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Chapitre 18

Juliette resserra une dernière fois sa queue de cheval avant d'enfiler ses gants et de poser le pied sur la glace. Elle se laissa glisser sur quelques mètres avant de commencer ses échauffements. Elle était heureuse de pouvoir retrouver ces sensations familières, mais ne pouvait pas non plus en profiter pleinement.

Leur entrainement de chorégraphie ne s'était pas très bien passé. Le silence qui s'était installé avec Louis était pesant et impactait leur façon de fonctionner. Ils ne communiquaient plus et ne se comprenaient plus. Quand l'un disait rouge, l'autre disait bleu et ainsi de suite. Si c'était déjà le cas à pied, elle redoutait ce que ça allait donner sur la glace.

C'était sa faute s'ils en étaient toujours à ce stade, elle n'avait pas osé lui parler. Elle avait peur de sa réaction, mais craignait encore plus la sienne. Elle n'était pas sûre de pouvoir dire les mots à voix haute, même si elle les avait déjà dits la veille.

Seulement, si elle ne régissait pas maintenant, elle avait peur que les dommages soient irréparables.

Juliette s'arrêta sur le côté, cherchant Louis du regard. Si elle devait lui parler, autant le faire maintenant. Malheureusement, elle ne le vit nulle part, certainement parce que, comme à son habitude, il mettait du temps à finir de se préparer.

Son regard s'arrêta cependant sur une scène à laquelle elle n'aurait pas pensé assister un jour. Elle fronça les sourcils alors qu'un sourire se dessinait progressivement sur ses lèvres.

A quelques pas de là où elle se trouvait, Eléonore et Anton étaient ensemble et la jeune fille semblait lui montrer des pas qui ne pouvaient se faire qu'à deux. Elle éclata de rire alors qu'il ne comprenait pas ce qu'elle lui demandait de faire. Elle se tourna donc vers Juliette en lui faisant signe d'approcher.

« Qu'est-ce que vous faites ? » Demanda cette dernière, amusée par l'étrangeté de la situation.

Eléonore rayonnait, elle n'avait encore jamais eu l'occasion de la voir comme ça. « Anton voulait que je lui montre quelques pas de danse sur glace, mais j'ai besoin de ton aide pour lui expliquer parce que là, j'abandonne. Il ne m'écoute pas. »

Le garçon la regarda avec indignation, ce qui fit rire Juliette. Elle n'avait pas besoin de leur demander ce qu'ils voulaient faire, elle avait très bien reconnu le porté qui était l'une des bases en danse sur glace.

Elle fit signe à Eléonore de se placer devant lui et de tendre la jambe gauche en arrière, bras droit tendu devant elle. « Place ta main sous sa cuisse gauche et l'autre bras autour de sa taille. » Le garçon s'exécuta avec concentration. « Maintenant, tu la soutiens. »

Le pied droit d'Eléonore quitta donc la glace pour venir se replier sous elle, mettant tout le poids de son corps entre les mains d'Anton.

« Oh c'est donc ça que tu me demandais. » Déclara ce dernier, une lueur de compréhension illuminant ses yeux alors qu'il la reposait doucement sur le sol.

« Le but c'est quand même de la faire en avançant, mais c'est un début. » Une idée lui traversa l'esprit. « Après, si vous voulez, vous pouvez compliquer la chose. »

Eléonore plissa les yeux. « Dis toujours. »

Juliette les fit reprendre leur position. « D'accord, Eléonore tu peux reposer ton pied par terre, mais Anton tu ne lui lâches surtout pas la jambe. Fais le tour pour venir te placer derrière lui et ensuite tu passes un bras autour de son cou en t'appuyant sur son dos. » Ses deux amis firent ce qu'elle leur indiquait, réussissant sans trop de difficultés à faire le mouvement. « Ce sera plus simple à effectuer avec de la vitesse, mais vous avez les grandes lignes. »

Ils s'élancèrent donc sur la piste sous les conseils de Juliette qui leur disait quand prendre de la vitesse ou ralentir. A sa grande surprise, ils réussirent du premier coup et avec une technique plutôt propre.

« Fais gaffe Anton, » dit-elle avec un sourire alors qu'ils revenaient vers elle, « tu vas finir par te reconvertir. »

Le garçon haussa les épaules, balayant sa remarque de la main. « C'est amusant, puis ça permet de se détendre entre deux entrainements. »

« Et moi au contraire, ça m'entraine en attendant de trouver quelqu'un d'autre. » Déclara Eléonore qui exaltait la bonne humeur et l'optimisme, tout l'opposé que lorsqu'elle patinait avec Adam.

Le sourire de Juliette s'agrandit. Elle s'excusa auprès de ses amies qui la remercièrent une dernière fois avant de retourner s'échauffer. Elle reprit ses exercices tout en gardant un œil sur eux alors qu'ils continuaient à patiner sans se prendre la tête.

Cette vue lui mit du baume au cœur, mais provoqua aussi en elle un élan de nostalgie et de tristesse. Elle se revoyait parfaitement patiner de cette façon avec Louis, ne pensant à rien d'autre que se faire plaisir et apprendre de nouvelles choses. Profiter de la présence de l'autre.

Maintenant, ils n'arrivaient même plus à se regarder dans les yeux.

Elle s'arrêta une nouvelle fois près de la balustrade pour enlever ses gants, observant Eléonore et Anton réussir le pas qu'elle venait de leur apprendre. Elle sentit une présence se glisser à ses côtés, mais ne tourna pas la tête.

« Ce n'est pas un de nos pas ça ? » La confusion transparaissait dans la voix de Louis.

Juliette soupira et son cœur se serra une nouvelle fois. « Ils avaient envie d'essayer. Ils profitent et s'amusent, ils ont raison. »

La jeune fille ne lui laissa pas le temps de répondre et s'éloigna pour rejoindre Natalia qui les attendait un peu plus loin. Elle aussi avait envie de profiter et s'amuser. Comme avant.

Arrivée à la hauteur de leur entraineuse, celle-ci leur adressa tout juste un regard. Elle en voulait toujours à Louis de s'être laissé emporter contre Adam. « Comment va ta main ? »

Le garçon bougea inconfortablement à ses côtés. « Ça va mieux, l'hématome a presque disparu. »

Juliette fronça les sourcils. Ce n'était pas vrai, sa main était toujours aussi bleue. Elle l'avait vue en gros plan alors qu'il manquait de peu de lui mettre un coup dans la tête lors de la révision de l'une de leur chorégraphie. Tout ça parce que son pied avait loupé sa cuisse et qu'il l'avait rattrapée in extremis.

Natalia se contenta d'hocher la tête, toujours sans les regarder. « Très bien, on va commencer par la danse rythmique. Le planning de la prochaine compétition vient de tomber et c'est la première épreuve. »

Ils acquiescèrent et s'approchèrent lorsqu'elle prit sa tablette. Elle leur montra plusieurs erreurs à corriger sur la vidéo de leur dernier entrainement, leur donnant des conseils pour améliorer leur équilibre ou encore aller plus loin dans leurs mouvements.

Ils avaient aussi une légère tendance à se précipiter, ce qui leur faisait souvent perdre de points bêtement. Elle leur conseilla donc de ralentir et de vraiment écouter la musique pour se caler sur son rythme.

Une fois que tous ces points avaient été passés en revue, ils passèrent à la pratique et se dirigèrent vers le centre de la patinoire.

Malheureusement, comme Juliette l'avait prédit, ce fut une véritable catastrophe. Ils enchainaient les erreurs, perdant l'équilibre chacun leur tour, ne trouvant pas appuis l'un sur l'autre comme ils avaient l'habitude de le faire. Leurs mains se manquaient lorsqu'ils devaient se rejoindre, ils manquaient de peu de se gêner et de se rentrer dedans lorsqu'ils devaient patiner l'un à côté de l'autre. Leur synchronisation n'avait jamais été aussi mauvaise.

Alors qu'ils allaient commencer une série de twizzles, Juliette essaya de rattraper le retard qu'elle avait sur lui, mais abandonna lorsqu'elle le vit démarrer alors qu'elle n'était même pas à sa hauteur. Elle ferma les yeux et se détourna de la chorégraphie alors qu'il s'immobilisait.

Natalia, qui était sur le bord de la patinoire à observer ce carnage, soupira et se passa une main sur le visage. « On va faire une pause maintenant, j'ai des appels à passer. »

Et sans en attendre davantage, elle tourna les talons et prit la direction de son bureau.

Juliette déglutit. C'était la première fois en huit ans qu'elle se décourageait de cette façon de leur entrainement. Ils touchaient le fond du gouffre et personne n'était là pour les sauver.

La jeune fille s'approcha de la balustrade, posant sa tête sur ses avant-bras. Elle avait l'impression que tous les yeux étaient fixés sur elle, assistant à leur chute avec désillusion et désintérêt. Ce poids pesait sur ses épaules et fragilisait ses jambes déjà épuisées par leur entrainement.

Elle avait déçu Natalia, elle avait déçu Louis et elle n'allait pas tarder à décevoir toute l'équipe et leur famille, si ce n'était pas déjà fait. Elle n'était plus capable de patiner comme avant et elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même. C'était sa faute et uniquement sa faute.

