Chapitre 28: Deuxième fils.
Point de vue de Baekhyun
Les mains de Chanyeol sont partout sur moi, dans mes cheveux, au creux de mes reins, à la naissance de ma nuque. Sa bouche cherche la mienne et j'ai beau tourner la tête dans tous les sens pour l'éviter, elle parvient tout de même à s'écraser contre mes lèvres. Nos dents cognent si fort que je crois avoir cassé les miennes mais Chanyeol me fait oublier la douleur du choc en mêlant nos langues. Nos salives se lient et finissent par couler sur le bord de mon menton mais son pouce habile vient essuyer les traces indélicates de notre échange sauvage. Mes poumons se vident petit à petit, et alors que mon souffle chaud s'abat contre son visage tuméfié, mon cœur s'emballe dans un concert de percussions qui cognent contre ma poitrine brûlante. J'ai envie de lâcher prise et d'autoriser mes genoux à céder pour m'étendre sur le béton, la tête dans le buisson, mais Chanyeol m'en empêche en enlaçant ma taille comme un serpent possessif.
Je suis obligé de frapper son torse musclé de mes deux poings pour espérer pouvoir respirer et lorsqu'il me libère enfin, je m'écroule contre lui, les larmes aux yeux.
- Je ne sais pas pourquoi je t'aime autant franchement... Tu ne devrais même pas avoir droit à tout ça.
Sa main gauche caresse mes cheveux et ses lèvres se plante sur le haut de mon crâne.
- Je sais. Je suis pathétique. Peut-être que je n'aurais jamais dû te sauver ce jour-là, ça aurait certainement facilité les choses pour nous deux, mais je regrette pas de l'avoir fait. Dès que je t'ai vu la première fois, j'ai tout de suite su que je ne pouvais pas te laisser t'échapper. Tu devais être à moi. Tu te souviens de ce type qui s'est barré de l'amphi, le premier jour?
- D-de quoi t-tu parles?
Je fais mine de ne pas comprendre ce à quoi il fait référence mais le souvenir est encore frais et intact dans mon esprit. Car comment oublier s'être fait tripoter par un inconnu, le premier jour de classe, devant des centaine de personnes?
- Ce mec qui t'avait touché les fesses... C'était moi.
Un poids énorme tombe sur mes épaule et je me recule, sidéré par ce que je viens d'entendre. Comment est-ce que ça a pu arriver? Je n'arrive pas à y croire. Je devrais pourtant être rassuré qu'un dangereux prédateur ne me cours pas après, mais moi qui ai subit des attouchements pendant toutes mes années de lycée, je n'arrive pas à supporter ce que je viens d'entendre. Je sais que nous sommes allés bien plus loin qu'une simple main aux fesses mais ça fait juste trop mal de me dire que Chanyeol a pu avoir un tel comportement alors qu'on ne se connaissait pas. S'il me l'avait dit tout de suite, je n'aurais certainement jamais accepté ses sentiments. Peut-être même que je ne serais jamais tombé amoureux de celui que je croyais être mon chevalier alors qu'en réalité, il essayait simplement de soulager sa culpabilité. En fait, il ne vaut pas mieux que tous ces types affreux qui ont fait de ma vie un enfer.
- Tu rigoles j'espère? demandé-je avec incrédulité d'une voix si basse que je ne suis pas sûr qu'il m'ait entendu. Tout mais pas toi... s'il te plaît, supplié-je en sentant mon estomac se tordre de dégoût.
- Ce n'était pas vraiment ma faute... se défend Chanyeol en saisissant mes poignets de peur que je m'éloigne. C'était plutôt une pulsion. Je prenais pas non plus mes médocs à ce moment-là, t'es passé juste à portée de ma main et bon dieu, t'étais sublime dans ce putain de jean moulant. Je t'ai trouvé magnifique Baekhyun, et je suis sincère. Je ne mentirai jamais sur ta beauté.
Je sais qu'il ne ment pas, son regard est pur et véritable mais j'ai toujours du mal à accepter sa désinvolture et son comportement bestial. Il est malade, je le sais bien pourtant je ne peux pas supporter ses instincts animaliers qui lui ont valu de faire une telle chose. J'ai envie de vomir.
- C-Chanyeol arrête... dis-je en tentant de mes dégager.
