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I - Chapitre 13 : Et un, deux, trois ...


Oui je sais on est pas mercredi mais demain je ne suis pas sûre que j'aurais le temps donc ... chapitre du baaaaal ! 

Et bonne nouvelle pour vous : la première partie est intégralement écrite donc quoiqu'il arrive vous aurez au moins ça ! 

Bonne lecture ! 


Chapitre 13 : Et un, deux, trois ...

Kamila avait accepté d'aller au bal avec Simon. J'avais été la voir avec un sourire mielleux, mon meilleur-ennemi bougonnant derrière moi que j'étais stupide et qu'il me le ferait payer. Cela avait paru intriguer la polonaise, qui avait agrée avec un sourire presque carnassier. Elle avait tenu à échanger quelques mots avec lui, et nous étions remonté vers le château avec un Simon Bones de bien meilleure humeur. De tellement bonne humeur que lorsque nous avions croisé Miles au détour d'un couloir, il m'avait poussé vers lui avec un immense sourire et un « Elle a quelque chose à te dire », avant de détaler sec sous mes promesses d'assassinat prochaines. J'étais trempée jusqu'aux os, j'avais de la neige dans mes cheveux emmêlés, et les lèvres bleuies par le froid, mais Miles ne s'était moqué. Et lorsque je lui avais dit du bout des lèvres que j'acceptais d'aller au bal avec lui, j'avais été soulagé de ne pas le voir signifier exagérément sa joie. Pourtant, elle était réelle : je l'avais vue pétiller dans ses yeux, mêlée à du soulagement quand il m'avait remercié de lui faire confiance. Mes joues étaient devenues écarlates d'embarras. J'ignorais si c'était de la confiance, mais Simon avait raison : je ne saurais pas s'il la méritait si je ne lui donnais pas sa chance.

Cédric s'était trouvé peu enchanté de la tournure des événements. Il n'avait rien dit, mais je le sentais par des regards insistants ou des petites remarques qui auraient presque pu être blessantes si elles n'émanaient pas de Cédric. Il passait toujours plus de temps avec Cho, et Emily et Simon avaient réussi à lui arracher la promesse qu'il tenterait le conseil de Maugrey avant Noël.

Le jour du bal approchait fatidiquement : je n'avais pas vu passer la première semaine de vacance. Cela faisait un drôle d'effet de voir la Salle Commune animée tout le long de la journée. Tout Poudlard semblait en effervescence et l'école s'était surpassée en terme de décoration pour épater les délégations. L'unique personne qui s'en plaignait était la championne de Beauxbâtons, que j'avais copieusement entendue critiquer les armures pourtant ensorcelée pour chanter de charmants chants de noël. Emily lui avait jeté un regard torve et j'avais été forcée de la trainer pour qu'elle n'apostrophe pas Fleur Delacour.

Je peinais à dormir le soir du 24 décembre. Je n'arrêtais pas de songer à ma famille : mes grands-parents paternels devaient être là pour dîner, avant la messe de minuit. Alexandre devait abondamment m'injurier de l'avoir laisser seul devant tant de bondieuseries. Le lendemain, j'aurais dû aller rendre visite à mes grands-parents maternels sur la côte. Au lieu de cela, j'étais dans mon lit à Poudlard, à fixer les tentures de mon lit comme si les visages des membres de ma famille y étaient peints. Ce fut avec beaucoup de difficultés, et les yeux brûlants que je m'éveillais le matin du 25 décembre, réveillée en sursaut par l'attaque d'un des chaussons d'Emily.

-Réveille-toi, la limace, asséna-t-elle en reprenant sa pantoufle afin de l'enfiler à son pied. Il est onze heures, largement temps d'ouvrir tes cadeaux.

-Je suis fatiguée ...

-Je vois ça et tu vas avoir une mine affreuse ce soir pour le bal : je ne te félicite pas. On va devoir utiliser une tonne de maquillage pour masquer ces cernes.

-Oh pitié ... Ne me parle pas de maquillage dès le matin ...

Emily eut un sourire sardonique alors que je me redressais, frottant mes yeux comme si ça pouvait les obliger à s'ouvrir. Renata et Mathilda ouvraient leurs cadeaux ensemble sur le lit de cette dernière, et je vis avec surprise un doux sourire fendre le visage de Renata alors qu'elle lisait une carte de Noël. Je sursautai quand Emily posa une pile conséquente de cadeaux devant moi, affaissant mon lit et faisant choir le livre que j'avais lu hier pour me changer les idées.

-Allez, c'est l'heure ! se réjouit-t-elle en me lançant un paquet.

-Tu ne déballes pas les tiens ?

-Déjà fait aux aurores, alors pour prolonger le plaisir, je vais déballer les tiens avec toi.

J'eus un sourire fatigué. Emily était du genre à attendre toute la nuit que le Père-Noël – en l'occurrence, les elfes de maison – lui apportent ses cadeaux, cachée sous sa couverture. J'arrachai le paquet du premier cadeau en étouffant un bâillement. Il s'agissait d'une trousse de maquillage munie de plusieurs outils de torture de la part de Granny Anne, la mère ne mon père qui ne désespérait pas que je devienne plus féminine. Je soupirais en jetant la trousse à Emily. Elle saurait sans doute en faire un meilleur usage que moi. Les autres cadeaux furent plus satisfaisant : mes parents m'avait offert un lecteur CD portatif que je ne pourrais malheureusement pas utiliser à Poudlard, mais qui était une jolie attention, mes grands-parents maternels m'avaient fait parvenir un livre sur historique sur la guerre des Deux Roses et sur la dynastie Tudor. Alexandre, malgré un mot signifiant qu'il m'en voulait énormément et qu'il me ferait payer cette absence dès que j'aurais posé un pied dans la maison, m'avait offert un nouveau ballon de foot aux couleurs du club que nous supportions, Southampton, ainsi qu'un maillot de cette équipe floqué « Tory ». Un assortiment de bonbon venait de la part de Mr. et Mrs. Bones, et Cédric et Emily s'étaient cotisés pour m'acheter un nouveau nécessaire à balai.

-Merci beaucoup, dis-je à Emily en désignant ce dernier. Enfin, même si je ne l'utilise pas beaucoup cette année ...

-Oh, Cédric espère que tu garderas ton balai affuté pour l'année prochaine, plaisanta-t-elle en observant le maquillage. Je ne connais pas les marques mais ... faisons confiance à mamy Anne. Ce rouge t'irait bien ...

-Je te le laisse. De bon cœur.

Emily essuya un petit rire, et nous entamâmes les bonbons des Bones en guise de petit-déjeuner. Je venais d'avaler une affreuse dragée surprise de Bertie Crochue au piment quand Cédric et Simon toquèrent à la porte, que Mathilda ouvrit.

-Ah, lâcha Simon en observant mon visage rouge pivoine et la trousse qu'Emily avait vidée sur mon lit. La question du maquillage a été mise sur la table ?

-Pas encore, répondit malicieusement Emily. Qu'est-ce qui se passe ?

A travers les larmes qui m'étaient montées aux yeux après l'absorption de la dragée, je remarquai que le visage de Cédric rayonnait, et était fendu d'un immense sourire satisfait. J'essuyai une larme qui avait roulé sur ma joue.

