Chapitre 20 - PDV Thibault - Trop de coincidence.
- Attends, mon amour, viens on va dans le salon tu vas m'expliquer, d'accord?
Je me lève et lui tend la main pour qu'il fasse de même et on part s'installer dans le canapé. Je me pose à ses côtés, mon bras droit derrière ses épaules et mon autre main posé sur sa cuisse.
- Alors, dis-moi ce qui se passe, j'ai pas tout compris.
- Les flics m'ont expliqué qu'une dame responsable d'un foyer leur a téléphoné en disant qu'une de ses pensionnaires lui a confiée, avoir été dans la voiture avec un jeune garçon lui aussi dans le même établissement. Mathieu Delmas et Lola Estelle Marie. Agés de 15 et 12 ans. La jeune fille que j'ai rencontré récemment s'appelle Lola, elle a 12 ans, elle vit en foyer et elle couvre son meilleur ami qui a fait une grosse bêtise, ça fait bien trop de coïncidence...je suis vraiment trop nul, j'aurais dû m'en douter, je la trouvais bizarre...
- Je suis désolé chéri, c'est ma faute, je t'ai dit que tu te faisais des idées...
- En même temps comment on aurait pu s'imaginer ça...
- Oui, j'en tombe des nues...
- Je comprends pas, comment elle peut venir me voir comme ça, être toute gentille alors qu'elle sait tout, comment elle peut me regarder dans les yeux et me dire qu'on s'est jamais vu, me remonter le moral, alors que toute cette histoire d'amnésie c'est en partie de sa faute...et même mentir devant toi alors qu'à cause d'elle, tu as passés des heures terribles...
- J'en sais rien mon amour, je n'ai pas de réponses, elle seule peut nous les donner.
- Tu sais le pire c'est que cette gamine, je la trouvais attachante, au final, elle m'a menti, tout le temps...soi-disant elle compatissait à ma douleur, mais en fait, elle voulait juste admirer le spectacle.
- Non je ne pense pas qu'elle soit si malsaine...
- On peut pas savoir...
- Je pense juste qu'elle a pris peur et qu'elle voulait protéger son ami.
- Ouais mais, pourquoi venir me voir...
- Je sais pas mon amour dis-je en caressant sa nuque.
- Je comprends pas pourquoi ça me touche autant.
- Parce-que tu te sens trahi, blessé mais je suis sûr qu'elle n'est pas tordu, y'a surement une raison pour qu'elle se soit rapproché de toi.
- Demain, on doit aller au commissariat...elle me donnera des explications, j'ai hâte de savoir. Par contre, je sais plus maintenant si je laisse ma plainte ou pas, au final ce ne sont que des gosses...Je suis pommé.
- On verra en temps et en heure ce que tu décides, après cette histoire sera bouclé et ça ne nous occuperas plus l'esprit.
- Quelle idée, ils ont eu aussi de voler une voiture...
- Les ados font des conneries, parfois certains en font des plus grosses.
- Tu m'en voudrais si je retirais ma plainte? Je sais que t'as énormément souffert à cause de l'accident, ça m'a brisé le cœur quand j'ai senti ta peine, l'autre fois quand le policier a dévoilé la voiture...
- C'est vrai chéri, j'ai eu la plus grosse trouille de ma vie, la vision du véhicule a réveillée des souvenirs douloureux, mais comme tu le dis, c'est des gamins...ils étaient surement paniqué alors ils ont fui...et puis tu es toujours auprès de moi, même si t'as mémoire te fait défaut, je t'ai pas perdu. Si ça avait été le cas, je pense que j'aurais fait payer ses gamins, mais c'est pas arrivé alors je t'en voudrais absolument pas si tu retires ta plainte et tu sais de toute façon, je suis sûr qu'ils doivent souffrir et que leur conscience n'est pas tranquille. C'est que des adolescents, ce qu'ils ont fait est très grave mais connaissant leur âge je peux comprendre qu'ils aient pris peur, ça aurait été des adultes, j'aurais pas réagi pareil...Tout ce qui m'importe mon amour, c'est que t'ailles bien. Demain l'enquête sera terminée et on se consacrera plus qu'à nous deux.
- Oui, j'ai hâte à ce weekend, qu'on puisse oublier tout ça et s'évader.
- Je te promets un weekend d'évasion dis-je alors que je pose mes doigts sur son menton pour tourner son visage vers le mien et l'embrasser tendrement.
- Si on allait finir de préparer le repas?
- Bonne idée mon cordon bleu.
- Le pire petit nom que tu ne m'aies jamais donné.
- Je peux faire mieux si tu veux, j'en ai plein d'autres en réserve dis-je alors qu'on se lève pour repartir à la cuisine.
- Non merci, ça ira dit-il alors qu'on pénètre dans la pièce des repas.
- Mon petit poussin, mon canard, chaton, mon petit chat, mon petit caramel en sucre soufflais-je contre son oreille alors qu'il rajoute de la crème au mélange oignon-lardons.
- Ce que tu peux être niais quand tu le veux, mon petit caribou
- Tu m'aimes quand même? Dis-je enlaçant mes bras autour de sa taille alors qu'il étale la préparation sur la pâte.
- Mais oui je t'aime, déjà quand on était ado, tu me donnais des surnoms ridiculement mignon et aujourd'hui, on est mariés, alors ça ne fait aucun doute que je suis follement amoureux de toi malgré tes niaiseries.
- Moi aussi, je suis fou de toi.
Il enfourne la flammekuche au four, et on retourne au salon, s'assoir dans le sofa. Enfin, il s'assoit et je m'allonge la tête sur ses genoux. Ses doigts jouent avec mes mèches dorées alors que ses iris azur m'observent d'un regard tendre et aimant. Un sourire aux lèvres, mes yeux caramel se pose sur son doux visage et ma main caresse la sienne, reposant sur mon ventre, celle qui ne se glisse pas dans mes cheveux.
- Mon amour, ça te dirais si ce weekend, lors de notre escapade, on croise un restau, qu'on s'en fasse un. Ça fait longtemps qu'on n'en a pas fait, le dernier c'était pour ton anniversaire et avec nos amis. Je pensais qu'on aurait pu s'en faire un en amoureux.
- Ça me plairait beaucoup mon chéri. Tu veux bien me raconter le jour de mes 26 ans? Ça aussi, je l'ai oublié
- C'était une journée plutôt sympa. Le 2 février 2015. Je t'ai tendrement réveillé avec des petits bisous et je t'ai emmené à la cuisine ou je t'avais préparé de bonnes gaufres, avec du Nutella et de la chantilly. Après ça, on a dû aller bosser vu que c'était un lundi, mais je me suis arrangé pour venir te chercher l'après-midi. On est allé faire du karting et vers 18h on est rentré à l'appart. Je t'ai expliqué que je t'emmenais dîner quelque part et qu'il fallait qu'on se prépare. Fin prêt tous les deux, on a descendu les escaliers de l'immeuble jusqu'à la sortie et la comme prévu, la limousine nous attendait.
- Une limousine carrément?
- Bah, vu ce que tu m'avais organisé pour mes 25 ans, je voulais marquer le coup, d'ailleurs c'est ce que je t'ai dit quand tu m'as regardé d'un air de dire " t'es un grand malade". Et donc on est monté dedans, y'avait tous nos amis, on a bu une coupe de champagne tout allant vers un beau restaurant, pas hors de prix, parce que c'est bien connu qu'on en ressort en n'ayant encore faim, mais tout de même assez classe. On a diné tranquillement puis un beau gâteau nous a été apporté au dessert et on t'a fait taper la honte en te chantant joyeux anniversaire.
- Moi qui aime être discret.
- Oui mais tu as quand même trouvé ça adorable.
- Oui, j'en doute pas.
- Après on est rentré à l'appart, on t'a offert tes cadeaux. Dont les miens, ton beau manteau d'hiver très classe, que tu vas plus porter un certain temps vu que l'été approche et le deuxième, tu l'as eu quand nos amis son parti. Mon corps.
- Humm, en effet ça devait être un jour très agréable du début à la fin.
Une sonnerie couvre sa voix et mon homme me dit;
- Ah, la flammekuche est cuite. Tu me laisse me lever?
Je me pousse et le suit à la cuisine. Il prend des moufles, sort le repas du four, puis commence à la couper en part. Je me hisse sur le plan de travail et le regarde. Il sent son regard sur moi et me dit:
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Rien, j'aime te regarder, observer les moindres détails de ton visage, comme ton léger sourire qui s'agrandit et ce léger rougissement qui colore tes pommettes en cet instant. Je suis amoureux de ces petits détails, un froncement de sourcils, un regard pétillant, un clin d'œil, tous ces petits signes que tu n'offres qu'à moi, je te contemple et je me rends compte de la chance que j'ai de t'avoir.
