Parlons santé, parlons bien.

Ouais, il est 3h du matin keskia ?

S'il y a des spasmophiles dans l'assemblée, veuillez lever la main.

Qu'est-ce que la spasmophilie ?
Pour résumer : c'est de la merde.

Sérieux, la spasmophilie ça puducu et on y est jamais préparé. Ça va faire 3 ans que j'essaye encore de gérer cette chose qui se trouve être entre le syndrome et la maladie. Je sais pas vraiment en faite.

Tout à commencé un soir de pacques 2015...

BOOM 19h crise d'angoisse, je comprend rien, mon corps devient fou ! Je pensais faire un AVC ptdr. On appelle les pompiers, c'est le bordel et voilà qu'on m'annonce que je suis atteinte de spasmophilie.

👏 G É N I A L 👏

Alors au premier abord je suis en mode « c'est quoi cette marde encore ? »

Le lendemain, j'ai des vertiges de malade, des fourmillements dans tout le corps et je suis dans un pâté intersidérale, comme si j'avais inhalé de la weed dans une pièce close pendant 3 jours.

Le surlendemain, nouveaux symptômes, j'ai des crampes dans les avants bras, mais surtout dans toute la mâchoire et la nuque, au point où j'en ai du mal à mâcher ou encore à parler. C'était comme si on avait remplacé mes muscles par des élastiques hyper tendus. J'en avais carrément super mal aux oreilles, ça bourdonnait, et je pouvais à peine tourner la tête tellement mon cou était tendu et me faisait souffrir la mort.

Et pendant presque 2 mois, j'avais des nouveaux symptômes tous les jours. Un jour je voyais des points noirs qui flottaient dans les airs, un jour c'était des points blancs, j'avais surtout des crampes qui débarquées de nul part, parfois je ne pouvais plus écrire ni dessiner, j'avais des mots de têtes qui me faisaient si mal que j'en fermais les yeux, quand j'avalais j'avais une boule qui claquait dans ma gorge.

Bref, s'en est suivi une micro dépression, et j'ai commencé à pleurer tous les jours. Je devenais folle. Tous les jours des nouveaux symptômes, des nouvelles choses dans mon corps que je ne comprenais pas. Je ne me comprenais plus.

J'ai du prendre des anxiolytiques, que j'ai arrêté après un mois parce que, premièrement j'arrive pas à avaler les cachets quels qu'ils soient, et deuxièmement leurs effets me faisaient encore plus paniquer.

Impossible de manger ou de me regarder dans un miroir, ni même de dormir. Paralysie du sommeil, avec hallucinations auditives, on adore.

Et cela ce manifeste surtout le printemps, et légèrement en automne.

Printemps 2016, j'ai pleuré pendant deux semaines parce que Michael Jackson était mort ( sachant qu'il est décédé en 2009 mdr plus con y a pas ).

Printemps 2017 j'ai déprimé pendant deux semaines pour rien, hm hm, oui. Pour aucune raison. Je pleurais H24 sans savoir pourquoi, j'étais juste complètement déprimée.

Puis l'automne de cette même année a aussi été affreux. J'ai fais une dépression encore, probablement la plus importante que j'ai jamais faite, j'en ai perdu 6 kilos en l'espace d'un mois car impossible de me nourrir ( y a rien de plus horrible que d'avoir faim mais d'avoir un corps qui refuse de se nourrir ). Mais heureusement je me suis reprise, parce que je pouvais pas rester comme ça.

Printemps 2018 j'ai pleuré pendant 2 jours, puis déprimée les 2 semaines qui suivirent à cause de The Death Cure et ( attention spoil ) de la mort de ce cher blond qu'on aime tous. Génial, ce film est vraiment tombé pile au bon moment MERCI NEWT.

J'ai hâte de voir pour printemps 2019, youpie. La joie.

( moi, attendant patiemment la prochaine connerie qui va me faire déprimer )

Enfin, tout ça pour dire que ça fait 3 ans que je gère cette galère. Le truc, c'est que ça n'a pas l'air grave aux yeux des gens vu que tout est à l'intérieur. Mais j'ai vraiment failli devenir folle avec la spasmophilie, je suis devenue hypocondriaque pendant les 2 premiers mois en pensant que j'avais le cancer ou des tumeurs qui me poussaient partout dans le corps mdr.

Au final, une fois qu'on sait ce que c'est, qu'on en connaît tous les symptômes, c'est pas si compliqué à gérer. Certes, il y aura des périodes de dépressions, mais quand on sait que c'est seulement temporaire on fait avec jusqu'à ce que ça aille mieux.

Le plus important c'est d'en parler, et de ne pas le garder pour soit, on peut rapidement devenir fou. J'ai de la chance d'avoir une mère au petit soin et d'une extrême patience, car sans elle j'aurais clairement perdu la tête ( pour tout vous avouer, elle me récitait des prières et me parlait de Jésus pendant que je pleurais à oilp dans mon bain, parce que j'avais vu dans le miroir que mes épaules n'étaient pas symétriques mdr imaginez un peu le scénario magnifique ).

Elle a était là, à me tenir la main tous les jours, et à être la seule à ne pas me traiter de folle, même quand la situation était ridicule. Elle est la seule à comprendre la souffrance par laquelle je suis passée, à savoir à quel point ça a été dur, et à toujours me soutenir quand cette maladie revient chaque année. Bref, ma mère la femme de ma vie.

Mais maintenant que je gère le truc, j'arrive à oublier les symptômes. J'y prête plus attention, ils font partis de mon quotidien et c'est devenu facile de vivre avec. Je ne m'en plains plus, mais certains on vraiment du mal à gérer la spasmophilie. Je suis contente d'avoir pu surmonter ça.

Il fallait juste un temps d'adaptation, le temps de réapprendre à connaître son corps, de connaître la cause de chaque symptômes... Et Dieu sait que tous les jours fut une épreuve.

Voilà. En gros, pendant toute la période de printemps mon cerveaux est comme ça :

Et puis en automne parfois il est comme ça :

❣️ L.O.V.E. ❣️