-Calme-toi, Vicky, ce n'est que du maquillage, s'esclaffa Simon.

-Oh la ferme. Je suis sûre que c'est toi qui as demandé à tes parents de m'envoyer des mauvaises dragées. Donc que nous vaut la visite ?

Avec un regard méfiant pour les jumelles, les garçons grimpèrent sur notre lit. Simon examina mes cadeaux d'un œil critique et éclata de rire quand il remarqua que j'avais enfilé mon maillot de Southampton. Je savais qu'à Gryffondor, un système s'escalier/toboggan empêchait les garçons de se rendre dans le dortoir des filles, mais Helga Poufsouffle n'avait pas éprouvé le besoin d'installer de pareils aménagements dans sa Salle Commune. Cela allait parfaitement avec l'image que je me faisais d'elle : confiance et équité. Cédric se pencha vers nous, conspirateur, et nous nous resserrâmes les uns sur les autres. Ses yeux pétillaient.

-L'œuf. J'ai trouvé la solution de l'énigme.

-Sérieusement ? m'exaltai-je, si bien qu'Emily me donna une tape sèche sur la tête.

-Moins fort ! rouspéta-t-elle avant de se tourner vers Cédric. Alors ? Tu as suivi l'idée de Maugrey ?

Cédric se trémoussa, visiblement gêné.

-En réalité, oui ... Vous aviez raison, je ne doutais pas de lui mais ...

-Bon, Diggory, abrège, chuchotai-je d'un ton pressant. Qu'est-ce que tu as trouvé ?

Un sourire mutin retroussa les lèvres de Cédric.

-Encore une fois, c'est moi qui dois trouver la solution. Je venais juste vous dire que ... je l'ai trouvé. Aïe !

Emily venait de prendre vivement mon oreiller et de lui asséner sur la tête. Le cri de Cédric avait attiré l'attention des jumelles, qui nous observaient, intriguées. Je leur adressai un sourire rassurant avant de jeter un regard perplexe à Emily.

-Ce n'est pas juste de nous faire languir comme ça, gronda celle-ci en fusillant Cédric du regard. Tu veux dire que tu ne nous diras rien jusqu'au 24 février ?

-J'ai trouvé la solution à l'énigme, et la solution à ce que disait l'énigme ! assura Cédric d'un ton un peu plus agacé. Il faut juste que je m'entraine ...

-Et tu n'as pas besoin de cobaye ? Simon se propose.

-Ferme-la, Bennett, me rabroua sèchement Simon avant de se tourner vers le champion. Tu es sûr de toi ? Tu as toutes les solutions ?

J'observai Cédric. Ses iris respiraient la sérénité et ses traits la confiance. Et surtout, il y avait un éclat presque suppliant dans son regard, qui me rappelait douloureusement la conversation que l'on avait eu lorsqu'il avait mis son nom dans la Coupe de Feu. Cédric avait besoin de savoir quelle était sa valeur réelle. Pas la valeur de notre groupe : la sienne. Nous n'avions pas à intervenir dans cette quête d'identité dans laquelle il s'était lancé – pas s'il n'en éprouvait pas le besoin. C'était sa tâche, à lui et à lui seul. Alors je hochai la tête.

-D'accord. Rendez-vous le 24 février, alors.

-Vic', tu es sérieuse ? s'indigna Emily. On ne peut le laisser ...

-Si, on peut, tranchai-je d'un ton plus ferme. Il dit avoir toutes les cartes en main, c'est qu'il les a. On ne peut plus rien faire pour lui. Sauf peut-être Emily, qui peut faire quelque chose à cet épis dans tes cheveux, tu crois qu'il y a moyen d'arranger ça avant ce soir ?

Si les regards d'Emily et Simon étaient dubitatifs, celui de Cédric brillait de reconnaissance. Sans attendre leur réponse, il m'embrassa rapidement sur la tempe, m'arrachant un cri de surprise.

-Hey ! Réserve ça pour Cho ce soir !

-Tu es ma meilleure amie, je t'embrasse si je veux, rit Cédric en me donnant une tape sur l'épaule. C'est parfaitement ce que j'avais besoin d'entendre, merci Vic'.

-Dans ce cas, lâcha Emily, visiblement à contrecœur.

-Parfaitement, insista Cédric avec un regard d'avertissement. On se voit à midi, les filles.

-Ou au bal, si vous avez décidé de vous préparer dès maintenant, glissa malicieusement Simon.

-Moi ça va, mais pour Vic' ça commence maintenant !

Je la dévisageai, la peur s'insinuant dans mes veines à mesure que le sourire d'Emily s'agrandissait et se chargeait de sous-entendu.

-Cédric ! criai-je alors qu'il passait la porte. Cédric ne me laisse pas seule avec elle !

***

-Ce n'est pas moi.

-Oh, je t'assure que si.

-Moi je te dis que non. Une autre fille a pris ma place pendant que tu appliquais ... ce truc.

Emily pouffa doucement en essuyant suavement ses cheveux. Elle revenait de la douche, qu'occupait à présent Mathilda. Renata était toujours en bas. Apparemment, elle ferait une apparition au bal, mais ne s'attarderait pas.

-Elle a la même cicatrice sur l'épaule en tout cas, ton autre fille, remarqua-t-elle en appuyant sur la grosse balafre qui déchirait ma peau, stigmates d'un méchant grain de beauté dont la coupe avait très mal cicatrisé.

-Je t'ai dit, j'ai une sœur jumelle moldue, je l'ai faite venir, assurai-je, néanmoins toujours hébétée.

Emily m'avait quitté devant le miroir qui ornait la porte de ma penderie, et m'avait retrouvé devant ce même miroir, la bouche ouverte face à mon reflet. Elle avait beau me dire le contraire, la fille que je scrutai dans la glace n'était pas moi. Elle portait une élégante robe d'un bleu nuit qui découvrait gracieusement ses épaules – et sa méchante cicatrice. Elle était plus grande que moi, mais peut-être était-ce dû à ces chaussures à petit talon argentée qu'elle portait. Et surtout, son visage me semblait radicalement différent. Ses cheveux, surtout. Les miens étaient des boucles désordonnées qui chatouillaient mes épaules, les effleurant pour la première fois depuis mon enfance. Ceux de la fille dans le miroir étaient des fils de soie bruns et soyeux qui tombaient avec délicatesses sur ses épaules nues, atteignant même ses omoplates. Cela changeait totalement le visage, qui paraissait moins en rondeur, plus fin. Et ses yeux, au lieu d'être en amande et manger par mes joues saillantes, étaient écarquillés et parfaitement visibles.

Non. Définitivement, ce n'était pas moi.

-On devrait dégager un peu plus son visage, genre comme ça. (Emily rassembla deux mèches qui me couvraient le visage pour les tirer en arrière). Voilà.

-C'est encore moins moi.

-Le but ce n'est pas que ce soit toi, c'est que tu sois jolie, répliqua Emily avec un sourire tenu. Je vais passer ma robe, reste tranquille.

