait de se plaindre, mais faisait quand même des efforts.
Bon, il était convaincu qu'elle ne se transformerait pas en championne olympique du jour au lendemain, son manque flagrant d'activité physique se voyait dans la crispation de ses muscles puisqu'elle ne réussissait pas à se détendre, mais elle y mettait de la bonne volonté et c'était tout à son honneur.
« Wow, ça va un peu vite là. » S'écria-t-elle les bras écartés et recommençant à se pencher en avant alors qu'il la suivait de loin.
« Souviens-toi de ce que je t'ai dit, » répondit-il, ayant du mal à se retenir de rire, « redresse-toi et chasse-neige. »
Mais il était déjà trop tard, elle avait pris un virage et fonçait droit dans le mur. Evidemment, elle n'arriva pas à s'arrêter avant de le percuter de plein fouet et de s'effondrer sur le sol, fesses les premières.
« Eh bien, » dit-il en la rejoignant, essayant de garder une expression sérieuse, « c'est une façon comme une autre de s'arrêter, mais je pense que tu te serais fait moins mal avec le chasse-neige. En tout cas, je suis sûr que tes amis seraient impressionnés par tes capacités en cascades. »
Chloé se remit sur ses pieds, essuyant la glace qui collait désormais à ses vêtements. « Si tu savais comme tu es drôle. Ça ne se voit pas, mais je suis hilare actuellement. »
Une lueur de défi brillant dans le regard, elle s'éloigna à nouveau avec, cette fois-ci, plus de conviction. Elle commença à faire des tours de pistes, perdant parfois l'équilibre, mais réussissant à rester debout.
Il l'observa pendant quelques secondes avant de jeter un coup d'œil à son téléphone portable. Juliette ne lui avait toujours pas envoyé de message. Il ne s'inquiétait pas à proprement parler, mais il savait aussi qu'il n'allait pas tarder à la rejoindre et il ne voulait pas la réveiller. Bon, il attendrait s'il le fallait.
Il releva la tête juste à temps pour voir sa sœur s'arrêter devant lui, cette fois-ci correctement, un air suffisant sur le visage. « Alors ? Pas trop mal pour quelqu'un qui a commencé il y a seulement une heure. »
Louis concéda. « C'est vrai. Par contre, je ne comprends toujours pas pourquoi tu n'as jamais voulu essayer avant. »
« Je voulais te laisser ta chance, » répondit-elle en haussant les épaules, « c'est grâce à ma décision que vous allez pouvoir aller aux jeux olympiques un jour. »
Le garçon renifla avec dédain. « On n'y est pas encore. »
« Je suis sûre que vous êtes plus proches que tu ne le penses. » Le regard de sa sœur s'adoucit. « Vous n'avez toujours pas de nouvelles des championnats ? »
Louis secoua la tête, enfouissant les mains dans ses poches. « Pas encore, mais si Legov tient sa parole, alors ça ne devrait pas tarder. »
Du moins, c'était ce qu'il espérait. Il avait pensé qu'une fois les résultats tombés, ils auraient tout de suite su s'ils étaient sélectionnés, mais ce qui était arrivé à Juliette changeait la donne. Il avait peur que le sélectionneur doute de leurs capacités à gérer la pression et décidé de ne pas leur donner leur chance.
Bien sûr, il gardait ses inquiétudes pour lui et n'en parlait pas à sa meilleure amie qui avait déjà bien assez à faire, mais, plus le temps passait, plus il avait du mal à y croire.
« Et avec Juliette, comment ça va ? » Continua Chloé, se rendant compte du malaise qui s'était installé au fond de lui.
« Qui est-ce qui pose les questions maintenant ? » Tenta-t-il, essayant de se détendre et de ses débarrasser de ses mauvaises pensées. Il ne pouvait rien faire plus que d'attendre de toute manière.
La jeune fille leva les yeux au ciel. « Estime-toi heureux, vaut mieux avoir une sœur qui s'intéresse à ta vie plutôt qu'une qui est complètement désintéressée. »
Louis ne l'admettrait jamais à voix haute, mais il était heureux que ce soit le cas. Il savait qu'il pouvait compter sur elle dans les moments compliqués, tout comme elle pouvait compter sur lui. « Ça va, elle se repose et recommence à prendre soin d'elle. »
Elle lui jeta un regard appuyé. « Tu sais que ce n'est pas ce que je demande Louis. »
Le garçon grimaça, faisant mine d'être réluctant à lui en parler. « On prend notre temps, on verra. Je pense que c'est le mieux à faire. »
Un sourire sincère se déploya sur les lèvres de sa sœur. « Tant mieux, je suis contente pour vous. Je sais que je la considère déjà comme telle, mais j'aimerai beaucoup qu'elle soit vraiment ma petite sœur. » Louis s'apprêtait à contester, mais elle ne lui en laissa pas le temps et frappa dans ses mains. « Bon, comment est-ce qu'on recule maintenant ? »
« Apprends déjà à avancer correctement avant de vouloir reculer. » Rétorqua-t-il, ce qui lui valut un regard assassin.
Ils continuèrent leur séance jusqu'à ce que Juliette lui dise qu'elle était réveillée et qu'il ne doive la rejoindre, sa sœur devant se rendre à l'université. Il était cependant fière de pouvoir dire qu'elle pouvait désormais s'arrêter sans avoir à se prendre le mur en pleine tête.
10 chapitres.
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro