Chapitre 27
Louis observait la jeune fille qui était assise à ses côtés avec contrariété. Ses longs cheveux châtains étaient rassemblés en un chignon, mais deux mèches rebelles s'en échappaient et lui tombaient sur le front alors qu'elle avait la tête baissée.
Juliette affutait la lame de ses patins avec concentration, une jambe repliée sous elle et l'autre étendue sur le sol. Emmitouflée dans sa veste bleue pour faire barrage au froid de la patinoire qui s'étendait face à eux, elle restait silencieuse.
En temps normal, Louis n'aurait rien dit puisque, après tout, le fait qu'elle ne parle pas pendant une si petite période durant la journée n'avait rien d'étonnant. Seulement, elle avait été taciturne depuis qu'ils étaient arrivés ce matin-là et il n'avait pas la moindre idée de pourquoi.
Elle ne s'était pas montrée distante à proprement parler, elle ne s'épanchait juste pas durant leurs conversations et n'était jamais celle qui prenait en première la parole. Au départ, Louis pensait juste qu'elle était fatiguée après leur soirée d'hier et qu'elle n'était pas d'humeur à discuter, mais il avait rapidement compris que ce n'était pas le cas quand ils mangeaient leur repas de midi et qu'Eléonore et Anton étaient venus les rejoindre et qu'elle s'était mise à converser avec eux comme elle le faisait habituellement.
Le garçon en était donc venu à la conclusion que ce n'était pas qu'elle n'avait pas envie de parler, mais qu'elle n'avait pas envie de lui parler à lui. Ça ne voulait dire qu'une seule chose, elle lui en voulait.
C'était typique de Juliette. Lorsqu'il avait le malheur de faire quelque chose qui ne lui plaisait pas, elle s'enfermait derrière un mur de silence et ne lui répondait que lorsqu'elle se sentait obligée de. Elle n'était jamais méchante ou désagréable avec lui, mais elle ne se montrait pas aussi chaleureuse qu'à son habitude.
Généralement, elle revenait toute seule vers lui lorsqu'elle avait décidé que sa punition avait duré assez longtemps ou alors qu'il s'excusait pour son comportement puisqu'il était toujours conscient de ce qu'elle lui reprochait.
Seulement, il avait la mauvaise impression que ça n'allait pas se passer de cette façon cette fois-ci et ce, principalement, parce qu'il n'avait aucune idée de ce qu'il avait pu faire de mal. Il n'avait rien dit qui puisse l'offenser, il n'avait pas oublié une date importante ou alors un rendez-vous qu'ils s'étaient fixés. Il n'avait même pas eu de geste déplacé envers qui que ce soit.
Pour lui, Louis n'avait rien à se reprocher et n'avait rien fait pour mériter un tel traitement, mais il savait également que si Juliette lui en voulait, ce n'était pas pour rien. Elle n'était pas du genre à être chiffonnée pour un détail et était relativement compréhensive sur le fait qu'il ne pouvait pas être irréprochable à longueur de journée. La plupart du temps elle levait les yeux au ciel et secouait la tête avant de passer à autre chose.
Sauf dans les cas les plus extrêmes.
C'était pour cette raison qu'il savait toujours ce qu'elle lui reprochait puisque lui-même était conscient qu'il dépassait les limites. Elle n'était jamais injuste et il le savait parfaitement. Voilà pourquoi il avait passé l'après-midi à passer en revue son comportement à la recherche de ce détail qui lui échappait, mais en vain.
« Si tu as quelque chose à me dire Louis, dis-le maintenant ou arrête de me regarder comme ça. » Juliette n'avait pas levé les yeux de la pierre qu'elle passait sur ses lames en s'adressant à lui.
Le garçon fronça les sourcils, de plus en plus mécontent face à la situation qui s'installait. Il aurait pu directement lui poser la question de ce qu'il n'allait pas, mais il était persuadé qu'il n'aurait pas la réponse qu'il attendait. Elle n'était pas disposée à lui dire la vérité, il le sentait.
Il décida donc de complètement changer de discussion, espérant lui délier la langue en la faisant parler. « Qu'est-ce que tu fais ce soir ? »
La jeune fille s'immobilisa dans son mouvement alors que plusieurs émotions passaient sur son visage. Elle sembla tout d'abord déroutée avant de concéder à contre cœur, mais qui laissa rapidement sa place à une expression douteuse.
Louis n'avait pas la moindre idée de ce qui pouvait la faire douter. Il lui avait poser la question la plus basique à laquelle il pouvait penser, elle ne pouvait quand même pas refuser de lui répondre. Ce serait complètement injuste.
