Chapitre 38
Assise sur le sol à s'étirer, une jambe repliée sous elle et l'autre étendue sur le côté alors que ses mains entouraient sa cheville, Juliette observait la scène qui se déroulait sous ses yeux avec une attention toute particulière.
Tous les couples de danse sur glace de l'équipe se trouvaient actuellement dans la pièce qui leur avait été mise à disposition afin de s'échauffer avant de devoir se rendre sur la glace pour la dernière étape de leur finale, le programme libre.
Juliette faisait donc ses étirements avec, à ses côtés, Eléonore et Anastasiya qui discutaient avec enthousiasme. Anton et Baptiste étaient également de la partie, mais pas Louis. Ce dernier se tenait un peu plus, en pleine discussion avec Elena.
La jeune fille les avait rejoins le lendemain de leur arrivée, ayant décidé de venir encourager toute l'équipe. Natalia lui avait permis de se faire enregistrer comme un membre du staff afin qu'elle puisse avoir accès aux salles d'entrainement et qu'elle puisse les accompagner dans les coulisses de l'évènement. Depuis lors, elle se faisait très discrète et c'était actuellement la première fois depuis le début du séjour que Juliette l'apercevait pendant plus que quelques minutes.
Mais ce n'était pas ce qui l'avait le plus étonnée. Non, ce qui la faisait s'interroger était le fait qu'Elena et Louis passaient très peu de temps ensemble. Pendant plusieurs des repas, ils ne s'étaient même pas assis l'un à côté de l'autre. L'ambiance qui s'était installée entre eux semblait étrange et tendue.
Juliette n'avait pas la moindre idée de ce qu'il s'était passé. C'était la première fois qu'elle voyait de la tension entre eux, peut-être parce que l'occasion faisait qu'elle les avait vingt-quatre heures sur vingt-quatre sous les yeux, mais cette situation semblait sortie de nulle part.
Elle aurait très bien pu demander à Louis directement, mais elle avait l'impression que ce n'était pas quelque chose qu'il avait envie de partager avec elle et elle n'était pas sûre de vouloir en savoir plus non plus. Pourtant, elle ne pouvait s'empêcher de les observer.
Elle ne pouvait pas voir l'expression d'Elena, elle faisait face à son dos, mais elle pouvait voir à sa posture qu'elle semblait contrariée. Louis, quant à lui, était directement dans son champ de vision, mais ce qu'elle y voyait lui était inhabituel. Son expression était fermée et une moue mécontente venait déformer les traits de son visage. Il avait les bras croisés sur son torse montrant qu'il n'était pas ouvert à la discussion et il s'appuyait nonchalamment contre le mur.
Juliette ne l'avait que très rarement vu aussi crispé et interdit, refusant visiblement d'écouter ce qui lui était dit. Il était très loin du Louis attentif et consciencieux qu'elle connaissait si bien. Et ce détail suffisait à la rendre encore plus curieuse.
Elle les fixait sans ciller, oubliant momentanément ses étirements, essayant de deviner ce qui était dit. Bien sûr, elle ne pouvait pas les entendre puisqu'ils étaient bien trop loin, mais elle pouvait au moins essayer de lire sur les lèvres de Louis.
C'est ce qui entraina sa chute.
D'un mouvement furtif, le garçon regarda par-dessus l'épaule de sa copine et fixa Juliette droit dans les yeux. Le temps que cette dernière réalise ce qui était en train de se passer et qu'elle détourne le regard, le contact visuel avait été établi et il n'y avait aucune chance pour elle de le faire passer pour un accident.
Les yeux désormais fixés sur ses baskets, elle sentait le rouge lui monter aux joues. La situation aurait pu être pire, bien évidemment, mais ce qu'il se passait entre eux n'était pas ses affaires et sa curiosité était définitivement mal placée. Louis n'allait pas apprécier, elle en était persuadée.
