IV - Chapitre 13 : Pour que vive l'espoir
HELLO
Oui un petit craquage en direct de ma pause-dej pour vous offrir le chapitre ! Je viens de finir de manger, l'épisode de Big Bang Theory tourne et j'ai déjà résisté parce que hier après avoir fini mon chapitre j'avais fort envie de poster. Donc voilà !
ANNONCE CONCOURS DE NOEL
ça a été dit sur insta, je le répète ici pour ceux qui ne l'ont pas et qui ne lisent pas LHDI : après le succès du concours de mème, Anna et moi-même proposons un nouveau concours de Noël ! Cette fois il concernera des créations plus artistiques : dessins, aes, moodboard, voire même des OS si vous vous en sentez !
Vous avez jusqu'au 23 décembre pour nous faire parvenir vos créations <3 Elles peuvent concerner n'importe laquelle de nos fanfictions ! Prière de les envoyer à la personne concerner (ne m'envoyez pas les trucs LHDI par exemple ahah). On a déjà eu quelques petites choses, c'est le feu ! A vous de jouer !
FIN DE L'ANNONCE
Je viens de finir le plan de la partie 4. Genre je sais chapitre par chapitre comment va se dérouler la fin. Il se peut qu'une larme ait été versé et que j'ai lancé à mon copain "mais je veux pas les quitter ... c'est mes bébés ! J'ai pris Vic' à 16 ans et elle va avoir 20 ans ...". Waho je le savais mais mon Dieu ça va être rude cette fin, ça fait 4 ans que cette fanfic fait intégralement partie de moi ...
Arrivé au dernier chapitre j'étais là "Non mais. Comment je finis en fait?" et on verra ça au dernier moment parce que c'est trop douloureux T.T
Voilà, c'était le coup de blues d'hier qui a failli me faire craquer ! Maintenant on reprend avec un chapitre un peu plus joyeux et la suite de la cohabitation avec Noah qui a l'air de beaucoup vous plaire !
Bonne lecture <3 J'ai déjà parlé du film de la citation, et je répète : REGARDEZ LE (en bon état mental)
***
-Bah, je me débrouillais pas mal à l'harmonica. Mais j'a plus continué ici. Ici, ça n'a plus de sens.
-C'est ici que ça a le plus de sens. On en a besoin pour ne pas oublier.
-Oublier ?
-Ne pas oublier qu'il a des endroits dans le monde qui ne sont pas faits de murs de pierre. Qu'il a quelque chose en nous qu'ils ne peuvent pas atteindre, qu'ils ne peuvent pas toucher. Qui est à vous.
-Mais de quoi tu parles ?
-L'espoir.
- Andy Dufresnes et Red
Les évadés
***
Chapitre 13 : Pour que vive l'espoir
La vie chez Julian et Noah commença à prendre doucement son rythme. Je me levais pas trop tard, prenait le temps de prendre ma douche. Je m'étais même maquillée, simplement pour occuper quelques minutes de plus avant de descendre dans l'atelier. La moitié du temps j'étais seule et je profitai de la terrasse, l'autre moitié Noah était là, à m'ignorer ou à m'envoyer des crayons pendant que je lisais. Le soir Julian revenait, très souvent seul, en de rare fois accompagné d'un étudiant qui non seulement n'était jamais Simon, mais en plus m'obligeait à me cacher dans ma chambre. La nuit venue, je lisais avec Lennon ronronnant sur mes genoux, nourrissait Archimède qui lui avait tous les droits de s'envoler dans le ciel d'Oxford et que je ne pouvais m'empêcher de jalouser. Tolkien rythmait littéralement mes journées et heureusement c'était un auteur de génie, père d'un univers assez étendu pour que je sois occupée. Mais je savais qu'un jour, j'allais finir par faire des cauchemars de la Terre du Milieu.
J'étais tant en autarcie, calfeutrée entre quatre murs, que j'en venais presque à oublier que dehors, c'était la guerre, et ce malgré les nouvelles qui me parvenait par les journaux, par les quelques lettres de Simon. Parfois, cette inertie était frustrante et Noah avait fini par laisser le mur de ballon de façon constante pour que je puisse laisser éclater ma rage à toute heure de la journée. Cela arrivait souvent après chaque lettre de Simon. Définitivement, aucune ne compensait le manque, loin de là.
-Je crois que le pire est de savoir qu'il est à deux pas, marmonnai-je en remuant la viande dans la poêle. Mais littéralement, je n'ai qu'à traverser la rue et je suis à Trinity College ! Qu'est-ce qui m'en empêche ?
-Le fait que la Brigade de police magique a toujours quelqu'un de placer devant l'entrée de l'IRIS ? évalua Noah, retranché derrière son journal. Et que tu es citée presque chaque jour dans les nés-moldus recherchés ?
Un grognement de frustration s'échappa de mes lèvres et je rejetai la tête en arrière. Bien sûr, il y avait ce léger détail qui avait son importance ...
-Je suis sûre que toi, tu y serais allé, maugréai-je d'un ton boudeur. Tu n'as pas l'air du genre à t'embarrasser de ce genre de chose ...
-Moi, non. Mais Julian a un côté névrosé. Son stress aurait gâché l'instant volé. Je n'ai pas beaucoup vu Simon, il sera peut-être plus relax si tu essaies de le surprendre...
Sincèrement, j'en doutais. Même alors que nos relations n'étaient pas au beau fixe, Simon se laissait facilement gagné par l'angoisse me concernant. Je me souvenais encore de ce moment en quatrième année, où j'étais allée m'entrainer seule sur le terrain de Quidditch pour être digne de la confiance que Cédric avait placé en moi. La coïncidence avait voulu qu'un élève de Poufsouffle se soit fait agresser par le monstre de la Chambre des Secrets ce soir-là ... Quand il m'avait retrouvé, j'avais bien cru que Simon allait me frapper pour me faire payer le sursaut d'angoisse.
Je réprimai un soupir et j'acharnai sur la viande hachée plutôt que d'ennuyer encore Noah avec mes états d'âme. Il était nonchalamment appuyé sur le plan de travail pendant que je cuisinais. J'étais loin d'avoir hérité des dons de mon père en la matière mais je m'efforçai de m'y mettre à la fois pour occuper mon existence mais aussi pour me rendre utile au couple qui m'hébergeait au péril de leur sécurité. J'avais fini par dépoussiérer un vieux recueil de recette dans la bibliothèque de Julian, mais m'adonnai généralement à des choses simples. De la bolognese serait parfait pour ce soir.
-Je ferais la vaisselle après, lançai-je en jetant la cuillère pleine de sauce tomate dans l'évier.
-Je ne risque de pas de me battre pour la vaisselle.
-Quelque chose d'intéressant ?
Son regard émergea de par-dessus le journal. Ce n'était certainement pas La Gazette qu'il méprisait cordialement. Non, il s'agissait de La Voix du Chaudron, le semi-mensuel sur lequel il travaillait depuis des années. Il avait même conçu le logo, un chaudron dont la fumée dessinait une plume.
-Toujours, assura-t-il, goguenard. Regarde, j'ai fait une caricature !
Je me contorsionnai le cou pour apercevoir la page que Noah me tendait fièrement. Il fallut que je plisse les yeux pour comprendre le dessin. Il s'agissait d'un panier de pêche rempli de crabe à l'aspect vaguement humanoïde au sein duquel je reconnaissais Thicknesse à son front bombé, Ombrage au nœud rose au coin de sa tête et à sa bouche flasque, ou encore même Corban Yaxley à la main de justice qu'il tenait dans sa pince. Le panier était tenu par une main reliée à un bras tatoué de la Marque des Ténèbres, une silhouette encapuchonnée dont ressortait un visage pâle et cruel sur lequel on pouvait aisément plaquer sur le nom de Voldemort. Je finis par le saisir, à la fois amusée et horrifiée. Un panier de crabe ramassé par Voldemort ... sûr que ça représentait incroyablement le Ministère actuel.
-Eloquent ...
-Je profite que la rédactrice soit en congé maternité pour ... aller un peu plus loin.
Je haussai les sourcils et détaillai de nouveau le dessin. Je reconnaissais le trait pour avoir fixé l'esquisse que Noah avait faite de moi à m'en dessécher les yeux.
-« P.N.» ? lus-je en déchiffrant la signature. Un pseudo ? Et ça veut dire quoi, « prince Noah » ?
-T'as raison, je devrais même rajouter une couronne à la signature, railla-t-il en récupérant son journal. Je vais le suggérer.
-Et pas que je n'apprécie pas l'initiative ... mais tu n'as pas peur de t'attirer des ennuis ? Je veux dire en plus d'héberger une fugitive. Ce n'est peut-être pas le moment d'attirer l'attention sur toi ...
Noah eut un sourire énigmatique et replia le journal sur sa moitié avant de le jeter sur son plan de travail.
-Je te dis, je profite un peu de l'absence de la rédactrice. La Voix du Chaudron a une ligne qui se veut lucide, mais pas ouvertement provocatrice. Le panier de crabe, c'est le pire que je puisse faire sans me faire mettre à la porte.
-Mais il n'appartient pas à des amis à toi ce journal ?
-Si, la maison-mère. Ils m'ont confié la rédaction de la branche britannique ... mais ce n'était pas forcément pour moi, de gérer, trouver une ligne directrice, le budget tout ça, tout ça ... j'ai passé la main à Joséphine, elle fait ça très bien. Moi je me contente d'un article de temps à autre et du dessin. Mais du coup, elle peut me virer et elle ne se gênerait pas. C'est un sacré caractère ...
Et je sentais que malgré la menace de chômage, la chose n'était pas pour lui déplaire. Avec un sourire, il planta une cigarette au coin de ses lèvres et annonça qu'il profitait d'avoir une ménagère pour aller se cacher dans son atelier. Désabusé, je le regardais partir et me reconcentrai sur ma tâche. La viande émiettée, j'ajoutai un peu approximativement épices, sel et poivre avant de noyer le tout dans la sauce tomate. Je restai quelques secondes déconfites devant la masse rouge mijotante, incertaine de ma production avant de l'abandonner au feu. Intriguée, j'attrapai La Voix du Chaudron à l'aveugle avant de me glisser dans le salon pour m'enfoncer dans le canapé. Le dessin de Noah constituait la dernière page d'un journal de quelques feuillets, plus modeste que La Gazette. Le manque de moyen se lisait également dans les caractères d'imprimerie qui bavaient quelques peu et dans le papier qui semblait plus fin, plus friable. Néanmoins, le contenu tranchait radicalement avec celui de La Gazette : beaucoup de chroniques qui démontaient patiemment et logiquement, les arguments du Ministère contre les nés-moldus, certains qui faisaient état de violence des autorités contre des sorciers, et un martèlement certain du fait que Pius Thicknesse n'était que la marionnette de Voldemort.
-Et Noah trouve que ce n'est pas assez ? m'étonnai-je en ouvrant l'intérieur. Mais c'est déjà plus que ce que je pensais ... Oh ...
Mon cœur prit un coup lorsque je tombais sur une large double-page orientée autour d'un portrait de Dolorès Ombrage. La photo, datée du 7 septembre 1998, la mettait en scène trônant derrière son bureau. Sur celui-ci était installé, bien évidence, une plaque brillante qui indiquait en toute lettre « Directrice de la Commission d'Enregistrement des Nés-moldus ». Son sourire me donna la nausée, et la suite ne fit rien pour la calmer.
La vérité sur la Commission d'Enregistrement des Nés-Moldus
Plus de deux mois après l'établissement de cette nouvelle institution présidée par Dolorès Ombrage, sous-secrétaire d'état auprès du Ministère, l'heure est aux premiers bilans. Présentée comme une simple commission destinée, comme son nom l'indique, à enregistrer les sorciers d'ascendance moldue – exactement comme il existe depuis 1947 pour les loups-garous – elle semble néanmoins s'être révélée être un instrument d'application de la nouvelle doctrine Ministériel.
Dans la foulée de l'établissement de cette commission, qui n'a un rôle d'enregistrement et n'est donc pas un organe juridique, des décrets ont été imposés dans la plus grande discrétions. Tous concernent les enfants de moldus. Et tous semblent s'adapter en ligne droite des brochures que nous recevons quotidiennement qui accusent ceux-ci sur base de « découvertes » d'être des voleurs de magie. Ce n'est pas ce dernier point que nous allons discuter, nous l'avons abondamment fait dans les numéros précédents (les références sont à retrouver en fin d'article). En revanche, nous allons démystifier ce qui est représenté comme une simple commission informative pour « démasquer les imposteurs parmi nous ». Cette commission, loin d'être anodine, est le début d'un système carcéral extrêmement répressif.
Le premier décret établit le délit de « vol de magie » donc serait coupable les enfants de moldus. D'après les textes, il est passible de six mois à deux ans d'emprisonnement à Azkaban en fonction des éléments et de la gravité du vol. Le second décret définit comme un délit tout abstention à la présentation à la fameuse commission. Tout manquement à la convocation reçu par tous les enfants de moldus du pays est passible de six mois à Azkaban et peut aller jusqu'à sept ans en cas de fuite. Les deux délits sont bien sûr liés et additionnables. Ainsi, un Né-Moldu en fuite qui se retrouvait coupable de vol de magie peut risquer jusqu'à dix ans d'emprisonnement à Azkaban.
D'après l'enquête menée avec les chiffres du Ministère, près de 90% des sorciers qui se présentent à la Commission finissent à Azkaban, sans procès. Leur baguette est confisquée pour ne plus jamais leur être rendue, dans un contexte où Ollivander a fermé boutique depuis deux ans. Perdre sa baguette dans le climat actuel, c'est finir sans armes et sans défense.
C'est ce qui arrive aux 10% restants. Ces sorciers et sorcières qui sortent de la Commission sans passer par la case « Azkaban », soit par manque de preuve de leurs ascendances moldues, soit parce que le flou règne sur le statut. Leur baguette leur est également confisquée à l'entrée du Ministère, mais ne leur ait rarement rendu. Le Ministère s'approprie leur baguette, soit disant par prudence – mais nous sommes tenté de croire que c'est plutôt pour pallier à la pénurie de baguette qui sévit depuis la disparition de l'inestimable Ollivander. Ses pauvres victimes du système, privée de leur magie qui est à la fois leur identité et souvent leur gagne-pain, se retrouvent sans ressources. Certaines errent dans le Chemin de Traverse et sont réduits à la mendicité.