- Je t'assure. Et je ne regrette pas un instant mon geste parce que même si j'ai paniqué et que je me suis barré comme un lâche, tu peux te dire maintenant que je suis le seul à t'avoir touché et que tu n'appartiens qu'à moi. Mais pour toi et parce que je refuse de voir tes larmes couler à cause de mes conneries, je vais prendre ce foutu traitement et guérir, me confesse-t-il avec un sourire timide avant d'embrasser mes doigts que j'arrache violemment.
- J'arrive pas à y croire! Espèce d'ordure! crié-je, outré. J'en ai fait des cauchemars de cet incident! Je vérifiais en permanence qu'on ne me suive pas et qu'on ait pas planqué des caméras dans ma douche-
- Si je pouvais, je l'aurais déjà fait depuis longtemps, me coupe Chanyeol en déposant fermement ses mains sur mes hanches. Je devrais te laisser partir pour ton bien, mais mes griffes refusent de te libérer, je suis bien trop égoïste, souffle-t-il en unissant son front au mien. S'il te plaît Baekhyun,embrasse moi encore.
- Non Chanyeol, on est en public, ça suffit, tu as déjà fait assez de dégât, protesté-je en pointant ma bouche gonflée.
Evidemment mon refus est inutile, puisqu'il capture mon visage entre ses mains calleuses et se penche à l'avant, les yeux clos. D'un mouvement rapide, je plaque ma paume contre ses lèvres tendues, l'obligeant à ouvrir les yeux.
- N'insiste pas. Je dois y aller, ma mère m'attend, déclaré-je en m'éloignant.
Pourtant à mi-chemin entre le parking et le buisson, une force invisible me pousse à me retourner et alors j'aperçois le regard abattu de Chanyeol qui shoot dans un caillou, les mains enfoncées dans les poches. Quel gamin, j'vous jure. J'ai beau rouler des yeux, je reviens tout de même sur mes pas et arrivé à sa hauteur, dépose mes lèvres contre sa fossette qui se creuse à mon contact.
- Fais pas cette tête où tu risques d'avoir des rides, crié-je après avoir tourné les talons.
- Baekhyun! lance-t-il à la volée.
- Hm?
- Demain! Accorde-moi une danse!
- Compte sur moi!
- Je t'aime!
***
- Rha, je suis foutu, foutu, foutu! geignis-je en plongeant mes mains dans mon visage.
- Assis-toi correctement parce que si je freine et que tu passes à travers le pare-brise, là tu auras une raison d'être foutu, me dit ma mère d'un ton sarcastique qui m'oblige à me redresser. Qu'est-ce qui t'arrive?
Rien maman, j'ai simplement accepté de danser avec Chanyeol alors que je passe la soirée avec Sehun parce que je suis pas foutu de concilier une vie avec deux amants à la fois. A part ça tout va bien.
- J'ai juste oublié de rendre un truc à Luhan et il va me tuer.
- Si ce n'est que ça, tu m'as fais peur j'ai cru que- QU'EST-CE QUE TU FOUS?! J'AI LA PRIORITÉ CONNARD! - quelque chose de grave était arrivé.
- Non...
- Bon alors raconte moi un peu ta semaine, tu es bien silencieux depuis le début du trajet.
Ma mère me lance un regard en coin et je me rétrécis sur mon siège en pensant à tous les événements qui ont rythmé mes journées. Des images me reviennent par flash et je soupire profondément en réalisant à quel point ma vie est compliquée.
Maman j'ai l'heureux plaisir de t'annoncer que je me suis presque brisé le doigt, mon mec a des défaillances psychiatriques, j'ai perdu ma virginité, j'ai failli me faire violer, mon autre mec m'a demandé l'accompagner au bal, oui parce que j'en ai deux, ne pose pas de questions c'est compliqué, et j'ai évidemment accepté tout en sachant que mon meilleur ami est fou de lui. Aussi simple que ça. Mais bien-sûr je ne peux pas te raconter de telle chose, alors j'extrais les éléments disons, soft et les énonce d'une voix monotone.
- Je suis allé voir Luhan danser et il a dormi avec moi parce que son coloc l'a encore fait pleuré.
- Pauvre garçon. Quelle misère ces dortoirs! Jondin ne t'embêtes pas au moins?
- C'est Jongin maman, et non il est adorable. C'est lui qui s'est occupé de Luhan quand il est arrivé dans ma chambre.
- Comment se fait-il que tu ne t'en sois pas occupé toi-même?
- J'étais pas là...
- Quel bel ami tu fais! Moi à sa place, je t'aurais déjà tourné le dos.
- Merci maman, c'est... très encourageant, soupiré-je, peu surpris de l'attitude de ma mère.
- Quand même, commence-t-elle en s'engageant dans un virage, il faudrait vraiment que Luhan vienne à la maison un jour, tu me parles toujours de lui et je ne l'ai encore jamais vu!
- C'est que... il habite loin.
- Tu n'as qu'à en profiter ce week-end pour lui demander de passer à la maison. Tu n'as rien de prévu que je sache, dit-elle d'une voix mielleuse comme si elle était certaine que ma vie sociale se limitait à mes heures de cours et ma famille.
- Figure-toi que si. J'ai quelque chose à faire ce soir, réponds-je d'un ton arrogant en espérant lui faire fermer son clapet.
Notre relation a toujours été comme ça. Elle qui me pique en permanence et moi qui rétorque quand j'en ai la force. Généralement je suis trop lasse et me laisse faire, par peur de paraître trop cru dans mes propos. Mais elle, ne se gêne jamais pour me faire savoir que ce que je fais ne lui plaît pas, que je ne suis pas son fils adoré mais simplement un poids constant pour elle et que si je n'étais pas là, la vie serait tellement plus facile. Enfin, elle ne me le dit pas aussi directement mais je n'ai pas de mal à capter les messages subliminaux que ses yeux sombres m'envoient. Dommage que je sois son portrait caché, j'aurais pu prétendre ne pas être son fils. Mais bon, c'est ma mère alors je la supporte. Elle m'aime simplement à sa façon. Pour elle, les reproches et les moqueries sont une marque d'affection. Au début ça faisait mal. J'avais à peine quatre ans quand elle a commencé à se comporter comme ça. J'étais qu'un gamin à l'époque. Je pleurais souvent, mais avec les années, les coups de marteau piqueur qu'elle m'assène de me touchent même plus. Ça rentre par une oreille et ça sort par l'autre.
- Ah bon? Qu'est-ce que tu as de prévu?
- Le bal du lycée. Je fais partie du BDE.
- C'est nouveau ça. Toi, au BDE? C'est grotesque, voyons. Les recruteurs sont aveugles ou alors tu as dû les payer parce que je ne connais personne d'aussi irresponsable que toi!
Je sais que ma mère ne pense pas vraiment ce qu'elle dit, elle est simplement rancunière, depuis le jour où je suis né et que son rêve d'avoir des jumeaux s'est effondré. N'importe quelle mère ce serait remise de cette épreuve et aurait apporté tout l'amour nécessaire à la chair de sa chair, son propre sang, l'enfant qui venait de ses entrailles, celui à qui elle avait offert la vie. Mais ma mère n'étant pas n'importe qui, ce n'est pas son cas. Alors je compense avec mon père en passant mon temps à regarder les matchs de foot même si je déteste ça et en prétendant que j'adore les films d'actions violents alors que je préfère les comédies musicales. Je fais semblant d'être un autre juste pour qu'on m'aime un peu.
Avec ma mère, ça ne sert à rien de mentir car même si je prenais l'apparence du fils idéal, elle ne m'aimerait pas. C'est comme ça, je n'ai pas d'autre choix que de faire avec.
- Tu ne me connais pas vraiment alors bon, déclaré-je d'une voix monotone.
- Je suis ta mère, je pense te connaître mieux que n'importe qui.
Cause toujours tu m'intéresses.
Je roule des yeux et m'intéresse au paysage qui défile par le fenêtre car tout est plus intéressant que d'entendre ma mère piailler à mon sujet. Nous nous garons juste devant la maison et je fronce les sourcils en voyant qu'elle ne range pas la voiture dans le garage.
- J'ai une course à faire. Prends ta valise et lave ton linge, m'ordonne-t-elle d'un ton qui ne laisse place à aucune contestation. Tu as besoin de quelque chose?
- Un masque.
- Pourquoi faire?
- Le bal, c'est un bal masqué. Prends-moi quelque chose dans le style Zorro. Ça ira bien.
Je n'attends pas sa réponse et quitte la voiture, ma valise en main avant de claquer la portière. Lorsque je pénètre dans l'entrée, j'aperçois mon père qui travaille sur l'ordinateur, l'air très concentré. Il est en train de rédiger son nouveau roman et s'il a pour habitude de ne jamais le faire quand nous sommes là, simplement parce qu'il ne peut pas travailler dans le bruit, aujourd'hui, il fait exception à la règle. Il doit être sacrément en retard.