« Juliette. » La jeune fille leva la tête vers ses amies qui l'observaient d'un air amusé. « Ça va ? »
Elle acquiesça avec véhémence n'ayant pas confiance en sa voix pour trouver une excuse claire et concise. Malheureusement, son rougissement s'intensifia lorsqu'elle sentit Louis s'installer à ses côtés et vint contredire son geste.
Le sourire confus des filles s'agrandit alors que leur regard passait de l'un à l'autre avec curiosité. Juliette, quant à elle, n'osait pas se tourner vers lui. Oh non, elle préférait dépérir sur place plutôt que de lui faire face. Si elle avait pu ramper dans un trou de souris, ce serait exactement ce qu'elle aurait fait.
Ce fut à cet instant précis que la porte de la pièce s'ouvrit et que Natalia entra avec détermination. Jamais elle n'avait été aussi reconnaissante de voir son entraineuse, même si son arrivée annonçait le début de la fin.
La femme ne perdit pas de temps et les fit dérouler chacun leur tour leur programme au sol avant de les envoyer se changer. Juliette utilisa cette opportunité pour ne pas laisser le temps à son meilleur ami pour lui parler d'autre chose que de la compétition et son embarras fut rapidement remplacé par le stress montant qu'elle ressentait.
Bien plus rapidement qu'elle ne l'aurait voulu, ils se retrouvèrent tous sur le bord de la patinoire, au milieu des autres couples, à attendre leur tour pour s'entrainer sur la glace.
Juliette avait essayé, elle avait vraiment essayé. Elle avait fait les exercices que lui avait donnée sa psychologue, prendre de grandes et longues inspirations, expirer par la bouche et se concentrer sur les points positifs qu'apportaient chaque compétition. Mais rien n'y faisait, elle sentait déjà sa respiration se faire plus courte.
L'atmosphère ne l'aidait pas à garder son calme. Les gradins étaient bruyants, de la musique se déversait par les enceintes comme une vague s'écrasait sur des rochers et, partout où elle regardait, des yeux la fixaient. Ça ne venait pas exclusivement du public, mais également de leurs concurrents et de leurs entraineurs.
Elle se sentait scrutée, jugée et moquée et ça ne faisait qu'accentuer la panique qui lui nouait l'estomac.
« Pourquoi est-ce qu'il nous regarde tous ? » Marmonna-t-elle, se recroquevillant sur elle-même dans l'espoir de devenir invisible.
Elle ne s'était adressée à personne en particulier, mais elle sentit Louis lui prendre la main et la lui presser gentiment. C'était un geste assez anodin, mais elle savait qu'il se voulait rassurant.
« Parce qu'on est en tête et ils le savent, » répondit-il d'un ton confiant qu'elle n'avait pas fini de jalouser, « ils essayent de savoir si on est en forme et s'ils ont une chance de nous battre. Ils vont être déçus. »
Juliette n'en était pas si convaincue. Sa tête continuait de lui répéter en boucle que ça n'allait pas se passer comme prévu et qu'ils allaient perdre leur première place aussi rapidement qu'ils l'avaient décrochée après la danse rythmique.
Elle ne se sentait vraiment pas bien.
Louis devait s'en rendre compte puisqu'il se tourna vers elle, les sourcils froncés. « Écoute Ju', on a bossé comme des acharnés toute la saison et on a mérité chacune de nos premières places. Je n'ai pas l'intention que celle-ci nous passe sous le nez, en tout cas je compte bien me battre pour et je sais que toi aussi. »
Son ton était dur et froid, tout comme la lueur qui brillait dans ses yeux, celle qui traduisait le même mécontentement que lorsqu'il discutait avec Elena. Le cœur de la jeune fille rata plusieurs battements quand elle se rendit compte que cette colère était dirigée à son encontre.
« Tu es énervé contre moi. » Murmura-t-elle en détournant le regard, ne supportant pas ce qu'elle trouvait dans ses yeux.
