Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 14

Juliette avait le regard rivé sur ses doigts qu'elle tirait un à un. Elle se faisait mal, mais ce n'était pas grave. Elle continuait incessamment, commençant par le pouce et terminant par le petit doigt avant de recommencer, mais dans l'autre sens. Sa respiration se calait sur l'action de ses mains alors que ses yeux restaient fixés dessus, la brûlant de plus en plus suite au manque d'humidité que le battement de ses paupières pouvait si simplement lui procurer.

Mais non. La jeune fille n'y prêtait aucune attention. Elle continuait ce mouvement répétitif, encore et encore et encore. Les secondes passaient. Puis les minutes. Elle ne s'arrêtait pas.

Soudainement, une nouvelle main entra dans son champs de vision, une qui ne lui appartenait pas, et se posa sur les siennes, interrompant son geste au milieu d'une série. La chaleur qui s'en dégageait calmait ses jointures endolories et l'irritation qui couvrait sa peau.

Elle releva doucement la tête vers l'auteur de cet acte et elle fut accueillie par une vue qui lui brisait le cœur.

Louis avait le regard ancré sur la patinoire qui leur faisait face. Ses yeux noisettes ne retranscrivaient rien et ne suivaient pas non plus les déplacements de ceux qui faisaient le spectacle. Son expression était plate et absente, signe que ses pensées se trouvaient bien loin d'ici.

Il était assis à côté d'elle, mais il n'était pas avec elle.

Une boule se forma dans la gorge de Juliette alors que ses yeux la brûlait à nouveau, mais pour une toute autre raison. Elle sentait les larmes monter alors que sa respiration se faisait courte et que son esprit se remplissait d'images qu'elle voulait désespérément oublier.

Depuis la veille, depuis qu'elle avait été forcée de faire ce maudit porté avec Adam et depuis qu'il avait assisté à toute la scène, Louis lui avait à peine adressé la parole. Elle n'arrivait pas à savoir si c'était volontaire de sa part, mais excepté pour lui dire les mondanités qu'il réservait d'habitude aux personnes qu'il connaissait tout juste, la distance qu'il avait installé entre eux était abyssale.

Elle avait essayé à plusieurs reprises de franchir ce gouffre et de le combler à l'aide de mots ou de simples regards, mais il la repoussait sans cesse. Il n'avait pas besoin de le faire physiquement, son absence de réaction était largement suffisante.

Juliette le connaissait tellement qu'elle ne pensait même pas qu'il le faisait consciemment, jamais il n'aurait voulu la faire souffrir volontairement. Mais les faits étaient présents et son cœur se déchirait à mesure que les secondes passaient, secondes durant lesquelles il était si près, mais également si loin d'elle.

Elle n'arrivait pas à l'atteindre.

Elle aurait voulu lui hurler dans les oreilles, lui crier qu'elle n'avait jamais voulu faire ce porté et qu'Adam la terrifiait plus que de raison. Qu'elle avait besoin de sa présence à ses côtés parce qu'elle allait devenir folle et que la panique la consumait petit à petit. Elle voulait qu'il dise quelque chose, n'importe quoi.

Mais les mots restaient bloqués en elle. Une boîte venait les enfermer dans sa gorge et grandissait dès qu'une nouvelle phrase se formait dans son esprit. Son énergie se déversait dans l'angoisse qui sommeillait depuis toujours en elle et qui détruisait tout sur son passage depuis la veille. Son corps et ses pensées étaient devenus un véritable champs de bataille sur lequel la désolation annihilait tout espoir.

Elle était perdue et effrayée et n'avait aucun moyen de s'exprimer. Sa bouée de sauvetage prenait le large, la laissant seule avec son désespoir sur le bord de la banquise.

Elle ne pouvait pas, elle n'était pas assez forte pour survivre seule à son anxiété. Elle avait besoin de lui, elle avait besoin de ses paroles rassurantes et de son touché familier et relaxant. Sa présence dans sa vie était une constante qu'elle n'avait pas envie de perdre, surtout à la suite d'un événement aussi insignifiant que dévastateur.

Il n'avait rien dit, n'avait pas exprimé ses pensées. Peut-être se faisait-elle des idées, après tout, ce ne serait pas la première fois que ça lui arrive. Elle avait tellement peur que leurs routes se séparent un jour. Elle redoutait que ça arrive et qu'elle ne puisse rien faire pour changer la donne. Ces appréhensions s'étaient faites un nid dans son esprit, même s'il n'avait jamais montré aucun signe que c'était ce qu'il voulait, bien au contraire. Il semblait craindre ce moment tout autant qu'elle.

Alors pourquoi avait-elle l'impression que c'était le début de la fin ?

Une dernière fois, Juliette essaya de capter son attention. Elle entremêla ses doigts avec les siens et lui serra la main, tout en cherchant son regard. Une lueur passa dans ses yeux alors qu'il lui rendait sa pression, éveillant en elle une pointe d'espoir, mais elle s'éteignît aussi rapidement qu'elle était arrivée.

Louis ne tourna pas la tête dans sa direction et la légère lumière qui y était apparue quitta ses yeux.

La jeune fille baissa le regard sur leurs mains, profitant de sa peau douce et tiède. Son touché était si naturel. Elle aimait le côté tactile qui s'était développé entre eux au fil des années. Elle le touchait dès qu'elle le pouvait parce que la peau ne mentait pas.

Non. Elle avait un jour entendu dire que la peau avait une mémoire, voilà pourquoi elle réagit de façon cumulative, en gardant dans ses cellules les conséquences de la manière dont nous en prenons soin. Mais Juliette était également persuadée qu'elle était capable de savoir ce qui était bon pour elle et pour l'âme qu'elle hébergeait.

C'était de cette façon qu'elle avait su qu'Adam n'avait pas de bonnes intentions à son égard, mais également que Louis était celui qu'elle voulait avoir à ses côtés. C'était aussi pourquoi le contact de sa peau était exactement ce dont elle avait besoin à cet instant et qu'il la lui avait offert au bon moment.

Son touché lui disait que, même s'il n'était pas avec elle actuellement, il restait celui qu'il avait toujours été et que sa place était assis à côté d'elle, la main dans la sienne.

Une étincelle d'espoir s'alluma en Juliette et une nouvelle détermination se répandit dans ses veines. Elle allait lui parler et tout allait redevenir comme avant. Adam allait être oublié et Louis allait revenir auprès d'elle aussi rapidement qu'il en était parti.

« Vous êtes prêts ? »

Juliette sursauta et releva brusquement la tête en entendant la voix de Natalia. La femme se tenait devant eux et les observait avec expectation. Si elle avait remarqué l'étrange ambiance qui s'était installée entre eux, alors elle avait décidé de ne pas le montrer.

« Ça va être votre tour. » Ajouta-t-elle en voyant qu'aucun de ses deux élèves ne réagissait.

Juliette n'était pas vraiment sûre qu'ils étaient prêts à entrer en piste. Même si leur répétition pré-compétition s'était bien passé, ils leur manquaient quelque chose. Elle n'avait pas besoin d'avoir d'avis extérieur, elle le sentait. Cependant, l'élan de témérité qu'elle avait ressenti était toujours présent et elle avait confiance en eux.

Elle se leva donc, rapidement suivie par Louis qui se murait obstinément dans son silence. Ils s'approchèrent de la balustrade de la patinoire, tout en réchauffant leurs muscles qui étaient prêts à faire un effort physique. Le couple précédent venait tout juste de quitter la glace, leur laissant la place pour terminer leur échauffement le temps qu'ils obtiennent leurs notes.

Juliette entra en piste, se laissant happer par la familiarité de ce mouvement. Elle glissa doucement, effectuant quelques zigzags pour habituer ses chevilles à la nouveauté de cette patinoire. Elle sentit une présence tomber à ses côtés et ils continuèrent leur route à deux.

Quelques minutes plus tard et alors qu'ils allaient devoir prendre place au centre de la patinoire, Juliette se plaça devant Louis et lui prit les deux mains. Cependant, elle ne ferma pas les yeux et ne colla pas son front avec le sien comme ils avaient l'habitude de faire. Au lieu de quoi, elle planta son regard dans le sien et ne le laissa pas détourner les yeux.

De cette façon, elle essaya de lui transmettre tout ce qu'elle n'avait pas pu lui dire.

Dans un premier temps, Louis ne répondit pas comme elle l'avait souhaité. Son expression était toujours aussi morte et son regard était lointain. Mais, au fur et à mesure de son insistance, le nuage sombre qui s'était installé dans ses iris noisettes s'évapora et une lueur nouvelle y prit place.

Le cœur de Juliette se réchauffa quand elle sentit son attention sur elle, consciente que ses pensées étaient entièrement tournées vers le moindre de ses mouvements. Le soulagement qui se répandait en elle était presque oppressant, mais elle ne put s'empêcher un sourire de se glisser sur ses lèvres.

Pour combler le tout, Louis le lui retourna.