- Salut p'pa.
- Où est ta mère?
- Partie acheter des trucs, réponds-je en croquant dans la dernière pomme qui traînait dan sla corbeille de fruit.
- Super. Ne fais pas de bruit, je travaille.
Comme si je ne l'avais pas remarqué. Mes joues se gonflent sous l'effet de l'énervement, moi qui pensais avoir droit à un regard au moins, c'est raté. Je retire mon manteau et l'abandonne sur le canapé avant de récupérer ma valise et la monter à l'étage. Qu'est-ce que ça pèse ce truc...
Mon dos émet un craquement bizarre et j'ai peur de m'être coincé un nerf. Heureusement en quelques tours de hanches mes muscles se détendent et je peux enfin m'abaisser pour ouvrir ma valise. Avant de trier mon linge, j'allume mon enceinte et fais défiler la playlist de nouvelles chansons que Luhan m'a forcé à installer en prétendant "qu'il fallait absolument que j'écoute tous ces bops." Je n'ai pas la moindre idée de ce qu'est un bop, mais lance tout de même la première chanson qui s'intitule paper cuts. Et tout de suite, ça me fout le cafard. Heureusement la sonnerie de mon téléphone vient couper mes pensées sombres et sans me presser je me lève et me dirige jusqu'à mon bureau sur lequel mon cellulaire gît.
- Allô? dis-je sans même prendre le temps de regarder le nom qui s'affiche sur l'écran.
- Baek? Je te dérange?
La voix douce qui murmure mon prénom me fait rater un battement et je suis obligé de m'asseoir sur mon lit pour ne pas chuter au sol tant le son de sa voix me fait fondre.
- N-non pas du tout...
- Je t'appelais d'abord parce que tu me manques et que je voulais entendre ta voix.
- S-Sehun... qu'est-ce qui te prends?
Je fais mine d'être curieux mais je suis simplement dérouté par la situation. C'est la première fois qu'il m'appelle et cette pensée me fait rougir furieusement.
- J'ai envie de t'embrasser. Tu me manques tellement. J'ai hâte de te voir ce soir...
- M-moi aussi...
- Tu es bien plus timide au téléphone qu'en vrai hein?
- Et toi bien plus assuré derrière un écran que devant moi.
- C'est normal, je n'ai pas tes beaux yeux pour me déconcentrer sur ce que je dis.
- C'est ridicule, pouffé-je en secouant la tête.
J'ai certainement l'air d'une adolescente en pleine crise hormonale mais pour l'instant mon petit copain me parle au téléphone alors mes cris vont rester silencieux et une fois qu'il aura raccrocher, je pourrais laisser ma joie exploser. Mes mains cramponnent mon portable comme si j'avais peur qu'il disparaisse et je me mords le poing pour m'empêcher de sourire.
- Si être fou de toi est grotesque alors je suis complètement insensé.
- Sehun...
- Quand tu laisses mon nom traîner ça veut dire que tu rougis.
- E-évidemment que non! Enfin pourquoi est-ce que je devrais rougir face à des bêtises pareilles.
- C'est toi qui le dit, pas moi.
Un rire étouffé quitte ses lèvres et je m'y joins en m'allongeant à plat dos.
- Sehun-ah?
- Baekhyunnie?
- Pourquoi tu m'as appelé en vrai?
- Parce que je voulais savoir comment tu comptais t'habiller ce soir. Je veux qu'on soit assorti pour que tout le monde sache que tu es à moi.
Les papillons, que mon estomac renferme, s'agitent, et je suis obligé de fermer les yeux pour ne pas me laisser emporter par mon enthousiasme débordant. Je l'aime à la folie. Il sait exactement quoi dire au bon moment.
- Je pense en bleu foncé. Je n'ai qu'un costume qui date du mariage de ma tante. J'espère que je vais rentrer dedans, sinon peut-être que je viendrai tout nu, ricané-je en entendant Sehun grigner.
- Tu as intérêt à rentrer dedans parce que sinon je vais devoir crever les yeux de chaque personne présente.
- Honnêtement mes hanches se sont encore élargies et je ne suis pas sûr de pouvoir passer mes cuisses dans mon pantalon. Il faudrait que je maigrisse un peu, songé-je en me mordillant la lèvre.
- Baek je t'interdis de maigrir. Tu es magnifique comme ça et si tu perds du poids, je n'aurais plus rien à attraper quand on... tu vois...
- Sehun! m'exclamé-je en couvrant mon visage de mes deux mains.
Faire l'amour avec Chanyeol ne m'a pas dérangé mais je ne sais pas pourquoi, l'optique de le faire avec Sehun me tétanise. Peut-être parce que j'ai conscience que Sehun n'est pas Chanyeol et qu'il ne domine pas tout. Cette fois, je ne pourrais me laisser manipuler sans rien avoir à faire, il faudra que moi aussi j'y mette du mien, si je veux le satisfaire.
- Quoi?! Tu ne t'attends quand même pas à ce que je fasse aucune remarque là-dessus alors qu'on parle de tes hanches! Je suis un garçon je te rappelle!
- E-Et alors?
- L'attente commence à devenir douloureuse si tu vois ce que je veux dire...
- C'est v-vrai? Tu... tu en as marre?
- Qu-non! Ce n'est pas ce que je voulais dire. Ce que j'essaye d'expliquer c'est que... j'ai hâte de te voir dans une position aussi vulnérable que celle-ci. Mais je ne veux en aucun cas te forcer, j'attendrai le temps qu'il faudra.
J'entends son sourire à l'autre bout du combinée et serre mon tee-shirt dans mon poing en sentant mes cœurs cogner à l'unisson contre ma poitrine. L'un rugit à cause des sentiments confus qui m'envahissent, le désir, la peur, l'amour et la passion, et l'autre tambourine à cause du stresse et de l'appréhension de me dévoiler à lui. Pourtant, l'envie l'emporte sur tout.
- Baekhyun? Tu es là?... Oh non, je lui ai fait peur, mais quel con! J'aurais dû fermer ma bouche-
- Je suis là désolé! m'excusé-je en retenant un rire amusé.
- Ah euh... T-tu...
- Non je ne t'en veux pas du tout pour ce que tu viens de dire. Sehun, après le bal j'aimerais qu'on... qu'on passe la nuit ensemble...
- Quoi? Non, je ne veux pas que tu prennes cette décision parce que tu sais que j'en ai envie. Je peux patienter encore-
- Je ne le fais pas que pour toi, mais aussi pour moi. Je veux pouvoir dormir dans tes bras...
- Tu es certain de ce que tu dis? Il n'y aura plus de retour en arrière possible.
- J'en suis sûr.
- Je passe te prendre à 20 heures, prépare des vêtements de rechange parce que je ne te ramènerai pas chez toi, got it babe?
- Got it love.
Mon pouce presse la touche rouge et au moment où la voix de Sehun disparaît, un cri d'extase quitte mes lèvres alors que l'angoisse me fait plonger la tête dans l'oreiller. Je roule dans tous les sens les yeux clos et inhale profondément avant d'agiter mes pieds en l'air en serrant mon coussin contre mes cœurs affolés.
" Je suis complètement fou... qu'est-ce qu'il m'a pris?" murmuré-je en fixant mon plafond avec des grands yeux.
Je ne devrais pas être heureux comme je le suis, pourtant je n'arrive pas à regretter mon choix. Je ne me sens même pas coupable vis-à-vis de Chanyeol car le désir de découvrir Sehun dans la plus grande intimité est plus fort que tout et avant que je ne le réalise, je commence à imaginer des choses auxquelles je ne devrais pas penser et qui me font sentir une bouffée de chaleur étrange. Mon index tire sur le col de mon tee-shirt tandis que je m'assois en tailleur et je remarque alors que j'ai une érection. Je n'ai pas envie de faire quoique ce soit mais en même temps je ne peux pas me lever avec ce truc entre mes jambes. Alors, j'attrape mon téléphone, coince l'oreiller entre mes cuisses et navigue sur Youtube pour me distraire.
Soudain, ma mère débarque dans ma chambre, sans frapper, bien évidemment, et râle en voyant que je n'ai pas défait ma valise, qu'elle s'occupe de vider. Je ne décolle pas les yeux de mon écran et fais comme si elle n'était pas là, seulement sa voix m'interrompt et je suis obligé de relever les yeux.
- Tu comptes aller récupérer ta cavalière avec quelle voiture? Je ne vais pas jouer les chauffeurs de taxi.
- En fait on passe me prendre, dis-je en m'enfonçant dans mon matelas.