Elle s'engouffra dans son lit et tira les rideaux. Je continuai de m'observer dans le miroir, hébétée. Emily s'était servie d'une lotion pour cheveux, Lissenplis, pour faire disparaître mes boucles et pour les remplacer par une épaisse chevelure lisse et brillante. Ça prenait un temps incroyable, mais le résultat était ... Je n'avais pas de mots. J'ignorais si j'aimais ou détestais. J'avais tant de mal à me reconnaître que je n'arrivais pas à me faire un avis.

Emily revînt un instant plus tard, vêtue de sa robe rouge, alors que Mathilda émergeait de la Salle de bain dans sa toilette d'un jaune pastel. Elle avait relevé ses cheveux en un chignon suavement exécuté, et quelques mèches de cheveux s'en échappaient pour encadrer son visage. Un sourire enthousiaste s'étira sur ses lèvres.

-Whao, ça change ! Tu es superbe !

-Merci, répondis-je, sans savoir si c'était la bonne réponse. Toi aussi tu es ... très jolie.

Mathilda me servit un sourire éclatant qui étouffa la gêne dans ma gorge. Bon sang, ça allait être comme ça toute la soirée ? Des personnes qui se complimentent, être obligée de leur rendre et sourire d'un air resplendissant ? Je savais déjà que j'aurais des difficultés à afficher une mine aussi radieuse que celle de Mathilda.

-Dois-je en conclure qu'Erwin a accepté d'aller au bal avec toi ? hasardai-je comme son sourire s'attardait.

-La semaine dernière, confirma-t-elle, rayonnante. Il a rougi comme un petit garçon, tu l'aurais vu ...

-Erwin est capable de rougir ?

Mathilda était trop occupée à sourire pour relever ma pique. La laissant à son plaisir, je m'aventurais dans le couloir du dortoir des filles, un hall dont les portes arrondies en bois chaud et coloré réchauffait la pièce, et trouvai celle munie de l'écriteau « quatrième année ». Après quelques instants d'hésitation, je toquai doucement contre le battant.

-Entrez ! fusa la voix étouffée de Hannah Abbott.

J'actionnais la poignée ronde et cuivrée de la porte et entrai dans la chambre. Elle était en tout point semblable à la notre, avec ses fenêtres arrondies, ses rideaux d'un jaune moutarde étrangement agréable et son parquet de bois clair qui apportait une certaine lumière. Hannah était assise sur son lit en tailleurs, dans sa toilette rose garnie de volant s'étalant autour d'elle, un pinceau à vernis à la main. Elle me dévisagea un instant, impassible, avant d'écarquiller les yeux.

-Victoria ?

-En personne, assurai-je en avançant d'un pas dans la pièce. Susan est là ?

-Elle se change dans la salle de bain. Qu'est-ce que ... enfin, tes cheveux ...

-Ne sont plus mes cheveux. Sur ce point, on est d'accord. Je peux l'attendre ?

Hannah hocha la tête, sans quitter ma chevelure du regard, son pinceau suspendu au dessus son ongle. Je m'assis sur le lit que je savais appartenir à Susan, mes jambes balançant dans le vide. J'étais en train d'entortiller la chaîne de ma médaille entre mes doigts quand mon amie sortit de la salle de bain, vêtue d'une robe d'un bleu turquoise qui seyait particulièrement à son teint. Comme Hannah, elle me dévisagea ouvertement avant d'éclater de rire :

-Oh par Merlin !

-Dieu merci, soupirai-je avec un sourire sincère. C'est la réaction dont j'avais besoin.

-Non mais sérieusement, qu'est-ce qu'Emily t'a fait ? s'esclaffa Susan en me rejoignant sur son lit.

-Et encore, elle n'a pas sorti le maquillage ...

Susan me jeta un regard compatissant, et me frotta doucement le bras, sans doute pour m'insuffler du courage. Elle rajusta les bracelets d'argent qui ornaient ses poignets. Elle n'avait presque pas mis de maquillage : juste un trait d'eye-liner qui soulignait son regard et une couleur rose et discrète sur les lèvres.

-Mais peut-être ... que tu peux te maquiller ici, proposa Susan avec un ravissant sourire. Pas d'Emily et d'outils de torture et Hannah a la main plutôt habile et légère.

-Promis, ce ne sera pas grand-chose, promit-t-elle en rebouchant son vernis. Et honnêtement, ce n'est pas comme si tu avais besoin d'une tonne d'artifice ...

-Les cheveux, c'est déjà bien trop artificiel.

J'observai les deux filles, reconnaissante, et donnai mon accord en opinant du chef. Hannah me força à me mettre à la lumière, et sortit uniquement un rouge à lèvre d'un rouge sombre sur lequel je protestai d'un prime abord, mais qui une fois posé n'était pas si terrible. Concernant les yeux, elle me laissa juste mettre un mascara.

-C'est tout, décidai-je en me scrutant dans le miroir de la penderie de Susan. C'est déjà ...

Je ne trouvai pas le mot exact pour décrire ce que c'était, mais Susan parut comprendre l'idée. Elle opina du chef, la mine compréhensive.

-Mais en tout cas, tu es magnifique, assura Hannah avec un sourire enthousiaste. Je ne sais pas avec qui tu vas au bal, mais il va craquer.

Je sentis le sang refluer de mon visage. Ce n'était pas ce que je cherchais, absolument pas. Et encore maintenant, j'ignorais pourquoi j'avais laissé Emily appliquer cette lotion sur mes cheveux. Peut-être parce qu'en terme de beauté, je lui faisais une entière confiance : elle était belle et toujours gracieuse. Mais je ne penserais pas que ça me chamboulerait à ce point.

Hannah partit se coiffer dans la salle de bain et je m'affaissai sur le lit de Susan, les jambes dans le vide et le regard rivé sur la tenture moutarde.

-Ce bal, c'est absurde.

-Moi je trouve ça sympa, commenta simplement Susan, toujours sagement assise. Sullivan m'a promis qu'il fera un effort et danserait bien avec moi. Je trouve que c'est le genre d'événement qui manque un peu à Poudlard. Bon, peut-être que le côté jolies robes et cavaliers est un peu de trop ... Mais je suis contente de pouvoir danser sur une autre musique que celle que joue Simon. Tu sais que ce sont les Bizarr'Sisters qui feront l'animation ?

La rumeur avait parcouru Poudlard, en effet, mais ne me faisait ni chaud, ni froid. Je n'écoutais pas les radios sorcières, je n'avais aucune idée de quel type de musique pouvaient jouer les Bizarr'Sisters, mais ça avait l'air d'être un groupe de grande notoriété. Assez pour que les yeux de Susan pétillent d'enthousiasme. Pourtant, ce bal n'avait en rien altéré ce qui faisait qu'elle était elle : ses cheveux ondulaient sur ses épaules, comme ils le faisaient d'ordinaire, et sa robe était simple comme elle – je la reconnaissais, elle l'avait mis à noël dernier. Tout le monde la reconnaîtrait, et lui sourirait. Alors que me concernant ... Je sentais déjà le regard brûlant de Poudlard qui se poserait sur moi pour se demander qui j'étais, exactement comme Hannah un instant plus tôt.

-Tant mieux pour les Bizarr'Sisters. Elles jouent bien ?

-Vic', dit Susan avec un sourire triste. N'essaie pas d'être artificielle avec moi. C'est pour ça que t'es venue, non ?