Je refermai brusquement les pages, le cœur lourd et l'estomac soulevé Loin de me ragaillardir comme je l'avais espéré, la lecture du journal me plomba la poitrine. Quelque peu fébrile, je pressai un coussin contre mon ventre et laissai mon regard vagabonder vers la fenêtre. La coupole ne fit qu'approfondir ma tristesse. Simon était là, quelque part à l'abri de ses beaux bâtiments qui faisaient la fierté de la ville et du Royaume dans son entièreté, si près, si proche, inaccessible. Le voile de larme sur ma cornée me prit presque par surprise. J'essuyai rapidement la larme qui avait dévalé ma joue et tentai de me remobiliser en frottant vigoureusement mon visage. Le contact de mes doigts glacé m'arracha un frisson et mes yeux tombèrent sur la cheminée condamnée, assez haute pour quelqu'un y entre. Simplement, l'idée même de flamme aussi grandes que moi puisse jouer dans l'âtre m'arracha un frisson d'effroi et je préférai aller chercher mes couvertures pour m'emmitoufler dans le salon. La vision de ma personne enroulée dans mes couettes aurait pu faire exploser de rire Noah, mais il se contenta d'un sourire lorsqu'il rentra dans la pièce, un crayon coincé derrière son oreille.
-Toi aussi tu te les gèles ? Je peux faire un feu.
-Non, pas de feu !
Mon éclat me surprit moi-même : j'avais l'impression que mes mots m'avaient été arrachés, avaient jailli d'eux-mêmes. Les sourcils de Noah s'envolèrent sous ses boucles et il me jeta un regard circonspect.
-D'accord, pas de chamallow grillé pour toi ... pour la peine ... Tu brises mes plaisirs, Vic'.
-Désolée, j'ai ... une histoire particulière avec ça ... Je ... enfin, quelqu'un a voulu me mettre le feu, quand j'étais en première année. Le gars en question est Mangemort maintenant ...
Un frisson me parcourut alors que les souvenirs des étincelles du cinq Novembre revenaient à la surface, ainsi que le cri terrible de Nestor lorsque les flammes s'étaient mises à lui ronger la chair. Il fallut que je m'y arrache pour remarquer que Noah me fixait étrangement, l'air cette fois à court de mot. Je tentai de sourire courageusement, mais j'avais l'impression que ce simple effort allait craqueler mon visage.
-Mais je lui ai rendu la pareille. Ma magie l'a défiguré ... Comme quoi c'est vraiment n'importe quoi ce vol de baguette. La mienne était loin quand c'est arrivé ...
Ecoute, il ... il y a eu un accident, je ne sais pas ce qui s'est passé, c'est totalement insensé ... Je portai la main à ma boite crânienne, surprise d'entendre la voix de Fleur Delacour dans ma tête, une voix teintée de prudence et de regret alors qu'elle essayait de me faire comprendre que Cédric était revenu du labyrinthe sans le moindre souffle de vie. Mais qu'est-ce que ça vient faire là ? songeai-je, livide et au bord des larmes. La réponse me vint une seconde plus tard quand les ampoules du lustre du plafond se mirent à clignoter dans un ensemble sinistre. Je me redressai, brusquement alarmée.
-Oh non ...
-Quoi ? demanda Noah.
Sa baguette était apparue dans sa main et il observait alternativement le lustre et la porte. Mais moi je m'étais précipitée vers la fenêtre. En ce soir de fin octobre, la pénombre était pleine si ce n'était la ville qui brillait de sa plus belle lumière en contrebas. Malheureusement, la créature que je cherchai se fondait aisément dans les ombres ...
-Des Détraqueurs. Je suis sûre. Je reconnais ... je reconnais ...
Je pressai ma main contre ma poitrine alourdie. Les souvenirs remontaient comme des bulles à la surface de l'eau pour exploser avec leur lot de voix et de souffrance. Un gémissement monta dans ma gorge en échos, mais je le gardai coincé derrière mes dents. Je saisis ma baguette dont je ne me séparais jamais et la pointai dans le vide.
-Spero patronum !
Mais le colibri ne vint pas : l'espace fut empli d'une vague fumée argentée qui me frustra plus qu'autre chose. Noah s'était rapproché de la fenêtre et scrutait lui aussi l'obscurité. Alors que son regard se promenait sur la ville, les lampadaires du quartier clignotèrent, plongeant la rue dans la pénombre l'espace d'une seconde.
Je t'ai sorti du placard, Simon. J'étais là, je les ai tous vu, j'ai bercé le corps de Spencer ...
La voix de Rose poursuivit comme une litanie insupportable dans ma tête et la fumée qui s'échappait de ma baguette se réduisit à un mince filet perdait chaque seconde en éclat. Ce n'est pas la taille qui importe, c'est l'éclat, avait assuré Simon et je m'en étais sentie tellement fière car mon patronus avait toujours brillé de mille feux ... Loin de cette brume difforme et blanchâtre. Elle fut même vaporisée par un brouillard argenté, plus éclatant, plus épais mais toujours volatile qui s'échappait de la baguette de Noah. La tête pleine de souvenir, je ne l'avais même pas entendu prononcer la formule.
-Allez, concentre-toi sur un souvenir heureux ..., murmura Noah, le regard toujours rivé sur la fenêtre. Genre quand tu as embrassé Simon ou je ne sais pas moi ...
Mais songer à Simon ne faisait qu'alimenter le désespoir : malgré la magie de Noah qui me baignait et repoussait modérément l'aura glacé des Détraqueurs, mon maigre patronus cessa totalement d'émettre. Choquée, je fixai la pointe de ma baguette de saule, un cri de frustration et de panique au bord des lèvres.
-Do your hear the people sing ? chantai-je alors en désespoir de cause. Singing the song of angry men, it is the music of a people who will not be slave again ...
Mais recréer les conditions de mon premier patronus n'aida en rien celui-ci à jaillir. J'étais sur le point de totalement céder à l'angoisse lorsque la porte d'entrée claqua. Dans un sursaut, je me tournai vers elle en pointant ma baguette avec un demi-temps de retard et d'une main qui tremblait. Mais ce qui entra dans la pièce était loin d'être une menace : la froide lumière m'agressa la rétine et me poussa à plisser les yeux, mais les rayons chassèrent le désespoir et la torpeur. J'eus le temps de distinguer un battement d'aile argenté éclairant une modeste silhouette en contre-jour. Lorsque des mèches blondes brillèrent sous la lumière, mon cœur se gonfla d'un fol espoir ... au moment où l'oiseau argenté prenait son envol dans la pièce. Le corps plus lourd, le bec plus arrondi : ce n'était pas un faucon. Et la personne qu'il quittait n'était pas Simon. C'était Julian, pâle et, presque effondré contre la porte qu'il venait de refermer, la baguette à la main. Noah leva les bras au ciel dans un geste presque mystique, traçant derrière lui une arabesque de fumée argentée et jaillissant comme un fumigène de détresse.
-Notre sauveur ! Tu arrives à point nommé, Jules, je commençais à entendre Hilda hurler dans ma tête c'était une horreur et je vais certainement me coucher avec une migraine !
-Noah, grogna Julian, les dents serrées.
Sa mine désespérément concentrée parut faire ravaler ses sarcasmes à Noah. Il se précipita plutôt vers lui, laissant dans son sillage un brouillard argentée plus épais et plus lumineux, qui gagna encore en éclat lorsqu'il enlaça Julian d'un bras.
