Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

IV - Chapitre 23 : Reprendre le contact

Mon Dieu que ça a été difficile de trouver une citation. 

MAIS JE SUIS LA, un peu plus tôt que d'habitude parce que j'ai eu une supplique pour poster dans la matinée alors ME VOILA ! En plus je suis de bonne humeur je vais au ski (pour être pour l'une des dernières fois de ma vie parce que ... bah voilà quoi, c'est pas le sport qui a le plus d'avenir qui soit). 

Et week-end de sport faste avec Milan San Remo en cyclisme (Allez Alaph !), dernier WE de biathlon à Oslo (Allez Julia, le gros globe est là !) et le dernier match du tournoi des 6 Nations ! 

Et vous, comment ça va ? 

Bon, les enfants ça commence à devenir critique ... Il me reste 3 chapitres à écrire à cette partie qui en comportera 40. Voilà, seulement 3. Je suis en train d'écrire la conclusion, là. VOilà voilà, je suis moins sous le choc qu'avant, je commence doucement à me faire à l'idée mais whao ... C'est dur quand même. 

Mais maintenant celui-ci que vous attendiez : Alors j'ai eu UNE SEULE bonne réponse, UN SEUL bon combo de deux noms. Félicitations à cette personne ! Les autres, vous êtes partis sur Fleur. ça m'a laissé perplexe, j'avoue. Mais pour avoir la réponse vaut mieux lire? 

***

D'abord ce fut musique et feu,
Rires d'enfants, danses rêvées ;
Puis les larmes sont arrivées
Avec les peurs, les nuits de feu...
Adieu danses, musique et jeu !

- Allez en paix
Marceline Desbordes-Valmore

***

Chapitre 23 : Reprendre contact.

Mon existence se réduisit à une vie de brume.

Parfois, des flammes perçaient le brouillard qui m'avait enveloppée tout entière. Parfois c'étaient des voix. Etait-ce des souvenirs ou des personnes de chair et de sang ? J'étais incapable de faire la distinction. Je me fichais de faire la distinction. J'étais trop faible pour faire la distinction. Elles susurraient dans mon âme comme des fantômes indistincts :

-Et si tu ne rentres pas ?

-J'aurais aimé faire plus ... Mais je ne peux pas me permettre, je suis liée à la famille Selwyn, je croise souvent Nestor, si jamais ...

-Le Seigneur des Ténèbres a Potter ... et moi j'ai Victoria Bennett. Laissez-moi m'en libérer et j'appartiendrais à notre cause corps et âme.

-Enfin Octavia, ne t'excuse pas ... C'est déjà tellement ce que tu as fait, évidemment que c'est plus que ta part. Ne t'en fais pas, Eugenia et moi on prend le relai.

-Je couvre vos arrières, promis.

-Tu m'as transformé en moins que rien, tu m'as transformé en monstre !

-Je te jure que si tu m'abandonnes pour aller jouer à l'héroïne, j'irai cracher sur ta tombe ...

-La fièvre baisse ... je n'ai pas tout, ici, mais je sais où trouver, je connais quelqu'un ... Non, reste ici, toi ! T'es censé être en Irlande, je te rappelle. Je vais monter, reste avec elle.

-Ta chute est terminée, maintenant ... il est temps que tu atteignes le paradis.

Terminé. C'est terminé.

Mes paupières finirent par se lever. Mais comme si un sens tirait sur l'autre, le son devenait brouillé une fois yeux ouverts. J'étais incapable d'enregistrer ce que je pouvais contempler et sombrait ce qui me semblait être une seconde plus tard dans la brume. Néanmoins, celle-ci finit par se dissiper. Mes sens reprirent possession de mon corps. J'eus conscience de la tiédeur, loin de la chaleur infernale dont j'avais le souvenir. Des odeurs herbacées me chatouillaient le nez. Des éclats verts et or jouaient derrière mes paupières closes qui finirent par trouver la force de s'ouvrir de façon plus radicale.

Je cillai, plusieurs fois alors que la luminosité ambiante m'agressait la rétine. J'avais la gorge sèche, les lèvres restaient collées l'une contre l'autre et le simple fait de les mouvoir les fit craqueler. Un goût de fer se répandit dans ma bouche et me donna la nausée. Toutes ses sensations participèrent à mon éveil et pour la première fois, j'emmagasinai les images dans ma mémoire. J'étais dans un espace réduit. Une cabane. Je pensais l'avoir capté, la dernière fois que j'avais ouvert les yeux mais cette fois je pris le temps de graver dans mon esprit les longues planches de bois. Quelques irrégularités dans leur forme laissaient des espaces par laquelle la lumière du soleil s'infiltrait sans vergogne, éclairant un établi couvert de feuilles mortes, de poudres odorantes et d'une plante en pot qui semblait ramper sur les murs. Des spasmes parcouraient ses tiges et je la fixai, totalement déboussolée. Mes doigts se mirent en mouvement et tâtèrent le velours vieilli d'un sofa et la douceur d'une couverture.

J'étais pas là, avant, réalisai-je, soufflée. J'étais ... j'étais au milieu du bûcher.

Le souvenir du brasier m'accula et me coupa la respiration. Elles parurent se superposer à ma vision, dévorer la cabane aux planches si inflammables, emballa mon cœur qui se mit à cogner contre ma cage thoracique tel un oiseau paniqué. Je posai une main sur ma poitrine et mes doigts glacés sur ma peau m'aidèrent à reprendre contact avec la réalité. Au même moment, des voix s'élevèrent au-dessus de moi, lointaines, mais bien plus net que ce que j'avais toujours pu entendre :

-... ne restera pas longtemps, il nous faut juste un endroit pour poser la valise et passer la nuit. S'il te plait, Farhan ...

Je fixai le plafond, où oscillaient des bouquets de feuille séchées et des crins de licornes. Les planches tremblaient au rythme de pas qui semblaient traverser le toit ... Qui marchait sur une cabane ?

-Une nuit alors ... mais pas plus ... je suis désolé Eugenia, j'aimerais t'aider plus que ça mais depuis qu'ils s'en sont pris au journal de Joséphine on ne respire plus. Son père est même fuite, ils ont voulu le réquisitionner et il a refusé ... Ce n'est pas sûr, ni pour nous, ni pour vous.

-Je comprends, tu dois penser à ta fille en premier ... Merci, je te dis on a juste besoin d'un moment pour la nuit ... je ne peux pas marcher ad vitam eternam.

-J'ai des contacts, si tu veux ... des gens qui pourraient vous aider, trouver une solution ...

-C'est vrai ? Farhan ce serait formidable !

-Formidable, en effet ..., murmura quelqu'un infiniment plus proche de moi.

Elle me prit de court, cette voix, et ma tête pivota si vite que mes cervicales protestèrent et mon esprit valsa. Lorsque la réalité se recomposa devant moi, je pus apercevoir un jeune homme, nonchalamment hissé sur le barreau d'une échelle qui crevait le plafond. Je m'attendais à voir Cédric, ou Nestor Selwyn mais je compris rapidement que c'était ni l'un, ni l'autre. Pourtant, sa haute stature comme le brun de ses cheveux auraient pu faire illusion, mais le teint hâlé me détrompa immédiatement ainsi que la barbe de trois jours qui couvraient ses joues. Celles de Cédric étaient lisses et celles de Nestor rongées par les cicatrices. Non, ce n'était ni l'un ni l'autre qui se tenait sur l'échelle, les yeux noisette rivés sur le plafond à l'écoute attentif de la conversation.

C'était, en toute honnêteté, l'une des dernières personnes que je m'attendais à voir.

-Miles ...

Le prénom ressemblait davantage à un souffle laborieux qui s'échappait de mes lèvres gercées, mais Miles Bletchley trouva le moyen de l'entendre. Il tourna aussitôt la tête vers moi et j'eus alors tout le loisir de contempler son visage, son nez droit, des longs cils qui bordaient ses yeux, des mèches brunes qui lui barraient son front haut. Un sourire ourla ses lèvres avant qu'il n'y pose un doigt pour m'intimer au silence. Il descendit souplement de l'échelle et vint s'accroupir à ma hauteur.

-Comment tu te sens ? chuchota-t-il.

Je le contemplai, interdite. Les rouages de mon esprit commencèrent à se mettre en marche et les questions se bousculèrent, mais les premiers mots qui franchirent mes lèvres furent issu d'un besoin primitif :

-Soif ... j'ai soif.

-Evidemment ... attends, j'arrive ...

Il se retourna sur l'établi et saisit une carafe d'eau, un verre qu'il nettoya de sa baguette avant de revenir vers moi. Le liquide translucide me sembla être le plus précieux des graals et sans même prendre le temps de me redresser, j'attrapai le verre pour le boire jusque la dernière goutte. A mesure que l'eau hydratait ma gorge irritée et injectait de nouveau de la vie en moi, les souvenirs rejaillirent dans ma tête. Nestor, Cédric, Yaxley, Cédric, Sterverson, Cédric, Ombrage, Cédric. Les éclats dorés du soleil prirent des airs de petites flammèches et lorsque je rendis le verre à Miles, mon souffle s'était considérablement raccourci sous l'effet de la panique. La main dans ma poitrine commença à trembler.

-Mais ... je suis ... j'étais ... j'étais dans ...

-Tu es sortie, me coupa immédiatement Miles. Oui, tu étais dans les geôles du Ministère mais c'est fini, maintenant ... tu es sortie de là ...

Cela n'apaisa pas les tremblements qui s'était propagés à mes épaules. Quelque part, j'avais espéré qu'il me détrompe, qu'il m'assure que c'était un rêve, un cauchemar et que je m'étais réveillée. Je ne voulais pas avoir vécu tout cela ... je voulais que tout s'estompe, comme les images d'un songe. Malheureusement, les souvenirs semblaient s'être imprimé dans mon corps et mon esprit. Lorsque je me redressai, affolée, haletante, tout mon être courbaturé protesta contre la violence du mouvement. Miles m'attrapa par les épaules, déconcerté par ma panique soudaine.

-Vic', tu es vraiment sortie de là ! Du calme, tu es en sécurité, je te le promets ... ils ne viendront pas te chercher ... je te le promets ...

La sincérité désarmante qui transparaissait dans la voix de Miles finit par avoir raison de l'angoisse qui me compressait la poitrine. D'un geste machinal, j'attrapai la main qui retenait mon épaule et la serrai pour m'ancrer dans la réalité, cette nouvelle réalité qui n'était pas faite de douleur et de feu. Mes yeux, en revanches, cherchèrent désespérément Cédric ... jusqu'à ce que sa dernière phrase me revienne et me transperce le cœur.

Je ne t'accompagne pas, cette fois. J'appartiens à l'ombre et la poussière ...

Des larmes s'accumulèrent à mes yeux et me brouillèrent la vue. Il est parti. Pour toujours cette fois. Cette idée creusa un gouffre en moi et les pleurs me nouèrent la gorge avant de s'emparer de ma personne. D'un coup, d'un seul, je me retrouvais à trembler, puis à sangloter, avec un Miles un peu dépassé assis à mes côtés pour me fournir mouchoir sur mouchoir. Le tableau m'arracha un rire au milieu de mes larmes. Une nouvelle fois c'était lui qui se trouvait à mes côtés pour gérer le deuil de Cédric ...

Mais pourquoi ?

-Merci, haletai-je lorsque Miles me tendit silencieusement un nouveau mouchoir.

J'épongeai les dernières traces de larmes qui maculaient mon visage et pris une profonde inspiration. Pour la première fois depuis une éternité, j'avais la sensation de reprendre le contrôle de mon corps. On venait de le reconnecter avec mon esprit et lorsque celui-ci souffla que tout allait bien, tous mes muscles se relâchèrent.

-Ça va mieux ? s'enquit Miles d'un ton incertain.

-Je ne sais pas, avouai-je, le nez dans le mouchoir. Je suis ... je suis un peu perdue ... Où est-ce qu'on est ?

Je jetai un regard à la ronde sur l'étroite cabane qui ne semblait pouvoir contenir que le sofa sur lequel j'étais installé et l'établi. Un sourire contrit retroussa les lèvres de Miles et il se frotta nerveusement la nuque.

-Hum ... ce n'est pas la question la plus simple. La réponse purement technique est « dans une valise », mais je doute qu'elle t'aide.

-Ah.

Non, ça ne m'aidait pas, je ne comprenais pas et je n'avais pas récupéré assez de force pour chercher à comprendre. Je lâchai mon mouchoir qui alla rejoindre ses nombreux congénères à mes côtés et me tournai de nouveau vers Miles. Il s'était assis sur le sofa à côté de moi et était resté immobile alors que je pleurais toutes les larmes de mon corps. Pas un mot, ni un geste superflu. Je sus réellement si c'était une volonté de ne pas s'imposer à moi, ou simplement parce qu'il ne savait pas comment réagir face à ma détresse.

-Et toi ? finis-je par interroger à brûle-pourpoint. C'est toi qui m'as sorti de là ... ?

L'idée me paraissait incongrue, en total contradiction avec tout ce que je savais de Miles Bletchley. Pourtant quelque chose dans le fond de ses iris noisette me donna ma réponse. Un éclat dur, déterminé et l'ombre d'une fureur qu'il me cacha en baissant humblement la tête.

-Ça aussi, c'est une longue histoire ... je n'étais pas tout seul, cela dit, tu peux aussi remercier ...

Une trappe s'ouvrit brutalement dans le plafond, là où l'échelle était postée. Mais je n'entendis que le grincement des gongs et me retrouvais plaquée au mur, un sang figé par l'effroi dans les veines. Pourtant ce ne fut toujours pas Nestor qui descendit, mais une jeune fille. Grande et longiligne, sa blondeur m'évoqua immédiatement Emily et un espoir fou s'empara de mon cœur. Vite brisé lorsque je remarquai la longueur de la tresse qui battait le dos, les pâles tâches de rousseurs qui picoraient ses joues et son petit nez en trompette. Elle avait le visage maigre, des pommettes saillantes qui semblaient prête à faire craquer sa peau et son sourire avait quelque chose de tordu.

-C'est arrangé ! Farhan nous garde pour la nuit, il cherche une solution pour nous ... je savais qu'on pourrait compter sur lui ... (Elle me contempla, estomaquée). Mais c'est qu'elle est réveillée pour de vrai !

-Victoria, je te présente Eugenia, indiqua Miles avec un pauvre sourire. Peut-être que tu te souviens d'elle, elle n'avait que deux ans de plus que nous, à Serdaigle ...

Non, le visage de cette jeune femme ne réveillait aucun souvenir. Il fallait dire que sortir de mon cercle proche, je n'avais pas beaucoup fait attention à mes camarades ... j'avais tellement été renfermée sur moi-même. C'était pour cela qu'Ellie m'était presque apparue comme une étrangère. Ellie ... Ma main chercha machinalement l'écharpe qui m'avait toujours enveloppée, ma seule source de chaleur et de douceur pendant des lustres, sans la trouver.

-J'avais une écharpe, lâchai-je de façon abrupte, brusquement affolée.

-Tiens ! (Eugenia se pencha sur une caisse et me tendit l'écharpe de laine rouge). Je me suis permis de la laver. Comment tu te sens ?

Sans attendre ma réponse, elle s'accroupit face à moi et posa la main sur mon front. Elle avait de très jolis yeux. Grands, bleus, limpides et expressifs. Un sourire retroussa ses lèvres fines.

-La fièvre est bien retombée, je suis contente ! Je vais te faire une infusion. Miles m'a dit que tu n'aimais pas le thé, mais je vais mettre des herbes fortifiantes, dedans, ça te redonnera des forces. Et avant que j'oublie ...

Elle plongea la main dans son gilet et en ressortit un petit tube qu'elle me tendit avec un sourire malicieux.

-Baume à lèvres, précisa-t-elle devant ma mine désappointée. Vu l'état des tiennes, ça ne peut faire que du bien !

-Bien vu, concédai-je en saisissant le tube. Merci ... pour ...

Je ne savais pas quoi englober dans mes remerciements, et je refermai la bouche pour m'éviter de balbutier. Plus le tableau se dessinait autour de moi, moins je comprenais comment j'avais pu sortir des geôles du Ministère. Mon désarroi devait se lire sur mon visage, car Miles reprit avec indulgence :

-J'ai rencontré Eugenia au travail, cette année, elle et ses parents gèrent une réserve de convalescence pour Créatures Magiques. C'est elle qui nous fournit la valise ... Son petit héritage familial.

Penchée sur l'établi, Eugenia s'en détourna une seconde pour lancer à Miles un regard torve. Elle serra le petit sachet de thé et je compris qu'elle n'aurait pas était contre avoir la gorge de Miles entre ses élastiques.

-N'importe qui un peu douée en sortilège est capable de faire ce genre de valise, rétorqua-t-elle, un brin agacée, avant de pivoter vers moi. Mon grand-père l'a agrandi magiquement, pour ses voyages. Là, actuellement la valise est dans le placard d'un apothicaire du Chemin de Traverse, et nous à l'intérieur.

La bouche ouverte par la stupeur, je considérai les planches de bois avec ébahissement, cherchant la trahison de l'acte magique, l'émanation de la valise dans laquelle j'étais censée évoluer. Rien. Jusqu'à la lumière du soleil faisait illusion. Eugenia plissa les yeux à l'adresse de Miles.

-Donc clairement, on s'en fiche de ma famille, dans l'histoire. Nos grands-pères font le même métier, par ailleurs.

-Mon grand-père élève des chouettes, il n'a pas l'Ordre de Merlin première classe.

-T'es pénible ... (Elle me tendit une tasse de thé, avec un sachet qui infusait à l'intérieur). Puisqu'il y tient tant, je suis la petite-fille de Norbert Dragonneau et ce garçon a l'air de me prendre pour une relique vivante depuis qu'il le sait.

-C'est ton nom de famille, se défendit Miles, vexé.

-Je vais fini par prendre le nom de ma mère si ça continue, soupira Eugenia. Bois, je te promets que ça te fera du bien. J'ai été stagiaire deux ans en médicomagie avant d'abandonner pour travailler avec mes parents, je sais ce que je fais ...

Je lorgnai le liquide brun aux nuances d'orangé, sceptique. Jusqu'à l'odeur me donnait la nausée, mais une fois ingurgité, je fus forcée de lui donner raison. La chaleur semblait avoir agi comme un baume sur ma gorge, mon estomac vide cessa de crier famine et une fois la tasse posée, je me sentis plus forte. Peut-être pas au point de me lever, mais je pus me redresser sans grimacer et même là, mon esprit parut plus clair, limpide. Ce fut sans doute pour cela que les interrogations s'accumulèrent au moment où un immense sentiment de reconnaissance montait dans ma poitrine.

Ils m'ont sorti de là.

C'était inimaginable. Jamais, dans aucun rêve, dans aucun de mes espoirs, je n'avais pu m'imaginer que quelqu'un me tire de là. Même Simon que j'avais fini par appeler, par supplier, j'avais toujours eu l'immense certitude que c'était en vain. Le sentiment brûlant finit par s'acidifier lorsque je réalisai, un peu brutalement, tous les risques qui avaient dû être pris pour une telle entreprise. Je portai une main à ma joue en contemplant Miles, catastrophée

-Je n'en reviens pas que tu aies fait ça ... Avec tout ce que tu risquais ... c'est insensé, Miles. Vraiment, je ne comprends pas ... après tout ce qui s'est passé ...

-Oh, tu veux parler de Simon Bones ? hasarda Miles avec un demi-sourire. Ça va, va. Je te pardonne. C'est ton âme sœur, c'était moi l'erreur dans l'histoire.

-Miles, elle demande des explications, pas des sarcasmes, intervint tranquillement Eugenia.

Et pour l'empêcher de se défiler, je couvris ma main de la sienne et le fixai sans un mot, la gorge nouée. La mention de Simon n'avait pas été faite pour me tranquilliser. Même lui n'avait pas osé, pour autant que j'en savais. Pas que je lui en voulais. Non, j'aurais tout donné pour que Simon ne franchisse pas les portes du Ministère et reste à l'abri. J'aurais tout subi pour que ça ne puisse pas l'atteindre. Mais c'était révélateur : Simon n'avait rien fait. Miles, avec l'aide d'une étrangère qui ne m'était rien, si.

Miles contempla la main qui serrait compulsivement la sienne et le sourire se fana lentement sur ses lèvres. Un poids parut s'abattre sur ses épaules qui ployèrent, vaincues.

-On s'est juste rendu compte que ... on était les seuls à pouvoir le faire, souffla-t-il, toujours sans me regarder.

-On ?

Miles leva les yeux sur moi et je compris au frémissement de ses lèvres. Les fantômes des voix qui avaient accompagnés mon sommeil jaillirent de nouveau.

-Octavia ...

-On était les deux seuls à travailler au Ministère qui avaient les mains libres. Bones ne pouvait pas tenter la moindre chose sans qu'ils ne s'en servent pour se débarrasser de lui, Emily aurait aidé, mais elle est tellement émotive et comment justifier sa présence au Ministère ? Il y avait bien les parents Bones, on y a pensé ... mais on ne pouvait pas leur demander de choisir entre toi et Susan à Poudlard ...

Susan. Susan, Susie-Jolie, Susie qui avait insisté pour aller à Poudlard pour prendre sa part de responsabilité et qui s'y était retrouvé otage. Simon aussi avait dû songer à sa sœur chaque fois qu'il avait pensé à moi. Je l'avais mis devant un choix impossible à faire. L'idée même du déchirement que cela aurait pu occasionner me souleva l'estomac.

-Enfin bref, poursuivit Miles d'un ton résolument neutre. On s'est concertés avec Octavia et on est venu à la conclusion qu'au niveau des calculs, on était très clairement les plus aptes à agir. C'est là que j'ai contacté Eugenia, j'avais un début de plan, mais j'avais besoin de sa valise, c'était la clef de voûte si on voulait ...

-Mais pourquoi ?

Pourquoi tu es venu me chercher. Pourquoi tu ne m'as pas laissé dans ma geôle. On ne s'est plus parlé depuis des mois. Tu étais dans mon rétroviseur, dans mes souvenirs. Je ne parvins pas à verbaliser mon désarroi, mais Miles parut nettement le lire sur mon visage. Il sembla hésiter encore quelques secondes, sa tête oscillant sur ses épaules, avant de jeter un bref regard à Eugenia. La jeune femme s'était assise dans un coin et retranchée derrière un livre, comme pour laisser de l'intimité. Geste dérisoire dans un espace si réduit.

-Honnêtement, ce serait arrivé avant les vacances de Noël, je pense que jamais je n'aurais osé agir ainsi, avoua Miles, les joues rosies par la honte. Vraiment, jusque là j'étais juste ...

-Content que ça ne t'atteigne pas ?

Il n'y avait ni jugement, ni colère dans ma voix et pourtant elle parut glacer Miles qui se contenta d'acquiescer sans affronter mon regard.

-Je pensais à toi, à vous tous, précisa-t-il ensuite. J'ai été soulagé quand j'ai lu dans les pages du journal que tu étais recherchée, je me suis dit ... que Bones avait dû te cacher quelque part ... qu'on te trouverait pas, que tu passerais à travers les mailles du filet. Honnêtement, je pensais que tu avais quitté le pays.

-Mes parents, oui. Mais je n'ai pas pu ...

Les raisons qui m'y avaient poussé me parurent alors si futiles que je préférais ne pas argumenter. De toute manière, le regard entendu que me jeta Miles prouva qu'elles étaient transparentes pour lui. Ma poitrine se plomba : je m'étais interdite de songer à mes parents, pour ne pas alimenter mon désespoir dans les flammes. Quelqu'un les avaient-ils prévenus de mon sort ? Je n'espère pas, Alexandre serait revenu à la nage s'il le fallait, songeai-je, les larmes aux yeux. Bébé ou pas ... Seigneur, le bébé. Quelle circonférence devait avoir le ventre de Melania à présent ? Le visage de la jeune fille flotta dans mon esprit et très vite, celui de son frère jumeau se superposa au sien. Mon souffle se bloqua dans mes poumons et je le relâchai lentement en me concentrant sur le récit de Miles :

-Bref, tu étais la seule Née-moldue de mon entourage, je te pensais en sécurité alors ... j'ai vécu ma vie. J'ai regardé faire : les rafles, la Commission, les mots qui changeaient, l'ambiance ... ça ne me plaisait pas, mais j'ai fait le dos rond. L'autruche, pour être exact. Mais ... brusquement, ça m'a atteint. Ça m'a explosé à la figure, et chaque explosion a été plus violente que la précédente ... quand Emily est venue me voir pour m'annoncer que tu avais disparue ...

-Emily ...

Un sentiment d'amusement vint réchauffer et détendre ma poitrine plombée et j'entendis en écho lointain notre conversation au British Museum. Elle me semblait appartenir à un autre monde, à une autre vie ... Comme ce que me narrait Miles. La vie ne s'était pas arrêtée pendant que j'étais enfermée et aveuglée par les flammes. Au contraire, elle avait grouillé juste au-dessus de moi ... Une expression douloureuse crispait les traits de Miles. Encore une fois, il détournait pudiquement le regard.

-Ouais, Emily. Elle était bouleversée et sincèrement ça m'a ... secoué. Surtout quand quelques jours plus tard, Octavia est venu me trouver dans mon bureau, au bord des larmes. Apparemment, quelqu'un n'a pas pu ... s'empêcher de faire comprendre à la famille Selwyn qu'un affront allait être lavé.

-Continue, ordonnai-je d'une voix tremblante.

Je n'étais pas prête à m'attarder sur ce détail. Pas encore prête à ne serait-ce que prononcer le nom de Nestor, pas prête à me laisser consumer de nouveau, par la haine et la colère. Je les sentais germer au fond de moi, prenant racine dans la douleur qui pulsait encore au fond de ma poitrine. Je portai une main à ma tempe, la respiration sifflante. C'est fini. C'est fini, on est sortis de là ... c'est terminé ... Miles me jeta un regard surpris mais obtempéra sans broncher :

-Et pour ne rien arranger ... Mon chef a dit quelque chose ... d'odieux. On était en pause, réunis autour d'un café et il a laissé échapper ... que la Commission d'Enregistrement devrait relever de notre service – celui des Animaux. Comme les Loups-Garous. Et tout le monde a ri. Plus ou moins crispé, plus ou moins d'adhésion. Puis ils ont approuvé. Tout le monde a perdu la foi, tout le monde tente de se fondre dans le monde dans lequel on vit maintenant. Un monde où, visiblement, il est possible qu'on réduise les moldus au rang d'animaux. Et encore sincèrement, je pense qu'on traiterait mieux les hippogriffes ...

J'étais habituée à ses considérations : elles ne me révoltaient plus, l'aigreur était là depuis longtemps. En revanche, Eugenia se trémoussa derrière son livre, et le simple fait de les répéter sembla ulcérer Miles. Tout son être s'était tendu.

-Je ne pense pas avoir été quelqu'un de ... violent de ma vie, lâcha-t-il du bout des lèvres.

-Oh non. Tu es la pondération même.

Prudent, circonspect et attentiste auraient pu se rajouter à la liste, mais je doutais que Miles prenne bien ces adjectifs. Un faible sourire retroussa ses lèvres et se teinta d'amertume.

-Et pourtant je te jure, Vic', au milieu de ces gens-là, j'ai enfin compris pourquoi tu avais jeté un sort à Warrington après qu'il a harcelé un gosse. J'ai eu une poussée d'adrénaline, je te jure, je me suis vu ... j'en sais rien. Sortir ma baguette. Envoyer mon poing quelque part. Hurler. C'est ça, j'avais envie d'hurler.

-Bienvenu dans mon monde, mon frère.

-Et sincèrement navré d'avoir mis tant de temps à y entrer, enchérit Miles, penaud. Et ... qu'il ait fallu ça pour que je comprenne pourquoi c'était intolérable de se taire.

Des larmes mouillèrent mes yeux et je serrais la main de Miles que je tenais encore dans mes doigts tremblants. A la façon dont il raffermit lui aussi sa prise, je sentis toute la peur, toute la révolte, tout le désespoir qui s'était épris de lui au moment où la guerre avait décidé de le frapper à son tour à travers moi. Un goût de cendre se répandit dans ma bouche. Je n'avais jamais pensé encore assez compter pour lui pour qu'il presse ma main si fort ...

-Et de ne rien faire, ajouta Miles avec une certaine ferveur. Après ça, ça me semblait ... impossible de juste te laisser là-dessous. C'était de la torture de te savoir sous mes pieds, ce qui se passait, ce que tu risquais ... Grâce à ce que Nestor avait laissé échapper, Octavia savait qu'ils ne comptaient pas te transférer à Azkaban dans l'immédiat. Ils étaient en négociation avec des polonais, ça prenait un temps fou ... Il fallait qu'on agisse avant qu'ils ne changent d'avis ou parviennent à un accord. Ça a mis du temps ... il a fallu convaincre Eugenia – mais ça a pris une minute ...

-Deux secondes et demi, rectifia tranquillement Eugenia en tournant une page. Pour être honnête tu n'es pas la première née-moldue que je transfère dans la valise ... j'ai aidé à l'extraction de plein de personne depuis que le Ministère est tombé. Nous, les Dragonneau, on a énormément de contact à l'étranger, des points de passages partout ...

-Tu fais parti de l'Ordre du phénix ?

Eugenia haussa les sourcils sans quitter son livre des yeux. Ses doigts tapotèrent nerveusement le bord de la couverture.

-Peut-être que les gens qui nous contactaient étaient de l'Ordre, admit-t-elle du bout des lèvres. Je n'en ai jamais rien su. Je me suis contentée de mettre des gens dans ma valise et de leur faire passer les frontières ... Après ça, ce que Miles m'a demandé, ça ne me semblait pas être la mer à boire.

-Elle nous a même trouvé du polynectar au marché noir pour qu'Octavia puisse prendre l'apparence de quelqu'un autorisé à descendre près des salles d'audiences, ajouta Miles. Depuis que Harry Potter a fait sortir tout un groupe de Né-Moldu, elles sont hyper sécurisées ...

-Oh ! C'est pour ça qu'il a infiltré le Ministère ? me récriai-je, vaguement intéressée. C'est lui aussi qui a agressé Ombrage ?

-D'après les rumeurs, en tout cas. Avant ça, elle aurait pu juste descendre comme ça, mais ils ont renforcé les sortilèges ... C'est Octavia qui s'est occupée de toute cette partie : elle a récolté les mots de passes, les contre-maléfices, a pris l'apparence d'une greffière pour nous descendre là-dessous pendant qu'Eugenia et moi on se cachait dans la valise qu'elle portait ... Elle nous a servi de mule, au final. Le plan était simple : te mettre dans la valise, et ressortir le plus vite que possible. Une fois dehors, c'est Eugenia qui prenait le relai. Octavia ne pouvait pas risquer plus ... Je ne pense pas que ce soit de notoriété publique que vous étiez amies, mais tout de même ...

-C'est déjà énorme, murmurai-je, le corps étreint par la reconnaissance. Tellement ... Même avec toutes vos précautions, c'était tellement risqué, vous auriez pu vous retrouver à Azkaban ...

-On a pris des risques calculés.

Un sourire tremblant sur mes lèvres face à l'euphémisme qui sonnait comme un point final. Mes doigts se crispèrent sur les siens.

-Et toi ? Et tu ne risques pas qu'ils remontent jusque toi et tes sœurs à Poudlard ?

-J'ai démissionné une semaine avant, annonça-t-il, un drôle de rictus aux lèvres. Aussitôt après j'ai annoncé à mes parents que j'allais un peu reprendre le contact avec la nature, en Irlande. Honnêtement ils n'ont aucun moyen de douter de cette version. Qui se soucie d'un employé du service des animaux qui n'a jamais bronché ? Non, si tu veux t'inquiéter pour quelqu'un, inquiète-toi pour Eugenia ...

-C'est vrai que mon grand-père était un proche de Dumbledore, concéda-t-elle depuis son livre. Mais honnêtement pour le reste de la famille, on est vu un peu comme des excentriques. Mes parents gèrent une ferme où ils recueillent des créatures blessées pour les remettre sur pied. Mon cousin Rolf est quelque part dans l'Himalaya pour ses recherches. Il y a bien ma sœur Audrey à Poudlard mais je ne m'en fais pas pour elle. On n'est pas leur priorité. Et si tu veux définitivement te rassurer, tu ne seras pas la leur. Ils vont vaguement te chercher parce que ça va les piquer dans leur orgueil que tu aies filé sous leur nez, mais ça va vite se calmer. Ils ont Harry Potter et l'Ordre du Phénix sur les bras : ce n'est pas contre toi qu'ils vont lancer une armée de Mangemort.

Non. Juste Nestor. Imaginer la terrible colère qui avait dû l'animer lorsqu'il avait découvert la cellule vide m'arracha un frisson d'effroi. Qu'allais-je subir pour avoir osé m'enfuir ... ? Dans ma frayeur, mes ongles s'enfoncèrent dans la peau de Miles. Le regard qu'il accorda à ma main fut plus surpris qu'autre chose mais face à l'interrogation muette dans son regard, je réussis à décrisper mes doigts. Pour éviter de l'alerter davantage, je les dénouai même et rentrai mes mains dans mes manches de ma veste en cuir, totalement rapiécée après avoir été portée des jours durant. La réflexion amena une nouvelle interrogation :

-Je suis inconsciente depuis combien de temps ?

-Deux jours, révéla Eugenia avec un pauvre sourire. Tu avais de la fièvre, tu étais totalement déshydratée, tu avais besoin de recouvrir des forces ... c'est toujours le cas, d'ailleurs. Ça fait beaucoup à intégrer, tu devrais dormir un peu ... On aura tout le temps de reparler du reste une autre fois.

Je hochai la tête, trop vidée pour protester malgré les questions qui affleuraient, toujours plus nombreuses à mesure que mon esprit s'éveillait après des semaines de torpeur. Des semaines ... Oui, au moins. Au moins ...

-Et quel jour on est ?

J'avais peur de cette réponse. Et la sentence tomba comme un couperet qui scia mon esprit.

-On est le 10 février.

Je cillai, choquée. La dernière date que j'avais en tête était celle qui s'était affichée sur la Une de La Voix du Chaudron clandestine que préparait Noah au moment où Renata était arrivée. Le 5 janvier. J'étais partie un 5 janvier. C'était la veille de l'anniversaire de Julian. J'avais passé un mois dans les entrailles du Ministère ... Je n'arrivais pas à déterminer si la période me paraissait courte tant cela m'avait semblé durer une vie, ou si la longueur de ce trou noir m'horrifiait. Un mois.

Le débat interne dut se traduire physiquement. Je dus blêmir. Trembler. Ou bien m'étais-je remise à pleurer ? Quoiqu'il en était, Miles me prit fermement par les épaules et repoussa une mèche informe qui collait à mes joues humides.

-Eugenia a raison, tu dois te reposer. Vraiment, deux jours ... ça ne paraît pas être assez pour ...

Sa voix dérailla légèrement et il chercha l'aide d'Eugenia du regard. La jeune femme s'était levée pour ouvrir un coffre caché sous son établi. Les fioles teintèrent si furieusement que je jetai un coup d'œil inquiet au plafond.

-Tiens, bois ça, me lança-t-elle en lançant un flacon bleu à Miles. Sommeil garanti sans rêve et sans cauchemar. Un trou noir bien réparateur.

-Mais ..., protestai-je faiblement.

-Vic', on sera encore là quand tu te réveilleras, me promit Miles avec douceur. On ne bouge pas. Enfin Eugenia peut-être mais moi je suis coincé avec toi de toute façon.

Je le considérai, lui et le flacon bleu qui me tendait, avec la volonté absolue de croire en la conviction qui transparaissait de son attitude. De façon un peu compulsive, je tâtai son bras avant de m'y agripper. Je n'avais pas pu m'agripper à Cédric comme ça. Je n'avais même pas tenté. Pourquoi ? Qu'avait-il été dans ma cellule, au milieu des flammes et du désespoir ? L'essence même de la question me fit hoqueter d'angoisse et la prise de Miles sur mes épaules se raffermit.

-Vraiment, je te le promets ! Ce n'est pas un rêve, Vic', tu es de retour dans le vrai monde.

-Enfin, est-ce qu'une valise ensorcelée est le vrai monde, la question peut se poser, intervint malicieusement Eugenia. Mais à ton réveil, tu ne seras pas dans des geôles remplies de flammes, si c'est ta crainte. Promis, on n'allumera pas la moindre chandelle.

-Vous les avez vues ... ?

-D'après Octavia, c'était difficile de les louper, avoua Miles avant de me tendre derechef la fiole. A se demander pourquoi ils avaient besoin de barreaux ...

-C'était un épouvantard ...

Eugenia me contempla très longuement, le visage fermé. Un éclat de compassion qui tenait presque de la pitié brillait dans son regard et je détournai le regard, la gorge nouée. Non, définitivement, son visage ne m'évoquait rien. Je n'avais jamais adressé la parole à cette fille, je doutais même l'avoir croisée. Rien ne s'était imprimée. Et pourtant elle avait épuisée ses ressources pour me sortir de l'enfer. L'idée qu'une parfaite inconnue ait pu prendre de tels risques broya ma trachée. C'était vertigineux. Je n'avais pas de mot pour expliquer l'élan qui me secouait à cette idée. Reconnaissance était trop faible. Vénération était plus proche de la réalité. Mon regard brillant fit la navette entre Miles et Eugenia et très vite, une larme déborda pour venir dévaler ma joue.

-Merci ... merci, je ne sais même pas quoi dire, c'est ... je ne sais même pas quoi faire pour vous remercier ...

-Rien, éluda Eugenia en balayant mes propos de la main. Rien, vraiment. On n'a fait que rectifier une situation injuste.

-Bois ta potion et repose-toi, enchérit Miles avec une grande douceur. C'est ce qui compte. Qu'on ait pas fait tout ça pour rien.

Malgré la gentille moquerie sous-jacente, son visage demeurait sérieux, inquiet et ce fut ce qui me convainquit de prendre la fiole entre mes doigts et d'en avaler le contenu. Non, très clairement, je ne pouvais pas avoir presque risquer leur perte pour me laisser tomber de fatigue. L'effet fut presque immédiat : mes paupières semblèrent aussi lourdes que des pierres et ma joue percuta presque le sofa. Miles rajusta une couverture sur moi et j'entendis quelques mots d'Eugenia avant de sombrer :

-L'enfermer avec sa propre peur, ça c'est du sadisme ... Du haut niveau... Tu t'imagines nez à nez avec ta plus grande peur pendant un mois ? Franchement on peut s'estimer heureux qu'elle ait encore toute sa tête ...

***

Oui, je m'en estimais heureuse. Et je le fus encore plus lorsque j'ouvris de nouveau les yeux, comateuse, la bouche pâteuse, les yeux brûlants et que la cabane se dessina autour de moi. Cette fois, le plafond semblait trembler à intervalle réguliers et la lumière était plus rouge, crépusculaire. L'espace d'un instant, je crus l'extérieur en feu avant de me tranquilliser face à l'absence total de chaleur. Je grelottai même : mes mains étaient glaciales.

D'Eugenia, aucune trace, mais Miles était assis à même le sol, sur le côté de l'établi. Face à la luminosité qui déclinait, il éclairait sa lecture à la lueur de sa baguette et sursauta lorsque je me redressai sur un coude. Un faisceau de lumière éclaira son sourire.

-Et bien, un jour de plus !

-Sérieux ? marmonnai-je avec difficulté. C'est ça que j'ai faim ...

C'était la première information que m'avait donné mon corps, avant même que j'ouvre les yeux. La contraction d'un estomac vide qui hurlait sa famine. Miles abandonna immédiatement son grimoire pour se dresser sur ses pieds.

-Oh ! Eugenia t'a fait un bouillon de légume, je crois qu'il est quelque part ...

-Un bouillon de légume ?

Miles sourit devant ma déception manifeste, mais ça ne l'empêcha pas de me mettre un bol fumant sous le nez. Je dus l'admettre, les odeurs m'alléchèrent immédiatement et je compris rapidement après l'avoir englouti que je n'étais pas forcément prête à recevoir plus. Mon ventre sembla absorber, dévorer, gonfler avant de saturer. Je ne pensais ne plus être capable d'avaler quoique ce soit ... jusqu'à ce que Miles me tende un morceau de chocolat. Mes yeux s'emplirent mécaniquement de larmes et je contemplai le petit carré à travers ma vision brouillée. Miles se fendit d'un petit rire.

-Je n'ai pas oublié le Victoria de base.

-Tu es adorable, murmurai-je, touchée. Vraiment, Gillian ne te méritait pas. Moi non plus d'ailleurs, mais c'est un autre débat.

-Arrête tes bêtises et mange le chocolat avant qu'il ne me fonde entre les doigts.

Mes lèvres craquèrent sous mon sourire et j'acceptai l'offrande avant de croquer dedans du bout des dents. L'arôme chanta littéralement sur mes papilles et je fermai les yeux, réconfortée par cette amère douceur. Deux larmes coulèrent sur mes joues. Incroyable ce qu'un simple carré de chocolat pouvait provoquer.

-Dire que Gillian ne te méritait pas n'était pas une bêtise, objectai-je néanmoins.

-On débattra de ça plus tard, trancha Miles en s'approchant de l'échelle. Je pense qu'Eugenia s'est arrêtée ...

Je dardai mon regard sur le plafond et les bouquets séchés qui oscillait au rythme d'une musique inaudible. Par-dessus ma tête, j'imaginais la jeune femme que j'avais croisé la veille, vêtue d'un grand manteau pour la protéger du froid de février, une banale valise à la main. Etait-on au crépuscule comme l'indiquait la pâle lumière qui s'infiltrait entre les planches ? Ou avançait-t-elle vaille que vaille sous la pluie ?

L'idée qu'un monde extérieur existe en dehors de cette petite cabane m'émerveillait. L'idée d'être réellement dehors, loin des entrailles de la terre, m'émerveillait. Je ne pus m'empêcher d'effleurer les planches derrière moi, de tenter de deviner le souffle de la réalité entre les interstices. Un brin revigorée, je réussis même à me lever. Mes jambes tremblaient, raidie par des semaines d'inactivités, mais je réussis à faire quelques pas, les doigts collés à la paroi pour sentir le pouls de l'extérieur. Un brin inquiet par mon mouvement soudain, Miles me tendit le bras, l'air de craindre que je m'écroule sous ses yeux. Je lui adressai un faible sourire rassurant et acceptai le soutien, plus pour le rassurer que par besoin.

-Où est-ce qu'on est ? interrogeai-je en levant les yeux sur la trappe.

-Aucune idée. C'est son ami apothicaire chez qui on a été « entreposé » qui nous a donné un contact sûr. On n'a plus qu'à croiser les doigts pour qu'il le soit vraiment.

Il joint le geste à la parole avec un sourire quelque peu crispé qui témoignait d'une réelle appréhension. Personnellement, mon cœur s'était mis à battre la chamade. Maintenant que mes forces et l'esprit me revenait, j'avais hâte de pouvoir franchir cette trappe.

-Pourquoi l'endroit sûr ne pas être Simon ?

Je réalisai avec un temps de retard l'indélicatesse et la puérilité de ma question, mais Miles ne parut pas m'en tenir rigueur. Au contraire, un sourire entendu s'étira sur ses lèvres et lorsqu'il baissa le regard sur moi, il me parut un brin condescendant. Encore un bouillon et une plaquette de chocolat et je serais capable de lui donner un coup de coude pour ce regard.