-On ne peut rien te cacher. Mes cheveux, c'est ... pas moi. Et contrairement à toi, je ne sais pas danser.

-Pourtant tu dansais très bien la danse folklorique irlandaise à la Coupe du Monde, plaisanta-t-elle.

-Après, ou avant le whisky Pur-Feu ?

Susan éclata de rire, avant de se redresser et de me prendre le bras.

-Allez viens, je vais t'apprendre !

-A une heure du bal ? doutai-je en me levant tant bien que mal.

-Ce sera toujours ça de pris ! Au moins tu ne marcheras pas sur les pieds de ... tu y vas avec qui déjà ? Un Serpentard ?

-Miles Bletchley, marmonnai-je en me plaçant face à Susan. Euh. Comment on procède ?

Susan rit une nouvelle fois, arguant que tout était moins facile sans le Whisky Pur-Feu. Ce à quoi je répondis en lui marchant délibérément sur le pied. Elle posa l'une de mes mains sur son épaule et l'autre entrelacée dans sa main avant d'entonner un non-musical « un, deux, trois ». Elle se mit à mouvoir et je la suivis tant bien que mal dans ces pas. Je lui marchais plusieurs fois sur les pieds et un instant je craignis de déchirer sa robe de mon talon, mais au bout d'un quart d'heure, j'avais pris le rythme « un, deux trois » et les pas circulaires qui se dessinaient dessus. Susan se fendit d'un sourire satisfait.

-Parfais, tu sais danser la valse ! Bon, parfois ça peut-être un peu plus rapide, ou plus lent, mais si tu continue de compter « un, deux, trois » dans ta tête en prenant le rythme, ça devrait aller !

-Tu es sûr qu'un groupe branché de musique sorcière va jouer une valse ?

-On reste à Poudlard, dans un univers très guindé, fit valoir Susan en haussant les épaules. Alors oui, je pense.

-Tu dois avoir raison. Je ne vois pas McGonagall danser sur du Prince.

-Prince ?

-Rôh par Merlin ! râlai-je en levant les yeux au ciel. Ils n'auraient pas pu mettre des chansons moldues à ce bal ? Que je me sente un peu intégrée ?

Susan ouvrit la bouche pour répondre, ses lèvres formant un pli compatissant, mais à ce moment là quelqu'un toqua à la porte et entra sans demander l'autorisation.

-Susie, t'es là ? J'ai besoin d'aide pour ...

Simon s'immobilisa sur le bas de la porte, la poignée dans une main et une longue bande de tissue d'un jaune qui s'harmonisait parfaitement avec les rideaux du lit dans l'autre. Ses yeux nous dévisagèrent à tour de rôle avant qu'il n'éclate d'un irrépressible fou rire. Je voulus le fusiller du regard, mais la vérité fut qu'un sourire amusé s'étala sur mes lèvres.

-Un appareil photo, par pitié, haleta Simon en essuyant une larme que l'hilarité lui avait arrachée. Par Merlin, s'il vous plait il faut que j'immortalise ce moment ...

-N'en rajoute pas, exigea Susan, qui se retenait visiblement de sourire. Allez, viens là, avec ton nœud. C'est plus difficile quand Caroline n'est pas là pour les faire ...

-Simon Bones ne connaît pas de formule pour faire son beau nœud ? constatai-je, amusé.

-Oh je ne m'intéresse pas aux sorts ménagers ou d'apparat, répliqua-t-il alors que Susan lui passait la bande de tissu au cou. Franchement magiquement parlant c'est ... pauvre.

-Excusez-nous, monsieur, bougonna Susan en entrelaçant la bande.

-Etrangle-le, Susie.

Le frère et la sœur me jetèrent un regard d'avertissement. Je ne l'aurais pas pensé d'un prime abord, mais le costume tombait plutôt bien sur cette carcasse de poussin qu'était Simon. Il flottait peut-être un peu dans la veste – ses épaules n'étaient sans doute pas assez large pour la remplir – mais une fois le nœud achevé par Susan, le résultat était plutôt convainquant. Seuls ses cheveux refusaient de demeurer en place, et il ne semblait pas avoir fait l'effort de les dompter. Simon me fixa du coin de l'œil.

-Non mais sérieusement, Vicky ? Tu as laissé Emily te maltraiter de la sorte ?

-On parle d'Emily, évidemment que je l'ai laissée faire.

-Susie, tu es sûre que t'as pas d'appareil photo ?

-Certaine, assura-t-elle avant de lui donner une tape sèche sur le torse. Allez, va-t'en maintenant.

Simon considéra un instant sa sœur, et un éclat de tendresse que seule elle pouvait provoquer brilla dans ses yeux. Il caressa doucement une mèche de ses cheveux, et je me cachai dans les plis de rideau, mal à l'aise. Puis il laissa retomber sa main, et partit pour s'en aller, mais non sans me lancer une dernière pique :

-N'essaie pas de te cacher, Vicky. Maintenant, personne ne pourra ignorer que tu es une fille.

Il referma précipitamment la porte et la chaussure que je venais de violemment lui jeter à la figure s'écrasa contre le battant de bois.

***

Quand j'apparus dans la Salle Commune de Poufsouffle, je reçus presque plus de compliment qu'Emily. Sans doute le changement était-il plus radical et donc plus sujet à conversation. Erwin me détailla avec tant d'insistance que j'eus de la peine pour Mathilda, pendue à son bras, et Cédric m'adressa un sourire approbateur.

-Peut-être que c'est ça qui va te redonner la confiance, finalement, me souffla-t-il quand j'arrivais à sa hauteur.

-Non, ce qui redonne de la confiance, c'est de désarmer Simon.

Celui-ci m'avait jeté un long regard agacé, les lèvres relevées en un fin sourire. J'espérais pour lui qu'il ne resterait pas trop souvent avec Cédric, car malgré son allure correct, il ne soutenait pas la comparaison avec son ami, athlète émérite dont les épaules carrées épousaient parfaitement le veston et redressaient fièrement la poitrine. Ses cheveux bruns étaient élégamment plaqués en arrière, mais je ne pouvais m'empêcher de trouver une certaine crispation dans son sourire. Sans doute était-il nerveux de retrouver Cho. Chose que je comprenais parfaitement, sentant moi-même la pression monter à mesure que les minutes filaient. Alors que nous avancions dans les couloirs éclairés de Poudlard, je m'étais rapprochée d'Emily, la collant presque. Le Hall était déjà bondé lorsque nous nous y présentâmes, et d'aspect assez étrange : je n'étais habituée qu'à le voir peupler d'élève aux uniformes noirs et dont les uniques touches de couleurs étaient les cravates aux couleurs des Maisons. Là, il était empli de tenues chatoyantes, et vives qui l'animait, en quelque sorte. Je fouillai nerveusement l'endroit du regard, mais Miles n'était pas encore arrivé.

-Esteban est là, me prévint néanmoins Emily d'un ton doux. On se voit à l'intérieur, d'accord ?