J'ai volontairement employé le pronom "on" pour éviter d'avoir à avouer que j'aime les garçons mais bien-sûr ma mère, ne l'entend pas de la même oreille.
- Comment ça "on"? Tu demandes à une fille de venir te chercher? Mais enfin Baekhyun! Où est passée ta galanterie? Je sais bien que tu as du mal à saisir le sens de ce mot mais quand même! Qui est la malheureuse élue?
En fait, je commence à me demander pourquoi je me fatigue à lui cacher des choses puisque de toutes façons, nous n'avons plus aucune complicité alors je peux bien lui balancer être homosexuel, je ne vois pas ce que ça changerait de plus dans notre relation.
- En fait ce n'est pas une fille. C'est un garçon qui vient me chercher. Il s'appelle Sehun et il est beau comme un dieu pour ta gouverne.
La panier que ma mère tenait tombe de ses mains et roule sur le sol avant que son visage sidéré se tourne vers moi. Je suis prêt à recevoir une pluie d'insultes mais ce qu'on m'offre ne s'en approche même pas. Ma mère pleure.
Génial.
Je suis déjà en train de chercher des excuses préconçues pour expliquer mon choix mais un détail étonnant m'arrête. Ma mère a certes, le visage couvert de larmes, mais elle sourit. Ses lèvres s'étirent dans un vrai sourire que je ne lui avais jamais vu auparavant.
- Je le savais, murmure-t-elle en s'approchant de moi pour me prendre dans ses bras.
Son geste est tellement inhabituel que je me raidis en sentant ses mains m'enlacer et caresser mes cheveux là où Chanyeol passe fréquemment ses doigts.
- M-Maman?
- Tu n'es plus un petit garçon, déclare-t-elle en encadrant mon visage.
Je fronce les sourcils alors qu'elle plonge son regard dans le mien et rencontre une étincelle que je ne connais pas. En dehors du mépris et de la moquerie, je n'ai jamais perçu d'autres émotions dans ses yeux alors lorsque je vois quelque chose proche de la gratitude et de la fierté, j'ai du mal à y croire. Je suis obligé de me frotter les yeux pour réaliser qu'elle me sourit bien. Et alors, je lui souris en retour.
- J'ai toujours su que tu aimerais les garçons...
- Qu-
- Déjà petit tu n'aimais pas jouer avec des filles et tu passais ton temps à essayer mes vêtements. Je suis tellement contente que tu te sois enfin accepté.
- Euh... merci...
- Tu vas pouvoir me ramener un deuxième fils!
Ah. Ça y est on y vient. Je me disais bien que c'était trop beau pour qu'elle ne tire pas avantage de la situation. Sehun est pour elle un moyen de remplacer mon frère inexistant. Je ne vais pas lui détruire ce privilège mais la douleur est si intense que je dois me tenir la poitrine pour qu'elle ne s'aggrave. Un seul fils ne lui suffira jamais. Je ne serai jamais assez bon pour la rendre heureuse.
- Pour une fois, je croyais que tu étais réellement contente pour moi... Pourquoi est-ce qu'on doit toujours revenir à cette histoire hein? grommelé-je en m'écartant d'elle.
- Je n'y reviens pas. C'est toi qui y fait écho, me reproche-t-elle en élevant la voix. Il faut toujours que tu gâches tout! Mais aujourd'hui tu n'y arriveras pas! Tu ne prendras pas mon plaisir! Tu as intérêt à bien t'occuper de ce garçon! Je ne veux pas qu'il te quitte, c'est clair?!
Je n'ai pas le temps de répondre quoique ce soit qu'elle est déjà partie comme une furie. Je ne lui en veux pas. Elle est jsute malade de tristesse.
Le masque qu'elle m'a acheté traîne sur mon parquet et je me penche pour le récupérer. Exactement ce que je voulais.
En l'enfilant, j'imagine Sehun à mon bras et bombe le torse fièrement. Il y a une chose que ma mère a oublié, si elle pense que Sehun sera son deuxième fils, elle oublie qu'il m'appartient et qu'il est avant tout mon petit-ami, mon premier amour.
Pour ceux qui ne savent pas Baek a avoué sur ASC avoir des hanches bien plus larges que la moyenne des hommes, et qu'à cause de ça, il ne pouvait pas porter certain pantalon parce qu'il ne rentrait pas dedans.
J'en connais qui doivent être content *clin d'oeil à Chanyeol et Sehun*
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