Chapitre 8: Prêt à tout.
Point de vue de Sehun
Je ne sais pas combien de temps exactement, je suis resté dans la salle de bain à épier mes mains tremblantes, le cœur battant, mais j'en déduis, en voyant la pièce totalement vide, que je suis resté bien trop longtemps ici. Minseok n'est même pas venu me chercher. Je récupère mes affaires en vitesse et sourit pour la première fois depuis longtemps, en apercevant mon reflet dans le miroir. Je ne souris pas beaucoup car je n'aime pas mon sourire et puis à quoi bon paraître heureux lorsqu'on ne l'est pas réellement?
Mais aujourd'hui je ne force rien, mes lèvres s'étirent naturellement et, en me penchant plus près du miroir je remarque qu'elles sont de la même couleur que mes joues: roses. J'ai plutôt bonne mine et même si je refuse d'associer ma rencontre matinale au détraquement de mon cœur, je sais très bien que Baekhyun y est pour quelques chose. Plus je pense à lui, plus ma décision de l'oublier est engloutie par les milliers de sentiments qui agitent mon corps. Je n'ai plus envie de fermer les yeux et tant pis si c'est un garçon.
Je me suis toujours plaint de ne pas trouver de copine et ai toujours jalousé les expériences amoureuses de Minseok, mais peut-être que finalement, je n'ai jamais trouvé ce que je me tuais à rechercher, car je ne regardais pas au bon endroit. Et aujourd'hui, je crois que le destin a décidé de me faire tourner la tête au bon moment.
La tête remplie de son doux visage, j'enfile mes lunettes et quitte la salle d'eau avant de percuter de plein fouet, au beau milieu des couloir, le torse musclé d'un retardataire qui n'a pas vraiment l'air pressé. Les cours commencent dans quelques minutes mais il est encore en train d'avaler sa tartine et lorsque je relève mon regard vers lui, je comprends instantanément pourquoi.
- Bouge de là, grogne-t-il en tentant d'accéder à l'escalier.
D'aussi loin que je me souvienne, Chanyeol n'a jamais été à l'heure et maintenant que j'y pense, c'est plutôt surprenant qu'il n'ait pas loupé la cérémonie de rentrée hier. Et comme convenu, il n'a pas prévu d'arriver en avance aujourd'hui. Ses yeux sombres évitent mon visage et lorsqu'ils se posent pour moi, son air supérieur disparaît et j'ai l'impression d'avoir à faire à un petit chiot.
- Désolé, balbutié-je en passant mon chemin.
Point de vue de Chanyeol
C'est pas croyable. Ça fait un an que je fréquente la même école que ce type et je ne l'ai jamais autant croisé que ces deux derniers jours. Si seulement il n'avait pas été assis à côté moi pendant cette foutue cérémonie...
Ou si seulement tu avais su contrôler tes pulsions Chanyeol, me souffle une petite voix dans ma tête, que j'ignore. Après mon altercation avec la princesse qui me sert de coloc', je me suis rendu à la cafèt dans l'espoir d'apercevoir le gamin qui torture mon esprit, et de l'approcher à nouveau, avec le but de me retrouver la tête entre ses jambes. Mais le sujet de mon obsession était déjà parti et je me suis retrouvé incapable de repousser l'envie sexuelle qui s'est propagé dans tout mon corps. Je ne sais pas si le fait de lui parler m'aurait calmer ou, au contraire, aurait amplifier mon désir, mais son absence a bien au l'effet escompté.
Je suis retourné à ma chambre et heureusement pour moi, Luhan dormait déjà. Je devais me débarrasser de la pression insupportable qui comprimait mon entre-jambe, mais surtout de l'image de son petit visage soumis au désir que je lui procurerait s'il me laissait l'accès à son putain de corps. Enfermé dans la salle de bain, j'ai relâché ma frustration en laissant les images érotiques de son visage suppliant traverser mon esprit. J'ai joui sur le carrelage et contrairement à d'habitude, tandis que je reprenais ma respiration, je n'ai pas été soulagé. J'ai regretté ce que je venais de faire. J'ai regretté de m'être masturbé, en pensant à ce gamin innocent qui devait être à mille lieues de se douter que dans une chambre du campus, un gars qu'il ne connaissait pas se donnait du plaisir en pensant à lui.
Je n'ai pas réussi à me redresser tout de suite et ai laissé mon esprit divaguer sur la forme de ses cuisses, la rondeur de ses fesses, la rougeur de ses pommettes jusqu'à en devenir fou et ne plus supporter le déraisonnement de mon esprit malade. Je me suis endormi sur le sol de la salle de bain et ce n'est que lorsque Luhan m'a réveillé en toquant comme un forcené contre la porte que je lui ai ouvert. J'avais honte. Vraiment. Je voulais en parler à Yoona, sachant qu'elle ne me jugerait pas et écouterait avec toute l'attention du monde. Mais je savais déjà ce qu'elle me répondrait. Qu'il faut que je prenne ces putains de médocs sinon je finirais par regretter mes gestes qui sont, bien trop souvent, poussés à l'extrême.
Mon dos est douloureux et même si Luhan est parti en cours depuis plusieurs minutes, je prends mon temps et me glisse sous la douche brûlante en décontractant mes muscles rigides. Mon regard dérive entre mes jambes et je résiste à l'envie imminente de saisir mon membre. Je ne veux plus de tout ça car je sais pertinemment que mon esprit ne sera pas vide comme d'habitude, lorsqu'il s'agit d'une nécessité. Cette fois, il sera teinté de grands yeux brillants, de minuscules mains, de petits pieds, et d'un adorable sourire qu'il espère faire disparaître à tout prix. Mais je n'ai pas envie de le laisser gagner. Pas cette fois.
Alors, en sortant de la douche, j'avale mes pilules bicolores et me sèche avant d'enfiler une chemise propre et un jean serré. J'attrape mon sac qui traîne et le hisse sur mon épaule encore tendue avant de rejoindre ma classe où le professeur est probablement déjà en train de blablater. Seulement, lorsque je passe devant les salles attribuées aux premiers années, je ne peux pas m'empêcher de regarder à travers les minuscules hublots percés dans les murs. Je veux savoir dans quel salle il se trouve. J'ai besoin de le savoir. Je dois le voir une dernière fois avant d'entamer ma journée, c'est une obsession.
Je longe les différentes classes jusqu'à atteindre la dernière et cherche du regard sa tête brune. Mais en constatant qu'il n'est pas là, je me décourage et rebrousse chemin jusqu'à ce qu'un élève me percute et s'excuse d'une voix minable. Il se sont tous mis d'accord pour me faire chier aujourd'hui où c'est comment? Je ferme les yeux et me pince l'arête du nez, exaspéré. Le gosse tente de me faire comprendre qu'il souhaite rejoindre sa classe, dont je bloque l'entrée et je l'en empêche en lui arrachant la papier qu'il tient dans sa main tremblante. Au moment où mes doigts entrent en contact avec les siens, un choc électrique me brûle la peau et je sursaute, légèrement surpris avant de parcourir les quelques lignes dactylographiées par l'infirmière.
Motif du retard: Infirmerie.
Élève: Byun Baekhyun.
Souffre de tachycardie, traitement donné par ses parents + certificat du médecin.
Horaires: 8:00-8:25
- P-pardon... Je-je dois y a-aller
- Des problèmes cardiaux? Plutôt étrange pour un sportif, soufflé-je en saisissant son menton pour relever son visage, qu'il gardait jusqu'ici dissimulé dans son gros pull.
Au moment où mon regard rencontre ses deux grands yeux d'ambres cachés par sa monture grotesque, je lâche automatiquement son menton et recule d'un pas.
Putain de merde... C'est mon gamin...
Sa lèvre tremble comme s'il allait pleurer à tout moment et je reste hébété pendant de longues secondes, la bouche grande ouverte.
Point de vue de Baekhyun
Je ne sais pas quoi faire, face à moi se trouve l'un des deux visages qui occupent mon esprit depuis ce matin et à sa vue, Luck s'emballe d'un seul coup me faisait fléchir les jambes. Heureusement pour moi, l'inconnu est plus rapide et place délicatement mais fermement, sa main autour de ma taille pour que je ne perde pas l'équilibre.
- M-merci, bégayé-je en serrant inconsciemment ma poitrine.
Mon geste ne passe pas inaperçu puisque le garçon qui fait brûler ma poitrine d'un feu ardent, agite le papier devant moi et sourit précautionneusement.
- On dirait que ton petit séjour à l'infirmerie n'a pas été d'une grande utilité hein? Viens avec moi.
Il tourne les talons et traverse le couloir, mon petit papier toujours en main, sans jamais s'arrêter, mais je ne le suis pas. J'ai peur. Je ne le connais pas et pourtant les émotions qu'il arrive à me faire ressentir sont si puissantes qu'elles en deviennent effrayantes. Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi il s'arrête sur un garçon aussi simple et banal que moi, mais une petite voix détruit mon espoir en me chuchotant qu'il ne m'aimera jamais et que je ne suis qu'un pantin pour lui. Il m'a sauvé, il veut une récompense et je le comprends totalement.
Mais l'idée qu'il ne voit peut-être que de la simple sympathie pour moi, me frigorifie et je baisse les yeux, un sourire amer aux lèvres. Mes pieds sont cloués au sol, je n'arrive pas à faire le moindre pas. Mon cœur cogne brutalement contre ma poitrine et je n'ai qu'une envie, qu'il cesse de battre. Mais je ne suis pas maître de mon propre corps, alors Luck poursuit son assaut tandis que je déglutis avec peine.
Après ma rencontre avec Sehun, Jongin a eu la gentillesse de m'escorter en classe pour éviter que je ne me perde mais plus nous progressions, plus Lucky s'emballait et malgré la distance qui me séparait de Sehun, il m'a été impossible de faire un pas de plus sans que la douleur ne dépasse le seuil du supportable. Jongin m'a conduit en urgence à l'infirmerie, et on m'a forcé à avaler les cachets que j'ai toujours refusé de prendre, car ils mettent en veille l'un de mes cœurs. Lucky dort mais je n'ai pas peur de son réveil car je sais que si Sehun ne se trouve pas dans le périmètre, il se comportera normalement comme il l'a toujours fait. Cependant, je déteste l'idée que Luck ait le contrôle car j'ai l'impression d'être beaucoup plus sensible au regard de cet inconnu et à ce qu'il pourrait me dire.
En voyant que je ne le suis pas, il s'arrête et revient sur ses pas. Ses genoux se plie et il s'abaisse à ma hauteur comme s'il s'adressait à un enfant ridiculement petit. Ses yeux féroces et ses sourcils épais apparaissent dans mon champ de vision et je me crispe lorsque sa voix grave résonne dans le couloir désert.
Il pourrait me faire n'importe quoi que personne n'en saurait rien, je suis bien trop faible pour lutter, de toutes façons. S'il veut, il n'a qu'à me soulever et m'emmener dans sa chambre, ce n'est pas avec mes petits poings que je pourrai l'assommer. J'ai beau voir le côté négatif des choses, je ne pense pas qu'après m'avoir sauvé, il s'en prenne à moi. A part s'il est fou. Mais quelle est la probabilité?
- Tu viens ou pas?
Sa voix me fait frisonner et j'hoche doucement la tête avant que sa main n'attrape la mienne et qu'il m'entraîne vers la sortie du bâtiment. Sa paume est chaude contre la mienne et je pense qu'il n'a même pas conscience de son geste mais mon cœur, lui, si.
Le papier dépasse de la poche de son jean et même si je devrais me sentir coupable de sauter les cours dès le deuxième jour, j'ignore ma raison et le suis dehors, là où le soleil éclaire ma peau.
Il me conduit sur les marches qui surplombent l'esplanade du terrain de football, vide et nous nous asseyions en silence.
- Baekhyun... C'est ça ton nom?
J'hoche la tête et articule un faible oui en remarquant qu'il ne m'as pas vu acquiescer.
- Chanyeol. C'est le mien.
J'ai déjà entendu son nom quelque part mais pour l'instant je ne me souviens pas où exactement. Je murmure son nom et il me lance un sourire amusé avant de s'approcher un peu plus de moi.
- Egalement capitaine du club de natation, se vante-t-il en sifflotant comme si de rien était.
Mon esprit établit alors des connections entre ce que Jongin m'expliquait et ce que Chanyeol vient de me dire et je me lève brusquement la bouche grande ouverte.
- Alors c'était toi le connard qu'on a attendu tout l'entraînement!?
