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III - Chapitre 14 : Toujours Purs

HELLO !  Plusieurs choses avant de commencer ce chapitre ! 

D'abord : la raison de ce postage intempestif c'est que O&P [P1&2] a dépassé les 100K de vue, ce qui est franchement pas mal et mérite d'être fêté d'un nouveau chapitre ! Merci à toutes et tous qui suivait la publication <3 

Ensuite, encore un merci à tous ceux qui m'ont souhaité mon anniversaire, que ce soit chez Anna' ou sur Insta ou sur Les récits de Perri (pour ceux qui l'ignorent c'est disponible sur ma page et c'est la compile de mes premières histoires commentées par mes soins pour montrer qu'il faut du temps pour affiner sa plume). Bref, je vous remercie, ça m'a fait plaisir mais je n'ai pas pu tous vous répondre parce qu'il y en avait un peu partout ahah ! Mais merciiii 

Et surtout, merci à l'Hydre pour le meilleur cadeau du monde <3 (Et mon copain qui m'a offert un pull Poufsouffle, j'avais aucune affaire Poufsouffle puisque l'univers résume HP à Gryffondor et Serpentard mais l'affront à ma maison est enfin lavé !) 

Enfin INSTANT PUB (ça faisait longtemps, ça vous manquait hein?). Même plusieurs instants pubs, c'est parti ! Déjà je vais rappeler une chose : je suis extrêmement difficile en terme de fiction. Vraiment, il faut que ce soit prenant, bien écrit et que ça respecte scrupuleusement le canon. Donc quand je conseille généralement, c'est qualitatif. 

- Déjà pour ceux qui sont en manque de Nextgeneration, je vous propose avec enthousiasme la nouvelle fiction de @Paatmol  L'enfer est pavé de pommes. C'est un Scorose et j'ai trouvé les premiers chapitres hyper prenants, j'ai déjà un crush sur sa version de Rose et surtout elle a une très belle plume, agréable, visuelle, presque poétique. Je conseille également sa mini-fanfic sur Mérope Gaunt qui est très fine ! Bref, on y fonce ! 

- Autre ambiance, je suis en train de rattraper RAGE DE CESAR  chez @miroirdurised : le thème est vraiment chouette (le point de vue d'une élève de Beauxbâtons sur le Tournoi des Sorciers) et l'écriture est riche, plaisante et les thèmes abordés importants ! 

Donc voilà mes deux recommandations  : votez et commentez en masse et n'oubliez pas le retour TRIOMPHAL de Minerva McGonagall chez PtiteCitrouille

Voilà, maintenant on passe au chapitre (je sens votre soulagement) ! Bonne lecture à tous et merci de votre fidélité ! 

*** 

Il y a des maisons qui donnent des ordres. Elles sont plus impérieuses que le destin : au premier regard, on est vaincu. On devra habiter là. 

- Amélie Nothomb 

***

Chapitre 14 : Toujours Purs

-Un souper chez Horace Slughorn ! Victoria Bennett !

La remarque d'Octavia fut ponctuée d'un éclat de rire qui embrasa mes joues. Nous étions retranchées dans la bibliothèque des Bones pour faire un point sur notre projet de livre qui commençait à prendre forme. Nous avions les grandes parties et les grandes réflexions et nous nous disputions encore sur la tonalité à donner : Octavia voulait un ouvrage d'apparence neutre et scientifique quand je voulais être plus virulente et partisane. Nous devions justement trancher la question quand une chouette avait tapé sur le carreau, apportant avec elle le parchemin enrubanné de violet qu'Octavia s'était fait un plaisir de lire.

-Le pire dans tout ça, c'est que je suis persuadée que si tu avais été à Poudlard, il ne t'aurait jamais remarqué. Sans te manquer de respect, Bennett, tu n'avais absolument rien de remarquable ...

-Je ne le suis toujours pas, ce qu'il l'intéresse là-dedans c'est Simon et Susan, répliquai-je en caressant la chouette qui s'était posée sur le dossier d'une chaise. Tu n'aurais pas une friandise pour elle ?

-Bien sûr, Bennett, je me balade avec des miam-hiboux dans mon sac ...

Je lui jetai un regard peu amène et fouillai le mien pour retrouver un paquet de biscuits. La chouette parut en apprécier les miettes et les picora au creux de ma paume. Octavia acheva de lire et de relire le parchemin m'invitant au souper du fameux cinq novembre avant de me gratifier d'un sourire que je qualifierais de malicieux.

-Et vous  y allez ?

-Sans doute pas, Susan nous l'a interdit et Simon n'y tient pas.

-Me voilà surprise, ironisa-t-elle. Les Bones sont naturellement allergique à tout ce qui accroit artificiellement leur pouvoir. Mais mon père faisait parti de ses chouchous du temps de sa scolarité, Slughorn l'a pas mal aidé à se placer au Ministère après ses ASPIC ... Du coup, il était naturellement invité aux réceptions McLairds à sa retraite. Attends.

Elle venait de tourner le parchemin et lisait une partie qui avait échappé à son attention. Ses yeux s'exorbitèrent.

-« J'ai parlé avec le professeur Chourave qui me disait qu'en plus d'être une joueuse d'exception, vous avez une âme d'historienne. Cela vous intéresserait-il de savoir qu'Herbert Belleplume sera peut-être des nôtres ? ». Herbet Belleplume ! C'est carrément l'héritier assumé de Bathilda Tourdesac ! Bennett, il faut que tu y ailles !

Je gratifiai Octavia d'un regard ennuyé et pris la fuite en grimpant sur l'échelle qui menait aux étagères supérieures pour ranger nos livres. Il fallait aussi que je songe à ramener ceux que j'avais emprunté à Flavia Diggory ... Mais Octavia ne me laissa pas cette échappatoire et me suivit jusqu'en bas de l'échelle.

-Enfin Bennett, il pourrait nous aider à faire publier notre livre ! Mes parents sont des financiers, ils n'ont aucun appui dans les maisons d'éditions ... Et oui, Bennett, parfois c'est à ça que ça tient, une publication : aux relations !

-Qu'on ait un livre à publier et on en reparlera ensuite.

-Bennett !

Je soupirai et écartai les carnets manuscrits pour ranger un grimoire. Mon regard s'attarda sur l'attache de fer qui renfermait : j'avouais qu'ils m'intriguaient toujours, mais j'avais peur de violer l'intimité d'un mort. Octavia tentait toujours de me convaincre en contre-bas quand des coups furent toquer à la porte. Simon n'attendit pas notre réponse pour l'ouvrir et entrer dans la pièce. Octavia pivota immédiatement vers lui, un index pointé sur moi.

-Simon ! Il faut que vous alliez à cette fête à Poudlard !

-Pas question.

-Tu es borné, fulmina Octavia, les paupières plissées. C'est en partie pour ça qu'on est plus ensemble !

-J'entends bien ?

Arrivant juste derrière Simon, Alexandre passa sa tête absolument réjouie par l'encadrement. Le reste de son corps suivit et il s'accouda à une étagère avec nonchalance alors que Simon se massait la tempe en anticipant la suite. Avec un sourire charmeur, il tendit une main à Octavia.

-Alexandre, frère de Tory.

Octavia, qui avait paru momentanément perplexe, retrouva ses manières dignes et polies et rendit son salut à Alexandre. Mais qu'elle s'en sorte si bien provoqua chez moi un sentiment d'injustice et je me chargeai de la présenter du haut de mon échelle :

-Octavia McLairds, la ... excuse-moi, comment vous appelez ça, chez les aristocrates ?

Elle leva les yeux au ciel avec irritation et se tourna résolument vers Alexandre avec un charmant sourire penaud.

-Ce que ta sœur veut dire, c'est que je suis la petite-amie d'Ulysse. Le frère de Melania.

-Ah ! réalisa mon frère, surpris.

-C'est officiel, ça ? s'étonna Simon.

Il avait croisé les bras sur sa poitrine et lorgnai son ancienne-petite-amie d'un air qui se voulait nonchalant. L'espace d'un instant, je me demandais s'il était aussi vexé d'être remplacé par Ulysse Selwyn que moi par Gillian Fawley. Octavia le toisa avec un certain dédain.

-J'espère bien, je dois dîner avec sa famille la semaine prochaine.

-Bien bon courage, persiffla Alexandre. Un bon tuyau pour ne pas te jeter sur la mère et la gifler un bon coup – il parait que ça ne se fait pas – repasse-toi l'intégrale de Queen dans ta tête. We are the champions a marché du tonnerre quand elle a osé dire que heureusement seuls les « moldus » mourraient en ce moment. Bon, d'accord, il se peut aussi que la main de Mel ait été écrasée en prime.

Octavia parut comprendre la moitié des paroles de mon frère mais en saisit assez pour avoir un regard peiné. Mais mon frère ne voulut pas s'y attarder et se tourna immédiatement vers moi :

-J'ai oublié mes clefs et il y n'a personne à la maison ...

-Dans mon sac, pochette devant. Tu restes ce soir ?

Alexandre, qui avait commencé à se pencher, se figea dans son geste. Il n'était pas resté dîner depuis la rencontre avec les Selwyn qui s'était soldée par l'avertissement écrit sur l'église et qui nous avait poussé à lancer des sortilèges de protection partout dans le village. Le village subissait même la présence régulière d'un ou deux Aurors, habillés en costume et qui engendrait nombre de question de la part des villageois.

-Je ne sais pas, finit-t-il par lâcher en extrayant les clefs de mon sac. Je vais voir, je devais peut-être ... je vais voir.

-Papa va faire du poulet au curry, plaidai-je en désespoir de cause.

La mention de son plat préféré arracha un sourire à mon frère, qui daigna enfin lever les yeux sur moi. Il se redressa, fit sauter les clefs dans ses mains avant de les faire disparaître dans sa veste en cuir.

-Tu me prends par les sentiments là, Tory ... Disons que ... ça va dépendre de la réponse de la jeune fille. (Il se pencha vers Octavia, et désigna Simon avec un sourire goguenard). Il embrasse bien ?

-Bon sang Alex !

Mon frère éclata de rire au cri outré de Simon et donna une tape sur l'épaule d'une Octavia prise de court.

-Ce n'est pas grave, on aura cette conversation plus tard pendant l'un des dîners ennuyeux chez les Selwyn, tu pourras tout me raconter ! A plus tout le monde !

Il prit la porte en sifflotant gaiement un air que je reconnus comme étant la mélodie d'introduction de Robin des bois et qui s'imprima immédiatement dans mon esprit. Fort heureusement, le rythme était joyeux et compensa le fait qu'Alexandre n'avait donné aucune réponse à mon invitation à dîner. Octavia contempla longuement la porte par laquelle il avait disparu et à ma grande surprise, un léger sourire ourla ses lèvres.

-J'espère presque qu'il sera là la semaine prochaine ... Il a raison, les dîners chez les Selwyn n'ont rien de drôle.

-Par pitié, je n'espère pas, marmonna Simon, les yeux toujours rosies après la pique d'Alexandre.

-Tiens, tiens, aurais-je trouvé enfin le moyen de te rabattre ton caquet ?

Simon évita de répondre en sortant de la pièce et Octavia eut un sourire fier et satisfait que je pouvais aisément comprendre – qu'il était jouissif d'avoir le dernier mot avec Simon Bones ... La tempête passée, je descendis de mon échelle et lançai à Octavia :

-Par contre, je veux savoir absolument tout ce qui passera par l'oreille de mon frère, McLairds.

-Pourquoi, ça t'intéresse vraiment de savoir s'il embrasse bien ? s'amusa-t-elle en rangeant ses parchemins. Mais qu'il dorme sur ses deux oreilles, je ne suis pas du genre à parler de ma vie intime ... (Son sourire se fana et elle leva des yeux inquiets sur moi). Rien à signaler depuis l'avertissement sur ton église ?

Je secouai la tête. Octavia parut soulagée et acheva de ranger ses affaires.

-Tant mieux ... Bon, on se revoit la semaine prochaine pour enfin trancher la question ? Tu devais partir à quatorze heures, c'est ça ?

-C'est ça, confirmai-je en consultant ma montre. Et oui, on va finir par trancher – même si je refuse de renoncer à ma réflexion qui montre que les sorciers sont pour partis responsables des feux de l'inquisition.

-Mais enfin, tu vas les braquer, ça ne va rien arr ... (Elle poussa un soupir et renonça à poursuivre). On verra ça la semaine prochaine. Bon courage et pense à ce que je t'ai dit sur la fête de Slughorn !

Je la raccompagnai jusque la porte de la maison des Bones, mon propre sac sur l'épaule et ma cape au creux de mon coude. Simon était assis dans le salon à lire La Gazette du Sorcier et ses yeux dépassèrent des pages pour m'observer ouvrir la porte à Octavia. Il attendit qu'elle soit sortie pour abaisser son journal et me fusiller du regard.

-Première chose : je te rappelle que tu n'es pas chez toi, miss Victoria Anne Jadwiga Bennett ...

-Arrête de m'appeler par mon nom complet, ça m'énerve parce que je ne peux pas te rendre la pareille, Simon prénom-ridicule Bones.

-... Ensuite, je te jure que si ça continue je vais trouver un prétexte pour inviter Bletchley ici et on verra bien ce que ça te fait de voir ton ex débarquer chez toi !

-Hé, je t'ai demandé et tu as dit que tu t'en fichais !

-Pas quand Alex est dans les barrages !

-C'est toi qui l'as laissé entrer ! Allez, arrête de râler, on y va !

Pour couper court à toute protestation, je lui lançai sa cape et son écharpe, me gardant bien de prendre l'affreux bonnet que le cintre enchanté de la penderie me tendait. Malheureusement, Simon, bougon, ne renonça pas à cet héritage et l'ouvrit derrière moi pour l'enfoncer sur sa tête. Je soupirai en le devançant sur la terrasse pour transplaner. Nous allions finir par être en retard à notre rendez-vous ...

***

J'avouais être perplexe lorsque j'avais tranplanée au square Grimmaurd au centre de Londres et encore plus lorsque Simon et moi avions observé chacune des façades des maisons sans y trouver le numéro 12. Puis, presque comme par magie, l'un des jumeaux était apparu sur le trottoir, un petit parchemin entre les mains qu'il nous tendit après avoir vérifié nos identités.

« Le Quartier Général de l'Ordre du phénix se trouve au 12, square Grimmaurd ». Et lorsque nous retournâmes entre le 11 et le 13, un numéro 12 était mystérieusement apparu.

-Fidelitas, devina Simon en suivant Fred à l'intérieur. Ingénieux ... (Il désigna le parchemin que Fred avait remis dans sa poche). Je suppose que c'est écrit de la main de Dumbledore ?

-Ah, ah ! Tu crois vraiment qu'on va nous dire qui le gardien du secret.

Je réprimais un sourire. J'avais déjà reçu un mot de mon directeur et j'avais reconnu l'écriture. Evidemment que c'était Dumbledore. Même Voldemort devait le savoir. Je m'apprêtais à le faire savoir quand Fred me fixa en mettant un doigt sur ses lèvres, les yeux écarquillés. Nous venions de pénétrer dans un hall sinistre fait papier-peint arraché et décollé. Des marques plus claires persistaient sur les murs, comme si on avait retiré nombre de tableau. Les seuls ornements qui persistaient étaient un imposant lustre en cristal, un porte-parapluie en forme de jambe de troll et des rideaux, cramoisis et mangés par les mites, tirés sur lesquels Fred pointa un index exagérément paniqué. Lentement, il nous fit traverser l'imposant hall en direction d'une porte tout au bout de la pièce, se mettant comiquement sur la pointe de ses pieds avec des airs du ninja le moins discret de l'histoire. Ce ne fut qu'une fois la porte refermée sur le hall que Fred poussa un gros soupir.

-Désastre évité. Désolé, mais dans ce hall dort un monstre qu'il ne faut certainement pas réveillé ...

-Rassurant.

L'ironie de Simon lui valut le regard désabusé de Fred.

-Moque-toi, Bones. Mais on verra comment tu t'en sortiras le jour venu face à elle.

Il s'enfonça dans un escalier de pierre et son rire se répercuta diaboliquement dans l'étroite cage. J'échangeai un regard perplexe avec Simon avant de le suivre au sous-sol. Nous débouchâmes sur une cuisine de la taille d'une caverne aux pierres nues. Elle avait une sobriété qui tranchait avec les airs de grandes dames déchues du reste de la maison mais paraissait plus chaleureuse avec son feu de bois qui brûlait dans une immense cheminée qui crépitait au fond de la pièce. Une grande table trônait au centre, occupée par nombres parchemins – des plans, des notes, des colonnes de chiffres – qu'étaient en train de consulter Lupin et un sorcier aux cheveux roux et aux lunettes carrées. Je n'eus pas besoin de l'aide de Fred pour deviner l'identité de cet homme :

-Papa ! Je t'ai présenté la fille qui m'a mis un coup de poêle dans la cuisine ?

Le père des Weasley se redressa et un sourire fendit son visage rond et franc. Son front était dégarni et ses lunettes de travers, mais il dégageait une telle aura de bienveillance que ça n'avait pas d'importance. Il me gratifia d'une poignée de main franche.

-Victoria, c'est ça ? Et Simon, bien sûr, poursuivit-t-il en serrant sa main. Bienvenus au QG, les enfants.

-On va vous faire une petite visite dès que Renata arrivera ...

Ce fut le cas cinq minutes plus tard : elle entra dans la cuisine et je fus frappée par les cernes violettes qui marquait sa peau pâle et rendait son regard encore plus sombre. Elle observa la cuisine avec une mine presque dégoûtée que je ne compris pas réellement. Lupin nous mena ensuite dans les étages en passant dans le hall où, visiblement, devait chaque fois régnait le silence le plus absolu. Simon, qui fit grincer une marche de l'antique escalier, se vit gratifier d'un regard si noir de la part de Lupin qu'il leva les deux mains en signe d'apaisement. Il attendit d'être au premier pallier pour prendre la parole :

-Je vous fais un tour du propriétaire mais en réalité, ça a peu d'utilité ... Mais Molly a fait un travail incroyable l'été dernier pour rendre la maison habitable ...

-Ma femme, précisa Arthur Weasley avec un sourire. Nous avons presque vécu ici pendant quelques semaines, mais c'est inutile depuis que ...

Il jeta un vague coup d'œil à Lupin, dont le regard s'était braqué sur les lames de parquet. Sans attendre, il s'élança dans le long couloir et Arthur attendit qu'il soit assez loin pour nous murmurer :

-C'était la maison ancestrale des Black, expliqua alors Arhtur. Sirius en a hérité et l'a mis à notre disposition l'année dernière. Il était obligé de se cloîtrer dedans – les Mangemorts étaient au courant de ses talents d'animagus et on ne voulait pas qu'il se fasse prendre ou arrêter ... Bref. On est resté avec lui pour qu'il se sente moins seul ...

-Sirius Black ? comprit Simon, stupéfait.

-Oh ..., laissa échapper Renata avant de baisser les yeux sur la cage d'escalier. Les Black ? Je suppose que ça explique la cuisine en sous-sol ...

Arthur lui jeta un regard perplexe mais Renata ne daigna pas répondre à sa question muette et suivit Lupin dans le couloir. Je lui adressai timidement un sourire d'excuse et nous nous remîmes en route, longeant le couloir qui ouvrait sur des chambres et des salons décorés de lustres ouvragés, de lits à baldaquins dignes de Poudlard et serti de poignée à l'effigie de serpent. La maison était propre, bien que sinistre, froide et peu accueillante. Chaque fois que j'entrais dans une pièce, je sentais mon échine s'hérisser, comme si les murs ne voulaient pas de ma présence. De temps à autre, quelqu'un sortait d'une pièce et Arthur nous le présentait vaguement – Hestia, Sturgis ... Mais personne ne s'attardait sur notre groupe : chaque personne que nous croisions avait le regard fuyant des personnes pressées et oppressées.

-Si elle était à Sirius Black, à qui appartient-t-elle maintenant ? demanda Simon alors que nous montions au deuxième étage.

-A Harry, répondit Arthur avec un sourire. Sirius lui a tout légué ...

-J'en reviens toujours pas que Sirius Black soit le parrain de Harry, avoua Simon d'un ton perplexe. Je veux dire ... mon père m'avait dit qu'il avait contribué à la mort de ses parents et qu'il s'était échappé pour le tuer ...

-Ah, ça ...

Renata se rapprocha pour entendre Arthur Weasley raconter la véritable histoire de ce qui s'était passé des années auparavant, l'histoire derrière le mythe de Harry Potter. Une histoire plus tangible : la trahison d'un ami qui avait mené un couple à la mort et rendu son fils orphelin.

-Et cet homme, s'enquit Simon à voix basse. Pettigrow ... il est en liberté ?

-Jusqu'il y a trois mois, il était encore considéré comme mort par le Ministère, ricana Arthur Weasley. Alors oui, il est encore en liberté, et au service de Vous-Savez-Qui.

-Harry le sait ?

Arthur cligna des yeux, un peu surpris par la question.

-Oui, bien sûr. Mais ne vous en faites pas, ce n'est pas Peter Pettigrow qui ira tuer Harry ...

Le ton dégoulinait de mépris et se voulait rassurant nous concernant mais j'avais compris la véritable visée de la question de Simon et mon estomac se retourna. Je n'avais jamais fait le rapprochement, mais il y avait des ponts à faire entre leurs deux vécus. Ils étaient tous les deux des orphelins de guerre. Et la personne qui leur avait arraché leur famille s'était trouvée un jour en liberté, à portée de leur main, sans doute ... Je me détournai, troublée. Simon lui-même devait avoir fait le rapprochement ...

Je suivis silencieusement Arthur dans les pièces suivantes. Dans les chambres, les lits avaient été poussés contre les murs et des parchemins recouvraient les tapisseries dont les teintes vertes et argent trahissait un attachement obsessionnel à Serpentard. L'emblème de la Maison était partout, jusque dans les détails – les poignées des portes, l'écusson sur une cheminée ... Les Bones avait bien les armoiries de Poufsouffle gravée sur leur cheminée mais là s'arrêtait la fierté liée à cette maison. J'effleurai les rideaux de velours émeraude qui éclairait le couloir du deuxième étage, toujours secouée par ce sentiment de ne pas être la bienvenue ici.

-On utilise peu les chambres aux étages supérieurs, avoua Arthur alors que Renata explorait la pièce installée en une sorte de laboratoire. On les utilisait surtout l'année dernière pour loger ceux qui souhaitaient dormir sur place – ce qui pourrait un jour vous arrivez, vous serez bien sûr les bienvenus ... Oh ! (Il venait d'ouvrir une porte et se figea sur le seuil). Tonks, j'ignorais que tu étais là !

Je fis un pas sur le côté pour voir l'intérieur de la pièce. Devant moi, une femme était avachie dans un fauteuil, les pieds chaussés de grosses chaussures posés sur un tabouret couvert de velours écarlate. Ses cheveux d'un châtain terne pendant autour de son visage en forme de cœur et elle adressa un minuscule sourire à Arthur.

-Je travaille. (Elle désigna les parchemins punaisés au mur en face d'elle de sa baguette). Yaxley m'échappe toujours et ça m'agace.

Le nom provoqua une embarquée dans ma poitrine et j'observai plus attentivement la femme et les parchemins qu'elle observait. Certaines photos comblaient l'espace vide entre des parchemins, toutes représentant un homme de haute stature aux cheveux d'un blond cendré attaché sur la nuque et au nez brusqué. Arthur eut un profond soupir.

-Tonks, nous ne sommes pas censés évoquer nos missions, encore moins devant les recrues ...

-Oh. (La jeune femme rougit et posa enfin les yeux sur Simon, Renata et moi qui l'observions depuis l'embrasure). Laquelle est la mienne ?

Elle nous observa toutes deux, Renata et moi. Ce fut elle qui lui donna la réponse en pointant son pouce sur moi, provoquant ainsi le rire de Simon. Je retins un grognement en me souvenant que Lupin et Kingsley m'avait obligé à taire le nom de Yaxley.

-Ça, c'est fait ...

-Oh, la ferme, réagis-je immédiatement avant de me tourner vers la fameuse « Tonks ». Mais oui, je crois que c'est moi ...

Tonks extirpa ses pieds lourdement chaussés de son tabouret et se leva de son fauteuil. Avec une rapidité étonnante, elle prit mon bras, m'attira à l'intérieur de la pièce et adressa un sourire à un Arthur Weasley mortifié.

-Continuez sans elle, je vous l'emprunte ! déclara-t-elle gaiement avant de leur fermer la porte au nez. Victoria, c'est ça ?

Je contemplai le battant qui venait de se fermer si sèchement avant d'acquiescer. La pièce devait jadis être un salon d'appoint, éclairé de torche à la lumière blafarde puisque la pièce semblait mal exposée : malgré le soleil qui brillait dehors, la fenêtre éclairait très mal l'ensemble. Contre le mur était poussé un lit de camp aux couvertures pêle-mêle avec un sac de couchage et une valise ouverte et débordante indiquait clairement que la jeune femme avait pris racine dans cette pièce. Tonks se rassit sur son fauteuil de velours et fit tourner sa baguette entre ses doigts. Elle avait perdu son sourire et me dévisageait les yeux plissés. Je lui rendais son regard. Ce visage me semblait familier sans que j'arrive à le resituer.

-Avant qu'on te l'apprenne par une autre bouche que la mienne : mon vrai nom est Nymphadora, entonna-t-elle avec sérieux. Mais comme tu peux te douter, je le déteste donc c'est Tonks.

-Ah. Et bien moi vous allez entendre Simon m'appelez Vicky. Ne l'imitez pas : je déteste aussi.

Un fin sourire ourla les lèvres de Tonks et elle tint sa baguette des deux bouts devant son visage.

-Je vois. Je me souviens vaguement de lui ... Un gamin blond, un peu prétentieux sur les bords. A peine arrivé et il s'était moqué de moi parce que le bas de ma cape avait pris feu ...

Je la fixai, perplexe. Puis les rouages de mon cerveau se remirent en marche et je compris :

-Vous avez été à Poufsouffle ?

-Tu peux me tutoyer. Mais oui, j'y ai été. Alors, Victoria : que penses-tu de ma toile ?

Elle désigna du menton le mur en face d'elle et je m'y approchais. Des fils de laines de différentes couleurs reliaient certaines photos et certaines notes et sur les parchemins demeuraient plus d'interrogation que de réponse. J'observai Yaxley sur une série de clichés que Tonks avait collé les uns derrière les autres et qui le montrait en train de marcher dans les rues londoniennes, presque comme dans un film, avec un sourire satisfait qui devait paraître insupportable à Tonks.

-Ça manque d'ordre mais ...

-Je suis bordélique de nature, il va falloir t'y habituer.

-... Mais on s'y retrouve. Où vous ... tu en es ?

-Nulle part, cingla Tonks avec exaspération. Deux semaines que je le surveille pendant mes jours de congé, deux semaines où il joue au parfait sang-pur droit dans ses bottes. Réunion avec sa commission au Mangenmagot, dîner avec sa famille ... la seule chose d'un peu tangible que j'ai c'est cette réunion avec Julius Selwyn – dont je sais que le nom t'est familier – mais les Selwyn ne sont pour l'instant pas un danger, jamais ils ne prendraient le risque de prendre parti.

-Des menaces ? proposai-je. Je connais quelqu'un ... Hannah Abott ... sa mère en avait reçu.

Les sourcils de Tonks se froncèrent.

-Je me souviens de cette affaire ... C'était en septembre, non ? J'ai eu des échos au bureau des Aurors ... (Elle se frotta la tempe). Les menaces étaient dirigées vers son mari, en réalité. Un sang-pur ... et tous les sang-purs doivent être dans le camp.

-Y compris les Selwyn ?

-Victoria, je sais que ta vie personnelle y est liée mais ... ne te focalise pas sur les Selwyn. Ce qui m'intéresse, ce sont les Yawley.

Elle se leva brusquement et donna un coup de baguette : un parchemin alla se punaiser au mur et je dus faire un bond précipité pour éviter que la petite pointe ne m'éborgne. Tonks eut un sourire appréciateur.

-Tu sais bouger. L'avantage d'être une joueuse de Quidditch, je suppose ? Joueuse et historienne ... Quel combo bizarre ... Mais ça va nous avantager, tu vas avoir besoin de tout ça avec moi. (Elle tapota le parchemin vierge de la baguette). Ecris moi tes séances d'entrainement pour qu'on s'organise pour coincer cet enfoiré.

Je m'exécutai sans un mot pendant que Tonks continuait d'observer ce qu'elle appelait « sa toile ». Je la contemplai du coin de l'œil, incapable de savoir quoi penser d'elle. Ce que je savais, c'était que mes histoires avaient fait le tour de l'Ordre et après avoir passé des années à m'efforcer de les garder secrète, cela me laissait un goût amer dans ma bouche. Une fois toutes mes séances inscrites, je reculai d'un pas pour considérer la photo où Corban Yaxley apparaissait avec Julius Selwyn à travers les fenêtres aux carreaux ouvragés d'un manoir. Derrière bougeait la silhouette féminie qui ne pouvait qu'être Thalia Selwyn. Je frissonnais, comme si son regard gris, ce même regard qu'elle avait légué à son fils, pouvait me transpercer à travers la photo.

-Yaxley est insaisissable, poursuivit Tonks en remarquant que je restais figée devant la photo. On est presque certain de son activité : on a des contacts à Gringrott qui nous assure que depuis un an, il déplace de grosses sommes d'argents, sans qu'on ne sache où ça va. C'est ce qui nous a mise la puce à l'oreille : c'est trop gros pour que l'arrangement ne soit que financier. J'ignore s'il est déjà un Mangemort ou s'il inspire à l'être, mais les il a une position trop importante et trop d'argent pour qu'on se contente de ne pas en avoir le cœur net.

-Parce qu'il pourrait mettre des membres du Ministère sous Imperium ?

-Précisément. (Le visage de Tonks s'assombrit et elle riva son regard sur la fenêtre). Si le plan de Tu-Sais-Qui s'était passé comme il l'avait prévu l'année dernière, il aurait pu garder des contacts, comme les Malefoy ou alors Macnair, mais tous se sont fait avoir avec ce qui s'est passé au Ministère. Ça a réduit son infiltration là-bas à néant. Or, il a besoin de ces contacts s'il veut le faire tomber. Yaxley pourrait être la clef qui lui ouvre les portes du Ministère.

Je hochai la tête, rendue muette par l'enjeu. Soudainement, la responsabilité m'écrasait totalement mais aussi le danger que j'affrontais enfin. Visiblement indifférente à ma paralysie soudaine, Tonks commença à organiser un planning de surveillance : pour les deux premières, nous serions à deux – elle allait visiblement demander une cape d'invisibilité à Maugrey – mais pour les suivantes, l'intérêts était que nous pourrions nous relayer. De temps un autre, elle s'aider d'autres membres dont je ne retins pas le nom. Mes oreilles bourdonnaient et je fus heureuse qu'elle un parchemin de récapitulation sur le mur car je doutais d'avoir réellement suivi tout son programme. Dans mon trouble, je percevais les brefs coups d'œil que je me jetai l'Auror. Son visage, assez fermé depuis qu'elle m'avait fait entrer dans cette pièce, finit par s'adoucir et elle posa une main sur mon épaule.

-Je sais que c'est vertigineux, Victoria. Et si ça peut t'aider à mieux accepter, sache que je suis soulagé que tu m'aides sur cette affaire : on est en sous-effectifs et je commençais à me noyer, heureusement que Sturgis m'aidait un peu ... Oh non. Ça te met encore plus la pression ?

J'essuyai un petit rire qui desserra l'étau autour de ma gorge et hochai la tête. Tonks eut un sourire contrit.

-Désolée, je suis maladroite. Mais je t'assure, tout ça, ça te paraîtra moins gros quand tu seras sur le terrain. On m'a dit que tu étais une fille débrouillarde et analytique, je ne doute pas que ça devrait bien se passer pour toi ...

Je contemplai la jeune femme, son visage en forme de cœur et la sollicitude qui brillait dans son regard. Elle nous avait connu à Poudlard : elle ne devait pas avoir plus de quatre ou cinq ans de plus que moi ... Sans doute savait-elle exactement ce que je ressentais. Je hochai la tête et elle m'adressa un nouveau sourire avant de se tourner vers la porte.

-Allez viens, je vais te faire finir la visite ... et sortir de ma grotte, ça fait un moment que je reste ici – trop de distraction en bas ... Il y a toutes les recrues ?

-Non, George a dû rester à la boutique mais il connaissait déjà les lieux ...

Tonks sourit – un sourire mélancolique et sans doute le plus sincère qu'elle m'adressa. Je n'arrivais pas encore parfaitement à cerner cette jeune femme qui semblait compréhensive puis se renfermait l'instant d'après.

-Oh oui, ils nous ont foutu un sacré bazar l'été dernier, tu aurais vu ça ... Je suis contente que leur boutique marche.

Je la suivis dans les étages et elle me montra les chambres qu'avaient justement occupé les jumeaux pendant leur séjour dans cette maison – et l'idée me semblait toujours aussi incongrue – ainsi que celles qui étaient aménagées pour nous lorsque nous rentrions de missions. L'une d'entre elles était occupée par le seul Alastor Maugrey qui était le véritable chef actif de l'Ordre quand Dumbledore se contentait de donner les consignes générales. D'après Tonks, il était enfermé dans l'ancien bureau du patriarche des Black, à réfléchir seul sur l'avenir.

J'aurais pu apprécier la vieillesse et l'histoire de la maison, ses magnifiques lustres de cristal et ses poutres et murs en lambris, mais je restais mal à l'aise. Je ne serais pas de celles qui vivraient constamment ici, comme semblait le faire Tonks dans ce qu'elle continuait d'appeler « sa grotte ». Puis nous descendîmes tous les étages jusqu'au grand hall dans lequel il ne fallait toujours pas faire de bruit et elle me fit entrer dans un grand salon aux lourds rideaux de velours d'un vert mousse dont la couleur avait depuis longtemps ternis. Les tapisseries qui ornaient les murs vert olive était depuis longtemps éliminées, à moitié mangées par les mites. Tonks se figea en entrant dans la pièce et observa le groupe qui s'était avachi sur les canapés et buvait le thé. Un homme était venu grossir les rangs que j'identifiai vite comme un Weasley compte tenu de la rousseur de ses cheveux attachés en cardigan sur sa nuque et de ses traits proches de ceux du petit Ron. Il m'évoquait vaguement une panthère avec ses longs membres souples et son regard alerte. Il écoutait religieusement Lupin devant lui qui continuait de parler malgré notre entrée :

-... est à Ste-Mangoust maintenant. Le collier était vraisemblablement destiné à quelqu'un d'autre, elle a eu beaucoup de chance, si elle l'avait touché ... Oh. Bonjour, Tonks.

-Bonjour, lança-t-elle d'une voix qui me sembla froide. Les nouveaux ?

Simon, Renata et Fred s'étaient en effet octroyé le plus grand des canapés mais c'est vers Lupin et Arthur, assis en face sur un sofa aux pieds de serpent, que son regard se dirigea. Le père des Weasley eut un sourire aimable.

-C'est bien cela. Tu connais Fred, tu as fait connaissance avec Victoria alors laisse-moi te présenter Simon et Renata.

-Enchanté, ajouta poliment Simon.

Mais le sourire naturellement sarcastique qu'il avait aux lèvres ne devait pas être du goût de Tonks, dont le visage se ferma. Elle semblait déjà regretter d'être sortie de sa grotte. Je me souvins de l'anecdote qu'elle avait laissé échappée sur sa cape qui avait pris feu et les moqueries du jeunes Simon et je retins le sourire amusé qui me venait. Elle s'installa avec raideur sur un fauteuil sur lequel était assis le Weasley au catogan. Celui-ci m'adressa un sourire aimable et me tendit une main.

-Bill. L'aîné.

-Notre immense maître à tous, et pourquoi vous n'êtes pas tous comme Bill, lui était préfet-en-chef et maintenant il a un excellent emploi à Gringrotts, déclama Fred d'une voix criarde qui semblait imiter sa mère.

Arthur et Bill lui lancèrent tout deux un regard incisif qui le fit taire. J'observai l'aîné de la fratrie à la dérobée. Il ne devait pas être beaucoup plus âgé que Tonks et avait l'oreille percée d'une dent de serpent. Difficile de l'associer à la description pompeuse de Fred et à ce que je savais de lui – que c'était un Briseur de sort doué, très fin magiquement. Mon regard glissa ostensiblement vers Simon et je captai ses yeux qui se tournait régulièrement vers Bill pour analyser celui qui était appelé à devenir son binôme.

-Qui est à Ste-Mangoust ? demandai-je finalement à Lupin.

-Katie Bell, me répondit mon professeur, visiblement soulagé de reprendre cette conversation. Simon vient de nous raconter que tu l'avais vu sortir des toilettes avec un comportement étrange ...

-On est sûr que c'est lié à Voldemort ? demanda Renata, les sourcils froncés.

Les sourcils d'Arthur s'envolèrent et il échangea un regard avec ses fils et Fred ouvrit les bras en signe d'impuissance. Les gens de notre âge, élevés dans la peur absolue de ce nom, étaient rares à le prononcer. Même Simon et Fred, pourtant téméraires, ne s'y risquaient pas.

-Et bien, selon toute vraisemblance, oui. De près ou de loin, ça reste à déterminer, mais c'est clairement lié au contexte actuel. Un objet de magie noire introduit dans l'école ...

-C'est vraiment un collier qui lui a fait ça ? interrogeai-je, surprise.

-Un collier ensorcelé venant de chez Barjow et Beurk, me confirma Lupin. Heureusement, elle n'a fait que l'effleurer et elle a été visiblement mise sous Imperium pour l'amener à quelqu'un ... (Il m'observa un instant, les sourcils froncés). Imperium visiblement jeté dans les toilettes. Tu n'as vraiment rien remarqué quand tu y as été ?

Je secouai la tête et racontai ma recherche vide de sens, jusque la mornille abandonnée sur le sol poisseux. Lupin et Arthur échangèrent un regard.

-C'est dommage ... Excellent réflexe, mais peut-être qu'il y aurait fallu que ce soit Simon qui y aille, il aurait pu détecter une présence magique ...

-J'aurais adoré voir Simon justifier sa présence dans les toilettes des filles à Madame Rosemerta, ironisai-je, un brin vexée.

Même Tonks et Renata esquissèrent un sourire amusé pendant que Simon s'enfonçait dans le canapé pour ne pas avoir à répondre à la pique. Lupin me concéda ce point d'un hochement de tête et son regard glissa inopinément vers Tonks. La jeune femme étudiait avec soin une tapisserie aux fils décousus sur les bords et qui semblait représenter un arbre généalogique.

-Et toi, tu n'avais rien vu de particulier ? demanda-t-il du bout des lèvres. Tu étais de faction à Poudlard ce jour-là ...

Le visage de Tonks se ferma.

-Non. A part Ding qui a volé des objets du QG ... Harry était furieux. Quel toupet ... Et le vieux Slug qui m'a tenu la jambe devant Honeydukes en tentant de se rappeler qui j'étais. J'ai dû lui rappeler qu'il ne m'avait pas connu à Poudlard ... Apparemment, il prépare des petits soupers et Harry lui échappe. C'est tout ce que je sais.

Mon regard croisa celui de Simon et nous levâmes les yeux au ciel dans un même ensemble. Lupin capta le geste et un faible sourire s'étira sur ses lèvres.

-Laissez-moi deviner. Vous l'avez croisé et il s'est trouvé fort intéressé d'avoir à sa table le fils Bones et la future gardienne de l'équipe nationale ?

Mes joues s'échauffèrent, d'autant plus que Fred avait éclaté d'un rire bruyant qui lui attira le regard peu amène de Renata.

-Ne nous avançons pas, me précipitai-je, gênée. Mais oui, c'est ça ...

-Il y aura qui à cette fête ? s'enquit Bill Weasley, intéressé.

-Oh. Euh, Gwenog Jones, Herbert Belleplume ...

-Et en élève ? Tout le beau monde je présume ...

Ils échangèrent avec Tonks et Bill un regard qui me figea sur ma chaise et qui anéantissait tous les espoirs de Susan de ne jamais être prise dans la toile de Slughorn. Simon parut comprendre la même chose et se redressa vivement sur le canapé, soudainement alerte.

-Vous n'êtes pas en train d'envisager de nous y envoyer, quand même ?

-Slughorn a un flair pour repérer les personnes douées, Victoria est, selon tes propres dires, Simon, une excellente juge de l'espèce humaine ... Oui, je pense qu'on peut vous y envoyer pour tâter le terrain.

-Tâter le terrain ? répétai-je, sceptique.

-Pour le recrutement, précisa Arthur, songeur. Dumbledore est plutôt absent ces temps-ci, il a moins le temps de juger que l'année dernière. Bien sûr, ce sera restreint, parce qu'il arrive que des personnes de valeurs passent outre le regard de Slughorn ...

Il y avait une certaine amertume dans les mots et je contemplai cet homme au crâne dégarni et aux lunettes de travers. Quelqu'un de modeste, loin des paillettes qu'exigeaient Slughorn et qui pourtant, malgré ses maigres moyens et une famille de sept enfants à soutenir, se trouvait prêt à sacrifier sa vie. Simon croisa ses bras sur sa poitrine, l'air buté.

-Justement, à quoi ça servirait ?

-A avoir un premier aperçu, tenta de le convaincre Lupin. Slughorn a vraiment un don pour trouver des pépites, peut-être qu'on pourrait profiter de ce don. Parmi les pépites, certaines pourront être sensibles à notre cause. Vous n'aurez pas à faire grand-chose, juste observer et cocher les noms – surtout dans les septièmes et sixièmes années, il nous faut des majeurs. Ne les approchez pas, Dumbledore s'occupera de cette partie. J'ajouterais que c'est sans doute la première et la dernière mission que je vous laisserais faire ensemble.

-Pourquoi ?!

Nos voix indignées d'emmêlèrent dans un ensemble si parfait que ça arracha un sourire à presque tout le monde. Fred se fendit d'un ricanement avant de croiser ses mains derrière la nuque.

-Je suppose que c'est pour la même raison qu'on ne me laissera pas faire de mission avec George. Vous feriez capoter une mission pour vous sauver l'un l'autre.

Simon fusilla Fred du regard et je me trouvai un intérêt soudain pour la tapisserie qu'observait Tonks depuis tout à l'heure. C'était en réalité un arbre généalogique surmonté de l'annotation en grosses lettres brodées :

La Noble et Très Ancienne Maison des Black

« Toujours pur »

Un frisson glacé me parcourut. Je venais de comprendre brusquement pourquoi je ne me sentais pas la bienvenue dans cette maison. Comme pourquoi j'y étais, debout dans cette pièce qui ne voulait pas de moi, écrasée par une cause qui me dépassait de loin. Pourquoi j'avais pris cet engagement.

-C'est d'accord.

-Vicky !

-On est là pour ça, Simon, rappelai-je avec une certaine exaspération. Ça ne te plait pas, mais si ça peut aider, je ne vois pas pourquoi on devrait refuser. Il y aura pire, comme mission.

Simon me contempla quelques secondes, la joue négligemment appuyée contre son poing et le pied battant le parquet d'un geste qui trahissait son agacement. Pourtant je vis s'éteindre lentement les protestations dans ses iris et il finit par hocher la tête. Lupin frappa dans ses mains, ravi.

-Parfait ! Ce ne sera pas grand-chose, vraiment, juste du repérage : discutez, ouvrez-vous, tentez de les sonder sur ce qui se passe dehors. On aura l'occasion d'en reparler, bien sûr ... Quelqu'un veut du thé ? Ou du chocolat ?

J'adressai un sourire amusé à mon ancien professeur, qui s'empressa de disparaître dans la cuisine. Profitant de ce moment de flottement, je m'approchai de la tapisserie rongée par les mites et qui remontait jusqu'au Moyen-Âge. Mon âme d'historienne était touchée par la valeur de cet arbre mais l'ensemble était terni par le « Toujours pur » qui flottait autour de chacun des noms que je croisais. Je trouvais vite celui que je cherchais : en dessous des portraits de Walburga et Orion se trouvait une tâche noire, comme une brûlure de cigarette, juste au dessus du nom « Sirius – 1959-1996 ».

-Toi aussi ça t'intrigue ?

Je me tournai vers Renata, qui observait aussi la tapisserie avec une certaine réprobation. Son nez se fronça de dégoût et elle pointa des noms non loin de Sirius.

-Regarde, Bellatrix Lestrange ... Et là, des Malefoy ... Drago, tiens. Une belle famille de sang-pur, snob et aristocrate ... regarde. Ils se sont carrément mariés entre cousins.

Elle suivit du doigt les deux branches qui menaient à Walburga et Orion et qui remontaient en effet toutes deux à Phineas Black. Et alors que je remontais les branches, le cœur au bord des lèvres, mes yeux croisèrent de nouveaux noms que je connaissais et dont l'un était l'une de mes préoccupations du moment. Phineas avait eu trois fils. L'un deux, Arcturus était lié par un fil brodé d'or à une certaine Lysandra Yaxley. Je retins un cri de surprise en lisant la ligne suivante. Mes doigts effleurèrent seuls le visage figé de leur benjamine, Charis. Un fil l'unissait à ...

-Caspar Croupton, lut Renata, qui avait suivi mon geste, avant de se retourner vers Lupin, qui revenait avec le thé et deux chocolats. Il y a un rapport avec Barty Croupton ?

Lupin parut surpris par la question mais Tonks fut plus réactive :

-Oui, ce sont ses parents. Regardez, il est noté en dessous : « un fils et deux filles ». (Un petit sourire retroussa ses lèvres). Ce qui est drôle, c'est que l'une des filles est entrée dans l'Ordre aussi ... Cassiopée ? L'ancienne chouchoute de Fol Œil ?

-La sœur de Barty Croupton, dans l'Ordre ? s'amusa Fred avec un immense sourire. Il faudra que je parle à cette personne !

J'aurais voulu me jeter sur Fred pour le faire taire mais la réaction de chacun dans la pièce lui fit comprendre qu'il venait de dire une bêtise. Simon s'était figé et s'était détourné, les dents serrées ; Lupin avait failli faire vaciller le plateau et Arthur jetait un long regard à son fils, entendu et réprobateur. Fred perdit son sourire et parut soudainement penaud.

-Ah, euh ... Paix à son âme.

-Cassie n'était pas la seule de l'arbre à se battre contre les idées des Black, renchérit Tonks avant de se désigner. Regarde-moi ? Ma mère est là.

Elle désigna une autre brûlure entre Bellatrix Lestrange et la mère de Drago Malefoy. Renata et moi échangeâmes un regard gêné en comprenant qui était la famille de Tonks. Peut-être cela expliquait-t-il son comportement lunatique ...