Je hochai la tête, la bouche sèche. Elle disparut dans la foule de soieries et Cédric posa une main rassurante sur mon épaule. Nous échangeâmes un sourire nerveux, sous l'œil moqueur de Simon. Il avait passé quelques temps avec Kamila pendant les vacances, afin d'être sûr de ne pas aller au bal avec n'importe qui. Apparemment, elle devait au moins lui plaire, parce qu'il n'avait pas l'air de me tenir rigueur d'avoir fait en sorte qu'ils y aillent ensemble.

-Cédric !

Nous nous retournâmes sur Cho, vêtue d'une élégante toilette d'un bleu glacé et dont les longues manches flattaient ses flans. Elle était ravissante et Cédric prit sa main pour la frôler de ses lèvres, en un geste charmeur qui la fit rougir. Je fis une grimace dans le dos de Cho qui fit sourire Simon.

-Tu es prête à ouvrir le bal ? demanda-t-il à Cho.

-Je crois, répondit-t-elle avec un sourire plein de nervosité.

Elle prit timidement le bras de Cédric et je vis son regard se fixer sur un point derrière moi. Je fis volte-face et vis Harry Potter et son ami Weasley, accompagnés d'une fille à la peau mât vêtue de rose, descendre de l'escalier en colimaçon de Poudlard. Le visage de Cho s'était quelque peu crispé, mais elle avait ensuite souri d'un air radieux à Cédric.

-Je suppose que ça ira, il paraît que tu es un grand danseur ...

-La valse avec Emily, un grand classique de Poufsouffle, confirma Simon avec un grand sourire.

-Arrête de faire le fanfaron, voilà ta cavalière, persifflai-je en lui donna un coup de coude.

Durant la conversation, les portes du Hall s'étaient grandes ouverte pour laisser places aux élèves de Durmstrang, Viktor Krum et sa cavalière à leur tête. Kamila nous aperçut, prit congé de ses amis et se dirigea vers nous. Simon perdit soudainement son sourire, et j'enfonçai le clou en le poussant vers elle. Il trébucha, me jeta un regard noir, mais s'en fut vers Kamila bon gré mal gré.

-En fait tu as été une véritable entremetteuse, toi, fit remarquer Cédric, les yeux pétillant. Tu as trouvé une cavalière à Simon, poussé Mathilda à demander à Erwin et ...

Je lui lançai un regard éloquent et une petite couleur rose vint teinter ses joues.

-Les champions ! appela finalement le professeur McGonagall. Les champions, par ici, s'il vous plait !

La directrice adjointe avait revêtue une robe à carreaux écossais à dominante rouge et une couronne de chardon cintrait son chapeau. Cédric m'adressa un dernier sourire tendu et je lui soufflai un « bonne chance » avant qu'il ne rejoigne McGonagall. A présent seule, j'observais les autres champions à la dérobée. Le vert bouteille de robe de soirée de Harry Potter était peut-être fringuant, mais elle mettait ses yeux émeraude en valeur. Il avait l'air encore plus nerveux que Cédric, mais sa cavalière paraissait en revanche beaucoup s'amuser. Krum avait l'air moins renfrogné que d'habitude et parlait vivement à la fille qui l'accompagnait. Je ne reconnaissais pas son visage d'ici, mais elle était ravissante. Fleur Delacour fronçait du nez en observant les décorations du Hall, sous l'œil admiratif de ... Roger Davies. Je parcourus le Hall du regard pour y retrouver Emily, mais elle était en grande conversation avec Esteban. Les élèves, champions en tête, commençaient à s'engouffrer dans la Grande Salle, et je cherchais à nouveau Miles du regard sans le trouver. Il n'y avait rien de pire que d'être seule dans une foule. Je me sentais presque suffoquer quand une main se posa sur mon épaule nue, me faisant faire un véritable bond.

-Seigneur, Miles ! haletai-je en posant une main sur ma poitrine. Tu m'as foutu la frousse ...

-Pardon, ce n'était pas le but, s'excusa-t-il avec un sourire penaud.

Comme Cédric, il présentait parfaitement bien dans sa robe de soirée : elle épousait parfaitement les formes de son corps, et son nœud papillon de soie verte ornait de manière parfaite le tout. Ses cheveux bruns étaient soigneusement coiffés et ses yeux me dévisager, scrutant mon visage comme si c'était la première fois qu'il me voyait. Je me sentis rougir face à ce regard inquisiteur.

-J'ai changé de cheveux, fis-je stupidement remarquer. Emily ...

-Et ça te va très bien, assura Miles avec un léger sourire. Tu es très jolie – je veux dire, sans le sens objectif du terme.

-Je ne suis pas sûre que « jolie » soit un qualificatif objectif, rétorquai-je en m'empourprant de plus belle. Mais ... merci.

Son sourire s'agrandit, et il m'offrit son bras. Je m'en saisis maladroitement, avec l'impression d'être propulsée des décennies en arrière, à l'époque des grandes soirées mondaines où les femmes élégamment vêtues étaient accrochées aux bras de leurs hommes. Ce n'était pas une pensée particulièrement agréable, et ce fut donc avec un nœud douloureux au creux du ventre que je m'engouffrais dans la Grande Salle.

***

Il fallait admettre cela : Poudlard s'était surpassé. Les murs de pierre étaient recouverts d'un givre étincelant et au plafond étaient entrelacés des branches de houx et de gui parsemé d'étoile. De grandes tables rondes étaient disposées autour de ce qui semblait être la piste de danse. Comme Miles avait peu d'amis que j'appréciais à Serpentard, nous nous étions installés à la table qu'occupaient Emily et Esteban, et Simon et Kamila nous avaient rejoint quelques secondes plus tard. Nous ne mîmes pas longtemps à découvrir que les elfes aussi s'étaient dépassés : chacun pouvait commander ce qu'il souhaitait, et la nourriture était délicieuse. Je dégustais mon morceau de dinde avec l'impression qu'il avait été fait chez moi. J'eus une pensée triste pour ces pauvres créatures qui devaient actuellement se démener pour notre bon plaisir, et qui ne pouvait profiter de la joie de noël. Mais peut-être le plus triste dans tout cela était qu'ils n'en éprouvaient pas l'envie.

J'avais peur que Miles soit mis à l'écart : Simon ne l'appréciait pas particulièrement et Emily était trop occupée avec Esteban (Elle pouffait à chacune de ses blagues. Par Merlin, où était passée ma forte et sarcastique Emily ? Sans doute disparue au moment où elle avait remarqué que Roger Davies accompagnait Fleur Delacour ...). Mais Simon se montra poli à défaut d'être agréable et il discuta avec Kamila, dont il partageait la table de repas.

-Il paraît que vous, vous dormez sous le Lac Noir, disait-t-elle quand nous eûmes fini le repas. C'est vrai ? Ce n'est pas trop flippant là-dessous ?

-C'est impressionnant les premiers jours mais on s'y habitue vite. Ça ne doit pas être plus étrange que de dormir sur un bateau ...

-Un bateau enchanté, rectifia Kamila avec un sourire.

-Bateau enchanté de Durmstrang, enchérit alors Esteban de son accent espagnol.

C'était la première fois qu'il nous adressait la parole et Simon dressa un sourcil surpris. Je lui flanquai un coup de pied par dessous la table et sa grimace m'indiqua que j'avais visé juste. Esteban gratifia Kamila de son si charmant sourire :

-Ce qui veut dire que tout enchanté qu'il est, ton vaisseau, vous devez sûrement d'avoir que le confort martial de Durmstrang. Je suis presque persuadé que vous dormez tous dans de vraies cabines de matelots dans la cale, avec les hamacs qui tanguent au gré de l'eau ...

-Il faut mieux ça que de dormir dans des draps de soie avec des oreillers en plume, répliqua âprement Kamila, dont le visage s'était durci. Ça vous ramollit un sorcier, et le transforme en princesse.

Les yeux d'Esteban flamboyèrent, et le regard déterminé de Kamila signifiait clairement qu'elle ne comptait pas en rester là. Simon et Emily échangèrent un regard inquiet.

-Les champions viennent de se lever, fis-je alors remarquer le plus naturellement du monde. Peut-être que le bal va vraiment commencer.

Le regard de notre table se riva sur celle des champions et Emily m'adressa un « merci » silencieux. Effectivement, les champions, qui mangeaient avec les juges du Tournoi, s'étaient avancés sur la piste de danse avec leur partenaire. Je remarquai alors l'absence de l'un des juges, remplacé par un jeune homme aux cheveux roux et aux lunettes d'écailles.

-Croupton n'est pas là ? m'étonnai-je en applaudissant les champions comme tout le monde.

Personne ne parut m'entendre, sauf Simon. Il me jeta un regard éloquent pour me faire comprendre qu'il avait fait la même observation. Les Bizzar'Sisters, qui s'étaient installées sur une estrade au fond de la Grande Salle, se mirent à jouer un air lent, mais rythmé, et les champions commencèrent à tournoyer. Presque allongée sur le dos de ma chaise, ma joue appuyée contre l'avant-bras, j'avais une vue parfaite sur Cédric et Cho, qui dansaient en toute grâce et simplicité, se souriant l'un à l'autre d'une manière qui me fit songer qu'ils ne faisaient plus que parler Sortilège.

-Bien, lança Esteban en se levant. Puisque la soirée est encore longue, ne nous privons pas d'une danse. (Il présenta une main galante à Emily). Puis-je, señorita ?

Emily eut un sourire contenu et prit la main tendue pour s'avancer à son tour vers la piste de danse. Kamila adressa un regard à Simon qui, selon toute vraisemblance, signifiait que s'il l'invitait à danser il se retrouverait avec sa baguette coincé dans sa gorge. Elle ne paraissait pas être une grande danseuse, mais ce n'était pas pour déplaire à Simon : les démonstrations en foule n'étaient pas sa tasse de thé. J'observais les couples se rapprocher de la piste : le professeur Dumbledore valsait avec Madame Maxime en un duo complétement disproportionné, et je vis avec amusement Maugrey esquissait quelques pas de polka avec le professeur Sinistra. Mon grand-père avait tenté de m'apprendre la polka, mais avait vite abandonné l'idée quand j'avais réussi à le faire tomber, le crochetant sans le vouloir. Deux musiques passèrent. Harry Potter avait rejoint précipitamment son ami une fois la première chanson achevée, sa cavalière cette fois boudeuse dans son sillage, et Emily parvint à emprunter Cédric à Cho au moment où la musique ralentissait.

-Qu'est-ce que tu en dis ? me souffla Miles en se rapprochant de moi. Tu veux y aller ?

Je relevai la tête, surprise. J'étais si profondément ancré dans ma bulle que j'avais oublié Miles à côté de moi. Je lui étais reconnaissante de me poser discrètement la question, plutôt que de l'imposer implicitement comme venait de le faire Esteban avec Emily. J'observai les couples tournoyer doucement, avec cette étrange sensation d'envie et de paralysie.

-C'est quoi comme danse ? m'enquis-je alors.

-Vu le rythme, sans doute une valse.

Une valse. Bien, il suffisait juste de compter, alors ? Ne sachant si c'était bon gré, ou mal gré, j'opinai du chef, et un sourire fleurit sur les lèvres de Miles. Il me tendit la main, et je la pris avec un gros soupir, comme si je pouvais expirer d'un souffle toute l'agitation qui était en moi. Miles devait sentir ma tension à la pression de mes doigts car il me souffla :

-Si tu n'as pas envie, on peut aller se rassoir.

-Non, ça va, le rassura-je, constatant que contre toute vraisemblance, c'était vrai. Il faut bien que je m'y mette un jour, non ? Je m'excuse simplement d'avance pour tes orteils.

Miles partit d'un petit rire, et nous plaça à une extrémité de la piste, à un endroit où peu de monde dansaient. Je croisai vaguement le regard de Susan, qui tournoyait plus loin avec Sullivan Fawley, et la vit articuler silencieusement « un, deux, trois » avec un sourire d'encouragement. Etrangement, cela suffit à m'insuffler le courage qui me fallait et je posai derechef une main sur l'épaule de Miles et il tint fermement l'autre. Puis lentement, il se mit à se mouvoir, m'entrainant dans ses gestes. Je lui marchai sur le pied au bout de deux pas, et je bredouillai une excuse en voulant m'arrêter. Mais Miles raffermit sa prise autour de ma taille et me força à relever la tête d'une pression sous mon menton. Ses yeux brillaient d'amusement, mais également de compréhension.

-Arrête de regarder tes pieds, me conseilla-t-il avec douceur. La danse, c'est instinctif et surtout – et j'en suis navré – c'est sexiste : il faut que tu laisses le garçon mener. N'essaie pas de réfléchir, suis-moi juste, d'accord ?

-Merveilleux, maugréai-je en ramenant ma main sur son épaule.

Mais cette fois, je tentais de fixer un point devant moi et de me laisser entrainer par Miles. Le rythme était assez lent pour que je puisse prendre rapidement mes marques, et au bout de quelques pas, j'étais satisfaite d'avoir pris la cadence sans lui écraser les orteils. Un sourire soulagé s'étira sur mes lèvres.

-OK, d'accord. C'est carrément sexiste, mais au moins ça marche.

-Et tu te débrouilles admirablement bien pour quelqu'un qui ne sait pas danser, approuva Miles avec un sourire. Tu as pris des cours avant de venir ?

-Une heure avant, avec Susan Bones.

Le visage de Miles s'assombrit quelque peu, et je dressai un sourcil interrogateur. J'ignorais comment nous faisions pour avoir une conversation tout en dansant, mais nos jambes semblaient à présent se mouvoir seules.

-C'est juste ... J'ai entendu des rumeurs ... C'est pour ça que j'étais surpris quand tu m'as dit que tu acceptais d'aller au bal avec moi, c'est parce que des gens disaient que ...

-J'y allais avec Simon Bones ? achevai-je avec l'envie de faire avaler sa baguette à ce dernier.

J'en venais même à espérer qu'il invite Kamila à danser. La jeune fille avait l'air une véritable tigresse, et j'étais sûre qu'à Durmstrang ils apprenaient des techniques de combats inconnues de Simon. Miles opina doucement du chef, visiblement gêné.

-Oui, c'est ça. Et au début je n'y croyais pas, je pensais ...

-Que je ne l'aimais pas ? C'est toujours vrai et inversement. Allez au bal avec lui, c'était une façon de se venger pour ce qui s'était passé en début d'année. Merci de m'avoir tiré de là, par ailleurs.

