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Mission Diplomatique


-On arrive bientôt ? J'ai mal aux jambes !

-Non mais tu te fous de qui Elsa, railla Arsenic ? Tu voles !

Elsa fit mine de bouder sa grande sœur qui éclata de rire en lui ébouriffant les cheveux. Marie-Antoinette râla :

-Bon, vous avez fini, oui ?! On est en mission diplomatique !

-Qui est la diplomate, ici, Toinette, vous ou Hélène, ricana la démone au nom de poison ?

-Ça suffit les gamines, sourit ladite Hélène.

Les 4 demoiselles traversaient une forêt plutôt éloignée de leur lieu de résidence, profitant du fait que les plus jeunes demoiselles de la maison soient au lycée pour qu'Hélène puisse faire son travail, accompagnée de 3 gardes du corps assez balèzes au cas où les "Sans-Têtes-Un-Œil" ne souhaitent s'en prendre à elles sur le chemin.

Elsa sortit de sa bouderie et reposa sa question :

-Il n'empêche que j'aimerai savoir quand est-ce-qu'on arrive ! Non parce que c'est chiant, à la fin !

-Attend un peu, nous y sommes presque, sourit Hélène.

Arsenic continuais à voler en battant faiblement des ailes à quelques centimètres du sol, alors qu'Elsa avançait en voletant sans user de la moindre aile, ce qui énervait profondément Marie-Antoinette, cloitrée sur le plancher des vaches en ruminant intérieurement. Hélène, de son côté, appréciait les balades en forêt ce manière générale, quelques en fussent les raisons. Aussi, cette mission diplomatique en pleine forêt ne pouvait que l'enchanter, et c'est le cœur léger que ses pas permettaient de guider ses amies avec elle dans cet endroit.

Au bout de quelques nouvelles minutes de marche et vole, elles arrivèrent devant ce qui ressemblait à une arche encastrée dans un pan de mur défoncé par le temps. Un étrange symbole celtique ornait le centre de ladite arche, permettant à Hélène d'identifier clairement le lieu.

-Nous sommes enfin à destination Elsa, tu peux souffler le temps que je nous prépare à passer.

-Ah ben enfin !

La jeune démone s'assit dans l'herbe sous les rires de sa sœur et un soupir de Marie-Antoinette. Hélène sortit un petit bout de parchemin de sa poche et commença à tracer au sol des symboles étranges. Arsenic la regarda faire d'un air guilleret et finit par sortir une petite fiole de sa poche :

-Essayez avec ça, vous aurez plus de chances de pouvoir passer de l'autre côté.

-Merci, répondit l'humaine en versant le liquide au centre du motif.

Alors qu'elle commençait à réciter plusieurs syllabes étranges, la rouquine commença de leur faire un débriefing :

-Mesdemoiselles, nous allons entrer en territoire elfique. J'espère que vous avez bien mangé, bien bu et que vous êtes pas frustrées sexuellement parce que sinon vous risquez malheureusement de pas en sortir, que ce soit définitivement ou temporairement. Sachant que temporairement, c'est compris entre un siècle et plusieurs millénaires. Donc, si vous avez bien compris, vous savez maintenant que...

Elsa leva la main. Sa sœur tendit le bras vers elle pour lui faire savoir qu'elle attendait sa réponse :

-Faut ni boire ni manger ce qu'ils proposent et pas s'approcher d'eux !

-Exactement ! Le seul elfe avec lequel vous êtes censé avoir des contacts, c'est le boss, compris ?

-Compris, répétèrent-elles.

-Faites bien gaffe, ils essaieront de vous garder avec eux au moment où vous vous y attendrez le moins. Bon, maintenant, allons-y...

Sur le symbole tracé par Hélène, une jolie plante verte avait commencé à pousser pour prendre tout l'espace de l'arche, avant de s'écarter, créant un passage dans lequel les 4 femmes s'engouffrèrent sans la moindre hésitation.

De l'autre côté, un magnifique spectacle s'offrait à eux. Des maisons en bois aux fondations de pierre décorées de fleurs trônaient fièrement dans des pelouses d'un vert magnifique, disposant de jardins potagers plus ou moins grands. Des fleurs sauvages poussaient deçà delà, complètement épanouies, sous un ciel d'un azur des élégants orné d'un éclatant soleil, qui se reflétait dans les quelques mares qui se trouvaient disséminées un peu partout. Et partout, des hommes et des femmes magnifiques aux grandes oreilles pointues vêtues de couleurs chatoyantes, et qui ignoraient, volontairement ou non, les nouvelles arrivantes.

Elsa et Marie-Antoinette étaient un peu intimidées, par le lieu qui s'offrait à elles, mais Arsenic semblait plus à l'aise, sans parler d'Hélène qui les guidait aisément au centre de la foule, jusqu'à ce qu'elles arrivent devant une maison qui semblait un peu plus grande que les autres. Hélène frappa gentiment à la porte, et une élégante femme vêtue de bleu aux grands yeux marine vint lui ouvrir avec un grand sourire :

-Bonjour ! Qui êtes-vous mesdemoiselles ?

-Je suis Hélène Faust, envoyée ici de la part des Seigneurs de la Nuit pour une mission diplomatique.

-Je n'étais pas au courant mais entrez, Amael va venir converser avec vous.

-Je vous remercie, répondit poliment l'humaine.

Arsenic empêcha cependant la femme de partir :

-Excusez-moi de vous déranger, mais savez-vous où réside Akira de Cyanure ? J'aimerai grandement discuter avec elle, si cela ne vous dérange pas.