C'est rassurée que la jeune fille brisa le lien et les guida au centre de la piste. Ils étaient prêts, prêts à entamer leur première compétition de la saison et qu'ils étaient bel et bien le couple à battre.

Les premières notes de leur musique retentirent et Juliette laissa son esprit et son corps ressentir chaque instrument et chaque parole qu'elle entendait. La danse sur glace était, bien évidemment, une question de technique, mais reposait également sur l'interprétation et elle était vraiment douée pour ça.

Cette compétition était la seule de l'année à n'être organisée que sur un jour et ne comprendre que l'épreuve du programme libre, mais ça ne la dérangeait pas. Ce programme était, en général, son préféré car c'était celui qui dégageait le plus d'émotions.

Leur programme libre de cette saison se prénommait My Blood et la musique était exactement ce qu'on pouvait en attendre. Un rythme calme et mélodieux sur les couplets et une véritable puissance sur le refrain. Le combo parfait pour qu'elle entre pleinement dans son rôle.

Louis et Juliette déroulaient leur chorégraphie,  enchaînant portés, twizzles et pirouettes. Chaque pas exécuté procurait un électrochoc à la jeune fille. L'adrénaline parcourait son corps et la présence de Louis, comme à son habitude, ne faisait ressortir que le bon chez elle. Son cœur battait la chamade et ce n'était pas uniquement à cause de l'effort physique. Le bonheur qu'elle ressentait à cet instant précis dépassait tout entendement, surtout après la nuit qu'elle avait passé.

Louis était près d'elle. Il patinait à ses côtés comme ça avait toujours été le cas et rien ne pouvait venir l'empêcher. Leur synchronisation était parfaite, leurs mouvements précis et leur technique meilleure qu'elle n'avait jamais été. Les choses étaient à leur place et la situation aussi naturelle qu'elle pouvait l'être.

Alors qu'ils patinaient en arrière, Juliette menant la danse, leur regard se croisèrent et tout s'enchaîna très vite.

Elle ne vit pas dans ses yeux le Louis joyeux et encourageant qu'elle connaissait si bien. À la place, elle n'y trouva que les doutes et la trahison qu'elle avait pu voir la veille et, soudainement, dans un flash, elle était à nouveau debout à côté dAdam.

Son pied droit accrocha la glace et dévia de sa trajectoire. Il n'y avait rien à faire. Juliette perdit l'équilibre et tomba sur le dos. Louis réussit de justesse à l'éviter et l'aida rapidement à se relever, la tenant par le bras.

Le reste de la chorégraphie se passa dans un flou total. Juliette ne savait plus où elle se trouvait, toute euphorie avait quitté son corps. Elle n'entendait plus la musique, uniquement sa respiration qui lui semblait affreusement forte. Sa mémoire musculaire avait pris le relai et elle se contentait de suivre le mouvement de Louis, espérant ne plus faire de grosses fautes.

Elle ne savait pas comment, ni à quel moment, mais la musique s'interrompît et ils avaient pris pose au centre de la patinoire. La vision de Juliette était trouble, elle se rendit tout juste compte que Louis l'invitait à saluer le public et le jury.

Très rapidement, des bras vinrent se refermer autour d'elle et un souffle glissa sur sa joue jusqu'à son oreille. « Ce n'est pas grave, ce n'est pas grave. »

Mais c'était faux. Peu importait le nombre de fois où Louis pouvait répéter cette phrase contre sa tempe, son cou, son épaule, elle n'en devenait pas pour autant vraie. Elle était tombée en plein milieu de leur programme.

Elle était tombée et venait de ruiner leurs chances pour les championnats.

La jeune fille se réfugia contre son partenaire dans l'espoir de disparaître dans ses bras. Il les ramena sur le bord de la patinoire, mais elle ne voulait pas le lâcher. Elle ne voulait pas faire face à tout l'espoir qu'elle venait de réduire à néant. Sa propre déception était déjà trop dure à supporter, comment pouvait-elle regarder dans les yeux celle de Louis et celle de Natalia ?

Elle était tombée. Comme une débutante. Comme si elle n'avait pas enchaîné quatorze ans d'entraînement sans interruption.

Elle était tombée et avait anéanti leur sélection pour l'équipe nationale. C'était sa faute. Sa faute à elle et à personne d'autre.

Malheureusement, Louis la força à se détacher de lui et lui dit quelque chose. Seulement, son cerveau refusa d'enregistrer le moindre de ses mots. Elle voyait ses lèvres bouger, mais n'arrivait pas à donner un sens à ce qui en sortait. Elle se laissa donc guider jusqu'au banc où ils allaient devoir attendre leurs notes.