-Ma mère a épousé un né-moldu, et vous avez vu leur devise ? Ah, et regardez qui est là ! (Elle tapota de la baguette une brûlure à côté de Charis Black Croupton). Une certaine Cedrella !

Elle gratifia Arthur d'un sourire que je compris en lisant le nom du mari de ladite Cedrella. Je me tournai vivement vers Arthur, estomaquée.

-C'est votre mère ?!

-Et elle a été rayée de l'arbre pour cela, oui. Ma famille est considérée comme traitre à son sang, nous ne valons guère mieux que les nés-moldus dans leur ...

-Vous êtes le cousin de Cassie ... Croupton ?

Je m'étais rattrapée au dernier moment et Simon parut le comprendre parce qu'il me toisa, l'air soupçonneux. Néanmoins, ma découverte parut l'intriguer car il s'arracha au canapé pour suivre l'arbre du regard. Son doigt s'approcha de Lysandra Yaxley – Lysandra – avant de descendre jusque Charis et Cedrella, qui avaient respectivement épousé un Weasley et un Croupton. Son regard se baissa ensuite vers Fred Weasley, occupé à se battre avec sa tasse de thé lévitante qui refusait de se poser avant de se tourner vers Arthur. Un sourire crispé s'étendait sur ses lèvres.

-Oui, Cassie et Barty étaient mes cousins par le sang mais pour tout vous dire, je ne les ai pas connus. Nos mères ont cessé net leurs relations dès leurs mariages, je ne savais même pas que c'était une Black jusqu'à ce que j'hérite un peu d'or de ma grand-mère ... Oh pas grand-chose, le gros est parti pour mes tantes ... Et comme je n'étais pas dans le premier Ordre, je n'ai pas connu Cassiopée ...

A dire vrai, peu m'importait. Je venais d'établir que Simon Bones avait un lien de parenté avec les jumeaux Weasley. Je me tournai vers la tapisserie, tournant le dos à Renata et me mordis lèvre pour ne pas laisser échapper le fou rire qui me prenait. Mais Simon le percevait bien et m'adressa un regard d'avertissement, me laissait très clairement entendre que le moindre éclat qui s'échapperait de mes lèvres provoquerait une nouvelle coloration de mes cheveux.

-Toujours est-il que cet arbre prouve parfaitement que personne n'est déterminé par le sang, acheva Arthur avec une certaine sagesse. Etre né Black sous la devise « Toujours pur » ne signifie rien ... Dans ces branches, il y a presque autant de Mangemort que de membres de l'Ordre, alors que peut-on en conclure ?

-Sauf que les membres de l'Ordre étaient effacés ..., fit remarquer Renata à voix basse. Ça montre bien le courant dominant ...

-Certes.

Arthur posa un dernier regard sur la tâche brûlée qui désignait sa mère puis retourna aux côtés de Fred qui avait enfin réussi à calmer sa tasse. Il posa une main sur l'épaule de son fils et la serra en geste si tendre que ça m'arracha un sourire. Si j'étais une bonne juge de l'espèce humaine comme l'avait dit Simon à Lupin alors j'étais certaine qu'Arthur Weasley était une bonne personne. Renata, elle, continuait de considérer la tapisserie avec dégoût.

-Ça ne me donnerait presque envie d'y mettre le feu ... Toujours pur ... et la cuisine, en sous-sol, bien sûr. Les familles aristocratiques ne font pas la cuisine, se sont leurs serviteurs et leurs elfes qui s'en occupe et elle est reléguée aux bas-fonds avec la vermine ...

-En attendant, c'est l'une des maisons les plus sûres d'Angleterre, rétorqua Tonks, qui paraissait s'agacer des remarques de Renata. Et elle sert à présent à un noble but, si tu choisissais de retenir ça ?

Elles s'affrontèrent un moment du regard avant que Renata ne se détourne, la mâchoire contractée. Elle remballa ses affaires et s'en fut sans saluer personne, ses cheveux battant furieusement ses épaules. La porte d'entrée claqua alors dans un grand fracas et Lupin se redressa, soudainement épouvanté. Je ne compris pas cette panique qui s'éprit du groupe jusqu'à ce qu'une voix inhumaine déchire le silence :

-Bâtards, monstres, vermines ! Comment osez-vous souiller la maison de mes ancêtres ? Des sangs-de-bourbes et des traitres à leurs sang, dans ma noble demeure ! Quittez cette maison bandes d'immondices !

Les cris étaient si perçants que je m'en couvrais les oreilles et Bill et Arthur se précipitèrent vers le hall. J'échangeais un regard épouvanté avec Simon alors que les insultes continuaient de me déchirer les oreilles et ce faisant, mes yeux effleurèrent le « Toujours pur » et brusquement, je fus prise comme Renata d'une envie irrépressible de mettre feu à la tapisserie et à tout ce qu'elle représentait. Simon parut éprouvé le même sentiment et plutôt que de céder à ses pulsions, il glissa une main sur mon épaule et la serra à l'en broyer. Mes doigts effleurèrent seuls cette main à la recherche d'un point d'ancrage pour occulter les cris et leur venin. Sangs-de-bourbes et traitre à leur sang ...

Tonks paraissait la seule à être sereine dans ce vacarme. Elle attendit patiemment que les cris cessent pour pivoter vers nous avec un sourire ironique.

-Un conseil, faites attention au porte-parapluie dans le hall. Celui qui a été moulé dans une jambe de troll. C'est comme ça que je la réveille à chaque fois ! 

***

On va faire quelques explications ici. 

Je considère que le 12 Square Grimmaurd est toujours le QG de l'Ordre malgré la mort de Sirius simplement parce que rien ne dit le contraire. Je pense que l'Ordre l'a déserté uniquement à la mort de Dumbledore, quand Rogue est devenu Gardien du Secret et a pu révéler son emplacement aux Mangemorts. Simplement ce n'est peut-être plus un foyer de vie comme dans le 5 simplement parce que justement Sirius n'y vit plus *ravale ses sanglots* 

Ensuite : quelques personnes ont avancé le nom d'Emmeline pour le binôme de Vic. Malheureusement je rappelle qu'Emmeline Vance est morte au début du T6, pendant que Victoria était à Cracovie ce qui explique que je n'ai pas eu l'occasion de m'y appesantir. 

Je n'invente rien : Cedrella Black, soeur de Charis, est bien la mère d'Arthur Weasley par son mariage avec Septimus Weasley. ça d'Arthur le cousin de Cassie Croupton, et donc de Simon et de Bill/Charlie/Percy/Fred/George/Ron/Ginny des cousins éloignés.  Pour la funfact, la 3e soeur, Callidora, a épousé un Londubat. Oui c'est hilarant. Oui c'est un petit peu flippant aussi : TOUT EST LIE. 

Allez, sur ce à dans deux semaines ! 

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