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Chapitre 59

Je pense à lui chaque nuit, lorsque je me retrouve seule, du coucher du soleil jusqu'au commencement d'un nouveau jour. Mon cœur l'appelle mais ses ondes instables se perdent sur le trajet de la distance qui nous sépare. Tout est stoppé par le ciel impénétrable qui s'est immiscé entre nous. Aujourd'hui j'ai plus besoin de lui que jamais, et c'est justement parce qu'il n'est pas là que je ressens ce besoin, car il m'est essentiel. J'aimerais qu'il me fasse rire jusqu'à ce que j'oublie les choses importantes, je veux qu'il renverse à nouveau les priorités, qu'il me redonne envie de croire en l'impossible, qu'il m'emmène découvrir des endroits excentrés qui feraient jaillir en moins des sentiments inconnus et qu'il bouleverse mon cœur et fasse chavirer mon âme en une danse des sensations aux couleurs contradictoires. Je désire revoir sur son visage ses émotions personnelles et particulières. Et je me les imagine, quand Théo me fait part de ses remords, que je lis dans le regard de Lahela qu'elle cherche à se prouver par tous les moyens qu'une histoire d'amour avec un simple humain est futile et chimérique. L'impertinence de mon démon refait surface lorsque je vois des gens se mettre des barrières. Je suis d'humeur maussade pendant que les deux survivants du Conseil me racontent l'histoire du Paradis et je me sens mal quand des femmes à la peau basanée m'abordent dans les ruelles pour me vendre leur tissu. Heureusement, des enfants en haillons me renversent et poursuivent leur course sans se retourner, ainsi fougue et insouciance me rappellent Yanis et malgré son absence une profonde chaleur envahie mon corps, retenant tant bien que mal à distance la froideur de l'impassibilité. Evidemment son souvenir s'accompagne aussi de la douleur et parfois il me plonge dans un état second où je délire et frôle la folie qui n'est jamais bien loin. Il m'arrive d'être à deux doigts de m'arracher les cheveux en serrant les dents, de trembler de haut en bas en expirant de toutes mes forces, à contempler son reflet dans le miroir en gardant un visage de marbre puis à lancer des cris perçants dans le but de briser la glace, à graver son nom sur les murs avec le sang de mes ongles rongés, à me mettre à genoux et supplier une bête sauvage, déceler dans ses yeux un semblant de pitié et enfin l'implorer de toute mon âme de me griffer la joue, me défigurer d'une morsure, m'arracher le cœur de ses dents puis le déchiqueter férocement. Je cherche à rendre visible cette douleur incolore, la voir pour la frapper, encore et encore. Se frapper jusqu'à en mourir, pour le meilleur et pour le pire.

Sur le balcon, et malgré la présence de Théo, je fixe l'horizon et reconstitue le Paradis Perdu qui s'étend dans l'au-delà. Je me demande si Yanis va bien, si je le reverrai un jour, s'il a regagné la Terre... J'aimerais que le vieillard soit encore en vie ; peut-être qu'en lui décrivant Yanis il aurait pu me peindre son portait. Quand j'y pense, je n'ai aucune photo de lui ni le moindre objet qui lui aurait appartenu. C'est presque comme s'il n'avait jamais existé sauf qu'il a laissé dans mon cœur une trace indélébile. Les moments passés avec lui me reviennent comme des fragments de rêves tandis que les derniers instants passés à ses côtés s'inscrivent dans ma tête sous forme d'images brûlantes. Pourtant je parviens à faire abstraction du feu, des cendres, de ses ailes qui se consument et de ses joues creuses. J'ai la certitude qu'il est quelque part, peut-être à des milliers de kilomètres d'ici, peut-être à moitié mort, mais vivant. Il me reste une infime chance de le revoir et je ferai preuve de patience. Cependant il est évident que nos chemins se recroiseront un jour ou l'autre. Il cherche un moyen de me retrouver, je partirai à sa rencontre, ou alors le destin nous réunira comme la première fois. J'ai l'intime conviction qu'à un moment ou un autre il y aura un rebondissement, comme il y en a toujours dans toute belle histoire. La nôtre en est une.

Tu me manques Yanis. Terriblement. Je voudrais que tu répondes de ta belle écriture sur ce journal, comme autrefois. A cette époque qui me parait si lointaine tu me faisais frémir de peur, j'avais bien raison. Je ne t'ai jamais dit ce que je ressentais, j'ai gardé pour moi des pensées si belles et intenses !

En espérant qu'un jour tu lises ceci, je te livre mes impressions les plus intimes.

Yanis, je t'aime passionnément. 

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