Le Loup Est Demandé Partout
Wolf avait attendu Raven longtemps.
Il avait fini par se demander pourquoi il n'était pas revenu et avait enquêté dans le lycée où il travaillait. Cependant, pour tout le monde, il avait échappé de justesse à un attentat à la bombe ayant causé des dégâts, plus extérieurs qu'intérieurs d'ailleurs...
L'inquiétude de la divinité monta alors d'un cran. Si Ophélie avait été blessée...
Il l'appela rapidement. Elle mit un petit bout de temps avant de répondre, faisant croitre son angoisse à chaque sonnerie arrivant à son terme. Elle finit par décrocher :
-Allô ?
-Ophélie, enfin ! Est-ce-que tu vas bien ?!
-Euh... Oui, oui, ça va... Et toi, t'es sûr que tout va bien ?
-Tu n'es pas blessée ?
-Euh, non... Raven ne t'as rien raconté sur ce qu'il s'est passé au lycée ?
-À vrai dire, Raven n'est pas rentré...
-Oh merde...
Il y eut un petit silence avant qu'Ophélie ne reprenne la parole :
-Il était rentré avec nous, lorsqu'on a été attaqués. Night nous avait dit qu'il avait été ramené chez lui.
-Night... Night de Cyanure ?
-Oui, celle-là.
-Je vois... Merci, ma grande.
-Hm... Est-ce-que je peux te voir ?
-Bien sûr, je récupère Raven et je viens te chercher.
-Il faudra que tu viennes chez Luna, je ne suis pas chez moi. On ne pourra pas aller bien loin, d'ailleurs...
-Tu m'inquiètes vraiment là...
Ophélie lui assura que tout allait bien avant de raccrocher.
Wolf se mit à réfléchir. Night a dit qu'il avait été ramené, donc quelqu'un qu'elle et Raven connaissent s'est occupé de ce dernier. Elle ne l'aurait pas laissé à n'importe qui. Aussi, qui pourrait-elle considérer comme digne de confiance au sujet de la sécurité de la divinité corneille ?
La réponse était plus qu'évidente : Crow.
Tout en espérant ne pas avoir à le combattre, Wolf prit Atropos et la voiture pour partir en direction de la maison du dieu corbeau. Il espérait ne pas faire n'importe quoi sur la route. Son permis de conduire avait beau être un faux crédible, puisque ne pouvant passer l'examen par manque de temps, cela ne signifiait pas qu'il conduisait bien.
En arrivant devant chez Crow, Atropos s'était mise à babiller joyeusement, comme si elle voyait son père. Elle devait sentir sa présence. Wolf frappa la porte.
Ce fut Marcus qui lui ouvrit :
-Euh... Bonjour ?
-Bonjour, je viens récupérer Raven.
Le jeune garçon semblait perdu, ne sachant s'il devait empêcher Wolf de rentrer ou appeler Crow. Ce dernier apparut derrière le jeune homme, qui sursauta, choisissant à sa place :
-Marcus, tu devrais aller lire, je m'en occupe.
Le jeune homme fit "oui" de la tête et disparut loin des deux dieux. Crow sourit à Wolf et le guida à l'intérieur :
-Je me demandais quand tu allais venir le chercher. Tu y as mis le temps.
-Qu'est-ce-qu'il lui est arrivé ?
-Colombe les a attaqué, Raven a failli en mourir et ta rouquine les a mis hors d'état de nuire pour le moment en lui bouffant le cou pour lui vider la moitié de son sang. Si jamais tu la croises, remets-lui une médaille, c'est la première vampire à l'avoir bouffé ne serait-ce qu'un minimum.
Wolf était sidéré. Il ne savait pas Ophélie aussi forte. Même lui avait à peine réussi à griffer Colombe lorsque cette dernière était au plus faible. Crow rajouta :
-C'était un coup de chance, elle était trop occupée à essayer de tuer Raven pour faire attention à elle.
-En parlant de lui, tu l'as mis où ?
-Il est dans ma chambre.
Le dieux loup eut soudainement l'air blasé :
-Crow...
-Hé ! Je ne l'ai pas baisé !
-Ne me prend pas pour un imbécile.
-Je te dis que je ne l'ai pas touché, bordel !
-Mais oui, je te crois.
-T'auras qu'à lui demander, tiens !
Atropos se mit à babiller, ce qui fit sourire Crow qui lui tapota la tête :
-Coucou petite pousse !
-Arrête de changer de sujet, rétorqua Wolf.
-Tu sais quoi ? Suis-moi et tu verras bien.
Ils montèrent jusque dans la chambre de Crow. Raven était allongé sur le lit, en train de fixer le vide, cherchant peut-être à s'endormir. Atropos se tortillait pour sortir des bras de Wolf pour rejoindre son père en babillant. Le dieu corneille leva les yeux vers les nouveaux arrivants, et son visage neutre s'illumina d'un grand sourire en voyant son enfant. Il tendit les bras vers elle. Wolf lui mit la fillette dans les bras.
Crow les regarda avec un petit sourire en coin, les trouvant adorables. S'il pouvait faire partie de ce bonheur, il serait bien plus heureux.
Le dieu loup souriait :
-On te ramène ?
-Je crois que la petite n'attend que ça, répondit Raven en lui rendant son sourire. Moi aussi, d'ailleurs.
-Tu pourrais montrer un peu plus de gratitude envers moi, sérieusement, grommela le dieu corbeau.
Wolf reprit Atropos dans ses bras et lança :
-Soit je les porte un par un, soit Crow me file un coup de main, au choix.
-Avec plaisir, répliqua le dieu corbeau qui portait Raven comme une princesse en souriant.
Quelques minutes plus tard, Raven était de retour chez lui.
-Est-ce-que tu peux bouger ?
-Pas trop, j'ai mal aux jambes. Je ne peux pas marcher, enfin, pour le moment. Ça devrait s'arranger, normalement.
-Ouais, normalement... T'as une potion pour régler ça ?
-Moi non. Arsenic, oui. Enfin, peut-être.
-Hm...
-Toi, tu as quelque à me demander, fit le dieu corneille au bout d'une demi-minute de silence.
-J'aimerai te laisser seul quelques temps, je suis censé aller voir Ophélie. Nous avons à discuter. Mais au vu de ton état...
-Non, ne t'en fais pas pour moi.
-Et tu arriveras à gérer la petite furie tout seul avec tes jambes en moins, ou...?
-Mais bien sûr que j'y arriverai !
Au même moment, Atropos essayait de monter l'escalier à quatre pattes en babillant joyeusement. Wolf l'en empêcha en la portant dans ses bras :
-Tu es sûr de toi ?
-Euh... Un peu moins, mais...
-Je vais essayer de la faire venir ici, ça serait mieux.
"Même si ça risque d'être difficile, pensa-t-il..."
Wolf embarqua une nouvelle fois Atropos avec lui, laissant Raven se reposer dans le salon, et décida d'y aller à pieds. D'après l'adresse que lui avait donné Ophélie, Luna et elle n'habitaient pas loin.
Lorsqu'il frappa à la porte, ce fut Marie-Antoinette qui lui ouvrit. Dès qu'elle le vit, elle le foudroya du regard. Il fut surpris, tenta de reprendre contenance et lui dit d'un ton doux :
-J'aimerais parler à Ophélie.
-Elle a interdiction de vous voir, répliqua l'ancienne reine de France d'un ton froid. Au revoir.
-Maman ! À qui tu parles, demanda l'adolescente au loin ?
-À personne !!
Ophélie s'approcha de l'entrée et fit un câlin au dos de sa mère :
-Tu peux arrêter de me mentir et me laisser parler avec qui je veux ? Je lui ai demandé de venir.
Marie-Antoinette soupira :
-Tu peux arrêter de ne pas m'écouter ?
Wolf était surpris. Pour ce qui lui avait dit son amie, sa mère se serait énervée dans une situation semblabe. Mais là, elle semblait plus calme, comme à bout, dans une situation d'acceptation. Ophélie sourit :
-J'ai demandé à lui parler face à face, ne t'inquiète pas. Lui, il pourra s'occuper de moi, quand "ça" arrivera. Il est fort, je lui fais confiance. Tu pourrais lui faire confiance, toi aussi.
-Tu sais que je déteste quand tu as raison, soupira la mère ?
-Je sais. Laisse-moi lui parler, maintenant, d'accord ?
-Euh... Ophélie, nous devrions aller ailleurs, pour discuter. Je suis désolé de te demander ça, mais...
-C'est trop dangereux pour elle, répliqua Marie-Antoinette.
-Bababa, fit Atropos pour élever le débat !
-Je dois garder la p'tite, vous pensez vraiment que c'est une bonne idée que je reste là, demanda Wolf ?
Ophélie demanda à sa mère :
-Il peut rester ici, on s'occupera de la petite. Comment s'appelle-t-elle ?
-Atropos, c'est la fille de Raven.
Marie-Antoinette quitta le couloir :
-On va vous laisser, Hélène et moi, on doit discuter, ne faites pas n'importe quoi, s'il vous plait.
-D'accord maman, répondit Ophélie en poussant Wolf dans la cuisine.
Elle s'assit sur le plan de travail, tendant les bras pour attraper la petite. Son ami posa l'enfant dans ses bras et lui sourit :
-Tu voulais me parler ?
-J'ai besoin de me confier, répondit la jeune vampire en berçant la petite.
Elle lui raconta tout, le décès imminent de sa mère, la peur qu'elle avait de vivre sans elle, la tristesse qui la torturait et la crainte de ne pas savoir ce qu'il se passera après cette mort.
Il l'écouta en silence, se montrant compatissant, puis finit par la serrer dans les bras en faisant attention à la petite et murmura :
-Moi je serais là, ne t'inquiètes pas. Tu as intérêt à me donner des nouvelles tous les jours si tu souhaites que je ne rentre pas dans ta chambre à minuit pour être sûr que tout va bien. Et oublie pas que je tiens à toi, surtout. Il n'y a pas que ta mère qui t'aime, même si c'est la première personne qui t'as aimé.
-Leeeeeee biiiiiiiii-soooooooou, murmura une voix flippante à l'oreille d'Ophélie...
Elle sursauta en serrant Atropos dans ses bras, qui hurla de surprise. Une autre voix flippante se fit entendre :
-Uuuuuuuuuun biiiiiiiiiii-sooooooooooooou !!!
Ophélie se tourna vers Gauthier et Luna, qui éclataient de rire après leur blague nulle. Atropos, qui avait les larmes aux yeux, se mit à rire et à battre des mains joyeusement. Wolf était blasé. La rouquine ne savait si elle devait s'énerver ou rire.
Mais elle se dit qu'il valait mieux rire plutôt que de s'enfermer dans la tristesse et posa la fillette dans les bras de Wolf pour sauter sur sa meilleure amie, avec pour envie de lui péter le dos.
Bref, une journée normale dans la vie de Wolf.
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