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Chapitre 33

À moitié couchée sur son canapé, Juliette était sur son téléphone à regarder distraitement ce qui se passait sur les réseaux sociaux. Elle ne s'attendait pas à grand-chose, mais puisqu'elle n'avait rien d'autre à faire, c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour passer le temps.

Il était vrai qu'elle aurait pu faire un brin de ménage dans son appartement, mais sa motivation était au plus bas et elle n'avait pas la foi de quitter sa position qui s'était avérée très étrange, mais également très confortable.

Nyx avait tout d'abord décidé de lui tenir compagnie, mais après avoir tourné plusieurs fois pour trouver la meilleure position, il avait fini par abandonner et était parti se réfugier dans la chambre. Sans son compagnon, la jeune fille était donc face à sa solitude.

C'était quelque chose à laquelle elle aurait dû être habituée maintenant, cela faisait des semaines maintenant qu'elle passait la plupart de son temps libre seule, surtout quand elle n'était pas à la patinoire. Mais rien n'y faisait, elle se sentait de plus en plus mal à chaque fois que ça lui arrivait.

Si, auparavant, elle arrivait à gérer ces rares moments en s'occupant d'une quelconque manière que ce soit, désormais elle n'y arrivait plus. Elle ne pouvait plus faire ses séances de sport qu'elle avait pourtant bien en mains depuis des années, elle n'arrivait plus à s'occuper de son appartement comme elle le faisait avant et elle ne trouvait plus la motivation pour sortir avec ses amies, même si c'était simplement pour aller au cinéma.

Elle se sentait aussi vide qu'un coquillage ayant perdu son hôte.

Ça relevait du miracle si elle réussissait à se lever les matins et à aller au bout de leurs journées d'entrainement. Tout son corps la faisait souffrir, elle était à bout de souffle au bout d'un tour de piste et son énergie était inexistante.

C'était une sensation très désagréable dont elle n'arrivait pas à se débarrasser. Elle avait essayé de plus se reposer en enchaînant les heures de sommeil et de s'étirer plus fréquemment pour calmer la brulure de ses muscles, mais ça ne fonctionnait pas. Elle était toujours aussi amorphe.

Bien sûr, même si elle refusait pertinemment de l'admettre, elle savait au fond d'elle en partie d'où venait le problème. Demander à son corps de faire d'intenses efforts physiques alors qu'elle ne lui donnait pas les protéines dont il avait besoin, ou plutôt auxquelles il était habitué, ce n'était que folie.

Mais d'un autre côté, ce n'était pas comme si elle s'empêchait de manger du tout au tout. Elle avait juste moins d'appétit et mangeait par conséquent moins qu'à son habitude. Elle prenait juste ce dont elle avait besoin pour s'entrainer et c'était largement suffisant.

Le problème venait surtout du fait que les entrainements étaient de plus en plus compliqués. La fin de la saison approchait très rapidement, il ne leur restait plus qu'une compétition avant la finale et avant de savoir s'ils étaient sélectionnés pour les championnats du monde.

Pour l'instant, ils étaient toujours en tête du classement provisoire et Natalia comptait bien à ce que ça reste comme ceci. Elle n'hésitait pas à les faire rester plus tard que leurs horaires habituels, essayant de complexifier leurs programmes tout en faisant en sorte qu'ils les maitrisent parfaitement. Elle passait encore plus de temps avec eux qu'auparavant. Si ce n'était pas le cas avant, désormais ils vivaient, mangeaient, dormaient, patinage. Ils n'avaient plus le choix que de se donner à deux cent pour cent.

Alors oui, le corps de Juliette avait du mal à suivre le rythme, mais il réussissait tout de même à lui donner ce qu'elle en attendait. C'était donc suffisant, il n'y avait rien d'alarmant.

La jeune fille soupira en observant l'écran allumé de son téléphone portable. Elle venait de tomber sur un énième montage de leurs anciens programmes et le mal-être constant qui dormait au fond d'elle commença à se réveiller.

En temps normal, il était rare qu'elle tombe sur ces vidéos, l'algorithme lui proposant un tout autre contenu. Elle ne les voyait que lorsqu'ils étaient directement identifiés dessus. Seulement, cela faisait déjà quelques jours que ses propositions n'étaient quasiment que composées de ces montages.

Elle ne comprenait pas d'où venait ce changement, peut-être le logiciel avait-il compris qui elle était ou il y en avait simplement plus, mais elle ne voyait plus que ça.

Le problème n'était pas tant qu'elle ne supportait pas de voir leurs anciennes performances, quoique se voir patiner sur une musique parfois triste avec de nombreuses coupures étaient plutôt étrange, mais le message qu'elles transmettaient était clair et ne faisait que lui rappeler la situation dans laquelle elle était.

C'était aussi le seul moment où elle voyait Louis dans son appartement, mis à part sur les photos qui couvraient les murs, et c'était quelque chose qu'elle préférait oublier.

Même si les intentions des personnes se trouvant derrière ces vidéos étaient louables, Juliette n'aimait pas les regarder et préférait les ignorer. Ce n'était pas grand chose, mais c'était le seul moyen qu'elle avait trouvé pour préserver le peu de santé mentale qui lui restait.

Elle passa donc la vidéo sans la regarder, espérant que la prochaine publication lui remonterait le moral, une vidéo d'un chat peut-être, mais celle-ci s'avéra tout aussi décevante.

Comme sa torture personnelle n'était pas suffisante et que ses réseaux sociaux avaient décidé de se retourner contre elle, la publication suivante n'était autre que le dernier post de Louis. Il avait publié plusieurs photos de lui en compagnie d'Elena, rendant enfin leur relation officielle aux yeux du public.

Au contraire de Juliette qui ne postait qu'à la suite d'une compétition et même s'il n'exposait toute sa vie pour conserver un minimum de vie privée, le garçon aimait bien informer ses abonnés de ses visites et activités récentes. Il estimait que ça créait un lien particulier avec ceux qui les supportaient tellement dans leur carrière.

Elle savait donc que ça allait arriver un jour et n'était pas étonnée que ce soit enfin le cas, mais l'effet fut tout de même le même. Elle regarda les photos avec un pincement au cœur, un tourbillon d'émotions faisant rage dans sa tête.

Il ne fallait pas qu'elle reste sur les réseaux sociaux, ils ne faisaient que lui miner le moral et elle n'avait pas besoin de cela en ce moment.

D'une décision impulsive, elle retourna sur la page d'accueil et supprima toutes ces applications. Si elle était déjà aussi seule dans la vie réelle, elle pouvait aussi disparaitre virtuellement et personne ne s'en rendrait compte.

Maintenant libérée de toutes distractions, Juliette regarda dans le vide, sans savoir quoi faire. Son appartement était silencieux, elle ne mettait ni télévision, ni radio. Elle n'entendait pas non plus signe de vie chez les voisins, ceux-ci devant certainement être au travail aux vues de l'heure.

Le seul bruit qui venait troubler le silence était l'aiguille de l'horloge accrochée au mur qui cliquait à mesure que les secondes défilaient.

Elle détestait ces moments, elle détestait être aussi mal dans sa peau et dans ça tête, elle détestait se sentir aussi seule au quotidien. Elle ne voulait vraiment pas se laisser abattre de cette façon, elle avait la vie dont elle rêvait et n'avait pas le droit de s'en plaindre, mais tout était tellement différent.

Ces derniers mois étaient passés à une vitesse enivrante et ils avaient été atrocement lents à la fois. Sa routine restait la même, mais elle en était devenue douloureuse et solitaire. Elle avait profité des vacances et de la présence de ses parents pour se remettre d'aplomb, mais maintenant que plusieurs semaines étaient passées et que leur réconfort se faisait lointain, elle avait replongé dans une spirale sans fin dont elle n'arrivait pas à échapper.

Si avant Louis était son filet de sécurité, maintenant ce lien était rompu et il était inexistant. Elle ne le voyait plus que lors des entrainements et il n'avait plus de temps à lui consacrer en dehors. Elle avait beau lui proposer une sortie lors de leurs jours de repos ou même un simple repas le soir, il était toujours contraint de décliner.

Il passait tout son temps libre avec Elena. Juliette ne pouvait pas lui en vouloir, c'était normal puisque leurs horaires d'entrainements ne correspondaient pas et qu'il était plus difficile pour eux de se voir, mais elle n'arrivait pas à contrôler son ressenti.

Elle vivait mal son absence et il lui manquait de plus en plus chaque jour. Il était la seule constante fixe dans sa vie et maintenant qu'il disparaissait, elle n'avait plus de point de repère.

Elle aurait pu lui en parler, elle était persuadée que Louis aurait fait son possible pour changer les choses, mais elle ne pouvait pas s'y résoudre. Ça faisait des années qu'il se démenait pour elle, elle ne pouvait pas lui reprocher de penser enfin à lui.

Elle encaissait donc les coups en silence, attendant de voir quand la situation évoluerait d'elle-même.

Juliette sursauta quand son téléphone, qui était posé sur son ventre, commença à vibrer. Elle jeta un coup d'œil à l'écran, fronçant les sourcils en voyant le nom qui s'affichait. Elle ne perdit pas de temps à se poser des questions et raccrocha, reposant son portable face cachée.

Cela faisait déjà plusieurs fois que le Docteur Dumeil essayait de l'appeler, mais elle ne répondait jamais. Elle savait pourquoi elle voulait lui parler, la jeune fille n'y était pas retournée depuis leur séance avant les vacances et elle devait se demander pourquoi.

A vrai dire, Juliette n'avait pas vraiment d'explication. Tout ce qu'elle savait était qu'elle n'avait pas envie de s'épancher sur son ressenti et ses émotions et que, si elle prenait rendez-vous, elle allait être obligée d'en parler.

Elle avait donc décidé de faire la morte et de ne répondre ni à ses appels, ni à ses mails. De toute manière, ça faisait un ou deux mois qu'elle n'avait pas fait de crise de panique, le travail qu'elles avaient fait avait déjà porté ses fruits et il était inutile qu'elle y retourne pour s'enfermer dans une heure et demi de torture.

Juliette en avait marre d'être aidé par les autres, elle voulait se prendre en charge seule. Si elle avait des problèmes, alors elle devait les régler d'elle-même.

Contrariée par cet appel, elle reprit une nouvelle fois son téléphone et initia cette fois-ci le premier contact. Elle tenta tout d'abord d'appeler son père, mais sans succès, Elle essaya tout de même sa mère, mais le résultat fut le même.

La jeune fille soupira. Elle aurait dû s'en douter, il était tout juste quatorze heures passées et ils devaient être au travail.

Elle chercha désespérément qui contacter. Elle ne pouvait pas appeler Eléonore, celle-ci était partie avec Anton faire un stage intensif d'une semaine dans un autre centre d'entrainement pour une remise à niveau. Alya et Anastasiya n'étaient pas non plus disponibles, leur jour de repos n'étant pas le mercredi, mais le jeudi.

A contre-cœur, Juliette se rabattit sur Louis, Elle n'était tellement plus sûre qu'il réponde que ce fut avec la boule au ventre qu'elle cliqua sur son nom. Une photo ridicule d'eux deux s'afficha sur l'écran alors que la première sonnerie se faisait entendre. C'était une photo qui datait de plusieurs années maintenant, mais elle l'aimait tellement qu'elle n'avait pas eu la foi de la changer.

Les tonalités s'enchainèrent sans qu'il ne décroche. Juliette raccrocha alors que la déception se répandait en elle et que les lui larmes lui montaient aux yeux. Elle n'aurait pas dû essayer. Pas alors qu'il répondait au bout de maximum deux sonneries auparavant.

Son téléphone vibra, annonçant l'arrivée d'un message : Je suis au cinéma, je te rappelle après.

Juliette aurait dû être soulagée par ses paroles, il ne l'avait pas totalement ignorée, mais elle avait aussi le sentiment qu'il ne la rappellerait pas. Il ne le faisait jamais. Plus maintenant en tout cas.

Son cœur se serra alors qu'elle en venait une nouvelle fois à la même conclusion. Elle le perdait progressivement et leur relation ne serait plus jamais la même. Ça avait toujours été ses craintes et elles ne faisaient que se confirmer.

La jeune fille ne savait pas quand ni comment, mais ce fut avec ces pensées moroses et les larmes coulant sur ses joues qu'elle finit par s'assoupir.

Etrangement, et même si elle avait fait une nuit de plus de dix heures, elle plongea dans un sommeil beaucoup plus profond que celui d'une simple sieste. Elle n'était pas sûre que celui-ci soit reposant cependant.

Il n'avait pas été troublé par des rêves et des cauchemars, mais, lorsqu'elle se réveilla en sursaut après que quelqu'un ait frappé à la porte, elle n'avait pas l'impression d'avoir dormis une seconde. Pourtant, l'horloge qui indiquait désormais dix-sept heures moins dix prouvait bien le contraire.

Une bouffée d'espoir s'empara d'elle quand elle réalisa ce que ça voulait dire. S'il était si tard, peut-être que le film de Louis était terminé et qu'il avait décidé de venir directement la voir.

Juliette se leva d'un bon du canapé, certainement trop rapidement puisque sa vision se brouilla et elle perdit l'équilibre. Elle prit quelques secondes pour reprendre contenance avant de se précipiter vers la porte d'entrée et de l'ouvrir à la volée.

Elle déchanta très rapidement en se rendant compte que ce n'était pas Louis, mais sa sœur, Chloé.

L'ascenseur émotionnel qu'elle venait de vivre la laissa sans voix. Même si elles s'entendaient très bien, ce n'était pas dans les habitudes de son aînée de venir la voir directement à son appartement. La plupart du temps, elles se voyaient lorsque Juliette allait chez elle ou lors des sorties en famille auxquelles elle était souvent invitée.

Mais pas sans raison.

« Qu'est-ce que tu fais là ? » Finit-elle par demander, la voix rauque et pleine de sommeil, tout en la laissant entrer pour ne pas paraître impolie.

Chloé passa le seuil de la porte et enleva ses chaussures avant de se débarrasser de son blouson et de l'accrocher au porte-manteaux. Elle devait être allée chez le coiffeur car son carré avait retrouvé sa longueur habituelle, plus court que la dernière fois qu'elle l'avait vue.

« Ça fait longtemps que tu n'es pas venue à la maison donc j'ai voulu venir voir comment ça allait. » Répondit-elle en haussant les épaules, prenant place sur le canapé comme si elle était chez elle.

Juliette n'était pas dérangée par cette familiarité, à vrai dire, ça la rassurait. Peut-être que tout n'était pas aussi différent au final, certaines choses n'étaient pas destinées à changer.

Elle alla s'asseoir à ses côtés, mais évita de la regarder dans les yeux pour des raisons évidentes. « Je vais bien. »

Même à ses oreilles sa réponse sonnait fausse et Chloé ne sembla pas passer à côté non plus. Elle l'observait comme si elle avait affirmer que la terre était plate et que les poules avaient des dents. La jeune fille était franche, c'était une qualité que Juliette appréciait beaucoup chez elle. Sauf à cet instant précis.

Actuellement, elle la redoutait.

« Écoute, je ne suis pas venue pour marcher sur des œufs autour de toi, comme tout le monde le fait en ce moment. » Commença-t-elle et Juliette savait qu'elle ne pouvait pas y échapper. « Tu as l'air misérable et vraiment dans le pire sens du terme. Si ça existe. »

Juliette essaya de ne pas prendre ses paroles trop à cœur. Elle savait très bien qu'elle n'avait ni l'air heureuse, ni en forme, mais elle était reposée. Ça devait bien compter pour quelque chose.

Elle aurait pu continuer à démentir ses paroles, mais à quoi est-ce que ça aurait servi ? Chloé avait des yeux et elle était plutôt convaincue par ce qu'elle voyait. Elle se contenta donc de garder le silence.

« Pourquoi est-ce que tu laisses la relation de Louis t'affecter comme ça ? »

Juliette eut l'impression de se prendre un mur en pleine face. Elle se tourna vers son ainée avec des yeux ronds. « Ce n'est- ça n'a rien à voir, je suis très heureuse pour lui. »

« Je n'ai pas dit que tu ne l'étais pas, mais ce n'est pas en te le répétant en boucle que ça va en devenir vrai. » La jeune fille secoua la tête, son expression s'adoucissant. « Sérieusement Juliette, tu as le droit de ne pas l'accepter, tu as le droit d'être jalouse. Mais tu n'as pas le droit de t'apitoyer sur ton sort, pas quand tu te suffis à toi-même. »

Cette dernière l'observa, interdite. « Tu ne sais pas de quoi tu parles. »

Chloé leva les yeux au ciel. « Au contraire, je sais exactement de quoi je parle. Toute ta vie ne tourne pas autour de Louis. Oui vous travaillez ensemble, oui vous êtes amis depuis des années, mais tu es bien plus que votre partenariat et votre amitié. Ne laisse pas ses décisions, aussi bêtes soient-elles, affecter ta façon d'être, peu importe tes sentiments à son égard. »

Ses paroles s'insinuaient doucement dans son esprit, laissant leur marque à mesure qu'elle en comprenait le sens. Elle voyait très bien où elle voulait en venir et pourquoi elle lui disait toutes ces choses, mais Juliette avait tellement envie de lui dire que ça dépassait ses sentiments pour Louis. C'était bien plus que ça.

Mais elle ne pouvait pas s'y résoudre.

Elle préférait rester dans le silence et apprendre à gérer seule cette crise plutôt que de l'admettre. Ce n'était peut-être pas la bonne décision à prendre, les conséquences pourraient s'avérer désastreuses, mais c'était un risque qu'elle était prête à prendre. Si elle devait en parler à quelqu'un, ce serait à Louis et à personne d'autre.

Pas dans l'immédiat, mais un jour peut-être.

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