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Chapitre 16




Cette nuit-là j'ai vite plongée dans le sommeil, cependant j'ai fait un cauchemar.

J'étais sur un balcon et je voyais le Paradis éclairé par la lune. Au loin j'apercevais la grande bâtisse dans laquelle j'avais acquis ma robe de bal. La lumière paraissait s'éteindre là où la campagne commençait. Il y avait d'abord les prairies et les champs, que je distinguais à peine, puis les collines, et derrière – au début de l'inconnu – dépassait la tour.

  Je sursautai lorsque Théo m'effleura le bras. Le temps d'un instant j'avais complètement oublié sa présence. Son souffle me réchauffait bien qu'il eût fait plutôt chaud en cette fête de la musique. Il me confiait à l'oreille qu'au-delà des collines s'étendait un monde sans fin recelant toutes les merveilles de l'univers. Il me chuchotait, pour que je sois la seule à entendre son secret, que tout au bout se trouvait la cascade reliant nos deux mondes. Elle tombait au bord du gouffre, laissant échapper des nuages de brume qui cachaient la vérité à qui ne la connaissait pas.

  C'était lui, le fameux secret dont il m'avait parlé ce soir-là.

  A ce moment il m'embrassa, et une voix dans ma tête hurla d'horreur : « ce n'est pas ça le secret ! Ce n'est pas ça ! »

  Puis les couleurs se ternirent, les images se volatilisèrent et tout devint noir.

  J'oubliai progressivement mon rêve, je tentais de le rattraper, en vain. Il était déjà parti.

  Ne resta que le goût des lèvres de Théo, et la certitude que j'avais rêvé de lui.


  Il fait encore nuit mais je me lève quand même. Cela fait au moins une heure que je me tourne et retourne dans tous les sens sans parvenir à trouver de position adéquate pour me rendormir. De toute façon je pense bien trop pour avoir une chance de trouver le sommeil.

  Des tas de pensées plus horribles les unes que les autres martèlent ma tête. Je vois des images de vampires me poursuivant dans les rues de Paris jusqu'à me rattraper et me susurrer à l'oreille que je vais rejoindre ma famille dans le cimetière de mon village.

  Je sens le stress monter alors j'essaie de me remémorer les techniques de combat que m'a enseignées Yanis tout en récitant dans ma tête « pieux en bois, feu et décapitation », soit les seuls moyens de véritablement exterminer un vampire.

  J'espère ne pas en avoir besoin, et pourtant je sais que c'est presque inévitable. Chaque ville grouille de créatures obscures capables de repérer ma présence en quelques minutes. De plus, il est certain qu'avec tous les anges qui seront présents à midi sur les bords de la Seine, des curieux iront inspecter les lieux.

  Ma seule chance de m'en sortir est que tout se passe bien sur le pont et que je puisse retrouver rapidement Yanis sans que des monstres se lancent à mes trousses.

  Comment fais-je pour ne pas être morte de trouille ? En temps normal je n'aurais jamais pu me décider à y aller ! Est-ce que c'est pour impressionner Yanis ou tout simplement le fait qu'il me rassure qui me pousse à agir ainsi ?

  Et puis je m'interroge aussi sur ce que peut bien être cette chose que Daniel va me remettre. Qu'est-ce qui nécessite de prendre autant de risques ?

  - Il est un peu tôt, non ? lance une voix derrière moi.

  Je me retourne brusquement et me retrouve nez-à-nez avec Yanis, que je n'avais pas entendu venir.

  - Je me suis réveillée, et je n'arrivais pas à retrouver le sommeil.

  - J'ai compris, tu sais, dit-il d'une voix emplie de douceur en me prenant la main. Tu as peur ?

  - Pas vraiment. Un peu, mais...

  Je me tais, remarquant qu'il ne m'écoute déjà plus. Cela m'étonne, parce que depuis plusieurs jours il est totalement obnubilé par moi et laisse de côté sa fierté qui lui dit de m'ignorer. A vrai dire, sa vie ne se résume pas à moi ; et je crois qu'il a des problèmes ailleurs.

  - Où vas-tu quand tu t'en vas ?

  Il me fixe droit dans les yeux d'un regard las avant de se reconcentrer sur le sable froid de la nuit et de hausser les épaules.

  - C'est si confidentiel que ça ? Tu estimes peut-être que je ne suis pas en âge de comprendre ou que...

  - Am, c'est pas ça, me coupe-t-il. Tu n'y es pas du tout alors arrête de te faire des idées, ok ?

  - Ah cause de ça tu n'es pas bien, je le sens ! Si je peux t'aider en quelque chose dis-le moi ! En plus ça soulage de se confier à quelqu'un ! Je l'ai fait avec toi, alors pourquoi tu refuses de me raconter ce qui te tracasse ?

  - Parce que ce sont mes problèmes et que je ne veux pas t'embêter avec ça. Je n'ai pas besoin de confidente, dit-il en appuyant sur ce dernier mot.

  - Mais quand comprendras-tu que j'ai envie de t'aider ! Tu es là pour moi alors je veux en faire autant pour toi. J'ai l'impression de t'être redevable et je déteste ça. Livre-toi un peu, s'il te plait.

  Je parle dans le vide, Yanis a déjà tourné les talons pour aller se fondre dans la nuit, à quelques mètres de là. Peut-être même que le temps que je le rejoigne il se sera volatilisé.

  C'est dur de cohabiter avec quelqu'un qui se braque tout le temps, mais d'un autre côté, il m'obsède tellement que parfois j'ai tendance à forcer un peu trop. Cependant je ne compte pas laisser tomber et je m'élance à sa suite, bien décidée à ce qu'il ne fuit pas une nouvelle fois.

  - Yanis ! hurlé-je de toutes mes forces en espérant que ma voix ne soit pas engloutie par le bruit des vagues. Yanis, reviens !

  C'était un ordre.

  - Yanis, si tu oses me laisser seule ne serait-ce que quelques minutes je te jure que tu vas le regretter !

  J'atteins la lisière de la jungle d'à peine un hectare n'abritant que des palmiers, des arbres tropicaux et des lianes. Yanis est assis sur une grosse pierre plate, et j'éprouve soudain de la compassion pour lui. Lui qui fait tant d'efforts, lui qui met sa vie entre parenthèses pour sauver la mienne, lui qui m'aime alors qu'il sait que...

  Je m'en arrête là dans mes réflexions et m'approche à pas lents. Il a sûrement remarqué ma présence, mais il ne bronche pas et reste dos à moi, tête baissée. Sous cet angle-là il ne ressemble plus du tout au démon que je côtoie depuis plusieurs jours et qui ne laisse rien paraître de ses faiblesses. En ce moment précis il a l'air vulnérable et a mis de côté sa dit-inhumanité.

  Une fois à sa hauteur, je ne trouve rien à dire, alors, hésitante, je m'assois auprès de lui et pose une main sur son épaule. Je fixe moi aussi le sol sombre et contemple les fourmis contourner nos pieds et s'en aller poursuivre leur parcours du combattant.

  Entre Yanis et moi je crois que les mots ne suffisent plus. De plus en plus souvent j'ai besoin de m'exprimer sans pour autant savoir quoi lui dire. Mais bien que je sache ce qu'insinuent mes pensées, je tergiverse encore trop pour agir. Il est préférable de retarder le flou d'émotion qui est à venir jusqu'à nouvel ordre. Parce que je ne consentirai pas à ce que les choses aillent plus loin tant que nous ne serons pas de retour de Paris avec la certitude que ce genre d'agissement ne nuira pas au bon déroulement de... de quoi ?

  Et puis mince, ce qui m'embête le plus, je dois bien l'avouer, c'est Théo. Je me sens mal vis-à-vis de lui. En plus de ce sentiment de culpabilité, je dois bien envisager le fait que Daniel ne m'annonce pas de bonnes nouvelles. Et si j'apprenais que Théo est mort ?

  A vrai dire ça ne me fait pas grand-chose, j'en suis presque soulagée... au moins je pourrai vivre mon histoire avec Yanis sans me poser de questions...

  Mais tu as pété un câble ou quoi ? Tu sais vraiment plus ce que tu dis ma pauvre !

  Oui, c'est juste, je m'aventure un peu trop loin dans la connerie et il vaut mieux que j'en reste là. De même que ma situation avec Yanis.

  Le silence qui règne entre nous perdure encore de longues minutes lors desquelles mon esprit n'a d'yeux que pour lui.

  Il a la tête de quelqu'un qui a fait une croix sur quelque chose. Il a dû faire un choix à contre cœur, et il le regrette déjà ; or il sait pertinemment qu'il ne peut plus faire marche arrière.

  Pour rien au monde il ne me raconterait ce qu'il faisait et où il allait lorsqu'il s'absentait, car il en a trop honte.

  Je me demande si un jour je le connaîtrais vraiment.

  « Cet amour insensé que je lui porte reste pour moi un insondable mystère. »

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