-Êtes-vous un membre de sa famille ?

-Je suis sa mère.

-Dans ce cas, laissez-moi signaler à Amael l'arrivée de la demoiselle diplomate et je suis à vous.

La jeune femme se retira quelques secondes avant de revenir accompagné d'un homme aux cheveux blonds coupés courts et à la peau légèrement bronzée, vêtue de blanc à l'air aimable, qui convia gracieusement Hélène et Marie-Antoinette de le suivre dans la pièce adjacente d'un geste de la main. La femme pria Arsenic et Elsa de bien vouloir la suivre et les guida jusqu'à une maison un peu plus éloignée, décorée de fleurs noires avec un joli étang à ses côtés. Un homme aux longs cheveux gris-verdâtre était en train de nettoyer ce qui semblait être la lame d'un dague devant la maison, les yeux plissés à cause du soleil. La femme prit congé, laissant les deux démones auprès de celui qui était pour Elsa un illustre inconnu.

Arsenic toussota et l'homme leva son regard orageux vers elle, puis son visage se décora d'un joli sourire amicale :

-Je ne m'attendais pas à vous voir aujourd'hui... Quel bon vent vous amène ?

-Ma logeuse doit traiter avec votre dirigeant au sujet de problèmes d'organisations à la con dont je me dédouane totalement puisqu'en plus de ne pas me sentir concernée par ces derniers, je n'ai rien fait pour les provoquer. Du coup je me suis dit que je pouvais venir rendre visite à ma fille et à son cher p'tit ami. Où est-elle ?

-Pour le moment elle se repose dans la maison, elle se sent... légèrement indisposée ces derniers temps, répliqua-t-il.

Arsenic entra en trombe et traversa la pièce à vivre avant d'ouvrir la porte de la chambre, malgré les réticences du jeune homme. Et à côté de cela, Elsa suivait sa sœur en toisant l'elfe de l'air neutre de la je-m'en-foutiste.

La rouquine arriva jusqu'à la chambre, pour faire face à une jeune fille aux traits asiatiques endormie dans le grand lit double, l'air détendu et paisible, ses longs cheveux noires et ondulés cachés dans son dos. Et, détail qui frappa tout de suite la mère, les bras de la demoiselle était resserrés autour de son ventre arrondi.

Arsenic chuta lourdement sur le parquet, choquée. Elsa mit un peu de temps avant de piger. Sa seule réaction fut un "ah" plutôt neutre. L'elfe avait suivi de près :

-J'aurais préféré que vous alliez la voir une fois éveillée. Mais je suppose que maintenant c'est trop tard pour vous faire la surprise.

Ce à quoi Arsenic eut l'intelligence de répondre :

-Oh bordel le coup de vieux...

Akira bougea doucement, ouvrit ses yeux rouges et se retourna pour regarder sa famille en souriant :

-B'jour maman...

-Salut ma grande, comment tu vas ?

-Comme une femme enceinte... Je comprends pourquoi tu râlais à propos de tes grossesses, c'est d'un pénible...

-Ah tu voies !!

-Surtout, faites comme si j'étais pas là, grommela Elsa.

-Désolée tata, répliqua Akira avec un sourire.

-Ton chéri voulait pas nous laisser entrer, fit semblant de se plaindre Arsenic avec un sourire faussement sadique !

-Laissez Cyalun en dehors de tout ça s'il te plait maman... Je vous invite à boire quelque chose ?

-Je m'en charge chérie, reposes-toi, si tu veux venir, attend d'être sûre de te sentir bien.

Tandis que l'elfe guida les invités dans la salle de séjour, la rouquine décida de le taquiner un peu  :

-J'croyais que c'était un amour platonique, depuis quand tu tringles ma fille ?

-Vous pourriez ne pas me poser ce genre de question... ?

-Hm... Nan !

-T'es vraiment sans-gêne Arsi...

-J'assuuume !!

Akira vint rejoindre sa famille qui se désaltérait à base de jus de fruits quelques minutes plus tard et s'assit sur le canapé aux côtés de son petit-ami, laissant sa mère assise au sol comme une enfant et sa tante assise sur le fauteuil en passant ses jambes par dessus l'un des accoudoirs.

-Pourquoi es-tu là ?

-J'vais encore devoir raconter ma p'tite histoire ou tu as la gentillesse de préciser un peu plus ta question ?

-Je ne vois pas comment faire mieux.

-Les "Sans-Têtes-Un-Œil" commencent à faire chier le monde. Et comment tu le sais, les mélanges de races ils aiment pas trop. Tout en sachant que tu sors avec monsieur Cyalun-grandes-oreilles ici présent, je dis pas ça pour te stigmatiser c'est une blague, j'ai pensé qu'il valait mieux vous conseiller d'attendre un peu avant de faire un gosse parce qu'ils seraient foutus de te buter pour que t'avortes.

-Comme tu peux le constater c'est un peu tard...

-Effectivement, c'est ça qui m'emmerde solide. Hélène Faust, qui a la protection des démons, essaie de traiter avec votre boss pour à la fois mettre en garde les autres elfes contre cette bande d'abrutis mais également pour obtenir votre soutien malgré votre neutralité. Vous avez autant à perdre que les autres dans cette connerie de "guerre".

La discussion continua pendant près de deux heures sur le sujet pour final aboutir à une coupure due à l'arrive soudaine d'Hélène et Marie-Antoinette. Elsa fut la première à prendre la parole en les voyant arriver :

-Alors ?

-On a réussi.

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