-Allez viens, respire ..., lui murmura-t-il avant de me lancer un regard. Vic', va chercher du chocolat.
Malgré l'urgence de l'injonction, je restai clouée sur place. Les voix avaient beau être réduite à un souffle à peine discernable dans mon esprit, j'avais l'impression que chacun de mes muscles avaient été glacés par le souvenir, réduits à la paralysie.
-Vic' ! s'exclama Noah avec sécheresse. Demain ce sera trop tard !
La fureur dans sa voix brisa la bulle de torpeur dans laquelle j'étais enveloppée : piquée, je bondis du canapé. La baguette que je tenais mollement entre mes doigts m'échappa et alla s'écraser sur le parquet, mais je l'abandonnai sans vergogne pour m'engouffrer dans la cuisine. A mesure que le patronus de Julian agissait, j'avais la sensation que mes neurones se dégelaient, que mes nerfs fonctionnaient à nouveau pour m'emplir à nouveau de sensation. Mon cœur tambourinait derechef dans ma poitrine, un souffle erratique s'échappait de mes lèvres et lorsque j'attrapai une plaquette de chocolat, il faillit m'échapper des doigts tant mes gestes étaient fébriles. Avant toute chose, je mordis à même la tablette, désespérée. Le goût passa complètement mes sens engourdies : en revanche, la léthargie s'estompa enfin et l'échos des souvenirs retournèrent dans leur gouffre. Un lourd soupir de soulagement s'échappa de mes poumons et je cassai la partie croquée pour l'enfourner dans ma bouche avant de rejoindre le salon. Noah m'arracha presque le chocolat des mains et le sectionna énergiquement avant d'en fournir un morceau à Julian. Celui-ci reprit immédiatement quelques couleurs, malgré des yeux qui brillaient toujours d'un éclat spectrale renforcé par la lumière de son patronus.
-Merci ... merci, Victoria ...
-Hum, lâcha Noah en mastiquant son propre morceau. Il se passe quoi, au juste ?
-Détraqueurs. Deux à l'IRIS, une dizaine qui se baladent en ville ... j'ai dû rester un moment devant Trinity College pour permettre aux étudiants de transplaner en toute sécurité ...
-Simon ... ? m'enquis-je timidement.
-... m'a aidé, assura Julian en hochant la tête. Une fois mis sous la protection mon patronus, il a su faire apparaître le sien, mais je lui ai demandé d'aller vite se mettre à l'abri ... Ce n'est pas comme si c'était le pire genre de créature pour lui ...
Avec un frisson, je me souvins de cette sinistre sortie en cinquième année où nous étions retrouvés inopinément face à un Détraqueur qui cherchait Sirius Black. Simon s'était effondré dès les premiers pas et en avait été marqué pendant les jours qui suivaient ... A dire vrai, depuis que je savais contre quoi il se battait, je l'avais imaginé tout bonnement incapable d'invoquer un patronus autrement qu'en sécurité.
-Mais tout le monde va bien, ce qui est le principal, conclut Julian en s'efforçant de sourire. Je suis revenu le plus vite que j'ai pu ... Je pense qu'ils vont se balader ici pendant quelques heures encore ... Tu-Sais-Qui veut visiblement que ce monde devienne un gigantesque Azbaban. Plus facile de contrôler les gens qui sont transis par la peur.
Secouée, je ne répondis pas et me laissai allée sur le fauteuil comme un pantin auquel on aurait coupé les fils. L'unique chose qui avait de l'importance à mes yeux, c'était le morceau de chocolat que je tenais encore entre mes doigts et le patronus argenté de Julian qui volait de toute l'envergure de ses ailes au-dessus de nous. Un perroquet, reconnus-je lorsqu'il exécuta une courbe devant moi, le bec à moitié relevé en un sourire. Ce n'était pas censé être Noah le perroquet ? « Une vieille histoire familiale » ? L'éclat argenté du patronus vacilla l'espace d'un instant et je pivotai souplement vers Julian, paniquée. La vision de l'homme, à moitié effondré dans les bras de Noah, fit remonter mon cœur dans ma gorge. Il maintenait toujours fermement sa baguette, mais son autre main était crispée dans le dos de son compagnon, de façon désespérée et son visage niché dans son cou. Noah me tournait le dos, mais je devinais d'ici qu'il s'efforçait d'apaiser Julian par des paroles, des caresses qui me firent détourner les yeux. J'étais incapable de déterminer si c'était de la pudeur, ou les restes de mon éducation de bonne petite anglicane.
Néanmoins, la magie de Julian fut assez puissante pour définitivement taire les voix dans ma boite crânienne et je m'emmitouflai dans ma couverture pour retrouver de la chaleur, secouée. Derrière moi, les présences de Julian et Noah s'étaient déportées jusque la cuisine où j'entendis la théière siffler. Il ne me fallut pas tendre beaucoup l'oreille pour percevoir leur conversation :
-... entendu des choses terribles, sur les Détraqueurs ... Le Ministère dit les contrôler, mais dans les faits ils ont une grande marge de liberté ... on dit qu'il y a eu des accidents, à Azkaban. Des baisers ... qui n'ont jamais été prononcé.
Un frisson révulsé me parcourut de la tête aux pieds, mais déjà Julian poursuivait d'une voix étranglée :
-Je suis désolé ...
-Mais de quoi tu t'excuses, Jules ? Ces créatures, c'est le mal absolu sur terre. Déjà que tu es sur les nerfs la moitié du temps, tu as parfaitement le droit de craquer un peu quand elles sont dans les barrages ... Et d'ailleurs tu n'as pas craqué. Toujours aussi beau ton perroquet.
-Moins que celui que tu as sur la hanche ...
-C'est une proposition ? Tu as envie de le voir, Jules ?
Il eut un rire étranglé et l'échos vague d'un baiser qui me fit avoir une fascination soudaine pour le plafond pour voir le perroquet plus brillant que jamais fendre mon champ de vision. Maintenant que j'y songeai, j'avais rarement été témoin de geste d'affection. Mes parents étaient très réservés sur leur intimité, je n'avais jamais traîné avec de couple à Poudlard ... La gêne n'avait donc rien à voir avec le fait qu'ils étaient deux hommes. C'était un couple qui badinait dans la cuisine en toute insouciance, et j'étais seule. C'était la seule réalité que je retenais.
-Arrête, Victoria est juste à côté ..., sembla le repousser Julian, l'air néanmoins amusé.
-Crois-moi, ça ne lui fera pas de mal de voir deux gars s'embrasser ...
-Elle fait des efforts, arrête de vouloir la provoquer. (Julian marqua une petite pause et reprit d'un ton plus grave : ) Elle n'a pas fait apparaître de Patronus ? Simon m'a dit qu'elle l'avait ...
-Hum, lâcha Noah, dubitatif. Dis-moi, tu trouves qu'elle respire la joie de vivre, notre invitée ?
Julian sembla méditer la question qui venait de totalement me glacer. Troublée, je fixai la baguette que je tenais toujours entre mes doigts, celle qui avait jusque là toujours réussi à faire jaillir le petit colibri dont j'avais été si fière ... Même Simon m'avait jalousé. Selon lui, j'avais plus de facilité que lui dans l'exercice ...
