Lundi 25 mai 2015

- Alex, debout tu vas être en retard dis mon homme me secouant légèrement

 - humm, je suis fatigué...

 - Ça fait une demi-heure que le réveil a sonné...si tu tarde trop, t'aura pas le temps de déjeuner.

 - J'ai la flemme de me lever...pff ce weekend était vraiment trop court...

 - Allez je t'aide dit-il en me retirant la couette et en me tendant les mains.

 Allongé sur le dos, je lui tends mes bras à mon tour et attrape ses mains. Je le tire à moi, lui faisant perdre légèrement l'équilibre mais il contrebalance la force en m'attirant au même moment à lui.

 - Petit malin t'as voulu me faire tomber.

 - Je t'aurais gardé dans le lit toute la matinée.

 - Malheureusement, on a pas le temps, allez file sous la douche.

 Je l'embrasse et fini par aller me préparer et comme j'ai perdu du temps, je ne traine plus. Il me faut pas plus de dix minutes pour être lavé et habillé, cinq minutes de plus pour le petit dej, et après c'est parti pour aller au magasin de musique. Noah n'est pas avec moi comme tous les lundi matin, alors je m'occupe seul de l'ouverture de la boutique. Je range les nouveaux arrivages de disques vinyles et autre, puis je répare quelques instruments entre deux clients tout au long de la matinée. Il est à présent midi et je suis en train de retourner la pancarte de la porte sur fermé quand j'aperçois Lola qui comme à son habitude emprunte l'avenue.

 - Bonjour Lola dis-je alors qu'elle m'a l'air perdu dans ses pensées.

 - Oh bonjour répond-t-elle timidement.

 - Tu veux entrer cinq minutes? Je fais ma pause déjeuné.

 - Oui mais pas très longtemps alors, je dois rentrer au foyer pour le rendez-vous avec le couple qui veut m'adopter et faut que je m'achète de quoi manger sur le chemin.

 - D'accord dis-je alors qu'elle entre et que je ferme la porte. Si tu veux, j'ai un grand sandwich, on peut le partager en deux, en plus il est fait maison, ça sera meilleur que ce que tu pourras trouver dans les magasins. 

- C'est gentil mais je vais pas te piquer ton repas.

 - J'insiste, en plus c'est Thibault qui l'a fait, je peux t'assurer qu'il est très bon.

 Je lui tends la moitié et elle finit par le prendre avant de croquer dedans.

 - Alors?

 - Super bon

 - Au fait, je te remercie beaucoup pour les caramels, ils étaient délicieux.

 - De rien, je sais que c'était pas grand-chose mais je suis vraiment désolé pour l'accident...

 - T'en fais pas, tout va bien, je suis en pleine forme.

 - Tu as quand même perdu la mémoire...et ça t'as fait faire des trucs qui ont failli te séparer de Thibault.

 - Oui mais mes souvenirs reviennent petit à petit, et quand à mon couple, là c'est uniquement de ma faute, j'ai fait une énorme bêtise mais j'ai retrouvé mon mari et tout va pour le mieux. Il faut que tu arrêtes de te sentir coupable.

 - Oui je vais essayer. Ça va vraiment mieux alors pour vous deux?

 - Très bien.

 - Je suis contente pour toi.

 - Au fait t'oublie pas que samedi, Thibault et moi, on t'emmène pour l'après midi hors de ton foyer.

 - C'est impossible,  la directrice ne veut pas...

 - T'en fais pas, on trouvera une solution.

 - C'est sympa mais je crois que tu vas te heurter à un mur.

 - Il suffit d'être un peu rusé, j'arriverais à ce que tu aies ton autorisation de sortie.

 - Je te souhaite bonne chance car c'est perdu d'avance.

 - Mais non regarde, je lui fais mon sourire charmeur et mon regard séducteur et elle accepte.

Elle rigole car en vérité, je fais une grimace, des plus laides qu'il m'est possible de faire. Au même moment, j'aperçois mon homme devant la vitrine qui prend un air bizarre et étonné en m'apercevant  en train de faire le pitre. Je vais immédiatement lui ouvrir et après qu'il soit rentré il dit:

 - C'était quoi cette tête? Hey salut Lola.

 - Bonjour Thibault. C'est le visage qu'il compte faire pour que la directrice me laisse sortir samedi. dit-elle en rigolant légèrement.

 - C'est une bonne idée s'il veut la faire partir en courant.

Je refais mon hideuse grimace et dit en allant vers lui,

 - Pourquoi, c'est pas sexy?...

 - C'est tue l'amour ça...

 - Un bisou continuais-je m'approchant de lui et en déposant un tendre baiser sur sa joue.

Je cesse de faire l'imbécile et tend un tabouret à mon homme. Il s'y assoit et lance a Lola.

 - Tu t'imagines, je vis avec ce grand gamin, depuis un peu plus d'un an...

 - Tu as du courage, c'est un vrai gosse.

 - Eh mais vous êtes méchant  tous les deux! Si c'est comme ça, je boude dis-je en faisant mine de faire la tête et en croisant les bras.

 - On est désolé mon amour, on te taquine...

 - Je veux deux bisou sinon, je fais la tête dis-je en montrant mes joues.

 Ils me sourient, se lèvent de leurs sièges et viennent embrasser mes pommettes

 - Voilà qui est mieux.

 - Bon, je m'excuse mais je dois y aller, sinon je serais en retard dit la jeune adolescente.

 - Pas de problème, si on se voit pas d'ici ce weekend, je te dis à Samedi. Dis-je en ouvrant à nouveau la porte.

 - J'y crois pas beaucoup mais on verra bien. Bonne après-midi.

 - A toi aussi dis-je alors qu'elle s'en va.

Je referme et retourne aux côtés de mon chéri.

 - Elle est vraiment adorable cette petite me dit mon homme.

 - Oui, je suis de ton avis, elle rencontre ses possible futurs parents aujourd'hui, j'espère que ça va aller. En tous cas, je vais trouver une solution pour qu'elle puisse sortir avec nous.

 - T'as une idée de comment t'y prendre?

 - Absolument pas, mais je tiens vraiment à le faire.

 - C'est ton côté grand cœur qui ressort, en tous cas si tu trouves une idée pour lui obtenir son autorisation de sortie, je serais avec toi pour la mener à bien.

 - Merci. Je trouverais quelque chose

 - J'en suis persuadé. Sinon ça s'est bien passé ta matinée?

 - Oui comme d'hab, rien de spécial et toi?

 - J'ai eu une cliente chiante mais a un point, tu ne peux t'imaginer...

 - Encore une qui t'a dragué?

 - Non, elle n'arrivait pas à trouver un bikini a sa taille, ou alors ça l'a mettait pas assez en valeur. C'est pas de ma faute, si elle est obligée d'aller aux rayons ados parce qu'elle est trop fine.

 - Mon pauvre amour...

 - Mais, elle m'a trop saoulé, en plus, la plupart lui allait très bien, heureusement que Steph était là pour prendre le relais.

 - Les femmes sont très compliquées.

 - Celle-là, elle m'a vraiment épuisé....

 - Je te ferais un bon massage ce soir, ça te détendra.

 - J'ai hâte mais d'abord, faut pas oublier qu'on va voir les garçons.

 - Oui, on se retrouvera chez eux.

 - Bon, va falloir que je retourne bosser dit-il en se levant du tabouret, pour venir glisser ses bras autour de mon cou et embrasser mes lèvres.

 Je réponds à son baiser et lui souhaite bon courage alors qu'il retourne à son magasin.

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 Peu de temps après son départ, Noah arrive et nous rouvrons la boutique pour l'après-midi. Elle se déroule de façon similaire a la matinée, c'est à dire ni trop calme, ni trop bondée.

A 17h00 comme tous les jours, on ferme et je monte dans ma voiture en direction du centre-ville là où se situe le salon de coiffure de Jonas étant donné que son homme et lui habite juste au-dessus. Quand j'arrive sur les lieux, le coiffeur termine une coupe de cheveux. Il ne ferme qu'à 18h30

 - Salut Alex me lance-t-il aussitôt qu'il me voit.

 - Hey Jo, ça va?

 - Très bien. Tu connais le chemin, Fred t'attend en haut.

 - Ok, a tout à l'heure.

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Je le laisse à ses clients et prends la porte derrière l'accueil ou est inscrit privé. Je tombe dans un petit couloir immaculé de blanc du sol au plafond et emprunte un escalier sur ma droite. Je grimpe et toque arrivé en haut. Des pas se font entendre et sans surprise Fred m'ouvre.

 - Salut, entre, reste pas sur le palier.

Je rentre et je le suis jusqu'au salon. C'est plutôt coloré chez eux, la patte de Jonas pour les couleurs, comme cette pièce qui est dans les tons jaune canaris et gris pour le canapé dans lequel je m'installe. Ils ont aussi, une imposante bibliothèque qui recouvre tout un mur. Freddy est un mordu de livres, il adore ça et puis il travaille en librairie donc, c'est un peu logique qu'il aime ça.