Les murs commençaient à se rapprocher d'elle, l'enfermant dans un tout petit espace et restreignant l'air qui avait déjà du mal à atteindre ses poumons.

Pas encore.

Elle ferma les yeux avec force, essayant désespérément de repousser la crise de panique qui s'emparait petit à petit de son corps. C'était la troisième en peu de temps, elle ne pouvait pas la laisser gagner encore une fois. Elle ne le supporterait pas.

Mettant toute son énergie à la combattre, Juliette se redressa et quitta la glace en enfilant ses protèges-lames. Elle se précipita dans les vestiaires et s'assit par terre contre le mur, forçant l'air à rentrer dans ses poumons.

Elle essaya de penser positif, de se convaincre qu'ils allaient trouver une solution et qu'ils allaient arriver en tête de leur prochaine compétition. Ils y arriveraient, ils feraient les championnats comme ils l'avaient toujours prévu. Tout irait bien et tout rentrerait dans l'ordre.

Elle se prit la tête dans les mains. Ils allaient le faire, ils allaient le faire.

Mais ils n'allaient pas le faire, pas s'ils continuaient à patiner de cette façon, pas s'ils n'arrivaient plus à communiquer. Ils étaient foutus, complètement foutus.

Juliette perdait la bataille. La crise de panique se refermait sur elle comme un étau autour d'une pièce. Elle appuyait contre sa cage thoracique, l'empêchant de se développer à pleine capacité. Elle n'arrivait pas à respirer et c'était douloureux.

La porte s'ouvrit, entrainant avec elle une odeur qui lui était familière. Une main se posa doucement sur son épaule d'un geste réconfortant. « Hé Ju'. »

La jeune fille ne savait pas l'image qu'elle renvoyait, mais elle sentait l'indécision se dégager de Louis. Il n'arrivait pas à cerner l'état dans lequel elle se trouvait et ne savait donc pas comment réagir. Elle ne pouvait pas lui en vouloir.

Un frisson la parcourut alors que sa respiration se coupait du tout au tout. C'était la première fois que ça lui faisait ça, ce n'était pas seulement de l'hyperventilation comme à son habitude. Elle ne réussissait pas à rentrer une seule once d'oxygène dans son organisme.

Effrayée, Juliette releva brusquement la tête vers son meilleur ami, le regardant avec de grands yeux. Elle était incapable de parler, mais elle avait désespérément besoin qu'il comprenne et qu'il l'aide. Tout son corps la faisait souffrir, ses poumons hurlaient de douleur.

Le garçon n'eut besoin que d'une seconde pour comprendre ce qu'il se passait. Il se leva d'un bond et se dirigea vers son casier pour en revenir avec un sac en plastique dans la main. « Essaye de respirer dans ça. Tout d'abord des petites inspirations et ensuite des plus grandes. »

Juliette fit ce qu'il dit, toujours sans le lâcher du regard alors qu'il s'asseyait à ses côtés, calant pratiquement ses jambes sur les siennes.

Les premières respirations furent compliquées. Son souffle était râleur alors que son sternum refusait de laisser passer l'oxygène. Eventuellement, et alors qu'elle se sentait partir, l'air lui vint plus facilement, le sac lui permettant de se concentrer sur une petite partie de ce qui l'entourait.

Malheureusement, même si elle parvenait à relativement respirer calmement, sa crise de panique n'était pas terminée. Des larmes commencèrent à s'échapper de ses yeux alors qu'un profond mal-être se répandait en elle comme une goutte d'eau s'échouant dans une rivière. Ses émotions l'écrasaient et elle se sentait couler dans un océan de culpabilité et de désespoir.

Le regard de Louis s'assombrit alors que l'inquiétude venait s'emparer de son visage. Juliette ne voulait pas qu'il s'inquiète pour elle, elle lui avait déjà mis tellement de responsabilité sur les épaules. Elle lui en avait faire voir de toutes les couleurs pendant trois jours à cause de ses propres incertitudes, elle ne pouvait pas attendre plus de lui.

C'est injuste.

« Ecoute-moi bien Juliette. » Le son de sa voix la ramena à la réalité. Son ton était ferme et doux à la fois. « Oublie tout ce que je t'ai dit, je t'en supplie, oublie ces trois derniers jours. » Il ferma les yeux et colla son front au sien, l'intimant à en faire de même. « Tout ce que je veux c'est que tout redevienne comme avant. La condition de Legov est ridicule, on n'a plus rien à prouver à personne, mais s'il y tient vraiment, on va lui montrer ce qu'on a dans le ventre et on va faire ces championnats. »

Juliette laissa tomber son sac en plastique alors que ses larmes s'intensifiaient. Elle laissait toutes ses inquiétudes et ses émotions qu'elle avait gardé enfermées depuis la compétition la submerger.

Lorsque Louis reprit la parole, son ton n'avait plus rien de calme. Il était suppliant. « Mais pour ça, j'ai besoin que tu reviennes vers moi. S'il te plait reviens. »

Un sanglot lui échappa et elle passa les bras autour de sa nuque, se hissant malgré elle sur ses genoux. Elle enfouit son visage dans son cou et il en fit de même, ne cessant de lui répéter des paroles réconfortantes. C'était tout ce dont elle avait besoin.

Lui, lui, lui.

Comment pouvait-elle vivre sans sa présence à ses côtés ? Son anxiété l'absorberait. Il était le seul à savoir trouver les bons mots pour la calmer et la rassurer. Il était le seul qu'elle voulait avec elle quand ses émotions étaient trop pressantes pour qu'elle puisse les supporter.

Il était le seul avec qui elle voulait être.

Au bout de quelques minutes, une fois que ses tremblements s'étaient amadoués, Louis soupira et déposa un baisé juste en dessous de son oreille. « Ce n'est pas normal que tu enchaines les crises comme ça, ça ne fait qu'empirer. »

Juliette se découla légèrement de lui, mais sans pour autant le lâcher. Après trois jours passés loin de lui, elle n'avait pas envie de le laisser tout de suite. « C'est juste le stress. »

« Même ton stress n'est pas normal. » Il secoua la tête. « Tu ne peux pas continuer comme ça, pas avec la vie qu'on mène. Il faut que tu ailles voir quelqu'un, je ne peux pas- Je vais finir par ne plus savoir quoi faire. »

« Je sais. » La jeune fille soupira et posa sa tête contre son épaule, fermant les yeux. Elle laissa son odeur et sa chaleur la bercer. « Je suis fatiguée. Je veux juste qu'on profite comme avant, comme Anton et Eléonore. »

Il posa sa joue contre le sommet de sa tête. « Désolé, je n'aurais pas dû laisser la situation dégénérer comme ça. »

Juliette secoua la tête, un petit sourire faisant son apparition sur ses lèvres. « Tu sais très bien comment ça va finir. Tu vas dire que c'est de ta faute et moi de la mienne. Et si on se mettait d'accord tout de suite pour dire que c'est de notre faute à tous les deux ? On arrivera peut-être à s'en convaincre. »

Un rire lui échappa alors qu'il acceptait le marché. Elle était parfaitement satisfaite d'être dans ses bras. Si ça ne tenait qu'à elle, ils resteraient comme ceci pendant des heures. Elle n'avait plus à se soucier de ce qui pouvait lui arriver, elle se sentait en sécurité.

« Tu crois que Natalia nous déteste ? »

Juliette soupira. Son contentement venait de passer par la fenêtre. « Je ne pense pas qu'elle nous déteste, mais je pense qu'elle a peur. Et honnêtement, je la comprends. J'ai peur aussi. »

C'était vrai. Même si le dialogue semblait s'être débloqué, il n'y avait aucune garantie qu'ils retrouvent leur osmose sur la glace. La prochaine compétition était si proche, ils n'avaient plus le droit à l'erreur.

« On n'est vraiment pas sur la même longueur d'onde. » Souffla Louis à voix basse, comme si dire ces mots à voix haute le faisait souffrir.

Elle ne pouvait qu'être d'accord avec lui. « Pas du tout. »

Soudainement, Louis se redressa, la faisant sursauter. Juliette le regarda avec indignation, leur proximité lui manquant instantanément. « Tu sais quoi ? J'ai quelque chose à te proposer. »

La jeune fille fronça les sourcils. Elle n'aimait pas l'expression qui avait pris place sur son visage. « Tu m'inquiètes là, mais dis toujours. »

Un sourire se dessina sur ses lèvres alors qu'une lueur malicieuse traversait ses yeux noisettes. « Demain on se fait une journée que tous les deux pour retravailler sur notre confiance et ranimer notre alchimie. »

« Tu veux dire, comme un séminaire en entreprise ? »

Il hocha la tête, de plus en plus pris par son idée. « Exactement comme un séminaire. Je pense que tu es d'accord avec moi pour dire qu'on en a vraiment besoin. »

Juliette l'observa pendant quelques secondes. Elle n'était pas trop sûre de ce qu'il avait en tête, mais son enthousiasme commençait petit à petit à dépeindre sur elle. « D'accord, mais je te laisse organiser tout ça. »

« Ne t'en fais pas, je sais exactement ce qu'il nous faut. »

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