Désolation (C17)
EMERY
J'étais assise en train de manger à table avec mon frère quand Ethan entra en trombe dans la cuisine. Un regard grave marquait son visage d'habitude si doux. Il fixa Alek quelques secondes et partit, visiblement malaisé. Je le rejoignit dans le salon à pas de souris, moi qui, de toute manière, ne faisait pas beaucoup de bruit en marchant. Je le vis assis sur le divan la tête entre les mains. Je pris ses mains et le força à me regarder. Il semblait désespéré. Je savais très bien que j'étais inquiète, mais il n'avait pas besoin de le voir pour le comprendre.
- Mad...
- Hm ?
- Qu'est-ce qui se passe ?
Je n'eu pour réponse qu'un long soupir, terminé par un rire nerveux. Il semblait plus que désespéré.
- Dis-moi...
- Em', je peux pas. Je peux pas...
- Mais pourquoi ?
- Ce qui se passe entre psy et client ne regarde qu'eux...
- Mais, je...
- Sed lex, dura lex, Emery.
- La loi est dure, mais c'est la loi, je sais, je sais...
- Je vais quand même être contraint à en parler à Alek...
- Alek? Mais qu'est-ce qu'Alek vient faire dans cette histoire..?
Une lumière s'alluma dans ma tête.
- C'est à propos de Robin, pas vrai ?
Il hocha la tête avec un faux sourire. Je me dirigea vers les escaliers et le vit regarder vers la cuisine d'où Alek mangeait. Il soupira et me fit un sourire en coin.
- Je vais me coucher. Monte une fois que tu lui auras parlé, veux-tu ?
- D'accord.
Je partis et, une fois dans ma chambre, je m'écroula sur mon lit, tel un chat s'étirant.
ALEK
J'avais seulement saisi des brides de conversation, mais je connaissais le sujet principal : Robin. Je me leva donc et m'engouffra dans ce qui me semblait le plus gros malaise jamais connu. Monsieur Maddison leva légèrement la tête et, tapotant la place à côté de lui, sourit timidement. Je m'assis et on resta en silence pendant quelques minutes jusqu'à ce que je brise le silence écrasant qui s'était abattu sur eux.
- Alors... hmm, c'est à propos de Robin...
- Alors tu as entendu...
- J'ai juste capté son prénom, rien d'autre.
- Donc, tu ne sais pas que je dois te parler d'elle ?
- J'en étais venu à cette conclusion, de toute façon.
- D'accord, hm, par où commencer ? Je ne sais même plus...
- Le début.
- Quoi ?
- Commence par le début.
- Ah oui ! Désolé, mon cerveau est en broutilles, alors...
- Pas grave.
- Robin a une maladie grave, très grave.
- Raconte-moi.
- Son père est alcoolique, il aime bien s'en prendre à Robin pendant que sa mère a le dos tourné. Mais, il y a eu le coup de trop, le coup de grâce, quoi. Elle est tombée inconsciente. Les médecins ont révélés avoir trouver un traumatisme crânien assez important. À partir de ce moment, la vie de Robin a changée du tout au tout. Chaque jours passés, elle oublie tout. Chaque personne rencontrée, son identité, sa vie. Si bien que chaque jour est un nouveau pour elle. Qui dit nouvelle journée, dit nouvelle Robin.
Je resta silencieux, surpris. Je reformula chaque informations données. Elle ne se rappellerai plus de moi demain et, en plus, n'agira pas de la même façon qu'aujourd'hui. Mais une question me trottait dans la tête.
- Mais, comment se fait-il qu'elle vous connaisse, Killian et toi ?
- On se connaissait avant. J'étais déjà son psy.
- À cause de quoi ?
- Intimidation.
- Mais pourquoi sa mère n'a-t-elle rien fait ?
- Elle avait peur et a toujours aussi peur de ce qui peut lui arriver.
- Je crois que je vais aller dormir...
- Bonne idée, la nuit porte conseil.
Je partis vers ma chambre se trouvant au sous-sol et alla me coucher en étoile de mer sur mon lit. La nuit allait être longue... très longue...
ETHAN
- Em', sort de ta cachette...
J'entendis un léger soupir et le trottinement de ses pieds sur le plancher de bois. Elle s'affaissa à côté de moi et accota sa tête sur mon épaule, toute triste.
-Depuis quand es-tu roulée en boule dans les escaliers ?
- Depuis que j'ai décidé que c'était long.
- Emery...
- Ben quoi ! Je suis curieuse et tu le sais ! Et ne me sors pas ton ''sed lex, dura lex'' ou sinon tu dors sur le canapé !
Je ris et elle me sourit. Elle se leva et me tendit la main. Je la pris et on alla se coucher.
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