༄ vingt-et-un
Marnie passa presque un mois à Tortuga avec James. Ils s'était retrouvés avec bonheur, mais la brune n'était pas entièrement à l'aise pour autant. Lorsqu'elle regardait James, elle avait l'impression de l'encourager dans sa déchéance. Ce n'était pas lui. Alors, chaque jour qui s'écoulait, elle le passait à réfléchir à comment convaincre James de rentrer chez eux.
Ses réflexions cessèrent immédiatement lorsqu'elle entendit que Jack Sparrow était de retour, à la recherche d'un équipage. Étonnement, cette nouvelle ne lui faisait pas plaisir. Elle aurait préféré être repartie avant d'avoir croisé sa route. Mais, il lui changerait probablement les idées.
Avec un peu de chance, Will était avec lui. Alors elle se mit en quête de le trouver après une journée à se prélasser dans la petite chambre qu'elle louait pour son mari et elle. Ils se rendirent à la taverne. James se dirigea vers le bar, tandis qu'elle se planta au milieu de la pièce, cherchant le visage familier du pirate des yeux. Lorsqu'elle l'aperçut enfin, caché dans le fond avec Gibbs, elle s'empressa de venir se poster devant la table. Jack avait les yeux rivés sur son compas, dont la petite flèche rouge tournait en permanence.
— À vous maintenant, fit le second sans même la regarder. Qu'est-ce qui vous motive à vous présenter ?
— L'appel de l'aventure.
Jack releva immédiatement les yeux vers elle. La flèche s'était arrêtée nette. Il ferma le compas et le dissimula sous la table.
— Oh, Miss Marnie !! s'exclama Gibbs. Quelle surprise !
— Qu'est-ce que tu fais là ? demanda Jack.
— J'ai accompagné Will jusqu'ici, mais j'ai eu une bonne raison de rester, répondit-elle en se tournant vers son mari, accoudé au comptoir.
Jack déglutit.
— Très bien, c'est le moment de partir. Ce fut un plaisir, trésor, mais-
— Eh, pas si vite ! Où est Will ? Tu as dû le croiser, en venant jusqu'ici.
— Non, pas croisé, pas croisé du tout...
— Jack Sparrow, il vaut mieux pour toi que tu me dises la vérité. Où est Will ?
Jack se tourna vers elle, un sourire mal assuré aux lèvres. Il lui prit les mains.
— Marnie, ma chère Marnie... Il se pourrait que... que Will ait atterri à bord du Hollandais Volant.
— ... Quoi ?
— Je te jure que...
— Il a QUOI ?!
— On va revenir le chercher, je te le promets !
— Par tous les dieux de l'océan, Jack, si j'apprends que tu as quelque chose à voir là-dedans, je t'étripe !!
— Écoute, chérie, ça fait plus vingt ans que tu menaces de me tuer quand tu es en colère... Il serait temps de renouveler ton...
— JACK !
— Oui, pardon... Viens par là.
Il l'entraîna dans une pièce voisine, où ils purent reprendre leur conversation sans le bruit ambiant. Les yeux de la brune lançaient des éclairs.
— Écoute, Mar... J'ai croisé Will aux Pelegostos.
— Qu'est-ce que tu faisais là-bas ? Tu as vu Tia ?
— Oui, nous sommes passés lui rendre une petite visite. Elle t'embrasse !
Marnie ne réagit pas, l'incitant à continuer avec un regard menaçant. Jack grimaça.
— Bon, je suis persuadé de perdre la vie après ça, mais... Will est sur le Hollandais Volant parce que je lui ai marchandé mon compas contre la clé du coffre du mort. Clé qui se trouve en possession de Davy Jones...
— Mais pourquoi diable voudrais-tu te procurer cette clé ?
— Pour récupérer ce qu'il y a dans le coffre, bien sûr. Et je sais que tu sais où il se trouve.
— Je connais le nom de l'île, je ne sais pas comment m'y rendre. Et de toute façon, que feras-tu du cœur de Davy Jones, après l'avoir trouvé ? Non, ne dis rien. J'ai ma petite idée. Encore une fois, tu n'as servi que tes propres intérêts, Jack, fit Marnie en enfonçant son doigt dans le torse du pirate, les yeux remplis de larmes. Et maintenant, Will est en danger ! Il est peut-être même déjà mort, à l'heure qu'il est !
Sa voix était tremblante. Elle sanglotait.
— Tu es au courant de mes antécédents avec Davy Jones... Ça fait treize ans, cette année. S'il m'attrapait, je serais parti pour un siècle de servitude à bord du Hollandais Volant.
— Et donc, à la place, tu as préféré envoyer un innocent, répondit Marnie, accablée. "Ce n'est pas bien grave, s'il meurt. Je n'aurais plus qu'à trouver un autre pigeon pour faire le sale boulot à ma place", c'est ça ??
— Ça n'a jamais été question de ça, Marnie... Il se trouve que son père est marin à bord de ce bâtiment.
— Et alors ??
— Il est peut-être temps qu'ils se rencontrent pour de vrai, tu ne penses pas ?
Marnie renifla en guise de réponse.
— Will est un garçon intelligent, reprit Jack en essuyant les larmes de Marnie. Je n'ai pas de doutes sur le fait qu'il va s'en sortir.
— Qu'est-ce que ça change, qu'il rencontre son père ? bougonna la brune. Il n'a jamais été présent pour lui, et ce dès sa naissance.
— Ça peut changer beaucoup... Mais ça ne changera sûrement pas ce qu'il ressent envers toi, je te rassure.
Marnie leva les yeux vers Jack. Pour la première fois depuis longtemps, les yeux de ce dernier brillaient d'une lueur sincère.
— Très bien, dit finalement Marnie en passant sa manche son visage. Je ne te tuerai pas.
— Merci, souffla Jack en joignant les mains.
— Mais on part dès ce soir pour retrouver Will, et on le ramène avec nous, coûte que coûte. C'est bien clair ?
— C'est très clair, parfaitement clair.
— Alors en route.
⚔🏴☠️⚔
Lorsqu'ils revinrent dans la taverne, Marnie resta bouche-bée devant le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. James, épée à la main, au centre d'une bagarre générale.
— Mais c'est pas vrai ! s'exclama la brune, excédée. James !
Ce dernier ne fit même pas attention à elle. Marnie, dans une réaction immédiate, attrapa l'épée à la ceinture de Jack et se jeta dans la foule.
— Ça, c'est stupide, Mar ! cria Jack.
— Tu as une meilleure idée ? répondit la brune, assommant un homme avec la crosse de son épée.
Jack ne répondit pas. Marnie se fraya un chemin jusqu'à son époux, avec qui elle croisa le fer dans un bruit strident.
— Maintenant, tu t'arrêtes, James, trancha-t-elle d'un ton ferme.
Ils se regardaient en chien de faïence, au centre d'un cercle de gens pressés de voir ce qui allait se passer. James remarqua Jack Sparrow derrière sa femme. Ses traits devinrent immédiatement plus durs, tandis qu'il pointait son épée vers lui.
— C'est lui que je cherche.
— Si c'est pour mon équipage, tu es déjà engagé, répondit Jack.
Marnie se tourna vers lui, l'air blasé. Il haussa les épaules dans sa direction.
— Bon, chacun retourne à ses occupations ! s'écria Gibbs tout à coup. Y'a rien d'intéressant ici.
Marnie et James baissèrent tous les deux leurs armes. La brune s'approcha de son mari, qui avait les yeux toujours rivés sur le pirate.
— On doit embarquer avec eux. On va retrouver Will. Je te laisserai faire ce que tu veux de Jack après, mais pour l'instant on a besoin de lui. Tu veux bien faire ça pour moi ?...
James tourna ses yeux vers elle, la mâchoire serrée.
— Je veux bien être conciliant, répondit-il. Mais c'est uniquement pour toi. N'attends pas de moi que j'obéisse à ses ordres.
— Très bien, très bien... Merci, James.
Elle déposa un léger baiser sur sa joue mal rasée. Après quoi, elle vint rendre son épée à Jack.
— On y va.
— Tout à fait d'accord, répondit ce dernier en la suivant à l'extérieur.
Marnie s'occupa de guider James, qui ne marchait plus très droit. Elle laissa passer Jack et Gibbs devant elle. Ils se dirigèrent vers le bateau.
— Hey ! Attendez ! interpella une voix étrangement familière.
Marnie se retourna vivement. Elle plissa les yeux.
— Pincez-moi, je rêve, souffla-t-elle.
Elizabeth, car c'était bien elle dans cet accoutrement inhabituel, passa près d'elle en lui faisant un clin d'œil. Marnie resta bouche-bée.
— Capitaine Sparrow !
— Tu embarques avec nous, mon gars ? Bienvenue à bord ! répondit Jack sans même se retourner.
— Je viens retrouver l'homme que j'aime, répondit Elizabeth.
Le pirate s'arrêta net.
— Tu m'en vois flatté mon gars, mais mon premier et unique amour est l'océan.
— Je parle de William Turner, Capitaine Sparrow.
Jack se retourna pour lui faire face.
— Elizabeth ?...
Il glissa une phrase à Gibbs, qui s'éloigna immédiatement.
— Ces oripeaux ne vous flattent pas du tout, portez une robe ou rien, fit-il ensuite. Et il se trouve que je n'ai pas de robe dans ma cabine.
— Jack, insista la jeune fille. Je sais que Will voulait vous retrouver, où est-il ?
Jack regarda au loin, essayant d'acquérir du soutien auprès de Marnie. Cette dernière croisa les bras, résolue à le laisser de débrouiller.
— Très chère, j'ai beaucoup de peine à vous annoncer ça, mais... Par un concours de circonstances particulièrement imprévisibles et déplorables qui n'a absolument rien à voir avec moi...
Marnie roula des yeux.
— ... Ce pauvre Will s'est malheureusement fait enrôler dans l'équipage de Davy Jones.
— Oh oui, c'est de la faute à pas d'chance, ironisa la brune, recevant un regard noir du pirate.
— Davy Jones ? répéta Elizabeth.
— C'est le Capitaine du Hollandais Volant, expliqua Marnie. Je serais ravie de vous conter sa légende, mais j'ai bien peur de ne pas avoir le temps. Le fait est que Jack s'est retrouvé dans une fâcheuse posture avec lui, et que Will en paie les frais. Mais ne vous en faites pas, trésor, parce que notre ami était justement sur le point de nous emmener à bord de son bâtiment pour partir à sa recherche. N'est-ce pas, Jack ?
Ce dernier lui offrit un sourire forcé, auquel Marnie répondit avec une grimace.
— Jack ? fit Elizabeth. Tout ce que je veux, c'est retrouver Will.
— Je sais... soupira-t-il.
Une étincelle s'alluma dans ses yeux. Et c'est reparti... pensa Marnie.
— Vous en êtes sûre ? C'est bien ce que vous voulez le plus au monde ?
— Évidemment.
— Parce que je me disais... que vous vouliez sauver Will plus que tout au monde.
— Et vous savez comment faire ? questionna la blonde, peu convaincue.
— Eh bien... Il y a un coffre...
— Juste ciel, souffla James.
— Un coffre d'origine et de taille inconnue, continua Jack sans faire attention.
— Qui contient le cœur battant de ce cher Davy Jones, ajouta Pintel, un pirate de l'équipage de Jack.
Ragetti, son inséparable acolyte, imita les battements du cœur dans sa main.
— Et quiconque possède ce coffre détient le pouvoir d'obliger à Davy Jones de faire tout ce qu'il ou elle souhaite. Y compris sauver ce brave William de son misérable destin.
— Vous ne le croyez tout de même pas, j'espère ? intervint James.
Jack et Elizabeth se tournèrent tous les deux vers Marnie avec un regard interrogateur.
— Moi, j'y crois, fit-elle. Le coffre enferme le cœur.
Jack la remerçia d'un hochement de tête, tandis que James soufflait avec indignation.
— Comment on le trouvera ? questionna Elizabeth.
— Avec ça, répondit Jack en détachant un objet de sa ceinture. Mon compas. Il est unique.
— Unique veut dire que ce compas a perdu le nord, dit James.
— Mar, tu veux bien dire à ton tendre époux d'arrêter de me contredire en permanence ? grinça Jack.
James secoua la tête.
— Désolée... lui dit Marnie. Mais pour le coup, Jack a raison. Il appartenait à Tia Dalma. Ce compas marche parfaitement.
— Tu crois à des choses qui me dépassent, Marnie, répondit James.
— Ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas s'entendre sur certains points. Trésor, ce compas n'indique pas le nord, mais ce que vous voulez le plus au monde, expliqua-t-elle à la jeune Swann.
— Donc, si votre seul désir est de sauver Will, il vous faut découvrir où est le coffre de Davy Jones... conclut Jack en déposant le compas entre les mains d'Elizabeth. C'est le seul moyen.
Il ouvrit le compas et s'éloigna rapidement, comme si sa présence pouvait altérer la direction de la flèche. Marnie resta en retrait, mais tâcha de garder un œil sur la boussole. La flèche rouge tourna quelques secondes, avant de s'arrêter sur une direction précise. Les deux femmes échangèrent un regard.
— Mr Gibbs ? interpella Jack, revenu entre temps.
— Aye, Capitaine !
— Nous avons un cap !
j'espère que ce chapitre vous a plu!
j'ai fini d'écrire cette histoire avant-hier... comment vous dire que j'ai pleuré toute la journée mdrr
en tout ça ce que j'ai écrit pour la dernière partie me plaît beaucoup, donc j'espère que ce sera le cas pour vous aussi :)
je vous embrasse 💛
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