Le cœur de Juliette se serra encore plus si cela était possible. À cette place, elle était exposée. Exposée au public, exposée aux autres équipes, mais également exposée à la caméra qui retranscrivait l'intégralité de la compétition en direct sur internet.

Tout le monde avait assisté à sa chute, à son erreur, à ce qui venait de tant le couter. C'était sa faute, uniquement sa faute, et tout le monde le savait.

Leurs notes s'affichèrent sur l'écran, les plaçant pour l'instant à la septième place.

Juliette ne put plus s'en empêcher et les larmes quittèrent ses yeux. Ce n'était pas professionnel, elle aurait dû être capable de prendre sur elle, d'accepter la défaite avec courage courage car celle-ci faisait indéniablement partie de sa vie. Seulement, ses rêves venaient de voler en éclat et elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même.

C'était sa faute, elle était tombée et avait détruit leur sélection et leur championnat.

Louis la prit une nouvelle fois dans ses bras, murmurant toujours des paroles rassurantes à son oreille. Il n'avait pas arrêté depuis qu'ils avaient terminé. Une nouvelle main réconfortante se posa sur son dos et elle n'eut aucun mal à reconnaître le touché de Natalia. Sa peau était froide, mais elle aussi avait sa place à ses côtés.

C'était trop. Elle ne pouvait pas rester ici.

Secouée de sanglots, Juliette se libéra de l'étreinte de son meilleur ami et enfila ses protèges-lames avant de se lever et de prendre la direction des vestiaires. C'est à travers une vision troubles et des joues détrempées qu'elle trouva son chemin.

Elle n'avait pas la moindre idée de qui elle avait croisé. Peut-être était-elle tombée sur Anastasiya ou alors sur Alya qui avaient sans aucun doute cherché à la voir, mais elle était incapable de le dire. Elle ne savait même pas comment ses jambes arrivaient encore à la porter.

Quelques secondes plus tard, elle entra dans le vestiaire, par chance désert, elle commença brutalement à retirer ses patins. La colère commençait petit à petit à se former au fond d'elle.

Comment avait-elle pu se laisser avoir aussi facilement ? Comment avait-elle pu ne pas être capable de regagner son équilibre alors qu'elle en était parfaitement capable ? Elle patinait depuis qu'elle était capable de marcher correctement, elle faisait ça tous les jours. C'était son métier !

La porte s'ouvrît à nouveau, laissant apparaître la silhouette de Louis. Le garçon s'approcha d'elle et tenta de calmer ses gestes qui étaient bien trop brusques pour manipuler des objets tranchants. Elle réussit tout de même à se débarrasser de l'un de ses patins et tenta d'en faire autant avec l'autre, mais il se saisit de ses mains avec force.

« Ce n'est pas grave Juliette. »

C'était la goutte de trop, cette dernière craque complètement. « Arrête de répéter ça ! »

Elle le dévisagea avec de grands yeux, posant enfin un regard fixe sur lui. Ses yeux la contemplaient avec inquiétude alors que son expression était alarmée et ses muscles étaient contractés. Sa respiration était aussi rapide que la sienne, mais un calme étonnant se dégageait de lui.

Ce détail ne fit qu'accentuer la colère de Juliette.

« C'est grave ! » S'exclama-t-elle, espérant lui faire entendre raison. « Je viens de mettre notre sélection à la poubelle en une seule compétition ! »

Mais il secouait la tête. « On rattrapera les points une prochaine fois, ça ne veut rien dire. »

« C'est la toute première compétition de l'année Louis ! Il faudrait qu'on fasse un parcours sans faute jusqu'à la finale et que les autres fassent également des erreurs. » Sa respiration se coupa. « C'est impossible. » Elle se libéra de sa poigne et enleva son dernier patin avant de se lever et de commencer à faire les cent pas. « J'ai tout gâché, tout ça parce que j'ai été trop bête pour tomber. »

« Juliette. »

Mais elle n'écoutait plus, la panique avait pris le dessus. « J'aurais dû reprendre mon équilibre, mon patin a juste ripé. Ça arrive tout le temps, tous les jours. »

Louis se leva également et elle sentait qu'il commençait à perdre patience. « C'était un accident. »

« C'était nos derniers championnats, notre dernière chance d'y participer et j'ai tout gâché. Notre sélection- »

« Je m'en fous ! »

Juliette s'arrêta brusquement dans son mouvement et se tourna lentement vers son partenaire. Il la regardait sans ciller. « Tu t'en fous ? »

