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Et après...? - Partie 2

Attention TW : Suicide sur la section
(Et oui on va parler de Felicity)

Alors ça c'est une petite romance maison qui a mis le temps avant de s'imposer à moi. Ça a fini par se faire lorsque j'ai corrigé Les fantômes des oubliés et qu'il a fallu s'imaginer qui était la mère des filles de Miles. Enfin au début ce n'était vraiment pas une préoccupation pour moi, mais alors pour vous je sentais que c'était important. « C'EST QUI LEUR MERE ? ET POURQUOI ELLE S'APPELLE FELICITY COMME LA SŒUR DE MILES ? ». Pas de panique, les réponses à ces questions arrivent !

BREF. L'idée germait déjà dans ma tête et Anna' a doublé la mise en me proposant simplement Emily. Ça avait du sens : ce sont deux caractères qui s'accordent très bien (Si on veut forcer le trait, Emily c'est un peu le juste milieu entre Gillian et Victoria) et leurs histoires pouvaient donner une romance mignonne à souhait. La romance des mal-aimés de la partie II. Que d'insulte et de coup ont-ils dû subir au nom du Simoria, je vous jure ! Pauvre Miles ...

Pour cette section, je vais vous inviter à rétropédaler un peu. Et oui comme je l'ai dit plus haut, l'ennui des récits en « je », c'est les personnages secondaires sont encore plus en retrait – et les amours secondaires, c'est ENCORE PIRE. Donc si vous voulez comprendre comment Miles et Emily sont tombés amoureux, il va falloir repartir à la Partie III. Vous êtes prêts ? C'est parti ! *son de cassette qui rembobine*

o La genèse : une redécouverte

Miles et Emily ne s'entendaient pas à Poudlard. Enfin à la limite si, Emily appréciait un peu Miles comme le copain de Victoria, plutôt joli garçon sérieux mais drôle, mais sans plus. Alors que l'inverse n'était pas vrai : Emily agaçait prodigieusement Miles par son côté mêle-tout et excessif – un peu comme beaucoup de lecteur.ice si ma mémoire ne me fait pas défaut ? En plus dans la guéguerre qui les opposait, il était davantage du côté d'Octavia. Vraiment, les étoiles n'étaient pas alignées.

Il a fallu que les mois passent, qu'Emily se prennent les claques (éloignement de Simon et Victoria, refus de Langue-de-plomb) pour mûrir un peu et se révéler être une nouvelle jeune femme lorsque Miles revient dans sa vie sous la forme du copain de Gillian, sa cousine. La famille Fawley reste proche, les cousins se fréquentent beaucoup, ce qui amène Miles et Emily à se redécouvrir au gré des rencontres et des repas de famille. C'est un autre contexte, de nouvelles trajectoires et les préjugés se fracassent un peu.

Cela intervient au moment où Emily doute profondément de son couple avec Roger (pour les raisons évoquées dans le récit : Roger un peu trop insistant, blessant par ses remarques répétitives, Emily ne se sent plus aimée pour ce qu'elle est). Face à ce désarroi, l'intellect calme et réfléchi de Miles l'aide à mettre de l'ordre dans ses pensées et ses priorités. De son côté, Miles peut constater qu'Emily est plus posée, plus réfléchie et finit par être touché par une vulnérabilité qu'elle n'a jamais laissé paraître du temps de Poudlard. Les masques tombent : ils peuvent enfin s'apprécier pour ce qu'ils sont devenus, et pas sur ce qu'ils étaient ou paraissaient être à l'époque de Poudlard.

o Un amour né de la guerre

Vous connaissez de cette phrase de How I met your mother ? Pour l'amour, il y a deux ingrédients. Chemistry (« Chimie », ce que je traduirais plus dans le contexte par l'alchimie) and Timing. Et très clairement si le Chemistry s'impose assez vite, le Timing se dérobe totalement à eux pendant quelques mois, largement malmenés par les aléas de la guerre.

Lorsqu'Emily quitte Roger, une appréciation mutuelle est née entre eux. Dans le même temps, la guerre fait rage : le Ministère est tombé depuis quelques semaines, Vic forcée à se cacher, Simon extrêmement prudent. Emily se retrouve encore plus livrée à elle-même et se tourne vers la seule personne qui semble lui rester : Miles. Dans le même temps, celui-ci a quitté Gillian, alors les fréquentations ne se font plus de façon fortuites, mais voulues et recherchées. Peu à peu, ça prend même la forme de rencard. Lorsqu'Emily quitte Roger, Miles est le premier à qui elle l'annonce comme il l'a soutenu toutes ses semaines de réflexion. Pour fêter cela et changer les idées d'une Emily peu en accord avec sa décision, il l'emmène sortir dans les bars de Londres et ils finissent par danser ensemble au milieu de l'hiver anglais*. Durant tous ces rendez-vous, l'appréciation se mue en quelque chose de plus concret, qui n'a pas eu le temps d'éclore du fait du désarroi d'Emily quand Victoria est Raflée, mais surtout avec la disparition de Miles en février – engagé dans une opération « sauver Victoria ». Mais le terreau est là, et ils en ont parfaitement conscience tous les deux.

Ça a encore moins le temps d'éclore que même après la chute de Voldemort, les malheurs s'enchainent. Miles pleure un moment Eugenia, cette fille qui s'est incrustée solidement dans son quotidien, avec qui il a été enfermé (et ça, c'est clairement un accélérateur de relation). Une grande amie qu'il perd, une fille de qui en plus il a été intime, où les frontières se sont vraiment brouillées avec l'enfermement. Face à ça, Emily se posent des tonnes de question concernant les sentiments réels de Miles envers Eugenia, qu'elle tente de réprimer pour le soutenir dans son deuil. Ce qui montre bien qu'Emily a évolué. Par fierté, elle aurait juste pu bouder, voire insister ou exiger des réponses, mais elle préféra être le soutien silencieux. D'autant que les catastrophes ne sont pas finies pour Miles ...

o TW : suicide ici
Le suicide de Felicity Bletchely

Je me doute que vous vous posez des questions suite à ce que vous avez lu dans l'Epilogue concernant la fin tragique de la petite sœur de Miles. Felicity était une jeune fille intelligente, souriante, l'un des nombreux visages de la foule à Poudlard, une élève de Serpentard modèle et sage. Tout ça lui vaut d'être nommé préfète lors que Rogue est nommé directeur.

Le problème, c'est sa camarade de dortoir, Enoboria Selwyn. Elle aussi lorgnait l'honneur et finit par trouver l'ombre que commence à lui faire la jolie Felicity assez dérangeante. Comme vous l'avez lu, elle profite donc de sa proximité avec les Carrow pour harceler Felicity de toute manière possible. Elle use des leviers légaux de l'école en la faisant coller, l'humilie avec ses camarades : Felicity se retrouve dans un enfer, humiliée, isolée, et même torturée pendant ses retenues. Enoboria la chasse de sa chambre, Felicity se retrouve à devoir dormir dans la Salle Commune, devoir subir l'indifférence et les moqueries de ses camarades qui eux aussi ont peur de subir en s'élevant contre cet état de fait.

C'est beaucoup trop, pour une jeune fille de 15 ans à peine. Tout le monde n'est pas Victoria Bennett. Quelques semaines à ce régime suffisent à briser la pauvre Felicity, dont l'état marquera tellement Miles que son regard sur la guerre changera totalement. Même une fois la guerre finie, Felicity sera pétrie d'angoisse : l'école l'angoisse, les autres filles l'angoissent, le simple fait de se retrouver dans un couloir plein de monde est une torture. Ajoutez à cela qu'Enoboria est restée à Poudlard sous conditions (travaux d'intérêts généraux à l'infirmerie toute l'année, renvoi au moindre manquement), la panique est totale. Après un trimestre, Felicity est déjà à bout et refuse de retourner à l'école après Noël. Devant la fermeté de sa mère qui ne veut pas s'encombrer d'une polémique et le reste de sa famille qui ne sait pas vraiment comment réagir, Felicity finit par choisir la manière radicale. Elle ne retournera pas à l'école.

Ce sera son père qui la retrouvera la vieille de la rentrée, inanimée dans son lit. C'est l'une des nombreuses victimes de la guerre, une victime à retardement, celle dont on ne parlera pas parce qu'elle n'a pas été tuée par une baguette, parce qu'elle n'a pas été une résistante ... et c'est un nouveau coup de massue pour Miles. Le classique : il va culpabiliser, refaire les scenarios, et tout simplement pleurer sa petite sœur morte six mois à peine après Eugenia.

C'est le moment où la vie de Miles aurait pu basculer aussi. Eugenia est morte, sa famille se déchire autour de la mort de Felicity, Victoria est partie en Bulgarie. Heureusement, Emily vielle, et veille tellement qu'elle va finir par s'installer chez lui pour s'assurer qu'il se nourrisse et qu'il ne se laisse pas couler. C'est ce dévouement et cette proximité maintenant physique qui s'installe entre eux qui va définitivement faire éclore leur relation. Les choses se font presque naturellement : Emily s'est installée dans le quotidien de Miles qui s'appuie énormément sur elle pour sortir la tête de l'eau. Et une fois à l'air libre, il sait qu'il ne peut plus envisager son avenir sans Emily et inversement : leur attirance réciproque est plus qu'une évidence et face à cette vie collés l'un à l'autre, l'évidence finit par se percuter. *

(Oui oui vous avez le droit de voir une allusion salace dans le « percuter ». On continue dans le thème How I Met ? I said bang, bang, bangity bang, I said bang bang banghity bang !)

https://youtu.be/gZPusQbHmjI

o S'affranchir des complexes

Leur relation s'épanouit donc après le deuil de Felicity. Déjà à moitié installés ensemble suite aux semaines où Emily veillait sur Miles, elle finit par définitivement emménager avec lui. Néanmoins, l'euphorie passée, Miles n'est qu'à moitié serein : il sait que Roger cherche encore à récupérer celle qu'il considère comme la femme de sa vie, et qu'Emily n'a jamais dans sa vie trop su résister à Roger. D'autant que Roger réveille de vieilles insécurités chez lui : il est apprenti médicomage, tandis que lui a abandonné son avenir possiblement brillant au Ministère pour, pour parapher Ulysse Selwyn qui ne manque jamais de le préciser chaque fois qu'ils prennent un verre ensemble « nourrir les niffleurs et ramasser des créatures perdues ». Mais Miles tait ses peurs : Emily a l'air parfaitement heureuse avec lui, et ça suffit à l'apaiser.

Définitivement installés ensemble, ils s'aident mutuellement à se relever. Miles encourage Emily à retenter les formations de Langue-de-plomb, quitte à prendre un mi-temps à Ste-Mangouste pour se préparer. Pas très enthousiaste à l'idée de se faire entretenir, Emily tergiverse un peu, mais vit pleinement sa nouvelle relation. Lorsqu'elle l'annoncera à Victoria, celle-ci se contentera d'un « enfin » absolument ravi. Dans sa tête, ils méritent tous les deux le meilleurs et sont certainement le meilleur l'un pour l'autre.

S'ensuivent quelques incidents. Roger l'apprend, comprend qu'Emily peut lui échapper définitivement, et demande à Miles de se retirer. Emily sort de ses gongs lorsqu'on lui raconte ça et va vertement lui rappeler que sa vie est entre ses mains et qu'il n'a strictement pas à commenter ses choix, tout en lui rappelant que leur relation est terminée. La colère d'Emily apaise définitivement les insécurités de Miles et il peut enfin pleinement profiter de leur relation.

En revanche, il grince toujours des dents face à Ulysse, qui souhaite garder le contact avec l'unique personne de son dortoir avec qui il s'est entendu. Ulysse affiche sa réussite, sa femme splendide qui devient une historienne reconnue pendant qu'Emily végète encore à Ste-Mangouste. Miles a la sensation que chaque entrevue a pour but de grandir encore Ulysse en le rabaissant, et finit par les espacer, alors que de l'autre côté, Emily et Octavia continuent de se côtoyer de temps à autre – alors même que, comme vous l'avez vu, les relations entre Octavia et Victoria se délitent. Les rivales ont fini par se lier d'amitié dans l'absence de Victoria et malgré leurs emplois du temps chargées, se retrouve régulièrement pour échanger, se reposer. Comme Miles, Octavia encourage Emily à reprendre son rêve, à abolir sa peur d'être rejetée à nouveau. Mais Emily aussi est pétrie d'insécurité. Sa famille comme sa vie professionnelle, comme Roger sur la fin, lui donne l'impression qu'elle ne sera jamais assez parfaite. Or pour Miles, elle réalise qu'elle l'est. Avec lui, elle est parfaite et peut être elle-même sans s'en excuser.

o Un petit imprévu ...*

Tout se déroule dans le meilleur des mondes pendant quelques mois. Mais l'ivresse fait faire des erreurs et la première apparaîtra ... sous la forme d'un test de grosse positif.

(Et allez, la première grossesse de petite vingtaine pour coller à LFDO ! Vous êtes pénibles parce que vous aviez tous noté la « Felicity Bletchley » de Lucy alors qu'elle n'est évoquée QU'UNE FOIS dans la première version. Vous l'avez tous retenu, je n'ai pas juste pu la supprimer. Damn it.)

Emily panique lorsqu'elle comprend qu'elle est enceinte. Fort heureusement pour elle, Simon et Victoria sont de retour brièvement en Angleterre lorsqu'elle l'apprend. C'est sur Simon qu'elle tombe en premier et qu'elle déverse toute son angoisse : elle a vingt-deux ans, elle est trop jeune, Miles et elle ne vivent ensemble que depuis un an, elle commençait à envisager la formation Langue-de-plomb, ce n'est pas possible. Mais lorsque Simon lui propose du bout des lèvres d'avorter, Emily se prend le ventre à deux mains. Non, elle panique ... mais ce bébé, elle l'aime déjà. Avorter, c'est au-dessus de ses forces.

Dès lors, Simon se retrouve obligé de gérer une Emily en crise qui angoisse à l'idée d'annoncer tout cela à un Miles qui retrouve enfin la stabilité – au niveau personnel et professionnel. A force de cris et de logique, il finit par calmer Emily et à la convaincre de prendre tranquillement la décision avec Miles. Il est lui-même persuadé qu'elle panique pour rien et que s'il y a quelqu'un pour avoir le cœur et les épaules d'un père, même jeune, c'est lui.

Emily souffle, se raisonne, applique les conseils de Simon. Elle fond quand même en larme lorsque Miles rentre et qu'elle lui annonce la nouvelle. Un peu stupéfait, Miles se fige, demeure muet quelques temps, mais finit par tendrement passer la main sur le ventre d'Emily. Lui aussi aime déjà cet enfant et tout ce qu'il représente. Oui, ils sont ensemble depuis peu de temps, oui ça n'intervient pas au meilleur des moments, mais il a déjà trop perdu pour ne pas se réjouir d'une vie nouvelle et d'un espoir de bonheur futur.

o Miles et sa famille : tout briser pour mieux reconstruire

Le suicide de Felicity permettra à Miles de voir enfin clair dans sa famille : sa mère exigeante a biaisé son propre regard sur son père, en plus de le tromper ouvertement depuis longtemps. Il l'estime aussi responsable du suicide de sa sœur : elle la faisait culpabiliser, elle lui disait que c'était sa faute, elle ne voulait pas se fouler en allant parler à la directrice, contrairement à son père qui était prêt à le faire. C'en est trop : le couple explose, et dans la bataille qu'est le divorce, Miles prend le parti de leur père. Il obtient par ailleurs la garde exclusive de sa fille Cora qui a encore toute une scolarité à faire à Poudlard. Après ça, Selena Bletchley disparaitra totalement de la vie de ses enfants et ira vivre sa propre vie de bohème et de dette. Parfois, elle reviendra vers Miles pour lui demander de l'argent, et ce sera toujours des moments de profonde déchirure pour Miles qui n'arrive malgré tout pas vraiment à simplement la rayer de sa vie. Les blessures qu'elle cause sur ses enfants fera profondément réfléchir Emily sur la maternité qu'elle pensait induite. Pas du tout. Des femmes ne sont pas faites pour être mères et ne font que blesser leurs enfants, Selena Bletchley en est la preuve.

Miles se rapproche donc de son père dans le deuil. Ils se soutiennent dans cette épreuve, Miles réalise avec honte que toute sa vie, il a été injuste avec cet homme qui a toujours tout fait dans sa famille sans n'avoir aucune reconnaissance. Et heureusement, parce qu'avec les malheurs qui bousculent la famille, Cora, la petite dernière, se retrouve totalement déstabilisée et erre un peu entre dépression et crise d'adolescence. Cette fois, ils seront tous les deux vigilants pour éviter un autre drame, accompagner Cora et la soutenir jusqu'à ce qu'elle termine ses études. Esprit aventureux et curieux, elle partira ensuite avec son sac à dos faire le tour du monde avec sa grande amie, Isabel McDougal (l'autre petite sorcière de Terre-en-Landes).

o Prendre la distance avec les Fawley

J'ai peu parlé de la famille d'Emily durant O&P, mais je pense avoir fait comprendre dans les premières parties que les relations sont assez froides. Les Fawley sont cités dans les noms de Sang-Pur, j'imagine donc une famille avec des restes d'aristocratie, peut-être moins guindé, mais tout même assez conservatrice au niveau des valeurs. Le genre de gens qui seraient un peu déçus que leur fille si brillante leur ramène un garçon, charmant, certes, mais qui n'a aucune position sociale, et seront carrément scandalisé lorsqu'ils comprendront qu'en plus, il s'agit de l'ex de Gillian. (Quand il était avec Gillian tout allait bien parce qu'il était quand même au Ministère et ça pesait). Mais Emily s'est affranchie de l'avis de ses parents depuis qu'elle est entrée à Poudlard. Ils fréquenteront que peu la famille Fawley, déjà pour échapper à Gillian qui prend vraiment très mal la chose et considère qu'Emily fait ça uniquement pour l'humilier, mais aussi pour éviter les jugements hâtifs du reste de la famille. Même son frère Sullivan s'y met et Emily s'en lavera les mains. Le seul qu'elle fréquentera encore assidument c'est son cousin Thomas, aussi ouvert et dynamique qu'elle.

(Pour plus de connaissance sur Thomas Falwey, prière de vous tourner vers La dernière page. Oui l'hydraverse c'est du taffe les enfants !)

Alors je sais que vous êtes nombreux.ses à vous interroger sur Gillian. A me demander de la développer, à l'approfondir. Ce qu'il y avait derrière la peste, en quelque sorte. L'injonction, je dois le dire, m'a un peu fait souffler parce que ça ne me donnait pas envie et que c'était un personnage vraiment tertiaire : j'avais clairement d'autres choses à faire. Je sais que je suis la première à vouloir différentes facettes à un personnage, mais la vie m'a aussi appris que les pestes existaient. Voilà, je n'ai pas toujours envie de les excuser en leur inventant une histoire troublée. Là à la limite, les lecteurs de La dernière page ont un élément de réponse avec ce que Thomas a pu dire à Bérénice : ses cousines ont été fracassées l'une contre l'autre, sans cesse mises en compétition et en comparaison. Gillian, pétillante et assez créative, ce qui l'a amené à Serdaigle, a donc toujours voulu surpasser Emily dans cette logique. A être la meilleure, sauf qu'à force de trop en faire (maquillage, apprêtement) elle se ridiculise, et surtout elle n'a pas toujours les capacités. A force de trop en faire, elle se creuse. Même quand Emily s'est lassée de la compétition pour vivre sa propre vie, Gillian a continué, se félicitant d'être meilleure que sa cousine ... jusqu'à que Miles finisse avec, et qu'elle comprenne ça comme un « j'ai gagné » de la part d'Emily. Pour gagner de son côté, elle deviendra journaliste à Sorcière-Hebdo où sa plume qui mêle la douceur et l'acidité et sa curiosité sans fin l'amèneront haut. Mais Emily et Miles se sont depuis longtemps désintéressés d'elle.

o Des carrières qui s'épanouissent en même temps que leur famille

La petite Felicity Bletchley, deuxième du nom, nait donc en 2000 alors que sa mère vient d'apprendre un nouveau refus pour les Langues-de-Plomb qu'elle a préparé pendant sa grossesse. Sa fille donne à Emily une force nouvelle : elle se met à mi-temps à Ste-Mangouste pour à la fois s'occuper de Felicity, et préparer avec plus d'acharnement son entrée dans la formation. La troisième fois sera la bonne pour Emily, qui réalise finalement son rêve. Elle devient officiellement une Langue-de-Plomb deux ans plus tard, spécialiste dans la recherche en filtre et élixir.

Miles, quant à lui, restera dans le refuge des parents d'Eugenia quelques années. Les horaires sont parfois pénibles, mais assez flexibles pour qu'il puisse s'occuper de sa fille et laisser le temps à Emily de travailler sa formation. Il aura l'opportunité de revenir une première fois au Ministère qu'il refusera une première fois par total manque d'envie, n'ayant plus vraiment foi en l'institution, même après la refonte du Ministère après la guerre. Même une deuxième fille quelques années après Felicity, Dorothy, ne lui donne pas envie d'accepter ce travail plus stable et mieux payé. D'autant qu'il se complait totalement dans son rôle de père, il aime ses filles à la folie, si bien qu'il en néglige peut-être les autres aspects de sa vie. Ce sont elles, sa vraie fierté.

Il faudra encore quelques années et que le poste de chef du service des animaux se libère pour que l'ambition renaisse de ses cendres dans le cœur de Miles. Miles est quelqu'un qui a toujours eu une forte envie de s'élever, de prouver, mais après la mort d'Eugenia et de Felicity, l'ambition de Miles s'est muée : de professionnelle, elle est devenue personnelle et sa plus grande réussite est d'avoir construit cette petite famille au sein de laquelle il s'épanouit parfaitement. La guerre lui a permis de totalement relativiser sa vie, de mettre en ordre ses priorités. Il refusait d'être un subalterne aux ordres d'un incompétent ou d'une personne qu'il appréciait peu, en revanche être responsable correspond plus à ses aspirations.

Malheureusement, il a quitté depuis un moment les rouages du Ministère et ce n'est pas son travail au sein du refuge qui prouve des compétences de management et de gestion de dossier. Il finit par quitter le refuge avec la bénédiction des parents d'Eugenia et trouve un poste plus hybride entre l'administratif et le terrain dans une réserve naturelle de créatures magiques de type équin (Abraxans, sombrals et licornes), une plus grosse structure dans le sud du pays. C'est là qu'il va renouer avec les emplois de bureau, ce qui lui va parfaitement après des années à s'occuper de créatures en tout genre et lui permet d'avoir des horaires plus stables pour s'occuper de ses filles. Enfin, ça lui permet d'avoir un réseau qui appuie sa candidature de chef du service des animaux. Elle finit par être acceptée en 2018, la veille de ses 40 ans. Jusqu'au bout, Miles aura dû se battre pour prouver sa valeur, peut-être plus que les autres, mais jamais il n'a lâché.

o Un ange et un diable

Felicity est une jeune fille assez douce, timide, une enfant calme et facile qui fera leur joie. C'est parce qu'elle a été une enfant facile qu'Emily a pu sereinement travailler pour postuler à la formation de Langue-de-Plomb. Miles n'a pas pu résister au fait de lui donner le nom de sa sœur : toute sa vie, il se sentira coupable de son suicide. Cet hommage, c'est une forme de rachat pour lui, de promettre que cette fois, il sera présent. Qu'il n'oublie pas. Victoria, sa marraine, avait pu craindre que le fantôme de sa défunte tante flotte tout autour de cette enfant qui se cherche, mais c'est tout le contraire. Blonde comme Emily, les yeux noisette de Miles, elle ne lui ressemble pas du tout et prend son rapport avec elle avec beaucoup de maturité. C'est parce qu'elle a été si facile qu'une fois leurs vies et leur famille bien installée, ils réfléchiront rapidement à faire un second enfant.

Sauf que voilà, leur seconde fille se révèle être tout le contraire de sa grande sœur : braillarde, colérique, Dorothy tape des crises et du pied, enchaine les bêtises et casse la quiétude de Felicity. Face à la petite tornade à qui elle a donné le jour, Emily est déboussolée. Elle essaie tout : la souplesse, les cris, les punitions, les compromis, rien ne semble marcher avec une fille qui, en plus, semble de loin préférer son père à sa mère. Dorothy sera plus proche de Miles qui trouvera le moyen de la prendre : l'emmener avec lui au travail pour lui faire découvrir les créatures, faire de longues balades à vélo pour l'épuiser, lui apprendre à grimper dans les arbres à la recherche des Botrucs. Tout ça amènera père et fille à passer énormément de temps ensemble, et face à ça Emily se retrouvera quelque peu démunie, voire blessée. « C'est moi la tornade, je devrais savoir lui parler, la comprendre. Qu'est-ce qui cloche ? »

Si Felicity n'a pas ébranlé leur relation, Dorothy elle, le fera. Emily finit par abandonner et fuir les difficultés en retournant à son travail en songeant que de toute manière, Miles est un bien meilleur père qu'elle n'est une bonne mère, ce que Miles prend un peu pour de la victimisation et de la facilité. Il n'arrive pas à entendre son mal-être de mère, elle jalouse sa relation privilégiée avec leur cadette. De plus, Emily a la sensation d'être délaissée en tant que femme : il n'y en a plus que pour son rôle de père, particulièrement depuis la naissance de Dorothy. Les tensions crépitent si fort qu'ils finissent par tout poser à plat et à laisser les filles au père de Miles avant de s'envoler quelques jours pour la Bulgarie et souffler ensemble. Simon et Victoria les accueille dans les Balkans, jouent un peu les psys – ils sont devenus très fort à ça à force d'être eux-mêmes de parfaits spécimens et des cobayes l'un pour l'autre. Emily restera même un peu plus que Miles lorsque lui, en manque de ses filles, retournera en Angleterre. Ça attisera le ressentiment d'Emily. « Vous voyez quel père parfait il est. Je devrais le laisser être père et ... abandonner ? Les laisser à trois ? – Arrête, lui rétorquera fermement Simon. Tu veux autant abandonner que tu voulais avorter lorsque tu as appris pour Felicity. Reprends-toi, Dorothy est une enfant : un jour c'est Miles qu'elle détestera, et il faudra que tu sois là pour prendre le relai ».

Emily finit par se raisonner, notamment après une longue conversation avec Victoria qui lui demande si elle aime encore Miles. Oui, finit-t-elle par réaliser. Oui, elle l'aime encore, elle aime sa famille à la folie. Envoyer tout valser à la fois par fatigue mais par fierté serait gâché quelque chose. Résolue, elle retourne en Angleterre prête à en découdre. Elle est accueillie par une Felicity qui lui saute dans les bras en tremblant : elle commençait à avoir peur que sa maman soit partie à tout jamais. A force de se battre contre Dorothy, elle a oublié son aînée et son couple, et c'est précisément vers qui Emily va réorienter ses forces. De son côté, Miles remarque les efforts d'Emily et s'efface un peu pour la laisser reprendre son rôle de mère, notamment auprès de Dorothy.

o Respirer enfin

Ce n'est pas parfait, mais tout s'apaise définitivement lorsque les filles entrent une à une à Poudlard. Felicity d'abord, envoyée à Serpentard à la grande stupeur de ses parents qui pensaient sincèrement qu'elle prendrait le chemin de sa mère et de sa marraine à Poufsouffle. D'autant plus surprenant que loin d'être écrasée, Felicity se révèle à Serpentard, évite adroitement les conflits et s'intègre facilement. Je ne sais pas vous, mais on m'a toujours dit qu'on a « toujours quelque chose de sa marraine » et ce sera son cas puisqu'elle sera recrutée dans l'équipe de Quidditch au poste de Gardienne. C'est à travers le sport que son ambition et sa détermination transparait : là, Felicity se dépasse, révèle sa personnalité. Après une scolarité plus que correcte, elle quittera l'école et entrera deviendra ingénieure-conceptrice chez Eclair de Feu.

Puis Dorothy, qui trouve une sorte de stabilité lorsqu'elle se retrouve entourée d'autres enfants, certains plus terribles qu'elle et avec du répondant. Entrer dans l'adolescence, avec toutes les questions féminines qui en découlent, la rapproche de sa mère, mais aussi de sa grande sœur qu'elle va chercher en catastrophe la première fois qu'elle a ses règles. A Serpentard comme elle, mais de façon beaucoup plus prévisible, elle devient moins terrible, mais toujours pétillante et imprévisible, une personnalité clivante et extravagante qui ne passe pas inaperçu. Paradoxalement, les deux sœurs se sont toujours très bien entendu malgré quelques frictions liées à leurs tempéraments aux antipodes. Des cris et des hurlements devant leurs parents, mais la nuit tombée elles se retrouvaient en cachette sous la couette pour se faire des confidences et lire des histoires.

Une fois Dorothy larguée voie 9 ¾, Miles et Emily vont pouvoir enfin souffler et se retrouver. Leur amour a été mis à mal pendant quelques années, mais ils ont serré les dents. Cette fois, Emily ne s'est pas dérobée. Puisqu'ils sont passé trop vite de couple à famille, ils vont profiter de Poudlard pour rattraper ce retard, ce temps qu'ils n'ont jamais pris pour eux. Ils sont sortis de la guerre avec le désir de vivre et ont presque brûler la vie par les deux bouts : le temps est venu de se poser et de profiter tranquillement du temps ensemble. Miles admet que la paternité lui a si plu qu'il en a sans doute négligé Emily qu'il a réduite à la mère de ses enfants, et que c'était injuste. Il fait amende honorable en l'emmenant en voyage, ce qu'ils n'ont jamais pu faire tous les deux (à part la Bulgarie, mais ça ne compte qu'à moitié).

Par contre, je ne les vois pas vraiment se marier. A quoi bon, ils ont leur famille, ils sont installés ensemble : leurs étapes ont été brûlés et celle-ci est certainement celle qui importe le moins pour eux, finalement. Et aussi pour des raisons très prosaïques d'argent : un mariage, ça coûte cher, et leurs salaires sont longtemps modestes. Ils préfèrent investir dans leurs filles ou dans leur maison dans la banlieue de Londres. Enfin, ça nécessiterait une sorte d'obligation morale de réunir leurs familles, et Emily n'en a pas la moindre envie. Elle adore son beau-père qui est un grand-père adorable pour ses enfants, mais s'est vraiment éloigné des Fawley.

Enfants :

- Felicity Emily Bletchley – 2000 – Serpentard

- Dorothy Olivia Bletchley – 2005 – Serpentard
[Olivia en l'honneur du père de Miles, Oliver]


J'ai vraiment ADORE imaginer la famille Bones à partir du peu qu'on avait. Vraiment c'est peut-être l'un des points que j'ai adorés dans cette fanfiction : développer une famille sorcière, son histoire, sa culture, en faire à la fois le lien avec les livres comme le fruit de mon imagination. C'était la famille parfaite pour ce que je voulais faire.

Pour autant c'est une famille compliquée, avec ses fragilités entièrement liées à la nuit du 13 août 1981 qui a fait de Simon le fils de Rose et George par défaut. Ça a totalement bouleversé leur équilibre, et des années plus tard, les murs se lézardent toujours ...

o George et Rose, un couple secoué

On ne va pas se mentir : en plein cœur des troubles, lorsque Rose s'accrochait de toutes ses forces à Simon de façon absurde, Rose et George étaient au bord du divorce. Toutes les fissures qui lézardaient leur couple ont éclaté à cette occasion : George, frère d'Edgar, a toujours été extrêmement mal à l'aise à l'idée de devenir le père de Simon. Il a tellement voulu compenser les actions de Rose qu'il a été très présent pour ses filles et a montré de la distance avec celui qui est devenu par la force des choses son fils. Lorsque Simon accepte qui il est, c'est un immense soulagement pour lui et il est furieux de voir que Rose n'accepte pas ce changement, après tous les sacrifices qu'il a faits lui pour ronger son frein et élever le fils d'Edgar comme le sien.

La seule chose qui empêche le couple d'imploser, c'est que c'est la guerre, et qu'il y a des choses plus urgentes à gérer. Amélia meurt et George se retrouve dernier Bones à pouvoir assumer son rang avec sa femme. Simon finit par s'émanciper et fait redescendre un peu sa mère sur terre. Le Ministère tombe et brusquement ils deviennent tous des cibles. Il faut resserrer les rangs, au risque de se faire décimer. Après les départs de Susan et Simon, ils se retrouvent seuls, mais l'ambiance est pesante. Le fait de se retrouver sans enfants, avec toutes ses angoisses et ses non-dits, n'aident pas à rétablir leur intimité.

C'est pire lorsqu'ils sont obligés de se mettre sous Fidelitas après que Simon est reconnu et Susan victime d'une tentative d'enlèvement. Là, poussé par l'enfermement et la proximité, ils verbalisent les choses, hurlent les malaises qui les empoisonnent depuis 15 ans. Ça fait mal, ça heurte, ils feront chambre à part, mais au moins les choses seront posées à plat. L'amour de leurs enfants les unissent toujours : dès qu'ils apprendront pour la Bataille de Poudlard, ils n'hésiteront pas une seule seconde.

o Des juristes chevronnés

Une fois la guerre achevée, ils plongent corps et âmes dans leur travail pour se reconstruire.

George au Mangenmagot prendra la tête d'un groupe pour demander de nouvelles législations qui instaure un « crime contre la Sorcellerie », imprescriptible et rétroactif, qui empêche quiconque de priver le moindre individu de ses droits de sorcier, peu importe son sang ou son arbre généalogique.

(Je pique sur le « crime contre l'humanité » ? Parfaitement, quitte à ce que ce soit callé sur la seconde guerre mondiale, allons-y jusqu'au bout).

En revanche, il ne prendra pas part au vote des lois Shackelbolt qui pèsera durant des générations sur les familles de Mangemort (tutelle financière, interdiction des postes les plus influent et notamment d'administration publique, interdiction de quitter le territoire sans autorisation préalable). C'est le fruit d'une frange plus extrême des juristes dont George dira plutôt qu'elle contient peut-être les graines de la guerre de demain et qu'un jour, il faudra l'abolir avant que les graines germent en des enfants qui réclament vengeances.

Rose, comme procureure, va traquer soigneusement chaque personne complice directe. Sa grande prise et figure de proue dont elle veut faire un exemple : Dolores Ombrage. C'est le procès le plus important de sa carrière et elle mettra plus d'un an à rassembler toutes les preuves, les témoignages les plus accablant pour montrer l'implication active et partisane de cette femme dans les lois racistes de l'administration Thincknesse et la mettre durablement derrière les barreaux. Ce sera chose faite deux ans après la chute de Voldemort : Ombrage écopera de la perpétuité pour ce « crime contre la Sorcellerie » pour son rôle dans la Commission d'Enregistrement des Né-moldus.

En revanche, les deux refuseront le poste proposé par Kingsley de chef.fe de la justice magique. « Mais vous êtes des Bones, quel meilleur message ? – Justement, nous sommes des Bones. Nous avons assez donné. Instaurez une ère nouvelle. Nous œuvrons parfaitement là où nous sommes ». Oui, le couple, après les procès et les batailles juridique, commence doucement à s'épuiser et une fois le Ministère remit sur des bons rails, prendra un peu de temps pour lui.

Pour recoller les morceaux de leur relation, ils partiront un mois dans leur maison en France, seuls, loin de toute l'agitation et surtout de leurs enfants. La chose sera bénéfique et petit à petit, ils se ressouderont, à mesure que leur famille s'agrandit. L'arrivée de petits-enfants donnera une nouvelle dynamique à leurs existences. Ils n'ont pas été des parents parfaits, empoisonnés par une situation impossible, mais ils seront présents pour aider leurs enfants dans cet âge de la vie. Comme la justice, la famille est un élément structurant de l'identité des Bones.

o Caroline, victime collatérale de la guerre

Caroline sera une sorte de poison latent dans la famille Bones. Son cas inquiètera et agacera à tour de rôle à partir du moment où elle décidera vaillamment de faire sa vie avec Anthony.

Et dans un premier temps, sa décision semble porter ses fruits. Elle réduira son temps de travail au Ministère de moitié pour pouvoir s'occuper d'Anthony. Après s'être retrouvé au cœur d'un essaim de Détraqueur, son esprit a totalement débloqué. Il alterne entre moment de léthargie et crises d'angoisses intenses. Grâce aux efforts de Caroline et des médicomages, ça va s'atténuer jusqu'à presque se stabiliser. Là, l'espoir renaît pour le couple qui peut commencer à envisager un avenir ensemble.

Et là, après un mariage en grande pompes dans la résidence des Bones, Caroline tombe enceinte. C'est voulu, souhaité : Caroline veut sa famille, sa belle famille normale. Leur fille Laureen nait en 2003 et son arrivée, loin des espérances de bonheur, va briser le fragile environnement d'Anthony qui va replonger. Ce n'est pas facile d'accueuillir un enfant, ça l'est encore moins quand on a des séquelles psychologiques importantes. Les pleurs vont déclencher des crises d'angoisse, le moindre cri va le mettre au supplice et il sera incapable, même dans les moments calmes, de s'occuper de sa fille. L'idée de la tenir le terrifie car il a peur de lui faire du mal.

Dès lors, Caroline va devoir gérer entre un bébé, et un mari à moitié fou. Elle qui était déjà à mi-temps au Ministère stoppe carrément sa carrière et doit se consacrer à plein temps à sa famille. Fait rendu encore moins acceptable que sa petite sœur, Susan, grimpe les échelons malgré sa grossesse. En voyant la vie de sa petite sœur, Caroline commence à regretter de s'être accrochée à Anthony coûte que coûte, par amour peut-être, mais aussi par défi et fierté. Sa carrière et ses espoirs de famille se sont fracassés.

Un peu amère mais surtout extrêmement lasse de devoir se battre sur tous les fronts, Caroline commence à décrocher. Sa priorité maintenant, ce n'est plus Anthony pour qui elle a littéralement fait tout ce qu'elle a pu, mais sa fille Laureen qui est la première victime de l'ambiance délétère du foyer. C'est pour la protéger qu'elle fait interner Anthony une première fois. La chose indignera grandement Susan. Si elle a fini par accepter leur relation et à tourner la page, c'est justement parce que sa sœur prenait un tel soin d'Anthony. Son placement, elle le voit comme un abandon pur et simple, presque comme si après avoir obtenu de lui ce qu'elle voulait (sa fille), elle le jetait. C'est faux, bien sûr : Caroline est simplement et naturellement débordée. On ne peut pas lui demander l'impossible. Elle a déjà tout sacrifier pour lui.

Malgré son indignation, Susan supportera sa sœur, l'accueillera chez elle (Caroline, par fierté, ne préfère pas retourner chez papa et maman) quand les jours seront un peu difficiles. Les séjours à Ste-Mangouste d'Anthony se succéderont, jusqu'à ce que son internement soit définitif. Suite à cela, Caroline récupère l'intégralité des droits parentaux sur Laureen qui change de nom pour Bones. Son père ne lui est rien et c'était même un homme qui l'effrayait petite.

 Enfant :

- Laureen Myriam Rose Bones, 23 juin 2003 – Serdaigle

o La question de la maison

Rose et George continueront d'occuper la maison de Terre-en-Landes, qui officiellement appartient à Simon, dans le but d'en faire un véritable nid d'attache pour leurs petits-enfants, le genre d'endroit où on crée des souvenirs entre cousins. Ils tiennent vraiment à cet aspect maison de famille où chacun se retrouve et peut trouver un refuge.

La chose paraîtra profondément injuste à Caroline, qui aura bien voulu l'occuper à un moment où elle peine à joindre les deux bouts. La maison est grande pour ses parents, et après tout elle est l'aînée de la famille, c'est à elle qu'elle devrait revenir. La question a toujours été un poison dans ses relations avec Simon, d'autant que celui-ci n'a pas hérité d'une mais de deux habitations, et qu'il a choisi celle d'Oxford.

Seulement, leurs relations sont justement tellement mauvaises et pas vraiment améliorées avec la distance que Simon ne fera pas d'effort particulier pour plaire à Caroline et refusera surtout de virer ses parents pour qu'elle puisse s'installer : la maison est grande, qu'elle demande à leurs parents de l'accueuillir. Caroline préférera aller chez Susan.

o Le point de rupture

(Celle.eux qui ont lu LFDO savent ... Vous vous souvenez de ce qui se passe quand on spoile, hein ? Je n'ai pas besoin de menacer ? Parfait !)

Le climat est donc extrêmement tendu entre les trois enfants Bones : Simon et Caroline s'entendent moins bien à mesure qu'ils vieillissent, et Susan tente de faire face en serrant les dents. C'est pourtant avec Susan que ça va péter.

Susan accueille donc régulièrement sa sœur et sa nièce chez elle. Parlons un peu de Laureen Bones, cette pauvre gamine qui n'a rien demandé, et qui a dû, dans son enfance, absorber le désespoir de sa mère face aux crises de folie de son père. Ce sont des choses qui laissent des traces indélébiles chez une enfant. Laureen s'est imprégnée de l'aigreur de sa mère, est rongée par la honte d'avoir un père instable (preuve en est, elle a abandonné son nom de famille). Laureen est traumatisée, disons-le tout de suite, mais ce traumatisme n'est pas perçu parce que c'est une enfant tranquille, calme, silencieuse et qui s'est créé une carapace. Lorsqu'elle arrive à Poudlard, on va la targuer de froideur, mais comme c'est une élève intelligente qui a de bons (voire très bons) résultats, ça ne va pas plus inquiéter de ça. On va même l'encourager à s'ouvrir en la nommant Préfète, dans l'espoir que ça lui donne confiance en elle et qu'elle sorte de sa carapace. Peine perdue. Laureen rumine en silence.

Et toutes ses années, lorsqu'elle visite sa tante Susan, elle trouve ce foyer qu'elle aurait voulu avoir, dans la verdure irlandaise. Une maison tranquille, une famille tranquille. Face à ça, elle trouve l'enfant qu'elle aurait voulu être : sa petite cousine, Shannon. Blonde comme elle, Bones comme elle par la mère, silencieuse comme elle, intelligente comme elle, mais aimée, choyée et qui dort à poing fermés la nuit parce que elle, n'a pas gardé cette peur d'être réveillée par les cris de son père. Laureen jalouse un peu la vie de sa cousine. Si bien qu'elle finit par martyriser un peu Shannon chaque fois qu'elles se voient. Très timide et craintive, Shannon n'en parle pas à ses parents et il faut un incident pour que ce soit révélé.

Fraichement rentrée à Poudlard, Laureen décide pendant les vacances de montrer à Shannon à quel point elle est forte en magie, et met accidentellement le feu à la jupe de sa cousine.

(Les mauvaises langues diront que j'ai un problème avec le feu. Je répondrais que je suis une fille de pompier et que c'est l'élément de mon signe astrologique. Voilà, tirez-en les conclusions que vous souhaitez).

Long story short, Shannon hurle, les parents débarquent et hurlent à leur tour. Mais surtout, la Brigade de Police Magique débarque, prévenue par la Trace. Et alors vous avez cette règle attestée par Dumbledore : la Trace repère l'acte de magie, mais pas qui le fait. C'est très con, on se demande tous à quoi ça sert, mais c'est comme ça : c'est pour ça que Harry a été accusé à la place de Dobby dans le 2 ou que Jedusor peut tuer son père tout en faisant accuser Morfin. Ne m'embarquez pas dans un débat du pourquoi du comment, c'est absurde, mais c'est expliqué comme ça dans les livres alors on s'en sert ! Bref, Caroline assume l'erreur de sa fille pour la protéger, ce qui ulcère Susan puisque la sienne se retrouve avec une belle cicatrice sur la cuisse.

C'en est trop. Susan et Seamus finissent par être attentifs à chaque interaction entre les cousines et recueillent au compte-goutte auprès de Shannon les intimidations qui ont précédé l'incident. Au bout de quelques semaines, une confrontation a lieu : Caroline part de chez Susan avec sa fille sous le bras. Les sœurs seront dès lors incapable de se parler, à un tel point que Rose demandera à Simon de faire la médiation. Médiation inutile, Simon faisant bien sûr front avec Susan – d'autant qu'il est le parrain de Shannon, et très protecteur avec elle. George et Rose seront dévastés de voir leurs filles se déchirer ainsi. Rose, notamment, culpabilisera particulièrement en considérant que c'est son attitude avec Simon qui a semé les premières graines de la discorde, et qu'elle en récolte aujourd'hui les fruits. Elle est un peu dure avec elle-même : la principale fautive, c'est la guerre, ce qu'elle fait sur Anthony, et qui a brisé le foyer de Caroline.

A partir de là, Caroline coupera les ponts avec ses parents qu'elle accuse de favoriser ses frères et sœurs. La famille Bones est amputé d'un membre et se réduira à Simon et Susan qui continueront de visiter leurs parents chaque semaine. Leurs enfants grandiront proches, ce qui apaisera un peu les tourments de George et Rose qui auront au moins réussi ça.

Pour la suite, je vous invite fortement à aller lire Les fantômes des oubliés où les relations entre Shannon et Laureen seront évoquées.


Transition toute trouvée n'est-ce pas ?

Je suis vraiment super heureuse parce que même si, somme toute, elle apparaît peu, vous avez tous aimé Susan. C'est un personnage qui fait l'unanimité, et ça me fait d'autant plus plaisir que pour le coup, c'est un personnage du canon.

Alors justement comme cette section va concerner un personnage du canon, je tiens à rappeler qu'il s'agit de ma propre interprétation, personnelle et entièrement liée à mon histoire ! Ce n'est pas à transposer partout. Elle va d'ailleurs entrer (et ça me fait mal, très mal) en contradiction avec une indication de JK. Assez évasivement, elle va dire qu'elle verrait bien Dean et Seamus ensemble. Oui bon, je l'ai pas entendu quand j'ai écrit Lucy donc je vais d'abord rester cohérente avec moi-même ! C'est un couple né simplement parce que je voulais du Poufsouffle (avec le côté Susan) et du côté Finnigan (parce que bébé-moi kiffait ce gosse qui faisait tout exploser dans les films) pour créer un personnage de la Next-Gen. Et finalement, je trouve que ça donne quelque chose d'assez cute, je vais essayer de vous convaincre !

o Susan : le flambeau des Bones.

Susan, c'est la seule des trois enfants Bones qui veut véritablement reprendre le flambeau familial. Caroline a la rigueur bureaucratique, l'ambition et la patience, mais pas le feu de la justice. Simon a ce feu, mais pas le reste. Susan, elle, a tout.

Si dans sa jeunesse elle se sent illégitime à reprendre le flambeau et donc ne va pas forcément s'y intéresser (elle se trouve moins brillante que Simon, moins charismatique que Caroline), la conviction va venir enfler en elle à mesure des épreuves. Elle se découvre un courage et une audace qu'elle ne pensait pas en entrant dans l'A.D. La révolte gronde à mesure que la guerre avance. Oui plus ça avance, plus Susan a envie de se battre et va finir par se donner corps et âme. Si ça avait continué, elle serait entrée dans l'Ordre du Phénix comme son frère. A défaut, elle se battra aux côtés de Neville et de tous ses camarades de Poudlard.

Contrairement à Victoria, elle ne sort pas épuisée de cette guerre. Pourtant, elle en a pris des coups elle aussi (année anxiogène avec les Carrow, deuil de sa tante Amélia, la disparition de Vic', la Bataille ...). Mais c'est dans ces épreuves qu'elle s'est trouvée et maintenant elle veut poursuivre le chemin qu'elle se trace depuis deux ans. Ses parents lui montrent la voie avec la restructuration du Ministère : les chantiers sont encore infinis, et elle veut y participer.

o La huitième année à Poudlard

C'est donc dans cet optique que Susan rempile à Poudlard pour une 8e année pour compenser celle qu'elle a perdue. Elle veut avoir le meilleur dossier possible pour pouvoir entrer au Ministère et apporter sa pierre à l'édifice de la reconstruction. Son nom de famille est déjà un passeport, mais elle ne veut pas se contenter de ça et montrer sa détermination.

Sa huitième année semble donc être sous le sceau du travail acharné qui caractérise Poufsouffle, et ça lui ira très bien. Ça lui permet de combler le vide lié au départ de son frère et de Vic' en Bulgarie, d'éviter de penser aux angoisses de l'année précédente et ne laisse pas la place pour des amours futiles. Vraiment côté cœur, la petite Susan a été un peu traumatisée par cette histoire avec Anthony, premier garçon dont elle tombe amoureuse, et qui choisit sa sœur avant de sombrer doucement dans la folie. C'est une blessure qu'elle porte et qu'elle doit toujours contempler, parce que comme Anthony reste avec Caroline, il continue de faire partie de sa vie. On peut prendre tout le recul qu'on veut, ça n'efface pas les sentiments et les voir ensemble en plus de le voir perdre la raison, c'est un peu double-peine pour Susan. Alors elle s'engouffre totalement dans le travail pour oublier.

Malgré tout, elle reste liée à tous les membres de l'A.D. Elle travaille toujours avec Ernie, sort avec Padma Patil à Pré-au-Lard, aide Neville dans les matières les plus délicates. Avec l'A.D., ses liens avec Hannah Abbot se sont renfoncés : celle qui n'était qu'une amie de dortoir est devenue sa meilleure amie au fil des épreuves (n'oublions pas qu'Hannah a vu sa mère mourir de la baguette des Mangemorts). Mais surtout, elle passe du temps avec sa petite révélation de l'A.D., Seamus Finnigan.

o Un mot sur Seamus Finnigan

J'ai toujours eu un faible pour Seamus. Je ne résiste pas à la vision des films avec un garçon malicieux qui fait tout exploser.

Seamus dans HP7, je l'imagine désespéré et en colère. Son père est un moldu : le nouveau régime le révolte autant qu'il lui fait craindre pour sa vie. Son meilleur ami, Dean Thomas, est en fuite et il n'a strictement aucune nouvelle de lui. Il se retrouve seul dans son dortoir avec Neville Londubat, qui prend la tête de l'A.D. Je vois les deux garçons se rapprocher, poussé par la révolte et l'isolement, et Seamus presque devenir le lieutenant de Neville.

Ce vide et cette proximité avec Neville va faire que Seamus va énormément s'impliquer dans l'A.D. Il y a aussi une notion de rattrapage, de rachat : il n'était pas là à l'origine, parce qu'il a choisi de ne pas croire Harry (et on arrête de lui taper dessus ! Je le répète, mais c'est comme si vous avez Greta Thunberg qui vous annonçait subitement avec Barack Obama que les reptiliens dirigent le monde, et que le reste du monde vous disiez que c'est faux). Pour compenser, Seamus mettra les bouchées doubles – et c'est très cohérent avec ce qu'on constate lorsque Harry revient. Seamus est le plus amoché, celui qui a dû se prendre les coups les plus durs. Contrairement à Neville, il n'a pas le sang-pur, son nom est celui d'un moldu : on a pu le torturer à souhait.

(Cette phrase fait sadique, alors je rappelle que ce n'est pas moi mais JK pour le coup ! Je suis innocente. Ne me frappez pas).

Son vide et sa révolte coïncide avec celle de Susan, qui durant son année connait aussi le désespoir et la lutte, entre la disparition de Vic', et ses conflits avec ses parents qui voudrait qu'elle reste à la maison. C'est pendant les réunions de l'A.D. où chacun prend plus d'ampleur et d'épaisseur qu'ils vont commencer à échanger, discuter, alors que jusque là ils n'étaient que des camarades de classe assez lointains.

(Aparté, mais je vois la même dynamique se former avec Hannah et Neville. Hannah a vu les Mangemorts se faire tuer par sa mère et voit le monde s'effondrer, elle doit partager les idéaux et c'est sans doute à l'ombre des réunions de l'A.D. qu'ils se sont rapprochés. Vraiment je trouve que ça a énormément de sens comme histoire, plus qu'avec Luna)

o Un début d'idylle contrarié

Les bases sont posées : Seamus et Susan ont comploté, souffert et se sont battus ensemble. Ils sont de retour pour une 8e année à Poudlard où les liens sont tellement forts que l'apaisement fait naître des sentiments un peu plus fort, notamment dans le cœur de Seamus. De façon honnête, je le vois plutôt comme un timide avec les filles : il va vouloir faire rire Susan, tenter de lui parler, mais sans avoir le courage de lui révéler ses sentiments.

Les mauvaises langues diront que c'est la meilleure manière de s'engluer dans la friendzone et c'est un peu ce qui va se passer : Susan est tellement absorbée par son travail et a tellement peu confiance en elle que pour elle, ces attentions ne peuvent rien être d'autres que de l'amitié. Même si Hannah pointe le doigt sur le fait que Seamus est particulièrement prévenant avec elle, que Padma remarque qu'il la regarde beaucoup, Susie-Jolie a des œillères. Elle n'est pas jolie, elle n'est pas drôle : pourquoi la regarderait-il ? Et de toute manière, elle a du travail.

Les œillères vont l'empêcher de voir les tentatives subtiles de Seamus (un rendez-vous à Pré-au-Lard, un joli cadeau pour noël). Ça, plus l'acharnement du travail et une phrase de Susan pleine d'amertume sur l'amour et le couple (quand je vous disais qu'Anthony a fait des dégâts) va même finir par le décourager. Las et ayant peu d'espoir après tout ce temps que Susan ait des sentiments pour lui, il s'éloigne quelque peu – d'autant qu'ils entrent dans la ligne droite des examens finaux.

Une fois les ASPIC enfin passées, Susan peut souffler et prendre du recul sur ces derniers mois. Il faut tout de même qu'elle quitte Poudlard, retourne à la vie civile, pour réaliser que Seamus, son humour, sa fraicheur, lui manque quelque peu. Lorsqu'elle reçoit les résultats (BRILLANT, on applaudit Susie-jolie très fort !) de ces ASPIC, c'est à lui qu'elle pense en premier, car il a partagé pas mal de ses révisions. Elle se met alors à réfléchir, à considérer ce que Hannah et Padma. « Susie-Jolie, il va falloir la mériter » s'est-elle promis après Anthony. Mais n'était-ce pas ce qu'avait fait Seamus ? En s'effaçant pour qu'elle se concentre sur ses examens, en la soutenant, en partageant ses angoisses l'année précédente ?

Un peu troublée, elle se rend à la fête qu'organise Hannah chez elle pour fêter leurs ASPIC enfin obtenus et y retrouve Seamus qui semble poli, ravi pour ses examens, mais un peu sur la retenue. Susan, pourtant si patiente et si calme, finit par lâcher nerveusement : « si tu as quelque chose à dire, dis-le moi. Maintenant ». Et là, Seamus prend son courage à deux mains pour tout lui avouer : oui, il est tombé amoureux d'elle, et ne la voyant pas partager ses sentiments, il a préféré s'éloigner pour se préserver.

Susan est un peu sous le choc et demande le temps de la réflexion à Seamus. Ce n'est pas un « non » définitif : elle est perdue, elle a besoin de s'y retrouver. Elle ne comprend pas pourquoi elle lui plait alors qu'il a partagé la classe de Parvati Patil ou Lavande Brown, plus désirables qu'elle. Elle ne comprend pas pourquoi il s'est tu si longtemps alors que c'est un Gryffondor. Et elle, que ressent-elle ? Quelque chose, finit-t-elle par admettre. Mais l'histoire d'Anthony lui a fait si mal, et elle n'a pas envie de replonger dans une pareille tourmente alors qu'elle s'apprête à retrousser ses manches pour rentrer au Ministère.

Et pourtant, c'est bien cette nouvelle qui va tout faire basculer : en septembre, Susan est acceptée comme stagiaire dans les services administratifs du Mangenmagot. Un pied de posé dans son rêve, et une nouvelle fois la première personne avec qui elle veut partager cette nouvelle est Seamus. Ça veut tout dire, finit-t-elle par conclure, vaincue. Après quelques lettres à Victoria, puis une grande conversation avec Hannah pour dédramatiser sa décision, elle accepte de sortir avec Seamus. Doucement, tranquillement, sans pression dans un premier temps. Seamus comprend ses blessures et promet que tout se fera à son rythme. Le soir même, il ira tout de même voir Dean, euphorique, en annonçant que Susan Bones avait enfin accepté d'aller boire un verre avec lui.

Il leur faudra deux mois et quelques rendez-vous pour que Susan se sente assez à l'aise et en sécurité pour éprouver un véritable sentiment romantique. Là, elle prendra sur elle pour embrasser Seamus et sceller définitivement le début de leur aventure.

o Un avenir commun

Il lui faudra encore un an de fréquentation pour que Susan et Seamus emménagent ensembles à Londres où ils travaillent tous les deux (Seamus a trouvé un poste dans la boutique de balai du Chemin de Traverse). Ils ont 21 ans, Susan est passée de stagiaire à employée dans les services administratifs du Mangenmagot et travaille énormément. Dans un Ministère qui, deux ans après la fin de Voldemort, est toujours en pleine restructuration, les chantiers sont multiples et immenses, mais son zèle, son efficacité et sa grande connaissance des rouages finissent par attirer l'œil de ses supérieurs. Oui, ils voient de l'avenir en ce petit bout de jeune fille de 21 ans, et ce n'est pas seulement parce qu'elle s'appelle Bones.

Les années se succèdent, son trou est fait au Ministère, et elle est pleinement amoureuse de Seamus avec qui elle se sent totalement en confiance. Après des journées chargées, il l'apaise, la fait rire et l'idée de pousser un peu leur relation commence à faire son chemin. Contrairement à Victoria, Susan se voit parfaitement maman. Oui, c'est un titre auquel elle aspire et alors que leur couple fête leurs 3 ans, elle en parle timidement à Seamus. Pas pour tout de suite, mais elle sait qu'un jour, elle voudra des enfants, mais sans pour autant renoncer à ses ambitions ministérielles. Elle aura besoin de quelqu'un qui s'investit à ses côtés et qu'elle a envie que cette personne ce soit lui. A ça, Seamus sourit. « C'est une demande en mariage déguisé, Susie ? – Peut-être pas, réfute Susan en rougissant. Mais une déclaration d'amour ».

Susan déclare rarement son amour, par peur de paraître accros et futile, donc c'est une vraie surprise pour Seamus qui prend à sa juste mesure les promesses de Susan. Lui aussi veut faire sa vie avec elle, avoir des enfants avec elle, accomplir ses rêves avec elle. Il en profite alors pour lui confier les siens : changer de travail et, pourquoi pas ? Retourner en Irlande. Londres l'étouffe. La dernière exigence fait néanmoins grimacer Susan, qui elle s'était imaginée retourner à Terre-en-Landes. Après une longue conversation, ils finissent par s'accorder : ils auront une famille ensemble, et lorsque ce sera fait ils iront en Irlande, avec une bague au doigt pour sceller la promesse.

o La lionne montre les crocs

Et c'est là, un peu plus d'un an après cette conversation, que Susan tombe enceinte.

