J'ai beau lui répéter une nouvelle fois, rien à faire. Je ne suis pas très convainquant, mon fusil parle mieux que ma langue, surtout face à une adolescente. Et j'ai beau me cacher derrière mon masque de chasseur de prime, cette fille a confiance en moi, et veut partir avec cet inconnu qui l'a sauvé, elle est déterminée, comme si sa vie en dépendait.
« Tu sais que tu as plus de chance de survire sans moi ? Je suis plus intéressant pour nos poursuivants que toi, je lui lance comme dernière argument.
- Je veux que tu sois mon Protecteur ! »
Rien à faire, cette Mélodie est forte. Sa liberté reprise lui a fait pousser des ailes et délier la langue, et bientôt, elle sortira les crocs. En y pensant, je fais passer sur mes lèvres un sourire vite effacé, et j'abdique, dépité.
« D'accord, suis-moi si ça t'enchante, mais je ne suis pas ton Protecteur ! »
Elle me sourit en signe de victoire, et son sourire est communicatif. Mais la meute de chien fait entendre leurs voix, nous fais vite déchanter, et je continue avec Mélodie mon échappé en direction de la ville. Le ciel pendant ce temps commence à se peindre d'orange et de rouge, signe que nous devrons trouver un endroit où nous restaurer et dormir. C'est chose faite, un trou dans un rocher, à l'abris de nos chasseur, je l'espère.
Je laisse nos affaires à côté de Mélodie, et je fais quelques pas pour poser un piège à lapin. Je jète régulièrement des regards vers le campement, je n'ai pas confiance, il ne faut jamais faire confiance à qui que ce soit, même à une gamine de seize ans à peine qui vient de retrouver la liberté. Elle prépare un feu pendant ce temps, comme si elle avait fait cela toute sa vie. Au bout d'un moment, je finis de construire mon piège, à l'aide de cordes à noeud coulant, de branches, et d'un bout de nourritures. Je m'éloigne du piège pour rejoindre le feu qui commence à s'allumer :
« Tu te débrouilles très bien, je la complimente, tu n'as pas besoin de Protecteur.
- Tu es mon Protecteur ! »
Elle me répète cela comme si elle voulait s'en persuader, ou pour me faire savoir qu'elle a peur d'être toute seule. La vie en captivité comme elle a connue lui a donné un sentiment de malaise quand elle est seule, triste ironie du sort. Je partage un peu de nourritures avec elle, des barres énergisantes de l'ancien temps, et je regarde la nuit tomber peu à peu, allumant les petites étoiles au dessus. Je prend alors mon fusil quand j'eus fini de manger, et je la rassure :
« Dors ce soir, je monte la garde !
« Non ! »
Elle me répond presque aussitôt, prise de panique. Je comprend alors :
« Je ne vais pas te violer ce soir, si je t'ai sauvé, c'est pas pour t'abuser de toi. Dors tranquille.
« Non ! Je veux pas ! »
Elle a si peur ! Je ne peux la rassurer, elle ne me connaît à peine. Je souffle alors, et je la rassure :
« D'accord, comme tu veux ! »
Je commence à surveiller la forêt alentour. Je regarde par la lunette du fusil tout mouvement suspect, et cette nuit heureusement, même les animaux se tiennent tranquille. Je suis doublement satisfait, en entendant le bruit du sommeil envahir Mélodie, même si elle bouge beaucoup. Je suis pensif après cette première journée, je ne sais pas quel plan je pouvais avoir avec cette gamine dans les pattes. Elle crois que je suis son Protecteur, ce qui ne doit pas être tout à fait faux, mais je refuse ce qualificatif. Je ne suis qu'un fugitif, qui à donné la liberté à une inconnue
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