- C'est moi qui a de la chance, t'es l'homme dont parle tous les plus beaux conte, le prince charmant, l'homme idéal.
- Tu m'idéalise un peu trop chéri, j'ai des défauts comme tout être humain. Dis-je en souriant
- Tu les caches très bien alors, franchement, je me demande comment c'est possible que tes parents aient pu concevoir un être aussi adorable que toi, cons comme ils sont.
- J'ai quand même hérité de leurs gènes, je t'ai rejeté au départ de peur qu'ils me délaissent, tu vois je suis pas parfait.
- Tu ne m'en veux pas pour ça?
- De quoi?
- Tu m'as choisi moi et du coup, tu as perdu tes parents.
- Mes géniteurs n'étaient que des crétins et je regrette pas une seule seconde d'avoir préféré l'amour à eux. J'aurais continué à les écouter, j'aurais bousillé ma vie à me forcer à me mettre dans un moule et j'aurais été malheureux. Je t'ai choisi et aujourd'hui, j'ai une famille aimante, des amis absolument formidables et un mari que j'aime plus que tout au monde. Je ne pouvais pas rêver meilleure vie que celle que je partage avec toi dis-je en caressant sa joue.
Il blotti son visage contre ma main et dépose un bisou dans le creux de mon poignet.
- Même si depuis qu'on se connait et depuis qu'on est ensemble, on a eu quelques mésaventures, je suis très heureux d'avoir la chance d'être l'homme de ta vie. me répond-il
Je l'attire à moi, alors que je suis toujours assis sur le plan de travail, encerclant mes jambes autour de lui et l'embrasse tendrement, pendant que ses bras entourent mon cou.
- Parfois on devient vraiment gnangnan tous les deux. dis-je
- Oui, c'est vrai mais bon, je crois qu'on est pas des cas désespéré.
- Je t'aime Pepito
- Tiens ça faisait longtemps, moi aussi je t'aime Tib'tibou souffle-t-il en collant ses lèvres au miennes
- Bon et si on mangeait, j'ai faim et ça m'a l'air vraiment délicieux.
- Oui j'ai la dalle aussi.
On met la table et on s'installe à celle-ci, dégustant le repas que mon homme a amoureusement préparé et il est plutôt succulent, voir même très bon. Après ça, un petit rafraichissement à la salle de bain et au lit. La journée de demain s'annonce difficile avec le rendez-vous au commissariat. Tout ce que j'attends de la part de ces jeunes c'est des excuses, pour moi mais aussi et surtout pour mon chéri à qui ils ont fait beaucoup de mal physiquement de par l'accident mais aussi moralement, et cette petite Lola surtout qui a joué avec ses sentiments.
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Le lendemain soir, Mardi 19 mai 2015 à 18h30.
On sort de la voiture se dirigeant vers le commissariat de police, je tiens la main de mon homme dans la mienne, pour lui apporter du réconfort comme je le peux. Il est toujours blessé d'avoir appris l'identité des fuyards et je le sens très tendu. Je m'adresse à l'accueil comme la dernière fois et le jeune homme derrière le comptoir nous conduit, vers le bureau du capitaine Godefroy, chargé de l'affaire.
- Ça va aller mon amour?
- Ouais, je suis tendu mais ça devrait aller, j'ai hâte de voir ce qu'elle a à me fournir comme explication.
- Si tu te sens pas, j'y vais seul.
- Non, je t'assure, ça va aller chéri.
On arrive devant la fameuse porte, marquée au nom du policier. Celui-ci ouvre la porte et on découvre, un jeune homme et une jeune fille, assis dans leurs sièges la tête baissée, alors que la fillette tripote ses doigts visiblement très mal à l'aise.
- Asseyez-vous je vous en prie dit l'homme en uniforme en nous indiquant deux sièges situé pas très loin de ceux des jeunes.
On prend place et je garde ma main dans celle d'Alex, le caressant affectueusement pour l'apaiser. On se contente de regarder le policier attendant qu'il prenne la parole, ce qu'il fait rapidement.
- Bon, je viens d'avoir une discussion avec ces adolescents, ils viennent de m'expliquer, les faits depuis le début. Je vais vous lire, ce qu'ils m'ont rapporté.
- Très bien, on vous écoute dis-je au quarantenaire derrière son bureau.
- ....
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