« Je ne suis pas énervé contre toi, » répondit-il d'une voix tout aussi basse, « jamais je ne peux m'énerver contre toi. »
« Pourtant, ton comportement prouve le contraire. »
« Je- » Le garçon se passa une main sur le visage, paraissant soudainement épuisé. « Je veux juste que toute cette histoire se termine. Je suis fatigué et j'ai besoin d'être seul. »
Juliette eut l'impression de recevoir un coup de couteau dans le cœur. Elle ne s'était jamais rendue compte que les compétitions et patiner avec elle lui pesait autant sur la conscience. Elle avait toujours été trop obnubilée par sa propre anxiété pour voir qu'il avait lui-même du mal à gérer la pression.
Et maintenant, elle avait l'impression que c'était trop tard pour y remédier. Encore une fois.
Une larme coula sur sa joue qu'elle s'empressa d'essuyer. Elle ne pouvait pas craquer maintenant, pas alors que tous les regards étaient braqués sur eux et, surtout, pas après que Louis lui ait littéralement dit qu'elle lui mettait trop de responsabilités sur les épaules. Non, elle allait attendre la fin de la compétition pour que personne ne la voit.
Attendre d'être seule.
« Mais bon, » soupira-t-il en essayant de reprendre un ton joyeux et optimiste, « on a une finale à gagner alors ce n'est pas le moment de s'apitoyer sur son sort. »
Malheureusement, il était déjà trop tard pour Juliette.
L'entraînement se passa dans le flou le plus total et l'attente qui suivit fut interminable. Puisqu'ils étaient en tête du classement, ils étaient également les derniers à concourir et devaient donc attendre que chaque couple passe pour que ce soit leur tour.
Ce fut une véritable torture pour Juliette. Elle ne pouvait pas rester assise à les regarder faire sans risquer que l'anxiété la cloue sur place et qu'elle ne puisse plus se relever par la suite. Elle faisait donc les cent pas, essayant de se maintenir échauffée, sautant parfois sur place, mais gardant toujours la tête basse.
Les premiers de l'équipe à passer furent Eléonore et Anton, il s'agissait de leur toute première compétition ensemble. Natalia avait décidé de les présenter lors de la dernière de la saison pour donner un avant-goût aux juges et à leurs concurrents de ce qu'ils préparaient pour l'année prochaine.
Le résultat avait été là. Ils s'étaient placés à une jolie sixième place à l'issue de la danse rythmique, ce qui n'était vraiment pas mauvais pour un couple qui n'avait été formé qu'il y a quelques mois. De plus, et ce même s'il devait encore travailler sur sa technique qui restait imprécise, Anton faisait preuve d'une implication à toute épreuve.
Les deux fonctionnaient très bien ensemble, ils avaient confiance l'un envers l'autre et se comprenaient sur la glace sans avoir besoin de s'exprimer à voix haute. Leurs programmes étaient fluides et agréables à regarder, même si la difficulté n'était pas encore tout à fait au rendez-vous.
En tout cas, leur couple promettait de grandes choses et Juliette n'avait pas le moindre doute qu'ils puissent aller loin ensemble.
Ce fut ensuite le tour d'Anastasiya et de Baptiste de passer. Même si le début de leur saison avait été chaotique et loin d'être à la hauteur de leurs espérances, les progrès qu'ils avaient faits par la suite avaient été fulgurants.
Ils avaient passé des heures supplémentaires à s'entrainer, que ce soit sur la glace ou en dehors, prenant en compte minutieusement tous les conseils qui leur étaient donnés et faisant en sorte de les appliquer à la lettre. Leurs efforts avaient payé et ils les avaient rejoints à plusieurs reprises sur le podium.
Ils avaient décroché la troisième place au classement provisoire à la suite de leur danse rythmique, ais une chute de Baptiste dans le programme libre leur avait certainement fait perdre plusieurs places, les faisant descendre du podium.
