
Chapitre treize : Compréhension
Le jour se lève, et je me réveille dans ma enième micro sieste, le seul moyen pour pouvoir dormir et surveiller pendant le nuit. En vérifiant le piège, je constate qu'un lapin m'y attendait, couché, fatigué de se débattre. Il fut fatigué pour de bon quand je lui tranche la gorge en le prenant par les oreilles. Il a des spasmes, se vide de son sang, qui se répand sur la terre mouillée, et il meurt, par pêché de gourmandise. Je reviens avec mon trophée, et je commence à le dépecer, récupérant la peau et la viande, jetant les boyaux. J'embroche les bouts de viandes sanguinolents sur un long et fin bâton, et je laisse le tout griller, tout en alimentant le feu. L'odeur me donne déjà l'eau à la bouche, et mon estomac m'ordonne déjà de me jeter sur la viande. Les odeurs font réveiller aussi Mélodie, mais pas pour les mêmes raisons. Elle se surprend d'abord d'avoir dormi, se retourne, regarde son endroit intime, et me jète un regard d'incompréhension, comme si elle s'attendait à ce qu'elle se fasse violer une nouvelle fois. Les odeurs de viandes la ramène à la réalité :
« C'est du rat à longue oreille ?
- Du rat à longue.... oui, du lapin, je la corrige.
- Lapin, répète-elle, avec une soif d'apprendre.
- Tu en veux ? »
Je lui présente la brochette, et elle ne se fait pas prier pour en prendre. Elle mange ça avec appétit, même gloutonnerie, en ayant dans le regard des pétillements de bonheur, et un sourire aux lèvres. Elle me fait oublier quelque instant le pourquoi de notre fuite, et je me dis que j'avais bien fait d'intervenir. Je mange aussi avec appétit notre bout de viande qui sera sans doute le dernier avant un long moment...
Nous partons juste après, direction l'est, et la ville la plus proche. Elle est immense, ça sera facile de se cacher dedans. Mélodie continue de me suivre, persuadée que je suis son Protecteur, tandis que j'entend au loin le bruit de nos poursuivants. Ma jambe commence déjà à me faire mal et je grimace en avançant, chaque pas devenant de plus en plus douloureux. Je suis faible pour la fuite... Au bout d'heures interminables de marche et de souffrances, nous trouvons un abris offert par trois grands arbres couché sur le sol, au dessus d'un trou. Ma jambe est à l'agonie, je sens des coups de poignards dans le mollet. J'essaye de me relever, mais là, ma jambe capitule et ne m'obéit plus, ne créant que des spasmes incontrôlables.
« Merde, je m'invective. Satané jambe. »
J'essaye de la masser, mais rien y fait, je faisais stopper notre groupe. Avec une pointe d'humour, je demande une nouvelle fois à Mélodie :
« Tu peux toujours partir, tu es plus rapide que moi.
- Non, me répond-elle, catégorique. »
J'essaye à nouveau de me lever, peine perdu.
« Il faut que je surveille les environs, sinon, on va se faire attraper comme des lapins !
- Lapin, me répond-elle une nouvelle fois, fière d'avoir dis ce mot encore inconnu pour elle. »
Puis, elle réfléchit, et partit, sans dire un mot. Je fus surpris de retournement de situation, elle a sans doute réfléchit que c'était mieux de me laisser ici, seul, plutôt que d'être attrapé aussi avec moi. Le plus bizarre dans tout cela sera que ses derniers mots avant de partir soit "Lapin". Un long silence suivit, puis quelque chose grimpe à l'arbre à côté de moi. Je n'ai pas trop le temps de trouver une origine à cette montée que j'entend un grognement. C'est pas naturel, c'est guttural, et mes oreilles aiguisées savent que ce n'est pas animal, ni bestial, mais humaine. Un long silence s'en suivit. J'essaye de me lever, en vain, cette jambe gauche m'a quittée pour aujourd'hui. Je prépare au cas où mon fusil, je ne sais pas ce qui m'attends. Puis, le même grognement, et quelques choses qui descend de l'arbre. Mélodie revient finalement vers moi.
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