Elle finit tout de même par lui répondre tout en reprenant son affutage. « Je vais manger au restaurant avec ma mère. »
Louis se redressa en entendant qui allait être sa compagnie du soir. « Ta mère est là ? Tu ne me l'avais pas dit. »
Juliette grimaça, son geste se faisant de plus en plus lent. « Ça s'est fait à la dernière minute, elle m'a prévenue ce matin qu'elle avait pu poser quelques jours de vacances. Bon, mon père n'a pas pu, mais il m'a assurée qu'il allait poser dès maintenant pour la prochaine fois. »
« C'est génial ! » S'exclama-t-il, oubliant complètement ce pourquoi il avait détourné la conversation. « Ça veut dire qu'elle vient pour la compétition de ce week-end ? »
Juliette acquiesça, un petit sourire se dessinant sur ses lèvres alors qu'elle reposait sa pierre d'affutage sur le sol. L'idée de la venue de sa mère semblait la remplir de joie et Louis ne doutait pas une seconde que c'était le cas. Elle attendait tellement ça depuis le début de la saison.
L'exaltation s'empara du garçon qui avait du mal à tenir en place. « Trop cool, elle va pouvoir me dire je suis devenu grand, beau et fort. »
Sa réflexion eut exactement l'effet escompté, sa meilleure amie explosa de rire et se tourna enfin vers lui pour le regarder dans les yeux. « Tu sais que tu n'as plus douze ans, tu ne changes plus aussi rapidement qu'à l'époque. »
Il balaya sa remarque de la main. « Ta mère m'adore, c'est ce qu'elle me dit à chaque fois et elle sait que j'aime ça. Elle ne louperait jamais une occasion de me faire plaisir. »
« Ton égo va vraiment finir par te faire défaut. » Rétorqua-t-elle en secouant la tête, mais son sourire vint contredire ses paroles. Elle sembla hésiter avant de reprendre la parole. « Si tu veux, tu peux- »
Mais elle ne termina pas sa phrase, son regard déviant rapidement sur la personne qui venait de quitter la glace, juste face à eux. Louis l'imita et fut accueilli par le sourire d'Elena qui s'approchait doucement d'eux. Il la regarda s'emparer de ses affaires et venir s'installer près de lui avant de se retourner vers Juliette pour écouter ce qu'elle avait à lui proposer.
Seulement, celle-ci s'était complètement renfermée sur elle-même. Le regard rivé sur ses mains, elle rangeait son matériel dans une petite sacoche rose, toute trace de sourire ayant disparu de son visage.
« Si je veux je peux quoi ? » Insista-t-il, ayant vraiment envie de savoir ce qu'elle voulait lui soumettre. Honnêtement, à ce stade, elle pouvait juste lui proposer de sortir les poubelles qu'il dirait oui si ça voulait dire qu'elle lui adressait à nouveau la parole.
Cependant, ça ne devait pas être dans ses plans.
La jeune fille se leva, pieds nus et patins en main, et secoua la tête. « Laisse tomber. Il faut que j'y aille si je ne veux pas être en retard, on se voit demain. »
Louis eut tout juste le temps de la saluer qu'elle tournait les talons et partit. Il la regarda s'éloigner, mille questions lui traversant l'esprit. Il suivit sa silhouette du regard jusqu'à ce qu'elle disparaisse dans le couloir avant de baisser les yeux sur la place qu'elle venait de quitter.
Qu'est-ce qu'il avait fait ?
« Elle ne te parle toujours pas ? » Il secoua la tête avec un soupire. « Tu sais pourquoi ? »
Justement, il ne savait pas et il commençait à avoir mal à la tête à force d'y réfléchir. Il était de plus en plus persuadé de n'avoir rien à se reprocher, mais, si c'était le cas, Juliette ne se comporterait pas comme ceci avec lui. Toute cette situation n'avait aucun sens.
Louis se frotta les yeux. Il ne devait plus y penser, du moins pas maintenant. Peut-être qu'une pause l'aiderait à y voir plus clair. Il se tourna donc vers Elena avec un sourire. « Ça va passer. Alors, ça s'est bien déroulé ? »
Les yeux de la brune se mirent à briller alors qu'elle acquiesçait. « Je commence à venir à bout de mes deux programmes. J'aimerai y ajouter plus de difficultés, mais Natalia met son veto. Elle estime que ce serait prendre trop de risques et préfère que je maîtrise parfaitement ce que j'ai déjà avant de chercher à avoir plus de points et que je finisse par en perdre bêtement. »
« Tu devrais l'écouter tu sais, » répondit-il en haussant les épaules, « généralement elle sait de quoi elle parle. »
Elena grimaça et baissa les yeux sur ses genoux. « Je ne sais pas. J'ai l'impression que ce n'est pas assez. »
« Euh, » Louis fronça les sourcils alors qu'un sourire amusé se glissait sur ses lèvres, « si je ne me trompe pas, il y a au moins trois quadruplés et un triple axel dans chacun de tes programmes. Ce n'est pas vraiment ce que j'appelle pas assez en terme de difficulté. Je ne suis pas expert, mais je suis plutôt sûr que ce n'est pas tout le monde qui effectue ce genre de sauts, ni autant en un seul programme d'ailleurs. »
Ses yeux se posèrent dans les siens avec gratitude, mais le doute y persistait. « Je n'ai pas le droit à l'erreur. »
Louis admirait sa détermination, bien évidemment, elle était tellement sûre de la vie qu'elle voulait mener et il aurait voulu ressentir la même chose. Seulement, les attentes qu'elle avait d'elle-même ne pouvaient pas être saines. Juliette était exactement pareille sur ce point et ça leur avait beaucoup coûté à de nombreuses reprises.
« Je pense que tu attends beaucoup trop de toi-même, » dit-il, son amusement ayant laissé place à un ton sérieux, « tu as le temps, tu n'as même pas encore fait tes débuts en senior. »
« Justement Louis, je n'ai pas le temps. C'est juste que- » Elle prit une inspiration, l'inquiétude se peignant sur les traits de son visage. « Vous, en danse sur glace, vous pouvez avoir une carrière qui perdure dans le temps, ce n'est pas rare que vous dépassiez les trente ans et que vous concourriez toujours. Combien de patineuses dans ce cas-là tu peux me citer ? Chez les hommes aussi c'est plus répandu, mais uniquement parce que leur corps se détériore moins rapidement. Nos carrières ne sont pas longues, surtout lorsque l'on veut faire des résultats. »
« Pourquoi ne pas avoir fait ta dernière saison en junior alors ? » Demanda-t-il à voix basse, de peur de briser l'instant qu'ils partageaient.
« Pour préparer au mieux ma première saison en senior. » Le regard qu'elle lui lançait était tellement pénétrant et sérieux que Louis se sentait prit au dépourvu. « Il y a une raison si toutes les filles du circuit ont seize ans maximum. Tu verras qu'Alya prendra exactement la même décision que moi lorsque le temps sera venu. » Elle secoua la tête et ferma les yeux. « Les prochains jeux olympiques sont dans deux ans et je veux y participer. Ce sera très certainement ma seule chance d'y arriver. » Elle rouvrit les yeux et les riva dans les siens, un feu ardent brillant dans ses iris. « Dès que j'ai dix-huit ans je reprends les compétitions et je me fais remarquer tout de suite pour assurer ma sélection. Il faut que mes programmes soient prêts et de la meilleure qualité qu'il soit. Alors oui, j'attends beaucoup de moi, mais c'est pour une bonne raison. »
Louis était hypnotisé par ses yeux. Elle était la deuxième personne qu'il connaissait qui était aussi passionnée par son sport et par son métier. L'assurance et la conviction dont elle faisait preuve étaient étourdissantes et quelque chose que tout le monde devrait aspirer à ressentir un jour.
Plus il apprenait à la connaître et plus il comprenait que ce qui lui faisait défaut dans sa vie sociale était ce qui faisait sa force dans sa vie professionnelle. Comment pouvait-on lui reprocher de vouloir réaliser ses rêves, quitte à sacrifier une partie de sa vie ?
« Mince, » soupira le garçon en s'avouant vaincu, « qu'est-ce que tu veux que je réponde à ça ? » Le rire de la jeune fille sonna comme de la musique à ses oreilles et le fit sourire. « Essaye quand même de penser à ta santé mentale. La préparation physique c'est bien, mais si le moral ne suit pas, alors c'est inutile. »
« Ne t'en fais pas pour ça, mon entourage sait très bien s'occuper de ma santé mentale. » Rétorqua-t-elle avec un sourire qui faisait briller ses yeux. Une pensée dut lui traverser l'esprit puisqu'elle sembla hésiter avant de reprendre la parole. « Est-ce que je peux te poser une question ? »
« Je t'écoute. » Dit-il, complètement détendu en s'étirant. Son esprit était enfin au calme et en paix avec lui-même et il comptait bien en profiter avant que tout ne dérape une nouvelle fois.
Il attendit et observa Elena se mordre la lèvre alors qu'un millier de pensées traversait ses yeux sombres. Pendant un instant, Louis crut voir ses joues prendre prendre une couleur rougeâtre, mais il rejeta rapidement cette impression. Il commençait à la connaître et ce n'était pas du tout son style de se laisser désarçonner de la sorte.
Cependant, lorsqu'elle releva la tête vers lui, il pouvait jurer voir l'incertitude se peindre sur les traits de son visage. « Est-ce que ça te dirait, un jour, d'aller boire un verre ou juste sortir ? Je ne sais pas, je ne connais pas trop la ville. Et avant que tu ne me poses la question et que je ne perde tout mon courage, » ajouta-t-elle précipitamment et en évitant désormais de le regarder dans les yeux, « ce ne serait pas une simple sortie entre amis, mais plus un- un- »
« Rendez-vous ? » Termina-t-il pour elle, voyant qu'elle n'arrivait pas trouver les bons mots.
Elle hocha la tête, toujours sans le regarder, et, cette fois-ci, Louis était convaincu qu'elle rougissait réellement. Il était tellement fasciné par cette vue qu'il mit quelques secondes supplémentaires à comprendre ce qu'elle venait de lui proposer. Lorsque son cerveau enregistra enfin ses mots, le garçon s'immobilisa et son sang ne fit qu'un tour dans ses veines.
Elle lui proposait un rendez-vous. Elena lui demandait s'il voulait sortir avec elle boire un verre ou juste sortir. Un rendez-vous. Un vrai rendez-vous. Pas une sortie entre amis, un rendez-vous.
Qu'est-ce qu'il devait répondre ?
La panique commença à se répandre en lui comme un ruisseau se déversant dans la mer. Jamais il n'avait été dans une telle situation, jamais il ne s'était mis dans une telle situation. Comment devait-il réagir ? Il devait absolument lui répondre quelque chose et rapidement. Elle avait déjà pris sur elle pour lui poser la question, il ne pouvait pas en plus la faire attendre alors qu'elle était déjà plutôt stressée. Ce n'était pas gentil.
Un rendez-vous.
Est-ce qu'il voulait sortir avec elle ? Louis l'aimait bien, c'était certain. Il avait appris à la connaître et s'était attaché à elle. Il s'était définitivement accoutumé à sa personnalité et aimait beaucoup passer du temps avec elle. Mais est-ce qu'il voulait sortir avec elle ?
Étrangement, et contrairement à ce qu'il aurait pensé, l'idée ne lui déplaisait pas. Bon, oui, cette proposition l'avait prit de court et il ne s'y attendait pas du tout, mais il se voyait déjà attendre ce moment avec anticipation. Alors est-ce qu'il voulait sortir avec elle ?
« D'accord, » finit-il par dire, laissant son cerveau finir de court-circuiter et ne se laissant surtout pas le temps de remettre en cause sa décision, « ça pourrait être cool. »
La jeune fille releva brusquement la tête vers lui, les yeux écarquiller. « Vraiment ? »
Louis fronça les sourcils avec nervosité. « Pourquoi est-ce que tu sembles aussi étonnée ? »
« Non, c'est juste que- » Mais elle s'interrompît, semblant réfléchir à s'il était bien judicieux de répondre, avant de secouer la tête. « Cool, très cool. »
Un sourire amusé se dessina sur ses lèvres. « Si tu veux, on peut se faire ça après la compétition de ce week-end. Honnêtement, je ne dis pas non à un moment de détente pour évacuer la pression que tout le monde va me mettre sur le dos durant deux jours. »
Le visage d'Elena s'illuminait à mesure que les secondes passaient. « D'accord, je- » La sonnerie de son téléphone la coupa et elle lit rapidement le message qu'elle venait de recevoir avant de se tourner à nouveau vers lui. « Je dois y aller, mais d'accord, après la compétition. » Elle se leva et regarda tout autour d'elle, comme si elle ne savait pas quoi faire. « Ok, cool. À demain. »
Avec un dernier sourire, elle s'éloigna d'un pas sautillant et disparut dans le couloir.
Se retrouvant seul, Louis resta assis par terre à regarder dans le vide. Son cerveau allait exploser avec toutes les nouvelles informations qu'il venait d'enregistrer. Il avait l'impression d'avoir vécu plusieurs vies en l'espace de quelques minutes. Il n'arrivait plus à faire la distinction entre l'imaginaire et la réalité, il n'arrivait plus à réfléchir.
Du mouvement à sa gauche attira son attention et il tourna la tête pour voir Eléonore qui se tenait debout à quelques mètres de lui, les bras chargés de ses affaires. Qu'elle soit là n'était pas tellement étonnant, mais la façon dont elle le toisait l'était.
Les sourcils froncés et les lèvres pincées, son regard le transperçait de part et d'autre. Lorsqu'elle s'adressa à lui, son ton était dur et froid, à l'opposé de son comportement habituel. « À quoi est-ce que tu joues ? »
« Je- » Le garçon plissa les yeux avec incompréhension. « Je ne comprends pas. »
La jeune fille souffla et leva les yeux au ciel en passant devant lui, marmonnant à voix basse. « Vous les mecs, vous êtes tous pareils. »
Sans même s'expliquer, elle partit en empruntant le même chemin qu'Elena quelques secondes plus tôt, laissant Louis se poser mille questions sur ce qu'il avait bien pu faire. D'abord Valeriy et maintenant Eléonore ?
Il ne jouait à rien, pourquoi est-ce que tout le monde s'entêtait à lui poser cette question ?
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