Ils étaient bons, mais Juliette avait peur que leur inconsistance leur joue des tours. Elle n'était pas sûre que les sélectionneurs de l'équipe nationale veuillent tenter leur chance avec eux s'ils n'étaient pas sûrs d'obtenir des résultats réguliers, et ce même s'ils avaient le niveau.
Ceci ne laissait donc plus que Juliette et Louis. L'anticipation était à son comble, la bataille pour le podium avait commencé et le public le ressentait. Tous avaient leur couple favori et n'hésitaient pas à utiliser leur voix pour se faire entendre.
Juliette avait déjà aperçu plusieurs affiches les représentant et, même si l'intention était agréable et partait d'un bon sentiment, ça voulait également dire qu'il y avait plus de personnes qu'elle pouvait décevoir en dehors de Louis, Natalia, l'équipe et sa famille. Il y avait également de parfaits inconnus qui plaçaient, pourtant, beaucoup d'espoir en eux.
C'était beaucoup trop, elle ne pouvait pas se permettre de faire la moindre erreur.
« Très bien. » Natalia vint les rejoindre alors qu'ils n'allaient pas tarder à rentrer en piste. « Souvenez-vous de ce qu'on a travaillé. Ne vous précipitez pas et allez au bout de vos mouvements. Ce n'est pas une course, soyez précis et tout se passera bien. »
Les deux amis acquiescèrent, s'approchant de la porte et attendant qu'on leur donne le feu vert pour entrer sur la piste.
Le cœur de Juliette battait à toute vitesse, l'oxygène avait tout juste le temps d'atteindre ses poumons avant d'en être expulsé immédiatement. Elle essayait de garder une expression neutre, mais c'était un véritable chaos au fond d'elle. Tout son corps hurlait. De douleur, de stress, de panique.
Elle passait par toutes les émotions, mais que des émotions néfastes et désagréables. Sa tête allait exploser, son corps allait s'effondrer et elle allait plonger dans la folie. C'était la seule issue possible, elle ne voyait pas comment s'en sortir autrement.
A ses côtés, Louis était aussi calme qu'à son habitude. Du moins, elle avait l'impression qu'il était calme. Si ce n'était pas le cas, alors c'était un très bon acteur puisque son expression ne traduisait que confiance et détermination.
Alors que Juliette essayait de disparaitre de l'œil du public, lui se tenait droit et déployait toute sa hauteur, gardant la tête haute et défiant du regard quiconque osait les regarder de travers. Il était bien décidé à ne pas laisser passer cette opportunité et le montrait parfaitement.
De le voir ainsi, un petit élan de courage s'empara d'elle. C'était la dernière ligne droite, après ces quelques minutes sur la glace, ils allaient pouvoir souffler. Même s'ils étaient sélectionnés et que leur plus grosse échéance se présentait à eux, ils allaient avoir fait le plus gros du travail et n'allaient avoir plus rien à prouver.
Ils gagneraient leur place de façon légitime et n'aurait pas à rougir de leurs résultats.
Juliette sentit son anxiété légèrement diminuer. Elle voyait le bout du chemin, il fallait juste qu'elle tienne quelques minutes supplémentaires. Ça faisait des mois qu'elle travaillait sous cette pression et qu'elle s'en sortait, ce n'était pas quelques minutes qui allaient la tuer.
Elle prit une grande inspiration et s'élança sur la glace lorsque l'autorisation leur fut donnés, Louis à ses côtés. Les applaudissements fusèrent dans les gradins alors qu'ils saluaient le public une première fois.
D'un mouvement fluide, la jeune fille se tourna vers son meilleur ami et initia le premier contact. Elle ferma les yeux alors que son front touchait le sien et le bruit qui régnait autour d'eux s'amenuisa. Elle se concentra sur leurs respirations, celles-ci se synchronisant et se mélangeant dans l'air.
Il n'y avait plus qu'eux sur la glace, le monde extérieur s'était effacé et ne laissait plus de place aux doutes et à la panique. Ils devaient donner le meilleur d'eux-mêmes, faire ce qu'ils savaient faire de mieux.