La chose n'aurait, dans les faits, pas plus tomber plus mal : un poste vient de s'ouvrir comme gestionnaire dans son service, et Susan lorgne la promotion qui pourrait être un tremplin vers le Mangenmagot. Malheureusement, le poste est pourvu alors que Susan est en congé maternité, et la jeune femme enrage tellement que cela manque de déclencher l'accouchement et l'alite de force le reste de la grossesse. Avec une Susan clouée au lit qui se demande si elle continuera dans son travail après l'affront, Seamus s'échine à trouver un travail qui lui permettra de faire vivre sa famille tout en le satisfaisant. En discutant avec George Weasley, ils conviennent d'ouvrir une filiale de Farce pour Sorcier Facétieux à Dublin : nombre de petits irlandais ne peuvent traverser le pays pour venir au Chemin de Traverse. (N'est-ce pas parfait ? Il pourra faire exploser des trucs tout le temps. « BOUM ». Je ne sais pas si c'est bien joué de la part de George ...) Seamus est alors nommé gérant au moment où Susan accouche de leur première fille, Shannon.

La naissance sa fille apaise quelque peu Susan et lui redonne la force de retourner au travail – et au combat. Shannon est un bébé calme qui ne demande pas énormément d'investissement, elle peut reprendre sereinement ses activités. Une promotion peut de nouveau s'ouvrir à tout temps alors elle montre que, malgré son enfant en bas âge et un déménagement en Irlande qui s'amorce, elle est toujours là et toujours déterminée à monter les échelons.

Et re-belote : un an et demi plus tard, lorsqu'une nouvelle promotion s'ouvre, elle apprend qu'elle est de nouveau enceinte. Cette fois, Susan ne compte pas attendre qu'elle lui passe sous le nez pendant son congé : elle rentre dans le bureau de ses supérieurs et fait une plaidoirie digne du Mangemagot en expliquant le pourquoi du comment elle mérite cette promotion compte tenu de son implication dans son travail et son talent, tout en rappelant que la discriminer en raison de sa grossesse est illégal. Là-dessus, les supérieurs ne peuvent que s'incliner devant le discours qui les a en plus impressionné de maîtrise. Et surtout parce qu'ils réalise que Susan peut les poursuivre pour discrimination et a des alliés de poids pour obtenir gain de cause.

Le poste en poche, le déménagement en Irlande fait, Susan peut alors se concentrer sur son deuxième enfant, un garçon qu'elle nomme Zephan (oui Seamus aura imposé les prénoms Irlandais. Sur ce qui est de l'Irlande, considérez que Susan sera toujours perdante).

o Une vie de famille en Irlande avec deux petits farfadets

Si Susan a gagné la bataille contre ses supérieurs, elle ne tarde pas en revanche de perdre celui contre l'amour de l'Irlande de Seamus Finnigan. Dès qu'il apprend qu'il va être père, il cherche un nid irlandais pour la famille sous le regard désabusé de Susan, résignée à quitter l'Angleterre. Ils emménagent près de Galway, dans une maison en pleine campagne qui rappelle un peu Terre-en-Landes, avec plus de prairie et moins de champs. Malgré sa réticence initiale, Susan tombe sous le charme de l'endroit. Son seul souci, c'est qu'elle à portée de belle-mère : Mrs Finnigan profitera du retour de son fils unique sur l'île pour les visiter continuellement et gazouiller devant Shannon avec un fort accent irlandais. Là-dessus aussi, la bataille de Susan est courue d'avance : ses enfants seront irlandais avant toute chose. Le pire, comprend-t-elle quand elle les voit grandir, c'est qu'ils auront l'accent.

Shannon, leur fille aînée, est comme vous l'avez vu une fille timide, réservée, et qui devient carrément craintive et peureuse après les incidents avec Laureen, ce qui amènera son père à beaucoup la protéger. Néanmoins, ils perçoivent l'intelligence de leur fille à quelques détails. Si elle parle peu, Shannon maîtrisera l'écriture et la lecture prématurément. Avant même d'entrer à Poudlard, elle se sera introduite dans le grenier pour lire les vieux manuels de ses parents et une fois répartie à Poufsouffle, Simon remarquera en lui faisant faire ses devoirs qu'elle maîtrise déjà des enchantements de deuxième voire troisième année, en plus de marquer un goût prononcé pour les potions. Cependant, le début de sa scolarité est égratigné par quelques accidents : son manque de confiance en elle et sa peur naturelle la pousse à faire quelques maladresse (qui, petite private joke, lui fait faire quelques explosions en classe ...). Il faudra qu'elle parle longuement avec Simon, son parrain, pour que celui-ci lui fasse comprendre qu'elle est brillante et que cette confiance en ses capacités n'a aucun lieu d'être : à part de là, la magie de Shannon se stabilisera et elle deviendra (discrètement) l'une des meilleures élèves de l'école.

Zephan, lui, est tout le contraire. Si Susan rêvait peut-être de famille nombreuse, elle coupera court immédiatement en héritant d'un garçon braillard, capricieux et qui prend la place de 10. A 5 ans, il s'enfuira courir après un arc-en-ciel à la recherche des farfadets. A 7 ans, lors d'un repas à Oxford, il piquera le balai de Victoria pour finir dans la tête la première dans la rivière au bout du jardin. A 9 ans, il placera des feux d'artifices dans le sac de sa grand-mère Finnigan pour la St-Patrick et c'est Susan qui devra copieusement arroser sa belle-mère qui a pris feu. Bref Zephan n'est pas méchant, mais malicieux, casse-cou, et très protecteur envers sa grande-sœur : si elle n'a pas su se défendre contre Laureen, lui le fera ! C'est sans surprise pour ses parents qu'il répartit à Gryffondor à son arrivée à Poudlard où il se fera coller dès la deuxième semaine pour avoir introduit son balai à l'école et l'avoir utilisé dans les couloirs pour aller en cours.

Fidèle à leurs deux natures, Seamus et Susan élèveront leurs enfants dans la double-culture moldue et sorcière. Les enfants adoreront le père de Seamus, moldu, un grand-père très tendre qui leur raconte des contes et leur chante des chansons irlandaises. Et chaque fois que Victoria les aura chez elle, elle se fera un plaisir de leur passer des dessins animés. Allez les gens qui savent, prouvez-le : comment il s'appelle le chat de Shannon ?

(Ouiii je vous autorise à spoiler ce détail)

o Galway wedding

Entre les enfants, les promotions de Susan et les débuts de la boutique de Seamus, la bague est restée au doigt de Susan en n'étant qu'une promesse. C'est quelques mois avant que Shannon n'entre à Poudlard que Seamus prend la main de sa femme et lui dit « mais on n'aurait pas oublié quelque chose en route, tous les deux ? »

Cette fois, ils vont prendre le temps de se faire un petit mariage, intimiste, avec leurs grands amis : Dean, de qui Seamus est resté proche et qui est parrain de Zephan, Neville et Hannah qui viennent chez eux à chaque vacances, et bien sûr leurs familles. La légende dira que la vision d'une Susan remontant l'allée en robe blanche au milieu de la campagne irlandaise aura arraché une larme à Simon. Simon répétera à qui veut bien l'entendre que c'était Victoria qui se mouchait bruyamment quand les vœux ont été échangés.

Toujours est-il qu'à la fin, avec leurs enfants pour porter leurs alliances et assister à ce moment, Seamus et Susan deviendront mari et femme. Acclimatée à la vie irlandaise, Susan acceptera d'abandonner le nom de Bones, qui est à la fois une grande fierté, mais aussi un poids, car ses collègues ne la voient que par ce prisme. Peut-être qu'en étant Susan Finnigan, elle sera plus considérée pour elle-même et non par son nom de famille.

o La consécration de la lionne

Susan refusera toute sa vie de sacrifier vie de famille ou ambition professionnelle. Elle sera présente pour ses enfants, tout en continuant à faire de l'excellent travail au Ministère. Elle sera même promue cheffe des Services administratif du Mangenmagot, poste qu'elle occupera quelques années avant de déposer des dossiers de candidature pour le Mangenmagot. La deuxième sera la bonne : à l'âge de 37 ans, Susan Bones, comme son père, son oncle et sa tante avant elle, devient membre du Magenmagot.

Elle est au sommet de sa gloire et de son art, ses enfants sont à Poudlard le reste de l'année : c'est peut-être le moment de déséquilibré sa vie. Car Susan a de grands projets, des projets qu'elle tient de son père. Il y a un poison dans la Communauté dont personne ne veut parler, et elle va rapidement se trouver une alliée sur le sujet, une autre juriste entrée au Magenmagot avant elle : Audrey Weasley. La lionne n'a pas fini de frapper ...

Comment ça je reste trop mystérieuse ? Allez lire Les fantômes des oubliés, je ne vais pas vous spoiler l'une des intrigues quand même ! Roh je vous jure.

Enfants :

- Shannon Amelia Deirdre Finnigan – 2004 – Poufsouffle

- Zephan Dean George Finnigan– 2006 – Gryffondor 


(La suite vendredi !) 

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