~Soyez sûrs d'avoir lu "Oikawa Tooru n'est pas un Ushikage shipper" avant d'entamer cette fic !~

La journée d'Oikawa avait pourtant bien commencé.

Il était arrivé à Aoba, tout sourire et soulagé après la fin d'une aventure pour le moins mouvementée. La quête pour la vérité avait exigé de lui force mentale, discrétion (pour le moins relative), et un certain nombre de trajets en bus, mais enfin il avait atteint son but.

Ce jour-là, il pensait pouvoir suivre son cours de maths paisiblement, sans avoir dans la tête Kageyama ou Ushiwaka, ou les deux collés par la bouche.

Aussi n'avait-il pas compris pourquoi Iwaizumi paraissait aussi en colère –avait-il su, pour la malencontreuse aventure du bar ? Kindaichi avait-il balancé ? Il fut fixé quand son meilleur ami vint directement lui parler. De ce qu'il lui dit, le cerveau d'Oikawa n'enregistra que trois mots :

Félicitations – froc – soirée.

Et puis il avait hurlé.

Non, non, tout de même, il ne pouvait pas être aussi stupide. Même Tobio ne pouvait pas être aussi stupide. Et quand il avait vu la photo qui tournait –Kageyama, portant son T-shirt et son caleçon- il n'avait pas voulu en croire ses yeux.

Puis son téléphone avait sonné et c'était avec une horreur croissante qu'il avait lu ses messages.

De : Chibi-chan.

« TU AS COUCHE AVEC KAGEYAMA !!!!! SUGA ET DAICHI VONT TE TUER !!!! »

De : Kindaichi.

« Oikawa-senpai, je suis vraiment désolé d'avoir crié dans le lycée que tu couchais avec Kageyama. Excuse-moi... »

De : Kunimi.

« Excuse-le... »

Il s'était passé plusieurs minutes où Oikawa avait été incapable de penser. Puis, il avait essayé de trouver des solutions pour sauver son honneur et sa réputation. Il n'en trouva qu'une.

-Iwa-chan, dit-il enfin, la tête baissée et la voie caverneuse. Il faut que je commette un meurtre.

Iwaizumi avait profité du laps de temps pour se calmer et digérer la nouvelle. Il avait déduit, par des calculs savants, que Kageyama avait été consentant à tout ce qui s'était passé –sinon, pourquoi donc arborerait-il fièrement les sous-vêtements d'Oikawa ? Il lui tapota donc l'épaule avec quelque chose de fier et de compatissant.

-Allons, Kageyama est un garçon. Il ne risque pas de tomber enceinte. C'est déjà ça.

-C'est déjà ça, répéta lugubrement Oikawa.

Il se leva de sa chaise et traversa la salle comme un automate, sous les murmures et les regards des autres étudiants. En se retournant dans un couloir, il aperçut plusieurs filles qu'il reconnut comme étant son groupe habituel de supportrices. Elles se lamentaient, avachies et pleurant les unes sur les autres, le nez et les yeux plongés dans les mouchoirs. L'une d'elle, quand elle vit passer Oikawa, tendit les mains vers lui en poussant un soupir de désespoir :

-Gaaaayyy...

Les pleureuses n'étaient pas le seul obstacle des couloirs du lycée. En effet, alors qu'il se hâtait de sortir du bâtiment, il se fit encadrer par Hanamaki et Mattsukawa, les deux souriant jusqu'aux oreilles.

-Tu ne trouves pas qu'il a des cernes, Makki ?

-Je dirais même qu'il a l'air crevé, Mattsun.

-Je pense qu'il a passé une nuit agitée, Makki.

-Plus : que la nuit a été dure, Mattsun.

-Mon cher Makki, je crois bien qu'autre chose que la nuit était d-

-STOP ! hurla Oikawa, et, se bouchant les oreilles, il se mit à courir à travers les couloirs, de toute évidence le meilleur moyen de conserver ce qui lui restait de réputation.

Enfin, il trouva un endroit calme dans le parc, dénué de fangirl éplorée ou de coéquipier suggestif. Il saisit son téléphone, pianota un court instant et le porta à son oreille.

-Chibi-chan. Est-ce que tu peux me passer Tobio-chan, s'il te plaît ? Merci.

Il n'eut que deux secondes à attendre.

-Allô, Oikawa-san ?

Il entendait, en fond sonore, Hinata pouffer de rire de façon incontrôlable, et quelqu'un demander à Kageyama de mettre en haut-parleur pour que tous puissent jouir de la discussion.

-Tobio-chan, je serai bref. Je veux te voir dans deux heures devant Aoba. Sans ton équipe. Juste toi, le slip et moi.