 - Tu veux boire quelque chose?

 - Non, je vais attendre que nos hommes nous rejoignent.

 - Oui, dans une petite heure environ. dit-il en s'asseyant dans un fauteuil en face de moi. Alors comment ça va, avec ton chéri?

 - Bien, c'est redevenu comme avant entre nous.

 - T'as pas l'air convaincu quand tu dis ça...

 - Si ça se passe vraiment bien, il est redevenu affectueux, le même qu'avant cette histoire, moi j'en suis ravi, je lui rends son affection et je lui montre que je l'aime mais par moment, je repense à ce que j'ai fait et je me dégoute...Je comprends pas comment j'ai pu faire ça, oui je me sentais pas bien, oui j'avais bu mais Thibault me comblait parfaitement, malgré ma souffrance, j'étais le plus heureux des hommes avec lui.

 - Il t'a pardonné, faut que tu cesses de te torturer avec ça. T'étais juste dans un grand état d'ivresse et triste, tu as du avoir besoin de tendresse et y'avait ce type, c'est tout, ce n'est qu'une erreur, ton chéri le sais.

 - Mais je lui ai fait tellement de mal, j'ai fait souffrir l'homme que j'aime, ça me tue...en plus, ce soir-là je sais même pas si je me suis protéger, je me souviens de rien, t'imagine si j'ai choppé une saloperie.

 - T'as pas fait de test?

 - Non, je dois attendre six semaines après le rapport dangereux sinon c'est pas assez fiable. En attendant on m'a donné un traitement d'urgence mais faut pas le dire à Thibault, il ne le sait pas, je le prends en cachette.

 - T'en fais pas, je ne dirais rien...

 - Tu vois si je suis bel et bien malade, on sera obligé de prendre nos précautions a vie, et ça lui rappellera tout le temps que je l'ai trompé. Il dit qu'il est capable de passer au-dessus de ça, du fait que contrairement à avant, on soit contraint de se protéger mais combien de temps il va supporter ça...et s'il me quitte parce que j'ai attrapé quelque chose, si c'est trop dur pour lui...

 - Alex, dis pas de bêtise, ton homme t'aime et c'est pas un bout de caoutchouc ou une maladie qui va changer ça, tu crois qu'il envisagerait de devenir père avec toi, s'il avait l'intention de mettre fin à votre histoire si t'es malade?

 - Oui tu as raison mais je voudrais pouvoir tout effacer...et toi avec Jonas?

 - Le bonheur parfait, bon on se dispute de temps en temps parce que je suis bordélique mais sinon on est très heureux ensemble.

 - T'es du genre à cuisiner et a laissé la vaisselle dans l'évier, à faire comme si t'avais pas vu que la poubelle était pleine.

 - Ouais c'est tout à fait ça mais le pire, c'est que je laisse traîner les chaussettes, ça le rend dingue, il est un brin maniaque.

 - Et bien heureusement qu'au final, à l'époque on a pas réellement craqué l'un pour l'autre, j'imagine pas l'état de notre appart si on avait vécu ensemble.

 - Une catastrophe dit-il en rigolant.

 On continue à raconter des conneries comme ça jusqu'à que nos chéris nous rejoignent puis une fois tous les quatre on commence à parler adoption. Fred et Jonas nous expliquent les démarches qu'on doit faire comme écrire une lettre au conseil général de notre département. Puis la convocation a une réunion d'information qui suit, dans laquelle on nous donnera des papiers à remplir et une liste de document à fournir. Après ça, les entrevues avec des assistants de services sociaux, ainsi qu'avec des psychologues pour au final obtenir ou non l'agrément, le précieux sésame qui nous ouvre les portes de l'adoption pendant cinq ans. Après il faut patienter, c'est le plus long, mais on est tous les deux prêts à s'accrocher pour devenir père quelques soit le temps que ça prendra.

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De retour à la maison, on dîne paisiblement rêvant à notre vie en tant que pères et par la suite on commence à rédiger la fameuse lettre qui marque le début de notre démarche. Un peu plus tard, vers 21h30 fatigué tous les deux, on part à la chambre. Je fais un massage à mon chéri pour le détendre de sa journée et ça marche plutôt bien vu qu'il s'endort assez rapidement. Je m'allonge alors à ses côtés et ne tarde pas à faire de même.