-Et tu l'aurais laissé faire ? se moqua Miles, se détendant visiblement.

-Pas sans donner quelques coups de griffes, assurai-je avec un sourire. Il serait rentré avec l'intégralité de ses orteils cassés. Et peut-être même une jambe ... maintenant que je vois cette salle, je lui trouve beaucoup de potentiel pour lui faire vivre un enfer ...

-C'est vrai que les branches de gui sont d'une dangerosité effrayante, plaisanta Miles en levant les yeux au ciel.

Je plissai les yeux, me souvenant parfaitement de ce que les couples faisaient sous les branches de gui. Miles parut comprendre l'allusion dans mon regard, car il s'empourpra violemment. Sa main se crispa sur la mienne.

-Non, Vic', ce n'était pas ... Je te jure, c'est ...

-Hey, détends-toi ! me moquai-je en riant doucement, voyant dans sa gêne sa sincérité. Je plaisante ... Et je songe peut-être à planter une branche de houx dans l'œil de Simon. Un peu de sang entachera définitivement sa réputation romantique ...

Miles s'esclaffa et je sentis définitivement son épaule sous ma main se détendre et s'affaisser. La musique s'estompa lentement, avant que les Bizzar'Sisters n'entament un nouveau morceau, plus rapide. Je me figeai en l'écoutant, tentant d'attraper les notes et de les comprendre. L'œil de Miles pétilla et il raffermit sa prise sur ma main.

-On tente quelque chose de plus soutenu ?

-Aux risques et périls de tes pieds ! le prévint-je sans grande confiance.

Je le laissai me guider de bon gré, n'ayant aucune idée d'où placer le pas, et quels mouvements exécuter. Miles poussa le vice à me faire tournoyer, faisant valser ma tête et mon esprit. A la fin de la danse, j'étais si essoufflée qu'il rit en me promettant d'aller chercher des bièraubeurres pendant que je retournai à notre table, titubant presque, les joues d'un rouge soutenu. Je sentis quelqu'un m'attraper le bras et me retrouvai face au sourire malicieux de Susan.

-La leçon a porté ses fruits ! C'est la coiffure qui te donne des dons pour la danse ?

-Je savais que tous mes maux venaient de mes boucles, raillai-je avec un sourire.

Susan s'esclaffa et courus rejoindre Sullivan, ses jupes retenues dans sa main. Un instant plus tard, ce fut George Weasley – ou peut-être était-ce Fred, il m'avait raconté une histoire comme quoi ils échangeaient leur place auprès d'Angelina – vint m'aborder et je discutais quelques secondes avec lui, avant que son frère ne vienne le chercher pour une « affaire urgente ». Je pus enfin me poser sur une chaise avec un gros soupir de soulagement. Cédric et Cho avaient fini par nous rejoindre, et celle-ci discutait vivement avec Kamila alors que Simon et Cédric étaient penchés l'un sur l'autre. Emily dansait toujours langoureusement avec Esteban – d'autant plus langoureusement que Roger et Fleur étaient eux aussi sur la piste. Je m'installai à nouveau sur le dos de ma chaise, la tête penchée sur mes bras en observant les danseurs avant que je ne remarque que Cédric me faisait le signe de le rejoindre. Je rassemblai mes jupes avant d'aller m'accroupir entre les deux garçons, devinant qu'ils souhaitaient la discrétion.

-Qu'est-ce qu'il y a ? chuchotai-je en remarquant le sérieux dans les iris de Cédric. Ça ne va pas avec Cho ?

-Quoi ? Si, si, parfaitement bien ! assura-t-il en jetant un coup d'œil à la jeune fille, qui discutait toujours avec Kamila. Non, c'est une autre affaire, là ...

Il posa ses coudes sur ses genoux et s'approcha encore un peu.

-Comme je vous l'ai dit ce matin, je suis sûr d'avoir toutes les cartes en main pour la seconde tâche ...

-D'accord, tant mieux, répondis-je, sans comprendre pourquoi on y revenait. Heureusement que tu as écouté Maugrey.

-Oui, bon, éluda Cédric avec un certain agacement. Ce n'est pas la question. Simon a entendu une discussion la semaine dernière entre Harry et son amie – tu sais, la brune ?

-L'heureuse cavalière de Viktor Krum, ricana Simon en désignant la fille, qui venait de s'installer aux côtés de Harry et son ami.

Je la dévisageai, incrédule. Je ne l'avais pas reconnu d'un prime abord, tant le changement était fulgurant. Ses cheveux, une touffe bien pire que la mienne toute en boucles et en broussailles, étaient à présents lisse, soyeux et élégamment relevé sur sa nuque.

-Rassurez-moi, mon changement n'était pas si choquant ?

-Tu as compté le nombre de garçon qui t'avait dévisagé depuis le début du bal ? se moqua doucement Cédric en prenant entre ses doigts l'une de mèches lisse.

-Bas les pattes ! glapis-je, remarquant le regard peu amène de Cho sur nous. C'est la première, et dernière fois que je me lisse les cheveux !

-Amen.

Cédric et moi jetâmes un regard surpris à Simon, sourcils haussés. Il fixait un point dans la foule et revint vaguement sur nous.

-Hey, je vis avec elle depuis l'enfance, se défendit-t-il comme notre regard persistait. Normal que je prenne ses expressions. Bon, Cédric, revenons-en à toi, dis-lui ta proposition ...

-Mouais, marmonna le champion, fixant encore un instant Simon avant de revenir sur moi. Bref, dans la discussion, la fille s'agaçait parce que Harry ne s'est pas attelé à l'énigme de l'œuf. Moi j'ai vite trouvé la solution à l'énigme parce que je suis en sixième année ... Mais lui ... Il lui faudra sans doute plus de temps.

-Tu veux lui dire, compris-je en un éclair. Tu veux lui parler de la façon d'ouvrir l'œuf comme il t'a prévenu pour les dragons.

Ça ressemblait tant à Cédric que j'en souris, attendrie. Non, décidemment, il n'aurait pas pu atterrir dans une autre Maison. La loyauté et l'équité, Cédric l'avait dans le sang et au plus profond de son cœur.

-Ne souris pas comme ça, c'est sérieux, répliqua Simon avec gravité. C'est une décision lourde de conséquence, Potter aurait pu être aussi désavantagé par son âge pour la première tâche, et c'est celui qui l'a le mieux réussi – sans offense, Cédric.

-Aucune, il a été remarquable, apparemment, assura-t-il, son sourire se figeant néanmoins. Mais crois-moi, cette fois ce sera plus compliqué pour lui.

-Tu en es sûr ?

-Certain.

-Alors dis-lui, répondis-je en toute simplicité.

-Mais si la réponse est facile pour lui, finalement ?

-Ne lui dis pas.

Cédric me jeta un regard irrité, et consulta Simon. Celui-ci haussa les épaules à son tour.

-Oh, tu as dis que tu voulais gagner le Tournoi à ta façon. Et faire quelque chose comme ça, c'est parfaitement ton style. Je ne dis pas que ça me plait, mais ... c'est toi.