Mais là, rien. La brume lumineuse et protectrice avait même fini par totalement s'éteindre.
Agacée, je jetai ma baguette au bout du canapé et rejetai ma tête en arrière, un cri de frustration au bord des lèvres. Noah avait raison : je n'étais pas heureuse. La situation avait changé mes beaux souvenirs en cendre, ma mémoire n'était plus qu'un vaste musée où je contemplai les glorieux jours avec des larmes dans les yeux. En quelques mois de temps, tout s'était renversé dans le monde mais je comprenais enfin que ses bouleversements avaient des conséquences sur moi aussi. Sur ma nature profonde, mon identité. C'était grâce à ma force et ma joie de vivre qu'il avait été toujours aisé pour moi de créer un patronus. C'était intrinsèque à ce que j'étais, à la magie que j'étais capable de produire. Le vœu de Voldemort devenait réalité : il était en train de drainer ma magie. De dérégler mon identité de sorcière.
Jalouse. C'était cela. Lorsque Julian était tombé dans les bras de Noah, j'avais été jalouse et rien d'autre. J'avais détourné les yeux pour que ça n'attise pas un désir que je voulais oublier : Simon. C'était exactement cela. Moi aussi j'aurais besoin que Simon me prenne dans ses bras et me fasse oublier qu'à l'intérieur, je tombais en cendre.
***
Mais visiblement, ce n'était pas pour tout de suite. Halloween arrivait et avec elle Noah et une dizaine de citrouille qu'il me chargea de vider « pour m'occuper ». J'eus beau protester, donner un coup de pied dans l'une d'entre elle (mais mon orteil eut plus mal que la courge), refuser, il ne s'en enferma pas moins dans son atelier avec les Rolling Stones à fond. Et comme au bout d'une heure j'avais été étreinte par l'ennui, j'avais fini par vider les citrouilles. J'y avais passée l'après-midi, assise au milieu du salon, à creuser la pulpe pour en récupérer graine et purées. Des gestes pénibles et répétitifs, mais je ne vis pas passer les heures. Quel enfoiré, songeai-je en sculptant des dents à la citrouille. Il a encore raison.
-Mais la voilà ma chère petite abeille ouvrière ! lança Noah en sortant en grande pompe de son atelier. Ta reine est fière de toi.
Levant les yeux au ciel, je mis un point d'honneur à parfaitement l'ignorer et raffermis ma prise sur ma baguette pour tailler les dents de la citrouille. Les premières étaient creusées de façon brouillonne et j'avais souvent failli me couper avec le sortilège, mais j'avais fini par prendre la main. Noah, bien sûr, posa un œil parfaitement pompeux artistiquement dessus et éclata de rire.
-On dirait que tu lui as défoncé la face à coup de pied ! s'esclaffa-t-il en la prenant à bout de bras. Excusez-la monsieur citrouille, ça fait un moment qu'elle n'a pas vu son copain, elle a pas mal de « tensions » à laisser éclater ...
Je lui jetai un regard noir avant de comprendre dans l'étincelle de son regard l'allusion grivoise sous le mot « tension ». Mon visage passa au cramoisi en moins de temps qu'il ne m'en fallut pour jeter une poignée de graine de citrouille au visage de Noah qui éclata de rire.
-Et vu le minutage express des douches, tu ne vas pas t'en occuper toi-même ! C'est un principe anglican ? Vous êtes des économes, non, il ne faut pas gaspiller trop d'eau ?
-Dégage !
-Je suis chez moi, rappela Noah avec un sourire sardonique. Mais puisque tu y tiens tant, je dois en prendre une, de douche ...
-Oh par tous les Saints, laissai-je échapper, écarlate. Noah je ne veux pas savoir ce que tu fais sous ta douche !
-Mais quel esprit mal placé ! J'ai dit que j'allais prendre une douche, je ne vais rien faire de plus que de prendre un gant de toilette, me savonner et ...
Mais avant qu'il ne puisse finir sa phrase, je lui jetai une nouvelle poignée de purée de citrouille qui cette fois l'atteint dans les cheveux. Il eut le culot de s'esclaffer et d'ajouter qu'au moins il avait une raison valable de se laver. Je ne relâchai mon souffle que lorsque je vis la porte de la salle de bain se refermer sur lui et attrapai à l'aveugle un morceau de parchemin pour m'éventer. J'avais beau être doucement habituée – résignée serait un terme plus juste – à l'absence totale de pudeur de Noah, cela tranchait tellement avec ce que j'avais connu que je ne pouvais m'empêcher de m'empourprer. Emily était la personne avec laquelle j'avais parlé le plus ouvertement d'intimité, et souvent dans avec des mots sobres et des périphrases qui nous permettaient d'éradiquer la gêne. Noah ne s'embarrassait pas de tels artifices.
Rendue nerveuse par la conversation – et parce que malgré tout, elle contenait un brin de vérité – je me levai et abandonnai mes citrouilles aux sourires irréguliers. Je trouvai des bougies dans la cuisine et m'engouffrai dans l'atelier en quête de peinture pour parfaire les contours. Seuls l'établi de Noah était éclairé, et malgré son interdiction suprême, je jetai un coup d'œil à son travail. La planche était certainement pour le journal et un sourire retroussa mes lèvres. C'était Ombrage, mais représentée comme la Reine de Cœur dans Alice au Pays des Merveilles. Amusée, je saisis la feuille. Le mouvement fut certainement trop brusque et quelques papiers chutèrent avec.
-Oups, lâchai-je en me précipitant pour ramasser.
C'était d'autres dessins, constatai-je en les plaçant face à la lumière. Plus sérieux ceux-là, plus ... mystique. Je restai bouge bée devant un majestueux phénix aux couleurs chatoyantes dont le plumage semblait onduler. Surplombant l'image, les lettres « Gardez l'espoir » étaient tracées à l'encre d'or. La signature était elle en noire dans un coin, comme pour se faire oublier au milieu de cet enchainement de couleur.
-Perroquet Noir, déchiffrai-je, intriguée.
-Vic' ?
La voix de Julian puis le son fracassant de la porte qui se claqua me fit sursauter et de nouveau, mon geste fit valser les planches de Noah sur le bureau. Paniquée, je remis tout en ordre précipitamment et m'écriai comme une justification :
-Je cherche de la peinture !
-De la peinture ?! répéta Noah depuis la passerelle. Pas touche à mes affaires ! Jules ! Elle fouille !
Tu ne penses pas si bien dire, pensai-je, un peu honteuse en replaçant soigneusement la planche initiale par-dessus les autres dessins. Je m'éloignai immédiatement de l'établi de Noah pour me précipiter vers celui de Julian sous lequel je savais trouver un tube de peinture noir. Dans le salon, un petit rire se fit entendre.
-Et voilà avec quoi je dois vivre maintenant ... Elle ramène Noah quinze ans en arrière.
L'indignation monta par bouffée dans ma poitrine et je fis volte-face, prête à affirmer de façon parfaitement puérile que tout était de la faute de Noah ... et mes mots s'étouffèrent dans ma gorge lorsque dans l'encadrement de porte, je vis se dessiner une silhouette qui n'était en rien celle de Julian. Ou alors son nez avait grandi tel celui de Pinocchio depuis le matin. Et son sourire gagné en sarcasme.
-Tu t'es trouvé une âme d'artiste, Vicky ? se moqua immédiatement Simon.
-Enfoiré, soufflai-je.
Le sourire de Simon s'agrandit. Les amabilités habituelles durèrent une demi-seconde supplémentaire avant que je craque totalement en me précipitant vers lui. Je ne réalisai qu'il avait la moitié du chemin lorsque mon corps percuta le sien beaucoup plus tôt que je ne l'avais escompté mais plus tard que je ne l'avais espéré. Je fus même certaine de lui avoir marché sur le pied dans l'élan mais j'écrasai sa plainte sous un baiser avide. Simon ne songea même pas à me repousser, même pas à s'intéresser à son orteil heurté : il m'enlaça d'une main, pressa mon visage contre le sien de l'autre et me dévora des lèvres. Rarement je n'avais senti une telle intensité dans le baiser de Simon, pas même chez Octavia et c'était un véritable révélateur du manque qui avait dû se creuser en lui ses dernières semaines – totalement en miroir du mien.
J'eus toutes les peines du monde à me détacher de lui, mais lorsque je m'écartai ce fut simplement le temps de supplier :
-Pitié, dis-moi que tu n'es pas là juste pour cinq minutes ...
Elles étaient devenues mon cauchemar, ses cinq minutes volées avant qu'il n'aille en cours avec Julian. Une douloureuse piqûre de rappel comme un aperçu de ce que à quoi j'avais renoncé qui me replongeait dans la minute dans un grand désarroi. Mais fort heureusement, un sourire retroussa les lèvres de Simon et il replaça tendrement une mèche derrière mon oreille.
-Non, je suis là pour la soirée. Je serais bien venu plus tôt même mais avec les Détraqueurs dans les parages ... on a préféré être prudent.
J'aurais voulu être sage et le rassurer d'un « tu as bien fait ». Mais la vérité, c'était qu'en écho je revoyais la brume argentée se tarir au bout de baguette et la voix de Noah qui résonnait dans mon esprit « Tu trouves qu'elle respire la joie de vivre, notre invitée ? ». Et que cela me donnait davantage envie de me presser contre Simon et de nicher mon nez dans son cou pour humer sa peau à plein poumon. Il fallait que je garde une trace de cette odeur dans ma chair.
-Tu ne veux pas rester aussi cette nuit ? proposai-je spontanément, déjà à redouter le moment où il partirait.
Simon caressait mes cheveux, mais son geste perdit en assurance face à ma question. Je me raidis, attendant le refus, la réserve et cela ne manqua pas :
-Je ne sais pas ...
-Simon, on s'est à peine vu depuis septembre ... Dors ici une nuit, je ne pense pas que les Mangemorts remarqueront que tu découches une nuit ... (Je me mordis la lèvre inférieure, brusquement honteuse). Désolée, je ne veux pas me conduire en gamine immature, ce n'est pas le cas ...
-Je n'allais pas te traiter de gamine immature, assura Simon avec une certaine fermeté. Je comprends, vraiment ... Mais ... je ne vais pas m'imposer ... Déjà qu'ils t'hébergent, je n'ai pas envie de déranger Julian et Noah ...
-Tu ne nous déranges pas ! chantonna une voix moqueuse par la porte entrebâillée.
-Mais dégage ! m'exclamai-je rageusement.
Mon cri fit grimacer Simon, mais provoqua le rire tonitruant de Noah que j'aperçus brièvement, une serviette autour de la taille. Exaspérée, je me détachai de Simon pour traverser la pièce à grandes enjambées et lui claquer la porte au nez. Je l'entendis s'étrangler d'indignation mais le ferme « fiche-leur la paix » de Julian surplomba ses protestations. Satisfaite du silence qui s'était fait dans le salon, je pivotai souplement vers Simon avec un sourire.
-C'est réglé !
Simon me contempla quelques secondes avec ce regard, le regard, ce regard dans lequel je lisais toute la fierté qu'il avait pour moi, ce regard qui étincelait et donc chaque éclat m'atteignait en plein cœur. Ce regard qui m'attirait irrémédiablement à lui et à peine la porte refermée que j'étais de retour dans ses bras, le nez niché dans son cou.
-Mille gargouilles, si tu savais comme je suis contente de te voir ..., chuchota-t-il.
Je pris d'abord la phrase dans son plus simple appareil, comme une réalité en miroir de la mienne, mais quelque chose dans son ton me mit le doute. Une sorte de profonde lassitude. J'eus l'impression de prendre une douche froide. De me rappeler que dehors, c'était la guerre et qu'il y avait pire situation que de me languir de Simon. Que les conséquences ne se résumaient à être séparée de lui.
-Quoi ? murmurai-je, brusquement inquiète. Qu'est-ce qui se passe ?
Simon pinça des lèvres et jeta un coup d'œil à la porte fermée, mais derrière laquelle Noah se trouvait certainement à spéculer sur ce qui se passait dans cette pièce. Cela faillit m'échauffer les joues, mais les mots de Simon se chargèrent de glacer le feu sur mon visage :
-Tu te souviens que je te disais qu'on était réduit à attendre que quelqu'un d'autre ait des ennuis ?
-Oh Seigneur ... qui ?
-Kingsley.
-Sérieux ?!
Simon hocha gravement la tête et se laissa tomber sur la chaise de Julian. Orpheline de sa chaleur, je resserrai les bras sur mon ventre, troublée par l'annonce.
-Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Le Ministère l'a ... ?
-Non, mais il s'en est fallu de peu, d'après Remus, expliqua Simon, brusquement las. Et apparemment ... ça s'est passé de la même manière que pour nous, quand ils sont venus frapper chez nous. On en est sûr, maintenant : il existe un Tabou sur son nom. Kingsley l'a prononcé et soudainement il s'est retrouvé encerclé par les forces du Ministère ... Heureusement que c'est un Auror respecté, apparemment ils ont hésité à l'attaquer, ça lui a donné de la latitude pour s'échapper de ça ...
C'était le principal et pourtant je ne pouvais m'empêcher de me retrouver dans le soupir las qu'exhala Simon.
-Enfin bref, l'un des chefs de l'Ordre est actuellement en fuite, et le second est un paria qui doit se faire tout petit s'il ne veut pas que son enfant grandisse orphelin. Ce n'est pas les meilleures conditions pour s'organiser ...
-Mais il y a de l'organisation, n'est-ce pas ? Ils ne restent pas les bras croisés pendant qu'Ombrage envoie des Nés-moldus à Azkaban, rassure-moi ?
-Bien sûr que non, Vicky. D'ailleurs les jumeaux m'ont dit ... peu importe, je t'expliquerai après, je ne sais pas ce qu'ils nous ont encore concocté. Mais c'est difficile de faire des actions de grandes ampleurs dans ses conditions ...
Un sentiment d'injustice mêlé d'impuissance bouillonna au creux de mon ventre. Il dût se refléter sur mon visage car Simon n'eut besoin que d'un coup d'œil avant de m'ouvrir les bras. Sans hésiter, je m'y glissai, m'installai sur ses genoux et passai mon bras derrière sa nuque. Ma main se déporta immédiatement sur ses cheveux, ses mèches soyeuses que j'avais appris à adorer effleurer, en étudier chaque éclat, chaque nuance. Le manque de luminosité commençait à faire son effet et leur couleur se fonçait au fil des semaines. A chaque visites, ils tiraient vers le blond foncé
-Je n'ai pas envie de me demander combien de temps ça va durer, avouai-je du bout des lèvres. J'ai peur qu'on me réponde qu'on a aucun moyen de renverser les machines ...
-Un bébé a su le faire il y a seize ans ... Jour pour jour, tiens. Alors si nous on n'y arrive pas, c'est qu'on est vraiment des blaireaux ...
-Nous concernant, c'est un peu la vérité.
Simon cilla avant de comprendre. Un petit sourire aux lèvres, il effleura les perles noires et or sur mon poignet, jusqu'à la breloque du soleil avec laquelle il joua distraitement. Mais sa voix fut empreinte d'une certaine dureté lorsqu'il ajouta :
-Ce que je veux dire, c'est qu'il faut y croire ... Parce que sinon ça voudrait dire que tout ceux qui sont mort en s'opposant à lui sont morts en vain et ça je ne pourrais pas le supporter.
Mes entrailles se nouèrent et je me mordis l'intérieur de la joue pour ne pas laisser éclater les inquiétudes que ses paroles provoquaient. Qu'il en soit conscient ou non, son ton ressemblait bien trop à celui qu'il avait pu revêtir après l'évasion de Jugson. Il a promis, me moriginai-je pour m'apaiser. Il a promis de se battre pour les vivants. Mais de nouveau, mon cœur manqua un battement. Je n'étais pas certaine que c'était forcément plus sûr. Plus noble, certes, mais tout aussi destructeur. J'étais incapable de formuler mes craintes sans paraître hypocrite, mais mon corps les matérialisa en accentuant ma prise sur Simon.
-On a des nouvelles de Harry, justement ? demandai-je plutôt pour orienter la conversation.
-Aucune, non. Mais on est sûr que c'est lui qui a infiltré le Ministère en Septembre ... Pour moi ça prouve assez qu'il est en mission, mais je n'arrive pas à comprendre laquelle. On sait tous que Tu-Sais-Qui n'y est pas, c'était évident dès le début qu'il comptait laisser le pouvoir à Thicknesse. Apparemment il est même à l'étranger. Alors pourquoi y aller ?
-Pour faire un coup d'éclat ?
-Ça aurait pu faire cher le coup d'éclat, protesta Simon, dubitatif. Toujours est-il que depuis, c'est le silence radio. Et dans un autre registre ... Le père de Tonks est en fuite, lui aussi. Il a voulu rester jusqu'au bout avec sa femme, mais quand des Mangemorts sont apparus dans son coin ...
Une boule douloureuse vint grossir dans ma gorge. Je ne pouvais que comprendre la douleur que ce père de famille avait à quitter les siens comme je pouvais aisément deviner l'inquiétude qui devait à présent ronger Tonks. J'avais la sensation de vivre les deux situations à la fois. Mon trouble devait se sentir parce que Simon posa délicatement ses lèvres sur ma mâchoire.
-Il est parti à temps ... Remus dit que c'est un homme plein de ressource, il va s'en sortir. Comme le reste il faut l'espérer.
-Il nous reste que ça de toute façon, lâchai-je avec amertume. L'espérance ...
-Hé ...
Simon caressa ma joue du bout des doigts et m'incita à tourner la tête. Lorsque mes lèvres rencontrèrent les siennes, la colère sourde qui pulsait dans mes veines se rétracta au fond de moi. C'était un baiser plus doux, plus sobre que le précédent et qui avait sans doute vocation à m'apaiser. J'ignorai si c'était la meilleure manière : un frisson me parcourut l'échine et je me sentais prête à porter la main à sa gorge pour approfondir le baiser lorsqu'un bruit de détonation me fit bondir. En une fraction de seconde, j'étais debout, ma baguette à la main, le cœur battant à tout rompre.
-C'était quoi, ça ?
J'avais eu la sensation que la détonation avait explosé dans mon ventre tant j'en ressentais encore l'écho. Simon s'était également redressé et muni de sa baguette, le regard alerte. Ni une, ni deux, nous nous précipitâmes vers le salon où nous retrouvâmes Julian et Noah, le nez collé aux fenêtres. Mon cœur tomba dans ma poitrine lorsque je vis leurs bouches béantes.
-Qu'est-ce qui se passe ? m'affolai-je. C'est la marque des Ténèbres ?
-Pas vraiment, articula Julian, stupéfait. Venez voir ...
Une nouvelle détonation, plus lointaine cette fois, étouffa la fin de sa phrase et nous arrivâmes à temps pour voir une fleur d'étincelle rouge exploser en bouquet dans le ciel. Une autre suivie, précédant de peu des gerbes bleues qui retombèrent gracieusement sur les toits d'Oxford.
-Des feux d'artifices ? m'étonnai-je, les sourcils haussés.
-C'est une tradition d'Halloween chez vous ? grogna Noah. Première nouvelle.
-Ce n'est pas une tradition, intervint Simon en baissant la baguette. Bon sang ... Vous avez une radio ?
Julian lui jeta un regard surpris mais désigna le vieux poste qui semblait à peine servir sur une étagère de la bibliothèque. Il s'y dépêcha alors que je restai à la fenêtre, une boule d'appréhension dans le ventre. La teneure magique des feux d'artifices qui s'accélérait se révéla quand ce fut un véritable oiseau de feu qui fendit le ciel.
-Un phénix, souffla Noah, époustouflé.
Je lui jetai un regard oblique sans piper mot. Les éclats de couleurs, de plus en plus nombreux et de plus en plus divers, se reflétaient sur son visage et éclairait de façon singulière un sourire qui se faisait euphorique. Des boules et des filets de lumière apparurent d'un peu partout dans la ville, de plus en plus vite, de plus en plus loin comme un ballet chaotique.
-Sorcières et sorciers, bienvenues sur Potterveille !
La voix me ramena plusieurs années en arrière, en plein stade de Poudlard et j'en fus si étourdie qu'elle me parut le fruit de mon imagination. Mais je compris qu'il n'en était rien lorsque je tournais la tête vers Simon et le découvris au-dessus de la radio, baguette à la main. Un sourire approbateur, presque féroce, ourlait ses lèvres.
-Parfait, murmura-t-il.
-Mais qu'est-ce que Potterveille exactement ? poursuivit la voix depuis la radio, grésillant à peine. C'est tout simplement l'émission radio qui va vous dire la vérité, chez auditeurs et auditrices. L'émission qui refuse tout mensonge, toute corruption. L'émission qui refuse de se voiler la face, ici, pour vous servir sorcières et sorciers de tous horizons et de tous sang. N'hésitez pas à en faire profiter vos amis moldus de nos brillants tuyaux !
-Lee, reconnus-je, le cœur battant. Lee Jordan ?
-Hein ? réagit Noah.
Je l'ignorai et m'approchai de la radio, un sourire extatique aux lèvres que je vins masquer d'une main. La nostalgie et l'excitation m'étreignait totalement alors que Lee poursuivait avec son habituel ton enjoué :
-Potterveille, c'est l'émission qui vous le répète : nous sommes en guerre. Vous n'êtes pas sans avoir remarqué que nos vies ont changées depuis deux terribles mois. C'est bizarrement un peu moins joyeux et insouciant qu'avant. A quoi devons-nous cela : aux Détraqueurs et Mangemorts qui se baladent impunément dans nos rues, ou aux rafles de Nés-moldus qui ont lieux quotidiennement ? A moins que ce ne soit l'humeur taciturne et blasée Thicknesse, une coquille vide manipulée par le seul et unique Vous-Savez-Qui qui déteint sur nos vies.
