Dans le silence glacial d'une montagne balayée par un blizzard furieux et dont la localisation demeurait mystérieuse, un petit groupe de personnes, emmitouflées dans des vêtements épais, avançait péniblement à travers la neige. Parmi eux se trouvaient trois enfants à peine âgés d'une dizaine d'années, et deux adolescents, un garçon et une fille, de 15 à 17 ans. Tous s'accrochaient au sixième membre du groupe, vêtu d'une légère veste noire et d'une cape à capuche beige foncée.

Le leader du groupe, visiblement le plus âgé, marchait en avant sans montrer la moindre crainte, malgré le froid glacial qui les entourait. Les autres se cramponnaient à lui comme s'il était leur seul espoir de survie dans ce désert de glace.

Alors qu'ils progressaient péniblement, une silhouette massive surgit devant eux, émergeant des tourbillons de neige. Un fenrir, une créature démoniaque semblable à un loup blanc géant, se dressa devant le groupe. Le grognement menaçant de la bête emplit l'air, faisant frissonner d'effroi les membres du groupe.

Le groupe s'arrêta net, les regards terrifiés fixés sur le prédateur imposant. Le fenrir, décidé à attaquer, se prépara à fondre sur eux. Cependant, le leader du groupe se détacha du reste et avança résolument vers la créature, sa capuche toujours en place.

Le fenrir, dans un acte de fureur, chargea et sauta en l'air, prêt à écraser sa proie sous sa patte massive. Les autres fermèrent les yeux, incapables de supporter le spectacle qui allait suivre. Mais au dernier instant, le leader releva la tête, regardant directement dans les yeux du fenrir.

Un étrange silence s'abattit sur la scène. La bête, autrefois impitoyable, recula brusquement, abandonnant son attaque. Quelque chose dans le regard du leader avait terrifié le fenrir au plus profond de son être. Les enfants et les adolescents, stupéfaits, ouvrirent les yeux et virent leur guide à visage découvert.

La capuche fut soulevée par la patte du fenrir, révélant des cheveux longs flottant dans le vent. Quand le leader leva la tête, le fenrir vit clairement ses yeux, d'un jaune doré semblable à ceux d'une bête féroce. C'était cet éclat, cette intensité animale, qui avait paralysé la créature.

Les autres, terrorisés, s'approchèrent du leader qui, toujours avec ses yeux d'or fixés sur la bête, leur fit signe de le rejoindre. La bête, désormais paralysée par la peur, ne tenta même pas de les arrêter. Le groupe continua son chemin, passant devant le fenrir pétrifié.

Quand le fenrir tenta de bouger, une patte brisa le sol sous lui, le faisant chuter dans un ravin dissimulé par le blizzard. Attirés par le bruit de chute, les membres du groupe s'arrêtèrent au bord du ravin pour contempler ce qui semblait être la silhouette du cadavre de la créature, empalée par des pics de glace une vingtaine de mètres plus bas et partiellement caché par le blizzard. Les yeux d'or du leader ne montrèrent aucune émotion, comme s'il était habitué à ce genre de scènes.

Dans ce monde impitoyable, où la survie prime sur tout, deux éléments se dégagent : la lutte acharnée pour préserver sa vie et celle de ses proches, et la préservation des principes individuels face à l'adversité. Chacun de ces jeunes, avec son lot de peurs et de détermination, avance dans ce monde gelé où la frontière entre le bien et le mal semble aussi floue que la tempête de neige qui les entoure.