Je souris face à l'intervention de Simon, qui reflétait parfaitement ce que je songeais. Je tapotai le genou de Cédric d'un air entendu, et me levai pour retourner à ma place. Je sentis le regard de Cho me suivre, et dès que je fus assise, elle se pencha sur Cédric avec un charmant sourire.

-C'est une merveilleuse soirée, non ? Poudlard s'est surpassée !

Cédric s'empressa de répondre et je détournai le regard. Mes yeux furent captés par un amoncellement de Serpentard, parmi lesquels Ulysse Selwyn, Warrington – qui pour mon plus grand plaisir, n'avait pas trouvé de cavalière – Gloria Flint dans sa robe de freluche émeraude ... Et Miles. Je fronçai les sourcils en me redressant, mais Miles paraissait contrarié. Il venait de tenter de passer entre Flint et Selwyn, mais la jeune fille l'avait arrêté et je vis la pointe de sa baguette effleurer le veston de Miles. Cette fois, j'étais parfaitement alerte, et me levai vivement avec l'intention de les rejoindre, mais un bras me retint vivement, et je dévisageai avec surprise Kamila. Son regard s'était considérablement durci.

-J'y vais, toi restes assise.

Elle me força à me rassoir d'une impulsion et je me laissai tomber sur ma chaise. Kamila s'élança à grand pas à travers la salle, la jupe de sa robe pourpre fendant l'air derrière elle. Je l'observai aborder le groupe avec un sourire d'apparence aimable, les bras croisés sur la poitrine. Elle prit rapidement Miles par le bras, discutant un instant avec les Serpentards la mine affable, avant que ce ne soit lui qui la tire vers la foule, nos bouteilles bièraubeurre à la main. Je m'efforçai de paraître impassible, mais mes doigts pianotant nerveusement la table étaient un aveu de ma fébrilité. Enfin, il attinrent la table, Kamila fulminante le visage fermé, et Miles un sourire rassurant aux lèvres. Il leva les bouteilles.

-J'ai les boissons, la fête peut commencer.

Mais je ne souris pas le moins du monde, et étouffai même un cri quand je remarquais le sang qui maculait la manche que Kamila tenait toujours. Miles suivit mon regard et son sourire s'estompa.

-Je me suis égratigné, quel idiot, marmonna-t-il en se dégageant de la polonaise.

-Tu te fous de moi ?

-Quel idiot, en effet, persiffla Simon, qui s'était approché de la scène, le visage fermé. Allez, montre ça.

Miles le lorgnai l'air mauvais, mais mon regard insistant le dissuader de jouer plus longtemps la comédie et il leva de mauvaise grâce son bras. La plaie était fine mais profonde, et Simon la soigna d'un coup de baguette avant de nettoyer le sang sur la manche.

-C'est signé Selwyn, ça, marmonnai-je.

J'avais eu une plaie semblable en l'an dernier, quand Selwyn m'avait coupé d'un sort en le croisant dans le couloir. Je sentis mes entrailles se nouer douloureusement en songeant à tous les scénarios que cela pouvait impliquer.

-C'est à cause de moi ? articulai-je, la gorge serrée.

-Mais non, éluda Miles, ses yeux roulants dans ses orbites. Ulysse n'aime ... juste pas qu'on lui dise non.

-Il faut aller en parler aux profs, proposa sombrement Simon. Peu importe pour ce que c'est ...

-C'est ça ta solution ? ricana Miles en secouant la tête. Oh, laisse c'est rien. Je lui refilerais mes notes de Métamorphose, c'est ça qu'il attend. Mais je te remercie pour ta sollicitude, Bones.

-Tu lui mâches le travail ? comprit Kamila, l'œil d'aigle fixé sur Miles. Il t'a entaillé pour des notes de travail ?

Miles haussa les épaules, l'air de dire que ce n'était rien. Je tentai d'accrocher son regard, mais chaque fois que je l'effleurais, il se détournait. Simon fronçait les sourcils, mais finit par retourner à sa place, Kamila dans son sillage. Je la remerciai silencieusement, et elle me répondit avec un sourire crispé et un regard suspicieux sur Miles. Celui-ci sirotait tranquillement sa bièraubeurre, la commissure de ses lèvres relevée en un sourire.

-Octavia McLairds est venue avec un garçon de Durmstrang, commenta-t-il en observant le couple valser. J'ai entendu dire qu'elle avait essuyé deux refus – dont Roger Davies, et je soupçonne Bones d'être le second.

-Ravie pour Octavia McLairds.

Mon ton froid, mais troublé parut alerter Miles, qui riva ses yeux sur moi. Je fixai également les danseurs, le pied battant nerveusement la mesure, les bras croisés sur mon ventre noué. Quand j'avais vu Miles entre Selwyn, Flint et Warrington, j'avais d'abord été déçue, songeant qu'il n'avait pas tenu ses promesses. Puis j'avais vu la baguette de Flint et l'air crispé de Miles, et mon cœur avait dévalé la poitrine. Et la plaie avait achevé de me glacer le sang. Sa main effleura doucement mon bras.

-Allez, viens, dit doucement Miles. C'est une belle musique, on va danser ?

La mélodie était effectivement plaisante, douce mais intense, mais je lançai un regard dubitatif à Miles. Il pressa doucement mon bras et je finis par céder avec un soupir. Je le suivis sur la piste de danse, et il plaça sa main au creux de mon dos alors que je posai la mienne sur son épaule. Je le laissai passivement entrainer pendant quelques secondes, l'esprit en ébullition et les yeux rivés sur le vide.

-Je suis désolé, Vic', finit-t-il par murmurer à mon oreille. Je ne voulais pas gâcher la soirée.

-Pourquoi ils t'ont coincé comme ça ?

Ma voix était rauque, et je me forçai à tousser pour faire passer la gêne et le bouchon qui compressait ma gorge. La main de Miles se crispa sur la mienne, mais son sourire se fit apaisant.

-Je te l'ai dit, une histoire de note de métamorphose. C'est peut-être l'une des seules matières où il a des difficultés, et ce n'est pas Warrington ou Montague qui vont l'aider. Gloria, peut-être, mais je ne sais pas s'il l'estime assez ...

-Je m'en fiche, Miles, rétorquai-je avec agacement. Simon avait raison, il aurait fallu aller voir un professeur s'il est capable de t'agresser pour une histoire de note ... Tu dors dans la même pièce que lui, qu'est-ce que ce sera la prochaine fois ?

Mes derniers mots étaient presque partis dans les aigus, et Miles appesantit sa pression dans mon dos, ce qui me rapprocha mécaniquement de lui. Ses mots frôlèrent mon oreille et malgré moi, un frisson me parcourut l'échine.

-D'accord, j'irais parler à Rogue. Mais je t'assure, ça fait cinq ans que je suis dans le même dortoir que lui, et il a eu mille raisons de me faire du mal, selon ses critères. Alors ne t'en fais pas, tout ira bien.

Je gardai le silence, laissant aller mon front contre son épaule avec épuisement. Il parut surpris, mais ne le souleva pas, et continua à me faire tournoyer. Le fil du trimestre repassait en boucle dans ma tête, avec pour image finale la plaie sanglante de Miles. Et alors je l'entendais, la petite voix intérieur qui ne cessait de me chuchoter : « non, tout n'ira pas bien ». 

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