-Parce que c'est le premier endroit où ils viendront chercher et il vaut mieux qu'ils n'y trouvent pas. Je suis vraiment désolé, Vic', mais il va falloir encore un peu de patience. Cela dit, le but ultime de mon plan est de te refiler un jour à Simon Bones, ne t'en fais pas. Les choses rentreront dans l'ordre.

Je reniflai, un peu déconcertée par la vague de mélancolie qui venait de m'assaillir. J'avais la drôle d'impression qu'après avoir passé des semaines dans l'eau glacé, mon âme et mon corps engourdis étaient à nouveau parcouru par la vitalité et ressentait à nouveau émotions et sensations. La léthargie m'avait épargnée la douleur d'être séparée de Simon, mais à présent, elle revenait me tordre les entrailles.

-De toute façon il va me tuer ...

-Mais non. Je l'en empêcherai.

-J'aimerais bien voir ça, tiens ...

-Tu paries sur qui ?

Un petit rire m'échappa et je ne pus m'empêcher de laisser aller ma tête lourde contre son épaule. J'avais oublié que Miles était si grand, plus de la taille de Noah que de celle de Simon. En revanche, il était mieux bâti que Noah, les épaules plus larges. Si le contact dérangea Miles, il ne le montra pas. Il gardait les yeux rivés sur la trappe, aux aguets. Au plafond, l'amplification de l'oscillation des bouquets avait considérablement réduit.

-Joker, répondis-je finalement d'une voix sourde. Simon est un brillant enchanteur, mais ce n'est pas un très bon duelliste. Cela dit ce n'était pas ta spécialité non plus.

-Bref, avantage Bones, conclut-t-il avec un petit ricanement. Comme toujours.

-Tu m'en veux encore ?

-Tellement que je suis venu te chercher dans la prison privée du Ministère.

Le réflexe du coup de coude me vint, mais le corps n'avait pas le cœur à suivre. Je considérai Miles quelques secondes, le cœur encore au bord des lèvres, peinant encore à peine que de toutes les personnes que j'avais connu, c'était lui qui m'avait sorti de l'enfer. Lui et Octavia. La froide, digne, droite et prudente Octavia. Celle que j'avais appris à apprécier envers et contre tout. Mais je ne pensais pas avoir pris une telle place dans son cœur pour qu'elle abandonne toutes ses manières et franchisse le pas de l'illégalité et du risque ... Oh, Octavia ...

Je reniflai de nouveau, puis essuyai passivement ma joue qui s'était de nouveau retrouver inondée par les larmes. Je n'avais même pas remarqué que je m'étais de nouveau mise à trembler. Miles passa une main dans mon dos.

-Hé ... Tu veux aller te rassoir ?

-Non, refusai-je en m'épongeant le coin des yeux. Non, ça va, je veux rester debout ... je ... je vais juste rester accrochée à toi, si ça ne te dérange pas.

-Pas du tout, assura Miles, l'air tranquille. Appuie-toi tant que tu veux.

-Merci. Je réitère pour Gillian.

Cette fois, Miles s'abstint de répondre et secoua la tête, désabusé. Comme il m'en avait donné l'autorisation, j'enroulai mon bras autour du sien et posai mon front contre son épaule, presque à bout de souffle de simplement me tenir sur mes jambes. A présent, le bouillon pesait presque comme du ciment dans mon estomac.

-Tu sais pour Renata ? demandai-je, le cœur lourd. Renata Morton ?

-J'ai appris, oui ... Emily m'a dit ...

-Tu as des nouvelles de sa sœur jumelle ? Mathilda ?

C'était pour ça que tout avait commencé. Pour la douce Mathilda Morton, pour la vision déchirante de cette adorable jeune fille, enfermée et brisée quelque part. J'avais fini comme Mathilda en tentant de la sauver. Miles était venu me chercher, mais qui s'était levé pour elle ?

-Aucune, m'apprit Miles, visiblement chagriné. Disparue, comme beaucoup ...

Je pris une profonde inspiration pour refouler les larmes et la sensation acide qui me grignota le ventre. Car si j'avais à peine hésité lorsque Renata était venue me chercher, cette fois je me sentais incapable d'endosser le costume d'héroïne. Non, l'idée même me couper les jambes et injectait de la terreur à l'état pur dans mes veines. Non, je ne voulais pas y retourner. Même pour la douce Mathilda.

Ce qui voulait dire que Renata était morte en vain. Et ça c'était pire que tout.

Je me sentais prête à tomber à nouveau en sanglot, à m'accrocher désespérément à Miles pour ne pas sombrer et me souvenir que j'étais sortie du bûcher. Mais avant que je ne m'adonne aux pleurs, des coups furent toqués sur la trappe au-dessus de nos têtes. Miles se tendit, à l'affut.

-C'est le signal, m'indiqua-t-il sans se détendre.

Comme pour le souligner, la trappe s'ouvrit. De forme rectangulaire, elle laissa entrer un puit de lumière qui fit plisser les yeux de Miles avant qu'une ombre s'abatte sur son visage. C'était la tête d'Eugenia, la tresse pendant sur son épaule, le visage fendu d'un immense sourire.

-C'est bon, j'ai tout vérifié, c'est sûr ! Vous pouvez sortir !

-Miles, j'ai un peu peur, confiai-je, incertaine.

-Je ne suis pas rassuré non plus. Tu veux que j'y aille en premier ?

Je haussai les épaules, un brin inquiète d'avoir à grimper cette échelle alors que mes jambes répondaient à peine. Miles parut lire mon silence comme un assentiment et commença son ascension. J'attendis qu'il atteigne la lumière pour lui emboiter le pas avec prudence. Mes articulations craquaient et protestaient à chaque mouvement, mais mon pied ne dérapa pas. Les voix de l'extérieur commençaient à me parvenir de façon diffuse alors que ma respiration se faisait sifflante :

-... immense blague, celle-là, qu'est-ce que tu fiches ici ?

-J'adore l'accueil, je vais repartir si je vous gêne ...

-Un peu, ouais.

-Non mais vous êtes sérieux ? Vous savez ce qu'on vient de faire ?!

-On s'en fiche en vrai. Dans ces temps durs, c'est trop nous demander que de faire confiance à un Serpentard ... Oh par le caleçon de Merlin !!

Je devais certainement avoir provoqué ce cri, car je venais d'émerger en pleine lumière. Froide et hivernale, elle me piqua pourtant les yeux et je restai quelques secondes statiques sur le dernier barreau de l'échelle, à battre des cils pour m'habituer. Je n'eus pas le temps d'observer l'environnement qu'on me tirait de la trappe : des mains m'attrapèrent et j'eus la sensation d'être valsée de bras en bras sans toucher le sol :

-Bennett !

-On te penser perdue ! Oh Fred, regarde c'est Bennett, c'est notre Bennett nationale, pour de vrai et vivante !

-Oh mon Dieu, c'est vraiment Victoria ? Pour de vrai, pour de vrai ?

-Ma petite Bennett ! C'est qu'on commençait presque à avoir peur pour toi !

-Weasley, reconnus-je, écrasée contre un torse indistinct.

George, me précisai-je immédiatement lorsque je fus relâchée et que je découvris une tête rousse avec un immense sourire qui montrait une canine mal alignée. Puis, avec un temps de retard, je posais les yeux sur l'amas de cicatrice en lieu et place de l'oreille qui constituait un indice bien plus simple, mais aussi infiniment plus déchirant. Ma main agit toute seule lorsqu'elle vint effleurer les balafres sous ses mèches rousses. Le sourire de George s'estompa progressivement sur ses lèvres.

-Ça fait bizarre, commentai-je à mi-voix, sans réfléchir.

-Ce qui fait bizarre, c'est de te voir là ! s'exclama une voix derrière moi et je me retournai pour voir Fred m'ouvrir les bras. Bon sang, si je m'attendais à te voir surgir de cette valise !

Avec un peu de surprise, je pus contempler la fameuse valise, ouverte sur le sol. Une simple et antique valise recouverte de cuir brun, douce et usée qu'Eugenia refermait prestement avant de la saisir d'un geste possessif, presque jaloux. Elle rejoignit Miles qui s'était porté dans un coin, les bras croisés, occuper à lorgner les jumeaux qui n'avaient d'yeux que pour moi. Mais ils n'étaient pas seuls. Derrière Fred, une fille me contemplait, les yeux sombres et brillants. Il me fallut quelques secondes pour la resituer, elle et ses longs cheveux aux milles tresses. Je ne le fis réellement que lorsqu'elle me prit dans ses bras pour me serrer à rompre les os.

-Oh mon Dieu, Victoria ...

-Salut Angelina ... ça fait un bail ...

-Plus qu'un bail ! enchérit une nouvelle voix, qui m'était vraiment plus familière puisque je l'avais mainte fois entendue à la radio. Une éternité !

C'était en effet Lee Jordan qui se tenait entre Fred et George, armé de ses dreadlocks et de son sourire. Tous me fixaient avec de grands yeux éberlués, même Angelina qui avait fini par s'écarter pour prendre mon visage en coupe. Des larmes perlaient à ses cils.

-Bon sang, ça fait tellement de bien de te voir ! Je te pensais à Azkaban, ou pire ! Oui, pire !

-Oui, bah qu'est-ce que tu te dirais de la laisser respirer ? grinça Miles.

Les jumeaux me quittèrent des yeux avec un regard peu amène à Miles, entre l'agacement et la circonspection. La tête un peu vacillante, je m'accrochai à la solide épaule d'Angelina qui semblait toujours aussi musclée que du temps où nous nous affrontions au Quidditch sur les terrains de l'école. Le bras qui me saisit précipitamment la taille m'indiqua que ma tête n'était pas la seule à chanceler.

-Oh ! ça va ?

-Oh nom d'un Dragon, chuchota Eugenia, visiblement excédée. Miles a raison, laissez-la à un peu respirer ! Si j'avais su j'aurais attendu un peu ...

-Viens, Victoria, on va s'assoir un peu si tu as besoin ...

J'avais besoin : je me sentais prête à trébucher au moindre pas et je découvrais au fur et à mesure que j'étais au milieu d'un salon où un fauteuil coloré et moelleux semblait m'appeler. Pourtant, ce ne fut pas sur cela que mon regard se fixa, mais sur la fenêtre. Dès lors, rien d'autre ne sembla exister que cette fenêtre, cette vitre bordée une embrasure de bois peinte et vernie. Il faisait clair, d'un clair étrange, gris et lumineux où se détachait un grand arbre aux branches nues. Il était parcouru de mille point blanc et il fallut quelques instants à mon esprit pour comprendre qu'il neigeait. Je clignai des yeux, plusieurs fois, comme pour photographier cette vue impensable.

Je suis dehors. Je suis dehors, je suis sortie, sortie pour de vrai ...

Je ne réalisai même pas que j'amorçai un pas vers cette fenêtre. Encore moins un second. Moi qui me pensais au bord du gouffre, je me trouvais une vigueur subite dont sembla se soucier l'un des jumeaux. Il tenta de me barrer la route en posant une main sur mon épaule.

-Bennett ...

Mais j'enfonçais un index poitrine dans sa poitrine. Il devait me rester un brin de force, ou était-ce la vision de la fenêtre qui en injectait dans mes veines, mais il en grimaça.

-Dis pardon à Miles, Weasley. A genoux. Et après ça, on pourra parler.

Sur ce et sans apprécier sa réaction, je le laissai sur place. A côté de la fenêtre, je trouvai une porte que je tirai à la volée et une bouffée d'air glacial me congela sur place. Alors d'où venait ce sourire qui s'étirait sur mes lèvres ? Oui, il neigeait, et le sol était tapissait de blanc, oui il neigeait, et chaque flocon était tout doux sur ma peau, oui il neigeait et le froid m'enveloppait toute entière pour guérir les plaies du brasier. Je fis quelques pas, m'émerveillai d'entendre la neige craquer sous mes pas, se creuser sous mon poids, d'être la première à franchir cette blancheur immaculée et pure dans laquelle je tombai à genoux, en larme. Je pris la neige à pleines mains, me délectai de sa morsure qui la rendait si réelle, qui m'ancrait dans un monde que j'avais quitté un mois plus tôt, un mois où le froid était là mais pas la neige. Non, pas la neige ... Ce n'était pas un songe, pas un souvenir. C'était la réalité.

-Je suis sortie, lançai-je à l'univers, des sanglots et de la rage dans la voix. Allez vous faire foutre ... je suis sortie maintenant et je suis là. Je suis là ... 

***

DES EXCUSES 

A GENOUX 

POUR MILES BLETCHLEY. 

Pauvre âme qui a été insulté de tous les noms, notamment dans la Partie 2 alors qu'il ne méritait pas. Vous savez parfois c'est compliqué pour moi de voir arriver des nouveaux lecteur.ices, parce que 90% va copieusement insulter Miles (et Emily), de façon un peu violente - et je suis sûre qu'il y a quelques personnes qui regardent le plafond en se disant "ooouuups?" ! Allez ahah, je vous en veux pas, c'était juste frustrant concernant Miles parce qu'à part retardé le Simoria il n'a rien fait de mal ce garçon. 

(Ne me dites pas : il ne croyait pas au retour de Voldemort. Honnêtement Dumbledore et Harry devaient avoir l'air de gros complotistes aux yeux de la Communauté magique, comme les gens qui nous disent que les grandes organisations sont dirigées par des reptiliens OUVREZ LES YEUX ENFIIIIN N'EST CE PAS EVIDENT). 

Donc voilà, pour moi c'était une évidence que ce serait Miles qui irait sauvé Vic (qui, pour une fois, se fait sauver comme une princesse, elle le mérite), et depuis longtemps. Octavia aussi. Comme expliquer, ce sont les deux qui pouvaient le faire, qui en avaient les moyens : une place et de l'influence au Ministère. Sachez que je songe à un bonus sur l'élaboration de cette mission de sauvetage ! 

(Juste à  bon entendeur : Ulysse n'était déjà pas fan qu'Octavia écrive un livre alors que le Ministère était encore du bon côté, vous pensez vraiment qu'il l'aurait laissé risquer sa vie pour Victoria Bennett ? Non non, si Ulysse avait su il aurait enfermé Octavia quelque part pour la préserver). 

Allez, j'arrête de vous embêter, maintenant je veux bien vos avis :D 

Ah, et voici l'aesthetic d'Eugenia, qui est aussi un personnage prévu depuis LE DEBUT, la partie 1. J'aurais voulu l'introduire plus tôt, mais je n'en ai pas eu l'occasion et puis c'est aussi le propre de la guerre : on fait des rencontres improbables. 


VOILA à dans deux semaines <3

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro