༄ vingt-trois
Marnie sentit son cœur chavirer bien avant de s'être retournée.
— Will...
Elizabeth s'empressa d'aller se jeter dans ses bras.
— Oh grâce à Dieu ! Je t'ai cherché partout !
Ils échangèrent un baiser. Marnie s'approcha à son tour. Elizabeth recula d'un pas pour les laisser se retrouver. La brune prit le visage du jeune homme entre ses mains.
— Ne me refais plus jamais de coups comme ça. C'est clair ? fit-elle avec émotion.
— Très clair, répondit Will en souriant.
Marnie l'enlaça.
— J'ai cru que tu étais mort, William. Je pensais que...
— C'est inutile, Marnie. Je suis là, et je compte bien rester.
Elle lui sourit.
— Comment es-tu arrivé jusqu'ici ? demanda alors Jack.
— Des tortues de mer, répondit Will. Je m'en suis attaché deux aux pieds.
Marnie se mordit la lèvre pour s'empêcher d'éclater de rire.
— C'est pas si facile, hein ? fit Jack avec une grimace narquoise.
— Mais je dois te remercier, Jack.
— Me remercier ?
— Tu m'as piégé en m'envoyant sur ce navire payer ta dette à Davy Jones. J'y ai retrouvé mon père, figure-toi, raconta Will.
Marnie sentit soudain une légère boule dans sa poitrine.
— C'est parfait, alors, heureux de te revoir, répondit Jack. Qu'est-ce que tu fais ? questionna-t-il en voyant Will s'affairer sur le coffre.
— Je vais tuer Davy Jones, dit-il en sortant la clé de sa poche.
— Non ! C'est hors de question ! s'écria Marnie. Will, je t'assure, tu ne peux pas faire ça ! Il...
— Je dois sauver mon père.
— Je peux pas te laisser faire ça, petit, intervint Jack en dégainant son épée. Car quand Jones sera mort, qui empêchera son énorme bestiole de me poursuivre ? Maintenant, j'aimerais récupérer cette clé.
Will sembla hésiter. Il se remit debout mais, à la place de remettre la clé à Jack, il attrapa l'épée d'Elizabeth à sa ceinture. Marnie ouvrit de grands yeux ronds.
— William ! réprimanda-t-elle.
— J'ai fait une promesse. Et je tiens toujours mes promesses. J'ai bien l'intention de libérer mon père, et j'espère que tu seras là pour le voir.
— Moi non plus, je ne peux pas vous laisser faire ça, intervint l'ex-Commodore en dégainant sa propre épée.
— James ! s'écria Marnie. Ça suffit !
— J'étais sûr que vous prendriez mon parti, fit Jack.
James pointa son arme sur lui.
— Lord Beckett convoite le contenu de ce coffre. Si je parviens à le lui rapporter, je redeviens Commodore. Marnie et moi pourrons reprendre le cours de notre vie, et vous n'en ferez certainement plus partie.
La brune resta bouche-bée devant son assurance.
— Ah, le côté obscur de l'ambition, répondit Jack.
— Je préférerais y voir une promesse de rédemption.
Ils engagèrent le combat. Marnie eut le réflexe d'éloigner Elizabeth des épées qui s'entrechoquaient.
— Sont-ils devenus complètement stupides, d'un coup ? demanda cette dernière, sous le choc.
— J'ai bien peur que le soleil ait grillé le peu de neurones qui leur restaient. Si je ne me retenais pas...
— Peut-être serait-ce une bonne idée de ne pas vous retenir ?
— Oh, non, par pitié ne m'encouragez pas. Je ne souhaite pas m'abaisser à leur niveau. Il va falloir que nous soyons plus intelligentes.
— Ça ne risque pas d'être bien compliqué.
Elles échangèrent un regard amusé. Marnie eut une idée soudaine.
— Lizzie, je vais vous demander de ne pas poser de question face à ce qui va suivre.
La blonde fronça les sourcils.
— Comment ça ?
Marnie ne répondit pas. Elle concentra son regard sur les trois énergumènes qui s'éloignaient de plus en plus d'elles. Elle fit apparaître l'illusion d'une gigantesque vague les balayant de la plage dans son esprit et tenta de la leur transmettre. Pendant un moment, elle eut l'espoir que cela fonctionne, mais ils étaient trop loin. Elle ferma les yeux avec un grognement rageur.
— Très bien, on passe au plan B, dit-elle à Elizabeth, qui la regardait toujours avec un air ahuri. Mettez le coffre en sûreté pendant que j'essaie de les arrêter.
— Marnie...
La brune se tourna vers son intetlocutrice.
— Le coffre...
Elle fronça les sourcils et baissa son regard vers le trou creusé quelques minutes auparavant. Le grand coffre était toujours là, mais il n'y avait plus aucune trace de celui contenant le cœur. Elle sentit le sien s'emballer.
— Là, regardez ! s'écria Elizabeth en tendant son bras.
Marnie leva les yeux dans la direction qu'elle indiquait. Elle aperçut Ragetti et Pintel s'éloigner en courant, tenant le coffre à bout de bras. Elle ne put s'empêcher d'esquisser un sourire en coin.
— Que fait-on ?
En guise de réponse, Marnie s'élança à leur poursuite, attrapant le poignet de la jeune blonde au passage.
— HEY ! ARRÊTEZ-VOUS, BANDE DE MOLLUSQUES ! SI JE VOUS ATTRAPE, JE VOUS DÉCOUPE EN RONDELLES !!
Les deux femmes s'essoufflèrent à poursuivre les deux pirates à travers la jungle. Elizabeth entraîna Marnie vers un autre sentier, et avec beaucoup de chance, elles se trouvèrent rapidement en face d'eux. Marnie leur offrit un sourire moqueur, et dégaina son épée. Elizabeth tenta de faire de même, avant de se souvenir que Will le lui avait prise. Elles échangèrent un regard. D'un accord silencieux, Marnie s'avança seule. Pintel et Ragetti avaient chacun pointé leur propre lame vers elle. La brune s'apprêta à donner le premier coup, mais les échos de deux lames qui s'entrechoquent lui parvint avant qu'elle n'ait levé le bras. Ils tournèrent tous la tête comme un seul homme. Une roue gigantesque en bois traversa la jungle à quelques mètres d'eux. Will et James se battaient en duel dessus tels des équilibristes, et Jack courait derrière. De toute sa vie, Marnie n'avait jamais vu de spectacle plus déroutant que celui-ci. Elle regarda passer la roue, les sourcils froncés et la bouche légèrement entrouverte, avant d'échanger un regard interloqué avec ses futurs adversaires. Pintel, le plus petit des deux, haussa les épaules, avant de reprendre une position de combat. Ils échangèrent quelques coups avant d'être arrêtés de nouveau par un événement inattendu. Une vieille hache recouverte de rouille vint se planter dans le tronc d'arbre juste à côté de Marnie, qui s'arrêta net. Derrière eux, une dizaine de marins mi-hommes, mi-poissons, se lançaient à leur poursuite. Elizabeth se recula vers leurs deux adversaires, qui prirent la fuite avec le coffre après lui avoir laissé leurs deux épées.
— Courez, courez ! Qu'est-ce que vous attendez ?! s'exclama Marnie en la poussant à s'enfuir.
Devant elles, Ragetti et Pintel laissèrent tomber le coffre au pied d'un arbre qui se trouvait sur leur chemin. Ils s'arrêtèrent tous avec hésitation. Malheureusement, les marins hybrides eurent vite fait de les rattraper. Elizabeth croisa ses deux épées pour se protéger d'un coup de l'un d'entre eux. Le combat s'engagea ainsi. Ragetti et Pintel se retrouvant désarmés, ils furent obligés de partager les deux sabres à tour de rôle avec Elizabeth. Ils continuèrent à courir ainsi, échangeant des coups d'épée avec leurs adversaires, et reprenant la route de la plage. Ils parvinrent à récupérer le coffre sur le chemin.
Ils se dépêcherent d'atteindre la barque, tout en continuant d'essayer de semer les marins-poissons. Soudain, la roue en bois traversa la plage, renversant plusieurs adversaires sur son passage, avant de s'écraser sur le bord de mer. Will et James en sortirent en titubant comme des ivrognes. Marnie vit son époux se diriger directement vers la barque. Elle se débarrassa de son opposant et courut pour le rejoindre. Elle arriva devant lui au moment où il se tournait vers elle. Il l'attrapa alors par les hanches et lui offrit un long baiser fiévreux. Marnie se laissa faire. Ils se séparèrent après plusieurs secondes.
— Est-ce que tu me fais confiance ? demanda James en mettant fin à leur étreinte.
— Toujours, répondit Marnie, le souffle court.
— Si je fais quelque chose de stupide dans les minutes qui suivent, tu me promets de ne pas réagir et de ne surtout pas me suivre ?
Marnie fronça légèrement les sourcils, mais renonça à poser la moindre question.
— Je crois que je n'ai pas grand chose à te dire en matière d'actions stupides.
James lui sourit. Elle hocha la tête en guise d'encouragement.
— Baisse-toi ! s'exclama soudainement James.
Marnie s'exécuta, tandis que son mari avança son arme au-dessus de sa tête, contrant le coup d'un adversaire. Elle s'écarta et prit part au combat à ses côtés. Ils avançèrent ensemble sur une courte distance. Marnie essayait à tout prix de s'éloigner de l'eau, mais l'équipage hybride les tenaient accolés à la barque. Jack assomma Will, penché sur le coffre, à l'aide d'une rame. Elizabeth se précipita vers lui avec inquiétude, suivie par Marnie. James resta près de sa femme.
— Laissez-le ! intima Jack à la jeune Swann. À moins de ne vouloir assommer quelqu'un avec lui.
Marnie gardait son arme pointée vers leurs opposants, qui se rapprochaient de plus en plus.
— On ne s'en sortira pas ! s'écria Elizabeth.
— Pas avec le coffre, répondit James. Embarquez !
Il s'empara de l'objet tant convoité et se redressa.
— Vous êtes malade ! lança Elizabeth.
James jeta un regard à Marnie. Elle comprit alors. Il s'avança vers elle et se pencha à son oreille, une main sur sa hanche.
— On se retrouvera chez nous, murmura-t-il. Ne m'attendez pas, dit-il ensuite à voix haute en s'éloignant.
La brune le regarda partir, son cœur cognant dans sa poitrine. Il se jeta au milieu de leurs adversaires et les éloigna de la barque.
— Je suis d'avis de respecter ses dernières volontés ! lança alors Jack.
Marnie pinça les lèvres et aida Elizabeth à basculer Will, toujours inconscient, dans la barque. Ils s'éloignèrent de la plage rapidement. La brune garda le silence. Bien qu'elle ait une confiance aveugle en James, elle ne pouvait s'empêcher de douter.
Avait-elle vraiment envie de reprendre l'ancien cours de sa vie, avant qu'elle ne retrouve Jack ?
booon pour une fois j'aime vraiment bien ce chapitre mdrr, je trouve la scène du film vraiment comique alors j'espère que j'ai bien réussi à retranscrire cet effet :') même si c'est sûrement un peu rapide?
j'espère que ça vous a plu, il reste deux chaps avant la fin de la deuxième partie huhu
je vous embrasse 💛
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