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Chapitre 38

J'ouvre les yeux sur un soleil éblouissant. Je mets ma main en visière et tente de comprendre où je suis.

Sur l'Epave des Flots.

J'essaye de me relever mais ma tête me tourne et je ressens une vive douleur à la jambe. Mes vêtements sont humides mais ne tarderont pas à sécher complètement à l'aide du soleil. Le pont est vide.

- Yanis ?

Aucune réponse. L'angoisse commence à m'envahir. Où sont-ils tous passés ?

Je rampe – puisqu'il n'y a pas d'autre option – jusqu'à la rambarde, puis je m'agrippe à un barreau et tire de toutes mes forces pour m'y rapprocher. Je n'ai plus qu'à observer la vaste prairie qui s'étend du fleuve sur lequel nous naviguons jusqu'aux montagnes qui se dressent à plusieurs dizaines de kilomètres de là. Il y a quelques arbres et bosquets mais c'est en majorité une herbe haute et sèche qui pousse dans les parages. Au loin j'aperçois des formes colorés qui volent dans le ciel sans nuages. On dirait de grands oiseaux rouges, verts et bleus, dotés de longs becs comme ceux des cigognes. Leurs pattes fines et dorées pendent de leur corps et se meuvent dans un ballet élégant.

Des pas retentissent dans mon dos : c'est Yanis. Ses ailes sont déployées et j'en conclu qu'il vient tout juste de regagner le navire.

- Tu vas bien ? demande-t-il.

- J'ai très mal à la jambe, je ne suis pas sûre de pouvoir remarcher de sitôt.

Ses traits se serrent et je devine qu'il estime que c'est de sa faute si je me suis blessée.

- T'inquiète, ça va aller. Am... Tu te souviens de ce qui s'est passé ?

Je sursaute. Oui. Oui ça me revient mais pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ?

- On est tombés hein ? demandé-je en connaissant déjà la réponse. Waouh...

Son air désolé m'interpelle. On dirait Théo. Pourquoi est-il si... écroulé ?

- Les pirates qui n'ont pas réussi à rester sur l'Epave n'ont pas survécus, c'est ça ? Ils ne sont pas revenus... Oh Yanis c'est... horrible. Ils sont morts pour de bon. Après des siècles et des siècles d'existence ! Ils sont morts pour nous !

- Am il n'y a pas que ça. Ils ont tous disparu, déclare-t-il d'une voix grave.

A cet instant les contours de son visage paraissent devenirs flous. En vérité ça vient de moi, je le sais. Si Yanis a arboré cet air-là, c'est parce qu'il était conscient, tout comme Théo à l'époque, que ce qu'il me cachait temporairement allait me détruire un petit peu.

- C'est impossible. Ils vont réapparaitre. Ils sont allés faire une inspection des lieux, l'histoire de vérifier que nous avançons bien dans la bonne direction et...

- Non Am. Ils ne reviendront pas.

- Alors il faut leur renvoyer le navire. Ils n'ont pas pu venir avec nous au Paradis, c'est normal après tout, ce n'était pas prévu qu'ils aillent plus loin que le passage. Ils doivent attendre de l'autre côté, il suffit de leur renvoyer le bateau et...

- Pas cette fois-ci. Ils n'ont pas survécu cette fois-ci.

- Quoi ? m'écrié-je décontenancée. Est-ce que tu oses insinuer qu'ils sont...

- Morts. Oui. Il fallait bien que leur vie prenne fin un jour ou l'autre. Ils n'allaient pas vivre éternellement. La malédiction a pris fin et maintenant ils vont trouver la paix. Nous les avons libérés, Am. Ils sont morts pour une noble cause, c'était ce qu'ils voulaient.

- Non ! Non c'est pas possible ! Yanis il faut retourner là-bas ! Il faut les sauver ! Il faut...

- Stop, stop allez arrête de pleurer... Am c'était leur volonté, ils savaient dans quoi ils s'embarquaient...

Yanis m'a pris dans ses bras et je crois que je me suis endormie quelques minutes. Quand je me suis réveillée j'avais la tête sur ses genoux et il était adossé au bastingage, une main trainante dans mes cheveux dont il bouclait précautionneusement les mèches entre ses doigts.

Il ne disait rien, et moi je n'avais pas les mots pour exprimer ce que je ressentais. J'étais bercée – et lui aussi je crois – par les appels et réponses des petits oiseaux perchés sur les mats du navire. Le soleil était doux et incitait au sommeil, mais au bout de quelques minutes je me suis dit que si je ne faisais rien j'allais m'endormir à nouveau et ça je ne l'acceptais pas.

- Alors on y est ? On a réussi ?

Il pose les yeux sur mon visage et dans son regard je lis plus d'amour en une personne que ce qu'il est possible de supporter sans devenir fou.

- Oui, répond-t-il avec un petit sourire. Tu le savais, hein ?

- Qu'on allait y arriver ? Oui, mais toi aussi. En fait on y a cru tous les deux, pas tout le temps, mais y'a bien un moment où on était convaincus que ça allait marcher.

- Ouais... Mais toi tu... t'as davantage la foi que moi. T'es comme un porte-bonheur en fait, tu renfermes plein d'espoir, tu attires l'extraordinaire et... tu es comme l'exception de ce monde.

- Ah bon ? dis-je en riant.

- Tu es différente parmi les humains, tu es différente parmi les créatures surnaturelles...

- Je n'ai ma place nulle part... c'est ce que tu es en train de me dire.

- Non. Ce que je dis c'est que tu ne réponds à aucune règle, tu n'es conforme à rien, tu es... En fait tu es libre.

Ces mots me touchent. Oui, peut-être qu'il a raison, mais en attendant j'ai des contraintes, des devoirs, un rôle à jouer...

- Mais être libre ne signifie pas que tu ne dois pas faire de sacrifices, reprend-t-il. Cela ne veut pas dire que tu n'as pas de quête à mener à bien, que tu vas vivre une vie sans encombre et que tout ira comme tu voudras. Etre libre n'exclut pas de mourir, d'être triste et parfois vulnérable. Et si tu cherches encore un sens à ta vie, je pense que tu vas le trouver bientôt... ou que tu seras éclairée. En tout cas, tout n'est pas toujours clair tout de suite.

J'approuve d'un signe de tête puis j'essaie de me redresser avec l'aide de mon démon. Assise en tailleur, une main dans la sienne, je regarde autour de nous le Paradis Perdu que nous avons enfin atteint, au prix de nombreux sacrifices.

- Je ne pensais pas que ça ressemblerait à ça, dit Yanis. Bien sûr je m'étais imaginé plein de cas possibles, j'avais rêvé de tout un tas de paysages féériques regorgeant de bêtes sauvages et indomptables... Mais là... le voir en vrai... Je trouve que c'est plutôt un endroit calme et paisible, un lieu où les Hommes n'ont aucune influence et où la nature peu évoluer en toute quiétude. Enfin bon... je dis ça pour l'instant, parce que je pense que la Cité est encore loin et que nous aurons le temps de voir le décor changer.

- Ouais... Je doute que cette excursion soit de tout repos. Tu te rends compte de... de tout ce qu'on a fait jusqu'à présent ? C'est vrai, quoi ! On a fait le tour du monde !

- Je m'en rends compte, oui. Il faut dire que je suis plus habitué que toi. On a fait le tour du monde dans un monde parallèle et là on est carrément dans une autre dimension. Tu m'impressionnes, quand même. Après tout ce que tu as vécu, tu gardes encore toute ta tête !

- Mmm...

Si seulement il savait à quel point t'es folle, ma pauvre !

- Et là on avance sur quoi ? On dirait un fleuve mais c'est plutôt bizarre.

- Oui, ça ressemble à un fleuve. En tout cas il est assez profond pour accueillir l'Epave donc je suggère qu'on fasse attention à ne pas tomber dedans, j'ignore quelles bestioles pourraient s'y cacher...

- Yanis... y'a un moment où le fleuve va s'arrêter. En plus c'n'est pas certain qu'il nous mène vers la Cité. Il faudra vérifier avec la boussole mais...

- Ne te fais pas de souci. Tu ne seras pas seule, ajoute-t-il en m'accordant un petit clin d'œil complice.

Oui. Une armée d'ange a échoué à contrôler la totalité du Paradis mais après tout, un démon et une humaine toujours dispensée en cours d'EPS c'est mieux.

- T'as raison. Je te fais confiance, on va y arriver. On y arrive à chaque fois.

L'Epave des Flots poursuit son cours sur le fleuve tranquille du Paradis Perdu, vers une destination pour le moins surprenante.

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