Louis lui serra gentiment les deux mains tout en s'écartant d'elle après lui avoir déposé un baiser sur le front et ils rejoignirent le centre de la patinoire, prenant leur position de départ.
Le temps ralenti autour de Juliette alors qu'elle attendait que les premières notes de leur musique retentissent. Elle n'apercevait plus le public qui remplissait les gradins, n'avait plus conscience des juges qui allaient scruter leur moindre faits et gestes. Elle ne se remémorait que leurs longues heures de travail, chacune peuplée des conseils que leur prodiguaient Natalia et toute l'équipe enseignante. Ce qu'elle devait appliquer, ce qu'elle devait éviter et ce qu'elle devait perfectionner. C'était le point culminant de tous leurs entrainements.
La musique commença et leur chorégraphie se mit en marche.
Juliette se concentra sur les mains de Louis tout en gardant une oreille attentive à la mélodie qui se déversait des enceintes, associant les deux pour gagner en précision. Elle se rappela de ne pas trop se pencher à l'intérieur pour ne pas perdre l'équilibre ou encore maintenir son centre de gravité afin d'aider son partenaire à la porter efficacement.
Chaque erreur, chaque pas bancal ou mouvement imprécis était noté et leur faisait perdre des points, il était primordial que leur technique soit parfaite.
Honnêtement, Juliette patina comme si c'était la dernière fois. Comme si c'était la dernière fois qu'elle patinait avec Louis, comme si c'était leur dernière compétition avant d'être mis de côté et oubliés dans un coin. Elle y mit toute sa passion et toute son énergie, ressentant chacun de leurs mouvements jusqu'au plus profond de son être.
Son cœur se remplissait de gratitude à la pensée de toutes ces années durant lesquelles elle avait vécu son rêve aux côtés de la personne qui comptait le plus à ses yeux. Elle avait eu la chance et l'honneur de vivre des expériences que certains ne pouvaient qu'imaginer et elle ne regrettait absolument pas ses choix.
C'était dur, mais ça valait tout l'or du monde.
Au moment où la musique s'arrêta, les larmes coulaient déjà discrètement sur son visage. C'était stupide et sorti de nulle part, mais elle avait l'impression de dire adieu à son sport et à son meilleur ami. Elle savait à cet instant précis que rien n'allait être comme avant.
La pression retomba dès qu'elle sentit Louis la rejoindre et passer les bras autour de ses épaules. Il lui murmurait des choses à l'oreille, mais elle était incapable d'en comprendre le sens. C'était comme si son cerveau refusait de l'écouter.
Tous les muscles de son corps tremblaient, elle avait la désagréable impression que la patinoire était éclairée d'une lumière artificielle et éblouissante. Le bruit du public était étouffé et elle avait du mal à distinguer les silhouettes qui le composait.
Ils saluèrent public et juges avant de retourner doucement vers Natalia qui les attendait en bord de piste.
Juliette essayait de se concentrer sur ce qu'il se passait autour d'elle, mais elle n'y arrivait pas. Elle était tout juste consciente que Louis avait son bras autour de sa taille. Elle secoua légèrement la tête pour essayer d'éclaircir sa vision, mais celle-ci continuait à se brouiller. Des fourmis lui traversaient le corps alors qu'une sensation de légèreté désagréable grimpait le long de ses jambes pour lui monter à la tête. Sa respiration résonnait à ses oreilles et un goût pâteux lui prit la bouche.
« Je ne me sens pas bien. » Marmonna-t-elle d'une voix si basse qu'elle n'était même pas sûre que Louis puisse l'entendre.
Les mots eurent tout juste le temps de sortir de sa bouche qu'elle se sentait partir. Sa vision se brouilla complètement avant de s'obscurcir et ses jambes cédèrent sous son poids.
La dernière chose qu'elle sentit avant de perdre connaissance fut le bras autour de sa taille resserrer sa prise.
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