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Chapitre 58

Théo se sentait écrasé par un poids colossal, tel Atlas destiné à soutenir la voûte céleste. Plus il essayait de le repousser, plus celui-ci s'alourdissait. Il était sur le point de céder, de s'agenouiller et incliner la tête en arrière, prêt à accepter la sentence du ciel. Mais au fond de lui il savait qu'il ne souffrait que dans sa tête. Aucune douleur ne le ferait succomber, en revanche sa grand-mère allait mourir et il n'aurait peut-être pas le temps de serrer ses mains dans les siennes une dernière fois. Il lui semblait que toutes ces discussions avec elle n'avaient été que dérisoires et sans importance, la seule qui comptait véritablement n'avait pas encore eu lieu. Il avait tellement de questions à lui poser et auxquelles elle-seule avait la réponse ! Et puis, c'était aussi le moment de la remercier pour tout ce qu'elle avait fait pour lui ; on ne remercie pas assez souvent nos proches, de même qu'on n'ose pas dire aux gens qu'on aime à quel point on tient à eux, par peur de les gêner, de paraitre hypersensible ou de subir un interrogatoire. Pourtant toute personne censée peut avouer ses sentiments, cela ne devrait pas être si dérangeant. Théo se retenait de se ronger les ongles, ça le ralentirait or il courrait à toute vitesse en direction de la petite maison de la rue calme qu'il avait tant arpenté étant petit. Parfois il s'arrêtait pour reprendre son souffle et lançait quelques regards autour de lui, tentant de se rattacher à celui qu'il était ou qu'il avait cru être durant toutes ces années. Ses amis d'enfance, ces lieux... il n'aurait jamais dû les fréquenter. Il s'était retrouvé ici clandestinement suite à l'assassinat de son père. Il était l'héritier du trône. Etait-ce vraiment une bonne chose d'être dans la confidence ? Depuis qu'il avait laissé Am dans la tour il ne cessait de se demander ce qui se serait passé si son père n'avait pas été tué. Il voulait surtout savoir à quoi il ressemblerait. Serait-il un de ces arrogants jeunes hommes qui dénigrent les plus démunis ? Sans doute, il avait toujours eu du mal à résister aux influences, s'il lui restait encore de la modestie il la devait à Lahela. En vérité il devait toutes ses qualités à son amie et sa grand-mère. La plupart des autres personnes qu'il avait eu le plaisir de rencontrer étaient rongées par le vice... C'est alors qu'il pensa à Ambroisie, il en eu la chair de poule. Voilà l'effet qu'elle avait sur lui depuis qu'elle était revenue au Paradis. Leur histoire lui semblait si compliquée qu'il avait parfois la migraine en réfléchissant à tout ce qu'ils devaient régler. Tout d'abord il y avait toute cette rancune encore présente en elle qu'il se devait d'apaiser, ensuite se posait la question de connaitre quelle avait été sa réaction en lisant sa stupide lettre, et puis... Il avait vu les sentiments transparaitre sur son visage et dans sa voix lorsqu'elle avait parlé de lui. Yanis était bel et bien entré en jeu. Il ignorait encore ce qu'ils avaient vécu et comment ils s'étaient quittés mais il était convaincu que ce n'était pas fini. Enfin, venaient s'ajouter les révélations d'aujourd'hui, et comment il l'avait laissée seule avec ce lâche.

Théo ne pourrait jamais chasser tous les regrets, les remords, les doutes... Alors, le cœur chargé, il pénétra dans la maison de sa grand-mère, conscient qu'en ce moment-même elle était la seule capable de l'alléger.


- Maintenant que la petite scène est finie vous allez me dire ce qui va m'arriver ?

- Comment vous vous appelez ?

Il explose de rire, un rire angoissant qui résonne dans la tour et se faufile entre les morts.

- C'est maintenant que vous demandez ça ? Vous êtes vraiment la fille la plus bizarre que j'aie jamais rencontré ! Ansgar, pour vous servir.

- C'est allemand, non ? Je me doutais bien que vous aviez un accent germanique. Eh bien Ansgar, cette entrevue aurait pu bien plus mal se passer, cependant il va falloir patienter encore un peu avant de sortir d'ici. Mais la condition est toujours de mise : je veux que vous transmettiez votre savoir et que vous apportiez le bien pour vous racheter, compris ? A présent permettez-moi de m'en aller le devoir m'appelle...


Tout est étrangement silencieux chez Evelyne, les volets sont fermés et les rideaux avisent la lumière de s'infiltrer à l'intérieur. Les meubles, plus imposants et plus sombres, ont l'air en deuil. Comme s'ils pouvaient sentir que quelque chose est en train de changer. Tout est paisible et j'en éprouve soudain l'envie d'écrire. Parce que la mort est sans nul doute la plus grande source d'inspiration. Une petite femme en robe et tablier débarque dans le salon, elle s'incline légèrement en guise de salut puis s'en va en fermant la porte d'entrée avec des gestes précautionneux.

La chambre d'Evelyne n'est éclairée qu'au moyen d'une lampe de chevet à l'abat-jour bleu tonneau. Répertorier dans ma tête tous les objets bleus de cette maison me donne un peu de force, du moins assez pour me poster derrière Théo, assis sur le lit de sa grand-mère qui le fixe d'un regard plein de tendresse. Elle essaye d'imprimer les traits de son visage pour qu'ils apparaissent intacts dans son long sommeil qui commencera bientôt et qui ne sera que paix et amour. Peut-être qu'elle espère retrouver son mari ou des amis d'enfance, j'ignore ce qu'elle ressent et à qui elle pense lorsque son petit-fils n'est pas là. Pour l'instant elle lui tient la main, l'autre est posée sur un endroit un brin rebondi de son ventre, sa blessure y est sûrement localisée ; j'espère juste qu'elle ne souffre pas.

- Approche, mon enfant, articule-t-elle d'une voix faible à mon intention.

Je m'agenouille auprès d'elle, le sol est froid et dur, mes genoux tremblent. Théo me lance un regard résigné. Elle lui a sans doute expliqué tout ce qu'il y avait à savoir. A présent il a l'air de m'avoir pardonné, d'avoir pardonné Ansgar ainsi que tous les coupables de tous les crimes du monde, cependant je sens qu'il manque de courage et de volonté.

- Il vous faudra du temps, dit Evelyne. A tous les deux. Mais les choses finiront par s'arranger parce que vous êtes là l'un pour l'autre et que c'est tout ce qui compte. Ne m'en voulez pas trop...

Théo détourne la tête en inspirant avec difficulté.

- Tout ce que j'ai fait jusqu'à présent était dans le seul et unique but de te protéger. Je ne veux que ton bien et tu le sais même si c'est dur à avaler. Seulement ce bien implique celui des autres, termine-t-elle en désignant une pile de documents empilés sur la commode. J'y ai aussi rajouté quelques informations concernant ta naissance. Vous trouverez également tout ce que la Couronne et le Conseil savaient à propos de toi, ma chérie, ainsi que les noms de la plupart des chefs vampires, leur domicile, leur réseau, leur puissance et leur position par rapport aux négociations. Ils ont sûrement été mis au courant des évènements... alors ils se préparent à la guerre et vous devriez en faire de même. Dès qu'ils sauront que tu ne leur seras pas livré ils commenceront le carnage et à ce moment-là vous disposerez de très peu de temps pour les arrêter. Restez soudés quoi qu'il arrive, ensemble vous êtes plus forts. Les bonnes personnes dégagent une aura qui vous permettra de vous éclairer lorsque vous serez plongés dans le noir complet, car les ténèbres montent, inutile de se le cacher. Je... j'espère sincèrement que vous vaincrez le Mal et trouverez le bonheur en dépit des souffrances. Bon, cela suffit, j'ai besoin de me reposer et vous avez beaucoup à faire. Ne vous apitoyez pas sur mon sort. Jeanne m'a dit qu'il y avait un grand soleil dehors, la douce Lahela l'a compris, elle au moins.

Evelyne affiche son éternel sourire pétillant et ses yeux brillent d'une malice intarissable. Théo est le premier à quitter la chambre sombre et silencieuse. Je perçois alors les faibles tic-tacs d'une vieille horloge de bois d'acajou fixée au mur.

- Je t'en prie, décroche-la et emporte-la dans le salon. Il est vain pour moi d'entendre la trotteuse. Je m'en irai quand viendra le moment et non l'heure. Et s'il te plait, encore une chose, veille sur lui. Donne-lui une bonne raison de relever la tête.


J'aimerais que Théo me rassure, qu'il me dise que ça va aller et qu'il va prendre ses responsabilités. Je voudrais qu'il répète avec enthousiasme la liste des projets qu'il a dressé et laisse à nouveau transparaître sa fierté en me les présentant. Or il se terre dans sa suite, repasse en boucle toutes sortes de documents concernant son père. Parfois il rend visite à sa grand-mère qui s'affaiblit de jour en jour, de temps à autre il voit sa sœur, son frère et sa mère, à qui je sais il ne parlera jamais de ses découvertes. Il est l'heure pour lui de proclamer à son peuple qu'il est le roi avant qu'un autre tyran ne s'empare du pouvoir, cependant il n'en a pas encore la force. Il faudra s'armer de patience. Tandis que mon mal-être revient à grands pas je m'efforce de soutenir Théo et de supporter le poids de ses peines, honorant les dernières volontés d'Evelyne.


J'ai demandé à Lahela si elle ressent elle aussi le besoin de regagner la Terre, à ma grande déception elle a répondu que la Terre est pour moi ce que le Paradis est pour elle. Je lui ai fait part de mon sentiment d'oppression et de l'incapacité pour un être humain de fuir indéfiniment sur un monde miniature flottant dans les nuages. « Toujours ce besoin de fuir, hein ? ». Tout nous rattrape : les responsabilités, le passé, notre ombre lorsque le noir se fait. « Et puis la Terre est ronde » a-t-elle ajouté. C'est alors qu'elle m'a semblé résignée, elle qui est toujours pleine de ressources. On aurait dit qu'elle avait renoncé à quelque chose, ou quelqu'un, de la même manière qu'on cesse de croire en l'amour. « Greg te manque ? Tu n'as pas envie de le revoir ? » l'ai-je interrogée. Je venais de toucher le point faible. « Un ange et un humain ? Comment j'ai pu penser une seconde que c'était possible ? »


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