
Chapitre quinze : Expert du fusil
Je les vois dans mon viseurs, six brigands, venus ici pour se faire un peu de crédit en me capturant ou en me tuant. Les gars ne sont pas des lumières, en les voyants ne pas se soucier du monde qui les entourent. Ils sont avec un chien, rare animal domestiqué dans ce nouveau monde, et qui a servi sans doute à me pister. Malheureusement pour eux, le temps et la nuit ont à deux effacé toute trace de notre passage, et le pauvre animal ne sert qu'a accompagner ces abrutis de maitre. En voyant cette scène, je me sens presque insulté d'être dénigré comme cela, d'être pourchassé par des mercenaires aussi intelligents que des moules. Je regarde dans mon viseur, cherchant de quoi les distraire. Ils viennent vers nous, mais ils sont assez loin pour trouver un plan d'attaque. Et le plan, je l'ai...
Dernière eux, un groupement de volatiles s'était formé. J'installe alors un silencieux à mon fusil, une petite trouvaille sur l'un de mes contrats. Je l'utilise peu, car il diminue grandement la précision. Mais là, la précision m'importe. Mélodie me regarde faire pendant ce temps, ne loupant aucune démarche de montage du silencieux. Je me remets en position, et je vise les oiseaux. Mon but n'est pas de les tuer, mais de leurs faire peur. Je tire un coup, inaudible. Les oiseaux s'envolent derrières les brigands, et ces derniers se retournent. Ils discutent entre eux, et se séparent alors. Deux personnes alors viennent dans notre direction. Nous avions le droit à un adulte bien portant, et un jeune qui avait peur : un Protecteur et son Faiblard. Malheureusement pour eux, ils ont choisis la mauvaise direction, la notre, et c'est pour cela que je vais devoir les tuer...
Je retire le silencieux, car je veux récupérer la précision au détriment du bruit. Mélodie m'observe, émerveillée de me voir, ce qui me donne une pointe de fierté après la déconvenue d'hier. Je me remets en position, et je les vise. Je cherche d'abord ma première cible, c'est le plus important : dois-je tuer d'abord le Protecteur, et faire peur à son Faiblard, ou d'abord le Faiblard, et profiter de la confusion pour tuer son maitre. Je m'imagine toutes les possibilités, et les conséquences que cela engendrerai, et je me décide, je vise d'abord le Protecteur. Sa tête est dans ma ligne de mire, je bloque ma respiration, et mon coeur commence à décélère. Je compte trois seconde dans ma tête, trois......deux......un......zéro
PAN
La cible s'écroule d'un coup, et je recharge rapidement pendant que son Faiblard est à son chevet, je vise ce dernier, il regarde dans ma direction, me voit, comprend alors. Il me regarde, les yeux déjà mouillés de larmes. Je presse la détente, parce que je n'ai pas le choix.
PAN
Le Faiblard s'écroule, rejoignant son maitre dans l'au-delà. Je recharge mon fusil, mes mains tremblent. Je n'aime pas tuer des innocents, ce gosse n'est là qu'à cause de son Protecteur. Même en sachant ça, mon humanisme est détruit un peu plus. Je regarde les corps, à quelques mètre de là. Ils ont un peu de fournitures sur eux.
« Mélodie, je peux te demander de vérifier ce qu'ils ont d'intéressant ? Je te couvre pendant ce temps.
- D'accord Protecteur ! »
Elle part, heureuse d'être utile, mais avec une pointe de tristesse de voir des morts, surtout un de son âge. Pendant ce temps, je fais ce que je lui ai promis, et je surveille au fusil les environs. Rien. Elle a le temps de faire trois allés-retours sans problème, récupérant de la nourritures, des médicaments, un arc et quelques flèches de mauvaises factures au Protecteur mort. Personne ne vient voir les deux malheureux, comme s'ils savaient que je les attendrais de pieds fermes. Ils sont lâches de les avoir abandonné, comme le reste de leurs congénères. Je vois mélodie malheureuse, elle est sauvage, mais je me rend compte qu'elle n'en ai pas moins insensible. Je me mets à sa hauteur et lui rassure comme je peux :
« Je suis désolé, mais c'était eux ou nous, je n'avais pas le choix. »
Elle est triste, mais je vois dans son regard qu'elle comprenait. Après cela, je lève le camps, et nous marchons lentement jusqu'au soir, scrutant la moindre chose anormale. Mais nous sommes chanceux, et nous trouvons un pont qui servait de chemin pour traverser un ruisseau maintenant inexistant. Ce soir, ma jambe me fait mal, mais beaucoup moins qu'hier. Nous mangeons chichement, surtout la nourriture que nous avons récupéré sur les deux morts. Je dois m'attendre à faire des sacrifices sur mes principes, voila ce que je conclus ce soir, en nettoyant mon fusil devant le feu et une Mélodie toujours en quête de connaissances, et surtout la plus importante : l'humanité n'existe plus.
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