-Oh, Jordan ..., s'amusa Simon.
-Il n'est pas bien, enchéris-je sans parvenir à contenir mon sourire. Il est complètement cintré, ce qu'il risque si on le découvre ... Une génération entière de Poudlard a entendu sa voix dans les stades ...
-Justement. On le connait tous, c'est un repère de notre génération ... C'est dangereux, oui mais ... bon sang, c'est du génie. Ils sont géniaux.
Un sourire incrédule s'étendit sur mes lèvres. Inutile de demander qui se cachaient derrière le « ils » : leurs voix n'étaient nulle part, mais les jumeaux Weasley transpiraient dans la démarche. Ils étaient inséparables de Lee à l'école ... impossible de ne pas penser qu'ils aient pu proposer la chose à leur fidèle acolyte. L'idée de l'ampleur des ennuis que pouvait leur coûter une telle entreprise m'effleura l'esprit mais s'effaça vite face à la diatribe passionnée de Lee Jordan :
-Quoiqu'il en soit, ne nous voilons pas la face. Potterveille est là pour vous donner les informations que La Gazette du Sorcier vous cache. Votre fidèle serviteur se nomme Rivière et il sera accompagné régulièrement de chroniqueurs et d'intervenants qui se feront un plaisir d'éclairer vos lanternes sur la réalité qui secoue notre bien-aimée communauté. Accueillons par ailleurs le premier d'entre et pas des moindres : Royal ! Bonjour, Royal, c'est un véritable bonheur de vous voir sain et sauf.
-Merci Rivière.
Simon et moi échangeâmes un regard chargé de soulagement en reconnaissant la voix profonde et réconfortante de Kingsley. C'était véritablement la radio de l'Ordre, compris-je, hébétée. Après la guerre des mots, la guerre des ondes ...
-Royal, vous avez je crois une information de la première importance à donner à nos auditeurs ?
-J'en aurais mille à leur donner, mais celle en haut du panier est celle-ci : ne prononcez jamais le nom de Vous-Savez-Qui. Nous avons récemment découvert qu'un puissant sortilège frappe dorénavant son nom. Maintenant qu'il dispose de la puissance du Ministère, quiconque le prononce est aussitôt magiquement repéré.
-Comme s'il avait la Trace sur lui ?
-Exactement, sauf qu'en plus de le repérer, ce dispositif rompt tous les sortilèges de protections derrière lesquels on peut s'abriter ... C'est intelligent de sa part car comme nous le savons, seuls les ...
Simon se détourna de la radio pour ouvrir triomphalement les bras à Julian, sous l'air de l'évidence. Le professeur le contemplait, ébahi, le visage éclairé de jets de lumière jaune et rouges.
-Mea culpa, admit-t-il, sonné. Le Tabou, oui ... mais je ne pensais pas qu'ils seraient capables de le modifier pour qu'ils brisent carrément les sorts de protections.
-Et ça sort tout droit de l'IRIS, ça ! ajouta Simon avec une certaine rage. Il y a dû avoir un projet de travail là-dessus pour que ça soit efficace si vite !
-Calme-toi, lui enjoignit Julian d'un timbre purement professoral. C'est très probablement commandé sous Scrimegeour, il tentait certainement d'avoir ce genre d'arme pour pouvoir lutter ...
-C'est bien beau, les coupa Noah alors que Simon s'apprêtait à ouvrir la bouche pour protester. Mais quel rapport avec les feux d'artifices ? Parce que vous n'allez pas me dire que c'est une coïncidence ...
-Sans doute pas, concédai-je en me rapprochant de la fenêtre. C'est signé Weasley, ça ... Tiens ! (Je pointai un véritable dragon fait de flammèche et d'étincelle qui traversait le ciel de façon fort peu discrète). Ça, ils l'ont utilisé contre Ombrage ...
-Leur plus beau coup de génie à ce jour ..., commenta Simon, visiblement calmé.
Il m'enlaça distraitement d'un bras et je me laissai allée contre lui, simplement heureuse de retrouver son contact et de la lumière dans ma vie. Noah finit par éteindre la lumière et nous restâmes plusieurs minutes à regarder le ciel s'enflammer dans un ballet erratique de lumière et de flamme, immense proche de nous et minuscule par-delà la Tamise. Les étincelles m'explosèrent chaque fois la rétine, dessinèrent des tâches de rousseurs singulières sur la peau de Simon, soulignaient le sourire de Noah et le regard voilé de Julian. J'aurais pu rester des heures à écouter Lee Jordan et Kingsley, ce duo incongru mais salvateur, mettre en garde la communauté sorcière en appréciant le feu d'artifice dans les bras de Simon. Leur dernier message sonna comme le bouquet final :
-La date de notre lancement n'est évidemment pas due au hasard ... Si notre timing est bon et que vous êtes chanceux, votre ciel doit être illuminé de magnifiques couleurs qui visent à nous rappeler que seize ans plus tôt, nous apprenions que Vous-Savez-Qui était faillible. Il a seize ans, nous apprenions que Vous-Savez-Qui pouvait être battu. Il nous a donné les clefs : à nous de les saisir et de prendre nos responsabilités. Un bébé d'un an a su le faire il y a seize ans. A notre tour, les enfants.
Dans mon dos, je sentis les côtes de Simon s'ouvrir pour laisser entrer une profonde inspiration. Tendrement, son nez effleura mon oreille et j'attrapai sa main pour la presser, émue. Le tonnerre de détonation résonna profondément en moi, en chœur avec le Do you hear the people sing ? qui avait nourri ma révolte.
-Je crois que je suis réconciliée avec les feux d'artifice, lui lançai-je avec un sourire mutin.
-Tant mieux, parce que cinq Novembre approche ...
Je faillis lui planter mon coude dans les côtes pour lui faire payer ce pénible rappel, mais préférai savourer son étreinte. Moi qui avais gênée de celle entre Noah et Julian, je n'avais aucune vergogne à leur imposer la nôtre. Là, je me sentais capable de produire un patronus qui aurait brillé autant que celui de Julian. Tel le phénix, l'espoir était fait pour renaître de ses cendres.
***
Aloooors ?
Alors pour l'article de la Voix du Chaudron, c'est de l'expectatif de ma part. Le sort des nés-moldus n'est pas vraiment connu, on soupçonne Azkaban dans les livres, mais rien n'est dit clairement et dans le même temps il y a ces mendiants sans baguette qu'on croise avant le cambriolage de Gringrott ... J'ai essayé de faire au mieux en toute cohérence, je doute quand même qu'ils laissent des Nés-moldus censés avoir "voler la magie" repartir simplement chez eux.
Pour le reste et la création de Potterveille pareil, c'est de mon cru ! Je ne l'avais même pas prévu dans le chapitre jusqu'à ce que Simon fasse remarquer que c'était l'anniversaire de la chute ET DAMN je pouvais pas passer à côté !
J'espère que le chapitre vous a plu ! A la semaine pro pour LDP et dans deux semaines pour la suite <3
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