Il ferma les yeux, reprenant sa respiration. « Je ne l'entendais pas comme ça. Tout ce que je veux dire c'est qu'on n'a plus rien à prouver. Cette condition de sélection est ridicule, Legov le sait aussi bien que nous. Il veut juste voir comment on travaille sous pression. »

Mais elle n'écoutait pas son explication, ses mots résonnaient encore et encore dans sa tête. « Tu ne veux pas pas faire les championnats ? »

« Ne me mets pas des mots dans la bouche, je n'ai jamais dit ça. » Rétorqua-t-il, sur la défensive. « Tout ce que je veux c'est patiner avec toi. »

Le sang de Juliette ne fit qu'un tour dans ses veines. « Moi aussi, mais il faut que tu le veuilles autant que moi, je ne peux pas le vouloir pour deux ! sinon- »

« Sinon quoi ? Tu vas aller patiner avec quelqu'un d'autre ? » Il avala sa salive, le ressentiment se peignant sur son visage. « Adam peut-être ? »

Cette réflexion la prit de court et elle eut un mouvement de recul. Il lui en voulait donc. Il avait attendu tout ce temps pour le lui reprocher alors qu'il n'avait même pas voulu entendre sa version.

« Comment est-ce que tu peux me reprocher ça maintenant ? » Sa voix n'était qu'un murmure alors que les larmes lui montaient à nouveau aux yeux. « Tu ne m'as même pas écoutée. »

« Écouter quoi ? Je t'ai vue de mes propres yeux. » Sa voix était dure et cassante. « Ce n'est pas moi qui suis allé patiner avec quelqu'un d'autre. Surtout avec lui. »

Ses paroles étaient profondément blessantes. Il ne pouvait pas avoir une estime d'elle aussi basse. Pas après toutes ces années et après la confiance qu'ils avaient construite. Ce n'était pas juste envers elle, elle ne l'avait pas voulu.

« Parce que tu crois que je l'ai fait de mon plein gré ? » Elle écarquilla les yeux alors que la confusion prenait place dans son regard. « Si tu y avais prêté un peu plus attention, tu aurais remarqué sans aucun soucis que ce garçon me terrifie ! Je ne peux même pas être dans la même pièce que lui sans me sentir mal et sans que l'anxiété prenne le dessus. J'ai fait une crise de panique à cause de lui ! »

Louis grimaça. C'était son tour d'être injuste. Il ne pouvait pas le savoir, elle avait tout fait pour qu'il ne le sache pas. Mais la colère l'aveuglait complètement.

Il ouvrit la bouche pour répondre, mais Juliette ne lui en laissa pas le temps. « Mais non, tu n'as rien vu. Tu étais bien trop occupé à jouer ton jeu d'égo avec lui, leurré par je ne sais quelle jalousie. » Elle leva les yeux au ciel en reprenant sa respiration. « Pourquoi est-ce que tu es jaloux d'ailleurs ? Ce n'est pas comme s'il était bon sur des patins. »

Contrairement à ce qu'elle aurait pensé, il ne se pressa pas à dire qu'il n'était pas jaloux. Au lieu de quoi, il baissa les yeux et garda le silence. Mais Juliette était beaucoup trop énervée pour laisser sa curiosité prendre le dessus. Elle en avait marre de tous ces non-dits entre eux.

« Pourquoi est-ce que tu es jaloux ? » Mais il gardait la tête baissée, comme s'il n'osait pas la regarder dans les yeux. « Louis ! »

« Parce que- » Il releva brusquement la tête, mais s'interrompît lorsque leur regard se croisèrent. « Parce qu'il passe son temps à te tourner autour. »

Juliette fronça les sourcils, plus perdue que jamais. « Et tu penses vraiment que j'aurais pris un intérêt pour lui, comme si je voulais aller patiner avec lui ? »

Il déglutit et secoua la tête. « Pas comme ça non. »

Elle ne comprenait pas. La jeune fille ne comprenait pas ce qu'il sous-entendait et la frustration commençait à se faire sentir. « Comment al- »

Elle se stoppa brusquement alors qu'une idée lui traversait l'esprit. Ça ne pouvait pas- Non, il ne pouvait pas- Ce n'était pas possible. Elle se tourna vers lui, sa colère évaporée. « Louis. »

Mais il secouait la tête. Son visage était contracté, comme si ses pensées le faisaient souffrir. « S'il te plaît, ne m'oblige pas à le dire. »

Juliette inspira difficilement. Non, non, non. Ce n'était pas possible.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro