Une autre forme de drogue
Oikawa Tooru était connu à Aoba Johsai comme un lycéen au physique avantageux, populaire et traînant dans son sillage une horde de filles. Mais surtout, comme le glorieux capitaine de l'équipe de volley-ball de Seijô. Aussi, le fait qu'il se balade avec une veste « Karasuno volley-ball club » créait un léger malaise sur son passage.
-Oikawaaaa-senpaiiii ! criait une fille en larmes dans les couloirs. Ne quitte pas Aoba, s'il te plaîîît !
Mais ledit Oikawa-senpai ne se retourna pas pour la rassurer ; en fait, il avait l'air complètement shooté. Il avait les yeux à demi fermés, un large sourire rêveur, la démarche absente et un peu de travers. Complètement à l'ouest, il percuta un pilier au milieu du hall.
-Pardon, dit-il avec le même sourire éthéré.
Et il plongea le nez dans le col du gilet noir, inspira profondément, et continua à déambuler avec des yeux brillants.
-Iwaizumi, fais quelque chose, déclara Makki, qui, avec les autres terminales du club de volley, regardait la scène depuis une passerelle.
-Il est complètement bourré, fit remarquer quelqu'un derrière eux. Si le proviseur voit ça, il va le défoncer.
Et le courageux Iwaizumi se lança dans le hall à la poursuite de ce type qui l'appelait son meilleur ami. Il attrapa Oikawa par le bras au moment où celui-ci essayait de traverser une vitre, et le traîna littéralement jusqu'à la salle de club, « le QG » de notre histoire. Il le propulsa à l'intérieur : Oikawa se laissa tomber par terre et resta là sans bouger, sur le ventre, le visage à moitié blotti dans la veste.
-Bon, qu'est ce qui t'arrive encore ? s'énerva Iwaizumi, un peu lassé de le voir osciller entre un état d'excitation extrême et un état de larve.
-Tu as vu ? s'émerveilla Oikawa. C'est la veste de Tobio !
-En effet. Tu lui as volé ?
-Il me l'a donnée...
Oikawa prit une nouvelle fois une profonde inspiration, et Iwaizumi préféra oublier le visage orgasmique qu'il présenta alors.
-Il sent trop bon..., geignit Oikawa.
Iwaizumi s'assit à côté de lui en secouant la tête.
-Il t'a donné sa veste ? Vraiment ?
-Vraiment ! Ensuite, il va me donner son numéro de téléphone et son adresse. Puis son cœur, et sa virgi-
-STOP- Contrôle tes hormones, l'arrêta tout de suite Iwaizumi. Les choses ont l'air de bien se passer pour toi, alors. C'est presque étonnant.
La porte s'ouvrit alors, et Kindaichi et Kunimi débarquèrent dans la salle de club. Visiblement, ils avaient développé cette habitude d'arriver aux meilleurs moments, et, petit bonus du jour, ils étaient suivis par Matsukawa et Hanamaki (qui ne voulaient rien manquer du spectacle).
-Oooooh ! OOOOOH ! hurla Kindaichi, portant les mains à ses joues, quand il vit Oikawa toujours couché au sol. C'EST LA VESTE- LA VESTE DE-
-...de Kageyama Tobio, il faudrait croire, dit Kunimi.
-Mais il n'y a pas de nom dessus, alors Oikawa l'a peut-être juste empruntée à Hinata pour nous berner, fit remarquer Mattsun.
-Hinata porte du XS ! s'écria Oikawa en roulant sur le dos. Ça, c'est la veste de Tobio ! Tiens, Kunimi, sens-la !
Kunimi recula précipitamment :
-Non merci, je n'aime pas le contact avec les humains.
-Alors ça y est ? demanda avidement Kindaichi. Vous êtes ensemble ?
-On peut dire ça, minauda Oikawa. Ce n'est qu'une question de jours.
-Alors, tu peux déjà nous donner une date pour qu'on le rencontre ? demanda Kunimi.
Petit vicieux, acte II. Oikawa avait beau planer, il ne perdit pas son aplomb :
-Je crois que vous le connaissez déjà.
-Mais on veut voir le roi du terrain amoureux ! s'exclama Kindaichi, qui paraissait beaucoup trop enthousiaste. Dis-nous quand !
Oikawa soupira. Il compta un instant sur ses doigts, fit ses estimations, et finalement annonça :
-Mercredi prochain ?
Ça lui laissait une semaine, délai qui lui paraissait audacieux, mais qui impressionnerait à coup sûr ses coéquipiers.
-S'il t'embrasse devant nous, déclara Makki visiblement joueur, je te rembourse tout le ramen que tu nous as payé l'autre jour.
-S'il refuse, eh bien tu paieras une deuxième tournée, renchérit Mattsun.
-Très bien ! s'écria Oikawa. Je ne refuse jamais d'empocher de l'argent facile!
Il se redressa. D'autres joueurs commençaient à affluer, et l'entraînement allait bientôt commencer. A regret, il ôta la veste de Karasuno (non sans plonger la tête dedans une énième fois) et la rangea soigneusement dans son casier.
Maintenant que son T-shirt bleu était en possession de Tobio, il se distinguait des autres en portant un « banal » T-shirt alien –mais après tout, le capitaine se devait de se démarquer, arguait-il. Et puis, ses coéquipiers arrêtaient de se moquer de lui dès que c'était à son tour de servir.
C'est donc avec les avant-bras rouges vifs que l'équipe revint dans la salle, deux heures plus tard. Notre héros, leur capitaine, était déjà en train de songer à comment il pourrait revoir Kageyama lorsqu'il récupéra ses affaires dans son casier ; en allumant son téléphone, il vit qu'il avait un message d'un numéro inconnu, et, dans un sursaut d'espoir, crut que c'était Tobio.
« Salut Oikawa, ça va ? Je ne sais pas si tu sais, mais ce week-end, des équipes amies de Tokyo viennent jouer chez nous. Pour célébrer ça, on organise une grande fête samedi soir tous ensemble au gymnase de Karasuno, et on s'est dit que les joueurs avaient le droit de ramener leurs copains/copines. Kageyama est le seul concerné, en fait, mais du coup tu peux venir si tu veux et on t'accueillera avec grand plaisir. Sawamura Daichi »
Un large sourire se dessina sur ses lèvres. Une fête, l'occasion rêvée pour concrétiser les choses avec Tobio ; il répondit aussitôt à Daichi qu'il serait présent, et en quittant la salle de club, il lança négligemment :
-Les gars ? En fait, ce sera lundi.
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