Chanyeol fronce les sourcils et se redresse à son tour cette fois bien plus imposant.
- Je te demande pardon? persifle-t-il d'une voix glaciale qui me fait reculer.
Mon pied n'atteint pas la marche inférieure et un petit cri quitte mes lèvres lorsque je me rends compte que je vais tomber et dévaler les vingt-cinq marches qui me séparent du sol. J'imagine déjà l'état de mon dos couvert de bleus et le bruit des côtés qui craquent sous ma chair. Mais tandis que je ferme les yeux, la main ferme de Chanyeol retient mon poignet et il m'attire d'un coup sec à lui, faisant s'échouer ma tête contre son torse.
Sa respiration est saccadée et lorsque mes yeux rencontrent son regard noir, il me hurle au visage en encadrant mes joues d'une manière tendre:
- Fais attention putain de merde! T'aurais pu te fendre le crâne! C'est pas possible d'être aussi stupide et maladroit.
Choqué, je me mets à trembler et me rassois timidement sur les marches alors que Chanyeol défonce à coups de pieds la rampe des escaliers. Il hurle du fin fond de ses poumons des insultes que je ne connaissais même pas et déforme le métal avec violence comme si je n'étais pas là. Mais je n'ai pas peur, je suis simplement ahuri. Il ne m'adresse pas une seule fois la parole et attend que le métal cède sous ses assauts pour se rasseoir et sortir une cigarette qu'il fume, cette fois beaucoup plus calme. Je déteste l'odeur de la cigarette, alors je m'écarte un peu et étouffe mon nez congelé dans la manche de mon pull.
Chanyeol semble remarquer mon mal-être puisqu'il jette immédiatement sa cigarette et expire la fumée qu'il retenait en tournant la tête de l'autre côté.
- J'vais encore devoir payer pour cette daube, grogne-t-il en admirant la barre de fer, littéralement pliée en deux.
Je reste silencieux et toise mes chaussures en remuant nerveusement les genoux. Soudain, Chanyeol attrape mon menton, avec douceur, presque comme une caresse et me dévore du regard. Ses yeux sont profonds, si intenses, que je sens mes joues devenir écarlates et suis obligé de me détourner de ses pupilles ferventes pour éviter qu'il ne lise en moi ce que je pense réellement. Je ne le connais même pas et lui avouer que je ressens déjà une passion débordante pour lui, serait la pire chose qui puisse m'arriver. J'irais certainement m'enterrer au fond d'une tombe après ça. Mais puisque je ne le dirais jamais, faute d'être trop timide, il faudra que ce soit lui qui le découvre par ses propres moyens.
Son souffle sent la cigarette malgré le chewing-gum qu'il mastique et je fronce le nez, lui arrachant un petit rire qui n'a rien à voir avec le démon d'il y a quelques minutes.
- Baekhyun, fais attention à toi, s'il te plaît. Je ne veux pas que tu te fasses mal.
Son attention me touche même si je sais que ses mots ne sont que de beaux mensonges et je me pince les lèvres pour m'empêcher de sourire. Chanyeol laisse mon menton tranquille et je le frotte, sentant encore la présence de ses doigts chauds.
- Je n'aime pas me répéter, alors prends mes propos en considération.
Chanyeol me rend mon papier et m'ordonne d'une voix sèche de rentrer en cours. Son humeur changeante m'intrigue plus qu'elle ne m'inquiète et je me soumets à sa demande sans rechigner. Jusqu'à la dernière seconde, je sens son regard brûler mon dos et prie Luck de se calmer un peu, mais en vain.
Point de vue de Chanyeol
Ce n'est pas son dos, ni ses cheveux ébouriffés que je fixe avec désir même si sa petite silhouette m'attire indéniablement, mais c'est bien ses fesses que j'observe avec expertise alors qu'il s'engouffre dans le bâtiment.
Il faut que je trouve un moyen d'y avoir accès. Il faut que je le baise. Et je suis prêt à tout pour ça.
En fait voir des concerts de Kpop en France ca me rend plus malheureuse qu'autre chose parce que habitant à Lyon je ne peux en voir aucun et que à côté de ça ya des parisiens qui se plaignent d'avoir dépensé tout leur argent dans trois concerts et de ne pas en avoir assez pour un quatrième.
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